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Full text of "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle"

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University  of  Ottawa 


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DICTIONNAIRE 

DES 

FAMILLES  FRANÇAISES 

ANCIENNES  OU  NOTABLES 

A  la  fin  du  XIXe  siècle 


» 


IL     A     ÉTÉ    TIRÉ    DE    CET    OUVRAGE 

200  exemplaire*  seulement,   non  mis  dans  le  commerce. 


A 


EVREUX,    IMPRIMERIE    CH.    HERISSEY,    PAUL    HERISSEY.    SUCCr 


DICTIONNAIRE 


DES 


FAMILLES  FRANÇAISES 

ANCIENNES  OU  NOTABLES 

A  la  fin  du  XIXe  siècle 


PAR 


G.   d'E.-A 


TOME  NEUVIEME 
CAS-CHA 


ÉVREUX 

IMPRIMERIE    CHARLES    HÉRISSEY 
PAUL  HÉRISSEY,  SUCO 

4,     RUE     DK     LA     BANQUE,     4 

1910 


r-   C 

1903 

f/9 


DICTIONNAIRE 

DES 


FAMILLES  FRANÇAISES 


CASTELLAN  (de).  Armes  :  d'argent  à  trois  sangliers  de  sable,  2  etï  . 

La  famille  de  Castellan  appartient  à  l'ancienne  noblesse  chevale- 
resque de  Bretagne. 

Elle  a  eu  pour  berceau  la  seigneurie  de  son  nom,  située  sur  le  terri- 
toire de  la  paroisse  de  Saint-Martin-sur-Oust,  dans  l'ancien  diocèse  de 
Vannes,  qu'elle  a  possédée  de  toute  ancienneté.  Renée  de  Castellan, 
dernière  représentante  de  la  branche  aînée  de  la  famille  et  héritière 
de  la  terre  de  Castellan,  épousa  en  1589  François  de  Carné,  Sgr  de 
Rosampoul,  gouverneur  de  Morlaix  pour  le  compte  de  la  Ligue;  elle 
soutint  avec  lui  dans  cette  ville,  en  1594,  un  siège  mémorable  contre  les 
troupes  du  maréchal  d'Aumont.  En  1716  la  seigneurie  de  Castellan 
rentra  en  vertu  du  retrait  lignager  dans  la  famille  de  ses  possesseurs 
primitifs;  un  nouveau  mariage  la  fit  passer  en  1811  dans  la  famille 
Borel  de  Bottemont;  elle  appartient  de  nos  jours  à  la  famille  de  la 
Ruée. 

La  famille  de  Castellan  a  pour  premier  auteur  connu  un  Perrot  de 
Castellan,  écuyer,  qui  est  mentionné  en  1 375  dans  des  montres  d'Olivier 
de  Clisson.  Elle  figura  de  1426  à  1536  aux  ré  formations  et  montres  de 
la  noblesse  du  diocèse  de  Vannes  et  fut  maintenue  dans  sa  noblesse 
d'extraction,  sur  preuves  de  huit  générations,  par  arrêt  des  commis- 
saires de  la  réformation  du  5  décembre  1668.  Cet  arrêt  fait  remonter 
la  fdiation  à  Jean  de  Castellan  dont  le  fils,  François,  décédé  avant 
1523,  avait  épousé  avant  1480  Catherine,  héritière  de  la  seigneurie  de 
Bignac,  en  la  paroisse  de  Saint-Congard,  au  diocèse  de  Vannes.  Ce 
François  de  Castellan  fut  le  bisaïeul  d'un  autre  François  de  Castellan, 
sieur  du  Bois,  en  la  paroisse  de  Sainl-Yincent-sur-Oust,  qui  épousa 
en  1553  Renée  de  Bellouan. 


:  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

Sévère-Armand  de  Castellan  fut  admis  en  1740  parmi  les  pages  de 
la  Grande  Ecurie.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves 
de  noblesse  que  Louis-Joseph  de  Castellan,  né  en  1752  à  Peillac,  au 
diocèse  de  Vannes,  lit  en  1770  pour  être  admis  parmi  les  pages  de 
la  même  Ecurie. 

François-Emmanuel  et  Louis-Sévère  de  Castellan  signèrent  en  1788 
la  protestation  de  la  noblesse  de  Bretagne. 

La  famille  de  Castellan  a  fourni  des  officiers  de  terre  distingués 
dont  l'un  fut  nommé  en  1783  brigadier  des  armées  navales,  un  che- 
valier de  Saint-Lazare  en  1612.  un  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi  en 
1658,  etc.. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  de  Carné  1589,d'Andigné,deParcevauxl888, 
de  Bellouan  1575,  Borel  de  Bottemont  1811,  Potier  de  Courcy  1877, 
Bonnier  de  la  Coquerie  1696,  de  Kermarec  1783,  de  Bodéan  vers  1652, 
Hérisson  de  Beauvoir  1723.  de  Cleux  du  Gage,  de  la  Buée  1788,  de 
Kérémar,  de  Suyrot,  de  Talbouet,  etc. 

11  a  existé  en  Provence  une  famille  de  Castellan,  ou  de  Castellani, 
qui  portait  pour  armes  :  de  gueules  à  un  château  sommé  de  deux 
tours  d'or,  maçonnées  de  sable.  Artefeuil,  qui  adonné  une  généalogie 
de  cette  famille,  reproduite  plus  tard  parla  Chesnaye  des  Bois,  en  fait 
remonter  la  filiation  à  Etienne-Lanusa  Castellani,  florentin,  qui,  ayant 
pris  parti  pour  les  Français  contre  Charles-Quint,  dut,  après  le  succès 
définitif  de  celui-ci,  quitter  sa  patrie  pour  venir  se  fixer  à  Marseille .  Fran- 
çois de  Castellan  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  16  juillet  1668  par 
jugement  des  commissaires  du  Roi  chargés  de  la  recherche  des  faux 
nobles  en  Provence.  Son  fils,  Jean-François  de  Castellan.  baptisé  en 
1674,  fut  à  son  tour  maintenu  dans  sa  noblesse  le  6  août  1710  par 
jugement  du  premier  président  Cardin  le  Bret.  La  famille  de  Castellan 
était  représentée  sous  Louis  XVI  par  Pompée  de  Castellan  qui  avait 
épousé  en  1741  Anne  d'Albert  et  qui  en  avait  deux  fils. 

On  trouve  encore  queNoel-Georges  Castellan,  né  en  1 764  à  Smyrne, 
en  Asie  Mineure,  colonel  d'infanterie,  fut  créé  baron  de  l'Empire  par 
lettres  du  15  septembre  INI  l.  Le  colonel  Castellan  reçut  les  armes 
suivantes  :  coupé  au  1  d'or  à  un  casque  de  sable,  grillé  et  taré  de 
front,  panaché  de  gueules  ;  au  2  d'azur  à  deux  tours  carrées,  réunies 
par  un  mur  crénelé,  le  tout  d'argent,  ouvert  et  maçonné  de  sable,  el 
soutenu  d'argent  ;  au  franc  quartier  des  barons  militaires. 

Il  existe  enfin  de  nos  jours  à  Paris  une  famille  Castellan  de  Montrt 
dont  le  chef  est  connu  sous  le  titre  de  comte  et  sur  laquelle  on  n'a 
pu  se  procurer  aucun  renseignement. 


DICTIONNAIRE     l)KS    FAMILLES    FRANÇAISES  3 

CASTELLANE  (de).  Armes  :  de  gueules  à  un  château  à! or,  ouvert,  cré- 
nelé et  sommé  de  trois  tours  de  même,  maçonnées  de  sable,  celle 
du  milieu  plus  élevée  que  les  deux  autres.  — Les  branches  de  Salernes 
et  de  Majastres  ont  souvent  brisé  ces  armes  de  trois  /leurs  de  lys 
d'or,  une  à  chaque  flanc  du  château  et  une  en  pointe.  —  Couronne  : 
de  Prince  (ou  ducale  fermée).  —  Tenants  :  deux  sauvages  tenant 
chacun  une  massue  d'or.  —  Cimier  :  un  sauvage  de  même.  —  L'écu 
enveloppé  d'un  manteau  de  pair  de  France.  —  Devise  :  May  dliou- 
nour  que  d'hounours.  —  Sobriquet  du  roi  René  :  Dissolution  de  Cas- 
tellane. 

La  haute  antiquité  de  la  maison  deCastellane,  la  situation  considé- 
rable qu'occupaient  ses  premiers  auteurs  connus,  ses  vastes  posses- 
sions, le  grand  nombre  d'hommes  éminents  qui  ont  illustré  son  nom 
en  font  à  tous  égards  une  des  premières  de  la  noblesse  française.  Il  en 
existe  de  nombreuses  généalogies  imprimées  et  on  trouvera  sur  elle 
de  volumineux  dossiers  dans  les  divers  recueils  de  manuscrits 
du  Cabinet  des  Titres.  On  trouvera  enfin  dans  Y  Annuaire  de  la 
noblesse  de  1894  un  intéressant  résumé  de  sa  généalogie  l. 

Elle  tire  son  nom  de  la  petite  ville  de  Castellane,  située  dans  l'an- 
cien diocèse  de  Senez,  en  Haute-Provence,  aujourd'hui  sous-préfecture 
du  département  des  Basses-Alpes,  dont  ses  premiers  auteurs  possé- 
daient la  seigneurie  en  toute  souveraineté  dès  le  xe  siècle.  On  ne 
connaît  pas  bien  l'origine  des  sires  de  Castellane.  La  plupart  des  histo- 
riens anciens  ont  voulu  les  faire  descendre  d'un  cadet  de  la  maison 
royale  de  Castille  qui,  étant  venu  se  fixer  en  Provence,  y  aurait 
bâti  la  forteresse  de  Castellane  ;  mais  il  paraît  aujourd'hui  établi 
que  l'existence  de  cette  forteresse  de  Castellane  (Petra  Castellana) 
est  antérieure  à  celledu  royaume  de  Castille.  Remerville,  auteur  d'une 
savante  Histoire  de  la  ville  d'Apt,  fait  descendre  les  Castellane  d'un 
Engilbert,  qui  aurait  été  le  fils  d'un  Bertillon,  ou  Berlion,  lui-même 
troisième  fils  de  Thibaud,  ou  Théobald,  comte  d'Arles  et  de  Provence, 
et  de  Berthe  de  Lorraine,  fille  du  roi  Lothaire  II,  remariée  dans  la  suite 
au  marquis  de  Toscane.  Cet  Engilbert  aurait  épousé,  toujours  d'après 
Remerville,  une  dame  appelée  Ema  qui  lui  aurait  apporté  de  vastes 
domaines  au  diocèse  d'Apt.  II  en  aurait  eu  plusieurs  fils  qui  auraient 
proclamé  leur  indépendance  et  qui  l'auraient  soutenue  les  armes  à  la 
main  contre  les  rois  d'Arles  et  de  Provence.  L'aîné  de  ces  fils,  Robert, 
aurait  été  le  fondateur  de  la  puissante  maison  de  Glandevés,  éteinte 

1  On  a  suivi  dans  cette  notice  pour  l'ordre  des  branches  et  des  rameaux  le  travail 
donné  par  le  vicomte  Révérend  dans  V Annuaire  de  la  Noblesse;  mais  ce  travail 
n'est  pas  tout  à  fait  conforme  à  celui  d'Artefeuil,  copié  plus  tard  par  la  Chesnaye 
des  Rois. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

au  xixe  siècle,  tandis  qu'un  des  puînés,  Arbald,  Sgr  de  Rossillon,  de 
Castellane,  etc.,  vivant  dans  la  deuxième  moitié  du  xe  siècle,  aurait 
été  l'auteur  de  la  maison  de  Castellane.  Arbald  aurait  lui-même  eu 
plusieurs  lils  dont  l'un,  Hugo,  fut  évèque  de  Senez  et  dont  un  autre, 
Pons-Pulverel,  aurait  continué  la  descendance.  Le  comte  Caïs  de 
Pierlas,  auteur  du  XIe  siècle  dans  les  Alpes-Maritimes,  a  émis  d'autre 
part  l'opinion  que  les  Castellane  descendaient  des  marquis  de  Tos- 
cane, gouverneurs  ou  comtes  de  Provence.  D'autres  auteurs,  enfin,  les 
font  descendre  d'un  seigneur  appelé  Guillaume  qui,  au  cours  du 
xe  siècle,  aurait  profité  de  la  décadence  de  l'Empire  pour  s'emparer 
de  la  citadelle  de  Castellane. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  dès  la  fin  du  xe  siècle  les  sires  de  Cas- 
tellane occupaient  dans  la  Haute-Provence  un  rang  exceptionnel,  y 
étaient  à  la  tête  d'un  petit  état  indépendant  et  battaient  monnaie. 
M.Iznard,  archiviste  des  Basses-Alpes,  s'exprime  en  ces  termes  dans 
son  introduction  à  Y  Inventaire  des  Archives  départementales  des 
Basses-Alpes  :  «  Les  barons  de  Castellane,  investis  du  pouvoir  sou- 
te verain  possédèrent  seuls  jusqu'à  la  fin  du  xme  siècle  l'administra- 
«  tion  de  la  justice  dans  cette  partie  de  la  Haute-Provence  où  ils  ins- 
«  tituaient  les  tribunaux  et  nommaient  les  juges.  Même  après  avoir 
«  été  contraints  à  prêter  hommage  aux  comtes  de  Provence  ces  puis- 
«  sants  feudataires  conservèrent  la  plénitude  de  l'autorité  qu'ils 
«  exerçaient  sur  leurs  vasseaux...  » 

On  considère  d'ordinaire  la  filiation  comme  à  peu  près  établie  depuis 
unBoniface,sire,  ou  baron,  de  Castellane,  qui  en  1089  fut  choisi  avec 
d'autres  seigneurs  provençaux  pour  servir  d'arbitre  entre  les  abbés 
de  Saint-Victor-les-Marseille  et  de  Saint-Honoré  de  Lérins.  Boniface 
fut  aussi  garant  d'ildephonse,  comte  de  Provence,  dans  un  traité  que 
celui-ci  passa  avec  le  comte  de  Nice.  D'après  Remerville  ce  seigneur 
aurait  été  un  des  fils  de  Pons-Pulverel,  mentionné  plus  haut.  Laugier, 
sire  de  Castellane,  qu'on  lui  attribue  pour  fils,  est  mentionné  dans  plu- 
sieurs actes  du  commencement  du  xne  siècle.  Boniface  II,  fils  pré- 
sumé du  précédent,  fut  avec  le  comte  de  Forcalquier  le  premier  des 
grands  seigneurs  du  pays  qui  consentirent  en  1146  à  prêter  hommage 
à  Tarascon  à  Bérenger,  comte  de  Provence.  Boniface  III,  baron  de 
Castellane,  Sgr  de  Salernes,  successeur  de  Boniface  II,  refusa  au  con- 
traire de  rendre  hommage  au  Comte,  alléguant  que  les  rois  d'Arles 
et  les  Empereurs  avaient  inféodé  ses  seigneuries  à  ses  ancêtres  en 
toute  souveraineté;  Ildephonse,  roi  d'Aragon  et  comte  de  Provence, 
vint  alors  mettre  le  siège  devant  la  ville  de  Castellane  et  s'en  empara  ; 
Boniface,  réfugié  à  Grasse,  dut  en  octobre  1189  rendre  hommage 
pour  toutes  les  terres  qu'il  possédait.  Un  autre  Boniface,  baron  de 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  5 

Castellane,  petit-fils  du  précédent,  accrut  encore  par  différents  héri- 
tages le  riche  patrimoine  de  ses  ancêtres.  Il  rendit  hommage  au  comte 
de  Provence  le  4  des  calendes  de  février  1226  comme  seigneur  des 
ville,  château  et  roche  de  Castellane  et  ses  dépendances,  Salernes, 
Villecroze,  Entrecastcaux,  Esparron,Majastres,  etc. ,  etc. Il  avaitépousé 
Agnès  Spata,  ou  Spada,  héritière  de  la  seigneurie  de  Riez.  Il  en  eut 
au  moins  deux  lils,  Boniface,  dit  de  Riez,  et  autre  Boniface,  dit  Gal- 
bert,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches.  Ces  deux 
branches  de  la  maison  de  Castellane  se  sont  subdivisées  en  un  très 
grand  nombre  de  rameaux  dont  plusieurs  se  sont  perpétués  jusqu'à 
nos  jours.  Les  représentants  de  ces  divers  rameaux  furent  maintenus 
dans  leur  noblesse  en  1667, 1668  et  1669  par  jugements  des  commis- 
saires du  Roi  chargés  de  la  recherche  des  faux  nobles  en  Provence. 
L'auteur   de  la  branche  <  aînée ,  Boniface,   baron  de  Castellane, 
Sgr  de  Riez,  Saint-Martin,  etc.,  fut  décapité  à  Marseille  en  1247  pour 
avoir  suscité  une  insurrection  des  Marseillais  contre  Charles  d'Anjou, 
comte  de  Provence  ;  sa  terre  de  Castellane  fut  en  même  temps  con- 
fisquée. De  son  mariage  avec  Alix  des  Baux,  fille  du  vicomte  de  Mar- 
seille, il  laissa  deux  fils  :  Boniface,  surnommé  le  prince  de  Castellane, 
brillant  troubadour  qui  accompagna  en  1264  Charles  d'Anjou,  comte 
de  Provence,  dans  son  expédition  de  Naplcs  et  qui  mourut  sans 
enfants  peu  de  temps  après,  et  Hugues  de  Castellane,  dit  des  Baux, 
chevalier,  qui  continua  la  descendance.  Celui-cj  fut  le  quadrisaïeul 
de  Florens  de  Castellane,  chevalier  Sgr  d'Allemagne,  qui  épousa 
Florie  de  Blacas  de  Beaudinar  dans  la  seconde  moitié  du  xive  siècle 
et  dont  les  trois  fils,  Boniface,  Esparron  et  Jean,  furent  les  auteurs 
des  trois  grands  rameaux  de  la  branche  aînée. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Boniface  de  Castellane,  Sgr  d'Alle- 
magne, épousa  Antoinette  de  Pontevès,  fille  du  vicomte  deBargême. 
Il  en  eut  trois  fils,  Antoine,  Sgr  d'Allemagne,  marié  à  Honorée  de 
Glandevés,  Claude,  Sgr  de  Gassin,  et  Jean,  chevalier  de  Rhodes,  mort 
bailli  de  Manosque  et  commandeur  de  Puimoisson,  en  faveur  desquels 
il  fit  son  testament  le  16  février  1440,  L'aîné  de  ces  trois  frères  eut 
lui-même  trois  fils  :  1°  Boniface,  Sgr  d'Allemagne,  dont  la  descendance 
s'éteignitaprès  quelques  générations;  2°  Jean,  dontladescendancepos- 
sédalesseigneuriesdeCiavet,deSaint-Véran-la-ColombeetdeFressi- 
nouse  et  s'éteignit  également  après  quelques  générations  ;  3°  Claude, 
marié  à  Louise  Aube  de  Roquemartine,  qui  acquit  le  31  janvier  1509 
la  baronnie  de  Saint-Juers.  Ce  dernier  fut  père  de  Françoise  de  Cas- 
tellane, qui  fut  la  mère  du  célèbre  connétable  de  Lesdiguières,  et 
d'Honoré  de  Castellane,  Sgr  de  Saint-Juers,  qui  épousa  en  1526 
Honorée  de  Lascaris-Vintimille  de  Tende.  Marc-Antoine  de  Castellane, 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

baron  de  Saint-Juers,  petit-fils  de  celui-ci,  fut  nommé  maréchal  de 
camp  en  1625.  Son  fils,  François  de  Castellane,  baron  de  Saint-Juers, 
marié  en  1623  à  Marguerite  de  Forbin-Janson,  acquit  en  1663  la  sei- 
gneurie de  Grimaud  qui  avait  été  érigée  en  marquisat  par  lettres  de 
1623.  Ce  rameau  s'est  éteint  avec  Alexandrine-Claire  de  Castellane 
de  Saint-Juers,  héritière  du  château  de  Grimaud,  qui  épousa  en  1800 
le  marquis  de  Lagoy  et  qui  mourut  à  Aix  en  1866. 

L'auteur  du  second  rameau,  Esparron  de  Castellane,  fut  seigneur 
d'Andon,  d'Auzet,  etc.  Son  fils,  Jacques,  Sgr  des  mêmes  domaines, 
épousa  Rossoline  de  Boniface,  héritière  de  la  seigneurie  de  Mazau- 
gues.  Ce  rameau  se  partagea  en  plusieurs  sous-rameaux.  Il  s'éteignit 
avec  Surléon  de  Castellane-Mazaugues,  évèque  de  Toulon  en  1786, 
avec  le  neveu  de  ce  prélat,  Boniface,  marquis  de  Castellane-Mazau- 
gues, décédé  en  1853,  et  avec  la  sœur  de  celui-ci,  la  marquise  de 
Pontevès-Bargème,  décédée  en  1857. 

Jean  de  Castellane,  auteur  du  troisième  rameau  de  la  branche 
aînée,  reçut  du  roi  René,  le  19  mars  1435,  donation  de  la  seigneurie  de 
Chaudon.  Il  fut  père  de  Florent  de  Castellane,  Sgr  de  Chaudon  et  de 
Norante,  et  grand-père  de  Vincent  de  Castellane,  Sgr  des  mêmes 
domaines,  qui  épousa  Madeleine  de  Villeneuve-Tourrettes .  Deux 
arrière-petits-fils  de  celui-ci,  Honoré  de  Castellane,  Sgr  de  Norante, 
et  en  partie  de  Chaudon,  marié  le  22  novembre  1580  à  Françoise  de 
Giraud,  fille  d'un  conseiller  au  Parlement  de  Provence,  et  Scipion  de 
Castellane,  marié  le  20  mars  1580  à  Françoise  Dumaine,  furent  les 
auteurs  de  deux  grands  sous-rameaux  actuellement  existants. 

Honoré,  auteur  du  premier  sous-rameau,  fut  père  de  Jean  de  Cas- 
tellane, baron  de  Gréoux,  Sgr  de  Norante  et  de  Chaudon,  qui  épousa 
en  1610  Hélène  de  Rame,  et  grand-père  d'Horace  de  Castellane  de 
Rame,  qualifié  marquis  de  Crotes,  baron  de  Chaudon  et  de  Norante, 
qui  épousa  en  1644  Anne  de  Bionneau  d'Eyragues.  Ce  dernier  laissa 
trois  fils  :  1°  Jean-François,  Sgr  de  Xorante,  connu  sous  le  titre  de 
marquis  de  Castellane,  dont  la  descendance  s'éteignit  avec  sa  petite- 
fille,  Françoise,  dame  pour  accompagner  Mesdames,  filles  du  Roi, 
mariée  en  1741  à  son  cousin,  Jean-Baptiste  de  Castellane-Grimaud, 
marquis  de  Saint-Juers  ;  2°  François-Boniface,  dont  il  va  être  parlé; 
3°  Pierre-Joseph,  mort  évêque  de  Fréjus.  François-Boniface,  admis 
dans  l'ordre  de  Malte  en  1671,  fut  maréchal  de  camp;  il  se  fixa  en 
Poitou  après  le  mariage  qu'il  contracta  le  16  avril  1690  avec  Marie- 
Thérèse  de  Rechignevoisin,  héritière  de  la  seigneurie  de  Guron.  Il  fut 
père  de  Philippe-Alexandre,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Cas- 
tellane-Norante,  qui  épousa  en  1750  sa  nièce,  Marie-Roselyne  de  Raity 
de  Villeneuve-Trans,  et  qui  continua  la  lignée,  et  d'André-Baptiste  de 


DICTIONNAIRE    I >  I :  s    FAMILLES    FRANÇAISES  7 

Castellane,  né  en  1700,  qui  fut  nom  nu'-  évêque  d<-  <  Handevés  en  17  il. 
Michel,  marquis  de  Gastellane-Norante,  fils  de  Philippe-Alexandre, 
prit  pari  en  1789  aux  assemblées  de  la  aoblesse  tenues  à  Poitiers  et 
mourut  à  Londres  pendant  l'émigration.  11  fut  père  de  Boniface-Félix, 
marquis  de  Castellane-Norante,  né  à  Florence  en  1790,  qui  mourut 
en  1848,  et  grand-père  d'Esprit  Boniface-Lionel,  marquisdeCastellane- 
Noranle,  oé  à  Tarascon  en  1834,  qui  devint  en  1853  chef  de  nom  et 
d'armes  de  toute  la  maison  de  Castellane  et  qui  a  lui-même  laissé 
plusieurs  fils  de  son  mariage  avec  MUe  de  Terrebasse. 

Le  second  sous-rameau,  dit  des  seigneurs  de  Majastres,  était  repré- 
senté sous  Louis  XIV  par  Henri  de  Castellane,  Sgr  de  Majastres  et 
d'Aurans,  premier  consul  d'Aix,  procureur  du  pays,  qui  épousa  en 
1678  Françoise-Honorée  de  Ferrier  d'Auribeau  et  qui  en  eut  plusieurs 
fils.  L'aîné  de  ces  lils,  Gaspard,  épousa  Elisabeth  de  Fouquier  ;  sa 
descendance  s'éteignit  avec  le  comte  Jules  de  Castellane,  colonel, 
premier  gentilhomme  de  la  chambre  du  roi  Charles  X,  marié  en  184:2 
à  Mu"  de  Villoutreys,  qui  mourut  en  1861  ne  laissant  que  deux  filles, 
la  marquise  d'Estourmel  et  la  marquise  de  Lameth.  César-Henri  de 
Castellane,  Cosgr  de  Majastres,  né  en  1700,  fils  cadet  d'Henri,  fut  chef 
d'escadre  et  épousa  en  1749  Agathe  de  Martin.  Il  en  eut  un  fils,  Henri- 
César  de  Castellane-Maj astres,  chef  d'escadre  en  1784,  qui  épousa  en 
1777  Mlle  de  Montolieu  et  dont  la  descendance  subsiste. 

Boniface  de  Castellane,  ditde  Galbert,  auteurde  lasecondebranche, 
eut  en  partage  les  terres  et  seigneuries  de  Salernes,  Peyrolles  et  Vil- 
lecroze  ;  Charles  d'Anjou,  comte  de  Provence,  lui  fit  don  le  30  août 
1269  du  château  de  Montauroux;  il  acquit,  en  outre,  en  1275  la  sei- 
gneurie d'Entrecasteaux.  11  avait  épousé  Sibille,  dame  de  Fos.  Leur 
fils,  Raymond-Gaufridy  de  Castellane,  Sgr  de  Fos,  Peyrolles,  Entre- 
casteaux,  etc.,  laissa  deux  fils,  tous  deux  appelés  Boniface,  qui  furent 
les  auteurs  des  deux  grands  rameaux  de  la  branche  cadette. 

Boniface  le  majeur,  Sgr  de  Fos,  Entrecasteaux,  etc.,  auteur  du  pre- 
mier de  ces  rameaux,  épousa  Jeanne  de  Vintimille.  Il  fut  père  d'autre 
Boniface,  Sgr  des  mêmes  domaines,  qui  était  en  1353  chambellan  de 
la  reine  Jeanne,  et  grand-père  de  Reforciat,  Sgr  des  mêmes  domaines, 
qui  fit  son  testament  le  10  janvier  1404.  La  descendance  de  ce  dernier 
se  partagea  en  un  certain  nombre  de  sous-rameaux  aujourd'hui  tous 
éteints.  Le  plus  en  vue  de  ces  sous-rameaux  était  celui  des  comtes  de 
Grignan.  Son  auteur,  Gaspard  de  Castellane,  qualifié  baron  d'Entrecas- 
teaux, chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  avait  épousé  le  6  janvier  1498  Blan- 
che Adhémar  de  Monteil,  fille  du  baron  de  Grignan  et  issue  de  la  bran- 
che la  plus  puissante  de  l'illustre  maison  d' Adhémar  de  Monteil.  Leur 
fils,  Gaspard  de  Castellane,  baron  d'Entrecasteaux,  ambassadeur  à 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

Rome,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  marié  en  1529  à  Anne  de  Tournon, 
recueillit  tous  les  biens  de  cette  branche  de  la  maison  d'Adhémar 
après  la  mort  de  son  oncle  maternel,  le  comte  de  Grignan.  Il  prit 
alors  le  nom  et  les  armes  de  la  famille  d'Adhémar  de  Monteil  que 
conservèrent  ses  descendants.  Son  fils,  Louis  de  Castellane-Adhémar 
de  Monteil,  comte  de  Grignan,  baron  d'Entrecasteaux,  chevalier  des 
Ordres  du  Roi,  conseiller  d'Etat,  lieutenant-général  enProvence,  marié 
en  1559  à  Isabelle  de  Pontevès,  en  eut,  entre  autres  enfants,  deux  fils  : 
1°  Louis-François,  comte  de  Grignan,  baron  d'Entrecasteaux,  marié 
en  1595  à  Jeanne  d'Ancezure  ;  2°  Louis,  marié  le  15  octobre  1599  à 
Anne  de  Bouliers,  dame  de  Pierrue.  La  descendance  de  l'aîné  de  ces 
deux  frères  s'éteignit  avec  François  de  Castellane  d'Adhémar  de 
Monteil,  comte  de  Grignan,  lieutenant-général  et  gouverneur  de  Pro- 
vence, marié  à  la  célèbre  Melle  de  Sévigné,  qui  mourut  en  1714  survi- 
vant à  son  fils  unique  et  ne  laissant  qu'une  fille,  la  marquise  de 
Simiane,  décédée  en  1737.  La  descendance  de  Louis  de  Castellane- 
Adhémar  de  Monteil,  marié  en  1599  à  Anne  de  Bouliers,  parait  s'être 
éteinte  avec  Jean-Baptiste-Victor  de  Castellane-Adhémar  de  Monteil, 
né  en  1748,  sacré  évêque  de  Senez  en  1784. 

Boniface  de  Castellane,  Sgr  de  Salernes,  auteur  du  second  rameau 
de  la  branche  cadette,  épousa  Sibille  de  Vintimille  et  fit  son  testa- 
ment en  1347.  Son  petit-fils,  Georges  de  Castellane,  Sgr  de  Salernes, 
Villecroze,  etc.,  marié  en  1435  à  Marguerite  deTrans,  dame  de  Saint- 
Julien,  Régusse  et  Montmeyan,  en  eut,  entre  autres  enfants,  trois 
fils  :  1°  Reforciat  de  Castellane,  Sgr  de  Salernes,  marié  à  Mariette 
de  Forcalquier,  puis  à  Marguerite  de  Grimaldi,  qui  continua  la  des- 
cendance des  seigneurs  de  Salernes,  éteinte  vers  l'époque  de  la  Révo- 
lution ;  2°  Honoré  de  Castellane,  dont  la  descendance  posséda  la 
seigneurie  de  Montmeyan  et  s'éteignit  après  quelques  générations  ; 
3°Raymond-Gaufridy  de  Castellane,  Sgr  de  Régusse  et  de  Saint-Julien, 
marié  à  Alix  d'Esparron,  dont  la  descendance  subsiste.  Ce  dernier 
laissa  à  son  tour  plusieurs  fils  dont  l'aîné,  Boniface,  Sgr  d'Esparron, 
épousa  le  4  juin  1488  Honorade  de  Forbin.  Gaspard,  fils  de  celui-ci,  marié 
à  Honorade  de  Lascaris  de  Tende,  fut  père  de  Pierre  de  Castellane, 
Sgr  d'Esparron,  de  Novejan,  etc.,  qui  épousa  en  1550  Gabrielle  de 
Glandevès  et  qui  continua  la  descendance,  et  d'Henry,  qui  fut  l'au- 
teur du  sous-rameau  des  seigneurs  de  Magnan  éteint  au  xvmc  siècle. 
Pierre  de  Castellane  laissa  lui-même  deux  (ils  :  1°  Jean  de  Castellane, 
Sgr  d'Esparron,  marié  le  25  juillet  1579  à  Armande  d'Albertas,  dont 
la  descendance  s'éteignit  avec  Jean-Baptiste  de  Castellane,  marquis 
d'Esparron  et  de  la  Garde,  maréchal  de  camp,  décédé  en  1790  ; 
2°  Pompée  de  Castellane.  Sgr  de  Novejan,  marié  en  1580  à  Lucrèce 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  9 

Artaud  de  Montauban,  qui  continua  la  lignée.  Scipion  de  Gastellane, 
Sgr  de  Novejan,  petit-fils  de  ce  dernier,  décédé  le  24  novembre  1681, 
avait  épouse  d'abord  en  1040  Jeanne  de  Pravières,  puis  le  24  juin  1662 
Marguerite  de  Beauvoir  du  Rourc.  Deux  de  ses  fils,  Marcel  de  Castel- 
lanc,  Sgr  deMontbrison,  de  Ricobel,  etc.,  né  du  premier  lit,  marié  en 
1682  h  Françoise  de  Beauvoir  du  Roure,  et  Jean-François  de  Castel- 
lane,  Sgr  de  Novejan,  né  du  second  lit  en  1669,  capitaine  au  régiment 
de  Grignan,  marié  le  16  juillet  1695  à  Suzanne  de  Gliapuis,  ont  été 
les  auteurs  de  deux  sous-rameaux  actuellement  existants. 

Le  premier  de  ces  sous-rameaux  avait  pour  chef  au  commencement 
du  xixe  siècle  Joseph-Léonard,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Cas- 
tellane,  né  en  1761,  maréchal  de  camp,  qui  mourut  à  Toulouse  en 
1845.  Boniface-Hippolyte,  marquis  de  Castellane-Esparron,  petit-fils 
du  précédent,  a  eu  une  nombreuse  postérité  de  son  mariage  en  1854 
avec  Mllc  de  Rolland  de  Sillans. 

Le  second  sous-rameau,  dit  des  seigneurs  de  Novejan,  fut  particu- 
lièrement brillant.  Son  chef,  Michel-Ange,  connu  sous  le  titre  de 
comte  de  Castellane,  né  en  1702,  maréchal  de  camp,  gouverneur  de 
Niort,  fut  ambassadeur  du  roi  Louis  XV  auprès  de  la  Sublime-Porte. 
Il  laissa  deux  fils  dont  le  plus  jeune,  Jean-Armand,  évoque  de  Mende 
en  1768,  aumônier  du  Roi,  fut  une  des  victimes  des  massacres  des 
prisons  de  Versailles  en  septembre  1792.  Le  frère  aîné  de  ce  prélat, 
Esprit-Henri,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Castellane,  Sgr  de 
Villandry,  en  Touraine,  marié  en  1750  à  MUe  Charon  de  Ménars,  fut 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi.  Son  fils,  Boniface- André  de 
Castellane-Novejan,  né  à  Paris  en  1758,  député  de  la  noblesse  de 
Chateauneuf-en-Thimerais  aux  États  généraux  de  1789,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Boi  en  1816,  marié  en  1778  à  MUe  de  Bohan- 
Chabot,  puis  en  1815  à  la  duchesse  de  la  Bochefoucauld,  née  Bohan- 
Chabot,  décédé  en  1837,  fut  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes 
du  14  février  1810,  puis  comte  par  nouvelles  lettres  du  9  mars  suivant, 
fut  appelé  à  la  Chambre  des  pairs  à  titre  héréditaire  par  ordonnance 
du  roi  Louis  XVIII  du  17  août  1815  et  lut  eniin  autorisé  à  fonder  un 
majorât  de  pairie  au  titre  de  marquis  par  ordonnance  du  roi  Charles  X 
du  6  juin  1829  et  par  lettres  patentes  du  môme  prince  du  16  juin  sui- 
vant ;  il  était  grand-officier  de  la  Légion  d'honneur.  La  maison  de 
Castellane  a  été  particulièrement  illustrée  par  Esprit-Boniface,  mar- 
quis de  Castellane,  fils  du  précédent,  né  à  Paris  en  1788,  chevalier  de 
l'Empire  par  lettres  du  11  juillet  1811,  pair  de  France  en  1837,  séna- 
teur du  Second  Empire,  grand-croix  de  la  Légion  d'honneur,  décédé 
à  Lyon  en  1862,  qui  reçut  en  1852  le  bâton  de  maréchal  de  France. 
Le  maréchal  de  Castellane  avait  épousé  en  1813  MUe  Greffulhe.  11  fut 


10  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

père  d'Henri-Boniface,  comte  de  Castellane,  député  du  Cantal,  marié 
en  1839  à  M;k  de  Talleyrand-Perigord.  décédé  au  château  de 
Rochecotte  en  1847,  grand-père  de  Marc-Boniface,  aujourd'hui  mar- 
quis de  Castellane,  ancien  député  du  Cantal,  marié  en  1866  à  Mlle  de 
Juigné,  et  grand-père  du  comte  Boni  de  Castellane.  né  en  1869,  député 
des  Basses-Alpes.  Ce  dernier  a  racheté  il  y  a  quelques  années  l'an- 
tique château  de  Grignan,  dans  le  département  de  la  Drôme,  sous  le 
nom  duquel  s'étaient  illustrés  plusieurs  représentants  de  la  maison 
de  Castellane. 

En  dehors  des  personnages  mentionnés  au  cours  de  cette  notice,  la 
maison  de  Castellane  a  fourni  dans  ses  diverses  branches  un  nombre 
considérable  d'officiers  généraux,  de  prélats,  de  gouverneurs  de  pro- 
vinces ou  de  places  fortes,  de  littérateurs,  d'hommes  politiques,  de 
diplomates.  Elle  est  une  des  lamilles  de  la  noblesse  française  qui  ont 
donné  le  plus  grand  nombre  de  chevaliers  à  l'ordre  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem  (plus  de  cent  . 

Il  parait  superflu  d'ajouter  qu'au  xviue  siècle  plusieurs  de  ses 
représentants  furent  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  de  France. 

Principales  alliances  :  des  Baux,  de  Signe,  d'Esparron,  de  Grasse, 
de  Villeneuve,  de  Blacas,  de  Pontevès,de  Glandevès,  de  Dcmandolx, 
de  Vintimille,  de  Bonne  de  Lesdiguières,  de  Félix,  de  Lauzières  de  Thé- 
mines,  de  Cadolle,  de  Grille  d'Estoublon,  de  Bruni  d'Entrecasteaux, 
d'Agoult,  de  Lascaiis  de  Tende,  de  Riquetti  de  Mirabeau,  de  Rechi- 
gnevoisin  de  Guron,  de  Raity  de  Villeneuve,  Johanne  de  la  Carre  de 
Saumery,  de  Valbelle,  d  Estourmel,  Fouchô  d'Otrante,  de  Béthune 
de  Selles,  de  Saint-Simon-Courtomer,  Quentin  de  Champcenets,  le 
Clerc  de  Juigné,  de  Lameth,  d<'  Flotte,  de  Grimaldi-Régusse,  Spitalieri 
deCessole,  de  Bastard d'Estang,  deSarretdeCoussergues,deReviers 
de  Mauny,  de  Rességuier,  de  Roquefeuil,  d'Oraison,  Adhémar  de 
Monteil  deGrignan,  d'Ancezune,  de  Sévigné,  de  Simiane,  de  ïrans, 
de  Forcalquier,  de  Forbin,  d'Albertas,  de  Suffren,  de  Berghes,  Artaud 
de  Montauban,  de  Vesc,  de  Beauvoir  du  Roure.  le  Sénéchal  de 
Kcrcado,  d'Hautpoul.  d'Armagnac  de  Castanet,  de  Saulx-Tavannes, 
d'Albon,  de  Rohan-Chabot,  Greffulhe,  de  Contades,  Radziwill,  de 
Talleyrand-Perigord,  de  Renaud  d'Alein,  de  Boniface,  deLestranges, 
d'Arcussia,  d'Autric  de  Vintimille,  Rouillé  de  Jouy.  de  Laugier,  de 
Cambis,  de  ïournon,  de  Brancas,  de  Foresta,  de  Gérente,  de  Sabran, 
de  la  Font  de  Savines,  de  la  Treille  de  Fozières,  de  Duranti,  de  Meyran 
de  Lagoy,  etc. 

CASTELLANE  de  SALERNES   de  ,  en  Bazadais.  Armes  :  de  gueules  à  un 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  H 

château  d'or,  la  tour  du  milieu  plus  élevée,  accompagné  de  trois 
/leurs  de  lys  de  même,  deux  aux  flancs  et  une  en  pointe. 

La  famille  de  Castellane  de  Salernes  qui  existe  de  nos  jours  en  Baza- 
dais  et  en  Albret  a  toujours  été  considérée  comme  un  rameau  déta- 
ché à  une  époque  inconnue  de  la  grande  maison  provençale  à 
laquelle  a  été  consacrée  la  précédente  notice  et  dont  elle  porte  les 
armoiries.  On  a  vu,  du  reste,  que  la  branche  cadette  de  cette  maison 
avait  possédé  en  Provence  pendant  plusieurs  siècles  une  seigneurie 
de  Salernes.  Cependant  les  Gastellane-Salernes  actuellement  exis- 
tants en  Bazadais  ne  sont  mentionnés  par  aucun  des  généalogistes 
des  Castellane  de  Provence.  Ils  sont  connus  en  Albret  depuis  le 
milieu  du  xvie  siècle.  On  suppose,  mais  sans  en  avoir  aucune  preuve 
positive,  que  leur  auteur  fut  amené  dans  ce  pays  par  les  hasards  de 
la  vie  militaire  et  qu'il  était  un  petit-fils,  peut-être  naturel,  deRefor- 
ciatde  Castellane,  Sgr  de  Salernes,  marié  successivement  à  Mariette  de 
Forcalquieretvers  1470  à  Marguerite  de  Grimaldi,  dont  il  a  été  fait  men- 
tion dans  la  notice  précédente.  La  filiation  n'a  pu  être  régulièrement 
établie  que  depuis  le  25  mai  1614,  date  à  laquelle  Jean  de  Castellane, 
écuyer,  demeurant  àÀillas,  assisté  de  son  parrain,  Jean  Rastard,  épousa 
Jeanne  de  Lafargue,  tille  de  feu  Bertrand  de  Lafargue,  par  contrat 
passé  devant  Boyrie,  notaire  à  Loupiac,  dans  lequel  ses  père  et 
mère  ne  sont  pas  nommés.  On  suppose  que  ce  Jean  de  Castellane 
était  fils  d'un  Denis  de  Castellane-Salernes  qui  signa  de  ce  nom  un 
acte  passé  à  Aillas  le  10  novembre  1617.  Les  Castellane  du  Bazadais 
figurent  dans  un  assez  grand  nombre  d'actes  des  xvne  et  xvme  siècles 
avec  ce  nom  de  Castellane-Salernes  et  même  parfois  avec  le  seul 
nom  de  Salernes.  Ils  ont  toujours  porté  les  qualifications  nobiliaires. 
On  ne  s'explique  donc  pas  pour  quelle  raison  ils  ont  négligé  de  se 
faire  maintenir  nobles  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par 
Louis  XIV  et  même  de  prendre  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  de  leur  région. 

Cette  famille  de  Castellane  a  fourni  des  officiers  de  mérite,  dont 
un  chevalier  de  Saint-Louis,  des  maires  d' Aillas,  etc. 

Son  chef  est  connu  de  nos  jours  sous  le  titre  de  comte. 

Principales  alliances  :  Delpech  de  Montfort  1766,  Gaboriaud  de  la 
Tour,  1741,  1858,  de  Gascq  de  la  Roche  1790,  1881,  de  Labat  1661 

CASTELLI  (de).  Armes  :  d'argent  à  un  château  donjonné  d'azur,  sur- 
monté  d'une  aigle  de  sable.  — Supports  :  deux  lions. 

La  famille  de  Castelu  appartient  à  la  noblesse  de  l'île  de  Corse. 
On  n'a  pu  se  procurer  sur  elle  que  des  renseignements  insuffi- 
sants. 


12  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Lors  de  lagrande  recherche  des  faux  nobles  ordonnée  par  Louis  XV, 
après  l'annexion  de  l'île,  ses  représentants,  alors  fixés  au  ressort  de 
Bastia.  firent  reconnaître  leur  noblesse  par  arrêt  du  Conseil  souverain 
du  10  novembre  1775. 

Joseph  de  Castelli,  né  à  Calvi  en  1749,  fut  premier  président  à  la 
Cour  de  Bastia  et  député  de  la  Corse  en  1816.  Dominique  de  Castelli 
a  été  nommé  général  de  brigade  en  1907. 

Principale  alliance  :  du  Crozet. 

CASTELNAU  (Boileau  de).  Voyez  :  Boileau  de  Càstklnàu. 

CASTELNAU  (de  Caumont  de).  Voyez  :  Caumoxt  de  Castelnad  (de). 

CASTELNAU  (de  Curières  de  .  Voyez  :Curières  de  Castelnau  (de). 

CASTELNAU  de  la  LOUBÈRE  |  de;.  Armes  :  écarlelé  aux  \etk  d'azur  à  un 
château  ouvert  d'argent,  crénelé  et  maronné  de  sable,  sommé  de  trois 
donjons  avec  leurs  girouettes,  qui  est  de  Castelnau  ;  aux  2  et  3  d'or 
à  deux  loups  passants  l'un  au-dessus  de  l'autre  de  sable,  qui  est  de  la 
Loubère  ;  sur  le  tout  d'or  à  trois  chevrons  de  sable. 

La  famille  de  Castelxad,  aujourd'hui  déchue,  appartient  à  l'ancienne 
noblesse  chevaleresque  de  laBigorre.  On  en  trouvera  des  généalogies 
dans  les  manuscrits  de  Chérin,  dans  le  Dictionnaire  de  la  noblesse 
de  la  Chesnaye  des  Bois  et  dans  V Armoriai  du  Béarn  de  MM.  de 
Jaurgain  et  de  Dufau  de  Maluquer.  Une  tradition  ancienne,  mais  qui 
ne  s'appuie  sur  aucune  preuve,  la  fait  descendre  des  anciens  rois  de 
Castille.  Elle  tire  son  nom  de  la  forteresse  de  Castelnau,  située  dans 
la  vallée  d'Azun,  au  pays  de  Lavedan.  Chérin  lui  attribue  pour  pre- 
mier auteur  connu  un  Jean  de  Castelnau  qui  est  mentionné  avec  la 
qualification  de  messire  dans  un  acte  de  1244.  La  Chesnaye  des  Bois 
fait  remonter  la  filiation  suivie  à  Jean-Bernard,  Sgr  de  Castelnau, 
dans  la  vallée  d'Azun,  dont  la  sœur,  Isabeau,  avait  épousé  Bernard, 
baron  de  Coaraze,  et  qui  vivait  en  1264  avec  sa  femme,  Ursule  de 
Toulouse.  Mais  les  preuves  de  noblesse  faites  devant  Chérin  en  1782 
pour  obtenir  les  honneurs  de  la  Cour  ne  font  remonter  la  filiation  qu'à 
un  Bernard,  damoiseau,  Sgr  de  Castelnau  et  du  castel  d'Arras,  qui 
représente  le  septième  degré  de  la  généalogie  donnée  par  la  Chesnaye 
des  Bois.  Ce  gentilhomme  confirma  une  vente  et  en  fit  une  autre  par 
acte  d'octobre  1388  ;  il  lit  une  nouvelle  vente  le  26  octobre  1412  con- 
jointement avec  sa  femme,  Condor  de  Baréges,  et  avec  leur  fils,  Garcie- 
Arnaud.  Ce  dernier  épousa  Jeannette  des  Angles,  veuve  de  Bernard 
de  Bazillac  et  héritière  de  la  seigneurie  de  la  Loubère  et  d'autres 
domaines  importants.  Il  fut  père  de  Baymond-Guillaume,  chevalier, 


DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 


13 


Sgr  de  Gastelnau  et  de  la  Loubère,  décode:  en  1449,  dont  la  veuve, 
Catherine  de  Manas,  lit  son  testamentle  dernier  février  1464,  et  grand- 
père  de  Lancelot  de  Gastelnau,  chevalier,  Sgr  de  Gastelnau,  laLou- 
bère,  Julos,  etc.,  qui  épousa  Marguerite  de  Coarraze  et  qui,  par  son 
testament  du  19  avril  1508,  lit  un  legs  h  son  frère  puîné,  Pierre,  marié 
en  Touraine.  Etienne  de  Gastelnau  de  Coarraze,  chevalier,  Sgr  de 
Castelnau,  la  Loubère  etMiélan,  baron  de  Vérac,  arrière-petit-fds  de 
Lancelot,  fut  nommé  le  27  décembre  1590  par  le  marquis  de  Villars, 
lieutenant-général  en  Guyenne,  pour  commander  en  son  absence  au 
pays  de  Bigorre.  Il  épousa  le  28  août  1598  Jeanne  de  Bazillac,  fille  et 
héritière  du  baron  de  Bazillac,  et  en  eut  plusieurs  fils.  L'un  de  ceux- 
ci,  Jean-François,  fut  admis  en  1622  dans  l'ordre  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem  ;  deux  autres,  Etienne  et  Jean-Jacques,  furent  les  auteurs 
de  deux  branches. 

Etienne  de  Castelnau,  Sgr  de  la  Loubère,  auteur  de  la  branche 
aînée,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  1"  juin  1667  par  jugement 
de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux.  Sa  descendance  masculine  s'étei- 
gnit avec  son  petit-fils,  Roger-César,  connu  sous  le  titre  de  marquis 
de  Castelnau  de  la  Loubère,  décédé  sans  postérité  vers'1730,  et  avec  la 
sœur  de  celui-ci,  Mme  de  Palarin. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean-Jacques  de  Castelnau  de 
Coarraze,  Sgr  de  Castelnau  et  de  la  Loubère,  vint  se  fixer  à  Pontacq, 
en  Béarn,  après  le  mariage  qu'il  contracta  avec  Esther  de  Narcastet, 
fille  et  héritière  de  noble  Théophile  de  Narcastet  ;  il  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  12  mars  1671  par  jugement  rendu  à  Bordeaux  de 
M.  d'Aguesseau,  intendant  du  Béarn,  et  fit  son  testament  à  Narcastet 
le  2  septembre  1666.  Son  fils,  Jean-François  de  Castelnau,  Sgr  de 
Castelnau  et  de  la  Loubère,  chevalier  de  Saint-Louis,  marié  en  1689 
à  Jeanne  de  Cacaret,  dame  de  Liac,  avait  acheté  le  1er  février  1672 
l'abbaye  laïque  de  Pontacq  pour  laquelle  il  fut  admis  aux  États  du 
Béarn  le  1er  septembre  1673  et  qu'il  revendit  en  1715  à  la  famille  de 
Perpigna  ;  il  abjura  le  protestantisme  en  1685,  lit  enregistrer  son 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Pau)  et  mourut  à 
Pontacq  en  1722.  Guillaume  de  Castelnau  de  Coarraze,  connu  sous 
le  titre  de  marquis  de  Castelnau,  petit-fils  du  précédent,  baptisé  à 
Pontacq  en  1726,  chevalier  de  Saint-Louis,  épousa  d'abord  à  Tarbes 
en  1759  Gratianne-Catherine  du  Barry,  décédée  dans  la  même  ville 
en  1767  ;  il  se  remaria  à  Tarbes  le  30  juin  1795  à  Marie  Jean,  aliàs 
Sireix,  et  légitima  par  ce   second  mariage  un  tils  naturel  appelé 
Jacques  qu'il  avait  eu  de  cette  dame  en  1774.  Il  avait  eu  de  sa  pre- 
mière union  quatre  fils  dont  les  deux  aînés  paraissent  être  morts 
jeunes  et  dont  le  troisième  mourut  en  1794  à  l'armée  des  Princes. 


14  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Jean-Isidore,  connu  sous  le  titre  de  baron  de  Castelnau,  quatrième 
fils  de  Guillaume,  naquit  à  Tarbes  en  1764  et  n'avait  que  dix-huit  ans 
quand  il  fut  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  ;  il  fut  dans  la  suite  maire 
de  Tarbes.  11  laissa  plusieurs  filles  et  un  fils,  Paul,  baron  de  Castelnau, 
né  à  Tarbes  en  1803,  qui  épousa  à  Orleix  en  1829  MUe  de  Villeraze  de 
Castelnau,  qui  vivait  encore  en  1841  et  dont  la  destinée  ultérieure  est 
inconnue. 

Jacques  de  Castelnau,  fils  naturel  légitimé  de  Guillaume,  fut  négo- 
ciant à  Tarbes  et  mourut  dans  cette  ville  en  1836.  Il  avait  eu  un  grand 
nombre  d'enfants  qui  ne  furent  connus  que  sous  le  nom  de  Castelnau, 
sans  particule.  Deux  de  ses  fils,  Louis  Castelnau,  né  à  Tarbes  en 
1805,  négociant,  et  Justin  Castelnau,  né  à  Tarbes  en  1818,  également 
négociant,  ont  laissé  postérité  masculine. 

Il  a  existé  en  Touraine  une  branche  très  brillante  de  la  famille  de 
Castelnau.  Cette  branche  descendait  de  Pierre  de  Castelnau,  écuyer 
d'écurie  du  duc  d'Orléans,  plus  tard  le  roi  Louis  XII,  qui  épousa  en 
1482  Jeanne  de  Valée,  dame  de  Puygabil,  veuve  de  Jacques  Guy, 
Sgr  d'Aviré.  On  admet  généralement  avec  Chérin  que  ce  gentil- 
homme était  un  fils  cadet  de  Raymond-Guilhem,  Sgr  de  Castelnau, 
décédé  en  1 449,  et  de  Catherine  de  Manas,  mentionnés  plus  haut.  Lan- 
celot  de  Castelnau,  fils  aîné  de  ceux-ci,  le  mentionne,  du  reste,  comme 
son  frère  puîné  dans  son  testament  du  19  avril  1508.  Cependant  la 
Chesnaye  des  Bois  en  fait  le  fils  d'un  Jean  de  Castelnau,  le  petit-fils 
d'un  Menaud  de  Castelnau  et  l'arrière-petit-fils  d'un  Raymond- 
Garcie  de  Castelnau  qui  aurait  été  un  frère  puîné  de  Bernard  de  Cas- 
telnau, marié  à  Condor  de  Baréges,  dont  il  a  été  également  parlé  plus 
haut.  Jean  de  Castelnau,  chevalier,  Sgr  de  la  Mauvissière,  en  Tou- 
raine, fils  de  Pierre,  épousa  le  21  octobre  1514  Jeanne  du  Mesnil.  Il  en 
eut,  entre  autres  enfants,  deux  fils  :  1°  Pierre  de  Castelnau,  chevalier, 
Sgr  de  la  Mauvissière  et  du  Rouvre,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  con- 
seiller du  Roi  en  ses  Conseils,  premier  maître  d'hôtel  du  duc  d'Anjou, 
mort  assassiné  en  1585,  dont  la  descendance  s'éteignit  sous  Louis  XIV 
avec  Louis  de  Castelnau,  chevalier,  Sgr  du  Rouvre,  maréchal  de  camp, 
gouverneur  de  Bourbourg  ;  2°  Michel  de  Castelnau,  Sgr  en  partie  de 
la  Mauvissière,  baron  de  Jonville  et  de  Concressant,  comte  de  Beau- 
mont-le-Roger,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  conseiller  du  Roi  en  ses 
Conseils,  son  ambassadeur  en  Angleterre,  auteur  de  Mémoires 
célèbres,  marié  en  1575  à  Marie  Bochetel,  décédé  en  1592.  Jacques 
de  Castelnau,  petit-fils  de  ce  dernier,  fut  créé  marquis  de  Castelnau 
par  lettres  de  1652,  obtint  en  1658  le  bâton  de  maréchal  de  France 
et  mourut  cette  même  année  des  suites  des  blessures  qu'il  avait 
reçues  au  siège  de  Dunkerque.  Il  laissa  une  fille,  mariée  au  duc  de 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  1!> 

('.ramonl,  ri  un  (ils,  Michel,  marquis  de  Castelnau,  qui  fut  le  dernier 
représentant  de  sa  branche  et  qui  mourut  prématurément  à  Utrecht 
en  1672,  des  suites  de  blessures  reçues  à  l'ennemi,  sans  avoir  eu 
de  postérité  masculine  de  son  mariage  avec  Louise  Foucault  du 
Daugnon,  fille  «lu  maréchal  de  France  <lu  même  nom. 

En  dehors  des  personnages  mentionnés  plus  haut  la  famille  de  Cas- 
telnau a  fourni  un  grand  nombre  d'officiers  de  mérite  dont  plusieurs 
ont  été  tués  à  l'ennemi,  des  maîtres  d'hôtel  et  des  gentilhommes  de 
la  chambre  des  rois  de  France,  des  chevaliers  de  leur  Ordre,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Baréges,  de  Manas,  de  Coarrazc,  de 
Lavedan  1507,  de  Bazillac  1511,  1598,  de  Bourbon-Barbazan,  d'An- 
tin  1558,  de  Lévis  de  Léran  1629,  d'Ossun,  d'Audéric  de  Bazillac  1664, 
de  Foix-Rabat  1684,  de  Palarin,  de  Navailles  1683,  de  Monk  d'Uzer 
1521,  de  la  Fargue  de  Labordenne  1724,  de  Montesquiou  d'Artagnan 
1724,  du  Barry  1759,  Fournier  de  Montoussé  1830,  de  Villeraze  de 
Gastelnau  1829,  du  Dresnay,  de  Courtenay,  de  Juston,  de  Sarcé,  de 
Palluau,  Bochetel,  de  Rochechouart  1595,  deRouxel  de  Médavy  1610. 
de  Pierrebuffière  1642,  de  Gramont  1668,  Foucault  du  Daugnon,  de 
Murât,  etc. 

On  trouve  qu'un  Gabriel  de  Castelnau,  sieur  de  la  Mauvissière, 
demeurant  en  la  juridiction  de  Libourne,  fut  condamné  comme  usur- 
pateur de  noblesse,  lors  delà  grande  recherche  commencée  en  1666, 
par  jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux.  Pierre  de  Castelnau, 
sieur  de  la  Mauvissière,  fds  du  précédent,  fut  renvoyé  devant  le  Con- 
seil d'État  le  27  août  1708  par  M.  de  la  Bourdonnaye,  un  des  succes- 
seurs de  Pellot.  Ces  deux  personnages  ne  sont  mentionnés  dans 
aucune  des  généalogies  connues  de  la  famille  de  Castelnau  de  la 
Loubère  et  de  la  Mauvissière  ;  bien  qu'ils  aient  porté  la  qualification 
de  seigneur  de  la  Mauvissière  ils  paraissent  avoir  appartenu  à  une 
famille  du  Bordelais,  rapportée  plus  bas,  dont  le  chef  est  aujourd'hui 
connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Castelnau  d'Essenault. 

CASTELNAU  de  TURSAN  (de).  Armes  :  écartelé  aux  1  et  4  de 
gueules  à  un  château  ouvert  à  trois  tours  d'argent,  maçonné  de  sable, 
crénelé  et  sommé  de  huit  donjons  crénelés  de  même,  qui  est  de  Cas- 
telnau ;  aux  2  et  3  d'azur  à  un  lion  d'argent,  armé  et  lampassé  de 
gueules.  —  Couronne  :  de  Marquis. 

Cette  seconde  famille  de  Castelnau,  distincte  de  celle  à  laquelle  a 
été  consacrée  la  précédente  notice,  appartient  à  la  noblesse  chevale- 
resque des  Landes.  L'abbé  Lègé  en  a  publié  en  1887  une  conscien- 
cieuse histoire.  On  en  trouvera  aussi  une  généalogie  dans  les  manus- 
crits de  Chérin. 


16  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAIS 

Elle  est  originaire  du  petit  pays  de  Tursan,  au  diocèse  d'Aire,  et  a 
eu  pour  berceau  le  village  de  Castelnau,  situé  au  centre  de  ce  pays. 
Elle possédaità  Castelnau  dès  les  temps  les  plus  reculés  dumoyenàge 
un  château  fort,  ou  donjon,  dont  il  existe  encore  quelques  ruines.  Une 
tradition,  qui  ne  s'appuie  sur  aucune  preuve,  la  fait  descendre,  comme 
celle  des  Castelnau  de  la  Loubère.  des  anciens  rois  de  Castille  et  on 
verra  plus  bas  qu'au  xvne  siècle  un  de  ses  représentants,  pour  rap- 
peler cette  brillante  origine,  joignit  à  son  nom  celui  de  Castille. 

L'abbé  Légé  mentionne  un  Raymond-Bernard  de  Castelnau,  qui 
vivait  en  1023,  un  sire  de  Castelnau,  qui  vivait  en  1121,  et  un 
Guillaume-Antoine  de  Castelnau  de  Tursan  qui  vers  1273  était  séné- 
chal des  Lannes  et  gouverneur  des  villes  de  Dax  et  de  Bayonne.  Il 
fait  remonter  la  filiation  à  un  Gérauld  de  Castelnau,  baron  duditlieu, 
probablement  frère  du  précédent,  qui  périt  assassiné  en  1273  et 
dont  la  veuve  fut  inhumée  dans  l'église  de  Pécorade.  Gérauld  laissa 
un  lils,  Raymond-Bernard  de  Castelnau,  Sgr  de  Castelnau-Tursan, 
Urgons, Roquefort  de  Tursan,  etc.,  qui  rendit  hommage  au  roi  d'Angle- 
terre en  mars  1273  et  dontla  femme, Navarre  de  Mauléon,  fit  son  testa- 
ment le  o  août  1322.  Pierre,  baron  de  Castelnau,  Sgr  de  Jupoy,  fils 
de  Raymond-Bernard,  fit  procéder  le  17  janvier  1325  à  une  enquête 
sur  le  meurtre  de  son  aïeul  Gérauld,  tué  en  1273:  il  construisit  à 
Geaune,  en  Tursan,  un  château  important  qui  servit  longtemps  de 
résidence  à  ses  successeurs.  Il  laissa  d'une  alliance  inconnue  un  lils, 
Raymond-Bernard,  baron  de  Castelnau,  Sgr  de  Geaune,  Jupoy, 
Buanes,  etc.,  qui  fonda  à  Buanes  en  1346  la  bastille  de  Villeneuve  et 
qui  épousa  Béarnèse.  de  Foix,  sœur  naturelle  du  comte  Gaston -Phœ- 
bus.  Pierre  de  Castelnau,  un  des  fils  du  précédent,  futévèque  de  Dax. 
Baymond-Bernard,  baron  de  Castelnau,  frère  de  ce  prélat,  épousa 
en  1380  Mathéliotte  d'Aydie.  Il  en  eut,  entre  autres  enfants,  Pierre, 
baron  de  Castelnau,  de  Miramont  et  de  Batz,  chambellan  des  rois 
Charles  VII  et  Louis  XI,  qui  épousa  Marguerite  de  Caupenne  et  qui 
continua  la  descendance,  et  Bamonet  de  Castelnau,  Sgr  du  Lau,  dont 
un  fils,  Jean,  fut  évèque  de  Bayonne.  Jean,  baron  de  Castelnau,  de 
Miramont  et  de  Batz,  Sgr  de  Jupoy  et  de  Geaune,  fils  de  Pierre, 
épousa  successivement  en  1433  Catherine  d'Andoins,  en  1459  Mar- 
guerite de  Castelnau  du  Lau  et  vers  1469  Lucie  de  Saluées.  Deux  de 
ses  fils,  Louis,  né  du  second  lit,  marié  le  22  septembre  1493  à  Suzanne 
de  Gramont,  et  Jean,  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

Louis,  baron  de  Castelnau,  Sgr  de  Geaune,  auteur  de  la  branche 
aînée,  laissa  plusieurs  fils.  L'un  de  ceux-ci,  Antoine,  évèque  de  Tar- 
bes,  fut  chargé  de  missions  en  Angleterre,  puis  en  Espagne  ;  un  autre, 
Louis,  fut  évèque  de  Tarbes  après  son  frère;  un  troisième,  Charles, 


DICTIONNAIRE    l>KS    FAMILLES    FRANÇAISES  17 

marié  en  1847  à  Hélène  d'Espagne,  fut  décapité  pour  avoir  pris  part 
en  1500  à  la  conjuration  d'Amboise.  Jacques  de  Castelnau,  (ils  de 
ce  dernier,  gouverneur  de  Mont-de-Marsan,  sénéchal  de  Marsan  et  de 
Tursan,  marié  en  1589  à  Jeanne  de  Contant,  fut  honoré  de  l'amitié 
du  roi  Henri  IV  et  obtint  du  roi  Louis  XIII  par  lettres  patentes  de 
juillet  1029  l'érection  en  marquisat  de  sa  seigneurie  de  Geaune.  Cette 
branche  s'éteignit  avec  son  fils,  Antonin,  connu  sous  le  nom  de  Cas- 
telnau-Castille,  marquis  de  Geaune,  qui  mourut  en  1635  laissant  une 
fdle  unique  mariée  à  Honoré  de  Poyanne. 

Jean  de  Castelnau,  auteur  de  la  branche  cadette,  eut  en  partage, 
par  acte  du  29  septembre  1501,  la  seigneurie  de  Jupoy,  située  dans 
la  commune  actuelle  de  Vielle.  11  laissa  d'une  alliance  inconnue  un 
lils,  Pierre  de  Castelnau,  Sgr  de  Jupoy,  qui  épousa  le  21  janvier  1535 
Eléonore  de  Castelbajac  et  auquel  seulement  le  travail  de  Chérin  fait 
remonter  la  filiation  suivie.  Jean-Charles  de  Castelnau,  Sgr  de  Jupoy 
et  de  Brocas,  marié  le  21  septembre  1666  à  Marguerite  de  Caupenne 
d'Amou,  fut  assigné  cette  même  année  pour  produire  ses  titres  de 
noblesse,  puis  renvoyé  devant  le  commissaire  de  Dax.  Son  fds,  Ber- 
nard de  Castelnau,  Sgr  des  mêmes  domaines,  marié  le  7  juillet  1700 
à  Jeanne-Marie  de  Lespès,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le7  août  1705, 
sur  preuves  remontant  à  1501,  par  jugement  de  M.  de  laBourdonnaye, 
intendant  de  Bordeaux.  Il  fut  l'aïeul  de  Pierre-François  de  Cas- 
telnau, marié  le  2  juin  1758  à  Constance  de  Beynac,  qui  prit  part  en 
1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Dax  avec  les  qualifica- 
tions de  chevalier,  marquis  de  Castelnau-Tursan,  comte  de  Puémié- 
lan,  baron  de  Jupoy,  Montgaillard,  la  Bivière,  Dadou,  etc.  Celui-ci 
laissa  trois  fils  :  1°  Mathieu,  marquis  de  Castelnau,  qui  épousa  Marie 
Boisse  et  qui  continua  la  lignée  ;  2°  Pierre,  admis  dans  l'ordre  de 
Malte  en  1771  ;  3°  Guillaume,  dont  les  deux  lils  demeurèrent  céliba- 
taires. Vincent,  marquis  de  Castelnau-Tursan,  né  en  1817  au  château 
de  Bobert,  a  été  le  dernier  représentant  mâle  de  sa  famille  ;  marié  à 
Auch  en  1880  à  M'le  Granet,  il  en  eut  un  lils,  qui  mourut  en  bas  âge, 
et  une  fille. 

Principales  alliances  :  de  Mauléon,  du  Lyon,  de  Marsan,  de  Foix, 
d'Orthe,  de  Morlanne,  de  Lescun,  d'Ornezan,  d'Aydie,  de  Caupenne, 
d'Andoins,  de  Saluces,  de  Lartigue,  de  Gramont  1493,  d'Espagne 
1547,  de  Durfort  de  Civrac  1572,  de  Gontaut-Saint-Geniez  1589,  de 
Béarn  1604,  de  Luppé,  de  Saint-  Julien,  de  Bourbon  1613,  de  Castel- 
bajac 1535,  de  Manas,  d'Arche  de  la  Colonie,  d'Antin  de  Sauveterre, 
de  Castaignos,  de  Beynac  1758,  d'Aon  de  Hontaux,  de  Lucmau  de 
Classun,  de  Batz  d'Aurice,  etc. 


J8  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

CASTELNAU  d'ESSENAULT  et  d'AUROS  (de)  et  CASTELNAU  (de),  en 
Bordelais.  Armes  :  de  gueules  à  un  château  ouvert  à  trois  tours 
d'argent,  maçonné  de  sable,  crénelé  et  sommé  de  quatre  donjons 
crénelés  de  même.  —  La  branche  aînée  écartèle  ces  armes  de  celles 
de  la  famille  d'Essenault  dont  elle  a  relevé  le  nom  :  d'or  à  un  cœur 
de  gueules,  à  la  bordure  de  même  chargée  de  huit  besants  d'argent. 
—  Couronne  :  de  Marquis. 

Cette  troisième  famille  de  Castelnad  appartient  à  la  noblesse  du 
Bordelais.  Elle  est  originaire  des  Landes,  d'après  la  tradition,  et 
revendique  une  origine  commune  avec  la  famille  de  Castelnau  de 
Tursan  dont  elle  porte,  du  reste,  les  armoiries. 

Elle  a  pour  auteur  un  Joannès  de  Castelnau  qui  vint  se  fixer  à 
Langon,  en  Bordelais,  après  le  mariage  qu'il  contracta  vers  1530 
avec  Catherine  Ducasse.  On  a  dit  que  Joannès  de  Castelnau 
appartenait  à  une  famille  noble  et  distinguée  de  Bayonne  et  que 
cette  famille  était  elle-même  une  branche  détachée  à  une  époque 
inconnue  de  la  famille  de  Castelnau  de  Tursan.  On  invoque  à  l'appui 
de  cette  opinion  un  testament  quenoble  Anthony  de  Castelnau,  habi- 
tant de  Bayonne,  aurait  fait  le  27  octobre  1567  et  dans  lequel  il  aurait 
fait  un  legs  à  son  frère,  Joannès  de  Castelnau,  marié  à  Langon.  Cet 
acte  de  1567  paraît,  malheureusement,  être  apocryphe.  Antoine,  ou 
Anthony,  de  Castelnau  mourut,  en  effet,  avant  1539  et  ne  put  donc 
tester  en  1567.  Il  ne  portait,  du  reste,  pas  de  qualifications  nobi- 
liaires; il  figure  dans  des  actes  très  authentiques  du  14  juillet  1510, 
du  6  janvier  1511,  des  4,  11  et  22  novembre  1517  avec  les  simples 
qualifications  de  maître,  d'honnête  homme,  de  bourgeois  de  Bayonne 
et  de  maître  de  la  monnaie  de  cette  ville.  Il  avait  épousé  Gracia- 
notte  de  Lagarde,  veuve  de  noble  Augerot  de  Lahet,  Sgr  d'Avesse. 
Il  en  eut  un  fils,  Guillaume,  premier  échevin  de  Bayonne,  maître 
de  la  monnaie  de  cette  ville,  âgé  de  48  ans  en  1556,  qui  ne  figure 
dans  aucun  acte  avec  les  qualifications  de  la  noblesse.  La  descen- 
dance de  Guillaume  de  Castelnau  occupa  à  Bayonne  un  rang  dis- 
tingué et  ne  s'éteignit  qu'en  1706  '. 

Joannès  de  Castelnau,  qui  vint  se  fixer  à  Langon,  paraît  avoir 
occupé  dans  cette  ville  une  situation  assez  modeste.  Ses  deux  fils, 
Jean  de  Castelnau,  marié  en  1563  à  Jeanne  de  Lobis,  et  Pierre  de 
Castelnau,  marié  en  1581  à  Margueritede  Pailhey,  furent  les  auteurs 
de  deux  grandes  branches  qui  n'acquirent  la  noblesse  que  plus  tard 
à  la  faveur  des  charges  au  Parlement  de  Bordeaux  exercées  par  leurs 
représentants. 

1  M.  de  Jaurgain  a  eu  l'amabilité  de  communiquer  à  l'auteur  de  cette  notice  de 
précieux  renseignements  sur  les  Castelnau  de  Bayonne. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  19 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Jean,  fut  père  de  Pierrede  Castelnau, 
marié  en  1600  à  Jeanne  de  Carbonnieux,  qui  vint  se  fixer  à  Bor- 
deaux et  qui  fut  conseiller  au  Parlement  de  cette  ville,  et  grand-père 
de  Jean  de  Castelnau,  marié  en  1649  à  Lucc  de  Tarneau,  qui  fut 
également  conseiller  au  Parlement  de  Bordeaux.  Cette  branche  était 
représentée  auxvm9  siècle  par  deux  rameaux. 

Le  chef  du  premier  rameau,  Joseph  de  Castelnau,  conseiller  du 
Roi  à  Bordeaux,  épousa  en  1740  Pétronille  d'Essenault  de  Saint- 
Romain,  qui  appartenait  à  une  famille  distinguée  de  la  noblesse 
bordelaise  et  qui  recueillit  plus  tard  la  baronnie  d'Issan,  en  Médoc, 
par  héritage  de  sa  tante,  Pétronille  de  Largeteau,  veuve  de  messire 
Sarran  d'Essenault.  Pour  se  conformer  aux  désirs  testamentaires 
de  cette  tante,  Joseph  de  Castelnau  joignit  alors  à  son  nom  celui  de 
la  famille  d'Essenault  qui  a  été  conservé  par  ses  descendants.  Son 
fils,  Léonard-Antoine  de  Castelnau  d'Essenault,  marié  en  4774  à 
Marguerite  Godcfroy,  fut  reçu  en  1763  conseiller  au  Parlement  de 
Bordeaux;  il  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Bordeaux  avec  les  qualifications  de  che\alier,  cosgr  d'Issan, 
Cantenac  et  Labarde.  Guillaume  de  Castelnau  d'Essenault,  petit-fils 
du  précédent,  né  en  1822,  archéologue  distingué,  marié  en  1855  à 
Mlle  Féry  d'Esclands,  se  crut  en  droit,  après  la  mort  survenue 
en  1861  de  son  cousin  Louis-Gabriel  de  Castelnau  d'Auros,  dernier 
représentant  du  rameau  cadet,  de  relever  le  titre  de  marquis  sous 
lequel  celui-ci  était  connu;  il  a  eu  une  nombreuse  postérité. 

Le  chef  du  second  rameau,  Pierre  de  Castelnau,  épousa  en  1756 
Anne  de  Bouquier,  héritière  de  la  baronnie  d'Auros,  en  Bazadais,  et 
en  eut  deux  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Gabriel,  baron  de  Castelnau 
d'Auros,  littérateur  distingué,  reçu  en  1780  conseiller  au  Parlement 
de  Bordeaux,  prit  part  en  1789  en  qualité  de  secrétaire  aux  assemblées 
de  la  noblesse  tenues  à  Bazas,  fut  pendant  l'émigration  secrétaire 
intime  du  czar  Paul  Ier,  fut  connu  dans  les  dernières  années  de  sa 
vie  sous  le  titre  de  marquis,  que  l'on  a  dit  par  erreur  lui  avoir  été 
accordé  par  Louis  XVIII,  et  mourut  en  1826  sans  avoir  été  marié.  Le 
puîné,  Gabriel-Léonard  de  Castelnau  d'Auros,  prit  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Bordeaux,  servit  avec  dis- 
tinction à  l'armée  des  Princes  et  mourut  en  1847.  Il  laissait  une  fille, 
la  vicomtesse  de  Verduzan,  et  un  fils,  Louis-Gabriel,  marquis  de 
Castelnau  d'Auros,  qui  fut  le  dernier  représentant  de  son  rameau 
et  qui  mourut  en  1861  sans  avoir  été  marié. 

Pierre  de  Castelnau,  auteur  de  la  branche  cadette,  fut  grand-père 
de  Pierre  de  Castelnau,  marié  en  1669  à  Jeanne  de  Lagrange,  qui  fut 
maire  perpétuel  de  Langon,  et  bisaïeul  d'autre  Pierre  de  Castelnau, 


20  DICTIONNAIRE     DKS     FAMILLES     FRANÇAISES 

marié  en  1705  à  Anne  de  Coutures,  qui  fut  également  maire  de 
Langon.  François  de  Castelnau,  fils  de  ce  dernier,  marié  en  1754  à 
Finette  d'Arche,  fut  conseiller  au  Parlement  de  Bordeaux  et  fut  défi- 
nitivement anobli  par  sa  charge.  Il  fut  père  de  Denis,  chevalier  de 
Castelnau,  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues 
à  Bordeaux.  Celte  branche  s'est  éteinte  en  la  personne  de  Jean- 
François  de  Castelnau  qui  est  décédé  en  1892  sans  avoir  été  marié. 

Pierre  de  Castelnau,  conseiller  du  Roi,  maire  perpétuel  de  la  ville 
de  Langon,  et  Pierre  de  Castelnau,  conseiller  au  Parlement  de  Bor- 
deaux, firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

La  famille  de  Castelnau  a  fourni  des  conseillers  au  Parlement  de 
Bordeaux,  des  officiers  de  mérite,  des  chevaliers  de  Saint-Louis,  etc. 

Principales  alliances:  d'Essenault  1740,  d'Arche  1754,  de  Sam- 
bucy  de  Sorgues  1892,  de  Lavaissière  de  Verduzan  1834,  de  Labatde 
Savignac  1772,  Féry  d'Esclands,  d'Alesme  de  Meycourby  1907,  etc. 

CASTELNAU. 

Famille  de  haute  bourgeoisie,  originaire  de  Prades,  en  Roussillon. 
Henri  Castelnau.  né  dans  cette  ville  en  1814,  général  de  division, 
longtemps  aide  de  camp  de  l'empereur  Napoléon  III,  décédé  en  1890, 
lut  nommé  en  1849  ministre  de  la  guerre  et  de  la  marine  à  Rome.  Ce 
fut  lui  qui  fut  chargé  d'aller  chercher  à  Gaete  le  pape  Pie  IX  pour  le 
ramener  au  Vatican.  Son  frère,  Edouard  Castelnau,  né  en  1821. 
marié  à  MUe  Brcttes,  a  été  père  de  M.  Henri  Castelnau,  officier 
supérieur  d'artillerie. 

CASTELONGUE  de  GÉLY. 

Famille  bourgeoise  fixée  en  Gevaudan. 

CASTELPERS  (de  GÉNIBROUSE  dei.  Voyez:  Génibbouse  de  Castelpers 

•  de, 

CASTELVECCHIO  (de). 

François-Louis-Gaspard  Castelvecchio,  né  à  Rome  en  1826,  rece- 
veur général  des  finances,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  reçut  le 
titre  héréditaire  de  comte  par  décret  de  Napoléon  III  du  7  novembre 
1860.  D'après  les  actes  de  l'état  civil  le  comte  de  Castelvecchio  aurait 
été  fils  de  Marco-Antonio  Castelvecchio  et  d'Anne-Félicie  Roland  ; 
mais  on  peut  voir  dans  le  Curieux,  de  Nauroy,  que  dans  la  réalité  il 
aurait  été  fils  naturel  de  Louis  Bonaparte,  roi  de  Hollande,  père  de 
Napoléon  III.  Il  mourut  dès  1869  ne  laissant  que  deux  filles. 

CASTÉRA  (Davezacdei.  Voyez  :  Davezag  de  Castébà. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  21 

CASTERAN  (de). 

La  famille  Casteran,  ou  de  Casteran,  est  anciennement  et  honora- 
blement connue  en  Bigorrc,  sans  toutefois  qu'on  lui  connaisse  de 
principe  d'anoblissement.  Elle  a  eu  pour  berceau  la  petite  ville  de 
Gize.  Bernard  de  Casteran,  avocat  en  Parlement,  secrétaire  des  États 
de  Bigorre,  vint  vers  le  milieu  de  xvnie  siècle  se  fixer  à  Tarbes  et  fut 
maire  royal  de  cette  ville.  Un  de  ses  fils,  Thomas  de  Casteran,  né  en 
1751,  fut  vicaire  général  de  Tarbes.  Un  autre,  Hilaire  Casteran,  né  à 
Tarbes  en  1759,  nommé  en  1785  juge  au  bailliage  d'Essun,  fut  élu 
député  des  Hautes-Pyrénées  au  Conseil  des  Cinq-Cents  ;  il  fut  plus 
tard  conseiller,  puis  président  de  chambre  à  la  Cour  de  Pau  et  mourut 
dans  cette  ville  en  1831.  Le  président  de  Casteran  avait  épousé 
MlledeBorrassol,  décédée  à  Tarbes  en  1851.  Sa  descendance  subsiste. 

CASTÉRAS  (de  Gouget  de)  Voyez  :  Gouget  de  Castéras  (de). 

CASTÉRAS  de  la  RIVIÈRE  et  de  SEIGNAN  (de).  Armes  :  écartelé  aux 
1  et  4  de  gueules  à  un  château  d'argent,  maçonné,  ouvert  et  ajouré 
de  sable,  qui  est  de  Castéras;  aux  2  e<3  d'azur  à  un  lion  d'or  (aliàs 
d'or  à  un  lion  de  gueules).  — La  branche,  aujourd'hui  éteinte,  des  sei- 
gneurs de  la  Bivière  portait  :  écartelé  aux  1  et  4  de  gueules  à  une 
tour  d'argent,  maçonnée,  ouverte  et  ajourée  de  sable,  qui  est  de  Cas- 
téras ;  au  2  d'azur  à  trois  massues  d'or  ;  au  3  d'or  à  deux  tourteaux 
de  gueules,  qui  est  de  Montesquiou.  —  Couronne  :  de  Marquis.  — 
Supports  :  deux  licornes.  —  Devise  :  Si  consistant  adversum  me 
castra  non  timebit  cor  meum. 

La  famille  de  Castéras  appartient  à  l'ancienne  noblesse  des  comtés 
de  Comminges  et  de  Foix. 

On  en  trouvera  des  généalogies  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  dans 
le  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais,  dans  le  tome  IV  des  Archives 
de  la  noblesse  de  France  de  Laine,  etc. 

D'après  latradition,  elle  seraitoriginaire  d'Espagne. Laine  lui  attribue 
pour  berceau  un  château  de  Castéras,  situé  près  de  Ciudad-Bodrigo, 
dans  la  province  de  Salamanque  ;  il  prétend  qu'à  l'époque  où  il 
écrivait,  il  subsistait  une  tour  de  ce  château  sur  laquelle  étaient 
sculptées  les  armes  des  Castéras.  Le  même  auteur  fait  remonter  la 
filiation  à  un  Guilhem  de  Castéras,  chevalier,  qui  en  janvier  1205  fit 
une  donation  à  l'abbaye  de  Lizors,  en  Comminges.  On  verra  cepen- 
dant dans  la  notice  consacrée  à  la  famille  de  Castéras  de  Villemartin, 
de  la  même  région,  branche  présumée  de  celle  dont  il  est  ici  question, 
que  quand  cette  famille  sollicita  sous  Louis  XVI  la  faveur  d'être  admise 
aux  honneurs  de  la  Cour,  elle  ne  put,  malgré  toutes  ses  recherches, 


22  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

trouver  trace  de  sujets  de  son  nom  antérieurement  à  1400.  Les  généa- 
logistes attribuent  comme  auteur  commun  aux  deux  familles  de  Cas- 
téras  un  Gaston  de  Castéras,  écuyer,  qui  aurait  servi  dans  la  compagnie 
du  ducd'Alençon,  frère  du  roi  Philippe  VI  de  Valois,  qui  aurait  assisté 
en  1346  à  la  bataille  de  Crécy  et  qui  aurait  épousé  le  11  février  1352 
Françoise  de  Cardaillac.  Ce  gentilhomme,  qui  représente  le  cin- 
quième degré  de  la  généalogie  donnée  par  Saint-AUais  et  par  Laine, 

aurait  laissé  deux  fils  dont  l'aine,  Arnaud,  marié  en  1381  à  N de 

Cazaux,  aurait  continué  la  ligne  directe  et  dont  le  puîné,  Pons,  aurait 
été  l'auteur  de  la  famille,  ou  branche,  de  Castéras  de  Villemartin  et 
de  Sournia.  Arnaud  fut  père  de  Piaymond-Arnaud  de  Castéras, 
écuyer,  Sgr  de  Cazaux,  qui  épousa  le  2  mars  1419  Hélène,  dame  de 
Domazan,  et  grand-père  de  Jean  de  Castéras.  écuyer,  Sgr  de  Doraa- 
zan,  de  Cazaux,  de  la  Rivière,  etc.,  qui  aurait  épousé  d'abord  vers  1450 
N de  Lamezan  (aliàs  Marguerite  de  Juncasj,  puis  en  1460  Margue- 
rite de  la  Gorce  d'Ambyonne.  Ce  dernier  aurait  eu  lui-même,  entre 
autres  enfants,  deux  fils,  Vésian,  né  du  premier  lit,  et  Pierre,  né  du 
second  lit,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Vésian  de  Castéras,  écuyer,  Sgr  de 
la  Rivière,  épousa  le  2  avril  1531,  c'est-à-dire  71  ans  après  le  second 
mariage  de  son  père,  Eléonore  de  Tarsac  de  Montbéraut,  dont  il  n'eut 
qu'une  fille  ;  étant  devenu  veuf,  il  se  remaria  d'abord  en  1536  avec 
Gabrielle  d'Isalguier,  dont  il  eut  un  fils,  appelé  Paul,  qui  continua  la 
descendance,  puis  en  1540  avec  Marie  de  Réon  du  Massés  dont  il  eut 
plusieurs  filles.  La  filiation  de  cette  branche  ne  doit  être  considérée 
comme  rigoureusement  établie  qu'à  partir  de  ce  gentilhomme  ;  il  est, 
en  effet,  difficilement  admissible,  étant  donné  l'éloignement  des  dates, 
qu'il  ait  été,  comme  l'ont  avancé  les  généalogistes,  le  fils  d'un  pre- 
mier lit  de  Jean  de  Castéras  remarié  en  1460  à  Marguerite  de  la  Gorce 
d'Ambyonne.  Il  fut  père  de  Paul  de  Castéras,  Sgr  de  la  Rivière,  qui 
épousa  en  1571  Gabrielle  de  Malhac,  et  grand-père  de  Pierre  de  Cas- 
téras, Sgr  de  la  Rivière,  qui  épousa  en  1614  Andrée  de  Montesquiou. 
Un  des  petits-fils  de  celui-ci,  Pierre  de  Castéras  de  la  Rivière,  fut 
nommé  en  1719  brigadier  des  armées  du  Roi.  La  dernière  héritière 
de  cette  branche,  Albanie,  née  en  1825,  épousa  en  1845  le  vicomte 
de  Valady  dont  elle  n'a  pas  eu  de  postérité. 

Pierre  de  Castéras,  Sgr  de  Seignan  et  de  Saint-Rlancat,  auteur  de 
la  seconde  branche,  obtint  des  lettres  de  grâce  en  avril  1537  et  fit 
son  testament  le  29  octobre  1564  devant  notaire  à  Saint-Girons.  Le 
président  d'Hozier,  qui  a  dressé  en  1818  une  généalogie  de  cette 
branche,  conservée  dans  le  Nouveau  (Ï II ozier,  déclare  que,  par  suite 
de  la  perte  des  papiers  de  la  famille,  il  n'a  pu  faire  remonter  la  filiation 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  23 

suivie  au  delà  de  ce  personnage.  Ce  Pierre  de  Castéras  avait  épousé 
Condor  de  Salyne  ;  il  en  eui  un  fils,  Jean  «le  Castéras,  Sgr  de  Seignan, 
qui  épousa  en  juin  1557  Germaine  d'Espagne,  Pdle  naturelle  du  sei- 
gneur de  Montespan.  Un  descendant  de  celui-ci,  Philippe  de  Castéras, 
écuyer,  Sgr  de  Seignan,  demeurant  à  Monlgery,  au  diocèse  de 
Pieux,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  25  septembre  1669,  sur 
preuves  remonlant  à  1537,  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant 
du  Languedoc.  Cette  branche  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours  et 
possède  encore  le  château  de  Seignan,  dans  les  environs  de  Saint- 
Girons.  Son  chef  est  connu  sous  le  titre  de  marquis. 

MmP  de  Castéras  de  la  Rivière  et  son  fils  prirent  part  en  4789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Toulouse  ;  d'autres  représentants 
de  la  famille  de  Castéras  prirent  part  cette  même  année  à  celles 
tenues  à  Saint-Girons  et  à  celles  tenues  à  Tarbes. 

La  famille  de  Castéras  de  la  Rivière  et  de  Seignan  a  iourni  un  maré- 
chal de  camp  en  1822  (Raphaël-Frix,  marquis  de  Castéras-Seignan, 
né  en  1763),  un  brigadier  des  armées  du  Roi,  de  nombreux  officiers, 
dont  plusieurs  ont  été  tués  à  l'ennemi,  un  écuyer  du  roi  Henri  IV, 
plus  tard  gentilhomme  de  la  chambre  du  roi  Louis  XIII,  des  pages  du 
Roi,  un  préfet  (Raphaël,  marquis  de  Castéras-Seignan),  etc. 

Principales  alliances  :  de  Béon  1558,  1540,  de  Montesquiou  1614, 
1673,  de  Chaumont-Quitry  1705,  Charon  de  Ménars  1728,  de  Bus- 
quet,  d'Aubuisson  de  Voisins,  deFerrand  1799,  de  Raymond  1814,  de 
Rességuier,  de  Mun  de  Sarlabous  1815,  d'Yzarn  de  Fressinet  de 
Valady  1847,  de  Loubens,  de  Lort  1594,  1711,  de  Faydit  de  Tersac 
1589,  de  Vendomois  1592,  de  Bertier,  de  la  Croix  de  Castries,  de  Pé- 
guilhan,  de  Peyronnencq  de  Saint-Chamarand  1796,  de  Lary  de  la 
Tour,  Caubet  de  Bardies-Montfa,  etc. 

CASTÉRAS  de  VILLEMARTIN  et  de  SOURNIA  (de).  Armes  :  écartelé 
aux  1  et  4  de  gueules  à  un  château  d'argent,  maçonné,  ouvert  et  ajouré 
de  sable;  aux  2  et  3  d'or  à  trois  massues  de  gueules.  —  Couronne  : 
de  Comte. 

La  famille  de  Castéras  de  Villemartin  et  de  Sournia  appartient  à  la 
noblesse  des  comtés  de  Comminges  et  de  Foix  comme  la  famille  pré- 
cédente dont  elle  a  toujours  porté  les  armes  et  avec  laquelle  elle  a 
été  de  tout  temps  considérée  comme  ayant  eu  dans  le  passé  une 
origine  commune.  Saint-Allais  et  Laine  ont  écrit  son  histoire  en  même 
temps  que  celle  de  cette  famille. 

On  verra  plus  loin  qu'un  de  ses  membres  sollicita  sous  Louis  XVI  la 
faveurd'être  admis  aux  honneurs  de  laCour.  Chérin,  chargé  danscette 
circonstance  d'examiner  la  généalogie  des  Castéras,  envoya  un  rapport 


24-  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

qui  commence  en  ces  termes  :  «  Cette  famille  paraît  avoir  pris  son 
a  nom  de  la  petite  terre  de  Castéras,  au  diocèse  de  Rieux.  Cepen- 
«  dant  elle  n'est  connue  que  depuis  Pons  de  Castéras  qui  mourut 
«  avant  le  4  janvier  1401  que  sa  veuve,  nommée  Philippe  et  dont  le 
«  surnom  est  ignoré,  fit  hommage  au  comte  de  Foix  de  ce  qu'elle 
«  tenait  de  lui  en  fief  au  lieu  de  Fayole,  au  diocèse  de  Rieux.  On 
.  «  trouve  ensuite  un  Pons  de  Castéras  qui  possédait  en  1411  et  1415 
«  des  biens  au  comté  de  Foix  et  qui  peut  être  le  même  qu'un  Ponsit 
«  de  Castéras,  écuyer  de  la  compagnie  de  Raymond-Roger,  chevalier 
«  bachelier  en  1426.  On  ignore  quelle  affinité  il  y  a  entre  ce  sujet  et 
«  Pons,  qui  suit,  depuis  lequel  la  filiation  de  cette  famille  est  prouvée. 
«  Noble  Pons  de  Castéras,  premier  du  nom,  damoiseau,  Sgr  du  lieu 
«  de  Castéras  et  possesseur  de  biens  dans  ceux  de  Fayole  et  Cam- 
«  pagne  qui  en  sont  voisins,  châtelain  de  Camarèdes,  au  comté  de 
«  Foix,  épousa  avant  le  8  février  1438  Bertrande  de  Sauton,  fille  de 
«  Pierre-Armand  de  Sauton,  damoiseau,  est  nommé  entre  les  nobles 
«  du  même  comté  qui  furent  présents  à  la  confirmation  de  ses  privi- 
«  lèges  faite  en  1448,  maria  Aliénor,  sa  sœur,  vers  1459  à  noble  Jean 
«  de  Barrau,  habitant  de  Montesquieu  de  Volvestre,  testa  en  1476  et 

«  paraît  être  mort  peu  après  laissant,  entre  autres  enfants ».  Le 

même  Chérin  écrivit  au  comte  de  Vergennes,  à  la  date  du  9  sep- 
tembre 1778,  une  lettre  dans  laquelle  se  trouve  le  passage  suivant  : 
«  Quoique  la  famille  de  Castéras  ait  pris  son  nom  d'une  terre,  accep- 
«  tion  qui  établit  un  préjugé  avantageux  sur  son  ancienneté,  elle 
«  n'est  connue  que  depuis  1401  et  ne  prouve  sa  filiation  que  depuis 
«  1438  malgré  les  efforts  qu'elle  a  faits  à  ma  sollicitation  il  y  a  quel- 
ce  ques  années  pour  retrouver  des  titres.  Elleapeu  de  possessions,  peu 
a  d'alliances  de  marque  et  peu  de  services  si  on  excepte  ceux  qu'elle 
«  a  pu  rendre  dans  le  gouvernement  qu'elle  a  eu  de  diverses  places. 
«  J'observe  que  la  branche  dont  je  crois  M.  de  Sournia  issu  a  fait  une 

«  dérogeance  et  ne  paraît  pas  s'en  être  fait  relever ». 

On  admet  généralement  avec  Laine,  mais  sans  en  avoir  de  preuves, 
que  Pons  de  Castéras  décédé  avant  1401,  premier  auteur  connu  de 
la  famille  de  Castéras  de  Villemartin  et  de  Sournia,  aurait  été  un 
frère  puîné  d'Arnaud  de  Castéras,  marié  en  1381  à  N....,  dame  de 
Cazaux,  dont  on  fait  l'auteur  de  la  famille  de  Castéras  de  la  Rivière 
et  de  Seignan.  Cependant  Saint- Allais  en  a  fait,  contre  toute  vraisem- 
blance, non  pas  le  frère,  mais  le  fils  puîné  de  cet  Arnaud.  Pons  de 
Castéras,  damoiseau,  qui  fit  son  testament  en  1476  et  auquel  le  rap- 
port de  Chérin  fait  remonter  la  filiation  suivie,  laissa,  entre  autres 
enfants,  quatre  fils  :  1°  Jean-Roger  de  Castéras,  Sgr  de  Fajole,  châte- 
lain du  château  de  Camarèdes,  qui  eut  deuxfils  dontle  sortest  ignoré  ; 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  25 

2°  Guillaume-Bernard  de  Gastéras,  qui  était  en  1484  lieutenant  du 
châtelain  de  Scron,  en  Bigorre,  et  qui  ne  paraît  pas  avoir  eu  d'en- 
fants; 3°  Pons  de  Castéras,  qui  fut  l'auteur  de  la  branche  aînée; 
4°  Raymond-Arnaud  de  Castéras,  qui  fut  l'auteur  de  la  branche 
cadette,  dite  des  seigneurs  <l<v  la  Graule.  On  a  aussi  souvent  attribué 
à  Pons  de  Castéras  un  cinquième  fils,  appelé  Arnothon,  qui  aurait 
été  l'auteur  de  la  famille  auvergnate  de  Castellas  mentionnée  plus 
bas. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Pons  de  Castéras,  Sgr  dudit  lieu, 
Cosgr  de  Campagne,  épousa  Jeanne  Textoris,  héritière  de  la  sei- 
gneurie de  Villemartin  ;  il  fit  son  testament  le  30  avril  1517  devant 
notaire  à  Limoux  et  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Jean  et 
Nicolas,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  grands  rameaux. 

L'aîné  de  ces  deux  frères,  Jean  de  Castéras,  Sgr  de  Villemartin, 
épousa  le  29  avril  1498  Jourdette  de  Maireville.il  en  eut  un  fils,  Jean, 
qui,  ayant  été  blessé  par  les  Espagnols,  fit  son  testament  à  Fonta- 
rabie  le  10  janvier  1522.  Les  arrière-petits-fils  de  celui-ci,  Henri  de 
Castéras,  chevalier,  Sgr  de  Villemartin,  marié  en  1618  à  Françoise 
du  Lac  de  Boutenac,  et  François  de  Castéras,  Sgr  de  Tailleboust, 
furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  18  septembre  1669,  sur  preuves 
remontant  à  1522,  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Lan- 
guedoc. Ce  rameau  s'est  perpétué  jusqu'à  nos  jours  avec  distinction. 
Son  chef,  Boger-Bernard  de  Castéras-Villemartin  a  été  créé  comte 
romain  par  bref  de  1871.  On  trouve  qu'un  M.  Pérez  demanda  inutile- 
ment le  13  janvier  1859  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui 
de  la  famille  de  Castéras-Villemartin  à  laquelle  appartenait  sa  mère. 
L'auteur  du  second  rameau,  Nicolas  de  Castéras,  damoiseau,  Cosgr 
de  Villemartin,  épousa  en  1511  Catherine  Hélye.  Son  petit-fils,  Louis 
de  Castéras,  écuyer,  Cosgr  de  Saint-Bome,  épousa  le  20  avril  1582 
Louise  de  Montesquieu,  héritière  de  la  seigneurie  de  Sournia,  au  dio- 
cèse d'Aleth,  dont  sa  descendance  conserva  le  nom.  Il  en  eut  un  fils, 
Jean-Pierre  de  Castéras  de  Montesquieu,  Sgr  de  Sournia,  marié  en 
1607  à  Gabrielle  de  Montredon,  qui  perdit  sa  noblesse  par  suite  de 
dérogeance.  Lors  de  la  grande  recherche   des  faux  nobles  com- 
mencée en  1666,  le  fils  de  celui-ci,  François  de  Castéras,  Sgr  de  Sour- 
nia, présenta  ses  titres  de  noblesse  à  M.  de  Bezons,  intendant  du 
Languedoc.  Ce  magistrat  rendit  le  13  septembre  1669  un  jugement 
par  lequel,  tout  en  reconnaissant  François  de  Castéras  issu  de  noble 
lignée,  il  le  condamnait  à  l'amende  comme  usurpateur  en  raison  de 
la  dérogeance  de  son  père,  le  renvoyant  au  surplus  devant  le  Boi  pour 
obtenir  des  lettres  de  réhabilitation.  Malgré  cette  condamnation, 
dont  ce  rameau  paraît  ne  jamais  s'être  fait  relever,  Jean  de  Castéras 


26  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Sournia  fut  admis  en  1761  parmi  les  pages  de  la  Petite-Écurie, 
devint  premier  page  du  roi  Louis  XV  et  fut  enfin  admis  le  20  mai  1775 
aux  honneurs  de  la  Cour.  Il  fut  le  dernier  représentant  de  son  rameau 
avec  sa  sœur,  la  marquise  de  Pins-Montbrun. 

Raymond-Arnaud  de  Castéras,  auteur  de  la  seconde  branche,  fut 
père  d'Arnaud  de  Castéras,  Sgr  de  la  Graule,  qui  épousa  le  14  juin  lolo 
Jeanne  de  la  Forgue.  La  descendance  de  celui-ci,  fixée  au  pays  de 
Domezan,  ne  tarda  pas  à  perdre  sa  noblesse  par  dérogeance  et  fut 
pour  cette  raison  condamnée  comme  usurpatrice  de  noblesse  le  20  jan- 
vier 1668  par  jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux.  A  partir  de 
cette  époque  on  perd  la  trace  de  cette  branche. 

Esprit  de  Castéras  de  Montesquieu  et  Louis-François  de  Castéras 
de  Villemartin  furent  admis  dans  l'ordre  de  Malte  l'un  en  1646,  l'au- 
tre en  1772. 

La  famille  de  Castéras  de  Villemartin  et  de  Sournia  a  fourni  de 
nombreux  officiers,  des  commandants  de  places  fortes,  un  page  du 
Roi,  une  demoiselle  de  Saint-Cyr  en  1764  (Mlle  de  Castéras  de  Mon- 
tesquieu), etc. 

Principales  alliances  :  de  Gestas,  de  Castillon,  de  Montaut-Brassac, 
d'Hautpoul,  de  Nigri  de  la  Redorte,  du  Lac  de  Boutenac  1618,  d'Arra- 
gon  de  Fitou  1666,  de  Dax  d'Axat  1689,  d'Almais  de  Curnieu  1721, 
d'Espesels  de  Roquetaillade,  de  Cardevac  d'IIavrincourt  1760,  de 
Polastron-la  Hilière  1767,  de  Bonet  de  Salelles,  de  Banyuls  de  Mont- 
ferré,  d'Uston  de  Viilcréglan  1824,  de  Chieusse  de  Combaud  1886,  de 
Séveracl533,  deNarbonne  de  Loupianl548,  d'Auriol  deMiraval  1600, 
de  Montesquieu  de  Sournia  1582,  de  Chefdebien  d'Armissan  1643, 
de  Pins-Montbrun,  etc. 

Il  a  existé  dans  la  noblesse  d'Auvergne  une  famille  de  Castellas 
qui  revendiquait  une  origine  commune  avec  la  famille  de  Castéras  et 
qui  en  portait  à  peu  de  chose  près  les  armoiries  :  écartelé  aux  1  et  4  de 
gueules  à  une  tour  d'argent,  maçonnée,  ouverte  et  ajourée  de  sable; 
aux  2  et  3  d'azur  à  trois  maillets  d'or.  Le  chef  de  cette  famille, 
François  de  Castellas,  Sgr  de  Servières,  en  la  paroisse  de  Joursac, 
dans  l'élection  de  Saint-Flour,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
27  décembre  1666  par  jugement  de  M.  de  Fortia,  intendant  d'Au- 
vergne, après  avoir  prouvé  sa  descendance  d'un  Bernard  de  Cas- 
tellas dont  le  fils,  Pierre,  épousa  le  15  février  1546  Marie  d'Apchier. 
D'après  Saint-Allais  ce  Bernard  de  Castellas  aurait  été  fils  d'un 
Arnothon  de  Castellas  qui  aurait  été  lui-même  un  fils  cadet  de  Pons 
de  Castéras  et  de  Bertrande  de  Sauton  mentionnés  plus  haut.  M.  de 
Castellas  de  Rigal  prit  part  en  1780  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Saint-Flour.  La  famille  de  Castellas  paraît  s'être  éteinte  vers 


DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES  27 

l'époque  de  la  Révolution.  Elle  avait  fourni  des  officiers  de  mérite  et 
plusieurs  chanoines  comtes  de  Lyon.  Elle  s'était  alliée  aux  familles 
d'Apchier,  de  Dienne,  de  Bosredon,  de  la  Fage,  etc.  On  trouvera  dans 
les  manuscrits  de  Chérin  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  der- 
niers représentants,  Hubert  de  Castellas,  né  en  177:2  au  diocèse  de 
Limoges,  fit  en  1786  pour  obtenir  le  grade  de  sous-lieutenant. 

C'est  peut-être  aussi  de  la  famille  de  Gastéras  que  descendait  une 
famille  de  Castras  de  Saint-Blanquart,  originaire  du  Languedoc,  qui, 
sous  Louis  XIV,  était  fixée  en  Bretagne. 

Cette  famille  portait  pour  armes  :  d'azur  à  une  tour  d'argent.  Son 
chef,  Bené  Castras  de  Saint-Blan quart,  demeurant  à  Saint-Brieuc,  ne 
put  faire  reconnaître  sa  noblesse  lors  de  la  grande  recherche  com- 
mencée en  1666  et  fut  condamné  par  arrêt  du  28  août  1670  à  payer 
comme  usurpateur  une  amende  de  400  livres. 

CASTET-la BOULBÈNE  (Azéma  de).  Voyez  :  Azéma  deCastet-la  Boulbène. 

CASTEX  (Hubert-).  Voyez  Hubert-Castex. 

CASTEX  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  du  4  novembre 
1822)  :  coupé  au  1  parti  de  gueules  à  Vépée  haute  en  pal  d'argent  et 
de  sable  à  trois  molettes  d'or  ;  au  2  d'azur  à  un  cheval  gai  et  galo- 
pant d'argent.  —  Couronne  :  de  Vicomte. 

La  famille  de  Castex  est  originaire  de  la  petite  ville  de  Pavie,  en  Gas- 
cogne, où  elle  occupait  sous  Louis  XVI  un  rang  modeste.  Bernard- 
Pierre  Castex,  né  dans  cette  ville  en  1771,  s'engagea  comme  simple 
chasseur  à  cheval  à  l'époque  de  la  Bévolution,  passa  successivement 
par  tous  les  grades,  fut  nommé  colonel  après  la  bataille  d'Iéna,  où 
il  s'était  particulièrement  distingué,  général  de  brigade  après  la 
bataille  de  Wagram  et  général  de  division  en  1813,  reçut  le  titre  de 
baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  16  septembre  1808,  épousa 
en  1810  Mlle  de  Dartein,  d'une  ancienne  famille  noble  d'Alsace,  devint 
sous  la  Restauration  chevalier  d'honneur  dé  Mme  la  duchesse  d'An- 
goulême,  reçut  le  titre  héréditaire  de  vicomte,  avec  règlement  d'ar- 
moiries, par  lettres  patentes  du  4  novembre  1822,  fut  élu  en  1824 
député  du  Bas-Rhin  et  mourut  à  Strasbourg  en  1842.  Il  était  grand- 
officier  de  la  Légion  d'honneur  et  grand-croix  de  Saint-Louis.  Son  fils, 
Théodore,  vicomte  de  Castex,  né  à  Strasbourg  en  1822,  conseiller 
général  du  Bas-Rhin,  chambellan  de  Napoléon  III,  décédé  en  1898,  a 
laissé  trois  fils  de  son  premier  mariage,  en  1851,  avecMllc  de  Salomon. 

Principales  alliances  :  de  Dartein  1810,  de  Fleurans  1849,  de  Salo- 
mon 1815,  de  la  Boulinière  1907,  elc. 


28  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CASTILLARD.  Armes  concédées  au  chevalier  de  l'Empire  :  d'or  à  un 
lion  de  sable,  vêtu  de  gueules,  chargé  en  chef  à  dextre  du  signe  des 
chevaliers  légionnaires. 

Bernard-Jean  Castillard,  né  en  1761  à  Saint-Christophe,  près  de 
Saint-Mihiel,  en  Lorraine,  d'une  famille  d'ancienne  bourgeoisie,  chef 
de  bataillon,  décédé  à  Saint-Mihiel  en  1814  sans  laisser  de  postérité 
de  son  mariage  en  1811  avec  MUe  Gœury,  décédée  en  1868,  fut  créé 
chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  31  janvier  1810.  Son 
frère  puîné,  Jean-Joseph  Castillard,  né  en  1772,  a  été  le  grand-père 
de  M.  Henri  Castillard,  né  en  1847,  magistrat. 

CASTILLE  i Froment  de).  Voyez  :  Froment  de  Castille. 

CASTILLON  le  Blanc  dey.  Voyez  :  le  Blanc  de  Castillon. 

CASTILLON  (Darbou  dej.  Voyez  :  Darbou  de  Castillon. 

CASTILLON  de  SAINT- VICTOR  (de).  Armes  :  d'azur  à  une  tour  d'argent 
sur  un  rocher  de  même  surmontée  d'un  croissant  aussi  d'argent  et 
quelquefois  accostée  de  deux  lions  affrontés  de  sable.  —  Couronne  : 
de  Marquis.  —  Devise  :  Pro  Rege  et  fide. 

La  famille  de  Castillon  de  Saint-Victor  appartient  à  l'ancienne 
noblesse  du  Languedoc.  On  en  trouvera  des  généalogies  dans  l'Ar- 
moriai de  la  noblesse  du  Languedoc  de  M.  de  la  Roque  et  dans  Y  Ar- 
moriai général  de  la  noblesse  de  France  de  d'Hozier,  registre  com- 
plémentaire, publié  en  1878  par  la  maison  Firmin-Didot.  On  trouvera 
aussi  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  le  Nouveau  d'Hozier, 
au  Cabinet  des  Titres,  et  dans  les  Titres,  anoblissements  et  pairies 
de  la  Restauration,  du  vicomte  Révérend. 

Elle  est  originaire  de  l'ancien  diocèse  d'Uzès  où  elle  possédait  dès 
le  xme  siècle  les  seigneuries  de  Castillon  et  de  Saint-Victor-du-Gard. 
Elle  est  connue  depuis  l'an  1204  et  son  nom  figure  dans  un  assez 
grand  nombre  de  chartes  des  xine,  xive  et  xve  siècles.  C'est  ainsi 
que  Rostaing  de  Castillon,  fils  de  Guillaume,  vivait  en  1311  et  que 
Raymond  de  Castillon,  mentionné  dans  un  acte  de  1318,  fit  son  tes- 
tament en  1344  en  faveur  de  ses  trois  fils,  Pierre,  Arnaud  et  Guillaume. 
Ferrande  de  Castillon,  tille  de  Guillaume,  épousa  en  138o  Raymond 
de  Banne. 

Toutefois,  par  suite  de  la  perte  des  papiers  de  la  famille,  la  filiation 
ne  peut  être  régulièrement  établie  qu'à  partir  de  1508,  date  à  laquelle 
Firmin  de  Castillon,  fils  d'Antoine,  Sgr  de  Castillon  et  de  Bessèges, 
baron  de  Saint-Victor,  et  d'Antoinette  Verd,  épousa  Isabelle  de  Mon- 
taut.  François  de  Castillon,  Sgr  dudit  lieu  et  de  Saint-Victor-de-Mal- 


DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES  29 

cap,  fils  des  précédents,  épousa  le  5  avril  1848  Françoise  de  Blausac. 

Il  fut  père  de  Pierre  de  Castillon,  baron  de  Saint-Victor,  mari*';  le 
3  avril  1592  à  Françoise  de  Thézan  d<>  Pujol,  qui  eut  l'honneur  de 
recevoir  en  1622  le  roi  Louis  XIII  en  son  château  de  Saint-Victor,  et 
grand-père  d'Antoine  de  Caslillon,  baron  de  Saint-Victor,  marié  en 
16^3  à  Jeanne  d'Audibert  de  Lussan,  qui  continua  la  descendance,  et 
de  Georges  el  de  Louis  de  Castillon  de  Saint-Victor  qui  furent  admis 
en  1624  dans  l'Ordre  de  Malle.  Antoine-Hercule  de  Castillon,  Sgr 
dudit  lieu,  de  Saint-Victor,  de  Saint-Julien,  etc.,  fils  d'Antoine,  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  le  29  novembre  1668  par  jugement  sou- 
verain de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc,  après  avoir  justifié 
sa  filiation  depuis  le  contrat  de  mariage  du  5  avril  1548  mentionné 
plus  haut.  Il  prit  le  premier,  dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  le 
titre  de  marquis  qui  depuis  lors  a  été  conservé  par  le  chef  de  la 
famille.  Son  petit-fils,  François-Olivier  de  Castillon,  Sgr  dudit  lieu, 
marquis  de  Saint-Victor,  décédé  en  1726,  épousa  Gabrielle-Louise  de 
Guérinde  Flaux  par  contrat  du  20  avril  1708  et  non  pas  du  20  avril  1724 
comme  l'a  avancé  par  erreur  M.  de  la  Roque.  Il  laissa  trois  fils  dont 
le  second,  Louis-Félicien,  décédé  sans  postérité,  fut  nommé  en  1784 
lieutenant  général  des  armées  du  Roi,  et  dont  les  deux  autres,  Her- 
cule-Hyacinthe et  Louis-Victorien,  furent  les  auteurs  de  deux  bran- 
ches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Hercule-Hyacinthe  de  Castillon, 
marquis  de  Saint- Victor,  né  en  1713,  fut  admis  en  1728  parmi  les  pages 
de  la  Petite  Écurie  du  Roi  ;  il  se  brouilla  avec  sa  famille  à  l'occasion 
du  mariage  qu'il  contracta  avec  Marie-Françoise  Jalama.  C'est  pro- 
bablement pour  cette  raison  que,  bien  qu'il  ait  eu  au  moins  deux  fils, 
les  généalogistes  le  font  mourir  sans  postérité.  C'est  probablement 
pour  la  même  raison  qu'après  sa  mort  son  plus  jeune  frère,  se  consi- 
dérant comme  étant  devenu  le  chef  de  la  famille,  se  crut  en  droit  de 
relever  le  titre  de  marquis  conservé  depuis  lors  par  le  chef  de  la 
branche  cadette.  Sa  descendance  paraît  s'être  éteinte  avec  son  petit- 
fils,  Ferdinand-Jean  de  Castillon-Saint-Victor,  né  à  Niort  en  1791,  qui 
se  fit  confirmer  par  lettres  patentes  du  18  mars  1829  dans  la  posses- 
sion héréditaire  du  titre  de  marquis  sous  lequel  il  était  connu  et  que 
l'on  croit  être  mort  sans  avoir  été  marié. 

L'auteur  de  la  branche  cadette,  Louis-Victorien  de  Castillon, 
mestre  de  camp  de  dragons,  marié  en  1763  à  MUe  le  Roy  deMacé,  se 
crut  en  droit  après  la  mort  de  ses  frères  aînés,  comme  il  a  été  expliqué 
plus  haut,  de  relever  le  titre  de  marquis  de  Saint-Victor.  Il  prit  part 
sous  ce  titre  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Mont- 
pellier. On  trouvera  dans  le  Nouveau  tTHuzier  les  preuves  de  noblesse 


30  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

qu'il  avait  faites  en  1774  pour  obtenir  l'admission  à  l'École  militaire 
de  la  Flèche  de  son  fils  aîné,  Claude-Louis.  Il  laissa  trois  fds  dont  le 
plus  jeune,  Louis-Eugène,  fut  admis  en  1789  dans  l'Ordre  de  Malte  et 
dont  les  deux  aînés,  Claude-Louis,  marquis  de  Castillon-Saint- Victor, 
marié  en  1791  à  MUe  de  Saint-Priest,  fdle  du  ministre  de  Louis  XVI, 
et  Louis-Hippolyte,  comte  de  Castillon-Saint-Victor,  marié  en  1802  à 
Mlle  de  la  Treilhe  de  Fozières,  ont  été  les  auteurs  de  deux  rameaux 
actuellement  existants.  Le  comte  Eugène-Hippolyte  de  Castillon- 
Saint-Victor,  fds  aîné  de  Louis-Hippolyte,  marié  en  1829  à  sa  cousine 
M11"  de  la  Treilhe  de  Fozières,  a  été  député  de  la  Haute-Garonne. 

La  famille  de  Castillon-Saint-Victor  a  fourni,  en  dehors  des  per- 
sonnages mentionnés  plus  haut,  un  grand  nombre  d'officiers  de 
mérite. 

Principales  alliances  :  de  Montaut  1808,  de  la  Baume,  de  Langlade, 
de  Thézan  1592,  1708,  d'IIilaire  de  Jovyac,  d'Audibert  deLussan  1623, 
de  Fabre  de  la  Tude  1803,  Desmier  1807,  Guignard  de  Saint-Priest 
1791,  de  Pioussy,  Cantacuzène  1803.  Baconnière  de  Salverte,  de 
Truchisl866,  de  ïa  Treilhe  de  Fozières  de  Gléon  1802, 1829,  de  Gestas, 
de  Bon  1859,  de  Xarbonne-Lara,  de  Fleury  1857,  etc. 

Il  a  existé  en  Languedoc  une  autre  famille  de  Castillon  qui  a  possédé, 
entre  autres  biens,  la  seigneurie  de  Saint-Martin-de-Torques,  près  de 
Xarbonne.  Cette  famille,  qui  paraît  être  éteinte  depuis  longtemps, 
portait  pour  armes  :  de  gueules  à  un  lion  d'argent  soutenant  de  sa 
patte  dextre  un  château  d'or.  Elle  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le 
26  août  1669  par  jugement  souverain  de  M.  de  Bezons,  intendant, 
après  avoir  justifié  sa  filiation  depuis  Jérôme  de  Castillon,  citoyen  de 
Milan,  en  Italie,  puis  habitant  de  Xarbonne  et  seigneur  de  Saint- 
Martin,  dont  le  fils,  Antoine,  Sgr  de  Saint-Martin,  obtint  le  20  jan- 
vier 1562  du  roi  Charles  IX  des  lettres  patentes  de  naturalité. 

CASTILLON  de  la  JAUMARIE  i de).  Armes  :  à' azur  à  un  lion  d'argent, 
la  tête  contournée,  appuyé  sur  une  souche  d'arbre  de  sinople,  mou- 
vante d'une  terrasse  de  même,  et  accompagné  en  chef  d'une  branche 
d'or  posée  en  fasce  ;  au  chef  cousu  de  gueules  chargé  d'une  tour 
pavillonnée  de  deux  pièces  d'argent,  maçonnée  de  sable  et  accostée 
de  deux  molettes  d'éperon  du  même  l 

La  famille  de  Castillon  de  la  Jaumarie  appartient  à  la  noblesse  du 
Périgord.  Elle  a  toujours  été  fort  obscure  et  on  n'a  pu  se  procurer  sur 
son  origine  que  des  renseignements  très  sommaires.  Elle  ne  figure 
pas,  en  tout  cas,  au  nombre  de  celles  de  sa  région  qui  firent  recon- 

•  Cette  notice  a  été  faite  en  grande  partie  à  l'aide  de  renseignements  dus  à  l'obli- 
geance de  M.  le  comte  de  Saint-Saud  et  de  M.  le  vicomte  de  Gérard  du  Barri. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  .'M 

naître  leur  noblesse  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  pur 
Louis  XIV.  On  la  trouve  dès  1730  possessionnée  dans  la  paroisse 
d'Issac  ;  ses  membres  ne  portaient  encore  à  cette  époque  d'autre 
qualification  que  celle  de  bourgeois  de  Périgueux.  Elle  acquit  quel- 
ques années  plus  lard  dans  cette  même  paroisse  la  terre  de  la  Jau- 
marie. dont  elle  a  gardé  le  nom,  et  s'agrégea  vraisemblablement  à 
la  noblesse  à  la  suite  de  cette  acquisition. 

Joseph  Castillon,  écuyer,  sieur  de  la  Jaumarie,  capitaine  au  régi- 
ment de  Montmarin,  épousa  à  Périgueux  le  17  juin  1749  Elisabeth 
de  Cremoux.  Odel  de  Castillon  de  Monsac,  ancien  cornette  au  régi- 
ment de  Commissaire  général,  épousa  le  23  avril  1771  Marie-Anne  de 
Bessot  de  Lamothe. 

MM.  Castillon  de  la  Jaumarie,  père  et  fds,  prirent  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Périgueux. 

Martial  Castillon  de  la  Jaumarie  épousa  in  extremis,  le  3  sep- 
tembre 1846,  Anne  Despeygne.  Il  légitima  par  ce  mariage  un  iils, 
Louis-Barthélémy  de  Castillon  de  la  Jaumarie,  qui  épousa  peu  de 
temps  après  MUc  de  la  Morélie  et  qui  mourut  à  Trelissac  le  5  sep- 
tembre 1864  à  l'âge  de  cinquante  ans.  Un  petit-fils  de  celui-ci,  Joseph- 
Marc-Louis  de  Castillon,  était  en  1907  huissier  à  la  Force,  près  de 
Bergerac. 

Principales  alliances  :  de  Fayolle  1808,  de  Cremoux  1749,  de 
Bessot  de  Lamolhe  1771,  Cantelauve  (de  Ritat)  1774,  etc. 

CASTILLON  du  PERRON. 

La  famille  Castillon  du  Perron,  d'honorable  bourgeoisie,  a  tenu  un 
rang  distingué  dans  le  grand  commerce  bordelais.  Elle  est  originaire 
de  Touraine  d'où  elle  vint  au  xvme  siècle  se  fixer  en  Bretagne,  puis  à 
Bordeaux.  Abraham  Castillon  du  Perron  fut  guillotiné  dans  cette  ville 
le  18  prairial  1793.  Son  fils,  Magloire  Castillon,  succéda  en  1801  à  son 
beau-père,  Pierre  Cadefer,  dans  la  maison  de  commerce  de  spiritueux 
que  celui-ci  avait  fondée  à  Bordeaux  vers  1770.  Il  donna  à  cette 
maison  un  développement  considérable.  A  sa  mort,  arrivée  en  1855, 
il  eut  pour  successeurs  ses  deux  fils,  Pierre-Edouard  Castillon  du 
Perron,  décédé  en  1869,  et  Pierre-Armand  Castillon  du  Perron,  décédé 
en  1882,  qui  au  bout  de  quelques  années  abandonnèrent  la  carrière 
commerciale. 

Principales  alliances  :  de  Choisy  1836,  Promis  1859,  Tastet  1794, 
Segrestaa  1838,  Beylard  1880,  de  la  Garde  de  Chambonas  1907, 
Bailloud,  etc. 

Il  a  existé  au  diocèse  de  Léon,  en  Bretagne,  une  famille  de  Castillon 
dont  les  représentants  durent,  lors  de  la  grande  recherche,  se  désister 


32  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  leurs  prétentions  nobiliaires  et  furent  condamnés  le  3  janvier  1669 
à  payer  comme  usurpateurs  une  amende  de  cent  livres.  Cette 
famille  résidait  à  Hennebont  dans  les  premières  années  du  xvme  siècle. 
Un  de  ses  représentants,  Paul  de  Castillon,  était  en  1740  capitaine 
de  la  Compagnie  des  Indes. 

CASTILLON  (de),  en  Guienne  et  en  Gascogne.  Armes  :  de  gueules  à 
un  château  d'argent  sommé  de  trois  tours  crénelées  du  même.  — 
Couronne  :  de  Comte.  —  Devise  :  Deo  regibusque  semper  ut  olim.  — 
Devise  :  Dieu  le  veult! 

La  famille  de  Castillon  appartient  à  l'ancienne  noblesse  chevale- 
resque de  la  Guienne  et  de  la  Gascogne.  On  trouvera  dans  les  manus- 
crits de  Chérin  la  généalogie  qu'elle  produisit  au  Cabinet  des  Ordres 
du  Roi  lorsque  sous  Louis  XVI  elle  sollicita  les  honneurs  de  la  Cour. 
On  en  trouvera  aussi  une  généalogie  dans  le  Nobiliaire  universel  de 
Saint-Allais. 

La  maison  de  Castillon  a  pour  premier  auteur  connu  un  Bernard  de 
Castillon,  chevalier,  qui,  d'accord  avec  sa  femme,  Reine,  etavec  ses 
fils,  Raymond  et  Clavel,  fit  en  1149, 1  152  et  1 155  des  donations  à  l'ab- 
baye de  Notre-Dame-de-Campagne.  Elle  est  mentionnée  dans  un 
grand  nombre  de  chartes  des  xne,  xnie  et  xive  siècles  et  son  nom  a 
été  inscrit  avec  ses  armes  aux  Salles  des  Croisades  du  musée  de 
Versailles.  Un  de  ses  représentants,  Thibaut  de  Castillon,  fut  nommé 
évêque  de  Bazas  en  1313.  Toutefois,  lors  de  son  admission  aux  hon- 
neurs de  la  Cour,  elle  ne  put  établir  sa  filiation  que  depuis  Arnaud- 
Guillaume  de  Castillon,  chevalier,  Sgr  de  Castillon,  Torrebren,  Sos, 
vicomte  en  partie  de  Boulonnais,  en  Armagnac,  qui  en  1289  rendit 
hommage  à  Edouard,  roi  d'Angleterre,  de  sa  partie  de  la  terre  de 
Boulonnais,  avec  les  coseigncurs  de  cette  terre,  et  qui  fit  son  tes- 
tament au  lieu  de  Baune  en  juillet  1327  en  faveur  de  son  petit-fils 
Pierre.  Ce  gentilhomme  avait  eu  de  sa  femme,  Indie,  plusieurs  fils  dont 
l'aîné,  Bernard,  marié  à  Jeanne-Condor  de  Pouy,  mourut  avant  lui. 
Noble  et  puissant  messire  Pierre  de  Castillon,  fils  de  celui-ci,  fut  léga- 
taire universel  de  son  grand-père  et  fut  établi  gouverneur  duchâteau  de 
Montendre  par  le  roi  d'Angleterre  en  1341  :  on  ignore  le  nom  de  sa 
femme.  Il  fut  père  de  Bernard  de  Castillon,  damoiseau,  Sgr  dudit  lieu, 
de  la  Barrère,  de  Fore,  marié  à  Marguerite  de  Jeaulin,  qui  figure  dans 
quelques  actes  avec  la  qualification  de  noble  baron,  et  grand-père 
de  Jean  de  Castillon,  damoiseau,  qui  rendit  hommage  au  comte  d'Ar- 
magnac le  24  janvier  1420  de  ses  terres  de  Castillon,  de  Torrebren, 
de  la  Barrère.  Ce  dernier  laissa  deux  fils  :  1°  Bernard,  qui  épousa  le 
5  février  1455  Florette  de  Moret  et  dont  la  petite-fille,  Sirène,  héri- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  33 

tière  des  seigneuries  de  Castillon,  de  Castelnau  et  de  la  Barrère, 
épousa  successivement  Guillaume  de  LéaumontetGéraud  de  Luppé; 

2°  Mérigon,  capitaine  et  gouverneur  du  pays  d'Eauzan,  puis  de  la  ville 
de  Bazas,  qui  épousa  Braylette  de  Sarrus,  héritière  de  la  seigneurie 
de  Mauvezin,  en  Condomois,  dont  il  rendit  hommage  au  sire  d'Albret 
le  24  avril  1481,  et  qui  continua  la  descendance. 

Jean  de  Castillon,  chevalier,  qualifié  baron  de  Mauvezin,  marié  en 
1611  à  Marguerite  de  Bezolles,  fut  élu  député  de  la  noblesse  de  la 
sénéchaussée  d'Albret  aux  États  généraux  de  1614.  Son  fils,  Michel 
de  Castillon,  Sgr  et  baron  de  Mauvezin,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Iloi,  marié  en  1637  à  Françoise  de  Cous,  fut  père  de 
Jean  de  Castillon,  page  du  Roi,  maintenu  dans  sa  noblesse  le  10  octo- 
bre 1667  par  jugement  de  Dupuy,  subdélégué  de  l'intendant  Pellot, 
qui  épousa  en  1673  Marguerite  de  Mélignan  et  qui  continua  la  lignée, 
et  d'autre  Jean  de  Castillon,  connu  sous  le  titre  de  comte  de  Mouchan, 
colonel  du  régiment  de  Sillery-infanterie,  qui  fut  tué  en  1708  au  siège 
de  Tortose.  Jean-François  de  Castillon,  baron  de  Mauvezin,  fils  de 
Jean  et  de  Marguerite  de  Mélignan,  épousa  en  1702  Marie  de  Faulong 
dont  il  eut  une  nombreuse  postérité.  Deux  de  ses  fils,  Joseph  et  Michel, 
furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

Joseph  de  Castillon,  chevalier,  baron  de  Mauvezin,  auteur  de  la 
branche  aînée,  épousa  successivement  en  1736  MUe  de  Chantegrit 
et  en  1743  MUe  de  Bigos  de  Belloc.  Trois  de  ses  fils,  Joseph,  connu 
sous  le  titre  de  comte  de  Castillon,  né  en  1737,  page  de  la  Grande 
Écurie  en  1753,  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  en  1784,  marié  en 
1769  à  MUe  Dudon  ;  Antoine,  baron  de  Castillon,  né  en  1738,  retiré  du 
service  avec  le  grade  de  général  de  brigade,  marié  successivement 
à  Mlle  Prévost  et  à  MUe  Pic  de  la  Mirandole  ;  et  Joseph,  baron  de  Cas- 
tillon, né  en  1744,  commandant  en  chef  de  la  ville  de  Besançon,  marié 
en  1775  à  MUe  Boutin  de  Diancourt,  furent  les  auteurs  de  trois 
rameaux.  Le  chef  du  troisième  rameau,  Joseph-Maxence,  baron  de 
Castillon,  né  en  1821,  alla  se  fixer  en  Provence  après  le  mariage 
qu'il  contracta  en  1844  avec  MUe  de  Forbin  de  la  Barben  ;  il 
laissa  un  fils  et  une  fille  mariée  en  1865  au  comte  de  Nattes-Ville- 
comtal. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Michel  de  Castillon  de  Vignemont, 
né  en  1717,  connu  sous  le  titre  de  comte  de  Mouchan,  se  retira  du 
service  avec  le  grade  de  brigadier.  On  trouvera  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'il  fit  en  1773  pour  obtenir  l'ad- 
mission à  Saint-Cyr  d'une  de  ses  filles,  née  à  Mezin  en  1763.  Son  fils, 
Dominique,  vicomte  de  Castillon,  fut  admis  en  1787  parmi  les  pages 
de  la  Grande  Écurie  ;  il  épousa  en  1802  Mlle  de  Laurière-Moncaut. 

ix.  3 


34  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Cette  branche  a  eu  pour  dernier  représentant  Alban,  comte  de  Cas- 
tillon,  qui  de  son  mariage  en  1858  avec  MUe  de  Sailhas  a  eu  un  fils 
mort  jeune  et  une  fille  mariée  en  1878  au  marquis  de  Saint-Exupéry. 

Joseph  de  Castillon,  baron  de  Mauvezin,  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Nérac,  à  cause  d'un  fief  qu'il  pos- 
sédait à  Moncrabeau;  Antoine  de  Castillon,  le  chevalier  Joseph  de 
Castillon  et  le  baron  de  Castillon,  Sgr  de  Parron,  prirent  part  cette 
même  année  à  celles  tenues  à  Condom. 

La  famille  de  Castillon  a  fourni,  en  dehors  des  personnages  men- 
tionnés plus  haut,  de  nombreux  officiers  dont  plusieurs  ont  été  tués 
à  l'ennemi,  des  gentilshommes  de  la  chambre  du  Roi,  des  com- 
mandants de  places  fortes,  un  aumônier  de  Madame  Adélaïde,  fille 
de  Louis  XV,  un  aumônier  de  la  Reine,  femme  de  Louis  XVIII,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Rarbotan.  de  Rouilhan,  de  Pardaillan,  de 
Lupiac  1573,  du  Lau,  de  Léaumont,  de  Luppé,  de  Lavardac  1499, 
du  Rouzet  de  Roquépine  1527,  de  Montlezun  1569,  de  Patras  de  Cam- 
paigno  1579,  de  Salles  1596,  de  Gestas,  de  Xoaillan  1619,  de  Montes- 
quiou  1624,  de  Rezolles  1611,  de  Gères,  Rlondel  de  Joigny,  Dudon 
1749,  1769,  de  Ronnefoux  1818,  de  Mélignan  1673,  1781,  de  Laurière- 
Moncaut  1802,  Adoue  de  Sailhas  1858,  de  Saint-Exupéry  1878,  Colla 
de  Pradincs,  de  Forbin  de  la  Rarben  1844,  de  Nattes  1865,  etc. 

CASTILLON  (de),  en  Provence.  Armes  :  de  gueules  à  trois  annelets 
d'argent,  2  eM.  —  Devise  (sobriquet  du  roi  René)  :  Bonté  de  Cas- 
tillon. 

La  vieille  souche  gasconne  à  laquelle  a  été  consacrée  la  précé- 
dente notice  et  dont  un  rameau  s'est  fixé  en  Provence  au  cours  du 
xixe  siècle  ne  doit  pas  être  confondue  avec  une  famille  de  Castillon 
qui  a  occupé  un  rang  brillant  dans  l'aristocratie  provençale.  Cette 
famille  de  Castillon.  que  Rarcilon  range  au  nombre  des  familles  nobles 
de  sang  et  d'origine,  a  eu  pour  berceau  le  royaume  de  Naples.  Rar- 
cilon s'exprime  sur  son  origine  dans  les  termes  suivants  :  «  Luc  de 
«  Castillon,  le  premier  de  cette  famille  dont  on  a  eu  des  titres,  était 
«  secrétaire  des  commandements  de  Louis  II  d'Anjou,  roi  de  Naples, 
«  comte  de  Provence  en  l'an  1351.  Il  est  qualifié  chevalier  et  fut 
«  ambassadeur  de  ce  roi  pour  recevoir  les  hommages  des  seigneurs 
«  du  royaume  de  Naples  et  pour  traiter  le  mariage  de  Marie,  sa  fille, 
«  avec  le  prince  de  Tarente.  Charles  et  Colo  de  Castillon,  ses  deux 
«  fils,  reçurent  en  inféodation  pour  le  service  rendu  par  leur  père  les 
v(  terres  d'Airague,  de  Reines  et  du  Castellet...  ».  La  descendance  de 
Colo,  second  fils  de  Luc,  posséda,  entre  autres  biens,  la  seigneurie 
de  Cucurron;  elle  se  partagea  en  un  certain  nombre  de  rameaux  qui 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  35 

s'éteignirent  tous  après  quelques  générations.  Charles  de  Castillon, 
(ils  aîné  de  Luc,  fui  conseiller  de  Louis  III,  (ils  de  Louis  II,  et  acquit 
la  seigneurie  d'Aubagne  ;  il  fut  nommé  chevalier  de  l'Ordre  du  Crois- 
sant, institué  par  le  roi  René  en  1448,  fit  son  testament  le  12  décem- 
bre 1450  et  mourut  à  Aubagne  en  janvier  1461.  De  son  mariage  avec 
Madeleine  de  Quiquéran  il  laissa  un  fils,  René,  qualifié  baron  d'Auba- 
gne et  de  Beynes,  écuyer  du  roi  Louis  XI  en  1482,  premier  consul 
d'Arles  en  1481  et  1494,  qui  épousa  en  1471  Jeanne  de  Villeneuve  et 
qui  continua  la  descendance  ;  il  eut  aussi  une  fille,  Jeanne,  qui  épousa 
en  1455  Palamède  de  Forbin,  surnommé  le  Grand,  gouverneur  et 
grand  sénéchal  de  Provence.  François  de  Castillon,  Sgr  de  Beynes, 
fils  de  René,  fut  six  fois  premier  consul  d'Arles  et  épousa  le  12  octobre 
1506  Marguerite  de  Gérente.  Il  en  laissa  trois  fils  dont  le  plus  jeune, 
Ardoin,  chevalier  de  Rhodes  en  1560,  mourut  à  Syracuse  des  suites 
de  blessures  reçues  dans  un  combat  naval  et  dont  les  deux  aînés, 
Pierre  et  Honoré,  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches.  Les 
représentants  de  ces  deux  branches  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse,  en  1667  et  1668,  ainsi  que  ceux  de  la  branche  des  sei- 
gneurs de  Cucurron,  par  divers  jugements  des  commissaires 
chargés  de  la  recherche  des  faux  nobles  en  Provence. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Pierre  de  Castillon,  Sgr  de  Beynes, 
chevalier  de  l'Ordre  du  Roi  en  1568,  premier  consul  d'Arles  en  1562, 
1568,  1573  et  1584,  épousa  en  1540  Renée  de  Castellane.  Son  arrière- 
petit-fils,  Pierre  de  Castillon,  grand  sénéchal  au  ressort  d'Arles, 
marié  successivement  en  1645  à  Lucrèce  de  Forbin-la-Barben  et  en 
1668  à  Anne  Scarron  de  Vavre,  obtint  par  lettres  patentes  d'avril  1673 
l'érection  en  marquisat  de  sa  seigneurie  de  Beynes,  dans  la  viguerie 
de  Digne.  Cette  branche  s'est  éteinte  avec  le  petit-fils  du  précédent, 
Jean-Pierre  de  Castillon  de  Beynes,  page  de  la  Petite  Écurie  en  1734, 
qui  n'eut  qu'une  fille  de  son  mariage  avec  Mlle  de  Serre  de  la  Roque. 
La  branche  cadette,  issue  d'Honoré,  posséda,  entre  autres  biens, 
la  seigneurie  du  Castellet  qui  passa  plus  tard  par  mariage  dans  la 
famille  de  Lombard.  On  n'a  pu  se  procurer  sur  cette  branche  que  peu 
de  renseignements.  D'après  la  Chesnaye  des  Bois,  elle  était  repré- 
sentée à  Toulon  sous  Louis  XVI  par  un  officier  de  marine.  Cet  officier 
de  marine  est  probablement  le  même  personnage  qu'un  Jean-Fran- 
çois de  Castillon,  ancien  lieutenant  de  vaisseau,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  marié  à  Françoise-Judith  Icard,  demeurant  à  Bandol,  dont  le 
fils,  noble  Antoine-Casimir-Eugène  de  Castillon,  chevalier,  lieute- 
nant de  douanes,  né  à  la  Ciotat  le  7  janvier  1786,  épousa  à  Marseille 
le  23  décembre  1820  Catherine  Abeille  ;  celui-ci  laissa  deux  filles 
dont  l'aînée,    décédée   en    1857,    demeura   célibataire  et  dont  la 


36  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

seconde  épousa  M.  Roubeaud,  négociant,  et  mourut  à  Marseille  en 
1884.  Cette  branche  est  aujourd'hui  éteinte. 

La  famille  provençale  de  Castillon  a  fourni,  en  dehors  des  person- 
nages mentionnés  plus  haut,  un  grand  nombre  de  chevaliers  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  un  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Quiquéran,  de  Forbin  1455,  de  Villeneuve 
1471,  de  Castellane,  d'Aube  de  Roquemartine,  de  Gérente  1506,  de 
Gays  1555,  de  Renaud  d'Alein  1575,  de  Grasse  1566,  de  Monier  1643, 
de  Grimaldi  de  Régusse,  de  Léautaud,  de  Sabran,  etc. 

CASTILLON  (Ganteaume  de).  Voyez  :  Ganteaume  de  la  Rodvière  de  Cas- 
tillox. 

CASTIN  de  GUÉRIN  de  la  MAGDELAINE.  Armes  :  écartelé  aux  1  et  4 
d'argent  à  trois  merlettes  de  sable,  2  et  1,  surmontées  dune  étoile  de 
gueules  posée  au  milieu  du  chef;  aux  2  et  3  d'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  d'une  montagne  d'argent,  ombrée  de  sable,  en  pointe. 

La  famille  Castin  de  Guérin  appartient  à  la  noblesse  de  l'Angoumois 
et  de  la  Saintonge.  On  en  trouvera  une  généalogie  dans  les  manus- 
crits de  Chérin.  On  trouvera  aussi  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les 
preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  membres  fit  en  1784  pour  être 
admis  à  l'École  militaire. 

Ces  travaux  ne  donnent  la  filiation  qu'à  partir  de  François  de  Castin, 
écuyer,  sieur  du  Tranchard,  dont  la  veuve,  Anne  de  Lageard,  assista 
au  traité  de  mariage,  passé  à  Saint-Jean-d'Angély  le  23  juin  1697,  de 
leur  fils,  Élie-François  Castin,  sieur  de  Guérin,  et  de  Jeanne  Griffon, 
veuve  de  Sébastien  Gadouin,  Sgr  de  la  Magdelaine.  Ce  même  Élie- 
François  de  Castin,  écuyer,  Sgr  de  Guérin,  fit  enregistrer  son  blason 
à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  d'Angoulêmej.  Il  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  10  janvier  1700  par  jugement  de  M.  de  Rernage, 
intendant  de  la  généralité  de  Limoges;  sur  le  vu  de  ce  jugement,  il 
fut  encore  maintenu  dans  sa  noblesse  le  6  février  suivant  par  juge- 
ment de  Bégon,  intendant  de  la  Rochelle.  Il  figure  dans  plusieurs 
actes  avec  la  qualification  de  haut  et  puissant  seigneur.  Il  laissa  un 
fils,  Philippe-François  Castin  de  Guérin,  chevalier,  Sgr  de  la  Magde- 
laine, du  Bourg-Saint-Pierre,  des  Tousches  de  Périgny,  etc.,  qui 
épousa  Louise  de  Lescours  par  contrat  passé  en  1730  à  Saint-Jean- 
d'Angély.  Celui-ci  eut  à  son  tour  plusieurs  fils  dont  l'aîné,  Maurice, 
eut  trois  fils  de  son  mariage  en  1763  avec  Henriette  Robert,  tille 
d'un  lieutenant  honoraire  de  l'élection  de  Saint-Jean-d'Angély,  et 
dont  le  second,  Louis-Armand,  eut  un  fils  de  son  mariage  en  1769 
avec  Madeleine  Charrier,  fille  d'un  lieutenant  criminel  au  siège  de 
Saint-Jean-d'Angély.  Maurice  fit  en  1784  et  1785  des  preuves  de 


DICTIONNAIRE     ORS    FAMILLES    FRANÇAISES  37 

noblesse  pour  obtenir  l'admission  à  l'École  militaire  de  deux  de  ses 
fils,  Jean-Henri  et  Charles-Grégoire;  ce  dernier,  né  en  1771,  fut  plus 
tard  oflicier  de  gendarmerie  à  Poitiers  et  chevalier  de  Saint-Louis. 

M.  Gastin  de  Guérin  de  la  Magdelaine  et  M.  Castin  de  Guérin,  père 
et  fils,  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Saint-Jean-d'Angély. 

Charles-Joseph  Castin  de  Guérin,  propriétaire,  né  le  20  sep- 
tembre 1809  aux  ïousches-de-Périgny,  fils  unique  de  Charles-Gré- 
goire mentionné  plus  haut,  fut  autorisé  le  29  juillet  1861,  par  décret 
de  Napoléon  III,  à  joindre  régulièrement  à  son  nom  celui  de  :  de  la 
Magdelaine. 

On  ignore  si  la  famille  Castin  de  Guérin  compte  encore  des  repré- 
sentants. 

Principales  alliances  :  de  Lescours  1730,  de  Chièvres  1798. 

CASTONNET  des  FOSSES. 

Il  a  existé  autrefois  en  Bretagne  une  famille  Castonnet  qui  possédait, 
entre  autres  biens,  la  seigneurie  de  la  Trinquedaye,  en  la  paroisse  de 
Guichen.  Cette  famille  a  figuré  de  1425  à  1513  aux  réformations  et 
montres  de  la  noblesse  du  diocèse  de  Saint-Malo.  Un  Jean  de  Castonnet 
était  dès  1380  seigneur  de  la  Trinquedaye.  Un  autre  Jean  de  Castonnet 
reçut  un  rubis  aux  étrennes  ducales  de  1445;  il  était  en  1454  écuyer 
et  chambellan  du  Duc. 

C'est  vraisemblablement  de  cette  vieille  souche  que  s'est  détachée 
à  une  époque  inconnue  une  famille  Castonnet  des  Fosses  qui  s'est 
honorablement  perpétuée  jusqu'à  nos  jours  dans  la  même  région.  Cette 
famille  a  possédé  dans  la  paroisse  de  Fougeray  une  terre  des  Fosses 
dont  elle  a  gardé  le  nom.  Ses  représentants,  François  Castonnet  des 
Fosses,  du  lieu  de  Fougeray,  et  Jean  Castonnet  de  la  Rivière,  du  lieu 
de  Maxent,  se  désistèrent  de  leurs  prétentions  nobiliaires  lors  de  la 
grande  recherche  commencée  en  1666  et  furent  condamnés  à  payer 
une  amende  de  cent  livres  par  jugements  du  10  septembre  et  du 
12  octobre  1668.  Depuis  cette  époque,  elle  est  demeurée  non  noble. 
Un  de  ses  membres,  M.  Henri  Castonnet  des  Fosses,  avocat  à  la  Cour 
d'appel  de  Paris,  a  publié  dans  les  dernières  années  du  xixe  siècle  un 
certain  nombre  d'intéressantes  études  géographiques. 

CASTRES  (Bonnet  de).  Voyez  :  Bonnet  de  Castres. 

CASTRO  (le  Boucq  de).  Voyez  :  LeBoucq  de  Castro,  deRupilly,  deTernas 
et  de  Beaudignier. 

CASTRO  (Pelissié  de) .  Voyez  :  Pelissié  de  Castro 


38  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CA  STRIE  S  (de  la  Croix  de).  Voyez  :  Croix  de  Castries  (de  la). 

CAST.  Armes  :  d'azur  à  deux  ancres  d'argent  passées  en  sautoir,  à 
l'épée  d'or  brochant  sur  les  ancres  et  trois  étoiles  d'or  rangées  en 
chef. 

L'auteur  de  cette  famille,  Joseph-Grégoire  Casy,  né  en  1787  à 
Auribeau,  au  comté  de  Nice,  marin  distingué,  préfet  maritime  de 
Rochefort  en  1844,  vice-amiral  et  membre  du  Conseil  de  l'Amirauté 
en  1845,  député  du  Var  à  la  Constituante  en  1848,  reçut  à  cette  époque 
le  portefeuille  de  la  Marine  qu'il  échangea  au  bout  de  quelques  mois 
contre  la  préfecture  maritime  de  Toulon,  présida  aux  préparatifs  de 
l'expédition  de  Rome,  fut  appelé  au  Sénat  du  Second  Empire  à 
l'époque  de  sa  fondation  et  mourut  en  1862.  En  récompense  de  la  part 
qu'il  avait  prise  à  l'expédition  de  Rome,  l'amiral  Casy  avait  été  honoré 
du  titre  de  comte  romain  par  bref  de  Pie  IX  du  30  septembre  1853  ; 
un  décret  impérial  du  5  mars  1859  l'avait  confirmé  en  France  dans 
la  possession  de  ce  titre.  Il  laissa  un  iils,  Joseph-Auguste,  comte 
Casy,  qui  a  lui-même  laissé  postérité. 
Principale  alliance  :  de  Cabanel  de  Sermetl869. 

CATALAN  de  la  SARRA  (de).  Armes  :  écartelé  aux  \etk  d'or  à  unporc- 
épic  de  sable  ;  aux  2  et  3  d'azur  à  une  étoile  d'argent.  —  Couronne  : 
de  Comte. 

La  famille  de  Catalan  de  la  Sarra  descend  d'Antoine  Catalan, 
marié  à  Marie-Anne  Lecheu,  qui  était  dans  la  première  moitié  du 
xvme  siècle  contrôleur  des  offices  de  bouche  et  maître  d'hôtel  de  Sa 
Majesté  Catholique.  Jean-Pierre-François  Catalan,  Sgr  de  la  Sarra  et 
de  Longchène,  fils  du  précédent,  était  conseiller  du  Roi  quand  il  fut 
pourvu  en  1771  de  l'office  d'avocat  général  au  Parlement  de  Dombes. 

11  fut  dans  la  suite  conseiller  du  Roi  en  ses  Conseils,  trésorier  de 
France  en  1778,  procureur  du  Roi  au  bureau  des  finances  de  Lyon, 
et  entin  en  1783  lieutenant  général  en  la  sénéchaussée  de  Lyon  et  fut 
anobli  par  ces  fonctions.  Il  avait  épousé  à  Madrid,  en  1776,  Marie- 
Geneviève-Salvador  de  Trémouilles  ;  étant  devenu  veuf,  il  se  remaria, 
en  1784,  à  Marie-Charlotte  le  Clerc  de  la  Verpillière.  Il  eut  du  premier 
lit  un    fils,   Charles-Fabien   Catalan   de   la   Sarra,   qui  épousa  le 

12  mai  1803  sa  cousine,  Ferdinande-Émilie  de  Trémouilles,  fille  d'un 
.    ancien  président  en  la  Cour  des  monnaies  de  Paris,  et  qui  continua 

la  descendance. 

La  famille  de  Catalan  fut  convoquée  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  du  Lyonnais,  mais  fit  défaut. 

Son  chef  est  connu  sous  le  titre  de  comte  depuis  les  dernières 
années  du  xixe  siècle. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  39 

Principales  alliances  :  Leclerc  de  la  Verpillière  1784,  d'Houdetot, 
de  Douglas  1806,  Lambrecht  1888,  Dionis  1858,  etc. 

CATELIN  (de).  Armes  :  &  argent  à  un  chevron  d'azur  accompagné  de 
trois  têtes  de  lion  de  sable. 

La  famille  de  Catelin  appartient  à  la  noblesse  de  Provence.  Elle 
est  originaire  de  la  ville  de  Toulon  à  laquelle  elle  a  fourni  plusieurs 
consuls  :  Jean  Catelin,  en  1658;  Pierre  Catelin,  en  1665, 1670,  1682; 
N...  Catelin,  sieur  de  la  Garde,  en  1697  et  1705;  Joseph  Catelin,  en 
1699  et  1709. 

Ses  divers  représentants,  Joseph  Catelin,  caissier  de  la  marine  au 
port  de  Toulon;  Antoine  Catelin,  capitaine  de  vaisseau  au  port  de 
Toulon  ;  Anne  Catelin,  femme  d'Origène,  marchand,  capitaine  de 
brûlot;  Joseph  Catelin,  sieur  de  Léry  de  Malbosque,  commissaire 
ordinaire  de  la  marine  ;  Joseph  Catelin,  avocat  au  Parlement,  Cosgr 
de  la  Garde,  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général 
de  1696. 

Toussaint  Catelin,  demeurant  à  Marseille,  fut  pourvu  le  18  décem- 
bre 1733  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  audiencier  en  la 
chancellerie  près  le  Parlement  de  Provence 

La  famille  de  Catelin  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  par  jugement 
rendu  à  Marseille  en  1772. 

Timothée  de  Catelin  était  lieutenant  particulier  civil  et  des  soumis- 
sions en  la  sénéchaussée  de  Marseille  quand  sa  fille  épousa  en  1"88 
M.  de  Bovis,  maire  de  Lorgues.  11  prit  part  l'année  suivante  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Marseille. 

Le  chef  de  la  famille  de  Catelin  est  connu  de  nos  jours  sous  le  titre 
de  comte. 

Principales  alliances  :  de  Bovis  1788,  de  Castellane,  Boyer  de 
Fonscolombe,  de  Bernes  de  la  Haye,  etc. 

CATERS  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois  chats  rampants  d'or,  les  deux  du 
chef  affrontés  et  jouant  de  la  patte.  —  Cimier  :  un  chat  d'or. 

La  famille  de  Caters,  dont  plusieurs  représentants  sont  venus  de 
nos  jours  se  fixer  en  France,  appartient  à  la  noblesse  de  Belgique. 

On  en  trouvera  une  généalogie  dans  la  Belgique  héraldique  de 
Poplimont.  Elle  a  eu  pour  auteur  Guillaume-Ernest  de  Caters,  né  en 
1703,  qui  fut  anobli  par  lettres  patentes  du  22  janvier  1735  avec 
faculté  d'exercer  le  commerce  en  gros  sans  déroger.  Pierre-Joseph 
de  Caters,  né  à  Anvers  en  1769,  petit-fils  du  précédent,  reçut  en  1858 
le  titre  héréditaire  de  baron  par  lettres  patentes  du  roi  des  Belges. 

Principales  alliances  :  Van  den  Berghe,  de  Caix  de  Saint-Aymour 


40  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

1868,  Chauveau  de  Quercize  1909,  de  Waremme,  de  Hults,  du  Bois, 
de  Bruyn,  etc. 

CATHALA  de  ROQUEFÈRE  (de).  Armes  :  d'argent  à  un  lion  de  sable, 
lampassé  et  armé  de  gueules;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois  crois- 
sants d'or. 

La  famille  de  Cathala  de  Roqcefère  est  anciennement  et  honora- 
blement connue  en  Languedoc.  M.  Mahul  lui  a  consacré  une  notice 
assez  sommaire  dans  ses  Cartulaires  de  Carcassonne.  Elle  est  origi- 
naire de  Grasse,  en  Provence;  elle  vint  vers  1435  se  fixer  à  Carcas- 
sonne et  donna  à  cette  ville  aux  xve  et  xvie  siècles  un  certain  nombre 
de  notaires.  François  Cathala,  bourgeois  du  Mas-Cabardès,  acquit  le 
31  janvier  1605,  pour  le  prix  de  3.000  livres,  la  ferme  et  juridiction 
de  la  Fajolle.  Vers  le  milieu  du  xvne  siècle  les  Cathala  devinrent 
seigneurs  du  lieu  de  Roquefère,  aujourd'hui  commune  du  départe- 
ment de  l'Aude.  Noble  Antoine  de  Cathala  se  qualifie  sieur  de  Roque- 
fère dans  un  certain  nombre  d'actes  passés  de  1640  à  1658.  Fran- 
çois de  Cathala,  sieur  de  Roquefère,  obtint  du  Conseil  d'Etat,  le 
21  avril  1671 ,  un  arrêt  qui  le  maintenait  en  possession  du  domaine  de 
la  Fajolle,  à  charge  de  payer  60  livres  à  la  recette  du  domaine  de 
Sa  Majesté. 

On  trouve  qu'un  Antoine  Cathala,  marchand,  fit  enregistrer  son  bla- 
son à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Carcassonne)  :  d'azur  à 
un  chien  passant  d'argent  sur  une  motte  de  même  chargée  d'une 
rose  d'azur  mouvant  de  la  pointe;  au  chef  cousu  de  gueules  chargé 
de  trois  étoiles  d'or. 

La  famille  de  Cathala  de  Roquefère  ne  figure  point  au  nombre  de 
celles  de  sa  région  qui  furent  maintenues  nobles  lors  des  diverses 
recherches  ordonnées  par  Louis  XIV.  Elle  s'agrégea  petit  à  petit  à  la 
noblesse  au  cours  du  xvme  siècle,  sans  qu'on  lui  connaisse  de  prin- 
cipe d'anoblissement  régulier,  et  un  de  ses  membres,  Marc-Antoine, 
chevalier  de  Roquefère,  major  d'artillerie,  chevalier  de  Saint-Louis, 
demeurant  à  Caunes,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  que  cet  ordre 
tint  à  Carcassonne. 

Louis-Antoine  de  Cathala  de  Roquefère,  né  en  1767,  chevalier  de 
la  Légion  d'honneur,  marié  à  MUe  de  Galy,  décédé  en  1842,  fit  partie 
du  Conseil  général  de  l'Aude.  Son  fils,  Arnaud  de  Roquefère,  fut  élu 
en  1859  conseiller  général  du  même  département  ;  il  a  lui-même 
laissé  un  fils,  Louis  de  Roquefère.  Mlle  de  Cathala  de  Roquefère  est 
décédée  en  1902  au  château  de  Roquefère  à  l'âge  de  86  ans. 

CATHELINEAU  (de).  Armes  :  d'azur  à  une  hampe  fleurdelysée  d'or, 


DICTIONNAIRE     DR  s     PMIII.LKS    FRANÇAISES  41 

tenant  une  banderole  d'argent  chargée  d'une  croix  alaisée  de 
gueules,  fichée  dans  un  cœur  de  même.  —  Devise  :  Dieu  et  le  Roi! 

Le  nom  de  la  famille  de  Cathelineau  a  été  immortalisé  par  le  cou- 
rage et  par  le  dévouement  de  son  auteur,  Jacques  Cathelineau. 
Celui-ci  était  né  le  5  janvier  1759  au  Pin-en-Mauges,  en  Anjou,  et  était 
le  fils  d'humbles  paysans  de  cette  localité.  D'abord  simple  voiturier 
et  marchand  de  laines,  Cathelineau  devint  un  des  chefs  de  l'insur- 
rection vendéenne,  mérita  par  ses  vertus  le  surnom  de  Saint  de 
l'Anjou,  fut  nommé  généralissime  de  l'armée  catholique  et  royale  et 
mourut  à  Saint-Florent-le-Viel  le  10  juillet  1793  des  suites  des  bles- 
sures qu'il  avait  reçues  à  l'attaque  de  Nantes.  Cathelineau  s'était 
marié  très  jeune,  en  1777,  avec  Louise  Godin.  11  en  laissa,  outre  plu- 
sieurs filles,  un  fils  en  bas  âge,  Jacques-Joseph  Cathelineau,  né  en 
1787.  Cet  enfant  fut  recueilli  par  la  famille  de  la  Rochejaquelein  qui 
lui  fît  donner  de  l'éducation  ;  il  devint  plus  tard  officier,  puis  percep- 
teur à  Cholet,  fut  anobli  le  15  novembre  1815  par  lettres  patentes  du 
roi  Louis  XVIII,  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries 
et  mourut  le  27  mai  1830  à  la  Chaperonnière,  près  de  Jallais.  De  son 
mariage  avec  MIle  Coiffard,  Jacques-Joseph  Cathelineau  laissa  cinq 
enfants.  Deux  de  ses  fils,  Henri  et  Louis  de  Cathelineau,  ont  été  les 
auteurs  de  deux  branches.  Le  premier  d'entre  eux,  Henri  de  Cathe- 
lineau, né  en  1813  au  Pin-en-Mauges,  colonel  de  zouaves  pontificaux, 
se  distingua  pendant  la  guerre  de  1870  à  la  tête  des  volontaires  de 
l'Ouest,  fut  nommé  le  7  février  1871  général  de  brigade  à  titre  auxiliaire 
et  mourut  en  1891 .  Il  s'était  apparenté  aux  meilleures  familles  de  l'aris- 
tocratie de  Bretagne  par  son  mariage  avec  Mlle  de  Kermel,  dont  il  a 
laissé  une  nombreuse  postérité. 

On  trouvera  une  généalogie  de  la  famille  de  Cathelineau  dans  les 
Anoblissements,  titres  et  pairies  de  la  Restauration  du  vicomte 
Révérend. 

Principales  alliances  :  de  ïréouret  de  Kerstrat,  de  Laulne  1838,  de 
Beauchef  de  Servigny,  de  Laage  1884,  de  Beine,  de  Kermel  1845,  de 
la  Vaulx  1868,  de  Montfort-Laurito  1897,  Drouet  d'Aubigny  1873,  de 
Clinchamps-Bellegarde  1880,  Dubrulle  1880,  de  Griffolet  d'Aurimont 
1880,  de  Gennes  1895,  Teilhard  de  Vernière  1875,  etc. 

CATHEU  (de).  Armes  :  (d'après  Y  Armoriai  des  familles  du  Beauvaisis, 
publié  en  1897  par  le  comte  de  Troussures)  :  d'argent  à  trois  chauves- 
souris  de  sable,  2dl. 

La  famille  de  Catheu  est  anciennement  et  honorablement  connue 
à  Beauvais.  Elle  tire  sa  noblesse  de  la  charge  de  secrétaire  du  Roi 
dont  un  de  ses  auteurs  fut  pourvu  en  1769. 


42  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Charles  de  Catheu  était  en  1789  conseiller  au  présidial  de  Beau- 
vais  ;  il  déclara  vouloir,  quoique  noble,  prendre  part  aux  assemblées 
du  Tiers-État. 

La  famille  de  Catheu  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  Borel  de  Brétizel,  Bourdeau  de  la  Judie  1877, 
Duvergierde  Hauranne  1898,  d'Auray  de  Saint-Pois  1909. 

CATHOL  du  DEFFAN.  Armes  :  à' azur  à  un  griffon  passant  d  argent  ;  au 
chef  cousu  de  gueules  chargé  de  trois  étoiles  d'argent. 

La  famille  Cathol,  originaire  de  la  petite  ville  d'Usson,  en  Auver- 
gne, y  est  fort  anciennement  connue.  Elle  a  donné  à  la  ville  d'Usson 
depuis  le  xvc  siècle  une  longue  série  déjuges  et  de  procureurs  du  Roi 
en  la  prévôté. 

Jean -Joseph  Cathol  était  en  1729  procureur  du  Roi  en  la  prévôté 
d'Usson.  Il  laissa  deux  fils.  Le  plus  jeune  de  ceux-ci,  Jean-Joseph 
Cathol,  longtemps  avocat  du  Roi  en  la  sénéchaussée  d'Auvergne,  était 
conseiller  à  la  Cour  de  Riom  quand  il  mourut  en  1816  sans  laisser 
de  postérité.  L'aîné,  Jean-Jacques  Cathol,  d'abord  substitut  du  procu- 
reur général  près  la  Cour  des  aides  de  Clermont,  fut  anobli  par  l'ac- 
quisition  d'une  charge  de  secrétaire  du  Roi.  Il  avait  épousé  en  1756 
Anne  Pannay,  héritière  du  fief  du  Deffan  dont  ses  enfants,  suivant 
l'usage  du  temps,  joignirent  le  nom  à  celui  de  Cathol.  Son  fils,  Jean- 
Joseph  Cathol  du  Deffan,  chevalier,  marié  en  1788  à  Marie-Thérèse 
de  la  Roche-Testut,  était  conseiller  en  la  sénéchaussée  d'Auvergne 
quand  il  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Riom  ;  il  fut  dans  la  suite  procureur  général  près  la  Cour  criminelle 
de  la  Haute-Loire,  président  du  Conseil  général  et  député  suppléant 
du  même  département  et  entin  conseiller  à  la  Cour  de  Riom  et  mou- 
rut en  1819.  Il  laissa  lui-même  deux  fils  dont  l'aîné,  Guillaume-Gus- 
tave, marié  successivement  à  Mme  de  Chantemerle  et  en  1837  à  M'le  Pré- 
veraud  de  la  Boutresse,  fut  conseiller  à  la  Cour  de  Riom  et  dont  le 
puîné,  Guillaume-Joseph,  ancien  élève  de  l'Ecole  polytechnique,  mou- 
rut sans  postérité  en  1834. 

La  famille  Cathol  du  Deffan  subsistait  en  1873;  elle  paraît  être 
aujourd'hui  éteinte. 

CATOIRE  et  CATOIRE  de  BIONCOURT.  Armes  :  d'argent  à  un  mont 
de  six  coupeaux  de  sinople  accosté  de  deux  lions  de  gueules;  au  chef 
d'azur  chargé  d'un  soleil  d'or  accosté  de  deux  étoiles  d'argent.  — 
Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  :  deux  lévriers. 

La  famille  Catoire  est  originaire  de  Picardie  d'où  elle  vint  sous 
Louis  XIV  se  fixer  en  Lorraine.  M.  de  Magny  en  a  donné  une  généa- 
logie dans  le  tome  XX  de  son  Nobiliaire  universel. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  43 

On  ne  sait  si  on  doit  lui  attribuer  un  Laurent  Catoire,  greffier  en 
chef  et  receveur  du  marquisat  de  Nesle,  qui  eut  son  blason  enregistré 
d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Noyon)  :  d'azur  à 
une  bande  d'argent  chargée  de  trois  rocs  d'échiquier  de  gueules. 

Jean-Baptiste  Catoire,  auquel  le  travail  de  M.  de  Magny  fait  remon- 
ter la  filiation,  était  né  à  Péronne  vers  1650  ;  il  vint  se  fixer  à  Verdun, 
fut  directeur  de  l'Hôpital  royal  de  cette  ville  et  y  mourut  le  19  mars 
1718.  Son  iils,  Jean-Auguste  Catoire,  né  en  1696,  receveur  des 
finances  à  Verdun,  décédé  en  1760,  laissa  trois  fils  dont  les  deux 
aînés,  César  et  Nicolas,  furent  les  auteurs  de  deux  branches  et  dont 
le  plus  jeune,  François,  banquier  du  Roi  à  Verdun,  eut  plusieurs 
enfants  qui  moururent  sans  postérité. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  César  Catoire,  Sgr  de  Moulainville, 
né  en  1720,  demeurant  à  Verdun,  fut  pourvu  de  l'office  anoblissant 
de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Metz,  puis  en  1773 
de  l'office,  également  anoblissant,  de  secrétaire  du  Roi  près  le  Parle- 
ment de  cette  ville.  Il  laissa  trois  fils  :  1°  François-César  Catoire, 
colonel  du  génie,  décédé  sans  postérité  en  1802;  2°  Dominique 
Catoire  de  Moulainville,  né  à  Verdun  en  1762,  député  de  la  Meuse  en 
l'an  XII,  décédé  à  Verdun  en  1805,  dont  le  fils  mourut  sans  postérité 
en  1853;  3°  François-Clément  Catoire  de  Moncel,  né  en  1763,  dont  la 
descendance  masculine  n'était  plus  représentée  il  y  a  quelques 
années  que  par  ses  deux  petits-fils,  Louis-Edmond  Catoire,  né  en  1839, 
receveur  des  domaines  à  Sedan,  et  Ludovic  Catoire,  né  en  1843. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Nicolas  Catoire,  né  en  1730,  acquit 
au  diocèse  de  Toul  l'importante  seigneurie  de  Bioncourt  dont  il  rendit 
hommage  au  Roi  le  6  mai  1752  et  qu'il  revendit  en  1780;  il  mourut 
à  Nancy  en  1781.  Son  fils,  Louis-César  Catoire  de  Bioncourt,  né  en 
1757,  exerçait  en  1789  l'office  anoblissant  de  trésorier  de  France  au 
bureau  des  finances  de  Metz.  Il  fut  père  d'Auguste  Catoire  de  Bion- 
court, né  en  1789,  qui  alla  se  fixer  en  Russie  et  qui  se  fit  naturaliser 
russe  en  1825.  Un  des  petits-fils  de  celui-ci,  Alexandre-Auguste 
Catoire  de  Bioncourt,  né  à  Moscou  en  1863,  s'est  apparenté  aux 
plus  illustres  maisons  de  France  par  son  mariage  en  1888  avec 
Mlk  d'Harcourt. 

Principales  alliances  :  Lambin  d'Anglemont,  Bellavène,  de  Char- 
togne,  Joly  de  Sailly,  du  Rieu  de  Pouilly  1814,  d'Harcourt  1888,  etc. 

CATON  de  THALAS  (de).  Armes  :  parti  bandé  et  contrebande  d'or  et  de 

gueules  de  sixpièces,à  la  bordure  de  sable  chargée  de  huitb  esants  d'or. 

La  famille  de  Caton  de  Thalas  appartient  à  la  noblesse  du  Dauphiné. 

Elle  est  anciennement  connue  dans  la  partie  de  cette  province  qu'on 


44  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

appelait  les  Baronnies  et  qui  s'étendait  dans  les  diocèses  de  Die  et 
de  Vaison.  Elle  n'a  aucun  rapport  avec  celle  d'Ange  Caton,  né  à 
Bénévent,  en  Italie,  décédé  en  1497,  qui  fut  archevêque  de  Vienne  et 
grand  aumônier  du  roi  Louis  XI. 

La  famille  Caton  occupait  depuis  longtemps  un  rang  distingué  et 
avait  fourni  plusieurs  officiers  de  mérite  quand  un  de  ses  membres, 
Hector  Caton,  major  au  régiment  de  Lorraine,  obtint  en  janvier  164b 
des  lettres  patentes  d'anoblissement  en  récompense  de  ses  services 
militaires  Antoine  Caton,  neveu  de  cet  officier,  eut  six  fils  dont  deux 
périrent  à  l'ennemi.  Les  quatre  autres,  Pierre  de  Caton  du  Pailly, 
commissaire  provincial  d'artillerie,  Antoine  de  Caton,  capitaine  au 
régiment  de  Conti,  Louis  de  Caton,  capitaine  au  régiment  de  Gâti- 
nais,  et  Jacques  de  Caton,  capitaine  au  même  régiment,  obtinrent 
en  juin  1720  des  lettres  patentes  de  confirmation  de  noblesse  et 
d'anoblissement  en  tant  que  besoin  qui  sont  rapportées  tout  au  long 
dans  le  Nouveau  d'Hozie?'  et  dans  lesquelles  sont  relatés  les  longs 
services  militaires  de  la  famille  de  Caton.  Jacques,  le  plus  jeune  de 
ces  quatre  frères,  laissa  un  fils,  Nicolas  de  Caton  de  Thalas,  né  à  l'île 
de  la  Grenade,  en  Amérique,  qui  épousa  en  1760  Marie-Jeanne  Batail- 
lard.  Ce  Nicolas  de  Caton  fit,  le  2  janvier  1752,  enregistrer  ses  titres  de 
noblesse  au  Conseil  souverain  de  la  Martinique.  On  trouvera  dans  le 
Nouveau  d'Hozie?'  les  preuves  de  noblesse  que  son  fils,  Esprit- 
Alexandre  de  Caton  de  Thalas,  né  à  Bordeaux  en  1768,  fit  en  1782 
pour  être  admis  à  l'École  militaire.  Augustin-Hector  de  Caton  de 
Thalas,  marié  en  1818  à  Zoé  Durand  de  la  Molinière,  fut  connu  le 
premier  sous  le  titre  de  marquis;  il  mourut  en  18o0  laissant  un  fils, 
Jules,  marquis  de  Caton  de  Thalas,  décédé  en  1892,  qui  a  lui-même 
laissé  trois  fils  de  son  mariage  en  1848  avec  MUe  de  Bonfils. 

La  famille  de  Caton  de  Thalas  a  fourni  un  grand  nombre  d'officiers 
de  mérite,  des  chevaliers  de  Saint-Louis,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Bonfils  1848,  de  Barruel,  de  Rigot  de 
Montjoux,  Durand  de  la  Molinière,  etc. 

CATTEVILLE  de  MIRVILLE  (Eudes  de).  Voyez  :  Eudes  de  Catteville  de 

MlRYILLE. 

CATUÉLAN  (Espiveut  de  la  Villeboisnet  de) .  Voyez  :  Espivext  de  la  Ville- 
boisnet  de  Catuélan. 

CATUS  (de  Boutier  de;.  Voyez  :  Boutier  de  Catus  (de). 

CAUBET  de  BARDIES-MONTFA  (de).  Armes  :  d'or  à  un  lévrier  de 
gueules  passant;  au  chef  d'azur  chargé  d'un  croissant  accosté  de 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  45 

deux  étoiles,  le  tout  d'or.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  : 
deux  griffons. 

La  famille  de  Caubet  est  originaire  de  la  vallée  de  Soulan,  dans  le 
pays  de  Gouserans,  où  elle  est  anciennement  connue  et  où  elle  n'a 
jamais  cessé  de  résider.  On  trouvera  sur  elle  quelques  renseigne- 
ments dans  le  Nobiliaire  du  Comté  de  Foix  que  Duclos  a  joint  à  son 
Histoire  des  Ariégeois. 

Elle  compte  au  nombre  de  ses  premiers  auteurs  connus  un  Favien 
de  Caubet,  qui  figure  comme  archer  à  une  revue  passée  à  Pau  le 
10  novembre  1515,  et  un  Guillaume  de  Caubet  qui  figure  dans  une 
montre  passée  à  Mont-de-Marsan  le  10  mars  1526. 

La  famille  de  Caubet  ne  figure  pas  au  nombre  de  celles  de  sa 
région  qui  firent  reconnaître  leur  noblesse  par  jugement  des  inten- 
dants lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV.  Mais  un 
de  ses  représentants,  Lizier  de  Caubet  de  Laussédat,  fut  nommé 
syndic  de  la  noblesse  du  Couserans  par  délibération  du  10  novembre 
1680.  Un  des  fils  de  celui-ci,  Joseph  de  Caubet  de  Laussédat,  possédait 
dans  les  environs  de  Saint-Girons  la  terre  de  Bardies  dont  la  famille 
de  Caubet  a  gardé  le  nom.  Un  autre,  Louis  de  Caubet  de  Montge- 
lous,  se  rendit  acquéreur  en  1730  de  la  seigneurie  de  Montfa,  dans 
le  comté  de  Foix,  pour  laquelle  il  rendit  hommage  au  Roi  le  15  juin 
1733  devant  le  Parlement  de  Pau. 

Le  chevalier  de  Bardies  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  du  Couserans  tenues  à  Saint-Girons.  M.  de  Montfa,  Sgr  dudit 
lieu,  se  fit  représenter  à  celles  du  comté  de  Foix  tenues  à  Pamiers. 

La  famille  de  Caubet  de  Bardies  a  fourni  de  nombreux  officiers,  des 
gardes  du  corps,  des  chevaliers  de  Saint-Louis,  etc. 

Son  chef  est  connu  de  nos  jours  sous  le  titre  de  baron  de  Bardies- 
Montfa. 

Principales  alliances  :  de  Castéras-Seignan,  deGeloes  d'Esloo  1885, 
deCabalby,  d'Encausse,  deLingua  de  Saint-Blanquat,  etc. 

CAUBIOS  d'ANDIRAN  (de).  Armes  :  écartelé  aux  1  et  4  d'azur  à  un  cerf 
passant  d'or,  qui  est  de  Caubios  ;  aux  2  et  3  d'or  à  quatre  vergetles 
de  gueules. 

La  famille  de  Caubios  appartient  à  l'ancienne  noblesse  de  la  Gas- 
cogne et  du  Béarn.  On  n'a  pu  malheureusement  se  procurer  sur  elle 
que  des  renseignements  bien  insuffisants,  pris  pour  la  plus  grande 
partie  dans  une  très  courte  notice  du  Dictionnaire  de  la  noblesse  de 
M.  de  Courcelles.  Elle  a  eu  pour  berceau  une  terre  de  son  nom  située 
sur  les  bords  de  l'Ourson,  à  dix  kilomètres  de  Morlaas,  dans  l'ancien 
diocèse  de  Lescar,  en  Béarn.  Les  rôles  de  l'armée  de  Gaston-Phœbus 


46  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

mentionnent  le  seigneur  de  Caubios,  le  bâtard  de  Caubios  et  Arnaud- 
Guillaume  de  Caubios  vivant  en  1273.  Un  dénombrement  de  1385 
mentionne  l'ostau  du  seigneur  de  Caubios,  domenger.  Odet  de 
Caubios  épousa  en  1380  Annette  de  Foix  de  Castelbon.  Bernard 
d'Idron  était  vers  1450  seigneur  de  Caubios. 

La  famille  de  Caubios  actuellement  existante  remonte  par  filiation  à 
un  Auger  de  Caubios,  capitaine,  qui  vivait  dans  la  première  moitié  du 
xvic  siècle.  La  descendance  de  ce  gentilhomme  se  partagea  en  deux 
branches.  La  branche  aînée  conserva  la  seigneurie  de  Caubios,  en 
Béarn,  que  sa  dernière  héritière  porta  par  mariage  à  la  fin  du 
xvne  siècle  dans  la  famille  de  Fanget.  La  branche  cadette  alla  se  fixer 
dans  l'Albret  où  elle  avait  acquis  par  mariage,  en  1560,  la  seigneurie 
d'Andiran.  Cette  branche  subsiste;  son  chef  est  connu  sous  le  titre 
de  baron. 

On  trouve  que  François  de  Caubios,  abbé  de  Lasserre,  et  Jean  de 
Caubios,  prêtre,  curé  de  Bouillon,  eurent  leur  blason  enregistré 
d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Joseph  de  Caubios,  baron  d'Andiran,  épousa  à  Bordeaux  le  16  fé- 
vrier 1700  Françoise  de  Lomède. 

M.  de  Caubios  était  en  1789  juge  au  sénéchal  de  Morlaas. 

La  famille  de  Caubios  a  fourni  un  gouverneur  de  Carcassonne,  un 
gentilhomme  de  la  chambre  du  roi  Charles  VII,  le  dernier  colonel  au 
régiment  de  Piémont,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Brossier  de  Buros,  de  Foix,  de  Fanget,  de 
Beaudéan  de  Parabère  1542,  etc. 

CAUCHY.  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  du  16  avril  1825)  : 
d'argent  à  une  tour  d'azur  surmontée  d'un  coq  du  même. 

L'auteur  de  cette  famille,  Louis-François  Cauchy,  né  à  Bouen  le 
25  mai  1760,  était  fils  de  Louis-Charles  Cauchy  et  d'Anne  le  Maistre. 
D'abord  avocat  au  Parlement  de  Normandie,  il  se  fit  connaître  sous 
le  Consulat  par  un  certain  nombre  de  poésies  en  l'honneur  du  pre- 
mier Consul  ;  il  fut  nommé  premier  commis  de  la  police,  puis  secré- 
taire des  archives  du  Sénat  et  fut  créé  chevalier  de  1  Empire  par  lettres 
patentes  du  20  juillet  1808.  Sous  la  Bestauration  il  fut  secrétaire  des 
archives  de  la  Chambre  des  pairs,  puis  en  1822  garde  des  archives 
des  Ordres  du  Boi,  fut  anobli  le  16  avril  1825  par  lettres  patentes  du 
roi  Charles  X,  obtint  en  môme  temps  le  règlement  de  ses  armoiries  et 
mourut  à  Arcueil  en  1848.  Il  laissait  trois  fils,  Augustin-Louis,  Alexandre 
et  Eugène-François  Cauchy,  qui  furent  des  hommes  très  distingués. 
L'aîné  des  trois  frères,  Augustin-Louis,  né  à  Paris  en  1789,  mathé- 
maticien et  géomètre  de  grand  mérite,  nommé  en  1816  membre  de 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  47 

l'Académie  des  sciences,  fut  appelé  à  Prague  on  1832  par  le  roi 
Charles  X  pour  y  faire  l'éducation  scientifique  du  duc  de  Bordeaux 
et  resta  auprès  de  ce  Prince  jusqu'en  1838  ;  il  occupa  plus  tard  une 
chaire  à  la  Faculté  des  sciences  et  mourut  en  1857.  Augustin-Louis 
Cauchy  était  connu  sous  le  titre  de  baron  que  l'on  croit  lui  avoir  été 
conféré  par  le  roi  Charles  X  à  l'époque  où  il  fut  nommé  professeur  du 
duc  de  Bordeaux.  De  son  mariage  avec  M1Ie  de  Bure  il  ne  laissa  que 
deux  filles,  Mmes  de  Lescalopier  et  de  Saint-Pol. 

Alexandre-Laurent  Cauchy,  né  en  1792,  succéda  en  1825  à  son 
père  dans  ses  fonctions  de  garde  des  archives  de  la  Chambre  des 
pairs,  fut  plus  tard  conseiller  à  la  Cour  de  cassation  et  mourut  en 
1855  ;  il  avait  épousé  en  1825  Mlle  de  la  Sablière  dont  il  laissa  une 
nombreuse  postérité. 

Eugène-François  Cauchy,  né  en  1802,  fut  admis  à  l'Institut  en  1866  ; 
il  avait  épousé  une  fille  du  baron  Richerand  et  fut  père  de  M.  Anselme- 
Irénée  Cauchy,  né  en  1843,  conseiller  à  la  Cour  des  comptes. 

Principales  alliances  :  de  Bure,  de  Lescalopier,  de  Saint-Pol  1846, 
Blanchet  de  la  Sablière  1825,  de  Lattaignant  de  Ledinghem,  Caussin 
dePerceval,  Richerand,  Hua,  etc. 

Il  a  existé  au  bailliage  d'Eu,  en  Haute-Normandie,  une  famille  de 
Cauchy,  ou  de  Canchy,  qui  portait  pour  armes  :  de  gueules  à  un  lion 
dor  accompagné  de  cinq  croisettes  du  même.  Le  chef  de  cette 
famille,  Charles  de  Cauchy,  marié  en  1644  à  Denise  de  Boulainvillier, 
en  eut  quatre  fils  avec  lesquels  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
30  mars  1669  par  jugement  de  M.  de  la  Gallissonnière,  intendant  de 
Rouen. 

CAUDECOSTE  (Belhomme  de).  Voyez  :  Belhomme  de  Caudecoste,  de 

FRANQUEVILLE  ET  DE  MûRGNY. 

CAUDRE  de  la  GRILLIÈRE  (de  la).  Voyez  :  Codre  de  Montpansin  (de  la) 

et  Caudre  de  la  Grillière  (de  la). 

GAUDRIE  (Leblanc  de  la).  Voyez  :  Leblanc  de  la  Caudrie. 

CAUDRON  de  COQUERÉAUMONT.  Armes  :  d'argent  à  un  ré  mis  sur  une 

portée  de  musique  en  clé  de  sol  de  sable,  accompagné  en  chef  d'un 
coq  au  naturel  et  en  pointe  d'un  mont  de  sinople.  —  Couronne  : 
de  Marquis.  —  Supports  :  deux  lions. 

La  famille  Caudron  de  Coqueréaumont,  honorablement  connue  en 
Haute-Normandie,  ne  doit  pas  être  confondue  avec  la  famille  Caillot 
de  Coqueréaumont  qui  a  occupé  un  rang  distingué  dans  la  noblesse 
parlementaire  de  la  même  région.  Elle  appartenait  au  commencement 
du  xixe  siècle  au  grand  commerce  de  Rouen  et  commença  seulement 


48  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

à  cette  époque  à  joindre  à  son  nom  celui  de  la  terre  de  Coqueréau- 
mont  quelle  possède  encore  dans  le  département  de  la  Seine-Infé- 
rieure. 

Principales  alliances  :  de  Bray  1866,  de  Suzanne,  Lucas  de  Lestan- 
ville  1891,  de  la  Bunodière,  Pain  d'Etancourt,  des  Pommare,  de 
Ferron  du  Chesne  1907,  Parent  de  Lannoy  1871,  de  Panthou  1900, 
Quintin  de  Kercadio  1903,  etc. 

CAULAINCOURT  de  VICENCE  (de).  Armes  :  de  sable  à  un  chef  d'or.— 
Couronne  :  ducale.  —  Tenants  :  deux  anges  (aliàs  deux  sauvages 
armés  de  leurs  massues).  —  Cimier  :  Un  sauvage  issant  étouffant 
un  aigle  dans  ses  bras.  —  Devise  :  Désir  n'a  repos. 

La  maison  de  Caulaincourt,  aujourd'hui  éteinte  dans  les  mâles,  a 
occupé  un  rang  brillant  dans  la  noblesse  de  la  Haute-Picardie.  On 
en  trouvera  une  généalogie  détaillée  dans  le  Dictionnaire  de  la 
noblesse  de  laChesnaye  des  Bois.  On  trouvera  aussi  dans  les  manus- 
crits de  Chérin  une  généalogie  qu'elle  envoya  en  1767  au  Cabinet  des 
Ordres  du  Roi  dans  le  but  d'obtenir  les  honneurs  de  la  Cour.  On 
trouvera  dans  le  même  recueil  un  rapport  que  le  généalogiste  des 
Ordres  du  Roi  envoya  en  1751  au  marquis  de  Béringhen  sur  les  Cau- 
laincourt et  qui  commence  en  ces  termes  :  «  La  maison  de  Caulain- 
«  court  a  l'avantage  peu  commun  de  posséder  depuis  bien  des  siècles 
<(  la  terre  de  son  nom  dans  l'élection  de  Saint-Quentin,  en  Picardie. 
«  Cette  possession  suivie  est  une  preuve  évidente  de  l'ancienneté  de 
«  sa  noblesse.  Paul  de  Caulaincourt,  chevalier,  était  tuteur  de  Jean 
«  de  Caulaincourt,  son  neveu,  en  l'année  1301  ;  Jean,  Sgr  de  Caulain- 
«  court,  était  aussi  chevalier  en  l'année  1325  ;  Gilles,  sire  de  Cau- 
«  laincourt,  était  chevalier  bachelier  en  l'année  1355.  La  filiation 
«  n'est  cependant  bien  connue  et  établie  sur  titres  que  depuis  Gau- 
u  cher,  Sur  de  Caulaincourt,  chevalier,  mort  avant  l'an  1434  que 
«  Jeanne  Burette,  sa  veuve,  fit  son  testament...  » 

La  maison  de  Caulaincourt  a  eu  pour  berceau  une  terre  de  son 
nom  située  à  trois  lieues  de  Saint-Quentin.  Cette  terre,  qu'elle  a  pos- 
sédée de  toute  ancienneté  et  dont  elle  obtint,  en  1714,  l'érection  en 
marquisat,  est  aujourd'hui  encore  la  propriété  de  Mme  la  comtesse 
d'Espeuilles.  née  Caulaincourt.  Des  généalogistes  contemporains 
mentionnent  un  Baudouin  de  Caulaincourt  dont  le  fils,  également 
appelé  Baudouin,  aurait  été  bouteiller  de  Vermandois  dans  les  pre- 
mières années  du  xne  siècle.  Un  Wida  de  Caulaincourt  fut  en  1197 
témoin  d'un  accord  passé  entre  Drujon  de  Mauvoisin  et  le  chapitre 
de  Noyon.  Noble  Jean  de  Caulaincourt,  seigneur  châtelain  de  Cau- 
laincourt, Marteville,  Vendelle  et  Jaucourt,  passa  en  1200  un  accord 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  49 

avec  les  habitants  de  Felchain.  Philippe  de  Caulaincourt  se  croisa 
en  1205  ;  son  nom  et  ses  armes  ont  été  inscrits  aux  Salles  des  Croi- 
sades du  musée  de  Versailles.  Le  nom  de  la  famille  de  Caulain- 
court est  mentionné  dans  un  grand  nombre  de  chartes  des  xme  et 
xive  siècles. 

Les  seigneurs  de  Caulaincourt  possédèrent  un  hôtel  à  Saint-Quentin 
jusque  dans  les  premières  années  du  xvme  siècle.  Lors  de  la  prise  de 
Saint-Quentin  par  les  Espagnols,  en  1557,  cet  hôtel  fut  pillé  et  les 
titres  de  famille  qu'il  contenait  furent  anéantis.  Par  suite  de  cette 
circonstance,  la  filiation  de  la  maison  de  Caulaincourt  ne  peut  être 
rigoureusement  établie  que  depuis  le  7  octobre  1443,  date  du  testa- 
ment de  Jeanne  Burette,  ou  de  Béhurelle,  veuve  de  Gaucher,  cheva- 
lier, Sgr  de  Caulaincourt,  et  remariée  à  Henri  de  Sailly.  Gilles  de 
Caulaincourt,  écuyer,  Sgr  châtelain  dudit  lieu,  fils  de  cette  dame, 
épousa  en  1445  Elisabeth  le  Catte  et  donna  le  dénombrement  de  sa 
châtellenie  de  Caulaincourt  le  18  décembre  1447,  puis  le  18  avril  1449; 
il  est  appelé  honorable  homme  Gilles  de  Colaincourt,  écuyer,  Sgr 
de  Colaincourt,  dans  une  transaction  qu'il  passa  le  8  janvier  1460.  Il 
fut  père  de  Jean  de  Caulaincourt,  écuyer,  Sgr  et  châtelain  dudit  lieu, 
deMarteville,  de  Vendelle  et  de  Jaucourt  en  partie,  marié  en  1480  à 
Jeanne  le  Vasseur,  qui  dénombra  sa  châtellenie  de  Caulaincourt  le 
17  novembre  1477.  Jean  de  Caulaincourt,  Sgr  châtelain  dudit  lieu, 
petit-fils  du  précédent,  lieutenant  pour  le  Roi  en  la  ville  de  Saint- 
Quentin,  marié  à  Boulogne  le  4  août  1531  à  Françoise  de  Biez,  fille  du 
gouverneur  de  la  ville  et  nièce  d'Oudard  de  Biez,  maréchal  de  France, 
embrassa  le  protestantisme  que  ses  descendants  professèrent  jusque 
vers  le  milieu  du  xviir9  siècle.  Après  le  sac  de  son  hôtel  de  Saint- 
Quentin,  il  se  fit  accorder,  par  lettres  patentes  du  roi  Henri  II  du 
19  octobre  1557,  la  franchise  des  droits  d'entrée  et  de  sortie  du 
royaume  des  blés,  vins  et  autres  marchandises  non  prohibées,  qui  ne 
se  sont  pas  dénommées,  pour  le  tout  faire  mener,  tant  par  terre  que 
par  mer  et  par  eaux  douces,  es  Pays-Bas  du  roi  d'Espagne.  La 
maison  de  Caulaincourt  conserva  ce  curieux  privilège  jusqu'en  1725. 
Jean  de  Caulaincourt  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Robert  et 
Frémyn,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

La  branche  cadette,  éteinte  au  xvme  siècle,  n'est  pas  mentionnée 
par  la  Chesnaye  des  Bois  ;  mais  on  en  trouvera  une  généalogie  dans 
le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du  Poitou 
de  Beauchet-Filleau.  Son  auteur,  Frémyn  de  Caulaincourt,  épousa 
le  6  décembre  1558  Marie  de  Louvel;  sa  succession  fut  inventoriée  le 
23  juin  1585  par  notaire  au  bailliage  de  Clermont-en-Beauvaisis.  Il 
laissa  un  fils,  Josias  de  Caulaincourt,  Sgr  de  Lanays  (?),  en  Picardie, 
îx.  4 


>0  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

qui  fat  capitaine  d'arquebusiers  à  cheval  dans  l'armée  du  roi  de 
Navarre  et  qui  vint  se  fixer  en  Saintonge  après  le  mariage  qu'il  con- 
tracta le  7  mai  I088  avec  Madeleine  Rigeon,  héritière  de  la  terre  de 
la  Touche,  en  la  paroisse  de  Varaize,  dans  l'élection  de  Saint-Jean- 
d'Angély.  Jacques  de  Colaincourt,  Sgr  de  Vitré,  petit-fils  de  Josias, 
marié  en  1660  à  Catherine  de  Castello,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  17  septembre  1667,  sur  preuves  remontant  au  contrat  de  mariage 
du  4  août  lo31,  par  jugement  de  M.  de  Barentin,  intendant  de 
Poitiers.  Il  laissa  un  fils,  Henry  de  Colaincourt,  Sgr  de  Presle,  en  la 
paroisse  de  Mougon,  près  de  Saint-Jean-d'Angély,  marié  en  1694  à 
Charlotte  de  Rivedon,  qui  fut  à  son  tour  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  28  juin  1699  par  jugement  de  Bégon,  intendant  de  la  Rochelle,  et 
qui  ne  laissa  que  des  filles.  Beauchet-Filleau  attribue  à  cette  branche 
les  armes  suivantes  :  d'or  à  deux  lions  de  gueules  affrontés  et  trois 
trèfles  de  sinople  posés  3  et  1;  au  chef  de  sable  chargé  de  trois  crois- 
sants d'argent.  N...  de  Colincourt,  veuve  de  Daniel  de  Beaumont, 
écuver,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696 
(registre  de  Saint-Jean-d'Angély)  :  de  gueules  au  massacre  de  bœuf 
d'or. 

La  branche  aînée  s'est  seule  perpétuée  jusqu'à  nos  jours.  Son 
auteur,  Robert  de  Caulaincourt,  chevalier,  Sgr  châtelain  dudit  lieu, 
marié  à  Boulogne  en  1571  à  Renée  d'Ailly,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  8  mai  et  le  8  août  1599  par  arrêts  des  commissaires 
généraux  du  Conseil  chargés  de  la  recherche  des  faux  nobles.  Louis 
de  Caulaincourt,  chevalier,  Sgr  châtelain  dudit  lieu,  baron  d'Herme- 
linghen,  petit-fils  du  précédent,  reçu  en  1643  conseiller  au  Grand 
Conseil,  épousa  à  Argentan  en  mars  1655  Elisabeth-Charlotte  de 
Miée  de  Guesprey,  issue  d'une  ancienne  famille  de  Normandie.  Il  en 
eut  plusieurs  fils  dont  l'aîné,  Charles,  page  du  roi  Louis  XIV,  fut 
tué  aux  côtés  de  ce  prince,  lors  du  siège  de  Maestricht,  en  1673,  et 
dont  les  deux  plus  jeunes,  François-Armand  et  Louis,  furent  les 
auteurs  de  deux  rameaux.  On  trouvera  dans  le  Cabinet  d'Hozier  les 
preuves  de  noblesse  que  ces  deux  derniers  frères  firent  en  1684  pour 
être  admis  parmi  les  pages  de  la  Grande  Écurie. 

L'auteur  du  premier  rameau  de  la  branche  aînée,  François-Armand 
de  Caulaincourt,  chevalier,  Sgr  châtelain  dudit  lieu,  naquit  en  1666, 
fut  baptisé  en  167 1  en  l'église  paroissiale  de  Caulaincourt,  au  diocèse 
de  Noyon,  et  épousa  par  contrat  du  1 0  juin  1689  Françoise  de  Béthune, 
fille  du  comte  d'Orval.Ilfutmaintenudanssa  noblessele31  mars  1702, 
sur  preuves  remontant  au  8  janvier  1460,  par  jugement  rendu  à 
Amiens  de  l'intendant  Bignon  et  obtint  par  lettres  patentes  de 
décembre  1714  l'érection  en  marquisat  de  sa  châtellenie  de  Caulain- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  51 

court.  Son  petit-fils,  Marc-Louis,  marquis  de  Caulaincourt,  grand 
bouteiller  héréditaire  de  l'abbaye  royale  de  Saint-Denis,  maréchal  de 
camp,  marié  en  1739  à  Henriette  d'Hervilly,  fut  admis  en  1751  aux 
honneurs  de  la  Cour.  Il  laissa  un  fils  unique,  Gabriel,  marquis  de 
Caulaincourt,  né  à  Leschelles  en  1740,  admis  aux  honneurs  de  la 
Cour  en  1767,  qui  fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1788.  Le  marquis 
de  Caulaincourt  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Saint- Quentin,  fut  appelé  au  Sénat  en  1805,  fut  créé  comte 
de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  24  avril  1808  et  mourut  à  Paris  le 
28  octobre  suivant.  11  avait  épousé  en  1770  M1Ie  de  Barandier  de  la 
Chaussée  d'Eu  qui  lui  survécut  jusqu'en  1830  et  dont  il  eut  deux  fils. 
Le  plus  jeune  de  ces  fils,  Auguste-Gabriel,  né  en  1777,  chevalier  de 
Malte,  général  de  division,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur, 
créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  de  mai  1808,  périt  à  la 
Moskowa,  en  septembre  1812,  sans  avoir  eu  d'enfants  du  mariage 
qu'il  avait  contracté  quelques  mois  auparavant  avec  Mlle  d'Aubusson 
de  la  Feuillade.  L'aîné,  Armand-Augustin,  marquis  de  Caulaincourt, 
né  à  Caulaincourt  en  1772,  fut  investi  de  la  confiance  de  Napoléon  Ier 
et  joua  sous  lePremierEmpire  un  rôle  politique  considérable.  Succes- 
sivement général  de  division,  grand  écuyer  de  l'Empereur,  ambassa- 
deur à  Saint-Pétersbourg,  sénateur  en  avril  1813,  ministre  des  Affaires 
étrangères  au  mois  de  novembre  suivant,  puis  à  l'époque  des  Cent- 
Jours,  grand-croix  de  la  Légion  d'honneur,  Caulaincourt  fut  créé 
duc  de  Vicence  par  lettres  patentes  du  7  juin  1808.  Il  vécut  dans  la 
retraite  après  les  événements  de  1815  et  mourut  à  Paris  en  1827.  Il 
avait  épousé  en  1814  Adrienne  de  Canisy,  femme  divorcée  de  son 
oncle,  le  comte  de  Canisy,  décédée  en  1876,  et  en  laissa  deux  fils.  Le 
plus  jeune  de  ces  fils,  Hervé-Adrien,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de 
Caulaincourt,  député  du  Calvados,  mourut  en  1865  sans  avoir  eu 
d'enfants  de  son  mariage  en  1853  avec  Mlle  de  Croix.  L'aîné,  Adrien- 
Joseph  de  Caulaincourt,  deuxième  duc  de  Vicence,  né  en  1815,  séna- 
teur du  Second  Empire,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  est 
décédé  en  1 896  laissant  seulement  trois  filles ,  la  comtesse  d'Espeuilles, 
la  baronne  de  Sarret  et  la  comtesse  Pierre  de  Kergorlay.  Un  décret 
du  22  mai  1897  a  autorisé  M.  de  Vial-Lunas  d'Espeuilles,  né  en  1840, 
gendre  du  dernier  duc  de  Vicence,  et  son  fils,  Adrien,  né  en  1874, 
aujourd'hui  connu  sous  le  titre  de  duc  de  Vicence,  à  joindre  à  leur 
nom  celui  de  :  de  Caulaincourt  de  Vicence. 

L'auteur  du  second  rameau  de  la  branche  aînée,  Louis  de  Caulain- 
court, né  en  1667  au  château  de  Caulaincourt,  marié  en  1697  à  Mar- 
guerite Houillier,  vint  en  1708  se  fixer  en  Normandie  où  sa  tante 
maternelle,  Catherine  de  Miée,  lui  avait  laissé  les  seigneuries  de 


52  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Guesprey,  laBigne,  Bouvet,  etc.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier 
les  preuves  de  noblesse  qu'un  représentant  de  ce  rameau,  Jean-Fran- 
çois-Camille de  Caulaincourt,  né  au  diocèse  de  Séezen  1759,  fit  sous 
Louis  XVI  pour  être  admis  à  l'Ecole  militaire  de  la  Flèche.  Le  vicomte 
de  Caulaincourt  fut  convoqué  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
du  bailliage  de  Pont-Audemer.  Ce  rameau,  sur  lequel  on  trouvera  des 
renseignements  dans  la  Vie  de  nos  pères  en  Basse-Normandie  de 
M.  Victor  des  Diguères,  s'est  éteint  avec  le  comte  Anatole  de  Caulain- 
court, membre  du  Conseil  général  de  l'Orne,  décédé  en  1896,  dont 
la  fille  unique  a  épousé  en  1867  le  comte  Aldonce  Dauger. 

La  maison  de  Caulaincourt  a  fourni,  en  dehors  des  personnages 
mentionnés  plus  haut,  un  grand  nombre  d'officiers  de  mérite,  trois 
chevaliers  de  Malte  admis  dans  l'Ordre  l'un  en  1774,  les  deux  autres 
en  1779,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Monsures  1462,  de  Billy,  d'Azincourt 
1504,  de  Moy  1519,  de  Boubers  1528,  du  Biez  1531,  d'Ailly  1571,  de 
Gonnelieu  1593,  d'Estourmel  1621,  de  Lameth  1646,  de  Miée  1655, 
de  Béthune  d'Orval  1689,  de  Blondel  de  Drouhot  1719,  de  Bovelles 
1716,  d'Aumale  1756,  du  Blanc  de  Brantes  1758,  le  Franc  de  Pom- 
pignan!757,  d'Hervilly  1739,  de  Barandier  de  la  Chaussée  d'Eu  1770, 
de  Mornay,  d'Esterno,  de  Thélusson,  Rousseau  de  Saint-Aignan,  de 
Carbonnel  de  Canisy  1814,  de  Croix  1853.  Viel  deLunas  d'Espeuilles 
1872,  de  Sarret  de  Coussergues  1875,  de  Kergorlay  1880,  de  Tire- 
mois  de  Tertu,  de  Bailleul-Vic  1726,  Dufour  de  Cuy  1741,  de  Thi- 
boutot  1759,  de  Brossard  1802,  Marescaille  de  Courcelles,  Dauger 
1867,  de  Louvel  1558,  de  Beaumont,  de  Castello,  de  Molen  de  la  Ver- 
nède,  de  Chastenet  de  la  Ferrière,  d'Hangest  1551,  1633,  de  Grimod 
d'Orsay,  etc. 

CAULET  de  TAYAC.  Armes  :  de  gueules  à  un  lion  d'argent  rampant,  à 
une  bande  cousue  d'azur  chargée  de  trois  étoiles  d'or. 

La  famille  Caulet  deTayac  est  anciennement  connue  à  Paris.  Saint- 
Allais  lui  a  consacré  une  courte  notice  dans  son  Nobiliaire  Universel 
bien  qu'elle  n'ait  jamais  acquis  la  noblesse  héréditaire.  Elle  descend 
de  Pierre-Jacques  Caulet  qui  était  en  1767  contrôleur  général  de  la 
maison  de  Mme  la  Dauphine  et  qui,  en  raison  de  ses  fonctions,  jouis- 
sait de  la  noblesse  personnelle.  Pierre  Caulet  de  Tayac,  né  en  1765, 
fils  du  précédent,  fut  sous  le  Premier  Empire  directeur  des  postes  à 
YVorms,  dans  le  département  du  Mont-Tonnerre.  Il  laissa  lui-même 
un  fils,  Pierre-Alexandre  Caulet,  né  en  1795.  Plus  récemment,  en  1872, 
un  membre  de  la  famille  Caulet  de  Tayac  fut  condamné  à  la  dépor- 
tation pour  avoir  pris  part  à  l'insurrection  de  la  Commune. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  53 

Les  armoiries  adoptées  par  la  famille  Caulet  de  Tayac  sont  à  peu 
de  chose  près  les  mêmes  que  celles  d'une  famille  de  Caulet  qui  a 
occupé  un  rang-  brillant  clans  la  noblesse  de  robe  toulousaine.  Cette 
famille  portait  pour  armes  :  de  gueules  à  un  lion  rampant  d'or  et  à 
une  fasce  cousue  d'azur  chargée  de  trois  étoiles  d'or.  On  en  trouvera 
des  généalogies  dans  les  Dossiers  bleus  et  dans  Y  Armoriai  de  Lan- 
guedoc (généralité  de  Toulouse)  de  M.  de  la  Roque.  Son  auteur, 
Bernard  Caulet,  originaire  de  Cadars,  était  dans  les  premières  années 
du  xvie  siècle  un  des  plus  riches  négociants  de  Rodez.  Il  laissa  deux 
fils,  Hugues,  qui  continua  la  descendance,  et  Guillaume,  conseiller 
au  Parlement  de  Toulouse  en  1546,  dont  les  fils  moururent  sans  pos- 
térité. Hugues  Caulet  épousa  Françoise  d'Aulhoz  le  2  juillet  1532, 
acquit  en  1550  la  seigneurie  de  Cadars  et  fit  son  testament  à  Rodez 
le  6  juin  1572.  Deux  de  ses  fils,  Guillaume  Caulet,  Sgr  de  la  Balme, 
capitoul  de  Toulouse  en  1585,  1595  et  1596,  et  Jean-Georges  de 
Caulet,  commis  à  l'extraordinaire  des  guerres,  secrétaire  de  la 
chambre  du  Roi,  président  des  trésoriers  de  France  à  Toulouse 
en  1610,  furent  les  auteurs  de  deux  branches  dont  les  représentants 
furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  14  mars  1670  par  jugement  de 
M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc.  La  famille  de  Caulet  a  fourni 
des  capitouls  de  Toulouse  et  une  longue  série  de  présidents  et  de 
conseillers  au  Parlement  de  la  même  ville.  Elle  compte  aussi  parmi 
ses  membres  François-Etienne  de  Caulet,  qui  fut  évêque  de  Pamiers 
de  1644  à  1680,  Jean  de  Caulet,  qui  fut  évêque  de  Grenoble  de  1726  à 
1771,  et  Jean-Georges  de  Caulet,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de 
Gramond,  décédé  en  1 753,  qui  fut  lieutenant-général  des  armées  du  Roi. 
Tristan  de  Caulet,  marquis  de  Gramont,  neveu  de  cet  officier  géné- 
ral, chevalier  de  Malte,  mestre  de  camp  de  cavalerie,  capitoul  de  Tou- 
louse en  1785,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues 
dans  cette  ville.  Lafamillede  Caulet  s'éteignit  avec  sa  nièce,  Adélaïde, 
qui  épousa  en  1784  M.  d'Aspe,  président  à  mortier  au  Parlement  de 
Toulouse,  et  dont  la  fille  unique  épousa  en  1813  M.  de  Montbel,  le 
futur  ministre  de  Charles  X.  La  famille  de  Caulet  s'était  alliée  aux 
familles  de  Lévis-Mirepoix,  de  Montmorency-Laval,  de  la  Rochefon- 
tenilles,  le  Franc  dePompignan,  de  Rességuier,  etc. 

CAULUSON  (de  Bienassis  de).  Voyez  :  Bienassis  de  Cauluson  (de). 

CAUMELS  (de).  Armes  :  d'azur  à  une  merlette  d 'argent enfermée  dans 

un  serpent  d'or,  mis  en  rond  et  se  mordant  la  queue,  quelquefois 

accompagné  en  chef  de  troismolettes  d'or.  —  Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  de  Caumels  appartient  à  la  noblesse  du  Languedoc.  On 


54  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

en  trouvera  des  généalogies  dans  les  Dossiers  bleus  et  dans  Y  Armo- 
riai de  Languedoc  {généralité  de  Toulouse)  de  M.  de  la  Roque. 
Elle  a  eu  pour  auteur  Pierre  Caumels,  conseiller  au  Parlement  de 
Toulouse,  qui  fut  anobli  par  lettres  patentes  du  22  août  1569  en  con- 
sidération des  services  qu'il  avait  rendus  dans  sa  charge  de  con- 
seiller. Ce  magistrat  est  rappelé  comme  défunt  dans  un  acte  de 
l'année  1600.  De  son  mariage  avec  Marie  de  Gambolas  il  laissa  cinq 
fils  :  1°  Pierre  de  Caumels,  avocat  général  au  Parlement  de  Toulouse 
en  1610,  qui  épousa  le  8  novembre  1600  Anne  de  Bertier  ;  2°  Jean- 
Salomon  de  Caumels,  docteur  et  avocat,  qui  fut  élu  capitoul  de 
Toulouse  en  1628  ;  3°  François,  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse 
en  1610;  4°Géraud,  conseiller  au  même  Parlement  en  1623;  5°  Pierre, 
conseiller  clerc  au  même  Parlement  en  1627.  François-Xavier  de 
Caumels,  baron  de  Lanta,  petit-fils  de  l'aîné  de  ces  cinq  frères,  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  le  24  janvier  1670  par  jugement  de 
M.  de  Bezons,  intendant.  Son  parent,  François  de  Caumels,  docteur 
et  avocat  au  Parlement  de  Toulouse,  capitoul  de  cette  ville 
en  1649,  1658,  1665,  1673  et  1680,  chef  du  consistoire,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  14  mars  1670,  en  vertu  des  privilèges  du  capi- 
toulat,  par  jugement  du  même  intendant. 

Guillaume  de  Caumels,  ccuyer,  capitoul  de  Toulouse  en  1690,  et 
Marie  de  Caumels,  femme  de  Biaise  Prougen,  conseiller  au  Parlement, 
firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Raymond  de  Caumels,  décédé  en  1746,  fut  avocat  des  pauvres, 
membre  libre  de  la  société  des  sciences  de  Toulouse  et  l'un  des  direc- 
teurs de  l'Hôpital  général  de  cette  ville. 

M.  de  Caumels  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Toulouse. 

La  famille  de  Caumels  a  fourni  des  capitouls  de  Toulouse,  de  nom- 
breux conseillers  au  Parlement  de  cette  ville,  des  officiers,  etc. 

Son  chef,  Alexandre  de  Caumels,  né  à  Toulouse  en  1788,  chevalier 
de  Saint-Louis  en  1821,  décédé  dans  un  âge  avancé,  fut  connu  le  pre- 
mier sous  le  titre  de  marquis. 

Principales  alliances  :  de  Bertier  1600,  de  Grave,  etc. 

CAUMIA-BAILLENX  (de).  Armes  :  écartelé  aux\  etk  d'azur  aune  tour 
d'argent,  maçonnée,  ouverte  et  ajourée  de  sable,  qui  est  de  Caumia  ; 
aux  2  et  3  d'argent  à  trois  flammes  de  gueules  rangées  en  fasce, 
qui  est  de  Baillenx.  —  L'écu  posé  sur  un  cartouche.  —  Couronne  : 
de  Comte.  — Cimier  :  un  lion  au  naturel  issant  de  la  couronne. 

La  famille  de  Caumia  de  Baillexx  appartient  à  l'ancienne  noblesse 
du  Béarn.  On  en  trouvera  des  généalogies  très  complètes  dans  les 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  55 

manuscrits  de  Chérin  et  dans  le  Nobiliaire  de  Béarn  de  M.  de  Jaur- 
gain.  Elle  est  originaire  de  la  petite  ville  de  Salies  et  paraît  avoir  eu 
pour  berceau  l'ostau,  ou  maison,  de  Caumia  situé  sur  le  territoire  de 
cette  ville. 

M.  de  Jaurgain  rapporte  qu'un  Gassio  de  Caumia,  Sgr  de  l'ostau 
de  Caumia,  à  Salies,  est  mentionné  dans  le  censicr  de  Béarn  dressé 
en  1385  par  ordre  deGaston-Phœbus.  D'autre  part,  on  peut  voir  dans 
le  travail  de  Chérin  qu'un  Robert  de  Caumia  fut  témoin  d'une  inféo- 
dation  faite  en  1394  aux  habitants  de  Salies  par  Mathieu,  comte  de 
Foix  et  vicomte  de  Béarn. 

Les  archives  de  la  famille  de  Caumia  furent  détruites  au  cours  des 
guerres  de  religion  qui  désolèrent  le  Béarn  dans  la  seconde  moitié 
du  xvie  siècle.  Par  suite  de  cette  circonstance,  elle  ne  peut  remonter 
par  filiation  régulière  au  delà  de  noble  Jean  de  Caumia,  Sgr  de  la 
salle  de  Loubieng,  qui  en  1538  dénombra  ses  biens  nobles  et  prêta 
hommage  au  roi  de  Navarre.  Ce  même  Jean  de  Caumia  figure  dans 
le  rôle  des  gentilshommes  qui,  en  1548,  furent  chargés  de  défendre  la 
ville  de  Navarrenx.  11  laissa  d'une  alliance  inconnue  un  fils,  noble 
Perrot  de  Caumia,  qui  par  acte  du  dernier  avril  1550  se  renditacqué- 
reur  de  la  maison  noble  dite  de  Bonnecianes,  située  à  Salies.  Jeanne 
de  Fourbet  belle-fille  du  précédent,  fit  son  testament  le  23  mai  1594  ; 
dans  cet  acte,  elle  se  dit  veuve  de  noble  Bertrand  de  Caumia,  Sgr  de 
Bonnecianes,  et  mentionne  ses  deux  enfants,  Jean  et  Suzanne.  Le  tra- 
vail de  Chérin  ne  fait  remonter  la  filiation  suivie  qu'au  1 7  mai  1598,  date 
à  laquelle  noble  Jean  de  Caumia,  du  lieu  de  Salies,  épousa  Jeanne  de 
Coulomme .  Ce  même  noble  Jean  de  Caumia,  Sgr  de  Bonnecianes,  acquit 
par  acte  de  1621 ,  dans  lequel  il  cite  son  aïeul,  noble  Peyrot  de  Caumia, 
la  domengeadure  de  Diusabeau,  située  à  Salies,  pour  laquelle  il  fut 
admis  le  9  juin  1622  aux  États  de  Béarn  dans  le  corps  delà  noblesse.  11 
fut  père  de  Jacques  de  Caumia,  écuyer,  Sgr  de  Diusabeau  et  de  Bonne- 
cianes, qui  épousa  par  contrat  du  29  août  1630  Isabeau  de  Baillenx, 
damoiselle,  fille  de  François  de  Baillenx,  Sgr  de  Baillenx  de  Caste- 
tarbe,  abbé  laïque  d'Andrein.  Isabeau  de  Baillenx  recueillit  les  biens 
de  sa  famille  après  la  mort  de  son  frère,  Gabriel  de  Baillenx,  et  son 
mari  fut  admis  aux  États  de  Béarn  le  9  septembre  1634  en  qualité  de 
seigneur  et  abbé  d'Andrein.  Jean  de  Caumia,  Sgr  de  Baillenx,  du 
château  et  de  l'abbaye  d'Andrein,  de  Diusabeau  et  de  Bonnecianes, 
fils  des  précédents,  baptisé  à  Salies  en  1631,  admis  aux  États  de 
Béarn  en  1654,  marié  en  1662  à  Marguerite  de  Seney,  fille  d'un  con- 
seiller au  Parlement,  dénombra  le  10  novembre  1674  les  biens  nobles 
qu'il  possédait  dans  la  sénéchaussée  de  Sauveterre,  fut  nommé  maire 
de  Salies  en  1694  et  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général 


56  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  1696.  Il  laissa  deux  fils  dont  le  plus  jeune,  François,  capitaine  de 
grenadiers,  fut  tué  au  siège  de  Bruxelles  en  1746.  Le  neveu  de  ce 
dernier,  Jean-Henri  de  Caumia,  marié  en  1749  à  Jeanne  de  Momas, 
héritière  des  seigneuries  et  abbayes  laïques  de  Castagnos  et  de 
Souleys,  en  Chalosse,  obtint  par  lettres  patentes  de  février  1756, 
enregistrées  le  8  mars  suivant  au  Parlement  et  en  la  Chambre  des 
comptes  de  Navarre,  la  réunion  en  un  seul  domaine  de  ses  seigneu- 
ries de  Baillenx,  de  Saint-Andreu  et  d'Andrein  et  leur  érection  en 
comté  sous  le  nom  de  Caumia.  Son  fils,  Jean-François,  comte  deCau- 
mia-Baillenx,  seigneur  haut,  moyen  et  bas  justicier  de  Castagnos,  de 
Souleys  et  du  quartier  du  Cap-de-Buch,  prit  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Dax.  Il  avait  faitcette  même  année  des 
preuves  de  noblesse  pour  obtenir  l'admission  à  l'Ecole  militaire  de 
son  fils  unique,  Pierre.  Celui-ci  épousa  danslasuite,  le  18  juillet  1812, 
MUe  de  la  Lande  d'Olce  ;  il  a  été  l'aïeul  des  représentants  actuels. 

La  famille  de  Caumia  de  Baillenx  a  fourni  de  nombreux  officiers, 
dont  plusieurs  ont  été  tués  à  l'ennemi,  des  chevaliers  de  Saint-Louis, 
un  vicaire  général  de  l'évêque  de  Dax  au  xvme  siècle. 

Elle  réside  encore  de  nos  jours  dans  les  environs  de  Salies. 

Principales  alliances  :  de  Baillenx  1630,  de  Seney  1662,  de  Gassion 
d'Abére  1710,  de  Momas  1749,  de  Marrenx  de  Sus,  de  Lafargue- 
Cassaber  1775,  de  la  Lande  d'Olce  1812,  duMoulin  de  Labarthéle  1835, 
de  Chanceaulme  deClarens  1843,  de  Salinis  1873,  Dougnacde  Saint- 
Martin,  de  Marbotin  de  Sauviac  1887,  etc. 

CAUMON  (aliàs  Caumont,  ou  Camont,)  de  TALENCE,  de  DADE,  de 
BLACHON  (de).  Voyez  :  Camont  de  Talence,  de  Dade  et  de  Blachon 
(de). 

CAUMON  (de  Combettes  de).  —  Voyez  :  Combettes  de  Caumon,  du  Luc 
et  de  la  Bourélie  (de).     / 

CAUMONT  (de  la  Borde-).  Voyez  :  Borde-Caumont  (de  la). 

CAUMONT  (le  Coulteux  de).  Voyez  :  Le  Coulteux  de  Caumont,  de  Can- 
teleu,  du  Molay,  etc. 

CAUMONT  de  MARIVAULT  (Busquet  de).  Voyez  :  Busquet  de  Caumont 

DE  MARIVAULT. 

CAUMONT-la-FORCE  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois  léopards  d'or,  l'un  sur 
l'autre,  lampassés,  armés  et  couronnés  de  gueules.  —  Couronne  et 
manteau  de  Duc.  —  Devise  :  Fortior  coronatur.  —  Cri  de  guerre  : 
Ferme  !  la  Force  !  (alias  Ferme  !  Caumont  !). 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  57 

La  maison  de  Caumont  a  occupé  un  rang  particulièrement  brillant 
dans  la  noblesse  française.  Elle  s'est  partagée  en  trois  grandes 
branches,  celle  des  ducs  de  la  Force,  éteinte  en  1764,  celle  des 
seigneurs  de  Beauvilla,  aujourd'hui  seule  existante,  qui  releva  le 
titre  de  duc  de  la  Force  après  l'extinction  de  la  branche  précédente, 
et  enfin  celle  des  ducs  de  Lauzun,  éteinte  en  1723.  On  a  cru  devoir, 
pour  plus  de  clarté,  consacrer  des  notices  différentes  à  chacune  de 
ces  trois  branches  qui  ont  longtemps  porté  des  armoiries  différentes, 
dont  la  communauté  d'origine  a  été  vivement  contestée  et  que  beau- 
coup d'historiens  ont  considérées  comme  trois  familles  distinctes. 

On  connaît  mal  l'origine  de  la  maison  de  Caumont-la-Force.  Quel- 
ques auteurs  ont  voulu  la  faire  descendre  de  celle  des  seigneurs  de  Cal- 
mont  d'Olt,  en  Rouergue,  qui  occupa  un  rang  distingué  au  moyen 
âge.  Cette  famille  de  Calmont  d'Olt,  dont  M.  de  Barrau  a  donné  une 
généalogie  dans  ses  Documents  historiques  et  généalogiques  sur  les 
familles  de  Rouergue,  portait  pour  armes  à' argent  à  un  lion  de 
sable  ;  plusieurs  de  ses  représentants  portèrent  le  prénom  de  Bégon 
que  portèrent  aussi  plusieurs  des  premiers  auteurs  de  la  maison  de 
Caumont-la-Force  ;  elle  s'éteignit  dans  les  mâles  avec  Raymond 
de  Calmont,  évêque  de  Rodez  en  1274,  quifit  son  testament  en  1297. 

La  maison  de  Caumont-la-Force  a  eu  plus  vraisemblablement  pour 
berceau  une  seigneurie  de  Caumont,  située  aux  environs  de  Mar- 
mande,  en  Guienne,  qui  appartenait  à  ses  premiers  auteurs  connus. 
On  trouve  un  Geoffroy,  Sgr  de  Caumont,  qui  vivait  en  1079.  On  a 
inscrit  aux  Salles  des  Croisades  du  musée  de  Versailles,  avec  les 
armes  des  Caumont-la-Force,  le  nom  d'un  Calo  de  Calomonte  qui 
suivit  Godefroi  de  Bouillon  à  la  première  croisade  et  qui  se  signala 
au  siège  de  Nicée.  La  filiation  suivie  remonte  à  un  Bégon,  Sgr  de 
Caumont  et  de  Castelnau,  en  Agenais,  qui  fit  en  1211  une  donation 
à  l'abbaye  de  Grammont.  Ce  gentilhomme  ne  paraît  pas  avoir  été  le 
même  personnage  qu'un  Bégon  qui  était  à  la  môme  époque  seigneur 
de  Calmont  d'Olt,  en  Rouergue.  On  admet  généralement,  mais  sans 
preuves  certaines,  qu'il  était  frère  d'un  Nompar  de  Caumont, 
mentionné  dans  des  actes  de  1211,  1218  et  1242,  dont  la  plupart  des 
généalogistes  font  descendre  la  maison  de  Caumont  de  Lauzun.  Ce 
prénom  de  Nompar,  qui  fut  porté  par  plusieurs  des  premiers 
auteurs  des  deux  familles,  ou  branches,  a  parfois  été  regardé  à  tort 
comme  un  nom  patronymique. 

Brandelis  de  Caumont,  Sgr  de  Berbiguières  et  de  Castelnau, 
qui  représente  le  IXe  degré  de  la  filiation,  épousa  par  contrat  du 
22  janvier  1444  Marguerite,  fille  naturelle  d'Olivier  de  Bretagne, 
comte  de  Penthièvre.  Il  fit  son  testament  le  27  juillet  1461  ;  par  cet 


58  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

acte  il  institua  légataire  universel  son  fils  aîné,  François,  qui  con- 
tinua la  ligne  directe  ;  par  le  même  acte,  il  laissa  à  son  second  fils, 
Charles,  les  terres  et  seigneuries  de  Berbiguières,  Allât,  Saint-Ger- 
main, Carves  et  Claudèches  à  la  condition  que  les  quatre  dernières 
continueraient  d'être  de  la  mouvance  de  la  baronnie  de  Castelnau. 
Ce  Charles  de  Caumont,  second  fils  de  Brandelis  et  de  Margue- 
rite de  Bretagne,  fut  l'auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  Berbi- 
guières  et  de  Montbeton  à  laquelle  sera  consacrée  la  notice  suivante. 
C'est,  en  effet,  de  cette  branche,  qui  fut  maintenue  dans  sa  noblesse 
en  1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc,  et 
que  Ton  crut  longtemps  s'être  éteinte  peu  de  temps  après,  que  se 
détacha  le  rameau  des  seigneurs  de  Beauvilla  auquel  appartient  le 
duc  actuel  de  la  Force. 

François  de  Caumont,  fils  aîné  de  Brandelis,  fut  père  de  Charles 
de  Caumont,  Sgr  dudit  lieu,  de  Castelnau,  deTonneins,  etc.,  décédé 
en  1527,  qui  épousa  Jeanne  de  Pérusse  des  Cars,  et  grand-père  de 
François  de  Caumont,  Sgr  de  Castelnau,  qui  embrassa  le  protestan- 
tisme et  qui  périt  à  Paris  en  1572  dans  la  nuit  de  la  Saint-Barthélémy. 
Ce  dernier  avait  épousé,  le  15  mai  1554,  Philippe  de  Beaupoil,  veuve 
de  François  de  Vivonne  et  héritière  de  la  terre  considérable  de  la 
Force,  près  de  Bergerac,  en  Périgord,  sous  le  nom  de  laquelle  ses 
descendants   furent  à  peu  près  exclusivement  connus  et  qui  est 
encore  aujourd'hui  la  propriété  du  duc  de  la  Force.  Son  fils,  Jacques- 
Xompar  de  Caumont,  Sgr  de  la  Force,  fut  un  des  plus  célèbres 
hommes  de  guerre  de  son  temps,  obtint  le  27  mai  1622  le  bâton  de 
maréchal  de  France,  s'empara  de  Pignerol  et  vainquit  les  Espagnols 
à  Carignan  en  1630,  remporta  en  1634  de  nouveaux  succès  en  Alle- 
magne, sempara  de  Spire  en  1635,   obtint  en  1637  l'érection  en 
duché-pairie  de  sa  seigneurie  de  la  Force  et  mourut  à  Bergerac  le 
10  mai  1652  àtré  de  97  ans.  11  se  trouvait  dans   le  carrosse  du  roi 
Henri   IV  quand   celui-ci    fut    assassiné    par    Bavaillac,   en   1610. 
Le  maréchal  de  la  Force  avait  épousé  en  1577  Charlotte  de  Gontaut, 
fille  du  maréchal  de  Biron,  dont  il  laissa  une  nombreuse  postérité. 
Son  fils  aîné,  Arnaud-Nompar  de   Caumont,  deuxième  duc    de  la 
Force,  pair  de  France,  grand-maître  de  la  garde-robe  duBoi,  démis- 
sionnaire de  cette  charge  en  1637,   maréchal  de  France  en  1652, 
décédé  au  château  de  la  Force  en  1675,  eut  une  fille  qui  épousa  en 
1653  l'illustre  maréchal  de  Turenne.  Henri-Nompar  de  Caumont,  né 
en  1582,  second  fils  du  premier  maréchal  de  la  Force,  longtemps 
connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Castelnau,  maréchal  de  camp, 
décédé  en  1678,  recueillit  après  la  mort  de  son  frère  le  titre  de  duc 
de  la  Force  et  la  dignité  de  pair  de  France  et  continua  la  lignée.  Il 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  39 

avait  eu  plusieurs  fils  dont  l'aîné,  Jacques,  fut  tué  à  l'ennemi  en  1634 
et  dont  le  plus  jeune,  Armand,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de 
Montpouillan,  passé  à  l'étranger  lors  de  la  révocation  de  l'Edit  de 
Nantes,  décédé  sans  postérité  à  la  Haye  en  1701,  fut  lieutenant-géné- 
ral des  armées  des  États  de  Hollande  et  gentilhomme  de  la  chambre 
du  roi  d'Angleterre.  Jacques-Nompar  de  Caumont,  fils  de  Jacques, 
devint  duc  de  la  Force  et  pair  de  France  à  la  mort  de  son  grand-père, 
en  1678,  abjura  le  protestantisme  peu  de  temps  après  et  mourut 
en  1699.  Il  laissa  lui-même  plusieurs  fils  dont  l'aîné,  Henri-Jacques, 
né  en  1675,  d'abord  connu  sous  le  titre  de  duc  de  Caumont,  plus  tard 
duc  de  la  Force  et  pair  de  France,  décédé  sans  postérité  en  1726, 
fut  admis  à  l'Académie  française  en  1715.  Cette  branche  de  la 
maison  de  Caumont  s'éteignit  avec  le  frère  puîné  du  précédent, 
Armand -Nompar  de  Caumont,  duc  de  la  Force  et  pair  de  France, 
qui  mourut  en  1755  survivant  à  ses  deux  fils  et  laisant  une  fille 
unique  mariée  en  1739  à  Anne-Hilarion  de  Galard  de  Brassac,  comte 
de  Béarn. 

Le  duc  de  la  Force,  qui,  depuis  la  mort  de  ses  fils,  croyait  être  le 
dernier  représentant  mâle  de  sa  maison  et  qui  se  désolait  de  voir 
s'éteindre  le  nom  illustré  par  ses  ancêtres,  ne  fut  pas  peu  surpris, 
un  jour  qu'il  traversait  à  Versailles  une  salle  où  se  tenaient  les  gardes 
du  corps,  d'entendre  ceux-ci  interpeller  un  de  leurs  camarades  en 
l'appelant  Caumont.  Il  fut  encore  plus  surpris  quand,  ayant  fait 
mander  le  jeune  homme  ainsi  interpellé,  il  apprit  de  lui  qu'il  était 
fils  du  seigneur  de  Beauvilla  et  que  d'après  la  tradition,  sa  famille, 
alors  ruinée,  avait  eu  dans  le  passé  une  origine  commune  avec  celle 
des  Caumont-la-Force.  Il  fit  venir  les  papiers  des  Caumont  de  Beau- 
villa  et,  après  les  avoir  fait  examiner  par  des  généalogistes,  reconnut 
le  jeune  garde  du  corps  comme  son  parent  et  lui  légua  une  partie  de 
ses  biens.  On  sait  que  Bertrand  de  Caumont  de  Beauvilla  épousa  peu  de 
temps  après,  en  1757,  Mlle  de  Galard-Brassac,  petite-fille  de  son  bien- 
faiteur et  héritière  de  la  terre  de  la  Force,  fut  dès  lors  connu  sous 
le  titre  de  marquis  de  la  Force  et  fut  l'aïeul  du  duc  actuel  de  la 
Force.  Il  sera  consacré  à  sa  branche  une  notice  spéciale. 

Principales  alliances  de  la  branche  éteinte  en  1755  :  de  Castel- 
nau  1368,  de  Cardaillac  1477,  1540,  de  Durfort,  de  Bretagne-Pen- 
thièvre  1444,  d'Escodéca  de  Boisse,  de  Pérusse,  des  Cars,  de  Gon- 
taut-Biron,  de  Lustrac,  d'Orléans-Longueville  1595,  de  Bcaupoil  de 
la  Force  1554,  de  Mornay,  de  Clermont-Gallerande,  de  Hochefort  de 
Théobon  1674,  de  Béthune  d'Orval  1620,  de  Belsunce  1667,  de  la 
Tour  deTurenne!653,  de  Caumont  deLauzun,  de  Montaut-Navailles, 
de  Saint-Georges  de  Vérac,  de  Saint-Simon-Courtomcr  1661,  1682, 


60  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Béringhen  1673,  de  Beauvoir  du  Roure  1688,  de  Noailles  1730, 
Amelotde  Chaillou  1742,  de  Galard-Brassac  de  Béarn  1739,  etc. 

CAUMONT  de  BEAUVILLA,  aujourd'hui  de  la  FORCE,  (de).  Mêmes 
armes  que  la  famille  précédente.  —  Au  xvne  siècle  la  famille  portait 
les  armes  suivantes  que  deux  de  ses  représentants,  Paul  de  Caumont, 
baron  de  Montbeton,  et  Jean-François  de  Caumont  de  Beauvilla, 
firent  enregistrer  à  l'Armoriai  général  de  1696  :  à'azurà  une  barre 
d'or  accompagnée  de  deux  cloches  d'argent  ;  écartelé  de  gueules  à 
une  tour  d'argent  donjonnée  de  trois  pièces  de  même  et  maçonnée  de 
sable  ;  sur  le  tout  d'azur  à  trois  léopards  d'or. 

Cette  seconde  famille  de  Caumont-la-Force  revendique  avec  la 
précédente  une  communauté  d'origine  que  celle-ci  a  acceptée.  Cette 
communauté  d'origine,  qui  a  été  souvent  contestée,  paraît  être 
aujourd'hui  à  peu  près  démontrée.  On  trouvera  sur  les  Caumont 
de  Beauvilla,  aujourd'hui  Caumont-la-Force,  des  renseignements 
nombreux  et  intéressants  dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du 
Cabinet  des  Titres,  particulièrement  dans  les  Dossiei's  bleus  et  dans 
les  manuscrits  de  Chérin.  C'est  donc  vraisemblablement  par  suite 
d'une  erreur  que  le  Père  Anselme,  dont  les  travaux  font  autorité, 
a  déclaré  éteinte  la  branche  des  seigneurs  de  Berbiguières  et  de 
Montbeton  dont  est  sorti  le  rameau  des  seigneurs  do  Beauvilla. 

Charles  de  Caumont,  que  les  Caumont-la-Force  actuels  revendiquent 
comme  auteur,  était  incontestablement  un  fds  puîné  de  Brandelis 
de  Caumont,  Sgr  de  Castelnau  et  de  Berbiguières,  ancêtre  certain 
des  deux  maréchaux  ducs  de  la  Force.  On  a  vu  dans  la  notice  pré- 
cédente que,  par  testament  du  27  juillet  146 1 ,  ce  seigneur  lui  laissa  les 
seigneuries  de  Berbiguières,  Allât,  Saint-Germaiu,  Carves  et  Cla- 
diches  à  la  condition  que  les  quatre  dernières  continueraient  d'être 
de  la  mouvance  de  la  baronnie  de  Castelnau.  Charles  de  Caumont  lit 
son  testament  le  12  février  1508  devant  notaire  à  Belvès,  mentionna 
dans  cet  acte  ses  deux  fils  et  ses  quatre  filles  et  institua  héritier 
universel  son  fils  aîné,  François,  lui  substituant  son  second  fils, 
Jean,  et  à  son  défaut  son  neveu,  Charles,  fils  de  son  frère  aîné 
François,  Sgr  de  Castelnau.  L'aîné  de  ces  deux  fils,  noble  et  puissant 
seigneur  monsieur  François  de  Caumont,  chevalier,  Sgr  de  Berbi- 
guières et  de  Rouffignac,  épousa,  par  contrat  du  19  janvier  1528, 
demoiselle  Jeanne  de  Saint-Étienne,  héritière  de  la  seigneurie  de 
Montbeton,  au  diocèse  deMontauban.  Il  prit,  par  contrat  de  mariage, 
l'engagement  que  celui  de  ses  fils  qui  aurait  en  partage  la  seigneurie 
de  Montbeton  écartèlerait  ses  armes  de  celles  de  la  famille  de  sa 
mère.  Il  fit  à  son  tour  son  testament  au  château  de  Berbiguières 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  61 

le  26  janvier  1566  et  mentionna  dans  cet  acte  ses  trois  fils,  Gabriel, 
qui  mourut  sans  postérité,  Ogier,  ou  Ange,  qui  fut  admis  en  1550 
dans  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  et  François  qui  continua  la 
descendance.  Noble  François  de  Caumont  de  Montbeton,  Sgr  de 
BerbiguièresetdesCourtinaulx,  épousaparcontratdu6décembrel571 
(alias  1572)  demoiselle  Marie-Françoise  d'Aymery  des  Masseugies  ; 
étant  devenu  veuf,  il  se  remaria  à  Olympe  Vitel  de  Buys  par  con- 
trat passé  à  Montauban  le  30  juillet  1582.  Il  prend  le  titre  de  baron  de 
Montbeton  dans  son  testament  fait  à  Montauban  le  4  janvier  1596  ; 
dans  cet  acte,  il  dit  avoir  épousé  d'abord  Françoise  d'Aymery,  puis 
Olympe  de  Vitel,  qu'il  a  légitimement  répudiée,  et  cite  les  enfants 
qu'il  a  eu  de  ces  deux  unions.  Sa  veuve,  dame  Olympe  du  Buis, 
se  remaria  par  acte  du  5  janvier  1606  à  monsieur  maître  François 
Maravauld;  elle  fit,  par  acte  passé  le  28  avril  1607  devant  notaire 
à  Castres,  une  donation  de  4.000  livres  à  son  fils,  noble  Hercule  de 
Caumont  de  Beauvilla,  à  condition  qu'il  ne  pourrait  se  marier  sans  son 
consentement.  Deux  des  fils  de  François  de  Caumont,  baron  de 
Montbeton,  Jean,  baron  de  Montbeton,  né  du  premier  lit,  et  Her- 
cule, sieur  de  Beauvilla,  né  du  second  lit,  furent  les  auteurs  de  deux 
rameaux. 

La  communauté  d'origine  du  premier  rameau,  dit  des  barons  de 
Montbeton,  avec  la  souche  des  premiers  ducs  de  la  Force,  éteinte 
en  1755,  n'a  jamais  été  contestée.  L'auteur  de  ce  rameau,  Jean, 
baron  de  Montbeton,  épousa  le  10  mars  1612  Marie  d'Alis,  fille 
d'un  receveur  des  tailles  du  pays  de  Quercy  au  bureau  de  Mon- 
tauban. Il  fut  père  de  David  de  Caumont,  Sgr  baron  de  Montbeton, 
au  diocèse  du  Bas-Montauban,  marié  à  demoiselle  Martin,  qui  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  le  5  juin  1669,  sur  preuves  remontant 
à  1528,  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc,  et 
qui  fut  condamné  aux  galères  comme  protestant  par  arrêt  du 
5  février  1687,  etgrand-père  de  Paul  de  Caumont,  baron  de  Montbeton, 
marié  à  demoiselle  Dulong,  qui  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696  et  dont  la  fille  unique,  héritière  du  domaine 
de  Montbeton,  épousa  M.  Dalliès. 

L'auteur  du  second  rameau,  aujourd'hui  seul  existant,  noble  Her- 
cule de  Caumont,  sieur  de  Beauvilla,  ne  figure  avec  la  qualification 
d'écuyer  dans  aucun  des  actes  mentionnés  par  Chérin.  Il  échangea, 
par  acte  passé  le  5  décembre  1608  devant  Noailhac,  notaire  à  Mont- 
beton, une  promesse  de  mariage  avec  Claude  Dupuy  d'Orfille  qu'il 
épousa  par  contrat  passé  le  10  mars  1609  devant  notaire  à  Mon- 
tauban. Une  sentence  du  sénéchal  de  Toulouse,  rendue  le  30  no- 
vembre 1618,  sentence  dont  ses   descendants  ne   purent  produire 


62  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

qu'une  expédition  informe,  apprend  qu'il  plaidait  devant  ledit  séné- 
chal contre  Jean  de  Caumont,  Sgr  et  baron  de  Montbeton,  son  frère 
consanguin.  Il  était  capitaine  forestier  en  la  forêt  de  Saint-Porquier, 
au  diocèse  de  Montauban,  quand  il  fit.  le  28  août  1649,  un  testament 
par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé  dans  le  tombeau  de  ses  parents 
en  l'église  de  Montbeton.  Ses  descendants  ne  purent  produire  qu'une 
expédition  en  papier  de  ce  testament  délivrée  en  1756  par  Jean 
Griffoul,  notaire  à  Saint-Porquier,  détenteur  de  l'original.  Il  laissa 
trois  fils,  nobles  François,  Jean,  et  Jean-François  de  Caumont,  sieurs 
de  Beauvilla,  au  diocèse  de  Montauban,  qui  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  5  juin  1669,  avec  leur  cousin  David,  baron  de  Mont- 
beton, par  jugement  rendu  àMontpellier  de  M.  de  Bezons,  intendant 
du  Languedoc.  Chérin  observe  dans  une  note  conservée  dans  ses 
manuscrits  que  ce  jugement  établit  bien  faiblement  la  filiation  et  ne 
mentionne  aucun  acte  entre  les  années  1538  et  1571.  On  n'est,  du 
reste,  pas  peu  surpris  de  trouver  que  le  second  des  trois  frères  main- 
tenus en  1669,  Jean  de  Caumont,  sieur  de  la  Gaspare  et  de  Beau- 
villa,  décédé  dans  la  suite  sans  laisser  de  postérité,  fut  condamné  le 
1er  mars  1670,  par  jugement  du  même  M.  de  Bezons,  à  payer  comme 
usurpateur  de  noblesse  une  amende  de  300  livres  avec  défense  de  se 
qualifier  écuyer  à  peine  de  2.000  livres  d'amende.  Jean-François  de 
de  Caumont  de  Beauvilla,  le  plus  jeune  fils  d'Hercule,  fit  enregistrer 
son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696;  il  mourut  également  sans 
postérité.  Son  frère  aîné,  noble  François  de  Caumont,  sieur  de  Beau- 
villa, était  capitaine  forestier  de  la  forêt  royale  de  Saint-Porquier 
quand  il  épousa  par  contrat  du  11  février  1653  Jeanne,  fille  de  maître 
Jacques  Langlade,  procureur  en  Parlement;  il  fit  son  testament  à 
Saint-Porquier  le  9  septembre  1671.  Son  fils,  noble  Bernard  de  Cau- 
mont, sieur  de  Beauvilla,  demeurant  à  Saint-Porquier,  épousa,  par 
contrat  passé  le  3  novembre  1688  à  Verdun-sur-Garonne,  Marie  de 
Brueys  de  Saint-André,  issue  d'une  famille  noble  qui  s'est  perpétuée 
jusqu'à  nos  jours  ;  il  fit  son  testament  le  8  mai  1737.  Il  laissa  deux- 
filles  qui  épousèrent,  l'une  le  sieur  Pendariès,  habitant  de  Sérignac, 
l'autre  le  sieur  Malaret,  médecin  à  Verdun.  Il  eut  aussi  un  fils,  Jean- 
François  de  Caumont,  sieur  de  Beauvilla,  habitant  de  Saint  Porquier, 
qui  épousa,  par  contrat  passé  dans  cette  ville  le  19  avril  1720,  demoi- 
selle Jeanne  de  Maury,  fille  de  feu  Antoine  Maury,  et  qui  continua 
la  descendance. 

On  a  vu,  dans  la  notice  précédente,  comment  Bertrand  de  Cau- 
mont de  Beauvilla,  né  à  Saint-Porquier  le  1er  août  1724,  fils  de  Jean- 
François  et  de  Jeanne  de  Maury,  vint  à  Versailles  pour  servir  dans 
les  gardes  du  corps  du  Boi  et  se  fit  reconnaître  comme  parent  par  le 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  63 

vieux  duc  de  la  Force.  Dès  lors,  une  ère  toute  nouvelle  s'ouvrit  pour 
la  famille  de  CaumontdeBeauvilla.  Bertrand  de  Caumontprit  le  titre 
de  comte  de  Mussidan,  puis  celui  de  marquis  de  Caumont  et  s'appa- 
renta aux  plus  grandes  familles  du  royaume  par  le  mariage  qu'il 
contracta  le  5  juin  1757  avec  Adélaïde  de  Galard  de  Brassac,  petite- 
fille  et  héritière  du  duc  de  la  Force.  Cette  dame,  qui  fut  dans  la  suite 
gouvernante  des  enfants  du  comte  d'Artois,  lui  apporta,  entre  autres 
biens  considérables,  l'ancien  duché  de  la  Force,  en  Périgord.  Il  prit 
alors  le  titre  de  marquis  de  la  Force,  sous  lequel  il  fut  admis  aux 
honneurs  de  la  Cour  en  1767,  fut  nommé  gentilhomme  de  la  chambre 
du  jeune  comte  de  Provence  et  mourut  en  1773.  Il  laissait  deux  fils  et 
cinq  filles.  L'aînée  de  celles-ci,  Anne,  fut  la  célèbre  comtesse  de 
Balbi,  décédée  en  1842,  qui  fut,  pendant  l'émigration,  la  favorite  du 
roi  Louis  XVIII.  La  quatrième,  Louise-Joséphine,  mariée  en  1784  au 
comte  de  Mesnard,  fusillé  en  1797,  eut  en  1802  du  prince  régent 
d'Angleterre,  plus  tard  Georges  IV,  un  fils  naturel  qui  fut  connu  sous 
le  titre  de  comte  de  Caumont  de  Castelnau  et  qui  fut  l'auteur  de  la 
famille  de  Caumont  de  Castelnau,  rapportée  à  la  suite. 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozie?'  les  preuves  de  noblesse 
que  Louis-Joseph-Nompar  de  Caumont-la-Force,  né  à  Paris  en  1768, 
fils  aîné  de  Bertrand,  fit  en  1786  pour  être  promu  au  grade  de  sous- 
lieutenant.  Ce  jeune  homme  avait  épousé  deux  ans  auparavant,  en 
1784,  Pauline  d'Ossun,  héritière  d'une  grandesse  d'Espagne  de  pre- 
mière classe.  Il  reçut  en  1787  le  titre  de  duc  à  brevet  de  la  Force, 
fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  29  juillet  1808, 
reçut  en  1809  une  donation  de  2.000  livres  de  rente  sur  le  Trasimène, 
fut  élu  en  1811  député  du  Lot-et-Garonne,  fut  appelé  par  Louis  XVIII, 
en  1814,  à  la  Chambre  des  pairs  et  obtint  enfin  de  ce  prince  le  titre 
héréditaire  de  duc  par  ordonnance  du  31  août  1817.  Le  duc  de  la 
Force  mourut  en  1838  sans  laisser  de  postérité. 

François-Nompar  de  Caumont-la-Force,  né  à  Paris  en  1772,  second 
fils  de  Bertrand,  marié  en  1788  à  Mlle  de  Lamoignon,  décédé  en  1854, 
fut  connu  après  la  mort  de  son  frère  sous  le  titre  de  duc  de  la  Force 
sous  lequel  il  fut  appelé  en  1839  à  la  Chambre  des  pairs  par  Louis- 
Philippe  et  sous  lequel  son  fils,  Auguste-Nompar  de  Caumont,  né  à 
Paris  en  1803,  décédé  en  1882,  fut  appelé  au  Sénat  par  Napoléon  III 
en  1852.  Ce  dernier  avait  épousé  MllB  de  Vischer  de  Celles,  morte 
assassinée  en  1856,  qui  était  l'arrière-petite-fille  de  la  célèbre  Mme  de 
Genlis.  Il  fut  père  de  Bertrand,  duc  de  la  Force,  qui  épousa  en  1876 
Mlle  de  Maillé,  et  grand-père  d'Auguste,  aujourd'hui  duc  de  la  Force, 
qui  vient  de  faire  paraître  une  étude  très  remarquée  sur  son  aïeul 
maternel,  l'archi-chancclier  Lebrun,  duc  de  Plaisance. 


64  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Principales  alliances  :  de  Brueys  de  Saint-André  1688,  de  Galard- 
Brassac  1757,  de  Balbi  1776,  de  Gironde-Pilles  1779,  de  Lordat  1781, 
de  Mesnard  1784,  de  Moreton  de  Chabrillan  1784,  d'Ossun  1784,  de 
Lamoignon  1788,  de  Guilhem  de  Clermont-Lodève  1823,  Le  Lièvre 
de  la  Grange  1827,  Galitzin,  Terzi,  de  Yischer  de  Celles,  de  Baige- 
court-Gournay  1855,  de  Maillé  de  la  Tour-Landry  1876,  de  Luppé  1902, 
de  Noailles  1908,  deNays,  etc. 

CAUMONT  de  LAUZUN  (de).  Armes  :  tiercé  en  bande  d'or,  de  gueules 
et  d'azur.  —  Les  derniers  représentants  de  la  famille  substituèrent 
parfois  à  ces  armes  celles  des  Caumont-la-Force.  —  Couronne 
ducale. 

La  maison  de  Caumoxt  de  Lauzun,  complètement  éteinte  en  1723, 
ne  figure  dans  ce  recueil  que  parce  que  la  plupart  des  généalogistes 
lui  ont  attribué  une  origine  commune  avec  la  maison  de  Caumont-la- 
Force,  qui  précède.  L'une  des  présomptions  les  plus  sérieuses  en 
faveur  de  la  communauté  d'origine  des  deux  familles  peut  se  tirer 
de  la  fréquence  dans  l'une  et  dans  l'autre  du  prénom  de  Nompar.  Le 
premier  auteur  connu  de  celle-ci,  Nompar  de  Caumont,  est  mentionné 
dans  des  chartes  de  1212. 1218  et  1242;  on  admet  généralement,  mais 
sans  preuves  certaines,  qu'il  était  frère  d'un  Bégon,  Sgr  de  Caumont 
et  de  Castelnau,  vivant  à  la  même  époque,  qui  fut  l'auteur  de  la  mai- 
son de  Caumont-la-Force.  Les  descendants  de  Nompar  de  Caumont 
ne  tardèrent  pas  à  devenir  seigneurs  de  la  petite  ville  deLauzun,  en 
Agenais,  aujourd'hui  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Mar- 
mande,  et  en  obtinrent  l'érection  en  comté  par  lettres  de  1570. 
Gabriel-Nompar  de  Caumont,  comte  de  Lauzun,  épousa  en  juin  1630 
Charlotte  de  Caumont-la-Force.  Leur  fils,  Antoine-Nompar  de  Cau- 
mont, comte  de  Lauzun,  marquis  de  Puyguilhem,  né  en  1633,  fut 
un  des  personnages  les  plus  en  vue  de  la  cour  de  Louis  XIV  qui  lui 
accorda  sa  faveur,  le  nomma  successivement  gouverneur  du  Berry, 
maréchal  de  camp  et  colonel  général  des  dragons.  En  1669,  Lauzun 
fut  un  instant  disgracié  et  conduit  à  la  Bastille  à  la  suite  d'une  scène 
célèbre  au  cours  de  laquelle  le  Boi,  indigné  de  son  audace,  jeta  sa 
canne  par  la  fenêtre  pour  ne  point  en  frapper  un  gentilhomme.  Bentré 
en  faveur  au  bout  de  peu  de  temps  et  nommé  capitaine  des  gardes  et 
lieutenant-général  des  armées  du  Boi,  Lauzun  ne  craignit  pas  d'aspirer 
à  lamain  de  Mademoiselle,  fille  de  Gaston,  duc  d'Orléans,  et  petite-fille 
d'Henri  IV;  Louis  XIV  s'opposa  à  cette  union  que  les  contemporains 
crurent  généralement  avoir  été  célébrée  secrètement.  Disgracié  de 
nouveau  à  la  demande  de  Mme  de  Maintenon,  Lauzun  fut  enfermé 
pendant  cinq  ans  à  Pignerol,  puis  passa  en  Angleterre  où  il  fut 


DICTIONNAIRE     DRS     FAMILLES     FRANÇAISES  G5 

nommé  chevalier  de  la  Jarretière.  Il  put  rentrer  en  France  au  bout  de 
quelque  temps,  fut  créé  duc  de  Lauzun  en  1692,  épousa  en  1695 
M"e  de  Durfort,  Bile  du  maréchal  duc  de  Lorge,  et  mourut  sans  pos- 
térité en  1723,  dernier  représentant  mâle  de  sa  famille.  Lauzun  avait 
eu  plusieurs  sœurs  dont  l'aînée  épousa  en  1663  Armand  de  Bautru, 
comte  de  Notent.  Après  sa  mort,  la  terre  de  Lauzun  passa  à  sa 
nièce,  Marie-Antonine  de  Bautru  de  Nogent,  mariée  en  1686  au  maré- 
chal duc  de  Biron  et  dôcédée  en  1742.  L'arrière-petit-fils  de  celle-ci, 
Armand-Louis  de  Gontaut,  né  en  1747,  porta  le  titre  de  duc  de  Lau- 
zun jusqu'en  1788,  époque  à  laquelle  il  recueillit  de  son  oncle  le  titre 
de  duc  de  Biron  ;  il  fut  une  des  personnalités  les  plus  brillantes  de  la 
cour  de  Louis  XVI  et  mourut  sur  l'échafaud  en  1793. 

La  maison  de  Caumont  de  Lauzun  avait  fourni,  en  dehors  du 
célèbre  duc  de  Lauzun,  deux  chevaliers  des  Ordres  du  Boi. 

Principales  alliances  :  d'Estissac,  de  Clermont-Lodève,  de  Gra- 
mont,  de  Foix,  de  Caumont-la-Force  1639,  de  Bautru  de  Nogent 
1663,  de  Belsunce-Castelmoron  1668,  de  Durfort  de  Lorge  1695,  de 
Fumel  1578,  etc. 

CAUMONT  de  CASTELNAU  (de). 

On  a  vu  plus  haut,  dans  la  notice  consacrée  à  la  maison  de  Cau- 
mont de  Beauvilla,  aujourd'hui  de  la  Force,  que  Louise-Joséphine  de 
Caumont-la-Force,  veuve  en  1797  du  comte  de  Mesnard,  avait  eu  du 
Prince  régent  d'Angleterre  un  fds  naturel,  François-Louis-Nompar  de 
Caumont-la-Force,  né  à  Londres  le  24  décembre  1802.  Ce  fds  fut 
connu  sous  le  titre  de  comte  de  Castelnau,  fut  consul  général  de 
France  à  Melbourne  et  à  Sydney  et  épousa  Anne-Ernestine  de  Choi- 
seul-Beaupré.  Il  en  eut  un  fils  unique,  Ludovic  de  Caumont,  comte 
de  Castelnau,  qui  demeura  célibataire  et  qui  mourut  à  Paris  en 
novembre  1888  à  l'âge  de  53  ans. 

CAUMONT-DADE  (de).  Voyez  :  Camont  (aliàs  Caumont,  ou  Caumon,)  de 
Talenge,  de  Dade,  de  Blaghon  (de). 

CAUMONT  (de),  en  Normandie.  Armes  :  à'azur  à  une  montagne  d'ar- 
gent, soutenue  de  sable. 

La  famille  qui  donne  lieu  à  cette  notice  appartenait  au  xviir5  siècle 
à  la  haute  bourgeoisie  de  Bayeux,  en  Normandie.  Jacques-François 
Caumont,  marié  à  Antoinette-Catherine  Lefèvre,  était  sous  Louis  XVI 
conseiller  au  bailliage  de  Bayeux.  Son  fds,  François  Caumont,  né  à 
Bayeux  en  1767,  conseiller  municipal  de  cette  ville,  marié  en  1801  à 
Mlle  Hue   de  Mathan,  fut  anobli  le  16  décembre  1815  par  lettres 


66  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

patentes  du  roi  Louis  XVIII.  Il  laissa  une  fille,  Mme  de  Bellefonds, 
décédée  à  Caen  en  1873,  et  un  fils,  Arcisse  de  Caumont,  né  à  Bayeux 
en  1802,  célèbre  archéologue,  qui  est  décédé  en  1873  sans  avoir  eu 
de  postérité  de  son  mariage  avec  MUe  Rioult  de  Villaunay,  décédée 
à  Caen  en  1887. 

Principales  alliances  :  Hue  de  Mathan  1801,  Gigault  de  Bellefonds 
1831,  Rioult  de  Villaunay. 

Le  nom  de  Caumont  a  été  porté  en  Normandie  par  plusieurs 
familles  nobles. 

L'une  de  ces  familles,  fixée  en  Basse-Normandie,  portait  pour 
armes  :  écartelé  aux\  et  4  d'argent  à  trois  merlettes  de  sable;  aux  2 
et  3  d'argent  à  une  quinte  feuille  de  gueules.  Ses  représentants,  Phi- 
lippe et  Charles  de  Caumont,  frères,  sieurs  de  la  Peiguilie  et  de  la 
Chatonnière,  demeurant  à  Gourfaleur-la-Place,  en  l'élection  de  Cou- 
tances,  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  lors  de  la  recherche  de 
1666  par  jugement  de  Chamillart,  intendant  de  Caen,  sur  preuves  de 
quatre  degrés,  sans  anoblissement  antérieur  connu,  remontant  à 
leur  bisaïeul  Jean.  Le  chef  d'une  autre  branche,  Jacques  de  Caumont, 
sieur  du  Tremblay,  avocat  au  Parlement,  demeurant  à  Saint-Contest, 
dans  la  banlieue  de  Caen,  fut  à  la  même  époque  maintenu  dans  sa 
noblesse  par  jugement  du  même  magistrat  sur  preuves  remontant 
à  son  trisaïeul,  Gilles  de  Caumont,  dont  le  fils  Jacques  épousa  en 
Uioo  Claude  le  Sueur.  Cette  famille  paraît  s'être  éteinte  antérieure- 
ment à  la  Révolution  et  son  nom  ne  figure  pas  aux  assemblées  que 
tint  en  1789  la  noblesse  de  Normandie. 

Il  a  existé,  sur  les  confins  de  la  Normandie  et  de  la  Picardie,  une 
autre  famille  de  Caumont  qui  portait  pour  armes  :  &  argent  à  trois 
fasces  de  gueules  surmontées  de  trois  tourteaux  du  même.  Cette 
famille  était  originaire  du  Vimeu  où  elle  était  connue  dès  le  xme  siècle. 
Elle  avait  eu  pour  berceau  une  seigneurie  de  son  nom,  située  entre 
Huchenneville  et  Mareuil.  Un  de  ses  représentants,  Adrien  de  Caumont, 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  8  août  1666  par  jugement  de  M.  de 
Bernage,  intendant  d'Amiens.  Un  autre,  cousin  germain  du  précé- 
dent, Antoine,  Sgr  de  Gauville,  demeurant  dans  l'élection  de  Neuf- 
chàtel,  marié  en  1642  à  Marguerite  d'Acheu,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  22  février  1669  par  jugement  de  M.  de  la  Gallissonnière, 
intendant  de  Rouen.  On  trouvera  dans  le  Cabinet  d' Hozierles  preuves 
de  noblesse  qu'une  petite-fille  de  celui-ci,  Jeanne-Angélique  de  Cau- 
mont du  Bout-du-Bois,  née  à  Paris  en  1689,  fit  en  1700  pour  être 
admise  à  Saint-Cyr.  On  trouvera  dans  le  même  recueil  les  preuves  de 
noblesse  qu'une  autre  de  ses  descendantes,  Sybille  de  Caumont  de 
Renneville,  née  en  1748  à  la  Chapelle-les-Poix,  au  diocèse  d'Amiens, 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  61 

plus  tard  religieuse  Bénédictine,  fit  en  1757  pour  être  admise  à  la 
même  maison.  On  ignore  si  c'est  à  cette  famille  que  l'on  doit  rat- 
tacher des  Messieurs  de  Caumont  qui  furent  convoqués  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Rouen  et  à  Arques  et  un  M.  de 
Caumont,  Sgr  de  Bellouet,  qui  fut  convoqué  cette  môme  année  à 
celles  tenues  à  Gisors.  Cette  famille  de  Caumont  paraît  avoir  eu  pour 
dernier  représentant  mâle  Auguste,  comte  de  Caumont,  né  en  1743, 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi  en  1815,  grand-croix  de 
Saint-Louis,  décédé  en  1839,  qui  ne  laissa  que  deux  filles,  la  comtesse 
d'Auberville  et  la  comtesse  de  Clercy,  cette  dernière  décédée  en 
1873  à  l'âge  de  81  ans.  On  trouve  qu'une  Mme  de  Caumont,  née  de 
Beaunay,  est  décédée  à  Rouen  en  décembre  1875  à  l'âge  de  70  ans. 

Il  a  existé  dans  la  môme  région  une  autre  famille  de  Caumont  qui 
peut  avoir  eu  dans  le  passé  une  origine  commune  avec  la  précédente. 
Cette  famille  portait  pour  armes  :  d'argent  à  trois  fasces  de  gueules 
et  deux  chevrons  et  une  étoile  de  même  aie  milieu.  Son  chef,  Robert 
de  Caumont,  sieur  de  Boisemont,  en  l'élection  de  Rouen,  fut  main- 
tenu dans  sa  noblesse  le  24  janvier  1667  par  jugement  de  M.  de  la 
Gallissonnière,  intendant,  après avoirjustifié  sa  descendance  de  Pierre 
de  Caumont,  de  la  paroisse  de  Froberville,  qui,  lors  de  la  recherche 
de  1523,  produisit  une  quittance  de  la  somme  de  15  livres  à  laquelle 
son  fief  de  Boudeville  fut  taxé  pour  les  francs-fiefs  en  1471  et  qui,  en 
conséquence,  fut  maintenu  dans  la  possession  du  privilège  accordé 
par  la  charte  des  francs-fiefs. 

Une  terre  de  Caumont,  située  à  une  lieue  de  Chauny-sur-Aisne, 
en  Soissonnais,  a  été  le  berceau  d'une  famille  d'ancienne  noblesse  à 
laquelle  elle  donna  son  nom.  Cette  famille  portait  pour  armes  : 
d'azur  à  une  roue  d'or  soutenue  par  deux  lions  de  même.  Elle  alla  se 
fixer  en  Champagne  où  elle  possédait  au  xvir5  siècle  les  seigneuries 
de  Brognon,  d'Aire,  de  Saint-Morel,  de  Mutry,  de  Neufmaisons,  etc. 
Ses  représentants  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  en  mai  1670 
par  jugement  de  M.  de  Caumartin,  intendant,  après  avoir  prouvé 
leur  descendance  d'Huart  de  Caumont,  premier  seigneur  de  Bro- 
gnon, qui  avait  épousé  Jeanne  de  la  Folie  et  dont  les  enfants  parta- 
gèrent la  succession  par  contrat  de  1410.  On  trouve  que  Jacques 
de  Caumont,  Sgr  de  Bury  et  des  Istres,  probablement  issu  de  cette 
famille,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Vitry-le-François. 

Un  Robert  Caumont,  docteur  en  médecine,  médecin  des  cent  suisses 
de  la  garde  du  Roi,  fut  anobli  en  mars  1772  par  lettres  patentes  dont 
on  trouvera  le  texte  dans  le  Nouveau  d'Hozier.  Il  obtint  en  même 
temps  le  règlement  de  ses  armoiries  :  d'argent  à  une  fasce  de  gueules 


68  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

chargée  d'une  montagne  d'or  à  sixcoupeaux  et  accompagnée  de  trois 
soleils  de  gueules  à  huit  rayons. 

Une  famille  de  Caumont,  qui  possédait,  entre  autres  biens,  la  sei- 
gneurie d'Agré,  en  Limagnc,  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le 
26  décembre  1697,  sur  preuves  remontant  à  lo3o,  par  jugement  de 
Samson,  intendant  de  Montauban.  Elle  portait  pour  armes  :  d'or  à 
un  chêne  de  sinople. 

Une  famille  de  Caumont  a  appartenu  à  la  noblesse  d'Anjou.  Elle 
portait  pour  armes  :  d'azur  à  trois  anneaux  d'or.  Ses  représen- 
tants, Raoul  et  Pierre  de  Caumont,  demeurant  à  Martigné-Briand,  en 
l'élection  de  Saumur,  furent  assignés  le  21  décembre  1666  à  faire 
les  preuves  de  leur  noblesse  devant  Voisin  de  la  Noiraye,  intendant 
de  Tours. 

CAUNA  (de  Cabannesde).  Voyez  :  Cabannes  de  Cauna(de). 

CAUNE  de  PUISAYE.  Armes  de  la  famille  de  Puisaye  :  d'azur  à  deux 
lions  léopardés  d'or,  armés  et  lampassés  de  gueules.  —  Couronne 
ducale.  —  Devise  :  Deo,  patribus,  armis. 

M.  Sauvaire-Barthélemy  Caune,  de  Marseille,  marié  à  Mlle  Roberty, 
demanda  le  22  janvier  1877  et  obtint,  par  décret  du  23  novembre  de  la 
même  année,  pour  son  fils  alors  mineur,  Eugène-Henri-Marcel  Caune, 
né  à  Marseille  le  12  avril  1861,  marié  plus  tard,  en  1888,  à  MUe  Bou- 
land,  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  :  de  'Puisaye  qui 
appartenait  à  la  famille  de  son  aïeule  maternelle. 

La  maison  de  Puisaye,  aujourd'hui  éteinte,  était  une  des  plus 
anciennes  de  la  noblesse  du  Perche.  On  en  trouvera  des  généalogies 
dans  le  Dictionnaire  de  la  noblesse  de  la  Chesnaye  des  Bois  et  dans 
le  Nobiliaire  universel  de  Saint- Allais.  Elle  avait  eu  pour  berceau  la 
paroisse  de  la  Ménière  dans  laquelle  elle  possédait  dès  le  xie  siècle 
une  seigneurie  de  Puisaye.  Saint-Allais  en  fait  remonter  la  filiation, 
mais  sans  preuves  à  l'appui,  à  un  Robert,  Sgr  de  la  Ménière  et  de 
Puisaye,  sénéchal  héréditaire  du  Perche  et  frère  d'Adélaïs,  comtesse 
du  Perche,  qui  en  l'an  1003  aurait  fait  construire  le  château  de  Pui- 
saye. Ce  personnage  aurait  été  le  grand-père  d'un  autre  Robert  de 
Puisaye,  mentionné  dans  une  charte  de  1096,  auquel  seulement 
remonte  le  travail  de  la  Chesnaye  des  Bois.  Toutefois  la  filiation  ne 
paraît  être  rigoureusement  établie  que  depuis  le  milieu  du  xive  siècle. 
Denis  de  Puisaye,  Sgr  dudit  lieu,  dont  il  rendit  hommage  le 
4  mars  1491,  avait  épousé  Maxime  de  Launay,  héritière  de  la  sei- 
gneurie de  Beaufossé,  en  Normandie;  il  en  eut  deux  fils  qui  parta- 
gèrent la  succession  de  leurs  parents  par  acte  du  1er  février  1502. 
L'aîné  de  ces  fils,  Jean  de  Puisaye,   chevalier,  Sgr  de  Puisaye,  de 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  69 

Beaufossé,  etc.,  marié  à  Jeanne  d'Avay,  en  eut  deux  tils,  Jean  et 
Philippe,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches.  Les  représentants 
de  ces  deux  branches  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  11  juillet 
1666  par  jugement  de  M.  de  Marie,  intendant  d'Alençon. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Jean  de  Puisaye,  marié  en  1564  à 
Gratienne  Moinct,  produisit  ses  titres  de  noblesse  devant  M.  de  Gour- 
demanche,  commissaire  du  Roi  pour  la  recherche  de  la  noblesse. 
11  fut  le  bisaïeul  de  René  de  Puisaye,  chevalier,  Sgr  de  Puisaye,  la 
Mesnière,  l'Ormoy,  etc.,  qui  fut  nommé  en  1655  chevalier  de  l'Ordre 
du  Roi,  et  le  trisaïeul  d'autre  René  de  Puisaye,  chevalier,  Sgr  de  la 
Ménière,  qui  fut  élevé  parmi  les  pages  de  la  Petite  Écurie  du  roi 
Louis  XIV.  André-Nicolas  de  Puisaye,  fils  de  celui-ci,  décédé  en 
1752,  se  qualifiait  grand-bailli  héréditaire  de  la  province  du  Perche. 
Il  eut  un  fils,  André-Charles  de  Puisaye,  qui,  par  lettres  patentes 
d'août  1758,  obtint  la  réunion  de  ses  terres  et  seigneuries  de  la 
Ménière,  la  Coudrelle,  etc.,  et  leur  érection  en  marquisat  sous  le 
nom  de  Puisaye.  Antoine-René,  marquis  de  Puisaye,  fils  aîné  du 
précédent,  décédé  en  1849,  se  qualifiait  capitaine  de  dragons, 
Sgr  des  Joncherets,  la  Gobenière,  la  Royauté,  Mondion,  etc., 
conseiller  du  Roi  et  de  Monsieur,  grand-bailli  d'épée  de  la  province 
du  Perche,  quand  il  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
du  Perche  tenues  à  Bellesme;  il  fut  dans  la  suite  député  de  l'Orne 
en  1815  et  maréchal  de  camp.  On  considère  d'ordinaire  que  cette 
branche  de  la  famille  de  Puisaye  s'éteignit  avec  sa  fille,  mariée  en 
1818  au  comte  de  Coulonges  ;  il  eut  cependant  un  fils,  Antoine-Achille, 
comte  de  Puisaye,  qui  épousa  en  1810  Aglaé  le  Tcllier  d'Irvilleet  qui 
en  eut  lui-même  un  fils,  Antoine,  né  en  1811,  mort  à  l'école  de  Saint- 
Cyr,  et  deux  filles,  Mmes  Baudoire  et  Forcival. 

Joseph  de  Puisaye,  né  à  Mortagne  en  1755,  second  fils  du  premier 
marquis  de  Puisaye,  fit  en  1 788  ses  preuves  de  noblesse  pour  être 
admis  aux  honneurs  de  la  Cour,  fut  élu  député  de  la  noblesse  du 
Perche  aux  États  généraux  de  1789  et  fut  nommé  maréchal  de  camp 
en  1791.  Il  joua  un  rôle  très  important  dans  les  guerres  de  la  Révo- 
lution, prit  part  à  l'insurrection  fédéraliste  de  Normandie,  puis  à  l'in- 
surrection royaliste  de  Bretagne  et  fut  un  des  instigateurs  de  la 
déplorable  expédition  de  Quiberon.  Accusé  de  trahison  par  les  roya- 
listes après  l'échec  de  cette  expédition,  il  se  fit  naturaliser  anglais  en 
1814  et  mourut  dans  la  misère  à  Londres  en  1827.  Il  avait  épousé 
Louise  de  Menilles  et  en  eut  une  fille  qui  mourut  jeune. 

La  branche  cadette,  dite  des  seigneurs  de  Beaufossé,  comptait 
encore  des  représentants  en  Normandie  au  commencement  du 
xixe    siècle.    A    cette    branche   appartenaient    Anne-Antoinette  de 


70  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Puisaye,  née  en  1756  à  Essai,  au  diocèse  de  Séez,  et  Louise-Jeanne 
de  Puisaye,  née  au  même  lieu  en  1773,  qui  furent  admises  à  Saint- 
Cyr  l'une  en  1767,  l'autre  en  1783.  On  suppose  que  c'est  de  cette 
branche,  assez  obscure  et  sur  laquelle  on  n'a  pu  se  procurer  que  peu 
de  renseignements,  que  descend  en  ligne  féminine  la  famille  Caune 
de  Puisaye. 

Principales  alliances  :  de  Thiboutot,  de  Bonvoust,  de  Bailleul, 
Abot,  deLangan  1697,  de  Brétignières,  d'Avesgo  de  Coulonges  1818, 
leTellier  d'Irville  1810,  le  Sesne  de  Menilles,  etc. 

M.  Pierre  deBrunet  de  la  Benoudière  avait  vainement  demandé  en 
1852  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  de 
Puisaye  de  la  Mesnière  à  laquelle  appartenait  sa  mère. 

CAUNELAYE  (du  Breil  de  la)  Voyez  :  Breil  de  Landal,  de  Bays,  de  la 
Cauxelaye,  de  Pontbrian'd  et  de  Marzax  (du)). 

CAUNES  (de).  Armes  :  de  gueules  à  un  chevron  d'argent  accompagné 
de  trois  roches  de  même,  deux  en  chef  et  une  en  pointe;  au  chef 
cousu  d'azur  chargé  de  trois  canettes  d'argent  posées  enfasce. 

Originaire  des  environs  de  Narbonne,  en  Languedoc,  la  famille 
de  Caunes  appartient  à  l'ancienne  bourgeoisie  de  sa  région.  M.  de 
la  Boque  en  a  donné  une  généalogie  dans  son  Armoriai  de  la 
noblesse  du  Languedoc.  Il  mentionne  un  N...  Caunes,  gentilhomme 
de  Narbonne,  capitaine  de  gens  d'armes,  qui  en  1562  assista  au 
combat  de  Toulouse  avec  Pierre  de  Saint-Lary,  lieutenant  de  la 
compagnie  du  maréchal  de  Thermes. 

Jean  de  Caunes,  à  partir  duquel  seulement  la  filiation  a  pu  être 
établie,  épousa  vers  1660  Claire  de  Bouch.  Il  fut  père  de  François 
Caunes,  conseiller  du  Boi,  maire  perpétuel  de  Ginestas,  qui  épousa 
Marguerite  Gardelle,  grand-père  de  Jean-Jacques  Caunes,  né  en  1706, 
capitaine  d'infanterie,  puis  maire  perpétuel  de  Ginestas,  et  bisaïeul 
de  Jacques-Joseph  de  Caunes,  maire  de  Ginestas,  qui  épousa  à 
Narbonne  en  1776  Marguerite  Laporte.  Les  deux  fils  de  ce  dernier, 
Jacques-Paul  de  Caunes,  élève  de  1  Ecole  polytechnique,  ingénieur 
hydrographe,  inspecteur  des  eaux  de  Paris,  marié  en  1806  à  MUe  Mou- 
ret,  et  Antoine  de  Caunes,  juge  de  paix,  marié  en  1830  à  M110  Gouzot, 
ont  été  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

On  ne  connaît  pas  à  la  famille  de  Caunes  de  principe  d'anoblisse- 
ment et  ses  représentants  ne  portaient  pas  de  qualifications  nobi- 
liaires avant  1789. 

CAUPENNE  (de  Ces-).  Voyez  :  Cès-Caupenne  (de). 

CAUPENNE  dAMOU  et  d'ASPREMONT  (de).   Armes  :  d'azur  à  six 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  71 

plumes  d'autruche  d'argent,  les  pieds  croiséslet^  et  posés  en  chevron 
renversé.  —  Alias  :  écartelé  au  1  de  Caupenne  ;  au  2  d'azur  à  trois 
larmes  d'argent,  2  <?M,  qui  est  d'Amou;  au  3  d'or  à  deux  vaches  pas- 
santes l'une  sur  l'autre  de  gueules,  accolées  et  clarinées  d'argent,  qui 
est  de  Béarn  ;  au  4  de  gueules  à  deux  clefs  d'argent  posées  en  pal,  qui 
est  de  Saint-Pée.  —  Couronne  :  de  Marquis. 

La  maison  de  Caupenne  appartient  à  l'ancienne  noblesse  chevale- 
resque des  Landes.  On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  les 
preuves  de  noblesse  qu'elle  fit  au  xvme  siècle  pour  être  admise  aux 
honneurs  de  la  Cour.  Le  baron  de  Cauna  en  a  aussi  donné  une  généa- 
logie dans  son  Armoriai  des  Landes. 

Le  rapport  envoyé  en  1766  par  Beaujon,  généalogiste  des  Ordres 
du  Boi,  chargé  d'examiner  les  preuves  de  Cour  de  la  maison  de 
Caupenne,  commence  en  ces  termes  :  «  La  maison  de  Caupenne  a 
«  pris  son  nom  d'un  bourg  situé  au  diocèse  d'Acqs.  Son  ancienneté, 
«  ses  alliances  et  les  places  qu'elle  a  occupées  tant  dans  l'armée  que 
«  dans  le  gouvernement  de  l'Aquitaine,  soit  sous  les  rois  d'Angle- 
«  terre,  soit  sous  nos  souverains,  lui  donnent  un  rang  distingué 
«  parmi  les  races  les  plus  considérables  de  la  Gascogne.  Elle  est 
«  connue  depuis  Guillaume  de  Caupenne,  chevalier,  vivant  en  1268, 
«  après  lequel  on  trouve  Hélie,  Sgr  de  Caupenne,  sénéchal  du  Péri- 
«  gord,  Quercy  et  Limousin  pour  le  roi  d'Angleterre,  duc  d'Aqui- 
«  taine,  en  1284  ;  Armand  de  Caupenne,  chevalier,  qui  fut,  ainsi 
«  qu'Hélie  de  Caupenne,  son  parent,  au  nombre  des  seigneurs  de 
«  Guienne  auxquels  Edouard,  roi  d'Angleterre,  écrivit  en  1312  de  se 
«  trouver  en  armes  à  un  corps  d'armée  qu'il  se  proposait  de  lever  et 
«  qui  est  vraisemblablement  le  même  que  le  seigneur  de  Caupenne 
«  auquel  le  roi  Edouard  écrivit  en  1330  au  sujet  d'un  traité  projeté 
<r  avec  le  roi  Philippe  de  Valois  ;  le  seigneur  de  Caupenne,  dont  le 
«  nom  de  baptême  est  ignoré,  qui  fit  prisonnier  de  guerre  Jean  de 
«  Melun,  comte  de  Tancarville,  et  le  remit  au  roi  Edouard  qui  lui  en 
«  payala  rançon  en  1363  ;  etBaymond-Guillaume,  baron  de  Caupenne, 
«  châtelain  de  Mauléon,  qualifié  noble  baron,  vivant  en  1375,  qui 
«  paraît  être  l'auteur  de  la  branche  aînée  de  sa  maison  laquelle  s'est 
«  éteinte  à  la  fin  duxvi*  siècle  dans  la  maison  de  Montluc  après  avoir 
«  formé  des  alliances  avec  celles  de  Carmaing-Foix,  d'Andouins  et  de 
«  Lur  d'Uza.  A  l'égard  de  la  branche  des  marquis  d'Amou,  la  seule  qui 
«  paraît  subsister,  elle  établit  sa  filiation  depuis  Guicharnaud  de  Cau- 
«  penne,  damoiseau,  écuyer  d'Archambaud,  comte  de  Foix,  Sgr  de 
«  Saint-Cricq,  dans  la  prévôté  d'Acqs,  par  la  donation  que  lui  en  fit 
«  Mathieu,  comte  de  Foix,  qui  épousa  avant  1391  la  fille  aînée  et  héri- 
«  tière  de  Bernard  de  Béarn,  qui  lui  apporta  en  dot  la  terre  d'Amou 


72  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

«  que  ses  descendants  possèdent  encore  aujourd'hui.  De  cette 
«  alliance  vint,  entre  autres  enfants,  Archambaud  de  Caupenne, 
«  chevalier,  Sgr  d'Amou  et  de  Saint-Cricq,  marié  avant  l'année  1416 
«  à  Marguerite  de  Domezac,  laquelle  le  rendit  père  de  Jean  de  Cau- 
«  penne,  Sgr  des  mêmes  terres,  lequel  forma  en  1461  une  alliance 
«  qui  prouve  la  considération  dont  sa  maison  jouissait  alors.  Anne 
«  de  Gramont,  sa  femme,  issue  de  la  maison  de  ce  nom,  la  plus  puis- 
ce  santé  de  Navarre ».  Quelques  années  plus  tard,  le  3  mars  1778, 

Chérin,  successeur  de  Beaujon,  s'exprimait  en  ces  termes  dans  une 
lettre  adressée  au  comte  de  Vergennes  :  «  La  maison  de  Caupenne, 
«  en  Gascogne,  réunit  les  principaux  caractères  de  la  noblesse  :  l'an- 
«  cienneté,  les  services  et  les  alliances ». 

Le  travail  de  M.  de  Cauna  fait  remonter  la  filiation  à  Archambault 
de  Caupenne,  écuyer,  Sgr  dudit  lieu,  de  Gaujacq,  de  Brassempoy ,  etc. , 
vivant  en  1385,  qui  fut  chambellan  de  Gaston-Phœbus,  comte  de 
Foix.  Ce  gentilhomme  laissa  dune  alliance  inconnue,  entre  autres 
enfants,  deux  fils,  Raymond-Guillaume,  Sgr  de  Caupenne,  et  Guichar- 
naud,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

Raymond-Guillaume,  auteur  de  la  branche  aînée,  fut  châtelain  de 
Mauléon  et  figure  dans  plusieurs  actes  avec  la  qualification  de  noble 
baron.  Il  épousa  Jeanne  de  Halduc,  fille  du  seigneur  de  Cauna.  Sa 
descendance  se  partagea  en  plusieurs  rameaux  dont  quelques-uns  se 
perpétuèrent  jusque  vers  le  milieu  du  xvne  siècle.  Le  principal  de 
ces  rameaux  s'éteignit  avec  Marguerite  de  Caupenne,  dame  de  Cau- 
penne et  en  partie  de  Cauna,  qui  épousa  en  1563  Pierre-Bertrand  de 
Montluc,  dit  le  capitaine  Peyrot,  fils  du  célèbre  maréchal  de  Montluc. 
Suzanne  de  Montluc,  petite-fille  des  précédents,  épousa  Antoine  de 
Lauzière,  marquis  de  Thémines,  fils  du  maréchal  du  môme  nom,  et 
en  eut  une  fille  unique,  Suzanne,  héritière  de  Caupenne,  qui  épousa 
en  1634  Charles  de  Lévis,  duc  de  Ventadour.  La  terre  de  Caupenne 
fut  acquise  en  1706  par  la  famille  de  Ces  qui  depuis  lors  a  été  connue 
sous  le  nom  de  Cès-Caupenne. 

Guicharnaud  de  Caupenne,  auteur  de  la  seconde  branche,  aujour- 
d'hui seule  existante,  fut  écuyer  d'Archambaud,  comte  de  Foix,  et 
épousa  Anne  de  Béarn,  héritière  de  la  seigneurie  d'Amou,  dans  les 
Landes.  Le  comte  de  Foix,  vicomte  de  Béarn,  acquit  pour  lui  en  1391 
une  maison  dans  la  ville  d'Orthez  lui  donnant  droit  d'entrer  aux  États 
de  Béarn.  Le  même  seigneur  lui  fit  don,  par  acte  du  29  novembre  1391, 
de  l'importante  seigneurie  de  Saint-Cricq,  près  de  Dax.  Noble  et 
puissant  seigneur  Guicharnaud  de  Caupenne,  Sgr  d'Amou,  fit  son 
testament  le  8  octobre  1411  et  demanda  à  être  inhumé  aux  Frères 
prêcheurs  d'Orthez  auprès  de  son  père.  11  fut  le  bisaïeul  de  Jean  de 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  73 

Caupenne,  baron  d'Amou,  Sgr  de  Saint-Cricq,  qui  épousa  en  1490 
Anne  d'Antin  de  Gondrin,  et  le  trisaïeul  de  Jean  de  Caupenne,  Sgr 
d'Amou  et  de  Saint-Cricq-du-Gave,  qui  épousa  en  1535  Françoise  de 
Saint-Pée.  Léonard  de  Caupenne,  Sgr  d'Amou,  descendant  des  pré- 
cédents, fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  sur  preuves  remontant  à 
1411,  d'abord  le  20  juillet  1667  par  jugement  de  Pellot,  intendant  de 
Bordeaux,  puis  le  2  juin  1699  par  jugement  de  le  Pelletier  delà  Hous- 
saye,  intendant  de  Montauban.  Il  était  lieutenant  du  Roi  en  Guienne, 
élection  de  Larmes,  Soûle  et  Labour,  et  fut  connu  le  premier  sous  le 
titre  de  marquis  conservé  depuis  lors  par  le  chef  de  la  maison  de  Cau- 
penne. Il  avait  épousé  en  1660  Marie  de  Gassion,  nièce  du  maréchal 
de  Gassion  ;  il  se  remaria  dans  un  âge  avancé,  en  1703,  à  Rose  de 
Poudenx.  Deux  de  ses  fils,  Jean,  né  du  premier  lit,  et  Henri,  né  du 
second  lit,  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Jean  de  Caupenne,  marquis  d'Amou, 
Sgr  de  Saint-Pée,  baron  de  Pomarès,  épousa  d'abord  en  1692  Olive 
de  la  Tresne,  fille  d'un  président  au  Parlement  de  Bordeaux,  dont  il 
n'eut  pas  d'enfants,  puis  en  1706  Jeanne  de  Bédorède  dont  il  eut  une 
nombreuse  postérité.  Son  fils  aîné,  Jean-Baptiste  de  Caupenne,  mar- 
quis d'Amou,  né  en  1711,  lieutenant  du  Roi  à  Bayonne,  marié  en  1740 
à  Mlle  de  Menou,  décédé  en  1780,  fut  admis  aux  honneurs  de  la  Cour 
le  28  avril  1766.  Ce  rameau  s'est  éteint  dans  les  mâles  avec  un  petit- 
fils  de  celui-ci,  Adrien-Jean-Baptiste,  comte  de  Caupenne,  né  en  1786, 
décédé  en  1867. 

L'auteur  du  second  rameau,  Henri  de  Caupenne  d'Amou,  né  en 
1704,  épousa  en  1736  Madeleine  de  Saint-Martin,  héritière  de  la 
vicomte  d'Echaux,  en  Navarre,  et  en  eut  un  très  grand  nombre 
d'enfants.  On  trouvera  dans  les  Carrés  (ÏHozier  les  preuves  de 
noblesse  qu'un  de  ses  fils,Henri-Siméon  de  Caupenne  d'Amou,  né  en 
1752,  décédé  dans  la  suite  sans  laisser  de  postérité,  fit  en  1767  pour 
être  admis  parmi  les  pages  de  la  Petite  Écurie.  Léonard,  comte  de 
Caupenne  d'Echaux,  frère  de  ce  jeune  homme,  épousa  MUe  dAspre- 
mont  d'Orthe  et  en  eut  deux  fils  qui  joignirent  à  leur  nom  celui  de  la 
famille  de  leur  mère.  Ce  rameau  compte  encore  des  représentants. 
Son  chef  est  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Caupenne  d'As- 
p  remont. 

Pierre  et  Henri  de  Caupenne  furent  admis  dans  l'Ordre  de  Malte 
en  1758. 

Henri-Louis,  marquis  de  Caupenne,  Sgr  haut  justicier  du  mar- 
quisat d'Amou  et  de  la  baronnie  de  Bonet  et  d'Arsague,  en  Clialosse, 
Sgr  du  château  noble  de  Saint-Pée  et  d'Arbonne,  en  Labour,  maréchal 
de  camp,  commandant  à  Bayonne  et  pays  adjacent;  Henri-Nicolas  de 


74  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Caupenne,  Sgr  de  Poman  et  de  Castelsarrasin,  aide  de  camp  du  mar- 
quis de  Caupenne  ;  Jacques-Léonard,  comte  de  Caupenne,  marquis 
de  Mirande,  major  en  second  du  régiment  de  la  Reine-dragons,  che- 
valier de  Saint-Louis  ;  et  Jean-Baptiste-Nicolas  de  Caupenne,  vicomte 
de  Caupenne,  sous-lieutenant  des  gardes  du  corps  du  Roi,  Sgr  haut 
justicier  des  paroisses  de  Castelnau  et  Douzay,  prirent  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Dax.  Jacques-Léonard, 
comte  de  Caupenne,  prit  aussi  part  à  celles  tenues  à  Saintes  à  cause 
de  son  marquisat  de  Mirambeau. 

La  famille  de  Caupenne  a  fourni  des  maréchaux  de  camp,  des 
chevaliers  de  l'Ordre  du  Roi,  des  sénéchaux  des  Lannes,  des  gou- 
verneurs du  pays  de  Labourd,  etc. 

C'est  à  cette  famille  qu'appartenait  Jeanne  de  Caupenne  d'Echaux, 
née  en  1772,  femme  du  maréchal  Harispe. 

Principales  alliances  :  de  Foix-Carmaing,  de  Lur  d'Uza,  de  Mont- 
luc,  d'Andoins,  d'Albret,  de  Marsan,  de  Ségur,  de  Béarn  d'Amou,  de 
Gramont,  d'Antin  de  Gondrin  1490,  de  Bédorède,  de  Bezolles  1569, 
de  Bailenx  de  Poyanne  1590,  de  Castillon  1605,  de  Barry,  de  Borda, 
de  Castelnau,  de  Brocas,  de  Gassion,  de  Luppé,  de  Laas,  de  Latau- 
lade,  de  Poudenx,  de  Saint-Martin  d'Echaux,  d'Uhart,  Harispe,  d'As- 
premont  d'Orthe,  Lecomte  de  la  Tresne  1692,  de  Menou  1740,  d'Al- 
zate  d'Urtubie  de  Garro,  du  Périer  de  Lislefort,  d'Armendaritz 
d'Arberatz,  Martin  du  ïyrac  de  Marcellus  1797,  de  Piis  1797,  le  Bas 
de  Girangy  de  Claye  1800,  de  Pontac  1808,  de  Roquemaurel,  de  Gau- 
ville,  etc. 

CAUROY  (du).  Armes  :  d'or  à  deux  fasces  de  gueules,  frettées  d'argent, 
Vécu  bordé  d'azur. 

Il  a  existé  au  moyen  âge  plusieurs  familles  du  Cauroy,  ou  du 
Caurroy,  qui  portaient  à  peu  de  chose  près  les  mêmes  armoiries  et 
qui  étaient  vraisemblablement  des  branches  détachées  d'une  souche 
commune  à  une  époque  inconnue. 

Une  de  ces  familles,  qui  portait  les  armes  décrites  en  titre  de  cet 
article,  appartenait  à  la  noblesse  du  Beauvaisis.  Un  de  ses  représen- 
tants, Droco,  était  en  1222  seigneur  du  Cauroy. 

Une  autre  famille  du  Cauroy,  qui  portait  pour  armes  :  fascé  d'or  et 
de  gueules  de  huit  pièces,  les  fasces  de  gueules  frettées  d'or,  possé- 
dait une  seigneurie  de  son  nom,  située  près  de  Tours,  en  Vimeu. 
Elle  avait  pour  premier  auteur  connu  un  Guillaume  du  Cauroy,  gen- 
tilhomme du  Vimeu,  mentionné  dans  une  charte  de  1167.  Son  nom 
figure  dans  un  certain  nombre  d'actes  des  xme  et  xive  siècles.  Derre 
du  Cauroy,  chevalier,  assista  en  1421  à  la  bataille  de  Mons,  en  Vimeu. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  7b 

A  une  époque  plus  rapprochée  le  nom  de  du  Cauroy,  ou  Ducauroy, 
a  été  porté,  soit  en  Picardie,  soit  dans  la  partie  de  la  Normandie  qui 
confine  à  cette  province,  par  plusieurs  familles  de  très  haute  et  très 
honorable  bourgeoisie.  Pierre  du  Cauroy  fut  échevin  d'Abbeville  en 
1558.  Jean  et  Antoine  du  Cauroy  exercèrent  les  mêmes  fonctions  l'un 
en  1559,  l'autre  en  1591.  Raoul  du  Cauroy  fut  maieur  de  Péronne  en 
1487  et  1488.  Simon  du  Caurroy,  provincial  des  Célestins  de  Paris, 
décédé  en  1569,  écrivit  plusieurs  ouvrages  de  piété  ;  son  neveu,  Jean 
du  Cauroy,  vicaire  des  Célestins,  écrivit  également  plusieurs  ouvrages 
de  piété. 

Une  famille  du  Cauroy  revendique  une  origine  commune  avec  la 
famille  du  même  nom  qui  appartenait  au  moyen  âge  à  la  noblesse  du 
Beauvaisis  et  en  a  adopté  les  armoiries.  Cette  famille  aurait,  en  tout 
cas,  perdu  depuis  longtemps  sa  noblesse  par  dérogeance  car  aux 
xvne  et  xvme  siècles  ses  représentants  ne  portaient  pas  de  qualifica- 
tions nobiliaires.  Un  tableau  généalogique  conservé  dans  le  Cabinet 
d'Hozier  en  fait  remonter  la  filiation  à  un  Pierre  Corroy,  ou  Cauroy, 
bourgeois  de  Dieppe,  commissaire  en  l'hôtel  de  ladite  ville,  marié  à 
Marie  Lemoine,  dont  les  fils,  Pierre  et  Nicolas  du  Cauroy,  parta- 
gèrent la  succession  par  acte  du  3  janvier  1646.  Ces  deux  frères 
furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Pierre  du  Cauroy,  sieur  des  Hauts- 
Pins,  capitaine  de  marine,  marié  en  1638  à  Catherine  Thomiré,  fut 
père  de  Pierre  du  Cauroy,  né  en  1639,  capitaine  de  vaisseau  mar- 
chand, qui  alla  se  fixer  à  la  Martinique,  et  grand-père  de  Pierre  du 
Cauroy,  baptisé  à  Dieppe  en  1668,  qui  suivit  son  père  à  la  Marti- 
nique et  qui  y  fit  souche.  Un  représentant  de  ce  ramean  fut  nommé 
en  1786  membre  du  Conseil  souverain  de  l'île. 

L'auteur  du  second  rameau,  Nicolas,  était  en  1646  huissier  de  la 
juridiction  des  marchands  de  Dieppe. 

Jacques  du  Cauroy,  avocat,  et  Adrien  du  Cauroy,  docteur  en  méde- 
cine, firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696 
(registre  de  Beauvais)  :  d'or  à  deux  bandes  de  gueules,  frettées  d'ar- 
gent. François  du  Caurroy,  marchand  de  soie  à  Paris,  eut  ses  armes 
enregistrées  d'office  au  même  Armoriai. 

Jean-Charles  Ducaurroy  de  la  Croix,  décédé  en  1802,  fut  maire  de 
la  ville  d'Eu.  Son  fils,  né  à  Eu  en  1788,  décédé  en  1850,  fut  un  juris- 
consulte distingué. 

Paul-Victor  du  Cauroy  avait  épousé  Valérie  Coudroy  de  Lauréal  ; 
leur  fils,  Adrien-Raoul,  lieutenant  au  1er  zouaves,  épousa  en  juillet 
1891  Mlle  Duchassaing  de  Fontbressin. 


76  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CAUSANS  (de  Vincens  de).  Voyez  :  Vincexs-Mauléon  de  Causaxs  (de). 
CAUSÉ  de  NAZELLES  (du).  Voyez  :  Cauzé  de  Nazelles  (du). 
CAUSSADE  de  Bécays  de  la).  Voyez  :  Bécays  de  la  Caussade  (de). 
CAUSSADE  (de  Béchon  de).  Voyez  :  Béchox  de  Caussade  (de). 

CAUSSE  (de). 

Ancienne  famille  de  Guienne. 

Jean  Causse  fut  pourvu  en  1779  de  l'office  de  conseiller  en  la  Cour 
des  aides  de  Guienne  qui  conférait  à  ses  titulaires  la  noblesse  per- 
sonnelle et  qu'il  conserva  jusqu'à  sa  suppression,  à  l'époque  de  la 
Révolution.  Il  avait  épousé  Marie  de  la  Mothe,  née  en  1772.  Leur  fils, 
Jean  de  Causse,  a  épousé  en  1848  M"e  de  Calmels-Puntis. 

Principales  alliances  :  de  Calmels-Puntis,  d'Ablanc  de  Labouysse, 
de  la  Mothe,  de  la  Ville  deMontbazon  1908,  etc. 

CAUSSIA  de  MAUVOISIN  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois  trèfles  d'or,  2  et 
1.  —  Couronne  :  de  Baron.  —  Supports  :  deux  lions. 

La  famille  de  Cadssia  de  Mauvoisin  appartient  à  la  noblesse  de  Gas- 
cogne. On  en  trouvera  des  généalogies  dans  les  manuscrits  de  Chérin 
et  dans  le  tome  IV  du  Nobiliaire  universel  de  M.  de  Magny.  Le 
vicomte  Révérend  lui  a,  en  outre,  consacré  une  courte  notice  dans  son 
Annuaire  de  la  noblesse  de  1896. 

Elle  croit  être  originaire  du  Languedoc  et  revendique  pour  un  de 
ses  premiers  auteurs  un  Barthélémy  de  Caussia,  commissaire  royal 
sur  le  fait  des  finances  et  fiefs  nobles  dans  la  ville  de  Carcassonne, 
cité  dans  un  mandement  du  19  mars  1360. 

Noble  François  du  Causséa,  auquel  le  jugement  de  maintenue  de 
noblesse  de  1667  fait  remonter  la  filiation  suivie,  avait  épousé  le 
14  mars  1535  Marguerite  Souméa.  11  fut  père  de  noble  Laurent  du 
Causséa,  capitaine,  qui  épousa  le  7  avril  1558  Jeanne  de  Montlezun, 
et  aïeul  de  noble  Antoine  du  Causséa  qui  épousa  le  15  mai  1583 
Marie-Anne-Suzanne  de  Lompoy.  Les  deux  petits-fils  de  celui-ci, 
Marc-Antoine  de  Caussia,  Sgr  d'Ouazac,  en  Armagnac,  capitaine, 
marié  le  2  janvier  1642  à  Françoise  de  Redon,  et  Jean  du  Caussia, 
Sgr  de  Mauvoisin,  marié  le  30  juillet  1651  à  Anne  Delpech,  fille 
d'un  avocat  en  Parlement,  décédé  le  6  septembre  1686,  furent  main- 
tenus dans  leur  noblesse  le  4  janvier  1667  par  jugement  de  Pellot. 
intendant  de  Bordeaux.  Michel  de  Causséa  de  Mauvoisin,  baptisé  en 
1657,  fils  du  plus  jeune  de  ces  deux  frères,  était  lieutenant-colonel  du 
régiment  de  la  Garde-Montluc  quand  il  épousa  le  8  avril  1698  Jac- 
quette  de  Conquet,  fille  d'un  magistrat  au  siège  présidial  d'Agen. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  77 

Son  tils,  François-Sylvain  do  Caussia  de  Mauvoisin,  Sgr  de  Bosc, 
Cosgr  de  Mensonville,  marié  le  24  mai  1738  à  Angélique  Martin 
de  Saint-Michel,  tille  d'un  maire  d'Auvillars,  en  eut  plusieurs 
fils.  L'un  de  ceux-ci,  Charles,  fut  admis  au  chapitre  de  Saint- 
Étienne  de  Toul  qui  exigeait  trois  générations  de  noblesse.  Jean 
de  Caussia  de  Mauvoisin,  né  en  1739,  frère  de  ce  chanoine,  prit  part 
en  1789  avec  la  qualification  de  baron  de  Mauvoisin  aux  assemblées 
de  la  noblesse  de  1  Armagnac.  Il  avait  fait  en  1788  des  preuves  de 
noblesse  devant  Chérin  pour  obtenir  l'admission  à  l'École  militaire 
de  son  tils  aine,  Charles-Auguste,  né  en  1776  à  Auvillar,  au  diocèse 
de  Condom,  plus  tard  chevalier  de  Saint-Louis,  décédé  sans  postérité. 
Auguste-Sylvain  de  Caussia,  baron  de  Mauvoisin,  né  en  1809,  neveu 
de  cet  officier,  marié  en  1833  à  Mlle  Daguilhon-Pujol,  en  a  eu  deux 
enfants  qui  ont  été  les  derniers  représentants  de  leur  famille  : 
l°Raymonde-Augustine,  née  en  1834,  mariée  en  1858  à  M.  de  la 
Forcade  de  Tauzia  ;  2°  Raymond-Ernest,  baron  de  Mauvoisin,  né  en 
1835,  conseiller  général  de  Tarn  et  Garonne,  demeuré  célibataire. 

La  famille  de  Caussia  de  Mauvoisin  a  fourni  de  nombreux  officiers 
dont  plusieurs  chevaliers  de  Saint-Louis. 

Principales  alliances  ;  de  Sarrau  1791,  de  la  Forcade  de  Tauzia 
1858,  Daguilhon-Pujol  1833,  Prévost  de  Saint-Cyr  1805,  de  Baillet,  de 
Thonel  d'Orgeix,  de  Lestapis  1876,  etc. 

CAUSSIN  de  PERCEVAL.  Armes  :  d'azur  à  un  coq  hardi  d'argent  accom- 
pagné de  trois  croisillons  de  même.  —  Couronne  :  de  Comte. 

La  famille  Caussin  de  Perceval  est  originaire  de  Picardie  où  elle 
occupait  au  xvme  siècle  un  rang  honorable  dans  la  bourgeoisie. 

Son  auteur,  Jean-Jacques-Antoine  Caussin  de  Perceval,  né  à 
Montdidier  le  24  juin  1759,  fut  pourvu  en  1786  de  l'office  anoblissant 
de  secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Nor- 
mandie qu'il  conserva  jusqu'à  sa  suppression,  lors  de  la  Révolution. 
Il  fut,  en  outre,  autorisé  le  9  juin  1827  par  ordonnance  du  roi 
Charles  X  à  joindre  régulièrement  à  son  nom  celui  de  :  de  Perceval 
sous  lequel  il  était  connu.  Nommé  en  1783  professeur  d'arabe  au 
Collège  de  France,  puis  en  1787  garde  des  manuscrits  orientaux  de 
la  Bibliothèque  du  Roi,  admis  en  1809  à  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles -Lettres,  Caussin  de  Perceval  fut  un  des  plus  célèbres 
orientalistes  de  son  temps.  Ses  principaux  ouvrages  sont  une  tra- 
duction du  poème  des  A rgonautiques  d'Apollonius  de  Rhodes  et  une 
Histoire  de  la  Sicile  sous  les  Musulmans,  traduite  de  l'arabe.  Il  mourut 
en  1835  laissant  plusieurs  fils.  L'un  de  ceux-ci,  Armand-Pierre  de  Per- 
ceval, né  à  Paris  en  1795,  professeur  d'arabe  à  l'Fcole  des  langues 


78  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

orientales  en  1822,  interprète  du  ministère  de  la  guerre  en  1824, 
décédé  en  1871,  fut  également  un  savant  orientaliste  et  fut  admis  en 
1849  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres.  Un  autre,  né  en 
1797,  fut  conseiller  d'Etat,  premier  président  à  la  Cour  de  Montpellier 
et  conseiller  à  la  Cour  de  cassation  en  18oo. 

La  famille  Caussin  de  Perceval  a  fourni  deux  membres  de  l'Institut, 
des  magistrats  distingués,  des  officiers,  des  membres  de  la  Légion 
d'honneur,  etc. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  Mathieu  de  Boissac  1880,  de  la  Chaise  1881, 
Cauchy,  de  Suremain,  O'Héron  1863,  Aviat ,  Urgues  de  Saint- 
Ouen,  etc. 

CAUTIN  de  BLAISY. 

La  famille  Cautin  de  Blaisy  appartient  à  la  haute  bourgeoisie  des 
environs  de  Chalon-sur-Saône.  Un  de  ses  représentants  fut  proclamé 
en  1726  empereur  de  l'arquebuse.  Elle  joint  à  son  nom  celui  du 
domaine  de  Blaisy  qu'elle  possède  près  de  Guiry,  dans  le  départe- 
ment de  Saône-et  Loire. 

Principales  alliances  :  Saverot,  Bonnet  de  Paillerets  1890. 

C'est  à  la  famille  Cottin  de  Joncy  que  paraît  avoir  appartenu  un 
M.  Cautain  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Dijon. 

CAUVEL  de  BEAUVILLÉ  et  de  CAROUGE.  Armes  (d'après  le  règlement 
d'armoiries  de  1821)  :  d'azur  à  cinq  colices  d'argent;  au  chef 
d'hermines.  —  La  famille  Cauvel  porte  d'ordinaire  les  armes  sui- 
vantes :  d'azur  à  trois  gourdes  d argent  ;  2  et  1.  —  On  lui  attribue 
aussi  celles-ci  :  d'azur  à  une  croisette  pattée  et  alaisée  dor. 

La  famille  Cauvel  est  originaire  de  Montdidier,  en  Picardie,  où  dès 
le  xvne  siècle  elle  occupait  un  rang  distingué. 

Trois  de  ses  représentants,  Antoine  Cauvel,  conseiller  du  Boi  en 
l'élection  de  Montdidier;  Pierre  Cauvel,  conseiller  du  Boi,  son  pro- 
cureur en  l'élection  de  Montdidier  ;  et  Jacques-Fuscien  Cauvel,  con- 
seiller du  Boi,  son  avocat  aux  bailliage  et  prévôté  de  Montdidier, 
eurent  leur  blason  enregistré  d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Maître  Charles  Cauvel  était  à  la  môme  époque  conseiller  du  Boi 
et  son  procureur  en  la  prévôté  de  Montdidier  ;  il  épousa  Marguerite 
de  Saint-Fuscien  et  en  eut,  entre  autres  enfants,  une  fille  qui  épousa 
le  7  juin  1696  maître  Paul  Bosquillon,  sieur  de  Frescheville. 

La  souche  était  représentée  à  l'époque  de  la  Bévolution  par  plu- 
sieurs branches  qui,  suivant  l'usage  du  temps,  se  distinguaient  par 
leurs  surnoms  terriens. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  79 

Une  (le  ces  branches  était  connue  sous  le  nom  de  Cauvel  de 
Carouge.  Une  de  ses  dernières  représentantes,  Pauline  Cauvel  de 
Carouge,  veuve  du  chevalier  Pasquet  de  Salaignac,  est  décédée  à 
Montdidier  en  1890  a  l'âge  de  89  ans. 

Une  autre  branche  est  aujourd'hui  connue  sous  le  nom  de  Cauvel 
de  Beauvillé.  On  en  trouvera  une  généalogie  dans  les  Anoblissements, 
titres  et  pairies  de  la  Restauration  du  vicomte  Révérend.  Elle  était 
représentée  à  l'époque  de  la  Révolution  par  François-Luglien  Cauvel, 
conseiller  du  Roi,  procureur  en  l'élection  de  Montdidier,  qui  avait 
épousé  Anne-Louise  Cocquerel.  Félix-Luglien  Cauvel  de  Beauvillé, 
fils  des  précédents,  né  à  Montdidier  en  1771,  président  au  tribunal 
de  cette  ville  en  1813,  plus  tard  conseiller,  puis  président  à  la  Cour 
d'appel  d'Amiens,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  fut  anobli  le 
28  décembre  1821  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  et  obtint 
en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries.  De  son  mariage  avec 
Mlle  Desforges  de  Caulière,  décédée  en  1869,  il  laissa  deux  fils  dont 
l'aîné,  Félix  de  Beauvillé,  né  à  Montdidier  en  1815,  conseiller  général 
et  député  de  la  Somme,  décédé  en  1898,  a  lui-même  laissé  deux 
enfants  de  son  mariage  avec  MUe  Danse  de  Boisquesnoy. 

La  famille  Cauvel  a  fourni  des  maires  de  Montdidier,  des  prési- 
dents au  grenier  à  sel  de  cette  ville,  etc. 

Principales  alliances  :  BosquillondeFrescheville  1696,  Pasquet  de 
Salaignac,  Cocquerel,  Desforges  de  Caulière,  Danse  de  Boisquesnoy, 
Danzel  d'Aumont  1883,  de  Méhérenc  de  Saint-Pierre  1896,  de  Barbier 
de  la  Serre  1910,  etc. 

CAUVET  de  BLANCHONVAL.  Armes  :  &  argent  à  trois  poules  de 
sable,  becquées  etmembrées  de  gueules,  posées  2  et  1. 

La  famille  Cauvet  de  Blanchonval  est  anciennement  et  honorable- 
ment connue  en  Artois. 

N...  Cauvet,  conseiller  du  Roi,  assesseur  en  l'hôtel  de  ville  d'Arras, 
fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Principales  alliances  :  de  Butron  de  la  Torre  y  Muxica,  Cavrois 
1679. 

Il  a  existé  en  Basse-Normandie  une  famille  Cauvet  qui  portait  pour 
armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  de  trois  roses  de 
même,  deux  en  chef  et  une  en  pointe,  arboré  de  deux  branches  de 
laurier.  Les  représentants  de  cette  famille,  Nicolas  et  Marc-Antoine 
Cauvet,  sieurs  de  Guéhébert,  en  l'élection  de  Coutances,  et  leur 
cousin  issu  de  germain,  Pierre  Cauvet,  sieur  de  Mosles  en  l'élection 
de  Bayeux,  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  lors  de  la  recherche 
de  1666  par  jugement  de  Chamillart,  intendant  de  Caen,  comme 


80  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

arrière-petits-fils  de  Jean  Cauvet,  receveur  ancien  des  tailles  en  l'élec- 
tion de  Baveux,  anobli  par  lettres  patentes  de  juillet  1578. 

CAUVIGNY  rde  Jacomel  de).  Voyez  :  Jacomel  de  Cauvigxy  (de). 

CAUVIGNY  (de).  Armes  :  d'argent  à  un  chevron  de  sable  accompagné 
de  trois  merlelles  de  même;  au  chef  de  sable  chargé  de  trois 
coquilles  d'argent. 

La  famille  de  Cauvigny  appartient  à  la  noblesse  de  Normandie.  On 
trouvera  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  les  manuscrits 
de  Chérin  et  dans  le  Nouveau  d Hozier,  au  Cabinet  des  Titres. 

Elle  descend  de  Jacques  de  Cauvigny  qui  portait  les  qualifications 
de  noble  personne  et  d'écuyer  et  qui  épousa  le  3  novembre  1541 
Marguerite  le  Chevalier.  Autre  Jacques  de  Cauvigny,  sieur  de  Ber- 
nières  et  de  Beaux-Amis,  fils  du  précédent,  élu  en  la  ville  de  Caen, 
fut  du  nombre  des  douze  nobles  créés  par  édit  du  roi  Charles  IX, 
en  1564  ;  il  fut  définitivement  anobli,  en  considération  de  ses  ser- 
vices, par  lettres  patentes  du  roi  Henri  III  données  à  Paris  en  no- 
vembre 1585,  lettres  qu'il  fit  enregistrer  le  21  mars  suivant  en  la 
Chambre  des  comptes  de  Normandie 

La  famille  de  Cauvigny  revendique  une  origine  beaucoup  plus 
reculée.  On  peut  voir  dans  le  Nouveau  d' Hozier  que  demoiselle 
Jeanne  de  Cauvigny,  dame  de  la  Motte  et  deBois-Érard,  fit,  par  acte 
passé  le  17  janvier  1345  devant  notaires  au  Chàtelet  de  Paris,  une 
donation  à  ses  neveux,  nobles  personnes  Jacques  et  Jean  de  Cau- 
vigny, écuyers,  fils  de  son  frère,  noble  homme  Jacques  de  Cauvigny. 
Demoiselle  Mathilde  de  Leonet,  veuve  de  noble  homme  Jacques  de 
Cauvigny,  écuyer,  Sgr  de  Bois-Erard,  fit  un  partage  avec  son  fils, 
noble  René  de  Cauvigny,  par  acte  passé  le  11  avril  1392  devant 
notaires  au  Chàtelet.  C'est  à  cet  acte  de  1392  qu'une  généalogie  con- 
servée dans  les  manuscrits  de  Chérin  fait  remonter  la  filiation.  Demoi- 
selle Jeanne  de  Bohon,  veuve  de  noble  homme  René  de  Cauvigny, 
écuyer,  et  tutrice  de  son  fils  Antoine,  passa  le  3  juin  1428  un  contrat 
de  vente  devant  les  mêmes  notaires.  Noble  homme  Antoine  de 
Cauvigny  et  sa  femme,  Alix  de  Boissay,  sont  nommés  dans  une  tran- 
saction que  leurs  fils,  nobles  hommes  Antoine  et  Jacques  de  Cauvigny, 
écuyers,  passèrent  le  4  décembre  1495  devant  notaires  à  Falaise. 
Le  second  de  ces  deux  frères,  noble  homme  Jacques  de  Cauvigny, 
écuyer,  sieur  dudit  lieu,  épousa  demoiselle  Higon  avec  laquelle  il 
est  nommé  dans  le  contrat  de  mariage,  passé  en  1541,  de  son  fils 
Jacques  mentionné  plus  haut.  Celui-ci  figure  avec  la  qualification 
d'écuyer  dans  des  actes  des  années  1542,  1543,  1547  et  1553. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  81 

Jacques  de  Cauvigny,  qui  fut  anobli  en  1563  et  1585,  figure  dans 
un  acte  de  décembre  1588  avec  les  qualifications  de  conseiller  du 
Roi  en  ses  Conseils  d'Etat  et  d<>  lieutenant  du  grand-maître  des  ponts, 
ports  et  passages  de  Normandie.  11  avait  épousé  Jeanne  Ouardel, 
décédée  le  18  mai  1588,  et  en  eut  plusieurs  enfants.  L'aîné  de  ses 
fils,  noble  homme  Jean-Jacques  de  Cauvigny,  écuyer,  sieur  de  Ber- 
tout,  épousa  le  23  mai  1604  Elisabeth  le  Petit.  11  eut  lui-même  trois 
fils,  Jacques,  François  et  Pierre,  qui  partagèrent  sa  succession  par 
acte  du  17  octobre  1630.  Jacques  de  Cauvigny  fut  conseiller  du 
Roi,  trésorier  général  de  France  à  Caen;  il  épousa  le  18  décembre 
1636  Isabelle  de  Bourgueville,  héritière  de  la  terre  de  Clinchamps, 
qui  était  en  1660  dame  d'honneur  de  la  Reine  mère.  Leur  fils  unique, 
Louis-François  de  Cauvigny,  Sgr  de  Clinchamps,  marié  le  4  décembre 
1666  à  Catherine  le  Bas,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  en  1668  par 
jugement  de  Chamillart,  intendant  de  Caen,  avec  ses  deux  oncles, 
François,  sieur  de  Boutonvilliers,  dans  le  Perche,  et  Pierre,  sieur  du 
Breuil,  demeurant  à  Caen,  et  avec  son  cousin  Gaspard,  Sgr  de  Co- 
lomby,  demeurant  à  Bernières,  âgé  de  38  ans,  fils  de  son  grand- 
oncle  Charles  et  d'Anne  Poulain.  Il  fut  le  grand-père  de  Bernard- 
François  de  Cauvigny,  Sgr  et  patron  de  Clinchamps,  qui  épousa  le 
12  mai  1743  Agnès  l'Hermite  et  dont  le  fils,  Gilles-Auguste,  né  en  1746, 
fit  en  1763  ses  preuves  de  noblesse  pour  être  admis  parmi  les  chevau- 
légers.  Guillemette  de  Cauvigny,  née  en  1716  à  Bavent,  au  diocèse  de 
Bayeux,  fille  de  Pierre  et  de  Geneviève  du  Touchet,  avait  fait 
les  mêmes  preuves  en  1728  pour  être  admise  à  Saint-Cyr;  elle  fut 
dans  la  suite  religieuse.  Henriette-Elisabeth  de  Cauvigny,  baptisée 
en  1757,  fille  de  Louis-Charles  de  Cauvigny  de  Daudement,  Sgr  de 
Livet  et  du  Breuil,  fit  encore  des  preuves  de  noblesse  en  1764  pour 
être  admise  à  la  maison  de  l'Enfant-Jésus. 

MM.  de  Cauvigny  de  Saint-Sever  et  de  Cauvigny  du  Ribay  prirent 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Caen;  M.  de 
Cauvigny  prit  part  cette  même  année  à  celles  tenues  à  Falaise  ;  Louis 
de  Cauvigny  de  Fresne  se  fit  représenter  à  celles  tenues  à  Argentan; 
le  comte  de  Cauvigny  se  fit  représenter  à  celles  tenues  à  Pont- 
l'Evêque  ;  Françoise  de  More,  dame  du  Ribay,  veuve  de  Guillaume  de 
Cauvigny,  prit  part  à  celles  tenues  au  Mans. 

La  famille  de  Cauvigny  a  fourni  un  des  membres  fondateurs  de 
l'Académie  française,  François  de  Cauvigny,  sieur  de  Colomby, 
décédé  en  1648. 

Son  chef  est  connu  sous  le  titre  de  comte. 

Principales  alliances  :  de  Broc,  Horric  de  Beaucaire,  de  Beaure- 
paire,  Sanlot-Baguenault  1864,  du  Touchet,  de  Robillard,  Denys  de 

ix.  6 


82  DICTIONNAIRE     DF.S    FAMILLES    FRANÇAISES 

Bonnaventure  1892,  de  Morand,  de  la  Croix  de  Chevrières  de 
Sayves  1815,  Colas  des  Francs  1890,  de  Lyée  de  Belleau,  du  Pon- 
tavice  1859  et  vers  1830,  etc. 

CAUVILLE  (Grenier  dej.  Voyez  :  Grenier  de  Cauville. 

CAUX  (Roger  de  Cahuzac  de).  Voyez  :  Roger  de  Cahuzac  de  Caux. 

CAUX  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  du  30 janvier  18 18)  : 
de  gueules  à  un  chevron  d'or  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles 
d'argent  et  en  pointe  d'une  rose  de  même. 

La  famille  de  Caux  est  originaire  de  Montreuil-sur-Mer.  Elle  ne 
figure  pas  au  nombre  des  familles  de  Picardie  qui  firent  reconnaître 
leur  noblesse  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV; 
mais  dès  la  fin  du  xvnc  siècle  ses  membres  portaient  souventla  quali- 
fication d'écuyer.  L'un  d'eux,  N...  de  Caux,  écuyer,  sieur  de  Vaucour, 
eut  ses  armes  enregistrées  d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696  (re- 
gistre de  Montreuil)  :  d'argent  à  un  sautoir  paie  d'or  et  de  gueules  de 
six  pièces.  Pierre  de  Caux,  ou  Decaux,  marié  à  Marie-Anne  Darras, 
était  dans  la  première  moitié  du  xvme  siècle  chevalier  de  Saint-Louis 
et  directeur  des  fortifications.  Son  (ils  aîné,  Jean-Baptiste  Decaux  de 
Blacquetot,  né  à  Montreuil  en  juin  1717  (àlias  le  24  mai  1723),  marié  à 
Versailles  en  1767  à  Mllc  Thierry,  fille  du  premier  valet  de  chambre 
du  Dauphin,  décédé  en  1793,  eut  dans  le  génie  une  belle  carrière  mili- 
taire et  arriva  au  grade  de  maréchal  de  camp.  Il  laissa  deux  fils 
dont  le  plus  jeune  a  laissé  postérité.  L'aîné  de  ces  fils,  Louis-Victor 
Decaux  de  Blacquetot,  né  à  Douai  en  1775,  maréchal  de  camp  en  1814, 
lieutenant-général  des  armées  du  Boi  en  1823,  fut  appelé  au  minis- 
tère de  la  Guerre  en  1828  et  fut  nommé  pair  de  France  en  1832;  il 
fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  2  juillet  1808, 
puis  baron  par  nouvelles  lettres  du  11  novembre  1813  et  enfin 
vicomte  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  30  janvier  1818; 
il  était  grand-croix  de  Saint-Louis  et  de  la  Légion  d'honneur.  11 
mourut  en  1845  sans  laisser  de  postérité  de  son  mariage  avec  Claire 
Destouf-Milet  des  Mureaux,  décédée  en  1862.  Pierre-Jean  de  Caux, 
né  à  Hesdin  en  1720,  fils  puîné  de  Pierre,  fut  directeur  des  fortifica- 
tions et  fit  exécuter  d'importants  travaux  au  port  de  Cherbourg, 

Principales  alliances  :  Thierry  (de  Ville  d'Avray),  Destouf-Milet 
des  Mureaux,  Wéry  de  la  Porquerie  1792,  d'Arras,  etc. 

La  famille  de  Caux  dont  il  vient  d'être  parlé  est  vraisemblablement 
la  même  qu'une  famille  de  Caux  qui  a  longtemps  occupé  un  rang 
distingué  dans  la  haute  bourgeoisie  d'Abbeville  et  à  laquelle  M.  de 
la  Gorgue-Bosny  attribue  les  armes  suivantes  :  échiqueté  d'or  et  de 


DICTIONNAIRE    l>i:s    FAMILLES    FRANÇAISES  H'.i 

sable;  au  chef  d'or  chargé  d'un  lion  de  gueules.  Anselme  de  Caux 
avait  dès  1285  à  Abbeville  une  maison  qui  devait  censive  à  l'abbaye 
de  Dommartin.  Jean  de  Caux,  changeur,  fut  échevin  d'Abbeville  en 
1412.  Nicolas  de  Caux  était  en  1519  garde  du  scel  à  Abbeville.  Jean  de 
Caux  fut  échevin  d'Abbeville  en  1503.  Jean  de  Caux  comparut  à 
l'arrière-ban  pour  ses  fiefs  en  1535.  Jean  de  Caux,  grénetier,  étaitfieffé 
à  Abbeville  en  1542.  Jean  de  Caux  était  en  1578  grénetier  au  grenier  à 
sel  en  Ponthieu. 

Une  famille  de  Caux  a  appartenu  à  la  noblesse  de  Touraine.  Elle 
portait  pour  armes  :  d'azur  à  trois  lions  d'or,  2  et  1.  Son  chef,  René 
de  Caux,  sieur  de  Chacé,  au  ressort  de  Chinon,  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  avec  plusieurs  de  ses  parents  le  26  juillet  1666  par  juge- 
ment de  Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de  Tours,  après  avoir  prouvé 
sa  filiation  depuis  son  quadrisaïeul  vivant  en  1457.  Son  descendant, 
Marc-Antoine  de  Caux  de  Chacé  de  Clairvaux,  né  en  1748  à  Sa- 
vigny,  en  l'élection  de  Chinon,  fit  en  1760  ses  preuves  de  noblesse 
devant  d'Hozier  pour  être  admis  à  l'École  militaire.  René-Henri  de 
Caux,  né  à  Chacé,  fut  élu  député  suppléant  aux  États  généraux 
de  1789  par  la  noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Saumur.  Louis-Fran- 
çois de  Caux  des  Landes,  Sgr  de  Saint-Ouen,  prit  part  cette  même 
année  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  au  Mans. 

Une  famille  de  Caux  a  appartenu  à  la  noblesse  de  Provence.  Elle 
portait  pour  armes  :  à" azur  à  un  bélier  d'argent,  clarine  d'or,  accom- 
pagné en  chef  de  deux  étoiles  de  même.  Elle  écartelait  souvent  ces 
armes  de  celles  de  la  famille  de  Gantés  à  laquelle  elle  s'était  alliée 
en  1602.  Elle  s'éteignit  avec  Dominique,  connu  sous  le  titre  de  mar- 
quis de  Caux,  qui  épousa  en  1719  Catherine  de  Fortia  d'Urban  et  qui 
en  eut  une  fille  unique  mariée  en  1748  à  son  cousin,  le  marquis  de 
Fortia  d'Urban. 

On  trouve,  enfin,  qu'un  M.  de  Caux  des  Londes,  d'Alençon,  fut 
pourvu  en  1768  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  en  la 
Grande  Chancellerie. 

Ces  diverses  familles  n'ont  aucun  rapport  avec  une  famille  Caud 
qui  aux  xvne  etxvme  siècles  appartenait  à  la  bourgeoisie  de  Rennes, 
en  Rretagne,  et  qui  a  fourni  à  cette  ville  plusieurs  notaires.  Pierre- 
Julien  Caud  de  Rasbourg,  avocat,  épousa  en  1726  MUe  Raconnière. 
Leur  fils,  Jacques-René  Caud,  né  en  1726,  d'abord  avocat  à  Rennes, 
entra  en  1755  dans  les  gardes  du  corps,  fut  dès  lors  connu  sous  le 
titre  de  chevalier  de  Caud,  fut  nommé  en  1782  commandant  de  la 
ville  et  du  château  de  Fougères  et  mourut  à  Rennes  sans  postérité 
en  1797,  dernier  représentant  de  sa  famille  II  avait  épousé  Lucile  de 
Chateaubriand,  sœur  du  grand  écrivain 


84  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CAUZÉ  de  NAZELLES  (du).  Armes  :  de  sable  à  un  lion  a" argent,  armé 
et  lampassé  de  gueules,  à  une  bande  d'or,  chargée  de  trois  molettes 
de  sable,  brochant  sur  le  tout.  —  Couronne  :  de3farquis. 

La  famille  du  Cauzé  de  Nazelles  est  originaire  du  Condomois  d'où 
elle  vint  se  fixer  en  Champagne  au  commencement  du  xvme  siècle.  On 
trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  V Annuaire  de  la  Noblesse 
de  1866,  dans  le  Nobiliaire  Universel  de  Saint-Allais,  dans  le  Nou- 
veau  d'Hozier,  dans  les  Carrés  d'Hozier,  etc. 

Noble  Jean-François  du  Causé,  écuyer,  habitant  de  la  ville  de 
Dunes,  en  Condomois,  fils  de  feu  maître  Antoine  du  Causé  et  de 
demoiselle  Catherine  du  Bois,  épousa  par  contrat  du  18  mai  1622, 
rapporté  tout  au  long  dans  les  Carrés  d'Hozier,  noble  Anne  de  Redon, 
damoiselle,  fille  de  feu  maître  Florimond  de  Redon,  lieutenant  prin- 
cipal au  siège  d'Agen.  Il  était  consul  de  Dunes  quand  il  fit  son  tes- 
tament le  19  septembre  1628  en  faveur  de  son  fils  aîné  Hérard.  Il  mou- 
rut le  22  du  même  mois  et  sa  veuve  se  remaria  le  21  octobre  1631  à 
monsieur  maître  Jean  de  Mellet,  conseiller  du  Roi,  président  au  siège 
présidial  de  Condom.  Il  laissa  deux  fils,  noble  Hérard  Ducausé,  qui 
épousa  le  1er  juillet  1642  demoiselle  Marie  de  Mellet,  fille  de  son  beau- 
père,  et  noble  Jean-Charles  du  Causé,  sieur  de  l'Isle,  qui  épousa  le 
20  juin  1654  demoiselle  Jeanne-Antoinette  de  La  Brunetière.  Lors 
de  la  grande  recherche  des  faux  nobles  commencée  en  1666, 
Hérard  du  Causé  ne  put  produire  que  des  titres  insuffisants,  allé- 
guant qu'il  avait  perdu  ses  papiers  de  famille  en  1654  dans  l'in- 
cendie de  la  maison  de  Philippe  Merle,  notaire  à  Dunes.  En  con- 
séquence Pellot,  intendant  de  Bordeaux,  lui  fit  faire  défense  en 
1667  de  continuer  à  porter  le  titre  d' écuyer.  Hérard  du  Cauzé,  sieur  de 
Nazelles,  habitant  de  la  ville  de  Dunes,  en  Condomois,  se  fit  alors 
accorderpar  le  roi  Louis  XIV,  en  avril  1 680,  des  lettres  patentes,  rappor- 
tées tout  au  long  dans  le  Nouveau  dHozier,  qui  le  maintenaient  dans 
sa  noblesse  nonobstant  la  perte  de  ses  papiers  ;  il  fit  enregistrer  ces 
lettres  le  3janvi£r  1681  au ParlementdeBordeaux,  séantalorsàlaRéole. 
Son  fils,  Jean-Charles  du  Cauzé,  écuyer,  sieur  de  Nazelles,  demeurant 
à  Dunes,  épousa,  par  contrat  passé  à  Paris  le  4  mai  1680,  demoiselle 
Louise  Anceau,  fille  de  feu  Martin  Anceau,  secrétaire  du  Roi,  demeu- 
rant en  l'île  Saint-Louis  à  Paris.  Il  se  fit  maintenir  dans  sa  noblesse 
le  7  avril  1701  par  jugement  de  M.  Legendre,  intendant  de  Montauban, 
rapporté  tout  au  long  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  sur  le  vu  des  lettres 
de  confirmation  de  noblesse  accordées  à  son  père  en  1680.  11  était 
lieutenant  des  maréchaux  de  France  en  Armagnac  quand  il  fit  son 
testament  le  17  août  1706.  Il  laissait  un  fils,  Hérard  du  Cauzé,  Sgr 
de  Nazelles,  né  à  Agen  le  21  mars  1681.  Ce  fut  celui-ci  qui  vint  se 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  83 

fixer  en  Champagne  après  le  mariage  qu'il  contracta  en  1715  avec 
Catherine  de  Bezannes  de  Prouvay,  héritière  d'une  brandie  de  la 
famille  de  Bezannes.  Il  obtint  en  1753,  par  lettres  patentes  du  roi 
Louis  XV,  l'érection  en  marquisat,  sous  le  nom  de  Nazelles,  des  sei- 
gneuries réunies  de  Prouvay  et  de  Neufchàtel  qu'il  possédait  sur  les 
confins  de  la  Champagne  et  du  Laonnais.  Son  fils  unique,  Louis- 
Charles-Victor  du  Cauzé,  marquis  de  Nazelles,  fut  lieutenant  des 
maréchaux  de  France,  gouverneur  de  Châlons  et  chevalier  de  Saint- 
Louis.  Il  avait  épousé  Aimée-Agathe  Clément  de  Lespine  dont  il 
laissa  une  fille,  la  marquise  de  Lesseville,  et  plusieurs  fils.  L'aîné  de 
ceux-ci,  Erard,  eut  une  fille  unique  mariée  au  comte  de  Chamisso  ;  le 
second  fut  vicaire  général  à  Châlons  ;  le  troisième,  connu  sous  le 
titre  de  vicomte  de  Prouvais,  fut  tué  par  les  Cosaques  en  1814  et  ne 
laissa  qu'une  fille  mariée  au  comte  de  Raymond;  le  plus  jeune, 
Louis-Victor,  connu  du  vivant  de  ses  frères  sous  le  titre  de  baron  de 
Guignicourt,  lieutenant-colonel,  décédé  en  1848,  épousa  en  1793 
MUe  de  Ferrette  et  en  eut  en  1795  un  fils,  Hérard,  marquis  de  Nazelles, 
qui  épousa  MUe  Dupleix  de  Mézy  et  qui  continua  la  descendance. 

Louis-Charles-Victor,  marquis  du  Cauzé  de  Nazelles,  chevalier, 
vicomte  de  Prouvay,  Sgr  de  Méneville,  Guignicourt,  l'Epine,  Bigni- 
court,  Balignac,  du  Ban  de  Bussy,  etc.,  chevalier  de  Saint-Louis, 
ancien  capitaine  au  régiment  de  Caraman,  lieutenant  des  maréchaux 
de  France,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Châlons.  M.  du  Causé  prit  part  à  celles  tenues  à  Condom. 

La  famille  du  Cauzé  de  Nazelles  a  fourni  de  nombreux  officiers. 

Principales  alliances  :  d'Amblyl787,  de  Redon,  de  Bezannes  1715, 
de  Chamisso,  de  Pinteville  1794,  Lecler  de  Lesseville  1777,  Leleu 
d'Aubilly  1828,  Werlé  1888,  Michel  de  Trétaigne  1882,  de  Mannoury 
de  Croisilles,  de  Balalhier-Conygham  1860,  de  Raymond,  Dupleix  de 
Mézy,  deFréville  deLorme  1903,  etc. 

CAVAIGNAC  et  CAVAIGNAC  de  la  LANDE  et  de  BARAGNE.  Armes  con- 
cédées en  1811  à  Jean-Baptiste  Cavaignac  :  écartelé  au  1  d'azur  à 
une  tour  d'argent  sénestrée  dun  pont  de  deux  arches  de  même,  le 
tout  ouvert,  ajouré  et  maçonné  de  sable;  au  2  de  gueules  à  la 
muraille  non  crénelée  d'argent,  surmontée  d'une  branche  d'olivier 
du  même,  qui  est  des  barons  sous-préfets  ;  au  3  de  gueules  à  une 
gerbe  d'or;  au  4  d'azur  à  une  tour  crénelée  de  quatre  pièces, 
ouverte,  ajourée  et  maçonnée  de  sable.  —  Armes  concédées  en 
1818  à  Jacques  Cavaignac  :  coupé  au  1  de  sable  au  château  ruiné 
d'or;  au  2  de  gueules  à  trois  molettes  d'argent,  rangées  en  fasce  et 
soutenues  d'une  mer  d'argent. 


86  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

L'auteur  de  la  famille  Cavaignag,  Jean-Baptiste  Cavaignac,  ou 
Cavaignac  de  la  Lande,  avocat  en  Parlement,  était  né  à  Montbazens, 
en  Rouergue;  il  vint  se  fixer  à  Gourdon,  en  Quercy,  fut  maire  de 
cette  ville  et  mourut  à  Brives  le  29  juin  1804.  Il  avait  épousé  Anne 
Condamine,  du  lieu  de  Peyrac,  en  Quercy,  dont  il  eut  trois  fils, 
Pierre-Antoine,  né  en  1761,  Jean-Baptiste,  né  à  Gourdon  en  1762,  et 
Jacques,  né  au  même  lieu  en  1773. 

L'aîné  de  ces  trois  frères  fut  de  1811  à  1830  directeur  de  l'enregis- 
trement à  Cahors  ;  il  laissa  un  fils,  Pierre-Edmond,  né  àCahors  en  1823, 
aujourd'hui  décédé. 

Jean-Baptiste  Cavaignac  de  la  Lande,  d'abord  avocat  au  Parle- 
ment de  Toulouse,  fut  élu  en  1792  député  du  Lot  à  la  Convention,  où 
il  vota  la  mort  de  Louis  XVI,  puis  au  Conseil  des  Cinq-Cents;  il  se 
rallia  plus  tard  à  l'Empire,  fut  créé  comte  par  Murât,  roi  de  Naples, 
puis  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  13  février  1811,  fut 
préfet  de  la  Somme  pendant  les  Cent  Jours,  fut  exilé  comme  régi- 
cide après  les  événements  de  1815  et  mourut  à  Bruxelles  en  1829. 
Il  avait  épousé  Marie-Julie  de  Corancez,  dame  d'honneur  de  la  reine 
Caroline,  dont  il  laissa  trois  fils.  L'aîné  de  ces  fils,  Godefroi,  décédé 
en  1845,  fut  sous  la  Monarchie  de  juillet  un  des  chefs  du  parti  répu- 
blicain. Le  plus  jeune,  Eugène  Cavaignac,  né  en  1802,  général  de 
division,  grand-croix  de  la  Légion  d'honneur,  fut  élu  député  du  Lot 
à  l'Assemblée  nationale  de  1848,  fut  appelé  au  ministère  de  la 
Guerre  le  25  mai  de  cette  même  année  et  dut  en  cette  qualité 
réprimer  l'insurrection  de  juin,  devint  à  cette  époque  un  des  chefs 
du  parti  républicain,  fut  emprisonné  pendant  quelques  jours  à  Ham 
après  le  Coup  d'État  du  2  décembre  1851  et  mourut  dans  la  retraite 
en  1857.  Il  avait  épousé  en  1851  Mue  Odier  ;  il  en  laissa  un  fils, 
Eugène  Cavaignac,  né  en  1853,  qui  a  été  député  de  la  Sarthe  et 
ministre  de  la  Guerre  et  qui  a  lui-même  laissé  des  enfants  de  son 
mariage  en  1875  avec  une  des  filles  du  général  Mojon. 

Jacques  Cavaignac,  le  plus  jeune  des  trois  fils  de  Jean-Baptiste,  fut 
nommé  en  1814  lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  reçut  le  titre 
héréditaire  de  baron  par  lettres  patentes  du  14  août  1818,  puis  celui 
de  vicomte  par  nouvelles  lettres  du  11  janvier  1823,  fut  autorisé  par 
ordonnance  du  6  août  1817  à  joindre  à  son  nom  celui  de  :  deBaragne, 
fut  créé  pair  de  France  en  1839  et  mourut  en  1855  sans  laisser  de 
postérité  de  son  mariage  avec  une  fille  du  maréchal  de  Pérignon. 

Principales  alliances  :  Olivier  de  Corancez,  Odier,  d'Armailhaeq, 
Dufaur  de  Gavardie,  de  Pérignon  1823,  Auriol  1818,  etc. 

On  trouvera  dans  les  Dossiers  bleus  des  renseignements  sur  une 
famille  Cavaignac  qui  a  occupé  un  rang  distingué   dans  la  haute 


DICTIONNAID.E    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  87 

bourgeoisie  du  Rouergue.  Noble  Antoine  Cavaignac,  Sgr  de  Bleissés, 
fut  pourvu  le  1er  avril  1552  de  l'office  de  conseiller  et  magistrat  au 
siège  présidial  de  Rouergue.  Son  arrière-petit-fils,  noble  François  de 
Cavaignac,  Sgr  de  Bleyssés,  lieutenant  de  Villefranche-de-Rouergue, 
épousa  le  16  mars  1645  Antoinette  de  Rességuier  et  mourut  sans 
postérité.  François  Cavaignac,  sieur  de  Bleyssés,  neveu  du  pré- 
cédent, fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  :  de 
gueules  à  une  fasce  d'argent  chargée  d'une  tête  de  cheval  dazur  ;  il 
laissa  un  fils,  Jean-Jacques  Gavaignac,  Sgr  de  Bleissés. 

CAVAILHÉS  de  PÉBRENS  (de).  Armes  :  d'or  à  un  cavalier  passant  et 
armé  de  toutes  pièces  de  sable,  surmonté  de  deux  molettes  du  même. 

La  famille  de  Cavailhés  appartient  à  la  noblesse  du  Languedoc. 
Le  vicomte  Révérend  en  a  donné  une  généalogie  très  succincte  dans 
V Annuaire  de  la  Noblesse  de  1899. 

Son  auteur,  Jean-François  Cavailhés,  de  Carcassonne,  fut  pourvu 
en  1755  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  près  la  Cour  des 
comptes,  aides  et  finances  de  Montpellier.  Il  devint  dans  la  suite  sei- 
gneur de  Lasbordes  et  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Carcassonne.  Il  avait  épousé  Marie-Catherine  de  Pas  de 
Beaulieu  qui  mourut  à  Toulouse  en  1792.  Leur  fils,  François-Bertrand 
de  Cavailhés,  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Charles-Frédéric 
de  Cavailhés  de  Pébrens,  né  en  1795,  capitaine  de  cuirassiers 
démissionnaire  en  1830,  marié  en  1824  à  Mlle  de  Changy,  et  François- 
Stanislas  de  Cavailhés,  né  en  1805  au  château  de  Lasbordes,  marié 
en  1832  à  Mlle  de  Gély,  qui  ont  été  les  auteurs  de  deux  rameaux.  Le 
chef  du  second  rameau,  François-Arthur  de  Cavailhés,  né  à  Castel- 
naudary  en  1833,  a  été  nommé  en  1898  conseiller  général  de  l'Aude. 

La  famille  de  Cavailhés  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  des  officiers. 

Principales  alliances  :  de  Pas  de  Beaulieu,  de  Boyer  de  Montégut 
1784,  David  de  Reynes,  Carpentier  de  Changy  1824,  d'Euvrard  de 
Courtenay  1857,  Dauphin  de  Verna,  de  Maulmont,  de  Gély  1832, 
Aynard  1893,  etc. 

CAVAILLON  (de) 

Famille  sur  laquelle  les  renseignements  font  défaut. 

On  trouve  que  M.  Antony-Léon  de  Cavaillon  a  épousé  en  juillet  1879 
Mlle  Bichat. 

Il  avait  existé  au  Comtat  Venaissin  une  puissante  famille  chevale- 
resque de  ce  nom  qui  a  possédé,  entres  autre  grands  biens,  la  sei- 
gneurie de  Rochegude.  Cette  famille  portait  pour  armes  :  d'or  à  un 


88  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

lion  de  sable,  armé,  lampassê  et  vilaine  de  gueules,  la  queue  en  forme 
de  palmes  de  trois  pièces.  Elle  paraît  avoir  eu  pour  berceau  la  ville 
épiscopale  de  son  nom,  au  Comtat  Venaissin,  dont  elle  possédait  la 
seigneurie  en  partie.  Elle  jouit  au  moyen  âge  d'un  vif  éclat.  François 
de  Cavaillon,  Sgr  des  Iles  de  Saussac,  de  Rochegude,  Cosgr  de 
Montdragon,  marié  le  12  novembre  1505  à  Madeleine  de  Robin 
de  Graveson,  puis  à  Catherine  de  Thézan,  acquit  d'importants 
domaines  au  diocèse  d'Uzès,  sur  la  rive  droite  du  Rhône.  Il  fut  le  tri- 
saïeul d'Henri  de  Cavaillon,  Sgr  de  Malejac  et  de  Rochegude,  demeu- 
rant au  Pont-Saint-Esprit,  marié  en  1634  à  Claire  de  Riordon,  qui  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  le  4  janvier  1671  par  jugement  de  M.  de 
Bezons,  intendant  du  Languedoc.  La  maison  de  Cavaillon  paraît 
s'être  éteinte  avec  l'arrière-petit-fîls  du  précédent,  Marcel  de  Cavaillon, 
dit  de  Romey,  Sgr  des  Iles  de  Saussac,  qui  épousa  en  1724  Bénédicte- 
Victoire  Durand  et  qui  n'en  eut  qu'une  fdle.  Rostan  de  Cavaillon  de 
Rochegude  avait  été  admis  en  1594  dans  l'ordre  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem. 

CAVALLIER  d'ARNAUDY.  Armes  de  la  famille  d'Arnaudy  :  d'or  à  un 
chevron  de  gueules  accompagné  en  chef  de  deux  palmes  de  sinople  et 
en  pointe  d'un  rocher  de  sable.  —  L'écu  timbré  d'un  casque  orné  de 
ses  lambrequins  aux  couleurs  de  l'écu. 

Famille  de  haute  bourgeoisie. 

Gabriel  Cavallier,  président  de  la  Cour  de  justice  criminelle  de 
l'Hérault,  puis  président  de  la  Cour  royale  de  Montpellier,  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur,  décédé  à  Montpellier  en  1841,  avait  épousé 
en  1793  Anne-Apollonie  d'Arnaudy,  née  à  Béziers  en  1761,  veuve  de 
M.  de  Carney.  Cette  dame  était  avec  son  frère,  décédé  dans  la  suite 
sans  laisser  de  postérité,  la  dernière  représentante  de  la  branche 
cadette  d'une  famille  d'Arnaudy  à  laquelle  il  a  été  consacré  une 
notice  dans  le  premier  volume  de  cet  ouvrage.  Joseph-Eugène  Caval- 
lier, fils  du  précédent,  né  à  Béziers  en  1796,  conseiller  à  la  Cour 
royale  de  Montpellier,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en 
1871,  épousa  en  1836  M"e  Baille.  Il  en  eut  une  fille,  la  marquise  de 
Gonet,  et  un  fils,  Joseph-Gabriel  Cavallier,  né  à  Montpellier  en  1839, 
juge  au  tribunal  civil  de  Béziers,  qui  fut  autorisé  par  décret  du 
12  août  1874  à  joindre  régulièrement  à  son  nom  celui  de  la  famille 
d'Arnaudy,  sous  lequel  il  était  connu,  bien  que  cette  famille  comptât 
encore  des  représentants. 

CAVARLAY  (Aubusson  dej.  Voyez  :  Aubosson  de  Soubrebost  et  de  Ca- 

VARLAT. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  89 

CAVE  d  HAUDICOURT  et  d'HAUDICOURT  de  TARTIGNY.  Armes  :  de 
gueules  à  trois  étoiles  cV argent  2  et  1. 

Le  vicomte  Révérend  a  donné  une  généalogie  de  la  famille  Gavé 
d'Haudicourt  dans  son  Annuaire  de  la  Noblesse  de  1907.  Cette 
famille  est  originaire  de  Montdidier,  en  Picardie,  où  elle  était  hono- 
rablement connue  dès  le  xvne  siècle.  François  Cave,  auquel  le  travail 
de  M.  Révérend  fait  remonter  la  filiation,  fut  maire  de  Montdidier 
en  1662.  Son  fils,  Claude  Cave,  sieur  d'Haudicourt,  marié  à  Marie- 
Françoise  Martinot,  était  contrôleur  au  grenier  à  sel  de  Montdidier 
quand  il  eut  ses  armes  enregistrées  d'office  à  l'Armoriai  général  de 
1696  avec  celles  de  son  parent,  Pierre  Cave,  procureur  au  bailliage 
de  la  même  ville.  11  fut  père  de  Pierre  Cave,  Sgr  d'Haudicourt,  de 
Tartigny,  de  la  vicomte  de  Gaunes  et  de  Dyancourt,  né  à  Montdi- 
dier en  1702,  marié  en  1736  à  Louise  Maillard,  fille  d'un  lieutenant 
particulier  en  l'élection  de  Montdidier,  décédé  en  1787,  qui  fut 
d'abord  lieutenant  particulier  au  bailliage  de  Montdidier  et  qui  fut 
pourvu  le  24  juillet  1748  de  l'office  anoblissant  de  conseiller  en  la 
Cour  des  monnaies  de  Paris.  Pierre-Claude  Cave  d'Haudicourt,  fils 
du  précédent,  reçu  en  1772  conseiller  ordinaire  en  la  Chambre  des 
Comptes  de  Paris,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  dans  cette  ville  ;  il  fut  aussi  convoqué  à  celles  tenues  à  Cler- 
mont-en-Beauvaisis  à  cause  de  ses  seigneuries  d'Argenlieu  et  de 
Coquerelle.  Il  avait  épousé  en  1776  Mlle  Dupont,  fille  d'un  lieutenant 
particulier  au  Châtelet  de  Paris.  Il  en  laissa  deux  fils,  Étienne-Louis 
Cave  d'Haudicourt,  né  en  1779,  colonel  de  la  Garde  nationale 
d'Amiens,  marié  en  1799  à  MUe  de  Witasse,  et  Antoine-Jean  Cave 
d'Haudicourt  de  Tartigny,  né  en  1781,  maire  de  Tartigny,  député 
de  l'Oise  en  1824,  marié  à  M1Ie  Renson,  qui  ont  été  les  auteurs  de  deux 
rameaux. 

Le  rameau  aîné  s'est  éteint  avec  Georges-Auguste,  connu  sous  le 
titre  de  comte  d'Haudicourt,  né  en  1851,  qui  est  décédé  en  1903  sans 
avoir  eu  d'enfants  de  son  mariage  avec  la  baronne  de  Cambourg, 
néeDubern  de  Boislandry. 

Antoine-Jean,  auteur  du  second  rameau,  fut  père  d'Hermès -Antoine 
Cave  d'Haudicourt  de  Tartigny,  né  en  1816,  conseiller  général  de 
l'Oise,  marié  à  MUe  de  Pommery,  décédé  en  1871,  et  grand-père  de 
Charles-Eugène  Cave  d'Haudicourt  de  Tartigny,  né  à  Tartigny  en 
1849,  général  de  brigade  en  1906,  qui  a  eu  plusieurs  enfants  de  son 
mariage  en  1877  avec  Mlle  de  Fransures. 

Principales  alliances  :  Bosquillon,  le  Caron  de  Chocqueuse, 
d'Avène  de  Roberval,  de  Witasse  1799,  de  Fransures  1822,  1877, 
Doé  deMaindreville,  Dubern  (de  Boislandry),  L'Homme  de  la  Pinson- 


90  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

sonnière,  Guérineau  de  Boisvilette,  Doublât,  Berthe  de  Pommery,etc. 

CAVELIER  de  MOCOMBLE  (ou  MAUCOMBLE),  de  CUVERVILLE  et  de 
MONTGEON  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois  croissants  d'or,  2  et\.  — 
Devise  :  Spes  mea  Deus. 

Le  nom  de  CAVELiEitest  porté  de  nos  jours  par  deux  familles  nobles, 
toutes  deux  originaires  de  Normandie,  qu'il  importe  de  pas  con- 
fondre. On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie 
complète  de  celle  de  ces  familles  quidonnejieu  à  la  présente  notice  ; 
on  trouvera  aussi  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  le 
Nobiliaire  de  Normandie  de  M.  de  Magny,  dans  Y  Annuaire  de  la 
Noblesse  de  1896,  dans  le  Répertoire  de  biobibliographie  bretonne  de 
Kerviler,  dans  les  Dossiers  bleus,  etc. 

Les  divers  travaux  mentionnés  plus  haut  font  remonter  la  filiation 
à  un  Raoul  Cavelier  dont  la  veuve,  Marguerite  de  Bouquetout,  donna, 
en  1419,  une  procuration  à  son  fils,  Richard  Cavelier,  écuyer,  et 
obtint,  en  1425,  des  lettres  de  relèvement.  On  a  très  peu  de  rensei- 
gnements sur  Richard  Cavelier,  fils  de  cette  dame,  et  on  ignore  le 
nom  de  sa  femme.  On  suppose  qu'il  fut  père  d'un  Jean  Cavelier  qui 
figure  avec  la  qualification  décuyer  clans  des  actes  de  1454,  1461, 
1474, 1480,  1485,  1486, 1487, 1494  et  1497.  Jean  II  Cavelier,  fils  pré- 
sumé du  précédent,  figure  avec  la  qualification  décuyer  dans  des 
actes  de  1502  et  de  1513  et  épousa  Jacqueline  Le  François  par  con- 
trat du  7  mai  1519;  il  produisit  en  1540  sa  généalogie  devant  les 
commissaires  députés  pour  connaître  des  usurpations  de  noblesse 
et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  en  1556,  sur  le  vu  de  ces  titres,  par 
jugement  des  commissaires  aux  francs-fîefs.  Il  fut  père  de  Guillaume 
Cavelier,  écuyer,  marié  en  1550  à  Adricnne  de  Saint-Sylvestre, 
auquel  le  Roi  donna,  en  1567,  1569,  1577  et  1581,  des  commissions 
pour  lever  des  compagnies  de  gens  de  pied  à  son  service,  et  d'Hec- 
tor Cavelier  qui,  en  1573,  rendit  un  aveu  à  la  duchesse  de  Longue- 
ville. 

La  filiation  n'est  rigoureusement  établie  que  depuis  Antoine  Cave- 
lier, écuyer,  Sgr  de  Mocomble,  qui  épousa  Jeanne  Bailleul  par  con- 
trat du  15  décembre  1586.  Ce  personnage  était  fils  d'un  des  deux 
frères  mentionnés  plus  haut,  mais  on  ignore  duquel.  On  admet  géné- 
ralement avec  Chérin  qu'il  était  fils  d'Hector.  Il  figure  dans  plusieurs 
actes  avec  la  qualification  de  sieur  de  Maucomble,  de  Piscat  et  de  la 
vavassorerie  noble  du  Bocage  ;  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
8  mars  1642  par  jugement  rendu  à  Rouen  des  commissaires  des 
francs-fiefs  et  arriva  à  un  âge  très  avancé  puisqu'il  assista,  en  1652, 
au  mariage  de  son  petit-fils.  Il  fut  père  de  Pierre  Cavelier,   Sgr  de 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  91 

Maucomble,  marié  à  Marie  de  Beaumer,  qui  fut  reçu  le  10  mars  1617 
conseiller  maître  ordinaire  en  la  Chambre  des  Comptes  de  Norman- 
die, et  grand-père  de  monsieur  maître  Jacques  de  Cavelier,  sieur  de 
Maucomble,  marié  à  Madeleine  de  Saint-Ouen  d  Ernemont  par 
contrat  passé  à  Rouen  le  8  août  1652,  qui  fut  pourvu  le  3  mai  de  la 
même  année  de  l'office  de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances 
de  Rouen.  Ce  dernier  laissa  trois  fils  qui  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  en  juillet  1717  par  jugement  de  M.  de  Gasville,  intendant 
de  Rouen.  Deux  de  ces  fils,  Jacques-Philippe,  Sgr  de  Maucomble,  et 
Jean,  Sgr  de  Cuvervilie,  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches 
qui  se  sont  perpétuées  jusqu'à  nos  jours. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Jacques-Philippe  Cavelier,  Sgr  de 
Maucomble,  marié  en  1706  à  Francisse  de  Saint-Hélier,  fut  pourvu 
en  1698,  sur  la  résignation  de  son  père,  de  l'office  de  trésorier  de 
France  à  Rouen.  Il  fut  père  de  Barthélémy-Philippe  de  Cavelier  de 
Maucomble,  marié  en  1749  à  Catherine  le  Neuf  de  Tourneville,  qui 
lui  succéda  dans  sa  charge  de  trésorier  de  France,  grand-père  de 
Jean-Barthélemy  de  Cavelier  de  Maucomble,  né  en  1750,  marié  à 
Mlle  le  Bailly  de  laFalaise,  qui  prit  part,  en  1789,  aux  assemblées  de 
la  noblesse  tenues  à  Rouen  et  à  Caudebec,  et  bisaïeul  de  Philippe- 
Auguste  de  Cavelier  de  Maucomble,  né  en  1789,  qui  a  eu  quatre  fds 
de  son  mariage  en  1819  avec  MUe  le  Barrois  de  Lemmery. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean  Cavelier,  Sgr  de  Cuverville, 
épousa  en  1706  Marie  des  Champs  de  Buterval.  Il  fut  père  de  Jean- 
François  Cavelier,  Sgr  de  Cuverville,  né  en  1707  au  château  de 
Cuverville,  au  diocèse  de  Rouen,  qui  fut  nommé  en  1726  écuyer  de 
la  Petite  Écurie  du  Roi,  et  grand-père  de  Jacques-François  Cavelier  de 
Cuverville,  né  au  Havre  en  1735,  qui  obtint,  le  30  juillet  1755,  le  cer- 
tificat de  noblesse  nécessaire  pour  être  admis  dans  les  chevau- 
légers,  qui  épousa  en  1765  Mile  Grenier  de  Cauville  et  dont  la  des- 
cendance subsiste  en  Normandie. 

Louis-Hyacinthe  de  Cavelier  de  Cuverville,  né  au  château  de 
Cuverville  en  1741,  second  fils  de  Jean-François,  officier  de  marine 
distingué,  prit  une  grande  part  aux  combats  livrés  par  Suffren  dans  les 
Indes,  fut  nommé  en  1791  commandant  de  la  marine  à  Rrest,  reçut  en 
1814  le  grade  de  contre-amiral  honoraire  et  mourut  à  Quintin  en  1819. 
Sa  descendance  se  perpétue  en  Bretagne.  Son  petit-fils,  Louis  de 
Cuverville,  né  à  Quintin  en  1802,  fut  député  des  Côtes-du-Nord  en 
1849,  1852,  1863.  Il  a  été  père  de  Louis  de  Cuverville,  né  en  1833. 
député  des  Côtes-du-Nord,  décédé  en  1887,  et  de  Jules-Armand  de 
Cuverville,  né  en  1834,  vice-amiral,  grand-officier  de  la  Légion 
d'honneur,  sénateur.  On  attribue  généralement  aux  représentants  de 


92  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

ce  rameau  breton  de  la  famille  de  Cavelier  les  titres  de  comte  et  de 
vicomte  de  Caverville. 

Il  s'est  détaché  de  la  branche  cadette  de  la  famille  de  Cavelier 
un  autre  rameau  qui  est  connu  sous  le  nom  de  Cavelier  de  Mont- 
geon  et  qui  a  conservé  jusqu'à  nos  jours  le  château  de  Montgeon, 
près  de  Montivilliers  (Seine-Inférieure).  L'auteur  de  ce  rameau  prit 
part  en  1 789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  bailliage  de  Montivil- 
liers. Ce  rameau  n'est  pas  titré. 

Principales  alliances  :  de  Saint-Ouen  d'Ernemont  1652,  de  Folle- 
ville  1614,  de  Pardieu,  de  Combles,  de  Coster  1810,  le  Bailly  de  la 
Falaise,  le  Barrois  de  Lemmery  1819,  Mahé  de  Kérouan  1858,  Gre- 
nier de  Cauville  1729,  1765,  de  Piperey,  Didelot  1889,  le  Borgne  de 
la  Tour  1887,  de  Kermel,  de  Lesguern  1860,  de  Trolong  du  Rumain 
1889,  Chassin  du  Guerny  1893,  de  Martel  de  Janville  1837,  Zylof  de 
Steenbourg  1872,  Poret  de  Civille  1884,  delà  Couldre  de  la  Breton- 
nière  1885,  Guyon  de  Guercheville,  Latimier  du  Clésieux,  de  Couespel 
de  Boisgency  1896,  Huchet  de  la  Bédoyère,  de  l'Escale  1900,  de  la 
Motte-Rouge  1906,  etc. 

CAVELIER  d'ESCLAVELLES  et  de  SAINT-JACQUES.  Armes  :  d'argent 
à  une  bande  d'azur  accompagnée  de  six  losanges  de  gueules,  3  et  3, 
mis  en  orle.  (La  branche  de  Saint-Jacques  porte  les  losanges 
d'azur.) 

Cette  seconde  famille  Cavelier,  bien  distincte  de  celle  à  laquelle  a 
été  consacrée  la  précédente  notice,  appartient  comme  elle  à  la 
noblesse  de  la  Haute-Normandie.  On  en  trouvera  un  tableau  généa- 
logique dans  le  Nouveau  d'Hozier.  Ce  travail  en  fait  remonter  la 
filiation  àBenoîtCavelier,  ou  le  Chevalier,  qui  vivait  en  1472.  Le  fils 
de  celui-ci,  Guillaume  le  Chevalier,  dit  Cavelier,  natif  de  Touques, 
sieur  de  Villequier  en  1516,  conseiller  en  l'hôtel  de  ville  de  Rouen 
en  1520  et  1529,  marié  à  Anne  Poilvilain,  décédé  le  30  janvier  1540, 
fut  anobli  en  juin  1523  par  lettres  patentes  du  roi  François  Ier.  Ce 
Guillaume  Cavelier  laissa  deux  fils  :  1°  Robert  Cavelier,  sieur  de 
Villequier,  notaire  et  secrétaire  du  Roi  en  1552,  décédé  en  1558,  dont 
le  fils  Robert,  décédé  en  1616,  fut  général  des  aides  de  Normandie, 
et  dont  le  petit-fils,  Adrien,  conseiller  en  la  Chambre  des  Comptes  de 
Normandie,  mourut  sans  postérité  en  1645;  2°  Nicolas  Cavelier,  sieur 
de  laPaqueraie  et  de  Saint-Jacques,  conseiller  au  Parlement  de  Nor- 
mandie, qui  épousa  Madeleine  Daniel  de  Boisdenemets  et  qui  continua 
la  descendance.  Les  trois  arrièrc-petits-fils  de  ce  dernier,  Jacques 
Cavelier,  Sgr  de  Saint-Jacques-sur-Darnetal,  capitaine  d'une  compa- 
gnie de  gens  de  guerre  pour  le  service  de  Sa  Majesté  au  régiment  de 


DICTIONNAIRE     DES     PAMILLBS    F R ANC AI  S K S  93 

la  Meilleraie,  marié  à  Gabrielle  Voisin,  dont  il  eut  un  fils;  Pierre  Cave- 
lier,  Sgr  de  la  Garenne,  major  d'Ardres,  en  Artois,  marié  en  1645  à 
Marguerite  Ampleman  de  la  Cressonnière,  dont  il  eut  quatre  fils  ;  et 
Adrien  Cavelier,  Sgr  d'Kpinay,  né  en  1623,  marié  en  1667  à  Marie  de 
Roubion,  dont  il  eut  trois  fils,  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  en 
1667  par  jugement  de  M.  de  la  Gallissonnière,  intendant  de  Rouen. 
Antoine  Cavelier  de  la  Garenne,  fils  aîné  de  Pierre,  fut  tué  à  l'ennemi 
en  1691.  Son  frère,  Pierre  Cavelier  de  Saint-Jacques,  Sgr  de  la 
Garenne,  né  en  1654,  marié  successivement  en  1685  à  Geneviève 
Lafosse,  fille  d'un  bourgeois  de  Brouage,  et  en  1690  à  Jeanne  de 
Bachoué,  fut  major  de  Brouage,  en  Saintonge;  il  fit  des  preuves  de 
noblesse  en  1702  pour  obtenir  l'admission  à  Saint-Cyr  de  sa  fille, 
Madeleine  Cavelier  de  Saint-Jacques,  née  en  Saintonge  en  1693. 

M.  Cavelier  d'Esclavelles  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  à  Neufchàtel  et  à  Rouen.  Le  chevalier  Cavelier  de 
Saint-Jacques  prit  part  à  celles  tenues  à  Rouen. 

La  famille  Cavelier  a  fourni  de  nombreux  officiers. 

Elle  était  représentée  de  nos  jours  par  deux  rameaux  distingués 
par  les  surnoms  d'Esclavelles  et  de  Saint-Jean.  Le  second  de  ces 
rameaux  est  allé  se  fixer  en  Franche-Comté  au  cours  du  xixe  siècle. 

Principales  alliances  :  de  Bachoué,  de  Brévedent.  du  Hecquet,  de 
Rostolan  1890,  Ampleman  de  la  Cressonnière,  Daniel  de  Boisdene- 
mets,  deBonnechose,  de  Vanssay,  etc. 

Il  a  existé  une  troisième  famille  noble  du  nom  de  Cavelier.  L'auteur 
de  cette  famille,  Robert  Cavelier  de  la  Salle,  fut  anobli  par  lettres 
patentes  données  à  Compiègne  le  1er  mai  1675  en  récompense  des 
services  qu'il  avait  rendus  au  Canada  ;  il  obtint  en  même  temps  la 
concession  de  vastes  domaines  dans  ce  pays  où  il  mourut  assassiné 
en  1687.  Son  neveu,  Jean-Baptiste  Cavelier  de  la  Salle,  fut  anobli  à 
nouveau  par  lettres  patentes  données  à  Paris  en  juin  1717.  Au  mois 
de  juillet  suivant,  il  obtint  de  d'Hozier  le  règlement  de  ses  armoiries  : 
de  sable  à  un  lévrier  courant  d  argent  surmonté  d'une  étoile  à  huit 
rais  d'or. 

CAVROIS  de  SATERNAULT.  Armes  anciennes  :  de  gueules  à  un  cabri 
d'argent,  clarine  d'azur;  au  chef  d'or  chargé  d'une  merlelte  de  sable. 
—  Armes  concédées  sous  le  Premier  Empire  au  général  baron 
Cavrois  :  coupé  :  au  1  parti  d'or  à  trois  étoiles  d'azur,  %  et  i,  et  de 
gueules  à  l'épée  haute  en  pal  d'argent,  qui  est  des  barons  militaires  ; 
au  2  d'azur  à  un  croissant  d'argent.  —  Les  représentants  actuels 
portent  ces  dernières  armoiries  chargées  en  abîme  de  l'ancien  bla- 
son de  la  famille.  —  Couronne  :  de  Baron.  —  Supports  :  deux  lions 


94  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

armés  et  lampassés  de  gueules.  —  Devise  :  Non  moins  à  Dieu  qu'au 
Roy1. 

La  famille  Cavrois  est  originaire  de  l'Artois  où  elle  occupait  avant 
la  Révolution  un  rang  très  honorable  dans  la  bourgeoisie.  Le  vicomte 
Révérend  en  a  donné  une  généalogie  dans  son  Annuaire  de  la 
Noblesse  de  1895.  Il  fait  remonter  son  travail  à  Jean  Cavrois,  marié  à 
Isabeau  Lantoine,  qui  mourut  le  29  janvier  1665  et  qui  fut  inhumé 
dans  l'église  de  Saulty.  Louis-Joseph  Cavrois,  né  à  Saulty  le 
27  juin  1756,  s'engagea  en  1776  dans  les  dragons  de  Monsieur,  monta 
rapidement  en  grade,  fut  nommé  général  de  brigade  le  26  brumaire 
an  II,  fut  élu  député  du  Pas-de-Calais  à  la  Chambre  des  Cent  Jours 
et  mourut  à  Pas-en-Artois  en  1833.  Ignace-Dominique  Cavrois,  né  en 
1715,  oncle  de  cet  officier  général,  épousa  à  Arras,  en  1741,  Isabelle 
Rrongniart  ;  il  en  eut  deux  fils,  Jean-Baptiste  et  Florent,  qui  furent 
les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'aîné  de  ces  deux  frères,  Jean-Baptiste  Cavrois,  né  en  1752  à 
Bienvillers-au-Bois,  épousa  en  1773  Pélagie  Thuillier  et  mourut  en 
1816.  Son  fils,  Alexandre  Cavrois,  né  en  1774  à  Pas-en-Artois,  géné- 
ral de  brigade  en  1813,  fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres 
patentes  du  20  août  1808,  puis  baron  par  nouvelles  lettres  du 
15  août  1810  et  mourut  en  1820.  11  laissa  un  fils  qui  mourut  prématu- 
rément en  1839  sans  avoir  été  marié. 

L'auteur  du  second  rameau,  Florent  Cavrois,  né  en  1754  à  Bienvil- 
lers-au-Bois, fut  reçu  bourgeois  d'Arras  le  24  avril  1778  et  mourut 
dans  cette  ville  en  1817.  Son  petit-lils,  Louis  Cavrois,  né  à  Saint- 
Omer  en  1839,  marié  à  Arras  en  1868  à  MUe  Lantoine,  joignit  à  son 
nom  celui  de  la  terre  de  Saternault  que  sa  famille  possède  depuis  le 
xvne  siècle  ;  il  fut  autorisé  le  7  juillet  1891  par  bref  de  S.  S.  Léon  XIII 
à  relever  le  titre  de  baron  de  l'Empire  qui  avait  été  concédé  en  1810 
à  son  grand-oncle,  le  général  Cavrois.  Il  a  eu  plusieurs  enfants. 

Principale  alliance  :  du  Pin  de  la  Guérivière  1895. 

CAYEUX  (de)  et  CAYEUX.  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de 
1820)  :  d'argent  à  deux  fasces  d'azur. 

Cette  famille  appartenait  au  xvme  siècle  à  la  bourgeoisie  de  Mor- 
laix,  en  Bretagne.  Un  de  ses  membres  était  en  1723  chirurgien  de 
l'hôpital  de  cette  ville.  Un  autre,  Louis  Cayeux,  reçu  en  1768  chirur- 

4  Des  auteurs  contemporains  ont  attribué  à  la  famille  Cavrois  les  armes  suivantes  : 
d'or  à  une  fasce  cannelée  de  sable,  armes  qui  furent  enregistrées  d'office  dans 
Y  Armoriai  général  de  4696  au  nom  de  Barbe  Caurois,  fille  majeure,  bourgeoise 
d'Abbeville.  Il  ne  parait  avoir  existé  aucun  rapport  entre  la  famille  Cavrois  et  celle 
de  M»«  Caurois. 


DICTIONNAIIIK     I)  F.  S     FAMILLES     FRANÇAISES  95 

gïen  delà  sénéchaussée  d'Hennebont,  fut  nommé  en  1774  chirurgien 
major  de  la  place  de  Lorient.  Ce  dernier  laissa  plusieurs  fils  dont 
l'un,  Aimé-Julien  Cayeux,  né  à  Lorient,  fut  reçu  en  1811  docteur  en 
médecine  à  Paris.  Jean-Louis-René  Cayeux,  né  à  Morlaix  en  1767, 
également  fils  de  Louis,  entra  dans  l'armée  et  arriva  au  grade  de 
lieutenant  de  cavalerie.  Il  épousa  à  Paris,  le  17  février  1813,  Cons- 
tance-Florence de  Rochechouart-Faudoas,  issue  d'une  des  plus 
illustres  familles  de  France  et  femme  divorcée  du  prince  de  Carency, 
fils  aîné  du  duc  de  la  Vauguyon.  Il  reçut  le  titre  héréditaire  de 
vicomte,  avec  règlement  d'armoiries,  par  lettres  patentes  du  roi 
Louis  XVIII  du  14  novembre  1820.  Il  mourut  à  Versailles  en  1826  et 
sa  femme  mourut  dans  la  même  ville  en  1855.  Ils  avaient  eu  un  fils, 
Agénor-René,  vicomte  de  Cayeux,  né  à  Paris  en  1806,  qui  fut  reconnu 
par  acte  du  8  mars  1809  et  qui  fut  légitimé  par  le  mariage  de  ses 
parents.  Ce  fils  est  vraisemblablement  le  même  personnage  qu'un 
M.  de  Cayeux  qui  était  sous  Napoléon  III  chef  de  comptabilité  à  l'Im- 
primerie impériale. 

Une  branche  non  noble  de  la  famille  Cayeux  s'est  perpétuée  en 
Rretagne  jusqu'à  nos  jours. 

Il  a  existé  au  moyen  âge  une  famille  de  Cayeux  fort  puissante,  qui 
n'avait  aucun  rapport  avec  celle  dont  il  vient  d'être  parlé  et  qui 
tirait  son  nom  de  l'importante  seigneurie  de  Cayeux,  située  sur  les 
bords  de  la  Manche,  en  Vimeu.  Cette  famille  portait  pour  armes  : 
mi-parti  d'or  et  d'azur  à  la  croix  ancrée  de  gueules .  Elle  a  été  repré- 
sentée aux  Croisades.  Par  une  étrange  coïncidence,  on  trouve  qu'un 
de  ses  membres,  Guillaume,  sire  de  Cayeux,  épousa  vers  la  fin  du 
xiie  siècle  Elisabeth  de  Réthune,  dame  de  Carency.  Deux  gentils- 
hommes du  nom  de  Cayeux  furent  tués  à  Azincourt  en  1415.  Cette 
famille  de  Cayeux  paraît  s'être  éteinte  au  xvie  siècle. 

CAYLA  (anciennement  CAILA)  de  NAICHOUX  (de).  Armes  (d'après  le 
règlement  d'armoiries  du  25  mars  1816)  :  d'azur  à  un  lévrier  passant 
d'argent,  la  tête  levée  vers  un  soleil  d'or  posé  en  chef  à  dextre  ;  au 
chef  retrait  et  cousu  de  gueules,  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 

Cette  famille  est  originaire  du  Lauragais,  en  Languedoc,  d'où  elle 
vint  se  fixer  à  Rordeaux  au  commencement  du  xvme  siècle.  Son 
auteur,  Christophe  Caila,  né  en  1702,  négociant  à  Rordeaux,  épousa, 
le  20  septembre  1742,  Louise  Lebon,  fille  de  Louis,  bourgeois  de 
Rordeaux  et  maître  horloger.  Il  fut,  dans  la  suite,  seigneur  de  Nail- 
houx  et  jurât  de  Rordeaux,  fut  pourvu  de  la  charge  anoblissante  de 
secrétaire  du  Roi  et  mourut  en  1775.  Il  laissa  deux  fils,  Pierre-Martin 
et  Jean-Fulcran-Alexandre,  et  plusieurs  filles  dont  l'une  épousa  M.  de 


96  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Ganduque,  conseiller  au  Parlement  de  Bordeaux,  puis  M.  Dumas  de 
la  Roque,  également  conseiller  au  Parlement  de  Bordeaux1. 

Pierre-Martin  de  Caila,  né  à  Bordeaux  en  1744,  naturaliste  et  archéo- 
logue distingué,  lut  nommé  en  1  "tJS  avocat  général  à  la  Cour  des  aides 
de  Bordeaux  et  devint  dans  la  suite  avocat  général,  puis  conseiller 
à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux  et  conseiller  général  de  la  Gironde. 
Il  fut  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  6  octobre  1810, 
fut  confirmé  dans  la  possession  héréditaire  de  son  titre,  avec  règle- 
ment d'armoiries,  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du 
25  mai  1816  et  fut  enûn  autorisé,  par  nouvelles  lettres  du  même 
prince  du  6  octobre  1820,  à  fonder  un  majorât  transmissible  au  comte 
de  Galard  qui  avait  épousé  sa  nièce,  MUe  de  Ganduque  ;  il  mourut 
en  1832  sans  laisser  de  postérité.  Il  avait  été  convoqué  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Bordeaux,  mais  fit  défaut. 

Jean-Fulcran-Alexandrede  Cayla,  né  en  1745,  second  fils  de  Chris- 
tophe, prit  part  en  1789,  comme  coseigneur  de  Xailhoux,  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Castelnaudary,  en  Languedoc.  11  mou- 
rutenl8341aissantdesonmariage  en  1765avec  Raymondc-Marguerite 
d'Entraigues  un  fils,  Raymond-Alexandre  de  Cayla,  mousquetaire 
gris,  qui  continua  la  lignée.  Un  de  ses  descendants  était  de  nos 
jours  secrétaire  des  commandements  du  prince  de  Bulgarie. 

La  famille  de  Cayla  avait  fourni  depuis  1640  plusieurs  consuls  à  la 
petite  ville  deNailhoux,  en  Lauraguais. 

Principales  alliances  :  Menoire  1764,  de  Ganduque  1768,  Dumas  de 
la  Roque  1772,  Lafargue,  de  Claparède  1694,  d'Entraigues  1765,  etc. 

Il  avait  existé  en  Languedoc  une  famille  de  Caila  dont  le  chef, 
Pierre  de  Caila,  sieur  des  Cours,  au  diocèse  de  Lavaur,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  23  novembre  1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons, 
intendant. 

CAYLA  (de  Baschi  du).  Voyez  :  Baschi  de  Saint-Estève,  d'Aubaïs,  du 
Cayla  et  de  Pignan. 

CAYLA  de  MONTBLANC  (du).  Armes  (d'après  Rietstapp)  :  d'azur  à 
une  fasce  d'or  accompagnée  en  chef  de  trois  roses  rangées  d'argent 
et  en  pointe  d'un  croissant  de  même. 

La  famille  dc  Cayla  de  Montblaxc,  sur  laquelle  on  n'a  pu  se  pro- 
curer que  des  renseignements  insuffisants,  paraît  être  originaire  de 
la  région  des  Cévennes.  Elle  ne  figure  ni  au  nombre  de  celles  de  cette 
région  qui  firent  reconnaître  leur  noblesse  lors  des  diverses  recherches 

'  Consulter  l'Etat   civil  des  familles  bordelaises  avant  la  Révolution  de  M.   Pierre 
Meller 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  97 

ordonnées  par  Louis  XIV,  ni  au  nombre  de  celles  qui  prirent  part  en 
1789  aux  assemblées  de  la  noblesse.  Mais  elle  est  vraisemblablement 
la  même  que  celle  d'un  Jean  du  Cayla,  marchand,  dont  les  armes  : 
d'or  à  un  lion  de  gueules,  furent  enregistrées  d'office  à  l'Armoriai 
général  de  1696  (registre  d'Alais). 

Marc-Antoine  du  Cayla  de  Montblanc,  né  en  1767  à  Saint-Chély, 
près  de  Marvejols,  en  Gévaudan,  marié  à  Scholastique  de  Cabot  de 
la  Fare,  décédé  en  1857,  fut  élu  en  1831  député  de  l'arrondissement 
de  Marvejols. 

Une  demoiselle  du  Cayla  épousa  vers  1830  le  comte  Guillaume- 
Ferdinand  de  Roquefeuil.  M.  Gustave  du  Cayla  de  Montblanc  a 
épousé  en  janvier  1863  Mlle  Alix  de  l'Horme,  de  Chànes,  en  Maçon- 
nais. 

CAYLUS  (Robert  de  Lignerac  de).  Voyez  :  Robert  de  Lignerac  de  Cay- 
lus. 

CAYLUS  (de  Rougé  de).  Voyez  :  Rougé  (de)  et  Cailus  (de). 

CAYROL  (de).  Armes  :  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de  1822)  :  d'or  à 
un  chevron  de  gueules  chargé  d'une  étoile  d'argent  et  accompagné  en 
chef  d'une  lettre  C.  de  gueules,  accostée  de  deux  étoiles  du  même,  et 
en  pointe  d'une  ancre  de  sable. 

La  famille  Cayrol,  aujourd'hui  de  Cayrol,  est  originaire  du  bourg 
de  Pierrefort,  en  Auvergne.  Son  auteur,  Antoine  Cayrol,  né  dans 
cette  localité,  vint  se  fixera  Paris  et  se  fit  recevoir  en  1767  procu- 
reur au  Parlement  de  cette  ville  en  remplacement  de  Véron.  11 
avait  épousé  Henriette  Gaultier  de  la  Pommeraye  et  en  laissa 
deux  fils,  Sébastien-Guillaume  et  Louis-Sébastien  Cayrol.  L'aîné  de 
ces  deux  frères,  Sébastien-Guillaume  Cayrol,  puis  de  Cayrol,  né  à 
Paris  en  1770,  commissaire  des  guerres  en  1793,  intendant  militaire, 
officier  de  la  Légion  d'honneur,  chevalier  de  Saint-Louis,  reçut  le 
titre  héréditaire  de  baron,  avec  règlement  d'armoiries,  par  lettres 
patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  4  octobre  1822.  Il  mourut  en  1826 
sans  laisser  de  postérité  de  son  mariage  avec  Mlle  Esmangart  de 
Bournonville,  décédée  à  Compiègne  en  1863.  Son  frère,  Louis- 
Sébastien  de  Cayrol,  né  à  Paris  en  1775,  commissaire  des  guerres, 
puis  sous-intendant  militaire,  député  de  la  Nièvre  en  1820,  décédé 
à  Compiègne  en  1859,  a  laissé  plusieurs  enfants.  Le  chef  actuel  de 
la  famille  de  Cayrol  a  relevé  le  titre  de  baron  qui  avait  été  conféré 
à  son  grand-oncle  en  1822. 

Principales  alliances  :  d'Argy  1878,  de  Barton  de  Montbas, 
Esmangart  de  Bournonville,  etc. 


98  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Le  nom  de  Cayrol  a  été  porté  en  Languedoc  par  plusieurs  familles 
distinguées,  aujourd'hui  éteintes,  sur  lesquelles  on  trouvera  des  ren- 
seignements dans  la  France  protestante  de  Haag. 

CAZALÈS  (de).  Armes:  de  gueules  à  un  chevron  d'or  accompagné  en 
pointe  d'une  tour  d'argent;  au  chef  cousu  d'azur  chargé  de  trois 
étoiles  d'argent. 

La  famille  de  Cazalès  appartenait  au  xvme  siècle  à  la  noblesse  de 
robe  toulousaine.  Simon  Cazalès,  écuyer,  fut  capitoul  de  Toulouse 
en  1737.  Simon  Cazalès  fut  reçu  en  1757  conseiller  au  Parlement  de 
Toulouse.  De  son  mariage  avec  Françoise  Maury  il  laissa,  entre 
autres  enfants,  une  fille,  qui  épousa  en  1780  le  marquis  de  Castel- 
bajac,  et  un  fds,  Jacques,  qui,  à  l'époque  de  la  Révolution,  joua  un 
rôle  politique  important.  Celui-ci  était  né  en  1758  à  Grenade  (Haute- 
Garonne)  ;  il  était  capitaine  de  chasseurs  à  cheval  quand  il  fut 
élu  député  aux  États  généraux  de  1789  par  la  noblesse  de  la  séné- 
chaussée de  Rivière-Verdun  ;  il  se  signala  dans  cette  assemblée 
par  son  éloquence  et  devint  bientôt  un  des  principaux  chefs  du 
parti  monarchique.  Cazalès  dut  émigrer  en  1791,  sollicita  vainement 
en  1792  l'honneur  de  défendre  Louis  XVI  devant  la  Convention, 
rentra  en  France  sous  le  Consulat  et  mourut  à  Grenade  en  1805.  Il 
laissait  un  fils  en  bas  âge,  Edmond- Antoine  de  Cazalès,  né  en  1804 
à  Grenade-sur-Garonne,  qui  enlra  dans  les  ordres  en  1843,  lut  élu 
en  1848  député  à  l'Assemblée  nationale,  fut  vicaire  général  de  Ver- 
sailles et  mourut  à  Rennes  en  1876.  L'abbé  de  Cazalès  était  le  der- 
nier représentant  de  sa  famille. 

CAZALIS  de  F0ND0UCE. 

La  famille  Cazalis  appartenait  avant  la  Révolution  à  la  haute 
bourgeoisie  protestante  du  Languedoc.  On  trouvera  sur  elle  beau- 
coup de  renseignements  dans  la  France  protestante  de  Haag  et  le 
vicomte  Révérend  en  a  donné  un  tableau  généalogique  très  som- 
maire dans  Y  Annuaire  de  la  Noblesse  de  1908.  Jean  Cazalis,  auquel 
le  travail  de  Haag  fait  remonter  la  filiation,  fut  en  1575  et  1597 
consul  de  Villemagne,  aujourd'hui  Villeveyrac  (Hérault).  Henri 
Cazalis  fit  son  testament  le  17  janvier  1680.  Ses  deux  arrière-petits- 
fils,  Henri  et  Jacques  Cazalis,  furent  les  auteurs  de  deux  branches 
qui  se  sont  perpétuées  jusqu'à  nos  jours.  La  branche  cadette,  issue 
de  Jacques,  ne  porte  d'autre  nom  que  celui  de  Cazalis.  L'auteur  de 
la  branche  aînée,  Henri  Cazalis,  né  en  1725,  devint  seigneur  de 
Fondouce  et  de  Marcougne  et  coseigneur  de  Villeveyrac.  Il  épousa 
au  désert  le  10  août  1762  Françoise-Madeleine  Figarède  et  en  laissa 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  99 

deux  fils  :  1°  Paul  Cazalis  de  Fondouce,  né  en  1770,  marié  en  1791  à 
Suzanne  Amat,  conseiller  général  de  l'Hérault,  décédé  en  1854; 
2°  Henri-Gabriel  Cazalis,  né  en  1778,  décédé  en  1833,  qui  a  laissé 
une  nombreuse  postérité.  Paul-Henri  Cazalis  de  Fondouce,  fils  de 
Paul,  épousa  MUe  de  la  Pierre  de  la  Valette  et  fut  secrétaire  général 
de  la  préfecture  de  l'Hérault.  11  fut  père  de  Paul-Louis  Cazalis  de 
Fondouce,  né  en  1835,  ingénieur,  qui  a  épousé  en  1861  M1'8  Mazars 
de  Mazarin,  et  grand-père  de  Pierre  Cazalis  de  Fondouce,  né  a 
Montpellier  en  1875,  marié  en  1907  à  Mlle  Thomas-Piétri,  qui  a  été 
élu  cette  même  année  conseiller  général  du  canton  de  Sumène 
(Gard). 

Christophe-Emmannel  Cazalis  de  Labaréze,  né  à  Vézenobres 
(Gard),  avait  été  élu  le  24  germinal  an  VII  député  du  Gard  au  Con- 
seil des  Cinq  Cents. 

CAZANOVE,  ou  CASANOVE,  (de  Bigault  de).  Voyez  :  Bigault  d'Aubre- 

VILLE,  DE  SlGNEMONT,  DE  FoUCHÉRE,  DE  MaISONNEUVE,  DE  CASANOVE,  DE  PrÉ- 

fontaine,  de  Granrut,  etc.,  (de). 

CAZASSUS(de). 

La  famille  de  Cazassus  appartient  à  la  noblesse  de  l'ancien  comté 
de  Comminges. 

On  n'a  pu  se  procurer  sur  elle  que  des  renseignements  insuffisants 
et  elle  ne  figure  au  nombre  ni  de  celles  de  sa  région  qui  firent  recon- 
naître leur  noblesse  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par 
Louis  XIV,  ni  même  de  celles  qui  firent  enregistrer  leur  blason  à 
l'Armoriai  général  de  1696. 

Jean-Louis  de  Cazassus,  écuyer,  ancien  garde  du  corps  du  Roi, 
prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Comminges 
tenues  à  Muret.  Jean  de  Cazassus,  écuyer,  Sgr  de  Bouilhac,  père  du 
précédent,  se  fit  représenter  aux  mêmes  assemblées. 

Le  chef  de  la  famille  de  Cazassus  est  connu  sous  le  titre  de  baron 
depuis  la  seconde  moitié  du  xixe  siècle. 

CAZAUX.  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  du  26  octobre  1816)  : 
écartelé  au  1  d'azur  à  un  pont  de  cinq  arches  d'or,  brisé  au  milieu, 
soutenu  dune  rivière  dargent,  sommé  dune  ville  du  même,  mou- 
vante du  flanc,  et  accompagné  en  chef  dune  étoile  aussi  dargent; 
au  2  de  gueules  à  Vépée  haute  en  pal  dargent;  au  3  de  sinople  à  un 
sabre  dor  posé  en  pal  et  soutenu  d'un  foudre  dargent  ;  au  4  d'azur 
à  un  chevron  d'or. 

Hippolyte  Cazaux,  né  en  1770  à  Uston,  dans  l'ancien  comté  de  Foix, 
colonel-major  de  l'hôtel  des  Invalides,  officier  de  la  Légion  d'hon- 


B'BLfOTHFr  à 


100  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

neur,  chevalier  de  Saint-Louis,  décédé  en  4846,  fut  créé  baron  de 
l'Empire  par  lettres  patentes  du  12  avril  1813  et  fut  confirmé  dans  la 
possession  héréditaire  de  son  titre,  avec  règlement  d'armoiries,  par 
nouvelles  lettres  du  roi  Louis  XVIII  du  26  octobre  1816.  Il  avait 
épousé  M"e  Chardron,  décédée  en  1851.  Il  en  laissa  un  fils  unique, 
Hippolyte,  baron  Cazaux,  né  en  1811,  décédé  à  Saint-Germain-en- 
Layeenl882. 

Cette  famille  Cazaux  est  différente  de  celle  de  Jean-Louis  Cazaux, 
né  en  177oàPointis-Inard  (Haute-Garonne),  lieutenant-colonel,  décédé 
en  1830,  qui  fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  19 
juin  1813  et  qui  reçut  les  armes  suivantes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  d'argent  et  en  pointe  d'un  crois- 
sant de  même;  à  la  fasce  de  gueules  brochant  chargée  d'une  croix 
d'argent  à  cinq  doubles  branches,  qui  est  des  chevaliers  légion- 
naires. Le  lieutenant-colonel  Cazaux  avait  épousé  en  1808  Mlle  Senan 
dont  il  ne  paraît  pas  avoir  eu  de  postérité.  Son  parent,  Raymond 
Cazaux-la  Sola,  né  à  Pointis-Inard  en  1756,  notaire,  décédé  en  1842, 
fut  député  du  Gers  au  Conseil  des  Cinq-Cents,  puis  au  Corps  légis- 
latif. 

CAZAUX,  ou  CASAUX,  (du  Goût  de).  Voyez  :  Goût  de  Casaux  (du). 

CAZAUX  (dej,  anciennement  Marqués  de  Cazaux.  Armes  :  d'argent  à  un 
sautoir  de  gueules  accosté  de  deux  aigles  de  sable.  —  Couronne  : 
de  Marquis. 

La  famille  de  Cazaux  appartient  à  la  noblesse  de  l'Armagnac.  On 
trouvera  sur  elle  d'intéressants  renseignements  dans  les  Titres  et  con- 
firmations de  titres  de  la  Monarchie  de  juillet  et  du  Second  Empire 
du  vicomte  Révérend.  Elle  avait  pour  nom  primitif  celui  de  Marques, 
ou  Marqué,  qu'elle  n'a  laissé  définitivement  tomber  en  désuétude 
qu'au  xixe  siècle.  Deux  de  ses  représentants,  Jean-Charles  de  Mar- 
qués et  Georges  de  Marques,  Sgr  de  Cazaux,  en  la  paroisse  de  Las- 
seube,  furent  condamnés  à  l'amende  comme  usurpateurs  de  noblesse 
par  jugements  successifs  du  16  juin  1699  et  du  22  mai  1700. 

N Marqués,  sieur  de  Cazaux,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696  (registre  de  Mirande). 

Louis-Dominique  de  Marqué,  sieur  de  Cazaux,  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  de  l'Armagnac.  De  son  mariage  avec 
Mlle  Campan  il  laissa  un  fils,  Louis-François-Guillaume,  né  à  Las- 
seube  le  8  juillet  1775,  officier  supérieur  d'artillerie,  chevalier  de 
Saint-Louis  et  de  la  Légion  dhonneur,  qui  laissa  tomber  en  désué- 
tude le  nom  patronymique  de  Marques  pour  ne  conserver  que  celui 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES  101 

de  sa  terre  de  Cazaux.  Joseph  de  Cazaux,  fils  du  précédent,  né  en 
1827,  ministre  plénipotentiaire,  marié  à  MHe  de  Chàteaubourg, 
nièce  de  la  duchesse  de  Cambacérès,  fut  connu  le  premier  sous  le 
titre  de  marquis  dans  la  possession  héréditaire  duquel  il  fut  confirmé 
le  24  mai  1862  par  décret  de  Napoléon  III.  Il  est  décédé  en  1881 
laissant  trois  enfants. 

La  famille  de  Cazaux,  ou  de  Marques  de  Cazaux,  a  conservé  jus- 
qu  à  nos  jours  le  château  de  Cazaux,  à  Lasseube  (Gers). 

Principales  alliances  :  Campan,  Blachette,  Basset  de  Chàteaubourg 
1862,  Martin  du  Nord  1886,  Cardon  de  Montigny  1901,  etc. 

La  famille  dont  il  vient  d'être  parlé  ne  doit  être  confondue  ni  avec 
la  famille  du  Goût  de  Casaux,  dont  le  chef  est  connu  de  nos  jours  sous 
le  titre  de  marquis  de  Casaux,  ni  avec  un  certain  nombre  de 
familles  de  Cazaux,  ou  de  Casaux,  qui  ont  occupé  un  rang  distingué 
dans  la  noblesse  du  sud-ouest  de  la  France  et  dont  il  sera  parlé  dans 
la  notice  suivante. 

CAZAUX  de  LARAN  et  de  VIGNAUX  (de).  Armes  :  d'azur  à  quatre 
pointes  de  giron  d'or,  mouvantes  du  bas  de  Vécu,  quelquefois 
accompagnées  de  cinq  tourteaux  d 'argent  posés  entre  les  extrémités 
des  pointes,  le  tout  surmonté  dune  cane  (alias  d'un  cygne)  d'argent 
nageant  sur  une  onde  de  même. 

Cette  seconde  famille  de  Cazaux,  distincte  de  la  précédente,  appar- 
tenait à  l'ancienne  noblesse  de  Gascogne.  On  trouvera  sur  elle  beau- 
coup de  renseignements  dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du 
Cabinet  des  Titres,  particulièrement  dans  le  Nouveau  d'Hozier  et 
dans  les  Carrés  d'Hozier. 

Le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  rendu  en  sa  faveur  en  1667 
mentionne  au  nombre  de  ses  premiers  auteurs  connus  un  Vital  de 
Cazaux,  Sgr  de  Laran,  qui  rendit  hommage  le  23  septembre  1390  à 
Jean,  baron  de  la  Barthe,  et  un  noble  Augerot  de  Cazaux,  Sgr  de 
Laran,  qui  rendit  hommage  le  19  février  1423  à  Jean,  comte  de 
Magnoac.  Ce  même  jugement  fait  remonter  la  filiation  suivie  au 
29mail547,  date  àlaquelle  Hugues  de  Cazaux,  fils  de  Jean  et  de  Jeanne 
do  Sarriac,  épousa  Françoise  de  Vizé.  Ce  gentilhomme  fut  créé  séné- 
chal d'Aure  le  29  mai  1571  par  lettres  patentes  de  Jeanne  d'Albret, 
reine  de  Navarre.  Il  fut  père  de  Jean  de  Cazaux,  Sgr  de  Laran,  qui 
épousa  le  2  novembre  1579  Gabrielle  de  Martres,  et  grand-père  de 
Jean-Alexandre  de  Cazaux,  Sgr  de  Laran  et  de  Salles,  page  de  la 
Grande  Écurie  du  roi  Henri  IV,  qui  épousa  le  27  novembre  1611 
Jeanne  de  Luppé.  Jean-François  de  Cazaux,  Sgr  de  Laran,  fils  du  pré- 
cédent, fut  élevé  parmi  les  pages  du  roi  Louis  XIII  et  épousa  en  1638 


102  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Jeanne  de  Forgues,  héritière  de  la  seigneurie  de  Vignaux,  en  Arma- 
gnac. Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  3  février  1667  par  une 
ordonnance  rendue  à  Mirande  de  M.  Chadebec,  commissaire  subdé- 
légué de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux,  qui  est  rapportée  tout  au 
long  dans  le  Nouveau  (THozier.  Il  fit  de  nouvelles  preuves  de  noblesse 
en  1669  pour  obtenir  l'admission  dans  l'ordre  de  Malte  d'un  de  ses 
fils,  Joseph  de  Cazaux-Laran.  Il  fit  son  testament  en  1677  et  men- 
tionna dans  cet  acte  ses  trois  fils.  Charles  de  Cazaux,  Sgr  de  Laran, 
un  des  fils  du  précédent,  épousa  le  29  mars  1681  Louise  Deimé  et  fut 
à  son  tour  maintenu  dans  sa  noblesse  avec  ses  enfants  le  4  mars  1697 
par  jugement  de  Samson,  intendant  de  Montauban.  Le  rameau  des 
seigneurs  de  Nestres,  fixé  dans  l'élection  de  Comminges,  fut  main- 
tenu un  peu  plus  tard,  le  31  juillet  et  le  17  août  1700,  sur  preuves 
remontant  à  1547,  par  jugements  de  Legendre,  successeur  de 
Samson.  Charles  de  Cazaux  de  Laran  fit  son  testament  le  8  juin  1714 
et  laissa  trois  fils,  Jean-Baptiste,  Louis  et  François.  L'aîné  de  ces 
trois  frères,  Jean-Baptiste  de  Cazaux,  Sgr  de  Vignaux,  marié  à  Tou- 
louse le  17  septembre  1717  à  Marie-Françoise  de  Benoist,  fit  des 
preuves  de  noblesse  en  1729  pour  obtenir  l'admission  à  Saint-Cyr 
de  sa  fille  Marguerite,  née  à  Toulouse  en  1720,  puis  en  1736  pour 
obtenir  l'admission  parmi  les  pages  de  la  Grande  Écurie  de  son  fils 
aîné,  Henri-Catherine  de  Cazaux,  né  en  juin  1723.  Le  chef  de  cette 
famille  était  connu  à  la  fin  du  xvme  siècle  sous  le  titre  de  marquis  de 
Cazaux-Laran.  La  marquise  de  Cazaux-Laran,  baronne  de  Pointis, 
née  Saint-Jean  de  Pointis,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  du  comté  de  Comminges;  elle  eut  deux  filles  qui  furent 
successivement  supérieures  du  couvent  royal  de  Saint-Jacques,  à 
Madrid. 

C'est  à  cette  famille,  qui  paraît  être  aujourd'hui  éteinte,  qu'appar- 
tenait, semble-t-il,  M.  Alphonse  de  Cazaux  de  Larromieu,  demeu- 
rant à  Auch,  qui  avait  épousé  Mlle  de  Thézan  de  Gaussan  et  dont  la 
fille  épousa  en  1869  le  comte  Paul  de  Belloc. 

Une  famille  de  Cazaux  possédait  en  Astarac  les  seigneuries  de 
Montramé,  de  Lestoilles,  de  Boucagnère  et  de  la  Tour.  Elle  portait 
pour  armes  :  écartelé  aux  1  et  4  d'or  à  quatre  vergettes  de  gueules; 
aux  2  et  3  d'argent  plein.  D'abord  condamnée  comme  usurpatrice  de 
noblesse  le  22  août  1666  et  le  1er  février  1667  par  jugements  de  l'in- 
tendant Pellot,  elle  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le  31  juillet  et  le 
17  août  1700  par  jugements  de  Legendre,  intendant  de  Montauban, 
après  avoir  prouvé  sa  filiation  depuis  Pierre  de  Cazaux,  dit  le  cheva- 
lier de  l'Estoile,  à  qui  le  roi  François  Ier  fit  une  donation  le  14  novem- 
bre 1526. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  103 

Il  a  existé  en  Bordelais  un  très  grand  nombre  de  familles  de 
Cazaux,  ou  de  Casaux,  dont  quelques-unes,  aujourd'hui  éteintes, 
arrivèrent  à  la  noblesse  à  la  faveur  de  leurs  charges.  La  plus  en  vue 
de  ces  familles  a  fourni  de  1685  à  1785  quatre  présidents  au  Parlement 
de  Bordeaux.  Un  de  ses  représentants,  Guillaume-Joseph  de  Casaux, 
Sgr  de  Larose,  Saint-Androny  et  Langlade,  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Bordeaux.  Elle  fit  enregistrer 
à  l'Armoriai  général  de  1696  les  armes  suivantes  :  d'azur  à  deux 
lions  affrontés  d'or,  coupé  de  sinople  à  une  muraille  crénelée 
d'argent  et  maçonnée  de  sable,  au  milieu  de  laquelle  est  une  porte 
de  ville,  ajourée  du  champ,  dont  la  herse  d'or  est  à  moitié  levée. 
Elle  possédait  au  xvme  siècle  une  île  de  la  Gironde  qui  a  conservé  le 
nom  d'île  Casaux.  Elle  paraît  avoir  eu  pour  dernière  représentante 
Mme  de  Mondenard,  fille  du  dernier  président  de  Casaux. 

Le  nom  de  Casaux  a  été  aussi  porté  en  Béarn  par  plusieurs  familles 
distinguées  dont  l'une  occupa  une  brillante  situation  parlementaire. 
Cette  famille  était  originaire  du  bourg  de  Gan,  près  de  Pau,  où  Pès 
et  Gaillard  de  Casaux  exercèrent  le  notariat  de  1543  à  1566.  Elle 
possédait  à  Gelos  le  domaine  de  Tout-y-Croit  dont  le  sieur  de  Casaux, 
chirurgien  et  médecin  de  la  reine  Jeanne  d'Albret,  obtint  l'anoblisse- 
ment par  lettres  du  14  septembre  1563.  Jean  de  Casaux,  marié  à 
Camille  de  Nays,  fut  premier  président  au  Parlement  de  Navarre;  il 
était  conseiller  du  Roi  en  ses  Conseils  d'État  et  privé  quand  il  fit  son 
testament  à  Pau  le  3  mars  1623.  Son  petit-fils,  Henri-Auguste  de 
Casaux,  décédé  au  château  de  Tout-y-Croit  en  1687,  fut  procureur 
général  au  Parlement  de  Navarre  ;  il  figure  dans  quelques  actes  avec 
la  qualification  de  marquis  de  Lasseule.  Il  laissa  deux  fils,  Armand 
et  Auguste  de  Casaux,  qui  furent  successivement  procureurs  géné- 
raux au  Parlement  de  Navarre.  L'aîné  de  ces  fils  fit  enregistrer  son 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  :  échiqueté  d'argent  et  de  gueules, 
au  chef  d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'or.  Il  siégeait  aux  Etats  du 
pays  à  cause  de  sa  seigneurie  d'Artis  et  fut  de  1707  à  1731  président 
à  mortier  au  Parlement  de  Navarre.  Il  laissa  un  fils,  Armand,  marquis 
de  Casaux,  baptisé  à  Pau  en  1707,  procureur  général  au  Parlement 
de  Navarre  en  1739,  qui  fut  le  dernier  représentant  de  sa  famille  et 
qui  mourut  à  Pau  en  1777  sans  laisser  de  postérité.  On  trouvera  une 
généalogie  de  cette  famille  dans  Y  Armoriai  de  Béarn  de  MM.  de 
Jaurgain  et  de  Dufau  de  Maluquer. 

GAZE  (de  Botet  de  la).  Voyez  :  Botet  de  Lacaze  (de). 

CAZE  du  TIERS  (de  la).  Voyez;  Lacaze  du  Tiers,  (de). 


104  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CAZE  de  la  BOVE  de  SALIGNAC  de  la  MOTHE-FÉNELON  (de).  Armes: 
d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  en  chef  de  deux  losanges 
et  en  pointe  d'un  lion,  le  tout  d'or.  —  Couronne  :  de  Comte 
(aliàs  de  vicomte).  —  Supports  et  cimier  :  trois  lions.  —  Armes 
de  la  famille  de  Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  :  d'azur  à  trois  bandes 
cousues  de  sinople. 

On  trouvera  sur  la  famille  de  Caze  de  curieux  et  abondants  rensei- 
gnements dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des 
Titres,  particulièrement  dans  les  Dossiers  bleus,  dans  les  Carrés 
d'Hozier  et  dans  les  manuscrits  de  Chérin.  On  trouvera  aussi  sur  elle 
des  renseignements  dans  les  Titres,  anoblissements  et  pairies  de  la 
Restauration,  du  vicomte  Révérend,  et  dans  les  généalogies  manus- 
crites des  familles  des  fermiers  généraux  du  duc  de  Caraman.  On 
trouvera  des  fragments  de  sa  généalogie  dans  Y  Armoriai  de  la 
Noblesse  de  Languedoc  de  M.  de  la  Roque,  dans  les  ouvrages  de  la 
Chesnaye  des  Bois,  d'Artefeuil,  etc. 

Jean  Caze,  demeurant  à  Lyon,  auquel  ces  divers  travaux  font 
remonter  la  filiation  suivie,  était  d'après  la  tradition  originaire 
d'Italie  et  issu  d'une  ancienne  et  noble  famille  de  ce  pays.  On  ne  voit 
pas  cependant  qn'il  ait  jamais  porté  de  qualifications  nobiliaires.  Il 
fit  son  testament  à  Montpellier  le  13  avril  1554  et  mourut  le  11  août 
1558.  Il  avait  épousé  Jeanne  Michaeli  et  en  laissa,  entre  autres 
enfants,  trois  fils,  Milan,  François  et  Mathurin  (aliàs  Martin)  Caze, 
qui  furent  les  auteurs  de  trois  branches. 

L'aîné  de  ces  trois  frères,  Milan  Caze,  fut  receveur  des  aides  et 
tailles  du  Dauphiné,  puis  receveur  des  emprunts  de  la  ville  de  Lyon 
enlo58  et  1559  ;  il  épousa  Jeanne  David,  fille  d'un  bourgeois  de 
Lyon,  par  contrat  du  13  octobre  1555  dans  lequel  il  prit  la  qualifica- 
tion de  noble.  Il  fut  père  de  Jacques  Caze,  baptisé  à  Lyon  le  6  juin 
1558,  qui  fut  nommé  par  lettres  du  22  juin  1597  conseiller  auditeur 
en  la  Chambre  des  Comptes  de  Montpellier,  qui  épousa  successive- 
ment Madeleine  de  Rostan  et  Madeleine  de  Massanez  et  qui  mourut 
en  1620.  Celui-ci  laissa  de  ces  deux  unions,  entre  autres  enfants, 
trois  fils  :  1°  Jean-François,  né  du  premier  lit,  qui  continua  la  des- 
cendance; 2°  Antoine,  né  du  second  lit,  conseiller  auditeur  en  la 
Chambre  des  comptes  de  Montpellier  en  1623,  dont  le  fils  aîné,  Jean, 
fut  tué  en  1691  au  siège  de  Mons  et  dont  le  second  fils,  Pierre, 
épousa  Françoise  de  Montgranier  ;  3°  Jean,  né  en  1608,  maître 
d'hôtel  du  Roi  en  1648,  qui  épousa  le  5  mars  de  cette  même  année 
Marie  Huguetau,  fille  d'un  marchand  de  Lyon,  qui  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  18  avril  1668  par  jugement  de  M.  Dugué,  intendant 
de  Lyon,    sur  preuves  remontant  à  1555,   et  dont  le   fils,  César, 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  10K 

épousa  Catherine  Montginot.  Jean-François  Caze,  d'abord  conseiller 
auditeur  en  la  Chambre  des  comptes  de  Montpellier,  fut  nommé  en 
1633  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  d'Aix,  en  Provence; 
il  épousa  Isabeau  d'Arquier  de  Charleval  par  contrat  passé  à  Mar- 
seille le  12  août  1612  et  fit  son  testament  en  1663.  Son  arrière-petit- 
fils,  Gaspard  Caze,  baptisé  à  Lambesc  le  9  septembre  1678,  marié 
en  1710  à  Marie  Watelet,  iille  d'un  receveur  des  deniers  patrimo- 
niaux de  la  ville  de  Rethel,  arriva  à  une  brillante  fortune  grâce  à  la 
faveur  du  ministre  Torcy,  son  parent.  D'abord  surintendant,  puis 
grand  maître  et  enfin  trésorier  général  des  postes  et  relais  de 
France,  il  fut  nommé  en  1724  trésorier  général  des  fermiers  géné- 
raux, devint  intendant  du  Dauphiné,  puis  de  la  Bretagne  et  enfin  du 
Béarn  et  mourut  en  1752.  11  avait  acquis  en  1719  la  seigneurie  de  la 
Bove,  près  de  Soissons,  et  en  avait  obtenu  l'érection  en  baronnie  par 
lettres  patentes  de  mars  1740.  Il  laissa,  entre  autres  enfants,  deux 
fils  :1°  Gaspard-Henri,  qui  continua  la  descendance  ;  2°  Anne-Robert 
de  Caze  de  Juvincourt,  né  en  1718,  trésorier  général  des  postes  et 
relais  de  France,  fermier  général,  qui  épousa  en  1747  Suzanne  Les- 
carmoutier  et  dont  les  deux  fils  ne  laissèrent  que  des  filles.  Gaspard- 
Henri  de  Caze,  baron  de  la  Bove,  né  en  1711,  conseiller  au  Parle- 
ment de  Paris  en  1731,  puis  au  Grand  Conseil  en  1736,  intendant  du 
commerce  en  1740,  intendant  de  Champagne  en  1749,  mourut  de  la 
petite  vérole  en  1750.  11  laissait  un  fils,  Gaspard-Louis  de  Caze, 
baron  de  la  Bove,  né  en  1740,  conseiller  au  Parlement  de  Paris  en 
1762,  député  de  la  Seine  sous  le  Premier  Empire,  conseiller  à  la 
Cour  des  comptes  en  1812,  qui  mourut  en  1824  ne  laissant  que  des 
filles.  Ce  dernier  baron  de  la  Bove  avait  été  confirmé  le  20  sep- 
tembre 1819,  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII,  dans  la  pos- 
session héréditaire  de  son  titre  de  baron  avec  faculté  de  le 
transmettre  à  son  cousin,  Alexandre-François  de  Caze,  issu  de  la 
troisième  branche. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  sire  François  Caze,  écuyer  de 
la  ville  de  Montpellier,  épousa  par  contrat  du  2  février  1549  honnête 
fille  demoiselle  Catherine  Candolle,  fille  de  sire  Barthélémy  Can- 
dolle,  écuyer.  Il  fut  père  de  Jean-Baptiste  Caze,  qui  fut  consul  pour 
le  Roi  dans  l'île  de  Chio,  et  grand-père  de  François  Caze,  écuyer  de 
la  ville  de  Marseille,  qui  épousa  le  8  décembre  1619  Bradamante  de 
Vincheguerre.  Les  deux  fils  de  ce  dernier  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  5  décembre  1668  par  arrêt  des  commissaires  de  Sa 
Majesté  chargés  de  la  recherche  des  faux  nobles  en  Provence. 
L'aîné  d'entre-eux,  François,  avait  épousé  en  1652  une  demoiselle 
Martin  ;  il  en  eut  deux  fils  dont  on  ignore  la  destinée. 


106  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

L'auteur  de  la  troisième  branche,  Martin,  ou  Mathurin,  Caze, 
épousa  Gilberte  Grezolon  et  fut  receveur  des  tailles  à  Montbrison, 
en  Forez.  Sa  descendance  se  perpétua  dans  ce  pays  assez  obscuré- 
ment et  ne  paraît  pas  avoir  eu  de  prétentions  nobiliaires  antérieure- 
ment au  milieu  du  xvme  siècle.  Jean  Caze,  conseiller  du  Roi  au  bail- 
liage de  Montbrison,  et  Jacques  Caze,  avocat  en  Parlement,  firent 
enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registres  de 
Montbrison  et  de  Saint-Etienne).  Claude  Caze,  conseiller  au  prési- 
dial  de  Montbrison,  encouragé  par  la  brillante  fortune  de  la  branche 
aînée  de  sa  famille,  sollicita  en  1746  des  lettres  patentes  de  confir- 
mation de  noblesse  ;  son  cousin  issu  de  germains,  M.  Caze,  contrô- 
leur général  des  fermes  du  Roi  en  Forez,  fit  en  1750  une  demande 
semblable  ;  il  ne  semble  pas  que  ces  deux  demandes  aient  abouti. 
Jean-François  Caze,  avocat  à  Saint-Etienne,  en  Forez,  issu  de  la 
même  branche,  fut  pourvu  le  3  juin  1755  de  la  charge  anoblissante 
de  conseiller  maître  en  la  Chambre  des  Comptes  de  Dole.  Il  fut  père 
de  Joseph-François  Caze,  écuyer,  qui  acquit  le  31  mai  1777  la  sei- 
gneurie de  Béost,  en  Bresse,  et  qui  était  sous  Louis  XVI  receveur 
général  des  fermes  à  Lyon.  Les  deux  petits-fils  de  celui-ci,  Augustin- 
Joseph  Caze,  né  en  1783  à  Voirnas,  en  Bresse,  décédé  à  Rouen  en 
1859,  et  Alexandre-François  Caze,  né  à  Voirnas  en  1785,  receveur 
général  des  finances,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en 
1850  au  château  de  Villeneuve-l'Étang,  obtinrent  du  roi  Louis  XVIII 
le  11  septembre  1818  des  lettres  patentes  de  confirmation  de 
noblesse.  L'aîné  de  ces  deux  frères  n'eut  que  deux  filles.  Le  puîné 
fut  substitué  par  lettres  patentes  du  29  septembre  1819  au  titre  de 
baron  de  la  Bove  de  son  cousin,  chef  de  la  branche  aînée  de  la 
famille  de  Caze  ;  il  reçut,  en  outre,  le  titre  héréditaire  de  vicomte  par 
nouvelles  lettres  du  25  octobre  1821 .  11  avait  épousé  M"°  de  la  Bouére, 
décédée  en  1869,  et  en  avait  eu  deux  fils,  Albert-Alexandre,  né  en  1817, 
et  Alexandre-Xavier,  né  à  Chartres  en  1822.  Albert- Alexandre, 
vicomte  de  Caze  de  la  Bove,  demeura  célibataire  ;  mais  il  adopta  son 
filleul,  Alexandre-Léon  Plarr,  né  à  Strasbourg  en  1855,  marié  en  1900 
à  Mlle  Lambert  des  Champs  de  Morel.  Alexandre-Xavier  épousa  en 
1849  Mlle  de  Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  qui  se  remaria  en  1875  au 
marquis  de  Maleissye.  Il  fut  autorisé  le  8  septembre  1855,  par 
décret  de  Xapoléon  III,  à  joindre  à  son  nom  celui  de  :  de  Salignac  de 
la  Mothe-Fénelon  et  fut  dès  lors  connu  sous  le  titre  de  marquis.  Il  a 
laissé  quatre  fils. 

La  famille  de  Caze  a  fourni  deux  chanoinesses  de  Saint-Anne  de 
Bavière,  nées  l'une  en  1783,  l'autre  en  1828. 

Principales  alliances  :  d'Arquier  1612,  Rouillé  d'Orfeuil,  de  Louet 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  107 

de  Murât  de  Galvisson  1735,  de  Forbin  de  la  Barben  1736,  de  Boul- 
longne  1737,  de  Laborde  1768,  Brunet  d'Evry  1739,  de  Parseval  des 
Chênes  1831,  deTricaud!680,  Masson  deSaint-Amand,  Gazeau  de  la 
Bouère,  de  Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  1849,  Dunmore  1883,  etc. 

CAZE  de  la  BOVE  (Plarr  de).  Voyez:  Plarr  de  Gaze  de  la  Bove. 

CAZENAVE  de  MATHECOULON  et  de  LIBERS AC  (de).  Armes  :  écarlelé 
au  1  d'azur  à  la  tour  d'argent,  crénelée  et  maçonnée  de  sable,  don- 
jonnée  d'or  ;  au  2  de  gueules  à  trois  fasces  d'or;  au  3  de  gueules  à  un 
lion  passant  à"  or  ;  au  4  d'azur  à  une  quinte  feuille  d'argent. 

La  famille  de  Cazenave  de  Mathecoulon  et  de  Libersac  appartient  à 
la  noblesse  de  Guienne.  D'après  la  tradition  elle  serait  originaire  du 
Béarn  où  le  nom  de  Cazenave  est  très  répandu.  Un  livre  de  raison 
écrit  en  langue  romane  la  fait  descendre  d'un  Annibal  qui,  en  1400, 
était  seigneur  du  château  de  Cazenave,  près  du  village  de  Gan,  à  trois 
lieues  de  Pau.  D'après  ce  même  livre  de  raison  ce  gentilhomme  aurait 
eu  plusieurs  fils  dont  l'aîné  lui  succéda  dans  ses  biens  et  dont  le 
quatrième,  Pierre,  pauvre  cadet  sans  fortune,  se  maria  en  1439  avec 
la  fille  d'un  autre  cadet  de  l'Astarac  dont  le  nom  n'est  pas  indiqué. 
Pierre  aurait  eu  lui-même  plusieurs  fils  dont  l'un,  nommé  Hugues, 
se  serait  marié  en  Astarac  en  1464  avec  une  dame  dont  on  n'indique 
pas  le  nom  et  aurait  continué  la  descendance.  Pierre  aurait  été  lui- 
même  père  de  Jean  de  Cazenave  qui  se  serait  marié  en  1498  à  Mauzac, 
au  comté  de  Foix,  grand-père  de  Bertrand  de  Cazenave,  qui  aurait 
épousé  en  1530  Marguerite  de  Lignon,  et  arrière-grand-père  de 
Jacques  de  Cazenave  qui  aurait  épousé  en  Bouergue  en  1550  Anne  de 
la  Calmontie.  Cette  filiation  ne  s'appuie  sur  aucune  preuve.  Nicolas 
de  Cazenave,  Sgr  de  la  Calmontie,  fils  de  Jacques,  fut  gouverneur  de 
Montravel  et  lieutenant-colonel  du  régiment  de  Courson;  il  eut  sa 
maison  incendiée  par  les  protestants  en  1621.  Il  laissa  de  deux 
alliances  successives  deux  fils,  Jean-Charles  de  Cazenave,  écuyer, 
sieur  de  la  Motte,  lieutenant  au  régiment  de  Sainte-Foix,  en  Guienne, 
qui  continua  la  descendance,  et  Jean-Léandrc  de  Cazenave,  sieur 
de  la  Gorce,  dont  la  postérité  s'éteignit  dans  la  seconde  moitié  du 
xvme  siècle.  Lors  de  la  grande  recherche  des  faux  nobles  commencée 
en  1666  ces  deux  frères  furent  assignés  devant  l'intendant  de  Bor- 
deaux, Pellot  ;  ils  ne  purent  produire  devant  ce  magistrat  les  preuves 
de  leur  noblesse  alléguant  que  leurs  titres  avaient  été  détruits  dans 
l'incendie  de  la  maison  de  leur  père,  en  1621  ;  Pellot  chargea  alors 
M.  de  Chilhaud,  lieutenant-général  en  la  sénéchaussée  de  Bergerac, 
de  faire  une  enquête  sur  les  faits  allégués  par  MM.  de  Cazenave,  puis, 


108  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

par  ordonnance  du  12  juillet  1668,  renvoya  ceux-ci  devant  le  Conseil 
d'État.  Le  26  juin  1669  MM.  de  Gazenave  obtinrent  du  Conseil  d'État, 
séant  à  Saint-Germain,  un  arrêt  qui  les  maintenait  dans  la  qualité  de 
noble  et  d'écuyer  nonobstant  qu'ils  n'en  rapportaient  les  titres  justifi- 
catifs dont,  en  considération  de  leurs  services  et  de  ceux  de  leur  père, 
Sa  Majesté  les  dispensait  et  relevait.  Cet  arrêt,  qui  n'est  du  reste 
connu  que  par  une  copie  collationnéc  devant  notaires  du  1er  dé- 
cembre 1704,  constitue  un  véritable  anoblissement.  Jean-Léandre  de 
Cazenave,  sieur  de  la  Gorce,  fut  encore  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  26  juin  1697  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  de  Bordeaux. 
Son  neveu,  Jacques  de  Cazenave,  sieur  de  la  Calmontie,  fils  de  Jean- 
Charles,  marié  le  27  mai  1679  à  Jeanne  de  Ségur  de  Pitray,  fut  à  son 
tour  maintenu  le  lo  juin  1699  par  jugement  du  même  magistrat. 
Léonard  de  Cazenave,  petit-fils  de  celui-ci,  épousa  vers  1740  Marie 
de  Belcier.  Ses  deux  fils,  Léonard  de  Cazenave,  Sgr  de  Mathecoulon, 
en  la  paroisse  de  Monpeyroux,  marié  le  22  novembre  1773  à  Marie 
du  Bois  du  Fresne,  héritière  de  la  terre  de  Libersac,  et  Jean-Augustin 
de  Cazenave  de  Vélines,  dit  le  chevalier  de  Cazenave,  marié  à  Marie- 
Anne  des  Moulins  de  Leybardie,  prirent  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  tenues  à  Libourne.  Le  second  de  ces  deux  frères  n'eut 
que  des  filles.  La  descendance  de  l'ainé  subsiste  sous  le  nom  de 
Cazenave  de  Libersac.  Elle  n'est  pas  titrée. 

La  famille  de  Cazenave  a  fourni  des  officiers. 

Elle  possède  encore  la  terre  de  Libersac  dans  le  département  de 
la  Dordogne. 

Principales  alliances  :  de  Lajonie,  de  Ségur  de  Pitray  1679,  de 
Ségur-Montaigne,  de  Belcier,  des  Moulins  de  Leybardie,  deMajence 
de  Camiran,  du  Bois  du  Fresne  1773,  de  Puch,  de  Jourdain,  d'Ar- 
tigucs  1856,  de  Menou  1830,  de  Trincaud-Latour  1826,  de  Boudon 
de  Lacombe  1834,  etc. 

CAZENAVE  de  la  CAUSSADE.  Armes  :  écartelé  aux  1  et  4  à" azur  à  un 
canot  de  quatre  rameurs  voguant  sur  une  rivière  d'argent,  ondée  de 
sinople,  mouvante  de  la  pointe  de  Vécu,  et  au  poisson  contourné  au 
naturel  nageant  au-dessus  du  canot  et  mouvant  du  flanc  dextre  de 
Vécu;  aux  2  et  S  de  gueules  (aliàs  d'azur)  à  la  tour  d'argent,  ouverte 
du  champ  et  donjonnée  à  séneslre.  —  Couronne  :  de  Comte. 

Cette  seconde  famille  Cazenave,  bien  distincte  de  la  précédente, 
appartient  comme  elle  à  la  noblesse  de  Guienne.  Elle  était  représentée 
au  xvme  siècle  par  plusieurs  branches  dont  on  ne  connaît  pas  bien  le 
point  de  jonction. 

A  l'une  de  ces  branches,  aujourd'hui  éteinte,  appartenait  M.  Caze- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES   FRAN  ÇAISES  109 

nave  de  la  Barenne,  capitaine  aide-major  des  troupes  de  la  Martinique 
en  1742,  dont  le  iils  fut  pourvu  en  1765  de  l'office  anoblissant  de 
conseiller  secrétaire  du  Roi,  audiencier  et  contrôleur,  en  la  Chancel- 
lerie près  le  Parlement  de  Bordeaux. 

A  une  autre  branche,  également  éteinte,  appartenait  Barthélémy 
Gazenave,  né  en  1734,  qui  fut  pourvu  en  1769  de  la  charge  anoblissante 
de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Bordeaux. 

On  trouvera  dans  le  Bulletin  héraldique  de  France  de  mai  1892 
une  généalogie  de  la  branche  des  seigneurs  de  la  Gaussade,  la  seule 
qui  se  soit  perpétuée  jusqu'à  nos  jours.  Arnaud  Cazenave,  auquel  ce 
travail  fait  remonter  la  filiation,  était  dans  la  première  moitié  du 
xviii6  siècle  maître  chirurgien  au  bourg  de  Noaillan,  en  Bazadais.  Il 
laissa  deux  fils,  Pierre,  qui  continua  la  descendance,  et  Jean.  Ce 
dernier,  décédé  sans  postérité  en  1766,  fut  pourvu,  le  4  décembre  1756, 
de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  audiencier  en  la  Chan- 
cellerie près  le  Parlement  de  Bordeaux.  Son  frère,  maître  Pierre 
Cazenave,  natif  du  bourg  de  Noaillan,  marié  à  Marguerite  Tartas, 
obtint  le  4  juin  1752  des  lettres  de  maîtrise  de  chirurgie.  Le  fils  de 
celui-ci,  Jean-Pierre  Cazenave,  pourvu  en  1765  de  l'office  anoblissant 
de  secrétaire  du  Roi  en  la  Chancellerie  près  le  Parlement  deRordeaux, 
épousa,  par  contrat  passé  à  Cantenac  le  22  septembre  1766,  Margue- 
rite de  Gascq,  héritière  de  la  terre  de  la  Caussade,  à  Reaurech,  près 
de  Rordeaux,  dont  sa  descendance  a  conservé  le  nom.  Il  prit  part  en 
1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Rordeaux  et  mourut  à 
Reaurech  en  1810.  Son  fils,  Germain-Arnaud  Cazenave  de  la  Caussade, 
né  à  Rordeaux  en  1780,  marié  en  1813  à  Mlle  Couronneau,  a  été  père 
de  Jules  de  Lacaussade,  né  en  1817,  médecin  à  Rordeaux,  et  grand- 
père  de  Joseph  de  Lacaussade,  avocat  à  Rordeaux,  et  de  Paul  de 
Lacaussade. 

CAZENAVE  de  la  ROCHE. 

Famille  de  haute  bourgeoisie. 

Pierre-Edouard  Cazenave,  né  à  Pau  en  1823,  médecin  de  M.  le 
comte  de  Chambord,  décédé  en  1898,  demanda  le  4  janvier  1862 
pour  lui  et  pour  son  fils,  Pierre-Tristan,  alors  mineur,  et  obtint  seu- 
lement par  décret  du  23  juillet  1875  l'autorisation  de  joindre  à  son 
nom  celui  de  :  de  la  Roche. 
Principale  alliance  :  de  Biré. 

CAZENAVE,  ou  mieux  CASENAVE.  Armes  concédées  en  1812  au  che- 
valier Casenave  :  d'azur  à  une  barre  cousue  de  gueules  chargée  du 
signe  des  chevaliers  légionnaires,  accompagnée  en  chef  d'une 
branche  de  chêne  d'argent  et  en  pointe  d'une  vache  d'or. 


110  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

La  famille  Casenave  appartenait  dès  le  xvme  siècle  à  la  haute  bour- 
geoisie du  Béarn. 

Antoine  Casenave,  né  à  Lembeye  le  9  septembre  1763,  d'abord 
substitut  du  procureur  général  en  la  sénéchaussée  de  Morlaas,  fut 
élu  député  des  Basses-Pyrénées  à  la  Convention,  où  il  se  signala 
par  sa  modération  et  où  il  demanda  la  mise  en  accusation  de  Marat, 
puis  au  Conseil  des  Cinq-Cents  et  enfin  au  Corps  législatif.  11  fut  créé 
chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  15  juin  1812  et  mourut 
en  1818.  Sa  fille  unique,  Mme  Wilson,  née  en  1802,  a  été  la  mère  de 
M.  Daniel  Wilson,  gendre  du  président  de  la  République  Grévy.  Un 
de  ses  neveux,  aujourd'hui  décédé,  a  été  conseiller  à  la  Cour  de 
Pau. 

Les  représentants  de  la  famille  Casenave  ont  quelquefois,  soit 
avant,  soit  depuis  la  Révolution,  fait  précéder  leur  nom  de  la  parti- 
cule DE. 

Principale  alliance  :  de  Beauquesne. 

Les  noms  de  Cazenave  et  de  Casenave  sont  très  répandus  en  Béarn 
et  dans  les  contrées  limitrophes.  On  ignore  si  la  famille  dont  il  vient 
d'être  parlé  est  la  même  que  celle  d'un  Daniel  de  Casenave,  domen- 
ger  de  Bordères,  qui  eut  son  blason  enregistré  à  l'Armoriai  général 
de  1696  :  de  gueules  à  une  maison  et  un  chef  d'hermines.  Celui-ci 
était  le  lils  d'un  maître  Etienne  de  Casenave,  praticien,  décédé  à  Pau 
le  13  septembre  1681,  qui  avait  épousé  Suzanne  du  Faure,  héritière 
de  Laborde  de  Bordères.  Il  était  frère  de  Jean  de  Casenave,  notaire 
à  Pau,  receveur  au  bureau  du  tabac  de  cette  ville,  qui  épousa  le 
24  février  1691  Jeanne  de  Casaubon,  fille  d'un  apothicaire. 

Pierre  de  Casenave,  conseiller  du  Roi  au  Parlement  de  Navarre, 
comptes,  aides  et  finances,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696  :  d'or  à  une  tour  de  gueules  accompagnée  en  chef 
de  trois  étoiles  d'azur  et  en  pointe  d'un  croissant  de  même.  Il  fut  père 
de  Samuel  de  Casenave,  né  en  1686,  conseiller  au  Parlement  de 
Navarre,  directeur  de  l'Université  de  Pau  en  1725,  qui  acquit  les 
terres  et  seigneuries  d'Escoubés  et  de  Riupeyroux  et  dont  la  fdle 
unique  épousa  en  1732  Jean  de  Montaut,  baron  de  Coarraze. 

Antoine  de  Cazenave,  Jean  de  Cazenave  de  Lescombes  et  Jean  de 
Cazenave-Sourillac,  tous  trois  chevaliers  de  Saint-Louis,  issus  d'une 
famille  vivant  noblement  depuis  longtemps,  furent  simultanément 
anoblis  par  lettres  patentes  de  septembre  1720.  Ils  obtinrent  en 
même  temps  le  règlement  de  leurs  armoiries  :  à! azur  à  une  maison 
d'or,  au  chef  d'argent  chargé  de  deux  canettes  de  sable. 

Une  famille  de  Cazenave  de  Labarrère  appartenait  au  xvme  siècle 
à  la  noblesse  des  Landes.  Elle  était  originaire  deGaujacq,  au  diocèse 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  ill 

de  Dax.  Jean-Gabriel  de  Cazenave  de  Labarrère,  Sgr  de  l'abbaye 
séculière  de  Cazalon,  acquit  en  1763  du  comte  d'Hertault  de  Beaufort, 
pour  le  prix  de  quarante  mille  livres,  la  charge  de  prévôt  général 
d'Auch  et  de  Béarn.  Il  mourut  en  1775  à  l'âge  de  70  ans.  Sa  fille 
épousa  successivement  M.  de  Spens  et  M.  deBatz-Diusse.  Il  eut  aussi 
deux  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Jean-Gabriel  Casenave  de  Labarrère, 
écuyer,  chevalier  de  Saint-Louis,  prévôt  général  de  la  maréchaussée 
d'Auch,  Navarre  et  Béarn,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de 
la  noblesse  des  Landes  et  mourut  quelques  années  plus  tard  à  l'île 
de  France.  Le  puîné,  Jean-Jacques,  capitaine  de  cavalerie,  guillotiné 
en  1794,  laissa  une  fille  qui  épousa  à  Saint-Sever,  en  l'an  VI, 
Jean -Baptiste  Vergers. 

CAZENAVE  (ou  mieux  CASENAVE)  de  LAFFITTE  (de).  Armes  :  d'or  à  un 
cheval  gai  de  sable  ;  au  chef  a" azur  chargé  d'un  croissant  montant 
d'argent  accosté  de  deux  étoiles  du  même. 

La  famille  de  Casenave  de  Laffitte,  aujourd'hui  complètement 
éteinte,  appartenait  à  la  noblesse  du  Béarn.  Elle  était  originaire  du 
lieu  de  Monein  et  avait  pour  auteur  Armand  de  Casenave,  capitaine, 
dont  le  fils,  Jean  de  Casenave,  épousa  par  contrat  du  20  août  1624 
Marie  de  Saint-Jean  d'Abos.  Jean  de  Casenave,  petit-fils  des  précé- 
dents, avocat  au  Parlement  de  Navarre,  épousa  par  contrat  du 
13  juillet  1718  Suzanne  d'Audichon,  fille  de  Pierre,  Sgr  de  Laffitte,  et 
de  Marie-Suzanne  de  Badet-Plaisance.  Leur  fils  aîné,  François  de 
Casenave,  né  le  27  avril  1719,  devint  seigneur  de  Laffitte  après  la  mort 
de  ses  deux  oncles  maternels,  Pierre  d'Audichon,  lieutenant-colonel 
du  régiment  de  la  marine,  en  Danemark,  et  Jean  d'Audichon,  curé 
d'Abos.  Il  ne  laissa  pas  de  postérité  et  après  lui  la  seigneurie  de 
Laffitte  fit  retour  à  son  plus  jeune  frère,  Henri  de  Casenave,  né  en 
1726,  marié  en  1782  à  Suzanne  de  Boyrie.  Pierre-Marc  deCascnave- 
Laffitte,  baptisé  en  1783,  fils  de  ce  dernier,  épousa  en  1820  Marie- 
Anne  Dufau  de  Nargassies.  Il  en  eut  deux  fils,  qui  moururent  sans 
avoir  été  mariés,  l'un  en  1842,  l'autre  en  1849,  et  une  fille,  dernière 
représentante  de  sa  famille,  qui  épousa  le  4  novembre  1845  Firmin- 
Dabbadie  (aliàs  d'Abbadie  d'Os),  conseiller  général  des  Basses- 
Pyrénées,  et  qui  mourut  en  1885. 

La  famille  de  Casenave  siégeait  en  1783  aux  États  du  Béarn  à  cause 
de  sa  seigneurie  de  Lafitte.  à  Monein  *. 

CAZENEUVE  (d'Ailhaud  de).  Voyez  :  Ailhaud  de  Méouille  et  de  Caze- 

NEUVE  (d'). 

•  Cette  notice  a  été  faite  à  l'aide  de  renseignements  dus  à  l'obligeance  de  M.  G. 
Balencie. 


112  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CAZENEUVE  (de),  au  Comté  de  Foix.  Armes  :  de  gueules  aune  maison 
d'or,  maçonnée  et  ajourée  de  sable;  au  chef  cousu  d'azur  chargé  d'un 
croissant  d'argent  accosté  d'un  soleil  et  d'une  étoile  d'or. 

La  famille  de  Cazeneuve  appartient  à  la  noblesse  des  anciens 
comtés  de  Comminges  et  de  Foix.  Elle  a  eu  pour  auteur  Barthélémy 
Cazeneuve,  avocat,  Sgr  du  Fauga,  au  comté  de  Comminges,  qui  fut 
élu  capitoul  de  Toulouse  en  1604  et  qui  fut  anobli  par  ses  fonctions.  Ce 
magistrat  était  vraisemblablement  parent  d'un  Jacques  Cazeneuve, 
docteur,  qui  avait  déjà  exercé  le  capitoulat  en  1592.  Son  fils,  Jean 
Cazeneuve,  laissa  lui-même  plusieurs  fils.  Deux  de  ceux-ci,  Jean- 
Polycarpe  de  Cazeneuve,  Sgr  du  Fauga,  au  diocèse  de  Rieux,  et 
Gabriel  de  Cazeneuve,  sieur  de  Jollien,  décédés  dans  la  suite  l'un 
et  l'autre  sans  laisser  de  postérité,  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  27  mars  1670  par  jugement  de  M.  deBezons,  intendant  du 
Languedoc,  en  vertu  des  privilèges  du  capitoulat  exercé  par  leur 
orand-père.  Un  troisième  frère,  François  de  Cazeneuve,  non  compris 
dans  le  jugement  de  maintenue  de  1670,  fut  père  de  Marc-Antoine  de 
Cazeneuve  qui  continua  la  lignée  et  qui  fut  à  son  tour  maintenu  dans 
sa  noblesse,  le  23  avril  1716,  par  jugement  de  Laugeois,  intendant 
de  Montauban.  Jean-Denis  de  Cazeneuve,  petit-iils  de  Marc-Antoine, 
prit  part  en  1789,  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  comté  de  Foix. 
Il  fut  père  de  Jean  de  Cazeneuve,  juge  de  paix  du  canton  de  Grisolles, 
démissionnaire  en  1830,  dont  la  descendance  subsiste.  Ce  dernier 
personnage  paraît  avoir  été  le  même  qu'un  Jean-Michel  Cazeneuve, 
né  en  1772  à  Villenouvelle,  chef  de  bataillon,  qui  fut  créé  chevalier 
de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  25 février  1809,  enregistrées  par 
la  Cour  impériale  de  Toulouse,  et  qui  reçut  les  armes  suivantes  : 
d'argent  à  un  chevron  de  gueules,  chargé  du  signe  des  chevaliers 
légionnaires,  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  d'or  et  en  pointe 
d'une  maison  d'or,  ouverte  et  ajourée  de  sable. 
Principales  alliances  :  de  Sers,  de  Martin  de  Domec,  etc. 

CAZENEUVE  (de).  Armes  :  parti  d'or  et  de  sable  à  deux  épées  croisées 
en  sautoir  de  l'un  en  l'autre,  à  la  bordure  de  gueules,  chargée  d'une 
croix  d'argent  à  cinq  doubles  branches  sans  ruban,  ni  couronne, 
qui  est  le  signe  des  chevaliers  légionnaires. 

Martizy  Cazeneuve,  né  en  1773  à  Saint-Martizy,  retraité  lieutenant- 
colonel  en  1815,  officier  de  la  Légion  d  honneur,  décédé  en  1835,  fut 
créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  6  octobre  1810.  Il 
laissa  un  fils,  Alexandre  de  Cazeneuve,  né  en  1805. 

CAZENEUVE  (de),  en  Dauphiné.  Armes  anciennes  :  d'azur  à  unemaison 
d'argent,  maçonnée  etportillée  de  sable,  sénestrée  d'une  tourelle  sur 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  113 

montée  de  trois  girouettes,  aie  chef  d'or  chargé  de  trois  étoiles  d'azur. 
—  Armes  concédées  sous  le  Premier  Empire  :  parti  au  1  d'azur  à 
une  maison  adextrée  d'une  tourelle  dor,  ouverte,  ajourée  et  maçon- 
née de  sable,  au  comble  d'or  chargé  de  trois  étoiles  enfasce  d'azur; 
au  2  d'argent  à  un  chevron  de  gueules  accompagné  de  trois  trèfles  de 
smople  ;  à  la  Champagne  de  gueules  brochant  et  chargée  du  signe  des 
chevaliers  légionnaires. 

La  famille  de  Cazeneuve  est  fort  anciennement  connue  dans  le 
Haut-Dauphiné.  Une  vieille  tradition  la  fait  descendre  de  Bernard 
Casanova,  gentilhomme  italien  qui  serait  venu  se  fixer  à  Gap  en 
1478  et  qui  y  aurait  fait  souche. 

La  famille  de  Cazeneuve  ne  figure  toutefois  au  nombre  ni  de  celles 
du  Dauphiné  qui  firent  reconnaître  leur  noblesse  lors  des  diverses 
recherches  ordonnées  par  Louis  XIV,  ni  de  celles  qui  prirent  part 
en  1789,  aux  assemblées  de  la  noblesse.  On  n'en  est  pas  moins  sur- 
pris de  ne  la  voir  mentionnée  dans  aucun  nobiliaire  du  Dauphiné, 
môme  dans  celui  si  complet  de  M.  de  Rivoire  de  la  Balie. 

Ignace  de  Cazeneuve,  né  à  Gap  en  1747,  était  chanoine  de  la  cathé- 
drale de  cette  ville  quand  il  fut  nommé  en  1791  évêque  constitu- 
tionnel des  Hautes-Alpes  ;  il  fut  élu  l'année  suivante  député  du  même 
département  à  la  Convention,  où  il  siégea  parmi  les  modérés,  fut 
encore  élu  député  au  Conseil  des  Cinq-Cents  et  mourut  en  180G 
dans  sa  propriété  de  Vane,  près  de  Gap. 

Etienne-Grégoire  de  Cazeneuve,  né  à  Gap  en  1770,  retraité  lieute- 
nant-colonel en  1821,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et  de  Saint- 
Louis,  décédé  à  Gap  en  1829,  fut  créé  chevalier  de  L'Empire  par 
lettres  patentes  du  9  septembre  1810.  Son  fils,  Jules  de  Cazeneuve, 
decede  en  1858,  fut  président  du  tribunal  civil  de  Gap.  Il  a  été  père 
de  M.  Camille  de  Cazeneuve,  né  en  1839,  juge  au  tribunal  de  Gap, 
qui  a  eu  deux  enfants  de  son  mariage,  en  1867,  avec  M,,e  Virginie 
Dode  de  la  Brunerie,  nièce  du  maréchal  de  France  du  même  nom. 

Principales  alliances  :  Dode  de  la  Brunerie,  Gillet  de  Chalonge 
1888,  Picquery  de  Waronval  1797,  etc. 

CAZENOVE  de  PRADINES  (de).  Armes,  :  d'azur  d  une  tour  d'argent, 
maçonnée  de  sable,  accostée  de  deux  lions  d'argent,  quelquefois  le 
tout  pose  sur  une  terrasse  de  sinople.  — .  Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  de  Cazenove  de  Pradines,  fixée  de  nos  jours  en  Bre- 
tagne, appartient  à  fancienne  noblesse  de  l'Agenais.  On  en  trou- 
vera une  généalogie  dans  le  Nobiliaire  de  Guienne  et  de  Gascogne 
d  0  Gilvy.  y 

Les  noms  de  Cazenove,  Cazeneuve,  Casenave,  Casanove,  etc.  (en 


114  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

latin  Casanova),  ont  été  portés  en  Guienne  et  dans  les  provinces 
limitrophes  par  un  nombre  considérable  de  familles  qui  apparte- 
naient aux  conditions  sociales  les  plus  diverses  et  qui  se  ratta- 
chaient évidemment  à  des  souches  très  distinctes.  C'est  donc  sans 
preuves  certaines  que  les  généalogistes  contemporains  ont  attribué 
à  la  famille  de  Cazenove  de  Pradines  un  gentilhomme  de  Guienne  ap- 
pelé Casanova  qui  prit  part  à  la  troisième  croisade  et  qui  signa 
comme  témoin  deux  actes  passés  à  Saint-Jean  d'Acre  en  septembre 
1191  ;  un  Vital  de  Cazenove,  ou  de  Cazenave,  Sgr  du  Frêchou,  en 
Albret,  qui  signa  comme  témoin  des  traités  passés  par  le  comte  de 
Toulouse  le  3  septembre  1242  et  en  mars  1246;  un  Bernard  de  Caze- 
nove, chevalier,  cité  avec  trois  autres  gentilshommes  de  l'Arma- 
gnac et  du  Bazadais  dans  un  acte  passé  à  Acre  en  juin  1250;  un  For- 
tanier  de  Cazanove  (de  Casanova),  Sgr  du  Fréchou,  qui  fut  maire 
de  Bordeaux  en  1267,  1268,  1270  et  1271,  puis  sénéchal  de 
Guienne,  etc. 

Les  jugements  de  maintenue  de  noblesse  du  xvne  siècle  ne  font 
remonter  la  filiation  qu'au  15  août  1548,  date  à  laquelle  Arnaud  de 
Cazenove,  écuyer,  Sgr  d'Arraigne,  capitaine  d'une  compagnie  dans 
le  régiment  de  Bambures,  fils  d'André  de  Cazenove,  écuyer,  sieur 
de  Béart.  et  de  Charlotte  Thibaut,  demeurant  en  la  juridiction  de  la 
Mothe-Montravel.  en  Bazadais,  épousa  Isabeau  de  Faugère.  Arnaud 
de  Cazanove  était  âgée  de  70  ans  quand  il  fit  son  testament  le  8 
juillet  1584  dans  la  maison  de  Lérisson,  en  la  paroisse  de  Saint- 
Aubin,  en  Bazadais.  Son  fils,  autre  Arnaud  de  Cazenove,  écuyer, 
marié  successivement  le  18  août  1578  à  Anne  du  Bruil,  héritière 
de  la  terre  de  Lérisson,  et  le  20  janvier  1596  à  Marie  de  Laumond, 
obtint  de  plusieurs  gentilshommes  de  sa  région  un  certificat  de 
noblesse  sur  le  vu  duquel  il  fut  déchargé  du  droit  de  franc-fief 
par  jugement  des  commissaires  rendu  le  20  octobre  1606.  Il  fit  son 
testament  le  22  août  1606  et  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils, 
Jean,  Sgr  de  Lérisson,  né  du  premier  lit,  et  Pierre,  né  du  second  lit, 
qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches.  Les  représentants  de  ces 
deux  branches  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  13octobrel666 
par  jugementdeDupuy,  subdélégué  dePellot,  intendant  de  Bordeaux. 

Jean  de  Cazenove,  Sgr  de  Lérisson,  auteur  de  la  branche  aînée, 
fut  tué  en  1626  au  siège  de  Montauban.  11  avait  épousé  le  5  avril 
1610  Hélène  de  Vigier.  Il  fut  père  d'Antoine  de  Cazenove,  Sgr  de 
Lérisson,  qui  épousa  en  1657  Marguerite  d'Agés  et  dont  la  descen- 
dance s'éteignit  avec  sa  petite-fille,  Marie-Barbe,  mariée  en  1722  à 
Daniel  de  Puch  d'Estrac.  O'Gilvy  et  d'autres  généalogistes  ont 
voulu  aussi  en  faire  le  père  d'un  Pierre  Cazenove,  marié  en  1633  à 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  115 

Elisabeth  Gaussorgucs,  qui  fut  l'auteur  d'une  famille  protestante  de 
Cazenove  rapportée  plus  bas. 

Noble  Pierre  de  Cazenove,  écuyer,  sieur  de  Lacroze,  auteur  de  la 
seconde  branche,  épousa  le  14  juillet  1639  Peyronne  de  Chassarel; 
il  était  seigneur  dePradines,  dans  la  paroisse  de  Fauguerolles,  juri- 
diction de  Gontaut,  en  Agenais,  quand  il  fit  son  testament  le  6 
décembre  1662.  Il  fut  père  de  Jean-Joseph  de  Cazenove,  Sgr  de  Pra- 
dines  et  de  Lacroze,  né  en  1650,  baptisé  en  1652  en  l'église  de  Birac, 
qui  épousa  le  8  juin  1699  Madeleine  Carrier,  fille  d'un  conseiller  du 
Roi  au  sénéchal  de  Bergerac,  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
d'abord  en  1666  par  jugement  de  Dupuy,  subdélégué  de  l'intendant 
Pellot,  puis  le  20  décembre  1695  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  un 
des  successeurs  de  Pellot.  Le  petit-fils  de  celui-ci,  Pierre  de  Caze- 
nove, Sgr  de  Pradines,  marié  en  1760  à  Marie-Angélique  de  Péni- 
caut,  puis  en  1792  à  Anne-Victoire  de  Bonnefoux,  fut  encore  main- 
tenu dans  sa  noblesse  le  6  mai  1778  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides 
de  Bordeaux.  O'Gilvy  a  avancé  que  ce  gentilhomme  avait  pris  part 
en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Agen  ;  son  nom  ne 
figure  pas  cependant  dans  le  Catalogue  publié  par  MM.  de  la  Roque 
et  de  Barthélémy.  Léon  de  Cazenove  de  Pradines,  né  à  Marmande 
en  1793,  fils  du  précédent,  marié  en  1823  à  sa  cousine,  Rose  de 
Bonnefoux  de  Caminel,  a  été  maire  de  Marmande  et  conseiller  géné- 
ral du  Lot-et-Garonne.  Son  fils,  Edouard  de  Cazenove  de  Pradines, 
né  à  Marmande  en  1838,  vint,  tout  en  conservant  ses  propriétés  de 
l'Agenais,  se  fixer  à  Nantes  après  le  mariage  qu'il  contracta  en  1866 
avec  Mlle  de  Bouille.  Il  prit  une  part  glorieuse  à  la  guerre  de  1870  et 
dut  être  amputé  à  la  suite  des  blessures  qu'il  avait  reçues  à  la  bataille 
de  Loisy.  Député  du  Lot-et-Garonne  en  1871,  puis  de  la  Loire-Infé- 
rieure en  1884,  honoré  de  l'estime  particulière  de  M.  le  comte  de 
Chambord,  Cazenove  de  Pradines  fut  une  des  personnalités  les  plus 
marquantes  du  parti  royaliste.  Il  a  laissé  plusieurs  enfants. 

La  famille  de  Cazenove  de  Pradines  a  fourni  un  grand  nombre 
d'officiers  dont  plusieurs  ont  été  tués  à  l'ennemi. 

Principales  alliances:  Carrier  (de  Ladcvèze)  1699,  de  Vigier  1610, 
1843,  d'Agés  1637,  d'Aix  1689,  de  Puch  d'Estrac  1722,  de  Chassaivl 
1639,  de  Bonnefoux  1792,  1823,  de  Bouille  1866,  Boscal  de  liéals 
1890,  Philippon  de  la  Magdelaine  etc. 

CAZENOVE  (de)  et  CAZENOVE.  Armes  :  d'azur  à  une  tour  chargent, 
maçonnée  de  sable,  accostée  de  deux  lions  d'argent  (aliàs  d'or)  ;  sou- 
vent le  tout  posé  sur  une  terrasse  de  sinople.  —  Couronne  :  de  Mar- 
quis. 


116  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Cette  seconde  famille  de  Cazenove  porte  les  mêmes  armes  que  la 
famille  précédente.  Elle  revendique  avec  cette  famille  une  commu- 
nauté d'origine  que  celle-ci  a  acceptée,  bien  que  le  point  de  jonction 
des  deux  souches  demeure  inconnu.  Un  de  ses  représentants,  le  com- 
mandant de  Cazenove,  en  a  publié  de  nos  jours  une  histoire  très 
consciencieuse. 

Il  résulte  de  ce  travail  que  la  famille  de  Cazenove  était  fixée  dès 
la  première  moitié  du  xvie  siècle  dans  les  environs  de  la  petite  ville 
d'Anduze,  au  diocèse  de  Nîmes,  en  Languedoc.  Guyrault  de  Caze- 
nove, à  partir  duquel  seulement  la  filiation  a  pu  être  établie,  avait 
épousé  vers  1540  Catherine  Moullière  dont  il  eut  une  nombreuse  pos- 
térité. L'un  de  ses  fils  fut  l'auteur  d'une  branche  qui  demeura  fixée 
à  Lézan  et  qui  s'éteignit  en  4894.  Un  autre,  le  plus  jeune  de  tous, 
Claude  Cazeneufve,  fut  l'auteur  de  la  branche  qui  s'est  perpétuée 
jusqu'à  nos  jours.  Ce  Claude  Cazeneufve  réalisa  une  grande  fortune 
dans  le  commerce  des  draps  et  fut  consul  d'Anduze  en  1583  et  1587. 
Il  embrassa  le  protestantisme  que  ses  descendants  professent  encore 
aujourd'hui.  Il  épousa  Marguerite  Roure  et  en  laissa  sept  enfants. 
L'aîné  de  ses  fils,  Claude  de  Cazenove,  consul  d'Anduze  en  1612, 
1616,  1625  et  1628,  fut  père  d'Henri  de  Cazenove,  consul  d'Anduze 
en  1652  et  1653,  qui  n'eut  qu'une  fille  de  son  mariage  avec  Françoise 
de  la  Farc.  Un  des  puînés,  Pierre  Cazenove,  consul  d'Anduze  en  1626, 
épousa  Isabelle  de  Gaussorgues  et  continua  la  lignée.  O'Gilvy  et  après 
lui  les  généalogistes  qui  l'ont  copié  ont  voulu,  contre  toute  vraisem- 
blance, faire  de  ce  Pierre  Cazenove  un  fils  puîné  de  Jean  de  Caze- 
nove, Sgr  de  Lérisson,  en  Bazadais,  marié  en  1610àIIélènedc  Yigier, 
un  des  représentants  de  la  famille  de  Cazenove  de  Pradines.  Pierre 
Cazenove  laissa  lui-même  plusieurs  fils.  L'un  de  ceux-ci,  Charles 
Cazenove,  né  à  Anduze  en  1635,  marié  le  1er  décembre  1666  à  Marie 
Viala,  mourut  en  1699  laissant  à  son  tour  plusieurs  enfants, 
tous  nés  à  Anduse.  L'aîné  de  ses  fils,  Pierre  Cazenove,  né  le 
28  août  1670,  alla  se  réfugier  à  Genève  lors  de  la  révocation  de  I'édit 
de  Nantes,  s'y  associa  avec  Jean  Plantamour  et  Isaac  Brés  pour  faire 
le  commerce  des  toiles  et  fut  reçu  bourgeois  de  la  ville  en  1703.  Il 
avait  épousé  le  15  juin  1697  Marie  Plantamour;  il  en  eut,  entre 
autres  enfants,  trois  fils,  Jean,  Théophile  et  David,  qui  furent  les 
auteurs  de  trois  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Jean  Cazenove,  marié  à  Genève  le 
4  avril  1732  à  Elisabeth  Bessonet,  fut  nommé  en  1738  membre  du 
Conseil  des  Deux-Cents.  Son  petit-fils,  Charles-Antoine  Cazenove, 
était  encore  très  jeune  quand  il  alla  en  1790  se  fixer  aux  Etats-Unis 
où  il  fonda  avec  M.  Albert  Galatin  la  ville  de   la  Nouvelle-Genève. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  117 

Sa    descendance   s'est   perpétuée   en  Amérique    avec    distinction. 

L'auteur  du  second  rameau,  Théophile  Cazenove,  né  à  Genève  le 
1er  mars  1708,  alla  se  fixer  à  Amsterdam  où  il  mourut  en  1760.  Il 
avait  épousé  en  1734  Marie  de  Rapin-Thoyras,  fille  du  célèbre  histo- 
rien, et  en  laissa,  entre  autres  enfants,  trois  fils  :  1°  Jean-Henri  Caze- 
nove, né  en  1737,  fixé  en  Angleterre,  un  des  directeurs  de  la  Com- 
pagnie des  Indes,  régent  de  la  Banque  d'Angleterre,  décédé  sans 
alliance  ;  2°  Théophile  Cazenove,  né  à  Amsterdam  en  1740,  qui  con- 
tinua la  descendance  ;  3°  Marc-Antoine  Cazenove  d'Ariens,  né  à 
Amsterdam  en  1749,  lieutenant-colonel  au  régiment  Esterhazy,  cheva- 
lier du  Mérite  militaire  en  1814,  qui  épousa  à  Lausanne  en  1785  Mlle  de 
Constant  de  Rebecque  et  dont  le  fils,  mousquetaire  gris  de  la  garde 
du  roi  Louis  XVIII,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  demeura  céli- 
bataire. Théophile  Cazenove  épousa  à  Harlem  en  1765  Marguerite 
van  Jever,  petite  nièce  de  Jean  de  Witt,  grand  pensionnaire  de  Hol- 
lande ;  il  alla  dans  la  suite  se  fixer  d'abord  aux  États-Unis,  où  il 
fonda  dans  l'État  de  New- York  la  ville  de  Cazenovia,  puis  à  Paris. 
Son  fils,  Quirin-Henri  de  Cazenove,  né  à  Amsterdam  en  1768,  prit  du 
service  dans  les  armées  du  roi  Louis  XVI,  épousa  à  Lyon  en  1792 
Mlle  de  Villas,  émigrapeu  après,  fut  nommé  chevalier  de  Saint-Louis 
en  1814  et  mourut  eu  1856.  Il  laissa  deux  fils,  Arthur-Théophile  de 
Cazenove,  né  en  1795  à  Lausanne,  où  ses  parents  s'étaient  réfugiés, 
conseiller  général  du  Rhône  en  1831,  marié  en  1832  à  sa  cousine, 
MUe  de  Villas;  et  Quirin-Victor  de  Cazenove,  né  à  Lyon  en  1798,  admi- 
nistrateur des  prisons  de  cette  ville,  marié  en  1823  à  sa  cousine, 
Mlie  de  Cazenove,  qui  ont  l'un  et  l'autre  laissé  postérité. 

L'auteur  du  troisième  rameau,  David  Cazenove,  né  à  Genève  en 
1711,  se  maria  dans  cette  ville  en  1737.  Son  fils,  James  Cazenove,  né 
à  Genève  en  1744,  alla  se  fixer  en  Angleterre  où  sa  descendance  s'est 
très  honorablement  perpétuée  jusqu'à  nos  jours. 

Principales  alliances  :  Odier,  de  Rapin-Thoiras  1754,  de  Constant 
de  Rebecque  1785,  de  Cottens,  Saladin  de  Lubières,  Pictet  de  Roche- 
mont,  de  Villas  1792,  1832,  Marion  de  Beaulieu  1820,  Brolemann 
1821, 1843, Dumas  de  Marveille  1859,  de  Seynesl891,d'Adhémar,  etc. 

Le  nom  de  Cazenove  a  été  porté  en  Normandie  par  une  famille 
considérable  qui  portait  pour  armes  :  d'ai'gent  à  deux  chevrons 
d'azur.  L'auteur  de  cette  famille,  Guillaume  de  Cazenove,  ditCoulon, 
gentilhomme  gascon,  fut  fait  par  Louis  XI  vice-amiral  de  France  et 
maître  enquesteur  des  eaux  et  forêts  de  Normandie  et  de  Picardie. 
Il  avait  épousé  Guillaumette  le  Sec,  héritière  des  terres  de  Gaillard- 
bois  et  de  Charlcval,  près  de  Rouen.  Sa  descendance  s'allia  aux 
familles  de  Mailly,  de  Montmorency-Laval,  de  Ligny,   Odoard  du 


118  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

Hazé,  etc.,  et  s'éteignit  avec  Louis  de  Cazenove  qui  fut  tué  au  siège 
de  Rouen  en  1562. 

CAZES  (de).  Voyez  :  Decazes. 

CAZES  de  FRESQUIÈRES  (de). 

La  famille  de  Cazes  de  Fresquières,  éteinte  dans  les  mâles  en  1855, 
appartenait  à  la  noblesse  du  Comtat  Venaissin.  Elle  ne  doit  être  con- 
fondue ni  avec  la  famille  de  Caze  de  la  Bove,  mentionnée  plus  haut, 
ni  avec  celle  des  ducs  Decazes. 

Elle  avait  pour  auteur  Guillaume-Ignace  Cazes  (ou  Cases)  de  Fres- 
quières, de  la  ville  d'Avignon,  dont  le  fds,  Alexandre-Joseph-Ignace 
Cazes  de  Fresquières,  fut  pourvu  en  1743  du  grade  de  docteur  en 
droit  civil  de  l'Université  d'Avignon,  qui,  au  Comtat,  conférait  la 
noblesse  au  premier  degré,  et  fut,  en  outre,  anobli  dans  la  suite  par 
bref  du  Souverain  Pontife. 

Principales  alliances  :  Thiroux  de  Saint-Félix,  de  Chazettcs  de 
Bargues. 

CAZIN  d'HONINCTUN  et  de  CAUMARTIN.  Armes  :  (d'après  l'Armoriai 
général  de  1606  et  les  règlements  d'armoiries  de  1781  et  de  1818)  : 
d'or  à  une  bande  d'azur  chargée  d'une  molette  d'argent.  —  Aliàs 
(d'après  le  règlement  d'armoiries  de  1825)  :  d'o;-  à  une  bande  d'azur 
chargée  d'une  molette  d'argent  et  accompagnée  en  chef  d'un  faisan 
desinople  et  en  pointe  d'un  chevreuil  de  gueules,  la  tête  contournée .  — 
Armes  concédées  en  1810  au  chevalier  Cazin  de  Caumartin  :  parti  au 
1  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  en  pointe  dune  tète  de  Maure 
de  sable,  tortillée  d'argent;  au  2  de  gueules  à  trois  roses  d'argent,  2  et 
1  ;  à  la  Champagne  de  gueules  chargée  du  signe  des  chevaliers 
légionnaires. 

La  famille  Cazin  d'Honinctun  et  de  Caumartin  est  originaire  de  Bou- 
lognc-sur-Mer  où  elle  occupait  un  rang  distingué  dès  le  xvne  siècle. 
On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  Y  Annuaire  de  la 
noblesse  de  1802,  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  dans  les  Recherches 
généalogiques  sur  les  Comtés  de  Ponthieu,  de  Boulogne  et  de  Guines 
de  M.  de  la  Gorgue-Rosny,  etc. 

François  Cazin,  auquel  ces  divers  travaux  font  remonter  la  filia- 
tion, habitait  en  1654  la  basse  ville  de  Boulogne  ;  il  avait  épousé  Mar- 
guerite Langaigne)  qui  était  veuve  en  1668.  Un  de  leurs  fils,  François 
Cazin,  marchand,  bourgeois  de  la  ville  de  Boulogne,  marié  en  1682  à 
Louise  Carmier,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1606.  Un  autre,  Jacques  Cazin,  marié  à  Marie  Moullière,  fut  père 
d'Alexis  Cazin,  né  le  7  septembre  1684,  avocat  en  Parlement,  qui 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  119 

épousa  (mi  1722  Jeanne-Austreberthe  Queval.  Celui-ci  laissa  lui-même 
plusieurs  (ils  dont  deux,  Pierre-Joseph  et  François-Alexis,  furent 
les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Pierre-Joseph  Cazin,  sieur  d'IIo- 
ninctun,  épousa  à  Boulogne  en  1762  Auguste  Cléry.  Leur  fils,  Pierre 
Cazin  d'Honinctun,  né  à  Boulogne  en  1765,  lieutenant  des  chasses 
du  Roi,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  fut  anobli  et  reçut  le  titre 
héréditaire  de  baron  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du 
14  août  1818,  avec  règlement  d'armoiries  et  institution  d'un  majorât 
en  rentes.  II  fut  confirmé  dans  la  possession  de  son  titre  par  nou- 
velles lettres  du  roi  Charles  X  du  16  mai  1825,  avec  nouveau  règle- 
ment d'armoiries  et  institution  en  majorât  de  sa  terre  de  Chaumont. 
Il  eut  deux  fils  :  1°  Auguste-René  Cazin  d'Honinctun,  qui  reçut  le 
titre  héréditaire  de  vicomte  par  ordonnance  du  roi  Charles  X  du 
11  avril  1830  et  qui  de  son  mariage  avec  Mlle  de  la  Bourdonnaye- 
Blossac,  remariée  en  1845  au  marquis  de  la  Tour-du-Pin-Gouvernet, 
laissa  une  fille,  Mme  de  Limas  ;  2°  Auguste-Joseph,  baron  Cazin  d'Ho- 
ninctun de  la  Trésorie,  né  en  1798,  qui  alla  se  fixer  en  Bretagne 
après  son  mariage  avec  Mlle  de  Lannigou.  Le  fils  aîné  de  ce  dernier, 
Ferdinand  Cazin,  baron  d'Honinctun,  décédé  en  1907,  a  été  con- 
seiller général  du  Finistère.  Ce  rameau  subsiste  en  Bretagne. 

L'auteur  du  second  rameau,  François-Alexis  Cazin,  Sgr  de  Cau- 
martin,  Wassin,  Grandrietz,  Roquetun,  etc.,  né  à  Boulogne  le  13  juil- 
let 1724,  lieutenant  général  de  l'amirauté  de  Boulogne,  ancien  maire 
de  cette  ville,  obtint  en  1781  de  d'Hozier  le  règlement  de  ses  armoi- 
ries. Il  paraît  avoir  été  père  de  Pierre-Alexis-Casimir  Cazin  de  Cau- 
martin,  né  à  Boulogne  en  1769,  conservateur  des  forêts,  décédé  en 
1849,  qui  a  laissé  un  fils,  officier  d'infanterie,  et  de  Félix-Alexis- 
Augustin  Cazin  de  Caumartin,  né  à  Boulogne  en  1774,  lieutenant- 
colonel,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  tué  à  Badajoz  en  1811,  qui 
fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  du  19  septembre  1810  et  qui 
ne  laissa  que  trois  filles,  Mmesde  Boisguion,  de  Bayenghen  et  de  Mons 
d'Hédicourt. 

Principales  alliances  :  Carmier,  Camusat  de  Riancey  1814,  de  la 
Bourdonnaye  de  Blossac,  Bottu  de  Limas  1862,  Drillet  de  Lannigou 
1873  et  vers  1825,  de  Saisy  1889,  du  Pontavice,  Boscal  de  Réals,  de 
Kersauson  de  Pennandreff  1903,  de  Boisguion  1829,  le  Sergeant  de 
Bayenghen,  de  Mons  d'Hédicourt,  etc. 

On  trouvera  dans  les  Dossiers  bleus  des  renseignements  sur  une 
famille  Cazin,  ou  Cazin  de  Saint-Antoine,  originaire  de  Sainte-Mene- 
hould,  qui  appartenait  au  xvme  siècle  à  la  bourgeoisie  d'Epcrnay,  en 
Champagne.  C'est  à  cette  famille  que  paraît  avoir  appartenu  Hubert 


120  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Cazin,  né  à  Reims  en  1724,  célèbre  éditeur  français  de  la  seconde 
moitié  du  xvme  siècle. 

La  famille  Cazin  d'Honinctun,  aujourd'hui  fixée  en  Bretagne,  ne  doit 
pas  non  plus  être  confondue  avec  une  famille  de  Cazin  qui  a  appar- 
tenu à  l'ancienne  noblesse  de  ce  pays.  Cette  famille  portait  pour 
armes  :  d'argent  à  une  fasce  d'azur.  Elle  avait  eu  pour  berceau 
une  terre  de  son  nom  située  dans  la  paroisse  de  Plouigneau,  au  dio- 
cèse de  Tréguier.  Elle  figura  de  1427  à  1543  aux  réformations  et  mon- 
tres de  la  noblesse  de  ce  diocèse  et  fut  maintenue  dans  sa  noblesse 
d'extraction  par  arrêt  du  29  novembre  1670  sur  preuves  de  cinq  géné- 
rations. 

CAZOTTE  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois  racines  de  carotte  d'argent,  2 
et  1,  feuillées  de  sinople. 

La  famille  Cazotte,  ou  Casotte,  aujourd'hui  de  Cazotte,  apparte- 
nait dès  le  xvuc  siècle  à  la  haute  bourgeoisie  de  Dijon.  On  trouvera 
sur  elle  quelques  renseignements  dans  l' Armoriai  de  la  Chambre  des 
comptes  de  Dijon,  de  M.  d'Arbaumont,  et  dans  Y  Annuaire  de  la 
noblesse  de  1908. 

Jean  Casotte,  avocat  à  Dijon,  décédé  en  1657,  fut  connu  par  quel- 
ques pièces  de  vers.  Marguerite  Cazotte,  femme  d'Henri  Larcher, 
conseiller  du  Roi,  lieutenant  de  la  chancellerie  de  Dijon,  lit  enregis- 
trer son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696.  Jean  Casotte,  greffier 
en  chef  de  la  chancellerie  de  Dijon,  eut  ses  armes  inscrites  d'office 
au  même  Armoriai  :  de  sinople  à  une  maison  d'argent.  Pierre  et 
Denis-Guillaume  Casotte  furent  nommés  l'un  en  1725,  l'autre  en 
1747,  avocats  généraux  au  siège  de  la  Table  de  marbre  de  Dijon. 
Claude-Pierre  Cazotte  fut  nommé  en  1727  procureur  près  la  Chambre 
des  comptes  de  Dijon.  Denis  Cazotte  fut  pourvu  le  25  juin  1713  de 
l'office  anoblissant  de  notaire  et  secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie 
près  la  Chambre  des  comptes  de  Dijon  ;  mais  cet  office  fut  supprimé 
dès  1716  avant  qu'il  ait  eu  le  temps  d'acquérir  la  noblesse  hérédi- 
taire. 

La  famille  Cazotte  a  été  illustrée  par  le  célèbre  littérateur  Jacques 
Cazotte.  Celui-ci,  né  à  Dijon  le  7  octobre  1719,  était  fils  d'un  greffier 
des  États  de  Bourgogne  ;  il  fut  longtemps  employé  dans  l'adminis- 
tration de  la  marine  et,  dans  la  guerre  contre  les  Anglais,  se  signala 
comme  contrôleur  des  îles  du  Vent.  11  est  aujourd'hui  surtout  connu 
pour  sa  mort  courageuse  sur  l'échafaud  révolutionnaire,  le  25  sep- 
tembre 1792,  et  pour  le  dévouement  sublime  de  sa  fille  Elisabeth, 
plus  tard  Mme  Robinet  de  Plas,  qui,  lors  des  massacres  de  septembre, 
lui  sauva  la  vie  en  se  jetant  au-devant  de  ses  assassins. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  121 

De  son  mariage  avec  Mll8Roignan,  Cazotte  laissa,  en  outre,  deux 
fils  :  1°  Jacques-Sccvole  Cazoltc,  né  en  1760,  officier  à  l'armée  des 
Princes  pendant  la  période  révolutionnaire,  puis  bibliothécaire  de  la 
ville  de  Versailles,  décédé  en  1850;  2°  Henri  Cazotte,  né  en  1765, 
marié  à  M110  de  Lafont.  Ces  deux  frères  ont  été  les  auteurs  de  deux 
rameaux,  actuellement  existants,  dont  les  représentants  font  précéder 
leur  nom  de  la  particule  de  depuis  l'époque  de  la  Restauration.  Aucun 
de  ces  rameaux  n'est  titré.  Le  chef  du  premier  rameau,  Jacques- 
Alexandre  de  Cazotte,  né  en  1855,  a  été  nommé  en  1905  ministre 
plénipotentiaire. 

Principales  alliances  :  Robinet  de  Plas,  O'Connor,  de  Forget,  Des- 
portes de  la  Fosse  1885,  d'André  1876,  de  Lavaissière  de  Lavergne,  etc. 

CECCALDI  (Colonna-).  Voyez  :  Colonna-Ceccaldi  et  de  Giovellina. 

CECCATTY  (Pavans  de).  Voyez  :  P  a  vans  de  Ceccatty 

CÉCIRE  de  HONNAVILLE  (Pimont  de).  Voyez  :  Pimont  de  Cécirb  de 
Honnaville. 

CÉLARIÈS  de  BELFORTÉS. 

La  famille  Célariès,  ou  Céleriès,  est  originaire  de  la  petite  ville  de 
Puylaurens,  en  Albigeois,  où  dès  le  xvne  siècle  elle  occupait  un  rang 
distingué  clans  la  bourgeoisie.  On  trouvera  sur  elle  quelques  rensei- 
gnements dans  la  France  protestante  de  Haag.  Jacques  Célariès  fut 
de  1609  à  1616  prévôt  des  maréchaux  du  diocèse  de  Castres,  puis 
capitaine  du  château  de  Viane.  Noël  Célariès  était  sous  Louis  XIII 
lieutenant  principal  du  juge  de  Villelongue  au  siège  de  Puylaurens. 
Jacques  Célerier,  décédé  cà  Puylaurens  en  1647,  fut  un  médecin  très 
distingué.  Jean  Cellerier  de  la  Terrasse  était  vers  le  milieu  du 
xvne  siècle  lieutenant  principal  en  la  judicature  de  Puylaurens. 

Antoine  de  Céleriès,  de  Puylaurens,  décédé  le  25  avril  1666,  fut 
garde  du  corps  et  épousa  Anne  d'Esparbés,  fille  du  vice-sénéchal  de 
la  Haute-Guienne.  Un  de  ses  fils,  Antoine  de  Céleriès,  sieur  de 
Pécheoulon,  conseiller  du  Roi,  maire  de  Prades-Lauragais,  décédé  en 
1710,  avait  épousé  Jeanne  de  Mascarène  qui  passa  en  Suisse  lors  de 
la  révocation  de  l'édit  de  Nantes  ;  il  eut  ses  armes  enregistrées  d  of- 
fice à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Lavaur).  Un  autre  de 
ses  fils,  Jean  Céleriès,  officier  distingué,  chevalier  de  Saint-Louis,  se 
convertit  au  catholicisme,  fut  anobli  en  mai  1707  par  lettres  patentes 
dont  on  trouvera  le  texte  dans  le  Nouveau  d' Ho zier  et  obtint  en  même 
temps  le  règlement  de  ses  armoiries  :  (V argent  à  un  palmier  arraché 
de  sinople;  il  ne  parait  pas  avoir  laissé  de  postérité. 


122  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Louis  Céleriès  de  la  Terrasse  était  en  1746  lieutenant-colonel  dans 
l'armée  hollandaise. 

Une  branche  de  cette  famille  subsiste  sous  le  nom  de  Célariès  de 
Belfortés.  On  n'a  pu  se  procurer  de  renseignements  suffisants  sur 
cette  branche  qui  parait  être  demeurée  non  noble.  On  ne  voit  pas, 
en  tout  cas,  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  no- 
blesse de  sa  région. 

Principale  alliance  :  de  Forcade. 

CELEYRAN  (Tapie  de).  Voyez  :  Tapie  de  Celeyrax. 

CÉLIER  et  CÉLIER  de  BOUVILLE.  Armes  :  d'azur  à  une  fasce  d'or 
chargée  d'une  tête  de  lion  de  gueules  et  accompagnée  en  chef  d'un 
chêne  d'or,  accosté  de  deux  glands  de  même,  et  en  pointe  dune  étoile 
d'argent. 

La  famille  Célier  est  anciennement  et  honorablement  connue  dans 
le  Maine  et  dans  l'Orléanais.  On  trouvera  sur  elle  des  renseignements 
dans  les  manuscrits  de  Chérin  et  dans  ['Annuaire  de  la  noblesse  de 
1878. 

Elle  remonte  par  filiation  à  honorable  homme  Joseph  Célier  qui, 
dans  la  seconde  moitié  du  xvnc  siècle,  résidait  en  la  paroisse  de  la 
Bazoche-Gouët,  au  diocèse  de  Chartres,  avec  sa  femme,  honnête 
femme  Louise  le  Houx.  Nicolas  Célier,  sieur  des  Fillières,  filsduprécé- 
dent,  né  à  laBazoche  le  7  décembre  1673,  était  marchand,  demeurant 
à  Chàteaudun,  quand  il  épousa  Le  29  avril  1696  honnête  fille  Marie 
Léger.  11  devint  dans  la  suite  procureur  du  Roi  en  l'élection  de  Chà- 
teaudun, fut  pourvu,  par  lettres  données  à  Versailles  le  31  mars  1729, 
de  l'office  de  conseiller  auditeur  en  la  Chambre  des  comptes  de  Blois 
et  fut  inhumé  le  24  juin  1744  en  l'église  de  PHôtel-Dieu  de  Chà- 
teaudun. Il  laissa  plusieurs  fils  dont  deux,  Joseph  et  Jean-Antoine, 
furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Joseph  Célier,  sieur  des  Filletières, 
avocat  en  Parlement,  maire  de  Chàteaudun,  épousa  à  Blois  le  12  sep- 
tembre 1724  Catherine  Pellequin  ;  il  succéda  à  son  père,  par  provi- 
sions du  24  septembre  174 4,  dans  son  office  déconseiller  auditeur  en 
la  Chambre  des  comptes  de  Blois  et  fut  inhumé  le  17  novembre  1746 
en  l'église  Saint-Germain-l'Auxerrois,  à  Paris.  Son  fils,  Jacques- 
Nicolas  Célier,  né  à  Blois  en  1727,  obtint  le  2o  septembre  1765  une 
sentence  de  l'élection  de  Chàteaudun  qui  l'autorisait  à  jouir  de  la 
noblesse  comme  fils  et  petit-fils  de  conseillers  auditeurs  en  la 
Chambre  des  comptes  de  Blois.  Il  acquit  en  177o  de  la  famille  de 
Bernardon,  pour  le  prix  de  18.000  livres,  la  terre  seigneuriale  de 
Bouville,  en  la  paroisse  d'Antheuil,  et  prit  part  en  1789  aux  assem- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  123 

blécs  de  la  noblesse  tenues  à  Blois.  Celte  branche  s'est  éteinte  en 
1856  à  la  mort  de  la  marquise  d'Argent  de  Deux-Fontaines,  née 
Célier  de  Bouville,  dont  la  descendance  possède  encore  la  terre  de 
Bouville  dans  le  département  d'Eure-et-Loir. 

L'auteur  du  second  rameau,  Jean-Antoine  Célier,  sieur  de  l'Étang- 
Neuf,  épousa  Jeanne  Guyard.  11  fut  père  de  Jacques-François  Célier 
de  l'Etang-Ncuf  qui  épousa  en  1784  Adélaïde  Garnier  et  dont  la  des- 
cendance, demeurée  non  noble,  subsiste  sous  le  simple  nom  de  Célier. 

Principales  alliances  :  d'Argent  de  Deux-Fontaines,  Bouchard  de 
la  Potherie,  de  Vézien  de  Montmartin,  Paradis  de  Moncrif  de  Cour- 
geon,  etc. 

Il  a  existé  d'autres  familles  distinguées  du  nom  de  Célier. 

Jean-Baptiste-Thomas  Célier  de  Soissons,  secrétaire  du  Boi,  capi- 
taine de  milices  à  Saint-Domingue,  né  dans  cette  île  le  29  décembre 
1747,  fils  d'Antoine  Celier-Soissons  et  petit-fils  d'autre  Antoine 
Celier-Soissons,  tous  deux  ofiieiers  de  milices  à  Saint-Domingue, 
obtint  de  d'Hozier  en  1783  le  règlement  de  ses  armoiries  :  d'or  à  une 
épée  de  gueules,  posée  en  pal,  accostée  de  deux  croissants  d'or. 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  des  renseignements  sur  une 
famille  Célier  qui  appartenait  au  xvme  siècle  à  la  noblesse  du  Lan- 
guedoc. L'auteur  de  cette  famille,  Bertrand-Jacques  Célier,  de  la 
ville  de  Pézenas,  né  en  1622,  marié  en  1652  à  Anne  de  la  Treilhe, 
avait  été  pendant  trente  ans  conseiller  receveur  des  tailles  et  du 
taillon  au  diocèse  d'Agde  et  avait  été  plusieurs  fois  élu  consul  de 
Pézenas  quand  il  fut  anobli  par  lettres  patentes  d'avril  1699  en 
récompense  de  ses  services  et  de  ceux  de  ses  fils  dont  les  trois  aînés 
étaient  morts  au  service.  Il  obtint  en  même  temps  le  règlement  de 
ses  armoiries  :  d'o?'  à  une  aigle  éployée  de  sable  ;  au  chef  d'azur 
chargé  de  trois  étoiles  d'argent.  Son  petit-fils,  Joseph  Célier,  Sgr  de 
Larzac,  épousa  le  29  avril  1715  Elisabeth  Destignol,  fille  d'un  briga- 
dier des  armées  du  Boi. 

Une  famille  Cellier  a  occupé  au  xvme  siècle  un  rang  distingué  à 
Metz.  Etienne  Cellier,  né  en  1693,  fils  d'un  procureur  au  Parlement 
de  cette  ville,  décédé  en  1776,  fut  anobli  par  l'acquisition  d'une 
charge  de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Metz.  Il 
laissa  deux  fils  :  1°  Jean-François  Cellier  de  Grisy,  major  pour  le  Boi 
à  Longwy,  qui  épousa  en  1782  M"8  de  Goyon  desLochettes  et  qui  en 
eut  un  fils,  né  à  Metz  en  1783;  2°  Charles  Cellier  de  Panne,  garde  du 
corps,  décédé  en  1789,  qui  laissa  deux  fils  en  bas  âge  de  son  second 
mariage  en  1781  avec  Mlle  de  Trouvé. 

CÉLIGNY  (de). 


124  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

Le  nom  du  village  de  Céligny,  près  de  Prangins,  en  Suisse,  est  ce- 
lui sous  lequel  furent  élevés  les  deux  enfants  adultérins  que  le 
prince  Jérome-Xapoléon  Bonaparte,  fils  du  roi  Jérôme,  avait  eus  de 

la  marquise  de  C M.  Ernest  Adelon,  ancien  secrétaire  de  S.A.I. 

le  prince  JéromeOsapoléon,  agissant  au  nom  et  comme  tuteur  des 
mineurs  Xapoléon-Lucien-Jérome-Robert,  né  à  Paris  le  22  no- 
vembre 1874,  et  Catherine-Marie-Napoléone,  née  à  Paris  le  7  juil- 
let 1877,  se  pourvut  le  8  juillet  1894  à  l'effet  d'obtenir  pour  lesdits 
mineurs  l'autorisation  de  continuer  de  porter  le  nom  de  :  de  Céligny 
sous  lequel  ils  étaient  connus.  Un  décret  du  10  décembre  de  la 
même  année  a  autorisé  les  pupilles  de  M.  Adelon  à  porter  le  nom 
de  :  Céligny  (sans  particule).  L'aîné  d'entre  eux  a  épousé  à  Paris, 
en  février  1798,  Mlle  Elisabeth  Galakhoff,  puis  en  1900,  après  divorce, 
MUe  Daireaux. 

CELLARD  du  SORDET.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné 
de  trois  tours  de  même. 

La  famille  Cellard  du  Sordet  appartient  à  la  noblesse  du  Maçon- 
nais où  elle  vint  du  Dauphiné  se  tixer  dans  la  seconde  moitié  du 
xvine  siècle.  Elle  est  originaire  d'Albon.  Jean  Cellard  des  Tours,  sieur 
des  Rosiers,  résidait  à  Saint-Vallier  dans  les  dernières  années  du 
xvne  siècle.  Son  fils,  Etienne  Cellard  des  Tours,  acquit  en  1763  de  la 
famille  Assalenc  de  la  Gardette  le  fief  de  Chérinel,  au  mandement 
d'Albon.  Il  fut  pourvu  en  1776  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du 
Roi  en  la  chancellerie  près  la  Chambre  des  comptes  de  Grenoble.  Il 
fut  lui-même  père  de  Jean  Cellard,  écuyer,  qui  vint  se  fixer  en  Maçon- 
nais, qui  devint  lieutenant  général  au  bailliage  de  Mâcon  et  qui 
épousa  Marie-Louise  Dumont,  héritière  du  fief  de  Vers,  en  Beaujolais. 
Jean  Cellard  laissa  trois  fils,  Jean  Cellard  de  Prusilly,  président  en 
l'élection  de  Mâcon,  Etienne  Cellard  de  Chasselas,  avocat  au  bail- 
liage de  Maçonnais,  et  Etienne-Pierre  Cellard  du  Sordet.  Ce  dernier 
épousa  Louise  Foillard  et  continua  la  descendance. 

Jean  Cellard,  Sgr  de  Prusilly  et  de  Chasselas,  et  son  second  fils, 
Etienne  Cellard  de  Chasselas,  prirent  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Mâcon. 

La  famille  Cellard  du  Sordet  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  des  officiers. 

Principales  alliances  :  Audras  de  Beost,  Boulard  de  Gatelier  1822, 
de  Champs  de  Saint-Léger,  Desvignes  de  Davayé,  de  Clavière,  le 
Sergeant  d'IIendecourt,  Henry  de  Bellevue,  de  Courbon,  etc. 

CELLE  du  BY.  Armes  (d'après  Y  Assemblée  bailliagére  du  Forez  en 
1789,   de  M.  de  Yalenchcs;  :  écartelé  aux  1  et  4  d'azur  à  Vaigle 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  125 

éployée  d'or  ;  aux  ic/3  a" azur  à  un  sautoir  d'or;  sur  le  tout  d'ar- 
gent à  un  croissant  comète  de  gueules,  au  chef  d'azur  chargé  de 
trois  étoiles  d'or.  — Aliàs  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de  1701)  : 
d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  d'ar- 
gent et  en  pointe  d'un  dauphin  renversé  et  contourné  du  même. 

La  famille  de  Celle  du  By  est  anciennement  connue  en  Forez.  On 
n'a  pu  se  procurer  sur  elle  que  peu  de  renseignements. 

M.  de  Valenches  dit  qu'elle  fut  anoblie  en  1631.  On  trouvera  aussi 
dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  lettres  de  noblesse  qui  furent  accor- 
dées en  avril  1701  à  un  de  ses  représentants,  Jean  Celle,  demeurant 
à  Lyon,  héraut  d'armes  du  titre  de  Dauphiné  depuis  le  4  juin  1674. 

M.  Celle  du  By,  Sgr  de  l'Ollagnicr,  en  la  paroisse  de  Riotard,  se 
fit  représenter  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  Forez  tenues 
à  Montbrison . 

La  famille  Celle  du  By  a  fourni  plusieurs  hérauts  d'armes,  des 
officiers,  dont  deux  furent  tués  à  l'ennemi  pendant  la  guerre  de  la 
succession  d'Espagne,  des  gardes  du  corps,  des  chevaliers  de  Saint- 
Louis,  etc.  Elle  était  représentée  sous  Napoléon  III  par  deux  jeunes 
officiers. 

CELLE  (de  Gaullier  de  la).  Voyez  :  Gaullier  des  Bordes,  de  la  Celle,  de 
la  Grandière  (de). 

CELLE  (de  la),  dans  la  Marche.  Armes  :  d'azur  à  une  aigle  de  sable, 
becquée  et  membréed'or,  au  vol  abaissé.  — Couronne  :  de  Marquis. 
—  Supports  :  deux  lions. 

La  maison  de  la  Celle  est  aujourd'hui  la  plus  considérable  de  l'an- 
cienne noblesse  chevaleresque  de  la  Marche.  On  en  trouvera  des 
généalogies  dans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des 
familles  du  Poitou,  de  Beauchet-Fillcau,  dans  l'Annuaire  de  la 
noblesse  de  1900,  dans  le  tome  III  des  Archives  de  la  noblesse  de 
Laîné,  dans  l'Histoire  du  Berry  de  la  Thaumassière,  etc.  On  trouvera 
aussi  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  les  manuscrits  de 
Chérin  et  dans  le  Nouveau,  d'Hozier. 

Cn  trouvera  particulièrement  dans  les  manuscrits  de  Chérin  la 
curieuse  lettre  suivante,  recopiée  de  la  main  de  Chérin,  que  Berthier, 
commissaire  du  Roi  pour  exercer  par  intérim  la  charge  de  généalo- 
giste de  Ses  Ordres,  adressa  le  7  juillet  1786  à  l'abbé  de  Chabannes, 
chanoine  comte  de  Lyon  :  «  J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  le  mémo- 
ce  rial  des  preuves  de  M1Ie  de  la  Celle,  destinée  à  être  admise  au  chapitre 
«  noble  de  Laveinc.  J'en  ai  conservé  un  double  au  Cabinet  de  l'Ordre  du 
.  «  Saint-Esprit  qui  dispensera  à  l'avenir  Mlle  de  la  Celle  d'y  rapporter 
«  ses  titres.  Ces  preuves  remontent  avec  certitude  la  filiation  de  la 


120  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

«  noblesse  de  la  maison  de  la  Celle  à  l'année  1399.  Au-dessus  de  cette 
«  époque  on  trouve  depuis  environ  1200  une  suite  de  sujets  du  même 
«  nom,  avec  liaison  entre  eux,  décorés  de  la  chevalerie  et  connus  par 
«  titres  originaux.  Hugues  de  la  Celle,  le  dernier  de  ces  sujets,  Sgr  de 
«  Bouéry,  eut  pour  successeur  dans  la  même  terre  Raulin  de  la  Celle, 
«  par  lequel  commence  la  filiation.  Il  est  vrai  qu'on  a  plusieurs 
«  actes,  dont  un  est  de  4331,  dans  lequel  paraît  ce  Hugues  de  la 
«  Celle  ;  mais  on  ne  voit  point  de  caractère  d'identité  entre  ce 
«  Hugues  de  1331  et  le  Hugues  rappelé  comme  père  de  Raulin  dans 
«  l'acte  passé  par  celui-ci  en  1399  (fait  absolument  essentiel  à  prou- 
«  ver).  On  peut  d'autant  moins  assurer  cette  identité  que  le  Hugues 
«  de  1399  est  rappelé  sans  aucune  possession  avec  Marguerite  de  la 
«  Porte,  sa  femme,  que  de  plus  il  y  a  un  intervalle  de  soixante-huit 
«  ans  entre  ces  deux  actes  et  que  Hugues  de  1331  ne  rappelle  point 
«  sa  femme  dans  aucun  des  actes  qu'on  a  sur  lui  ;  aussi,  pour  y  remé- 
«  dier,  il  est  nécessaire  que  M.  de  la  Celle  produise  des  actes  d'en- 
«  viron  cette  dernière  époque  dans  lesquels  cet  Hugues  ait  stipulé  ou 
«  rappelé  sa  femme,  ou  enfin  des  actes  qui  identifient  le  Hugues  de 
u  1331  avec  le  Hugues  de  1399 ». 

La  maison  de  la  Celle  a  eu  pour  berceau  le  bourg  de  la  Celle,  situé 
près  de  Dun,  à  quatre  lieues  de  Guéret.  Il  existe  dans  ce  bourg  quel- 
ques vestiges  de  murailles  qui  font  présumer  qu'il  y  a  existé  un  châ- 
teau fort.  La  maison  de  la  Celle  a  possédé  dès  les  temps  les  plus 
reculés,  dans  la  paroisse  de  la  Celle,  le  château  de  Bouéry  qui  fut 
longtemps  sa  principale  résidence.  Un  Hugues  de  la  Celle  est 
nommé  dans  un  traité  passé  vers  1040  entre  Guillaume,  comte  de 
Poitiers,  et  Jourdain  de  Laron,  évêque  de  Limoges.  Des  gentils- 
hommes du  nom  de  la  Celle  sont  mentionnés  dans  un  grand  nombre 
de  chartes  des  xne  et  xme  siècles;  mais  on  verra  plus  bas  qu'il  a 
existé  au  moyen  âge  dans  le  Poitou  et  dans  la  Marche  plusieurs 
familles  de  la  Celle  et  dès  lors  on  ne  peut  rattacher  avec  certitude 
ces  gentilshommes  à  celle  de  ces  familles  qui  donne  lieu  à  cette 
notice.  Raoul  de  la  Celle,  chevalier,  Sgr  de  Bouéry,  et  son  frère, 
noble  homme  Hugues  de  Bouéry,  passèrent  en  1252  une  transaction 
avec  les  religieux  d'Aubepierrc.  Hugues  de  la  Celle,  damoiseau, 
Sgr  de  Bouéry,  fils  présumé  de  Raoul,  fit  un  partage  avec  son  frère 
Barthélémy  le  vendredi  après  la  Circoncision  de  l'année  1312  ;  il 
peut  avoir  été  le  même  personnage  qu'un  Hugues  de  la  Celle,  che- 
valier, qui  fit  une  acquisition  de  terres  en  1331 . 

La  filiation  est  régulièrement  établie  depuis  le  14  juillet  1399,  date 
à  laquelle  fut  signé  le  contrat  de  mariage  de  Catherine  de  la  Celle 
avec  Hélie  de  Neuville.  Dans  cet  acte  sont  cités  Hugues  de  la  Celle 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  127 

et  Marguerite  de  la  Porte,  père  et  mère  de  Catherine,  et  Raoulin  de 
la  Celle,  damoiseau,  Sgr  de  Bouéry,  son  frère,  qui  lui  lit  donation  de 
25  livres  tournois  de  routes  pour  tous  ses  droits.  Raoulin  de  la  Celle 
est  encore  cité  dans  des  actes  du  7  mai  1404  et  du  24  avril  1409.  Sa 
veuve,  Marguerite  le  Groing,  rendit  hommage  en  1431  pour  sa  terre 
de  Bouéry.  Il  laissa,  entre  autres  enfants,  Raoulin  de  la  Celle,  auquel 
le  sire  de  Chàteauroux  permit  en  1431  de  fortifier  son  château  et  qui 
mourut  sans  postérité,  et  autre  Raoulin  de  la  Celle,  qualifié  noble  et 
puissant  homme,  damoiseau,  Sgr  de  Bouéry,  qui  épousa  Catherine 
de  la  Trémoïlle  par  contrat  du  22  novembre  1456  et  qui  continua  la 
descendance.  Un  autre  Baoulin  delà  Celle,  Sgr  de  Bouéry,  fils  de  celui- 
ci,  marié  en  1494  à  Marguerite  de  Bridiers,  obtint  en  1480  du  roi 
Charles  VIII  des  lettres  qui,  comme  aîné  et  descendu  des  aînés  de  sa 
famille,  le  maintenaient  dans  le  droit  de  porter  seul  les  armes  pleines 
de  sa  famille  ;  il  transigea  le  25  avril  1499  avec  son  cousin,  François  de 
la  Celle,  Sgr  de  Souvolle,  qui  s'engagea  comme  cadet  à  charger  ses 
armes  d'un  lambel  pour  brisure.  Un  de  ses  petits-fils,  Jean  de  la 
Celle,  écuyer,  Sgr  du  Mondon  et  de  la  Barde,  décédé  dans  la  suite 
sans  laisser  de  postérité,  acheta  de  Balthazar  de  Chalencon,  par  con- 
trat du  4 juillet  1597,  l'importante  seigneurie  de  Chateauclos.  11  laissa 
cette  terre  à  son  frère  puîné,  Louis  de  la  Celle,  Sgr  de  Bouéry,  un  des 
cent  gentilshommes  de  la  maison  du  roi  Henri  IV,  marié  en  1590  à 
Marguerite  de  Bridiers.  Celui-ci  en  rendit  hommage  au  Roi  en  1610. 
François  de  la  Celle,  Sgr  de  Bouéry,  fils  du  précédent,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  16  juillet  1634  par  sentence  rendue  en  l'élection  de 
Guéret.  Il  n'était  âgé  que  de  15  ans  quand  il  épousa  le  13  février  1607 
Sylvaine  de  Chamborant;  il  en  eut  plusieurs  fils  dont  trois,  Louis, 
Germain  et  Claude,  furent  les  auteurs  de  trois  grandes  branches. 
Les  représentants  de  ces  trois  branches  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  12  novembre  1667,  sur  preuves  remontant  à  1494,  par  juge- 
ment de  l'intendant  Lambert  d'IIerbigny. 

L'auteur  de  la  première  branche,  haut  et  puissant  seigneur  Louis 
de  la  Celle,  chevalier,  marié  en  1647  à  Catherine  de  Bertrand,  eut 
en  partage  la  seigneurie  de  Lavis  et  la  vicomte  de  Chateauclos 
dont  il  donna  le  dénombrement  au  Boi  le  20  octobre  1669.  Son  petit- 
fils,  Louis  de  la  Celle,  Sgr  de  Lavis,  vicomte  de  Chateauclos,  marié 
en  1712  àGabrielle  du  Carteron,  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de 
marquis  de  la  Celle  qui  depuis  lors  a  toujours  été  porté  par  le  chef 
de  la  famille.  Cette  branche  s'est  éteinte  avec  Camille-Aymar,  mar- 
quis de  la  Celle,  né  en  1827,  qui  est  décédé  à  Montluçon  en  1887  ne 
laissant  que  deux  filles,  la  baronne  de  Witte  et  la  comtesse  Gon- 
zalve  de  Diesbach.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  iVIIozicr  les  preu- 


128  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

ves  de  la  noblesse  qu'un  de  ses  représentants,  Léonard-Sylvain  de 
la  Celle-Chàteauclos,  né  en  1755,  fit  en  1770  pour  être  admis  parmi 
les  pages  de  la  dauphine  Marie-Antoinette. 

Germain  de  la  Celle,  chevalier,  vicomte  de  Chàteauclos,  Sgr  de 
Villebaton,  auteur  de  la  seconde  branche,  épousa  en  1668  Anne 
Mérigot  de  Saint-Feyre.  Il  fut  le  quadrisaïeul  de  Georges-Alexandre, 
vicomte  de  la  Celle-Chàteauclos,  né  en  1806  au  château  de  Ville- 
baton, marié  en  1838  à  Mlle  de  Maussabré,  qui  devint  en  1887  chef  de 
nom  et  d'armes  de  sa  maison  et  qui  prit  alors  le  titre  de  marquis  de 
la  Celle.  M.  de  la  Celle  mourut  cette  même  année,  laissant  deux  fils. 

L'auteur  de  la  troisième  branche,  Claude  de  la  Celle,  Sgr  de  la  Bardo 
et  de  Sardet,  épousa  le  25  novembre  1664  Sylvie  Rollin  du  Bouchaud. 
Sa  descendance  est  représentée  de  nos  jours  par  plusieurs  rameaux 
dont  les  membres  sont  connus  sous  les  titres  de  comte  et  de 
vicomte  de  la  Celle. 

Il  a  existé  une  quatrième  branche  de  la  maison  de  la  Celle,  celle 
des  seigneurs  de  Souvolle,  dont  le  point  de  jonction  avec  la  souche 
n'a  pu  être  exactement  déterminé.  Celte  branche  paraît  s'être  éteinte 
dans  les  dernières  années  du  xvne  siècle. 

C'est  par  erreur  que  des  généalogistes  contemporains  ont  avancé 
que  la  maison  de  la  Celle  avait  été  admise  aux  honneurs  de  la  Cour 
en  1786.  On  a  vu  plus  haut  que  les  preuves  do  noblesse  qu'elle  fit  à 
cette  époque  au  Cabinet  des  Ordres  du  Roi  avaient  pour  but  l'admis- 
sion d'une  demoiselle  de  la  Celle  au  chapitre  noble  de  Laveine. 

La  maison  de  la  Celle  a  fourni  un  chevalier  de  Rhodes  en  1445, 
plusieurs  chevaliers  de  Malte  depuis  Gabriel  de  la  Celle  de  Bouéry 
admis  dans  l'Ordre  en  1573,  de  nombreux  officiers  dont  l'un  a  été 
nommé  général  de  brigade  en  1899,  des  chanoinesses  de  chapitres 
nobles,  un  page  de  la  chambre  du  Roi  en  1716,  un  conseiller  général 
de  la  Creuse,  etc. 

Louis-François,  marquis  de  la  Celle,  vicomte  de  Chàteauclos,  et 
plusieurs  autres  membres  de  la  maison  de  la  Celle  prirent  part  en 
1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  la  Marche. 

Principales  alliances  :  le  Groing,  d'Aiguirandc  1664,  1682,  1725, 
Ajasson  de  Grandsaigne  1433,  1648,  de  la  Trémoïlle  1456,  de  Bri- 
diers  1494,  1590,  Esmoingt  de  Lavaublanche  1522,  de  Chamborant 
1531,  1607,  de  Saint-Julien  1765,  de  Seiglière,  du  Breuil  du  Bost,  de 
Bertrand  de  Beaumont  1638,  1647,  de  la  Marche  1702,  de  Barton  de 
Montbas  1783,  1872,  de  Brettes  1773,  du  Bousquet  de  Saint-Pardoux, 
de  Bony,  de  Tournon  1819,  de  Chabans  1844,  de  Laugier  de  Beau- 
recueil  1856,  deDiesbach-Belleroche  1887,  du  Breuil  de  Souvolle  1804, 
de  Maussabré  1838,  de  Beaufranchet,  deBeaurepaire-Louvagny  1876. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  129 

de  Maulmont  1798,  de  Louhons  de  Verdalle  1803,  de  Chauvigny  de 
Blot  1826,  de  Panevinon  1833,  de  Pélacot  1805,  des  Mazis  1875,  de 
Villelume  1872,  de  Thy  de  Milly  1878,  de  Vésian,  le  Compasseur  de 
Créqui-Montfort  de  Gourlivron  1898,  etc. 

On  trouvera  dans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des 
familles  du  Poitou  des  renseignements  sur  une  famille  de  la  Celle  qui 
aux  xie  et  xnc  sic  des  résidait  à  Vivonne,  en  Poitou,  et  qui  était  peut- 
être  une  branche  de  celle  dont  il  vient  d'être  parlé. 

Un  Hugues  de  la  Celle  jouit  d'un  grand  crédit  auprès  des  rois  Phi- 
lippe le  Bel,  Louis  X  et  Philippe  le  Long  qui  lui  confièrent  plusieurs 
missions  importantes.  Il  portait  pour  armes  :  de...  à  la  fasce  de... 
accompagnée  de  sept  billettes  en  orle  de...,  le  tout  brisé  d'une  colice 
de...  posée  en  bande. 

Un  Geoffroy  de  la  Celle,  capitaine  de  Chàtellerault  en  1372,  prit 
une  part  glorieuse  aux  guerres  contre  les  Anglais.  Il  portait  pour 
armes  :  de à  trois  chevrons  de 

CELLE  de  CHATEAUBOURG  (de  la),  en  Bretagne,  et  SELLE  d'ECHUILLY 
(de  la),  en  Anjou.  Armes  :  de  sable  à  un  croissant  d'or  accompagné 
de  trois  quinte  feuilles  de  même.  —  Supports  :  deux  griffons  debout. 
—  Devise  :  Recte  et  fortiter. 

Cette  famille  de  la  Celle,  distincte  de  celle  à  laquelle  a  été  consa- 
crée la  précédente  notice,  appartient  à  la  noblesse  de  Bretagne.  On 
trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  le  Nouveau  d'Hozier  et 
dans  les  Dossiers  bleus.  Borel  d'Hauterive  en  a  donné  un  tableau 
généalogique  dans  V Annuaire  de  la  noblesse  de  1853.  On  trouvera 
aussi  dans  les  Carrés  dHozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses 
membres  fit  en  1766  pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  chambre 
du  Boi. 

La  famille  de  la  Celle  est  fort  anciennement  connue  au  diocèse  de 
Bennes.  Kerviler  mentionne  un  Létard  de  la  Celle  qui  en  1055  fut 
témoin  d'une  donation  faite  à  l'abbaye  de  Saint-Florent  par  l'église 
de  Hercé,  près  de  Bennes;  un  Guy  de  la  Celle,  qui  fut  témoin  vers 
1100  de  la  fondation  du  prieuré  de  laCelle-Guerchoise,  en  Dourdain  ; 
un  Geoffroy  de  la  Celle,  qui  en  1294  devait  un  demi-chevalier  d'ost 
pour  sa  terre  du  Loroux-Bottereau  ;  et  un  autre  Geoffroy  de  la  Celle, 
chevalier,  qui  fut  tué  au  siège  de  Carthage. 

La  famille  de  la  Celle  figure  de  1458  à  1513  aux  réformations  et 
montres  de  la  noblesse  de  la  paroisse  de  Mézières  où  elle  possédait 
les  seigneuries  des  Bouxières  et  de  la  Sécardais.  Elle  fut  maintenue 
dans  sa  noblesse  d'ancienne  extraction,  sur  preuves  de  neuf  généra- 
tions, par  arrêt  de  la  Chambre  de  réformation  du  15  février  1671 .  Cet 

ix.  9 


130  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

arrêt  fait  remonter  la  filiation  à  un  Perrin  de  la  Celle,  vivant  en  1430, 
qui  avait  épousé  Olive  Ferron.  Jean  de  la  Celle,  Sgr  de  la  Sécardais, 
fils  du  précédent,  marié  à  Jeanne  le  Vieil,  était  en  1455  châtelain  de 
Saint-Aubin-du-Cormier.  Il  fut  père  de  Jean  de  la  Celle,  sieur  de  la 
Sécardais,  qui  épousa  en  1482  Perrine  Montart,  et  grand-père  de 
Raoul  de  la  Celle,  Sgr  de  la  Sécardais,  qui  épousa  en  février  1511 
Perrine  Frogerais  et  qui  continua  la  descendance. 

Pierre  de  la  Celle,  sieur  de  la  Sécardais,  était  dans  les  premières 
années  du  xvne  siècle  procureur  du  Roi  au  siège  des  eaux  et  forêts  de 
Rennes,  Saint-Aubin  et  Lifïré.  Son  arrière-petit-fils,  François  de  la 
Celle,  baptisé  le  16  février  1685,  épousa  par  contrat  du  25  juillet  1713 
Anne-Charlotte  Denyau,  héritière  de  l'importante  seigneurie  de  Châ- 
teaubourg  dont  sa  descendance  a  conservé  le  nom.  Cette  terre  avait 
été  érigée  en  comté  par  lettres  patentes  de  juillet  1675  en  faveur  de 
Charles  Denyau,  conseiller  au  Parlement  de  Bretagne.  Depuis  cette 
époque,  le  chef  de  la  famille  de  la  Celle  a  été  connu  sous  le  titre  de 
comte  de  Chàteaubourg.  Paul-François  de  la  Celle  de  Chàteaubourg. 
petit-fils  des  précédents,  né  à  Rennes  en  1752,  lit  en  1766  ses  preuves 
de  noblesse  pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  chambre  du  Roi  ; 
il  épousa  dans  la  suite  Bénigne  de  Chateaubriand,  sœur  du  célèbre 
écrivain.  Son  frère,  Fmmanuel  de  la  Celle  de  Chàteaubourg,  fut  aussi 
admis  en  1773  parmi  les  pages  du  Roi;  il  épousa  dans  la  suite, 
en  1791,  Mllc  Bichier  des  Roches. 

Paul-François  de  la  Celle  de  Chàteaubourg,  Emmanuel-Félicité- 
Malo  de  la  Celle,  chevalier  de  Chàteaubourg,  et  Charles-Joseph  de 
la  Celle  de  Chàteaubourg  signèrent  en  1788  la  protestation  de  la 
noblesse  de  Bretagne  contre  la  réunion  des  États  généraux. 

La  famille  de  la  Celle  de  Chàteaubourg  a  conservé  jusqu'à  nos 
jours  la  terre  de  la  Sécardais,  près  de  Saint-Aubin-du-Cormier  (Ille- 
et-Vilaine). 

Elle  ne  doit  pas  être  confondue  avec  la  famille  Basset  de  Chàteau- 
bourg. 

Principales  alliances  :  Denyau,  de  Chateaubriand,  de  Farcy  1788, 
de  Ferron,  le  Poictevin  delaCroix-Vaubois,  Léziart,  deLavaysse  1821, 
d'Adhémar  de  Lantagnac  1907,  de  Plouays  de  Chantelou,  de  Bérau- 
ville,  Bonjean  1908,  etc. 

Une  famille  de  la  Selle,  venue  de  Bretagne  se  fixer  en  Anjou  au 
cours  du  xvne  siècle,  revendique  une  origine  commune  avec  la  vieille 
souche  bretonne  dont  il  vient  d'être  parlé  et  en  porte  actuellement 
les  armoiries.  Cette  communauté  d'origine  paraît  avoir  été  acceptée 
par  la  famille  de  la  Celle  de  Chàteaubourg,  bien  qu'elle  ne  semble 
pas  rigoureusement  démontrée.  M.  de  Magny,  qui  dans  son  Nobi- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  131 

liaire  universel  de  France  a  consacré  une  notice  à  la  famille  de  la 
Selle,  la  fait  descendre  d'un  Jean  de  la  Selle,  ou  de  la  Celle,  qui 
aurait  été  un  fils  puîné  de  Jean  de  la  Celle,  sieur  de  la  Sécardais, 
marié  en  148:2  à  Perrinne  Montard,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut. 
Ce  personnage  n'est  pas  mentionné  dans  les  généalogies  de  la 
famille  de  la  Celle  de  Chàteaubourg.  On  lui  attribue  pour  fils  un 
Pierre  de  la  Selle,  ou  de  la  Celle,  qui  aurait  épousé  en  154-5  Jeanne 
le  Tellier.  Un  descendant  de  celui-ci,  Nicolas  de  la  Celle,  né  en  1642, 
marié  à  Anne  Fornier  de  Montagny,  vint  se  fixer  en  Anjou  et  y  acquit 
la  terre  de  la  Forgetterie,  près  de  Saumur.  On  ne  voit  pas  qu'il  se  soit 
fait  maintenir  dans  sa  noblesse,  soit  en  Bretagne,  soit  en  Anjou,  lors 
des  diverses  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV.  A  cette  époque  la 
famille  de  la  Selle  n'avait  pas  encore  adopté  le  blason  des  la  Celle  de 
Chàteaubourg  ;  Denais,  dans  son  Armoriai  d'Anjou,  lui  attribue, 
d'après  un  sceau  du  xvme  siècle,  les  armes  suivantes  :  d'or  à  un 
arbre  de...  soutenu  par  un  croissant  montant,  au  chef  de  gueules. 
Jean  de  la  Selle,  petit-fils  de  Nicolas,  marié  en  1736  à  Marie- Anne 
Jacob  de  Tigné,  vendit  la  terre  de  la  Forgetterie  et  acquit  en  1737 
celle  d'Echuilly,  également  située  près  de  Saumur.  Il  fit  construire 
sur  cette  terre  un  château  que  sa  descendance  possède  encore.  II  se 
fit  maintenir  dans  sa  noblesse  d'ancienne  extraction  par  arrêt  du 
17  février  1771  et  mourut  en  1795.  Son  fils,  Jean-Joseph  de  la  Selle 
d'Echuilly,  Sgr  d'Echuilly.  Saint-Just-les-Verchès,  Ligné,  le  Vaul- 
denay,  etc.,  reçu  en  1767  conseiller  en  la  Cour  des  aides  de  Paris, 
prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Saumur.  Il 
avait  épousé  MUe  Choart  dont  il  eut  une  fille,  Mme  de  Charnières,  et 
trois  fils.  Deux  de  ceux-ci,  Jean  de  la  Selle  d'Echuilly,  né  en  1768, 
décédé  en  1827,  et  René  de  la  Selle,  né  en  1776,  marié  successive- 
ment à  Mlle  de  l'Etang  et  à  MUe  de  Mac-Mahon,  sœur  du  maréchal 
duc  de  Magenta,  ont  été  les  auteurs  de  deux  rameaux  actuellement 
existants. 

On  attribue  souvent  le  titre  de  comte  au  chef  de  la  famille  de  la 
Selle  d'Echuilly. 

Principales  alliances  :  de  Charnières,  Choart,  de  Becdelièvre,  de 
Mac-Mahon,  Achard  de  la  Haye,  Gibert,  de  Baudreuil,  de  Geoffre  de 
Chabrignac  1886,  de  Siochan  de  Kersabiec,  Roullet  de  la  Bouillerie, 
le  Normand  de  Grandcourt,  Huchet  de  Quénétain  1902,  de  la  Cous- 
saye  1905,  etc. 

Il  a  existé  une  autre  famille  de  la  Selle  qui  était  originaire  du 
Berry  et  qui  vint  à  la  fin  du  xve  siècle  se  fixer  dans  le  Vexin.  D'après 
une  généalogie  conservée  dans  le  Cabinet  dHozier,  cette  famille 
portait  pour  armes  :  d'azur  à  deux  lions  adossés  d'or,  la  queue  pas- 


132  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

sée  en  sautoir,  accompagnés  de  deux  molettes  de  même,  une  en  chef, 
Vautre  en  pointe.  Elle  s'éteignit  avec  Anne  de  la  Selle,  dame  de 
Neuilly.  née  en  1653,  qui  épousa  Charles  de  Brunet. 

GELLERY  d  ALLENS  (de).  Armes  :  de  gueules  à  une  abeille  d'or,  au 
chef  cousu  d'azur  chargé  d'un  croissant  d'argent  accosté  de  deux 
étoiles  d'or.  —  Aliàs  :  de  gueules  à  un  lion  rampant  d'or,  à  la  fasce 
cousue  d'azur  brochant  sur  le  tout,  chargée  de  trois  étoiles  d'argent. 
—  Aliàs  (armes  enregistrées  à  l'Armoriai  général  de  1696)  :  de  sable 
à  une  fasce  d'or  accompagnée  de  trois  quinte  feuilles  de  même. 

La  famille  de  Cellery  d'Allens  appartient  à  la  noblesse  du  Comté 
de  Foix.  On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  les  manus- 
crits de  Chérin  et  dans  Y  Armoriai  de  la  noblesse  de  Languedoc 
(généralité  de  Toulouse)  de  M.  de  la  Roque. 

Elle  est  originaire  de  Toulouse  où  elle  est  fort  anciennement 
connue  puisqu'on  trouve  qu'un  Jean  Céleri  fut  consul  ou  capitoul  de 
cette  ville  en  1264.  Les  jugements  de  maintenue  de  noblesse  du 
xviie  siècle  font  remonter  la  tiliation  à  Etienne  Cellery,  ou  Céleri, 
notaire,  qui  fut  capitoul  de  Toulouse  en  1531  et  qui  fut  anobli  par  ses 
tonctions.  Antoine  Céleri,  docteur  et  avocat  en  la  Cour,  fut  à  son 
tour  élu  capitoul  en  1604.  Deux  de  ses  iils,  Hugues  et  Antoine  Cel- 
lery, furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

La  branche  aînée  ne  tarda  pas  à  s'éteindre,  Son  auteur,  Hugues 
Cellery,  lieutenant  particulier  en  la  ville  et  viguerie  de  Toulouse, 
fut  père  de  Louis  de  Cellcri,  lieutenant  principal  de  la  ville  et 
viguerie  de  Toulouse,  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  10  jan- 
vier 1669,  en  vertu  des  privilèges  du  capitoulat  de  Toulouse,  par  ju- 
gement de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc. 

Lauteur  de  la  branche  cadette,  noble  Antoine  Cellery,  épousa 
Antoinette  Traversies,  qui  lui  apporta  la  seigneurie  d'Allens,  au  pays 
de  Foix.  Leur  fils,  noble  Paul  de  Selery,  Sgr  d'Alens,  épousa  Anne 
de  la  Prune  par  contrat  passé  le  3  février  1659  au  château  de  la  Bas- 
tide, au  diocèse  de  Bayeux.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
22  août  1669,  sur  preuves  remontant  à  1540,  par  jugement  de  Pellot, 
intendant  de  Bordeaux,  puis  le  25  mai  1698  par  jugement  de  Sanson, 
intendant  de  Montauban,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696  et  fit  son  testament  le  8  février  1714.  Il  fut  père  de 
Charles  de  Cellery,  Sgr  d'Allens,  né  en  1671,  lieutenant  des  vais- 
seaux du  Roi,  qui  épousa  le  22  février  1721  Marguerite  de  Montaut  de 
Labat,  grand-père  de  Pierre-François  de  Cellery,  Sgr  d'Allens,  né  en 
1728,  qui  épousa  Anne  de  Montaut  par  contrat  passé  le  23  juillet  1749 
à  Brassac,  au  diocèse  de  Pamiers,  qui  acheta  en  1775  les  seigneuries 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  133 

de  Durban  et  de  Clermont  et  qui  prit  part  en  1789,  avec  le  litre  de 
baron  de  Durban,  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Foix,  et 
bisaïeul  de  François-Stanislas  de  Cellery  d'Allens,  né  en  1760  au  dio- 
cèse  de  Pamiers,  qui  fit  en  1783  devant  Cliérin  les  preuves  de 
noblesse  requises  pour  le  service  militaire. 

La  famille  de  Cellery  d'Allens  a  fourni  des  officiers  de  terre  et  de 
mer  distingués. 

Principales  alliances  :  de  Montaut  1721,  1749,  de  Solages  1841,  de 
Cambolas  1890,  d'Amade  1861,  etc. 

CELLES  (de  Bedos-).  Voyez  :  Bedos-Celles  (de). 

CELORON  de  BLAINVILLE  (de).  Armes  :  d'argent  à  un  chevron  de 
gueules  accompagné  de  trois  cigales  de  même. 

La  famille  de  Celoron,  originaire  de  Touraine,  tire  sa  noblesse  de 
la  charge  de  secrétaire  du  Roi  dont  un  de  ses  membres,  Claude  de 
Céloron,  fut  pourvu  en  1637. 

La  famille  de  Céloron  passa  plus  tard  au  Canada,  puis  à  Saint- 
Domingue  et  enfin  à  la  Guadeloupe. 

M.  Céloron  de  Blain ville,  chevalier  de  Saint-Louis,  était  en  1789 
major  au  Cap  (île  de  Saint-Domingue)  pour  la  partie  du  Nord. 

Pierre-Joseph,  chevalier  de  Céloron,  prit  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Tours. 

Principale  alliance  :  de  Vernou-Bonneuil. 

CÉNAC  MONCAUT  (de). 

Famille  de  haute  bourgeoisie  anciennement  connue  en  Gascogne. 

M.  Jean-Mathieu  de  Cénac-Moncaut,  marié  à  Paule-Catherine  de 
Tarrieux,  était  sous  Louis  XV  conseiller  aux  élus  de  l'élection  de  la 
ville  et  perche  de  Mirande.  Son  fils,  Jean-Pierre  Cénac-Moncaut,  né 
en  1766  à  Saint-Elix  (Gers),  était  procureur  impérial  à  Mirande  quand 
il  fut  élu  en  1815  député  de  cette  ville  à  la  Chambre  des  Cent  jours. 

CENDRECOURT  (Migneret-Richard  de).  Voyez  :  Migneret-Richard  de 
Cendrecourt. 

CENDRECOURT  (du  Bois  de).  Voyez  :  Bois  de  Cendrecourt  (de) 

CÉNIVAL  (Hellouin  de).  Voyez  :  Hellouin  de  Ménibus  et  de  Cénival. 

CÉPEAUX  et  de  VAUBERNIER  (du  Chemin  des).  Voyez  :  Chemin  (ou 

DUCHEMIN)  DES  CÉPEAUX  ET  DE  VAUBERNIER  (du). 

CÉPIAN  (Don  de).  Voyez  :  Don  de  Cépian. 

CÉPOY  (Bouvier  de  la  Motte  de).  Voyez  :  Bouvier  de  la  Motte  de  Gon- 

DREVILLE,   DE  VlLLARCtiAU  ET  DE  CÉPOY. 


U4  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

CÉRIS  (de).  Armes  :  d'azur  à  une  croix  alaisée  d'argent. 

La  famille  de  Céris,  appelée  quelquefois  de  Séris  dans  les  vieux 
actes,  appartient  à  la  noblesse  de  l'ouest  de  la  France.  On  trouvera 
sur  elle  des  renseignements  dans  les  manuscrits  de  Chérin  ;  on  en 
trouvera  des  généalogies  dans  le  Nobiliaire  universel  de  Saint- Allais 
et  dans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du 
Poitou  de  Beauchet-Filleau. 

Elle  est  originaire  de  l'Angoumois  où  elle  possédait  dès  le 
xive  siècle  la  seigneurie  de  la  Motte-Saint-Claud.  Il  a  existé  au  moyen 
âge  dans  la  noblesse  de  cette  région  plusieurs  familles  de  Céris.  On 
ne  sait  donc  pas  si  on  doit  attribuer  à  celle  de  ces  familles  qui  donne 
lieu  à  cette  notice  un  certain  nombre  de  gentilshommes  du  nom  de 
Céris  que  l'on  trouve  mentionnés  dans  des  actes  des  xme  et  xive  siè- 
cles. On  pense  cependant  on  doit  lui  attribuer  un  Boson  de  Céris, 
chevalier,  Sgr  de  Menet,  qui  fit  en  1280  un  accord  avec  le  prieur  de 
Montbron,  et  un  Elie  de  Céris  qui  était  en  1274  seigneur  de  la 
Motte.  On  ignore  à  quelle  famille  de  Céris  appartenaient  un  André 
de  Céris,  qui  était  en  1355  trésorier  du  chapitre  de  Saint-Hilaire-le- 
Grand,  et  un  Guillaume  de  Céris  qui  fut  député  en  1356  par  la  ville 
de  la  Rochelle  vers  le  roi  Jean,  alors  prisonnier  des  Anglais  et 
détenu  à  Calais. 

Jean  de  Céris,  écuyer,  Sgr  de  Chàteaurenaud  et  de  la  Mothe-Saint- 
Claud,  en  Angoumois,  auquel  Beauchet-Filleau  fait  remonter  la  filia- 
tion, rendit  un  dénombrement  à  François  de  la  Rochefoucauld  le 
1er  décembre  1486,  ou  1496.  On  suppose  qu'il  fut  père  d'un  François 
de  Céris,  Sgr  de  la  Mothc-Saint-Claud,  qui  rendit  hommage  le  10  juil- 
let 1497  à  Louise  de  Savoie,  comtesse  d'Angoulème.  Les  jugements 
de  maintenue  de  noblesse  du  xvne  siècle  ne  font  remonter  la  filiation 
qu'à  un  Hélie  de  Céris,  écuyer,  Sgr  de  Chàteaurenaud  et  de  la  Mothe, 
qui,  étant  sous  la  tutelle  de  François  de  la  Rochefoucauld,  son  oncle, 
fit  le  6  juillet  1525  une  transaction  avec  Christophe  de  la  Chambre, 
mari  de  sa  sœur  Guillemette.  Ce  gentilhomme  épousa  Jeanne  de 
Saint-Gelais  et  en  eut  trois  fils  dont  le  plus  jeune,  Hilaire,  marié  le 
19  juillet  1564  à  Jeanne  de  Couchaud,  continua  la  descendance. 

Alexandre  de  Céris,  Sgr  de  Châteaucouvert,  en  la  paroisse  de 
Migron,  dans  l'élection  de  Saint-Jean-d'Angély,  marié  le  5  mai  1658 
à  Marguerite  des  Gittons  de  Puivert,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
7  août  1668  par  jugement  de  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limoges, 
avec  ses  trois  cousins  germains,  François,  Sgr  de  Javersacq,  Ale- 
xandre, Sgr  de  la  Forest,  et  Pierre,  Sgr  duMas-Cluseau,  dans  l'élec- 
tion d'Angoulème,  que  l'on  croit  être  décédés  sans  postérité.  Son  fils, 
Alexandre  de  Céris,  chevalier,  Sgr  de  Châteaucouvert  et  de  Chenay, 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  135 

marié  en  1697  à  Charlotte  de  Brouilhac,  fut  à  son  tour  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  1er  février  1700  par  jugement  rendu  à  Rochefort  de 
Bégon,  intendant  de  la  Rochelle.  Jean-Alexandre  de  Céris,  chevalier, 
Sgr  de  Chenay,  né  en  1743,  petit-fils  du  précédent,  était  officier  au 
régiment  de  Vexin-infanterie  quand  il  épousa  à  la  Guadeloupe  le 
Ier  mai  1770  Marie-Désirée  Lauriol.On  trouvera  dans  les  manuscrits 
de  Chérin  les  preuves  qu'il  fit  en  1780  pour  obtenir  l'enregistrement 
de  ses  titres  de  noblesse  au  Conseil  supérieur  de  la  Guadeloupe. 
Deux  de  ses  fils,  Pierre-César,  né  en  1771,  décédé  sans  postérité  à 
Poitiers  en  1850,  et  Louis-Thomas,  né  à  la  Guadeloupe  en  1773,  obtin- 
rent simultanément  en  1787  le  certificat  de  noblesse  prescrit  pour 
obtenir  le  grade  de  sous-lieutenant.  Le  second  de  ces  deux  frères 
joua  un  rôle  brillant  dans  l'insurrection  vendéenne  et  fut  nommé  en 
1804  lieutenant-général  des  armées  du  Roi  ;  il  a  laissé  un  fils,  Henri, 
né  en  1812.  Charles  de  Céris,  né  à  la  Guadeloupe  en  1775,  troisième 
fils  de  Jean-Alexandre,  épousa  en  1798  MIle  de  Savatte  de  Genouillé  ; 
il  a  été  le  grand-père  d'Isidore-Gaston  de  Céris,  né  en  1848,  avocat  à 
Poitiers,  marié  en  1875  à  Mlle  Texier  d'Arnoult. 

François-Marie  de  Céris  écuyer,  sieur  de  Javersac,  fit  enregistrer 
son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  d'Angoulème). 

Mme  de  Céris,  veuve  de  M.  de  Saint-Georges,  dame  de  Voissay, 
prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  àSaint-Jean- 
d'Angely. 

La  famille  de  Céris  a  fourni  des  officiers. 
Principales  alliances  :  de  la  Chambre,  de  Saint-Gelais,  de  Roffignac 
1583,  de  Lambertye  1594,  Vigier  1578,  de  Lezay,  de  Pons  1655,  de 
Couvidon  1681,  de  Brouillac  1693,  1697,  de  Saint-Martin  1723,  de 
Saint-Georges  de  Vérac  1752,  Desmier  1730,  d'Anché  1737,  Caillou 
de  la  Forgerie  1755,  de  la  Broue  de  Vareilles,  de  Beaupoil  de  Saint- 
Aulaire  1800,  de  Savatte  de  Genouillé  1798,  de  Bridiers  vers  1825, 
Bernardeau  de  Valence  1874,  etc. 

On  a  vu  plus  haut  qu'il  avait  existé  au  moyen  âge  dans  l'ouest  delà 
France  plusieurs  familles  de  Céris.  L'une  de  ces  familles  appartenait 
à  la  noblesse  du  Poitou.  Elle  portait  pour  armes  :  losange  d'or  et  de 
sable.  Un  de  ses  représentants,  Guy  de  Céris,  Sgr  dudit  lieu,  dit  le 
borgne  de  Céris,  souverain  maître  d'hôtel  du  Roi,  commandait  en 
Saintonge  en  1337. 

CERISE.  Armes  :  écartelé  au  1  d'argent  à  un  lion  naissant  de  sable, 
lampassé  de  gueules  ;  au^de  gueules  à  l'épée  haute  en  pal  d'argent, 
qui  est  des  barons  militaires;  au  3  d'azur  à  trois  étoiles  d'argent;  au 
4  d'argent  à  un  cerisier  de  sinople  arraché  de  sable  et  fruité  d'or. 


136  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

La  famille  Ceri .je  est  originaire  d'Aoste,  en  Piémont.  Elle  a,  parait-il, 
pour  auteur  un  Jean-Guillaume  Cerise  qui  fut  anobli  en  1516  par 
lettres  du  duc  de  Savoie. 

Guillaume-Michel  Cerise,  né  à  Aoste  en  1769,  retraité  colonel  en 
1811,  plus  tard  général  de  brigade  et  membre  du  gouvernement  pro- 
visoire piémontais,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en  1820, 
fut  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  11  juin  1810.  Le 
général  Cerise  avait  épousé  en  1805  Wilhelmine  Sentf  de  Pilsach. 
Leur  fils  aîné,  Guillaume,  baron  Cerise,  décédé  en  1879,  n'a  eu  que 
des  filles.  Le  puîné,  Laurent-Philibert  Cerise,  né  à  Aoste  en  1807, 
docteur  en  médecine,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  com- 
mandeur de  la  Couronne  d'Italie,  décédé  en  1869,  a  été  père  de  Guil- 
laume-Laurent, baron  Cerise,  né  en  1848,  inspecteur  des  finances,  qui 
a  eu  plusieurs  enfants  de  son  mariage  en  1872  avec  Mlle  Félix-Faure, 
petite-fille  du  pair  de  France.  Un  fils  de  celui-ci,  Laurent-Guillaume 
Cerise,  a  épousé  en  1906  MUe  Wilson,  petite-fille  de  M.  Jules  Grévy. 

Principales  alliances  :  Félix-Faure  1872,  de  Pinteville  de  Cernon 
1899,  Wilson  1906,  etc. 

CERNAY  (de  Gislain  de).  Voyez  :  Gislain  de  Bontin  et  de  Cernay  (de), 

CERNON   de  Pinteville  de).  Voyez  :  Pinteville  de  Cernon  (de). 

CERS  (de  Montalembertde).  Voyez  :  Montalembert  (de). 

CERTAIN  de  BELLOZANNE.  Armes  :  d'azur  à  un  lion  couronné  d'ar- 
gent. 

La  famille  Certain  de  Bellozanne,  aujourd'hui  éteinte,  était  origi- 
naire de  Normandie.  On  trouvera  sa  généalogie  dans  les  Anoblisse- 
ments, titres  et  pairies  de  la  Restauration  du  vicomte  Révérend. 

Pierre  Certain,  marié  à  Jeanne-Catherine  Heuzé,  était  sous  Louis  XV 
contrôleur  des  actes  à  Mortain.  11  laissa  deux  fils,  Jean-Baptiste  Cer- 
tain, né  à  Mortain  en  1724,  et  François-Paul  Certain,  né  à  Mortain  en 
1735,  receveur  des  tailles  dans  cette  ville,  qui  réalisèrent  une  grande 
fortune.  Le  second  de  ces  deux  frères  fut  pourvu  le  29  octobre  1776 
de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi;  il  ne  parait  pas  avoir 
laissé  de  postérité.  L'aîné,  Jean-Baptiste,  vint  se  fixer  à  Paris,  se  fit 
recevoir  bourgeois  de  cette  ville  et  y  fonda  une  importante  maison 
de  banque.  Il  fut  pourvu  le  8  juillet  1766  de  l'office  anoblissant  de 
secrétaire  du  Roi,  maison  et  couronne  de  France.  Il  avait  épousé 
vers  1760  Catherine  Thévenard.  Leur  fils,  Charles-Jean  Certain,  né 
à  Paris  en  1763,  était  à  l'époque  de  la  Révolution  conseiller  à  la  Cour 
des  aides  de  Normandie  ;  il  acquit  dans  la  suite  la  terre  et  le  château 
deBellozanne,  dans  la  Seine-Inférieure,  dont  il  joignit  le  nom  à  celui 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  137 

de  Certain,  reçut  le  titre  héréditaire  de  baron,  sur  institution  en 
majorât  de  sa  terre  de  Bellozanne,  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII 
du  2  avril  182:2,  avec  règlement  d'armoiries,  reçut  le  titre  héréditaire 
de  comte  par  nouvelles  lettres  du  roi  Charles  X  du  9  janvier  1826  et 
mourut  àParis  en  1838.  Cepremier  comte  de  Bellozanne  avait  épousé 
M110  Ameil.  Leur  fils,  Charles  Certain,  comte  de  Bellozanne,  né  à 
Sceaux  en  1795,  lieutenant-colonel  d'état-major,  conseiller  général 
de  la  Seine-Inférieure,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  épousa 
Mlle  Mortier,  fille  du  maréchal  duc  de  Trévise,  décédée  en  1883  au 
château  de  Bellozanne.  Il  mourut  prématurément  en  1840  laissant 
deux  fils,  qui  moururent  jeunes,  et  une  fille,  Marguerite-Eve,  née  en 
1830,  qui  épousa  en  1851  le  général  vicomte  Pajol  et  qui  mourut 
en  1888  au  château  de  Bellozanne. 

CERTAIN  de  GERMAY  de  CIRFONTAINE.  Armes  :  d'azur  à  une  levrette 
d'argent;  au  chef  cousu  de  gueules,  denclié  de  trois  pièces  d'or.  — 
Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  Certain  deGermay  appartient  à  la  noblesse  de  Lorraine. 

Elle  a  eu  pour  auteur  Nicolas  Certain,  Sgr  de  Noncourt-la-Fon- 
taine,  qui  fut  anobli  par  lettres  patentes  et  autorisé  en  même  temps 
à  joindre  à  son  nom  de  :  de  Germay,  puis  qui  fut  pourvu  le  4  mai  1704 
(aliàs  1706)  de  l'office  anoblissant  de  conseiller,  notaire  et  secrétaire 
du  Boi  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Metz.  Nicolas  Certain 
de  Germay  obtint  des  lettres  d'honneur  le  7  février  1726  et  transmit 
alors  son  office  à  son  fils,  Charles-Auguste  Certain  de  Germay  de  la 
Neufville-aux-Bois,  qui  fut  reçu  le  6  septembre  suivant  et  qui  mourut 
en  1728. 

Amour-Constant  de  Germay  de  Cirfontaine,  chevalier,  maréchal 
des  camps  et  armées  du  Boi,  Sgr  de  Suzainnecourt,  descendant  des 
précédents,  se  fit  représenter  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
du  bailliage  de  Chàlons-sur-Marne  et  prit  part  à  celles  tenues  à  Chau- 
mont-en-Bassigny . 

La  famille  Certain  de  Germay  a  fourni  des  officiers  distingués. 

Son  chef  est  connu  de  nos  jours  sous  le  titre  de  marquis  de  Germay 
de  Cirfontaine. 

Principale  alliance  :  Boucher  de  la  Bupelle. 

CERTAIN  (de)  et  CERTAIN  de  la  COSTE,  de  la  MESCHAUSSÉE  et  de 
CANROBERT.  Armes  :  à' azur  à  une  main  dextre  appaumèe  d'or, 
posée  en  pal.  —  Timbre  :  un  casque  taré  de  profil,  orné  de  ses  lam- 
brequins d'or  et  d'azur.  —  Devise  :  Certa  manus,  certa  fuies. 

La  famille  Certain,  à  laquelle  appartenait  l'illustre  maréchal  Can- 


138  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

robert,  est  originaire  de  Brives,  en  Limousin,  où  elle  occupait  dès  le 
xviie  siècle  un  rang  distingué  dans  la  bourgeoisie.  Le  vicomte  Révé- 
rend en  a  donné  une  généalogie  dans  l'Annuaire  de  la  noblesse  de 
1896.  On  trouvera  aussi  sur  elle  beaucoup  d'intéressants  renseigne- 
ments dans  les  manuscrits  de  Chérin.  Elle  paraît  être  la  même  que 
celle  d'un  Pierre  Certain,  greffier  de  la  ville  d'IIuningue,  en  Alsace, 
qui  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  169b'  :  de  gueules 
à  une  foi  de  carnation,  vêtue  d'azur,  tenant  un  cœur  enflammé  d'or 
et  accompagnée  en  pointe  d'une  étoile  de  même. 

Le  travail  publié  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse  tait  remonter  la 
illiation  à  un  Pierre  Certain,  marié  à  Antoinette  de  Cognac,  dont  le 
fils,  autre  Pierre  Certain,  né  le  22  décembre  1620,  avocat  au  Parle- 
ment de  Bordeaux,  épousa  le  9  juin  1665  sa  cousine,  Catherine  Cer- 
tain de  la  Chassagne,  fille  d'un  conseiller  du  Roi  et  lieutenant  en  la 
sénéchaussée  de  Brives.  Noble  Pierre  de  Certain,  fils  des  précédents, 
né  le  22  novembre  1675,  résidant  au  lieu  de  Xoulhac,  dans  l'arron- 
dissement actuel  de  Brives,  épousa  demoiselle  Jeanne  de  Fieux  par 
contrat  passé  à  Brives  le  6  février  1695.  Il  devint  dans  la  suite  sei- 
gneur de  la  Coste  de  la  Meschaussée,  en  la  paroisse  de  Noulhac,  se 
remaria  en  1720  à  Catherine  Dubois,  nièce  du  cardinal  Dubois,  et  fut 
anobli,  sur  la  recommandation  du  grand  maître  de  Malte,  par  lettres 
patentes  d'octobre  1738,  en  raison  de  ses  services,  de  ceux  de  son 
frère,  Joseph,  mort  en  1726  capitaine  au  régiment  de  Labour,  et  de 
ses  alliances  avec  les  meilleures  familles  de  la  vicomte  de  Turenne. 
On  trouvera  le  texte  de  ces  lettres  dans  le  Nouveau  d'Hozier.  Il  fit 
son  testament  le  4  mai  1761  et  cita  dans  cet  acte  son  iils  aîné,  Pierre, 
alors  décédé,  qui  continua  la  ligne  directe,  et  ses  deux  autres  fils, 
Louis,  religieux,  et  Jean,  prêtre. 

Pierre  Certain,  Sgr  delà  Coste,  né  le  4  mai  1696,  fils  aîné  de 
Pierre  et  de  Jeanne  de  Fieux,  épousa  le  5  septembre  1729  Antoinette 
Damadan.  Leur  fils,  Jean-Pierre  de  Certain,  Sgr  de  la  Coste,  né  en 
1732,  avocat,  marié  le  23  janvier  1764  à  Marie  de  Lavergne,  dame 
duChastaing,  en  eut  quatre  fils  qui  obtinrent  de  Chérin  le  31  août  1784 
le  certificat  de  noblesse  prescrit  pour  obtenir  le  grade  de  sous-lieute- 
nant. Deux  de  ces  tils,  Pierre-Gaspard  de  Certain  de  la  Meschaussée, 
né  en  1767,  page  du  duc  de  Penthièvre,  plus  tard  capitaine  de  dra- 
gons et  chevalier  de  Saint-Louis,  marié  en  1803  à  Françoise  de  Mira- 
mont  de  la  Peyrouse,  et  Jacques  de  Certain,  né  en  1777,  marié  en 
1811  à  Suzanne  Pellagot,  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux.  Le 
second  de  ces  rameaux  compte  encore  des  représentants  qui  ne  sont 
connus  que  sous  le  nom  de  :  de  Certain.  Le  rameau  aîné  s'est  éteint 
avec  Pierre-Joseph  de  Certain  de  la  Meschaussée,  né  en  1811,  qui  est 


DICTIONNAIRE     DBS    FAMILLES    FRANÇAISES  139 

dérrdé  en  1881,  ne  laissant  que  des  filles.  L'une  de  ces  filles  avait 
épousé  en  1874  M.  Léon  Escure  qui  a  été  connu  depuis  lors  sous  le 
nom  d'Escurc  de  la  Mcschaussée. 

La  branche  à  laquelle  appartenait  le  maréchal  Canrobert  descend, 
d'après  le  travail  du  vicomte  Révérend,  de  Jean-Louis  de  Certain, 
Sgr  de  Lacoste,  avocat,  né  en  1711,  qui  était  fils  cadet  de  Pierre  Cer- 
tain, l'anobli  de  1738.  Ce  personnage  n'est  mentionné  ni  dans  le 
testament  de  son  père,  ni  dans  la  généalogie  donnée  par  Chérin.  Il 
épousa  en  1746  Marie-Louise  de  Verdal  et  en  laissa  trois  fils  et  une 
fille.  Celle-ci  épousa  en  1776  Antoine  Marbot,  plus  tard  général  de 
division,  tué  au  siège  de  Gênes  en  1800  ;  elle  fut  la  mère  du  général 
baron  de  Marbot  qui  a  laissé  des  mémoires  bien  connus.  Le  fils  aîné 
de  Jean-Louis  de  Certain,  François-Antoine,  né  en  1754,  se  qualifia 
sieur  de  Canrobert,  du  nom  de  carrières  de  marbre  que  sa  famille 
possédait  près  de  Laval-sur-Céré  (Lot).  Il  fut  officier  à  l'armée  des 
Princes  et  obtint  la  croix  de  Saint-Louis.  Il  avait  épousé  au  retour  de 
l'émigration  Mlle  de  Niocel.  C'est  de  ce  mariage  que  naquit  à  Saint- 
Céré  (Lot),  le  27  juin  1809,  François-Marcelin  Certain-Canrobert,  géné- 
ral de  division  en  1853,  sénateur  du  Second  Empire  et  maréchal  de 
France  en  1855,  sénateur  du  Lot,  décédé  en  1895,  qui  fut  une  des 
gloires  militaires  les  plus  pures  du  xixe  siècle.  Le  maréchal  Canro- 
bert avait  épousé  en  1863  Lilia-Flora Mac-Donald,  d'une  vieille  famille 
noble  d'Ecosse  à  laquelle  appartenait  le  maréchal  de  France  Mac- 
Donald,  duc  de  Tarente.  Il  en  a  laissé  un  fils. 

M.  Certain  de  Lacoste  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  à  Tulle. 

La  famille  de  Certain  a  fourni  de  nombreux  officiers  dont  onze 
chevaliers  de  Saint-Louis  ;  plusieurs  de  ces  officiers  ont  péri  sur 
différents  champs  de  bataille. 

Principales  alliances  :  d'Amarzit-Sahuguet  1706,  Dubois  1720,  Bar- 
doulat  de  la  Salvanie  1804,  Clédat  1809,  de  Malliard  1790,  Dufaurc 
de  Saint-Martial  1833,  de  Calmels  d'Artensac  1865,  de  Siochan  de  Ker- 
sabiec  1871,  de  Lavenne  de  Sichamp  1891,  de  Verdal  1746,  de  Mar- 
bot 1776,  de  Niocel  1807,  Macdonald  1863,  Fabre-Roustan  de  Nava- 
celle  1890,  etc. 

CERTAINES  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  cerf  passant  d'or.  —  Couronne  : 
de  Marquis.  —  Tenants  :  Deux  anges.  —  Devise  :  Fiance  en  Dieu, 
fiance  certaine. 

La  maison  de  Certaines  appartient  à  l'ancienne  noblesse  chevale- 
resque du  Nivernais.  On  trouvera  sur  elle  beaucoup  de  renseigne- 
ments dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres. 


140  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

On  trouvera  spécialement  dans  les  manuscrits  de  Chérin  les  preuves 
de  noblesse  qu'elle  fit  en  1788  pour  obtenir  les  honneurs  de  la  Cour. 
Le  rapport  envoyé  le  4  juillet  1788  au  maréchal  de  Duras  par  Ché- 
rin, chargé  d'examiner  ces  preuves,  commence  en  ces  termes  :  «  La 
«  maison  de  Certaines  est  connue  depuis  1323  et  sa  filiation  est  éta- 
«  blie  depuis  1392.  Guioletde  Certaines  est  le  premier  sujet  connu  de 
«  ce  nom.  Il  ne  vivait  plus  dès  l'année  1323.  Il  paraît  qu'il  avait  joui 
«  des  honneurs  de  la  chevalerie  par  la  qualité  de  damoiseau  que 
«  prend  Bertrand  de  Certaines,  son  fils,  qui  suit.  Bertrand  de  Cer- 
«  taines,  damoiseau,  rendit  au  comte  de  Nevers  deux  aveux  de  son 
ce  fief  de  Certaines,  l'un  le  6  avril  1323  et  l'autre  le  9  juillet  1325.  On 
«  ignore  son  degré  de  parenté  avec  les  deux  sujets  qui  suivent, 
«  savoir  :  1°  avec  Guiot  de  Certaines,  écuyer,  lequel  fournit  deux 
«  aveux  à  la  comtesse  de  Flandre,  dame  de  Nevers,  de  ce  qu'il  tenait 
«  d'elle  en  foi  et  hommage  tant  à  Certaines  qu'au  fouage  de  ce  lieu 
«  le  29  avril  1353  et  le  21  février  1371  1 1372  nouveau  style)  ;  il  avait 
«  épousé  Oudette,  fille  de  Guiot  le  Rosselet,  du  lieu  de  Cervon  ;  2° 
«  avec  Regnaud  de  Certaines,  damoiseau,  vivant  en  1365.  Quoique  rien 
«  ne  relie  ces  deux  derniers  sujets,  ni  avec  celui  qui  précède,  ni  avec 
«  celui  dont  on  va  parler,  on  ne  peut  toutefois  raisonnablement  douter 
«  de  leur  parenté  en  les  voyant  les  uns  et  les  autres  possesseurs  des 
«  mêmes  biens  et  habitants  du  même  lieu.  Pierre  de  Certaines,  che- 
«  valier,  Sgr  de  Certaines,  (c'est  à  lui  que  commence  la  filiation  pour 
«  ne  plus  être  interrompue),  rendit  aveu  comme  les  deux  précédents 
«  au  comte  de  Nevers  de  ce  qu'il  tenait  de  lui  en  fief  au  lieu  et  fouage 
«  de  Certaines  le  8  août  1392,  consentit  un  bail  cà  bourdelage  perpé- 
«  tuel  le  7  octobre  1425.  fonda  quatre  anniversaires  à  perpétuité  dans 
«  l'église  collégiale  de  Cervon  et  ne  vivait  plus  en  1446.  Le  nom  de 
a  sa  femme  est  ignoré.  11  fut  père  de  deux  enfants,  savoir  :  1°  Guil- 
«  laume,  écuyer,  Sgr  en  partie  de  Certaines,  lequel...  fit  un  testament 
«  le  19  juillet  1472  par  lequel  il  paraît  qu'il  avait  formé  une  alliance 
«  de  laquelle  il  n'était  provenu  aucun  enfant  et  qu  il  ne  laissa  pour 
«  postérité  qu'un  bâtard  nommé  Antoine  ;  2°  Nicolas  de  Certaines, 
«  dont  on  va  parler.  Nicolas  de  Certaines,  écuyer,  Sgr  de  Certaines, 

«  et  d'Annoville, fut  institué  héritier  universel  par  le  testament 

«  de  son  frère  Guillaume  du  19  juillet  1472...  et  était  mort  lors  d'un 
«  aveu  du  fief  de  Certaines  et  autres  biens  situés  dans  la  paroisse  de 
«  Cervon  fourni  par  sa  veuve  en  l'année  1503  tant  pour  elle  qu'au  nom 
«  de  leurs  enfants  mineurs  qui  sont  Léonard,  Thibaud,  Guillaume, 
«  qui  suit,  et  François...  »  Chérin  écrivait  d'autre  part  le  7  avril  1788 
à  M.  de  Certaines  la  lettre  suivante,  conservée  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  -.  «  J  ai  examiné,  monsieur  le  marquis,  vos  titres.  Votre  filia- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  141 

«  tion  est  remontée  au  delà  des  époques  proscrites  par  le  règlement 
«  de  la  Cour.  Je  me  ferai  un  plaisir  de  rendre  compte  de  vos  preuves 
«  quand  les  ordres  du  Roi  me  seront  connus.  Je  suis  avec  des  senti- 
«  ments  respectueux,  monsieur  le  marquis,  etc..  »  La  présentation 
de  la  marquise  de  Certaines  eut  lieu  le  15  août  de  cette  même  année. 

La  maison  de  Certaines  a  eu  pour  berceau  la  terre  de  son  nom, 
située  en  Nivernais.  Borel  d'Hauterive,  qui  lui  a  consacré  une  courte 
notice  dans  son  Annuaire  de  la  noblesse  de  1888,  mentionne  au  nombre 
de  ses  premiers  auteurs  connus  un  Guillaume-Bertrand  de  Certaines, 
écuyer,  Sgr  de  Certaines,  qui  en  1296  rendit  foi  et  hommage  pour  sa 
terre  de  Certaines  et  en  donna  le  dénombrement  le  lundi  de  la  Qua- 
simodo  à  la  comtesse  de  Flandre  et  de  Nevers,  et  un  Guillaume  de 
Certaines  qui  était  en  1417  chambellan  du  duc  d'Orléans. 

Pierre  de  Certaines,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Fricambault, 
chef  d'escadre  sous  les  ordres  de  Duqucsne,  prit  une  part  brillante 
au  célèbre  combat  naval  de  Syracuse.  Son  fils,  Edme-Elie  de  Cer- 
taines, capitaine  de  vaisseau,  fit  partie  de  la  première  promotion  de 
chevaliers  de  Saint-Louis,  en  1693;  il  commandait  le  vaisseau  Y  Ori- 
flamme au  combat  de  Vigo,  en  1702,  et  se  fit  sauter  avec  son  bâti- 
ment plutôt  que  de  se  rendre  aux  Espagnols  et  aux  Anglais. 

La  famille  de  Certaines  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  d'extrac- 
tion le  11  juillet  1634  par  sentence  de  l'élection  de  Chàteau-Chinon, 
puis  le  21  mars  1635  par  ordonnance  de  MM.  de  Caumartin  et  Bri- 
sacier,  commissaires  de  Sa  Majesté,  et  enfin  le  17  juin  1701  par  juge- 
ment de  Phélippeaux,  intendant  de  Paris.  Elle  fut  admise  en  1769  en  la 
chambre  de  la  noblesse  des  États  de  Bourgogne. 

Edme  de  Certaines  de  Villemolin  fut  admis  dans  l'ordre  de  Malte 
en  1632  ;  il  devint  dans  la  suite  commandeur  de  la  Romagne  au 
grand  prieuré  de  Champagne.  Charles  de  Certaines  fut  admis  dans 
le  même  ordre  en  1652  ;  il  devint  commandeur  de  Nancy  et  de  Toul. 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozierles  preuves  de  noblesse  que 
Pierre-Constant  de  Certaines  de  Villemolin,  né  en  1758,  fit  en  1773 
pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  dauphine  Marie-Antoinette. 
Ce  fut  ce  Pierre-Constant,  marquis  de  Certaines,  qui  fit  en  1788  les 
preuves  de  noblesse  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  pour  obtenir  l'ad- 
mission aux  honneurs  delà  Gourde  sa  jeune  femme,  née  Walsh.  Son 
descendant,  Edme,  marquis  de  Certaines,  né  en  1860,  fut  nommé  en 
1904  conseiller  général  de  la  Nièvre.  Il  mourut  peu  de  temps  après 
laissant  plusieurs  enfants. 

Jean-Pierre,  comte  de  Certaines,  chevalier,  Sgr  de  Villemolin,  le 
Chemin  en  partie,  Chassaigne.  Magny,  Bailly,  etc.,  prit  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Nevers. 


142  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

La  maison  de  Certaines  a  conservé  la  terre  patrimoniale  de  Cer- 
taines jusqu'en  1794,  époque  à  laquelle  cette  terre  fut  vendue  natio- 
nalement  comme  bien  d'émigré.  Mais  elle  possède  encore  le  beau 
domaine  de  Villemolin,  dans  le  département  de  la  Nièvre. 

Principales  alliances  :  de  Chalon,  de  Lenfcrnat  1714,  de  Cotignon 
4751,  d'Anstrude,  de  Rougé  1845,  de  Lancrau  de  Bréon  1878,  1879, 
Viel  de  Lunas  d'Espeuilles,  Walsh  1788,  de  Jaucourt  1680,  le  Bascle 
d'Argenteuil  1686,  de  Bretagne  1755,  etc. 

CERTAN  (Demay  de).  Voyez  :  Demay  de  Certa.v 

CERTEAU  (de  la  Barge  de).  Voyez  :  Barge  de  Certeau  (de  la). 

CERVAL  (de  Lavergne  de).  Voyez  :  Lavergne  de  Cerval  (de). 

CERVONI.  Armes  :  Coupé  :  au  1  parti  d'argent  à  trois  cerfs  de  sable, 
2  et  1,  et  de  gueules  à  l'épée  haute  en  pal  d'argent,  qui  est  des  barons 
militaires  ;  au  2  de  sable  à  un  cheval  galopant  d'or,  bridé  et  sellé  de 
gueules,  accompagné  en  pointe  d'une  grenade  d'or,  enflammée  de 
gueules.  —  Les  armes  concédées  en  1810  à  Louis-César  Cervoni 
sont  chargées  sur  le  tout  d'un  lambel  à  trois  pendants  d'argent. 

La  famille  Cervoni  est  originaire  des  environs  de  Bastia,  en  Corse. 

Son  auteur,  Jean-Baptiste  Cervoni,  né  en  1765  à  Soccia,  était  fils 
de  Thomas  Cervoni  et  de  Marie-Catherine  Cervoni.  11  s'engagea  en 
1786  comme  simple  soldat  au  régiment  de  Corse,  fut  nommé  com- 
mandant à  Mantoue,  puis  général  de  division  le  27  pluviôse  an  VI  H 
fut  tué  en  -1809  à  la  bataille  d'Eckmuhl.  Le  général  Cervoni  était 
officier  de  la  Légion  d'honneur.  De  son  mariage  avec  Marie-Elisabeth 
Sicurani,  il  laissa  une  fille,  qui  épousa  le  général  Maupoint  de  Van- 
deul  et  qui  mourut  en  1889,  et  deux  fils,  Thomas  Cervoni,  né  àCorte 
en  1797,  et  Louis-César  Cervoni,  né  à  Bastia  en  1800.  Ces  deux  frères 
furent  simultanément  créés  barons  de  l'Empire  par  lettres  patentes 
du  17  mai  1810.  Le  second  d'entre  eux,  décédé  en  1833,  avait  épousé 
MUe  de  Casablanca,  décédée  en  1866,  dont  il  a  laissé  plusieurs 
enfants. 

CÉS-CAUPENNE  ('de).  Armes  :  écartelé  aux  1  et  4  de  gueules  à  deux 
chiens  courant  l'un  sur  l'autre  d'argent;  au  2  d'argent  à  la  fasce 
ondée  de  gueules;  au  3  d'azur  à  un  chevron  d'or.  —  Couronne  :  de 
baron.  —  Supports  :  deux  lions  d'or,  armés  et  lampassés  de  gueules. 

La  famille  de  Cés-Caupenne  appartient  à  la  noblesse  des  Landes. 
On  en  trouvera  une  généalogie  dans  le  premier  volume  du  Nobiliaire 
de  Guienneet  de  Gascogne  d'O'Gilvy. 

Plusieurs  de  ses  représentants  exercèrent  le  notariat  au  xvie  siècle. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  H3 

On  trouve  qu'Arnaud  de  Ces,  syndic  de  Saint-Scver,  fut  nommé 
député  suppléant  du  tiers  état  de  cette  ville  aux  États  généraux  de 
1614.  Dès  le  milieu  de  xvir  siècle,  Bernard  de  Ces,  avocat  au  Parle- 
ment, était  seigneur  de  la  paroisse  d'IIorssarieu.  Son  fils,  Bernard  de 
Ces,  Sst  d'Horssarieu,  avocat  en  la  Cour  du  Parlementde  Paris,  acquit 
dans  les  Landes  un  certain  nombre  de  domaines  importants  et  parti- 
culièrement, en  1709,  la  seigneurie  de  Caupenne  dont  sa  descen- 
dance a  conserve  le  nom.  Cette  seigneurie  avait  été  le  berceau  d'une 
puissante  famille  chevaleresque  à  laquelle  elle  donna  son  nom  et  qui 
compte  encore  des  représentants.  Bernard  de  Ces  fut  pourvu  par 
lettres  du  27  septembre  1674  de  l'office  de  conseiller  du  Boi,  procu- 
reur au  siège  de  Saint-Scver,  puis,  par  lettres  patentes  du  6  mai  1685, 
enregistrées  les  10  mai  et  4  juin  suivants,  de  la  charge  de  vice-sénéchal 
desLannes;  il  fut  enfin  nommé  en  1704  prévôt  général  des  armées  de 
Leurs  Majestés  très  chrétienne  et  catholique.  Il  avait  fait  enregistrer 
son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696.  Bien  qu'il  n'eût  aucun  prin- 
cipe d'anoblissement,  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  7  décem- 
bre 1712  par  jugement  de  M.  de  Lamoignon,  intendant  de  Bordeaux. 
Ce  jugement,  qui  était  trop  manifestement  de  pure  faveur,  fut  vraisem- 
blablement attaqué,  car  en  mars  1713  Bernard  de  Ces  acquit,  pour  la 
somme  de  6  000  livres,  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Boi,  mai- 
son et  couronne  de  France  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de 
Bordeaux.  Il  conserva  cet  office  jusqu'à  sa  mort.  Il  avait  épousé 
d'abord  en  1676  une  demoiselle  de  Brunet,  puis  en  1697  Jeanne  de 
la  Baume.  Il  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Baymond,  né  du 
premier  lit,  et  Bernard,  né  du  second  lit,  qui  furent  les  auteurs  de 
deux  rameaux. 

Baymond  de  Ces,  Sgr  d'Ossages  et  d'Agest,  auteur  du  premier 
rameau,  succéda  à  son  père  en  1708  dans  son  office  de  prévôt  géné- 
ral des  troupes  des  rois  de  France  et  d'Espagne  ;  il  lui  succéda  encore 
en  1710  dans  ses  fonctions  de  sénéchal  des  Lannes,  puis  dans  son 
office  de  secrétaire  du  Boi.  Son  fils,  Thomas-Casimir  de  Ces,  qualifié 
baron  d'Ossages,  fut  capitoul  de  Toulouse  en  1753.  Il  épousa  MUe  de 
Casaubon  et  en  laissa  une  fille  unique  qui  épousa  en  1767  Bernard  de 
Lataulade,  baron  de  Laas. 

L'auteur  du  second  rameau,  Bernard  de  Ces,  capitoul  de  Toulouse 
en  1743,  eut  en  partage  les  seigneuries  de  Caupenne,  de  la  Hosse,  de 
Baigts,  etc.  ;  il  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  baron  de  Cau- 
penne qui  a  été  conservé  par  ses  descendants.  Il  mourut  en  1765 
laissant  plusieurs  fils  de  son  mariage  contracté  à  Toulouse  en  1743 
avec  Isabeau  d'Amieu.  L'un  de  ces  fils,  Baymond-Joseph  de  Ces, 
baron  de  Caupenne,  écuyer,  ancien  mousquetaire  de  la  première  corn- 


144  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

pagnie  de  la  garde  du  Roi,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  à  Dax.  Il  a  été  l'arrière-grand-père  de  Raymond- 
Alfred,  baron  de  Cés-Caupenne,  né  en  1832,  propriétaire  du  château 
de  Caupenne,  sénateur  républicain  des  Landes  en  1888.  décédé  en 
janvier  1892.  qui  paraît  avoir  été  le  dernier  représentant  mâle  de 
sa  famille. 

Principales  alliances  :  de  Casaubon.  de  Lataulade  de  Laas  1767, 
d'Amieu  deMonbrun  1743,  d'Arbo,  de  Trubressé,  delaBorde-Lassallc 
1839,  de  Labat,  Delau,  de  Nogué,  Raingo,  etc. 

CÉSARI  et  de  CÉSARI-ROCCA  (Colonna  de  ).  Voyez  :  Colorna  de  Leca- 
Christinacce,  deLeca  d'Anfiuam,  dbLbca  d'Arbori,  deCésari,  deCésari- 
Rocca,  d'Istria,  de  Bozzi  et  d'Ornano. 

CESBRON-LAVAU.  Armes  enregistrées  à  l'Armoriai  général  par  André 
Cesbron.  curé  de  la  Plaine,  représentant  de  la  branche  de  Lavau, 
aujourd'hui  seule  existante  :  à' or  à  une  croix  pattée  de  sable,  can- 
tonnée de  quatre  trèfles  de  sinople.  —  Armes  enregistrées  au  même 
Armoriai  par  Claude  Cesbron,  sieur  de  la  Yoisinnière,  bourgeois 
d'Angers,  représentant  de  la  branche  aînée,  aujourd'hui  éteinte  : 
d'argent  à  deux  loups  de  gueules  passant  l'un  sur  l'autre.  —  L'écu 
timbré  d'uw  casque  de  chevalier. 

Originaire  de  la  petite  ville  de  Jallais.  dans  le  Bocage,  sur  les  con- 
fins de  l'Anjou  et  du  Poitou,  la  famill»'  Cbsbbon  occupe  depuis  plu- 
sieurs générations  un  rang  particulièrement  distingué  dans  la  haute 
bourgeoisie  de  sa  région.  Le  vicomte  Révérend  lui  a  consacré  un 
intéressant  article  dans  son  Annuaire  de  la  noblesse  de  1900. 

Michel-Jehan  Cesbron  était  procureur  du  Roi  à  Jallais  dès  le  pre- 
mières années  du  xvie  siècle.  Sébastien  Cesbron,  né  en  1521,  était 
en  1564  garde  des  sceaux  de  la  comté  de  Montrevault  au  bailliage  et 
chàtellenie  de  Jallais  ;  il  eut  l'honneur  de  recevoir  dans  cette  ville 
le  roi  Charles  IX,  le  8  octobre  1565. 

Michel  Cesbron,  auquel  le  travail  du  vicomte  Révérend  fait 
remonter  la  filiation,  était  en  1609  procureur  du  Roi  à  Jallais.  Deux 
de  ses  fils,  Jacques  et  Jean,  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

La  branche  aînée,  dite  des  sieurs  d'Argonne,  de  la  Voisinière  et  de 
la  Guérinière,  est  aujourd'hui  éteinte.  Un  de  ses  représentants,  Jean- 
Baptiste-Guillaume  Cesbron  d'Argonne,  ancien  officier  au  régiment 
de  Poitou,  chevalier  de  Saint-Louis,  se  signala  à  l'époque  de  la  Révo- 
lution dans  l'insurrection  vendéenne  et  fut  nommé  gouverneur  de 
Cholet  après  la  prise  de  cette  ville  par  les  royalistes. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jehan  Cesbron,  décédé  à  Jallais 


DICTIONNAIRE    I)  E S    FAMILLES    FRANÇAISES  145 

en  1670,  fut  procureur  du  Roi  dans  cette  ville  et  épousa  en  1642 
Françoise  Bide  de  Pommeuse.  Ses  descendants  furent  tous  procu- 
reurs du  Roi  à  Jallais  jusqu'à  l'époque  de  la  Révolution.  Le  dernier 
qui  ait  exercé  ces  fonctions,  Michel-François  Ccsbron,  sionr  des 
Essarts  et  des  Hernies,  né  à  Jallais  en  1725,  décédé  à  Chemillé  en 
1813,  fut  de  1800  à  1811  conseiller  général  de  Maine-et-Loire.  Un  de 
ses  (ils,  Pierre  Ccsbron  des  Cranccs,  périt  sur  l'échafaud  révolution- 
naire avec  sa  femme,  Rose  Hérault  de  Mallièvre.  Un  autre,  Charles- 
Jean  Ccsbron,  sieur  du  fief  de  Lavau,  dans  la  paroisse  de  Trémen- 
tines,  né  à  Chemillé  en  17(33,  maire  de  Cholet,  député  de  Maine-et- 
Loire  en  1825,  décédé  en  1839,  fut  père  de  Charles  Cesbron-Lavau, 
né  à  Cholet,  député  et  conseiller  général  de  Maine-et-Loire,  décédé 
en  1857,  et  de  Jules-Michel  Cesbron-Lavau,  né  à  Cholet  en  1800,  dé- 
cédé en  1853,  qui  ont  été  les  auteurs  de  deux  rameaux  actuelle- 
ment existants. 

C'est  à  une  famille  différente  de  celle  dont  il  vient  d'être  parlé  que 
paraît  appartenir  un  M.  Cesbron  de  l'Isle  qui  a  épousé  à  Paris  en  juin 
1891  MUe  le  Juge  de  Segrais. 

Principales  alliances  :  Moricet,  de  Launay,  d'Aviau  de  Piolant 
1877,  de  Lastic-Saint-Jal  1889,  1895,  Gouin  1861,  Dard  1890,  du  Buis- 
son de  Courson  1899,  de  Tarragon  1895,  de  Geoffrc  1909,  etc. 

CESSAC  (Xacuée  de).  Voyez  :  Lacuée  de  Cessac. 

CES  SAC  (Rebière  de).  Voyez  :  Rebière  de  Cessac. 

CESSIAT  (de  Glans  de)  Voyez  :  Glans  de  Cessiat  (de). 

CESSOLE  (Spitalieri  de).  Voyez  :  Spitalieride  Cessole. 

CESTI  (Werther  de)  Voyez  :  Werther  de  Cesti. 

CEVILLY  (Denecey  de).  Voyez  :  Denecey  de  Cevilly. 

CEVINS  (Roget  de).  Voyez  :  Roget  de  Cevins, 

CÉZAC  de  BELCAYRE  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  pin  arraché  et  fruité 
d'or,  accosté  à  dexlre  d'une  pique  de  même,  chargée  au  milieu  de  la 
hampe  d'un  hausse-col  d'argent,  et  à  sé?iestre  dune  tête  de  chien  de 
même,  arrachée  et  colletée  de  gueules. 

La  famille  de  Cézac  appartient  à  la  noblesse  du  Périgord.  Elle  est 
originaire  du  Quercy. 

Zacharie  de  Cézac,  Sgr  de  la  Moulière,  auquel  remonte  la  filiation 
suivie,  fut  en  1583  gentilhomme  servant  de  la  maison  du  Roi,  puis 
gendarme  de  la  compagnie  du  roi  de  Navarre  et  enfin  en  1000  gen- 
darme de  la  compagnie  du  duc  de  Vendôme.  Il  avait  épousé  Mar- 
ix.  10 


146  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

guérite  de  Buacle.  Leur  fils,  Antoine  de  Cézac,  Sgr  de  la  Moulière, 
gentilhomme  de  la  vénerie  du  Roi,  marié  en  1612  à  Jeanne  d'Augeard, 
fut  anobli  par  lettres  patentes  du  17  janvier  1621.  Il  fut  lui-même 
père  d'André  de  Cézac,  capitaine  au  régiment  de  Tonneins  en  1642, 
marié  à  Marguerite  de  Parot  de  Péchalbès,  qui  fut  anobli  à  nouveau 
par  lettres  patentes  de  juin  1651  et  qui  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  29  janvier  1667  par  jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bor- 
deaux, malgré  un  édit  d'août  1664  qui  révoquait  tous  les  anoblis- 
sements concédés  depuis  1611.  Pierre-César  de  Cézac,  Sgr  de  la 
Moulière,  au  lieu  de  Gageac,  fils  aîné  du  précédent,  marié  en  1702  à 
Anne  Bérard,  fut  à  son  tour  maintenu  dans  sa  noblesse  le  1 1  mars  1698 
par  jugement  de  M.  de  Bezons,  un  des  successeurs  de  Pellot  ;  il  fut 
père  de  René  de  Cézac,  Sgr  de  la  Moulière,  qui  épousa  en  1736  Margue- 
rite de  Vassal  et  dont  la  descendance  ne  tarda  pas  à  s'éteindre.  La 
branche  actuellement  existante  de  la  famille  de  Cézac  paraît  des- 
cendre d'Antoine  de  Cézac,  troisième  fils  d'André  et  de  Marguerite 
de  Parot  de  Péchalbès.  Antoine-Pierre  de  Cézac,  probablement  fils 
de  celui-ci,  épousa  vers  1740  Marguerite  de  Calvimont,  héritière  de 
la  seigneurie  de  Belcayre.  Il  fut  père  de  Jean  de  Cézac,  chevalier, 
Sgr  de  Belcayre,  Cosgr  de  Campagnac,  en  la  sénéchaussée  de  Sarlat, 
qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Périgord.  Le 
lils  de  ce  dernier,  François  de  Cézac,  né  en  1773,  aïeul  des  représen- 
tants actuels,  servit  à  l'armée  des  Princes.  Ses  mémoires  ont  été 
publiés  en  1909  par  le  baron  de  Maricourt  sous  le  titre  suivant  : 
Dix  ans  d'émigration  (1791-1801),  Souvenirs  de  François  de  Cézac, 
hussard  de  liercheny,  volontaire  à  V armée  des  Princes;  il  épousa  en 
1805  sa  cousine,  M"'  de  Boucher  de  la  Tour,  et  en  eut  six  fils  qui  ser- 
virent avec  distinction  dans  l'armée  française. 

La  famille  de  Cézac  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  des  officiers  de  mérite,  dont  plusieurs  ont  été  tués  à 
l'ennemi,  des  chevaliers  de  Saint-Louis,  etc. 

Principales  alliances:  de  Boucher  de  la  Tour  du  Roc,  de  Calvimont, 
de  Vassal,  Betgé  de  Lagarde  1876,  d'Abzac  1770,  Coulon  de  Lagran- 
val  1805,  de  laPomélie^185l,  etc. 

CHAALES  des  ÉTANGS. 

Famille  de  haute  bourgeoisie  sur  laquelle  les  renseignements  font 
défaut. 
Principale  alliance  :  Dupouy  de  Bonnegarde  1889. 

CHABACQUE  (de),  ou  DECHABACQUE. 

Famille  de  haute  bourgeoisie  sur  laquelle  les  renseignements  font 
défaut. 


DICTIONNAIRE     DES    PAMILLES     FRANÇAISES  147 

Principales  alliances  :  de  Plas,  d'Arodcs  dcTailly  190U,  elc. 

CHABAILLE  dAUVIGNY.  Armes  :  $  azur  à  un  chevron  d'or  accompagné 
de  trois  étoiles  d'argent.  —  Couronne  de  Comte.  —  Supports  :  deux 
licornes. 

La  famille  Chabaillk  d'Auvigny  est  anciennement  connue  dans  le 
département  de  l'Aisne. 

On  ignore  si  elle  est  la  même  que  celle  d'un  François  Chabaille, 
prêtre,  curé  d'Agnetz,  qui  eut  ses  armes  enregistrées  d'office  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696  (registre  de  Clermont-en-Bcauvaisis)  :  d'or  à 
une  croix  de  gueules. 

On  trouve  que  Charles-Jean-Chrysostome  Chabaille  d'Auvigny  fut 
baptisé  le  27  janvier  1756  à  Beurey,  près  de  Bar-le-Duc  ;  son  acte  de 
baptême  le  dit  fils  de  Jean-Joseph  Chabaille  d'Auvigny  de  Morainval, 
écuyer,  et  de  dame  Marie -Anne-Françoise  Quenelle,  seigneur  et 
dame  de  la  Boulte,  Essise,  Montfaucon  et  des  fiefs  de  la  Cailhande, 
la  Barre  et  autres  lieux,  au  bailliage  de  Château-Thierry,  demeurant 
actuellement  en  cette  paroisse. 

On  ne  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  à  la  famille  Cha- 
baille d'Auvigny,  bien  que  ses  membres  figurent  avec  les  qualifica- 
tions nobiliaires  dans  un  certain  nombre  d'actes  du  xvin6  siècle,  et 
on  ne  voit  pas  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  de  sa  région. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  de  Moucheton  de  Gerbrois,  de  Cacqueray 
'1888,  de  Fontaine  de  Besbecq  1897,  etc. 

CHABALEYRET  (Bourguignat  de).  Voyez  :  Bourguignat  de  Chabaleyret. 

CHABAN  (Mouchard  de).  Voyez  :  Mouchard  de  Chaban. 

CHABANAIS  (de  Colbert-).  Voyez  :  Colbert  (de). 

CHABANASSY  de  MARNAS.  Armes  :  d'azur  à  tm  sautoir  d'or  et  à  un 
arbre  terrassé  de  sinople  brochant  sur  le  tout. 

La  famille  Chabanassy  de  Marnas,  aujourd'hui  éteinte,  était  ori- 
ginaire du  Dauphiné  où  elle  occupait  un  rang  distingué  dès  le 
xvme  siècle.  Cependant,  et  bien  que  ses  membres  aient  souvent  porté 
avant  la  Bévolution  les  qualifications  nobiliaires,  on  ne  voit  pas 
qu'elle  se  soit  fait  maintenir  noble  lors  des  diverses  recherches  or- 
données par  Louis  XIV,  ni  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  de  sa  province,  ni  même  qu'elle  ait  fait  enre- 
gistrer son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1096. 


148  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

Un  de  ses  représentants,  noble  Charles  de  Chabanassis  de  Mar- 
nas, ancien  garde  du  corps,  demeurant  à  Grenoble,  épousa  Jeanne- 
Barbe  de  Monteynard  de  Chastelard,  née  vers  1705,  veuve  de  M.  de 
Vaujany  et  d'Etienne  du  Cerf  de  Croze. 

La  famille  de  Chabanassy  de  Marnas  s'est  éteinte  dans  les  mâles 
en  la  personne  de  Louis-François-Gabriel  Chabanassy  de  Marnas,  né 
à  Lyon  en  mars  1809,  procureur  général  à  la  Cour  de  Cassation,  con- 
seiller d'État,  sénateur  du  second  empire  en  1867,  grand  officier  de  la 
Légion  d'honneur,  décédé  à  Villefranche-sur-Mer  le  8  juin  1871. 
M.  de  Marnas  avait  épousé  en  1839  M"e  Anne-Marie  de  Douglas,  née 
en  1816,  qui  lui  survécut.  Il  en  eut  un  fils,  Paul,  qui  fut  tué  à  l'ennemi 
pendant  la  guerre  de  1870,  et  une  tille  qui  épousa  le  vicomte  Ray- 
mond de  Lescure  et  qui  mourut  sans  postérité  en  1880. 

Principales  alliances  :  de  Monteynard,  de  Douglas,  de  Lescure,  etc. 

CHABANEIX  du  CHAMBON.  Armes  :  d'or  à  un  chêne  de  sinople  posé 
sur  une  (errasse  de  même. 

La  famille  Chabaneix,  originaire  de  la  paroisse  de  Celles,  en  Péri- 
gord,  est  anciennement  et  honorablement  connue  dans  sa  région. 
Toutefois  on  ne  lui  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  et  elle 
n'a  pas  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse;  mais  ses 
membres  portaient  au  xvnf  siècle  la  qualification  de  noble  bourgeois 
de  Périgueux.  La  souche  s'est  partagée  en  plusieurs  branches.  Les 
branches  de  Plumentie  et  de  Bouy  sont  aujourd'hui  éteintes.  La 
seule  branche  subsistante  descend  de  maître  Biaise  Chabaneyx  qui 
vers  le  milieu  du  xvme  siècle  était  notaire  royal  à  Celles.  Cette  bran- 
che joint  à  son  nom  celui  du  domaine  du  Chambon  qu'elle  possédait 
avant  la  Révolution  dans  la  paroisse  de  Marsac.  Annet  Chabaneix 
du  Chambon,  marié  à  Jeanne  Leconte  de  la  Borne,  était  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xvme  siècle  conseiller  au  présidial  de  Périgueux  ;  sa 
fiïle  épousa  en  1736  Joseph  Bardi,  sieur  deFourtou,  mort  à  Celles  en 
1769,  qui  fut  le  bisaïeul  de  M.  de  Fourtou,  ministre  en  1877.  Maître 
Guillaume  Chabaneix,  sieur  du  Chambon,  était  en  1765  lieutenant 
particulier,  assesseur  civil  et  criminel  au  sénéchal  et  présidial  de 
Périgueux.  Sa  sœur  avait  épousé  François  de  Salleton,  écuyer,  Sgr 
des  Bordes. 

Principales  alliances  :  Bardi  de  Fourtou,  de  Monteil,  de  Sal- 
leton, etc. 

CHABANNES   de  Meynarddei.  Voyez  :  Meynard  (de). 

CHABANNES  (de  Fayet  de).  Voyez  :  Fayet  (de). 


DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES  149 

CHABANNES  de  la  PALICE,  de  CURTON  et  du  VERGER  (de).  Anne,  : 
de  gueule*  à  un  lion  d'hermines,  lampassé,  armé  et  couronné  d'or. 

—  Couronne  :  de  Marquis.  —  8111)1)0118  :  deux  lévriers.  —  Devise  : 
Je  ne  le  cède  à  nul  autre.  —  Autre  devise  :  Non  palma  sine  pulvere. 

—  L'écu  environné  du  manteau  de  pair  de  France. 

La  maison  de  Chabannes  est  une  des  plus  illustres  de  la  noblesse 
de  France.  Ses  représentants  en  ont  fait  paraître  récemment  une 
volumineuse  généalogie.  On  trouvera  son  histoire  dans  les  ouvrages 
du  Père  Anselme,  de  la  Chesnaye  des  Bois,  de  Moréri,  de  Nadaud, 
etc.  ;  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres  contien- 
nent sur  elle  de  très  importants  dossiers. 

L'origine  de  la  maison  de  Chabannes  est  mal  connue.  On  lui  attri- 
bue d'ordinaire  pour  auteur  un  Eschivat  de  Chabannes  qui  épousa 
vers  1 170  Matabrune  de  Venladour,  fille  d'Ebles  IV,  vicomte  de  Ven- 
tadour,  et  de  Marguerite  de  Turenne  et  héritière  du  château  de 
Charlus-le-Pailhoux,  situé  dans  la  paroisse  de  Saint-Exupéry,  non 
loin  d'Ussel,  en  Bas-Limousin.  Les  généalogistes  ont  cherché  à  rat- 
tacher  cet  Eschivat  de  Chabannes  à  la  puissante  maison  des  sires  de 
Chabanais,  en  Angoumois.  D'après  leur  système,  l'héritière  de  cette 
maison,  Amélie  de  Chabanais,  ou  de  Chabanez,  aurait  épousé  vers 
1130  un  Guillaume  de  Mathas  que  l'on  suppose,  mais  sans  preuves 
certaines,  avoir  appartenu  h  une  branche  cadette  de  la  maison  des 
comtes  d'Angoulème  de  la  première  race  ;  elle  aurait  eu  de  cette 
alliance  plusieurs  fils  qui  auraient  été  substitués  au  nom  et  aux 
armes  de  la  famille  de  leur  mère  ;  l'aîné  de  ces  fils  aurait  continué 
la  ligne  des  sires  de  Chabanais,  éteinte  au  siècle  suivant  dans  la 
maison  de  Bochechouart,  tandis  qu'un  des  cadets  aurait  été  Eschivat 
de  Chabanez,  ou  de  Chabannes,  dont  il  vient  d'être  parlé.  Celui-ci 
fut  vraisemblablement  père  d'un  Ebles  de  Chabannes,  Cosgr  de 
Charlus-le-Pailhoux,  qui,  avec  sept  autres  chevaliers  de  la  vicomte 
de  Ventadour,  se  rendit  garant  d'un  acte  de  vente  consenti  par  Bay- 
mond,  vicomte  de  Ventadour,  le  jour  de  la  fête  des  apôtres  Pierre  et 
Paul  de  l'année  1226.  Un  Ebles  de  Chabannes,  chevalier,  Cosgr  de 
Charlus-le-Pailloux,  Sgr  de  la  Force,  fils  présumé  du  précédent,  est 
mentionné  dans  plusieurs  actes  passés  entre  les  années  1225  et  125o. 

Un  Gui  de  Chabannes,  vivant  à  la  même  époque,  mais  qu'on  ne 
peut  rattacher  à  la  souche,  donna  quittance  d'une  somme  qu'il  avait 
empruntée,  sous  la  garantie  du  comte  de  Poitiers,  pour  accom- 
pagner saint  Louis  à  la  croisade  de  1248  On  a  inscrit  le  nom  de  ce 
gentilhomme  aux  Salles  des  croisades  du  musée  de  Versailles  avec 
les  armes  de  la  famille  qui  donne  lieu  à  cette  notice. 

Moréri  ne  donne  la  filiation  comme  régulièrement  établie  qu'à 


150  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

partir  d'un  Hugues  de  Chabannes,  chevalier,  Cosgr  de  Charlus,  qui 
épousa  par  contrat  d'août  1352  Gaillarde  de  Madic.  Vers  le  milieu 
du  siècle  suivant  les  descendants  de  cette  dame  recueillirent  par 
héritage  la  terre  et  le  château  fort  de  Madic,  situés  dans  l'arrondis- 
sement actuel  de  Mauriac,  en  Haute-Auvergne.  Hugues  de  Cha- 
bannes mourut  en  1401,  laissant  trois  fils  dont  l'aîné,  Robert,  continua 
la  descendance  et  dont  les  deux  plus  jeunes  furent  prieurs  de  Bord 
et  de  Saint-Angel.  C'est  seulement  à  Robert  de  Chabannes,  cheva- 
lier, Sgr  de  Charlus-le-Pailhoux,  (ils  aîné  d'Hugues,  que  le  Pire 
Anselme  fait  remonter  la  filiation  suivie.  Ce  gentilhomme  accom- 
pagna le  duc  d'Orléans  dans  son  expédition  de  Guienne  qui  se  ter- 
mina par  la  levée  du  siège  de  Blaye  en  1406,  s'empara  du  château  de 
Lourdes,  qui  passait  alors  pour  imprenable,  et  périt  glorieusement 
à  Azincourt  en  1415;  il  avait  fait  son  testament  le  15  août  1410  et 
avait  demandé  dans  cet  acte  à  être  inhumé  à  Saint-Exupéry  dans  le 
tombeau  de  ses  ancêtres.  De  son  mariage  avec  Alix  de  Cort  de  Pier- 
refitte  il  laissait  trois  fils  dont  l'aîné,  Etienne,  fut  tué  en  1  'rï.\  à  la 
bataille  <!<•  Crevant-sur-Yonne,  dont  le  second,  Jacques,  continua  la 
descendance  et  dont  le  plus  jeune,  Antoine,  fut  l'auteur  de  labranchc 
des  comtes  de  Dammartin. 

L'auteur  de  celte  branche,  Antoine  de  Chabannes,  né  en  1411,  fut 
un  des  plus  puissants  seigneurs  de  son  temps  ;  le  roi  Charles  VII 
lui  lit  donation  de  la  seigneurie  importante  de  Saint-Fargeau,  en 
Orléanais;  il  possédait  aussi  le  comté  de  Dammartin  du  chef  de  sa 
temme,  Marguerite  de  Nanteuîl,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du 
'20  septembre  1439.  Il  fut  successivement  chevalier  de  l'Ordre  du 
Roi,  grand  panetierde  France  en  1450  et  grand  maître  d'hôtel  du  Roi 
en  1465,  accompagna  Jeanne  d'Arc  dans  la  plupart  de  ses  expéditions, 
remporta  sur  les  Anglais  plusieurs  victoires  importantes,  notamment 
celle  de  Libournc,  et  contribua  beaucoup  à  les  chasser  de  la  Guienne  ; 
disgracié  un  instant  à  l'avènement  de  Louis  XI  et  môme  enfermé  à  la 
Bastille,  le  comte  de  Dammartin  fut  un  des  principaux  instigateurs 
de  la  Ligue  du  bien  public  ;  il  mourut  en  1488  et  fut  inhumé  dans 
l'église  de  Dammartin.  Son  fils,  Jean  de  Chabannes,  comte  de  Dam- 
martin, épousa  d'abord  Marguerite  d'Anjou,  fdle  naturelle  de  Nicolas 
d'Anjou,  duc  de  Calabre  et  de  Lorraine,  puis  Suzanne  de  Bourbon, 
comtesse  de  Roussillon,  fille  aînée  de  Louis,  bâtard  de  Bourbon, 
comte  de  Boussillon,  amiral  de  France  ;  il  ne  laissa  de  ces  deux- 
unions  que  des  filles. 

Jacques  de  Chabannes,  Sgr  de  Charlus,  second  fils  de  Robert  et 
frère  aîné  du  comte  de  Dammartin,  fut  également  un  puissant  sei- 
gneur, se  signala  par  ses  exploits  contre  les  Anglais,  fut  nommé  en 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  151 

1450  grand  maître  de  France,  reçut  du  roi  Charles  VILj  le  4  juin  1451, 
donation  de  la  seigneurie  considérable  de  Curlon,  en  Bordelais,  et 
mourut  à  Bordeaux  le  20  octobre  1457  des  suites  d'une  blessure 
reçue  au  combat  de  Chatillon.  Ce  fut  lui  qui  acquit  du  duc  de  Bour- 
bon le  18  mars  1430,  pour  6.000  écus  d'or,  la  terre  et  le  château  de 
la  Palice,  en  Bourbonnais.  De  son  mariage  en  1432  avec  Anne  de 
Lavicu  il  laissa  deux  fils,  Geoffroy  et  Gilbert. 

L'aîné  de  ces  deux  frères,  Geoffroy  de  Gbabannes,  Sgr  de  Charlus 
et  de  la  Palice,  fut  père  de  Jacques  de  Chabannes,  Sgr  de  la  Palice, 
maréchal  de  France  en  1515,  si  connu  dans  l'histoire  de  France  sous 
le  nom  de  maréchal  de  la  Palice,  qui  fut  un  des  plus  grands  capi- 
taines de  son  temps  et  qui  périt  à  la  bataille  de  Pavie  le  24  février  1525. 
La  descendance  du  maréchal  de  la  Palice  s'éteignit  avec  son  fils, 
Charles,  décédé  en  1552,  qui  survécut  à  son  lils  et  qui  ne  laissa  que 
des  filles;  l'aînée  de  ces  filles,  mariée  successivement  à  Jean  de 
Tournon  et  à  Philibert  de  la  Guiche,  grand  maître  de  l'artillerie  de 
France,  leur  porta  la  terre  de  la  Palice  que  la  maison  de  Chabannes 
ne  racheta  qu'en  1731.  Une  sœur  du  maréchal  de  la  Palice,  Anne  de 
Chabannes,  s'était  alliée  à  la  Maison  de  France  par  son  mariage  en 
1481  avec  Charles  de  Bourbon,  prince  de  Carency. 

Gilbert  de  Chabannes,  second  lils  de  Jacques  et  d'Anne  de  Lavieu  et 
aïeul  de  tous  les  représentants  actuels  de  la  maison  de  Chabannes, 
eut  en  partage  les  seigneuries  de  Charlus,  en  Limousin,  et  de  Curton, 
en  Bordelais  ;  il  acquit,  en  outre,  l'importante  seigneurie  de  Boche- 
fort,  en  Auvergne,  et  recueillit,  en  vertu  d'une  substitution,  la  sei- 
gneurie de  Madic,  dans  la  même  province,  dont  il  fit  reconstruire  le 
château  et  où  il  obtint  la  permission  de  battre  monnaie  de  doubles 
et  de  liards  ;  il  joua  un  rôle  fort  important  dans  l'histoire  de  son 
temps,  fut  conseiller  et  chambellan  du  Boi,  chevalier  de  son  Ordre, 
sénéchal  de  la  Guienne  et  du  Limousin,  ambassadeur  près  du  duc 
de  Bourgogne  en  1474  et  mourut  en  1403.  Il  avait  épousé  d'abord 
en  1469  Françoise  de  la  Tour,  dont  les  sœurs  s'étaient  mariées  dans 
les  maisons  de  Médicis  et  de  Stuart;  étant  devenu  veuf,  il  se  remaria 
le  30  août  1484  à  Catherine  de  Bourbon,  fille  du  comte  de  Vendôme, 
dont  il  n'eut  que  trois  filles  religieuses.  Il  avait  eu  de  sa  première 
union  un  fils  unique,  Jean  de  Chabannes,  qui  recueillit  ses  vastes 
possessions,  qui  épousa  en  1497  Françoise  de  Blanchefort  et  qui  con- 
tinua la  descendance.  Joachim  de  Chabannes,  fils  de  celui-ci,  jouit 
d'un  grand  crédit  auprès  de  la  reine  Catherine  de  Médicis  dont  il 
était  proche  parent  par  sa  grand'mère,  Françoise  de  la  Tour.  Il  fut  che- 
valier d'honneur  de  cette  princesse,  sénéchal  de  Toulouse  et  d'Albi- 
geois et  obtint  par  lettres  patentes  d'octobre   1556  l'érection  en 


152  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

comté  de  sa  seigneurie  de  Rochefort.  Il  épousa  successivement  en 
1522  Perronnelle  de  Lévis,  en  1526  Louise  de  Pompadour,  en  1533 
Claude  de  la  Rochefoucauld  et  enfin  en  1547  Charlotte  de  Vienne, 
qui  fut  gouvernante  des  Enfants  de  France.  Deux  de  ses  fils,  Fran- 
çois, né  du  troisième  lit,  et  autre  François,  né  du  quatrième  lit,  ont 
été  les  auteurs  des  deux  grandes  hranches  actuellement  existantes 
de  la  maison  de  Chabannes.  Un  troisième  fils,  Gabriel  de  Cha- 
bannes,  également  né  du  quatrième  lit,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Roi,  premier  échanson  de  la  Reine,  marié  à  Gabrielle 
d'Apchon,  fut  l'auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  Pionsat  qui 
s'éteignit  dans  la  seconde  moitié  du  xvnr8  siècle  ;  un  représentant  de 
cette  branche,  François-Antoine  de  Chabannes,  né  en  1686,  lieute- 
nant-général des  armées  du  Roi,  racheta  en  1731  la  terre  de  la 
Palice  de  la  famille  Rrunet  d'Evry  qui  en  avait  obtenu  l'érection 
en  marquisat  par  lettres  de  février  1724  ;  il  légua  cette  terre  à  son 
neveu,  Jean-Baptiste  de  Chabannes,  comte  de  Pionsat,  né  en  1714, 
maréchal  de  camp,  décédé  sans  postérité  ;  celui-ci  la  céda  en  1782  à 
Jean-Frédéric  de  Chabannes,  aïeul  des  représentants  actuels  de  la 
branche  aînée. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  François  de  Chabannes,  comte  de 
Rochefort,  chevalier  du  Saint-Esprit  en  1583,  conseiller  d'État, 
marié  en  1564  à  Renée  du  Prat,  obtint  par  lettres  patentes  de  dé- 
cembre 1563  l'érection  en  marquisat  de  sa  seigneurie  de  Curton  ;  il 
soutint  avec  zèle  la  cause  du  roi  Henri  IV  contre  les  Ligueurs,  rem- 
porta sur  eux  la  victoire  d'Issoire  le  14  mars  1590  et  fut  à  la  suite  de 
ce  succès  nommé  lieutenant  général  en  Auvergne.  Il  fut  le  trisaïeul 
de  Jacques  de  Chabannes,  marquis  de  Curton,  lieutenant  général 
des  armées  du  Roi  en  1738,  qui  mourut  sans  postérité  en  1742.  Jean 
de  Chabannes,  marquis  de  Curton,  comte  de  Rochefort,  neveu  de 
cet  officier  général,  épousa  en  1759  Marie-Elisabeth  de  Talleyrand- 
Périgord.  11  en  eut  deux  fils  dont  l'aîné  mourut  à  Saint-Domingue 
en  1789,  sans  laisser  de  postérité,  et  dont  le  second,  Jean-Frédéric, 
marquis  de  Curton,  comte  de  Rochefort,  né  en  1762,  marié  en  1787 
à  Anne  van  Lennep,  fut  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Chabannes- 
la  Palice  après  que  son  cousin  lui  eut  cédé  en  1782  la  terre  de  la 
Palice.  Jean-Frédéric  fut  élu  en  1789  député  suppléant  de  la  noblesse 
du  Bourbonnais  aux  Etats  généraux,  mais  n'eut  pas  l'occasion  de 
siéger;  ilémigraetne  rentra  en  France  qu'en  1814.  Il  laissa  lui-même 
trois  fils  :  1°  Hugues-Frédéric,  marquis  de  Chabannes-la  Palice,  né 
en  1791,  maréchal  de  camp,  marié  en  1827  à  miss  Dawes,  dont  le 
fds,  Jacques-Frédéric,  marquis  de  Chabannes-la  Palice,  né  en  1845, 
aujourdhui  propriétaire  du  château  de  la  Palice,  n'a  pas  d'enfants; 


DICTIONNAIRE    U E s    FAMILLES    FRANÇAISES  153 

8°  Alfred-Edouard j  comte  de;  Chabannes-la  Palice,  né  en  1709,  maré- 
chal de  camp,  aide  de  camp  du  roi  Louis-Philippe,  marié  à  miss 
Antonella  Ellis,  de  la  famille  des  lords  Seaford,  dame  d'honneur  de 
Madame  Adélaïde,  dont  la  descendance  subsiste  ;  3°  Antoine-Octave, 
vicomte  de  Ghabannes-Curton,  né  en  1803,  vice-amiral,  marié  en 
1839  à  miss  Grâce  Maitland,  de  la  famille  des  comtes  de  Laudcr- 
dale,  décédé  en  1889,  dont  la  descendance  subsiste  également. 

François  de  Chaînâmes,  auteur  de  la  branche  cadette  actuelle, 
reçut  de  son  père  le  20  septembre  1554  donation  du  comté  de  Sai- 
gnes et  de  la  seigneurie  de  Boislamy  à  charge  de  porter  le  nom  et  les 
armes  de  la  maison  de  Blanchefort;  mais  on  ne  voit  pas  que  cette 
charge  ait  été  observée,  au  moins  par  ses  descendants.  Il  épousa  le 
18  septembre  1570  Valentine  d'Armes  qui  lui  apporta  la  seigneurie 
du  Verger,  en  Nivernais.  Il  en  eut,  entre  autres  enfants,  trois  fils: 
1°  François  de  Chabannes,  comte  de  Saignes,  chevalier  de  l'Ordre 
du  Roi,  dont  la  descendance  s'éteignit  au  xvniG  siècle  avec  Sylvain- 
Léonard  de  Chabannes,  né  vers  1720,  chanoine  de  Saint-Pierre  de 
Vienne,  aumônier  du  Roi,  et  avec  son  cousin  germain,  Gilbert- 
Honoré  de  Chabannes,  né  en  1682,  page  de  la  Grande  Ecurie,  maré- 
chal de  camp,  tué  en  1743  à  la  bataille  de  Dettingen  ;  2°  Jacques  de 
Chabannes,  Sgr  du  Verger,  marié  en  1610  à  Gabrielle  Babutte,  qui 
continua  la  descendance  ;  3°  Joachim  de  Chabannes,  Sgr  de  Trucy, 
chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  dont  la  descendance  s'éteignit  après 
quelques  générations.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  dHozier  les 
preuves  de  noblesse  qu'un  représentant  de  cette  branche,  Claude- 
François  de  Chabannes  du  Verger,  né  en  1721,  fit  en  1737  pour  être 
admis  parmi  les  pages  de  la  Grande  Écurie.  Claude-François  épousa 
dans  la  suite,  le  26  janvier  1764,  Marie-Henriette  de  Fourvières  de 
Quincy,  héritière  du  château  de  Quincy,  en  Nivernais,  où  il  mourut 
en  1786.  Il  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils:  1°  Jean-Baptiste  de 
Chabannes  du  Verger,  né  à  Clamecy  en  1770,  écuyer  cavalcadeur 
du  Roi,  marié  en  1787  à  MUc  de  Boisgelin,  qui  fut  créé  pair  de  France 
héréditaire  par  ordonnance  du  17  août  1815,  qui  reçut  le  titre  hérédi- 
taire de  marquis  par  ordonnance  du  31  août  1817,  confirmée  par  let- 
tres patentes  du  20  janvier  1820,  puis  le  titre  de  cousin  du  Roi  pour 
lui  et  pour  ses  enfants  par  ordonnance  du  20  juin  1820'et  dont  la 
descendance  subsiste  ;  2°  Henri-Louis,  comte  de  Chabannes,  né  à 
Quincy  en  1779,  marié  à  Marie  Armanton  de  Jaugy,  décédé  à  Nevers 
en  1825,  dont  la  descendance  subsiste  également. 

En  dehors  des  personnages  mentionnés  au  cours  de  cette  notice, 
la  maison  de  Chabannes  a  fourni  un  nombre  considérable  d'officiers 
de  mérite  dont  plusieurs  ont  été  tués  à  l'ennemi,  des  gentilhommes 


154  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

de  la  chambre,  des  pages,  des  dames  d'honneur  des  rois  et  des 
reines  de  France  et  des  princes  de  leur  sang,  un  évèque  du  Puy  en 
1516,  un  évèque  d'Agen  en  1736,  six  chanoines  comtes  de  Brioude 
de  1:282  à  1756,  un  chanoine  comte  de  Lyon  en  1761,  etc. 

II  paraît  superflu  d'ajouter  qu'elle  a  été  maintenue  dans  sa  no- 
blesse lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV  et  que 
plusieurs  de  ses  représentants  ont  joui,  au  xvme  siècle,  des  honneurs 
de  la  Cour. 

On  a  pu  voir  au  cours  de  cette  notice  que  la  maison  de  Chabanncs 
avait  eu  l'honneur  de  s'allier  plusieurs  fois  à  la  maison  de  Bourbon  ; 
en  raison  de  cette  circonstance  ses  représentants  furent  traités  de 
cousins  par  les  rois  Louis  XI,  Charles  VIII,  Charles  IX  et  par  la  reine 
Catherine  de  Médicis.  Après  une  longue  interruption  ils  furent  réta- 
blis dans  cette  faveur  sous  Louis  XVI  malgré  l'opinion  défavorable 
de  Chérin. 

Principales  alliances  :  deMadic  1352,  de  Bort  dePierrefittc,  dePrie 
1462,  1504,  de  Melun  d'Epinoy  1513,  de  la  Bochefoucauld  1533,  1545, 
de  la  Tour  (en  Auvergne)  1469,  de  Blanchefort  1497,  de  Lévis  1522. 
1883,  de  Pompadour  1526,  de  Vienne  1547,  d'Estaing  1540,  de  Mont- 
boissier-Canillac  1547,  1565,  de  Bar  de  Baugy  1545,  de  Chalus  d'Or- 
cival  1558,  de  Lestranges  1558,1644,  du  Prat  1561,  1844,  de  Crussol 
1591,  de  Lénoncourtl642,  de  Montaignac,  de  Bivoire  du  Palais  1653, 
de  Montlezun  1680,  de  Scorailles  de  Boussille  1709,  de  Gironde, 
de  Cassagnes  de  Beaufort  de  Miramon  1776,  de  Bochcchouart-Fau- 
doas  1697,  de  Boquefeuil  1731,  de  Bochart  de  Champigny,  de  Talley- 
rand-Périgord  1759,  de  Voyer  d'Argenson,  de  Cardevac  d'Havrin- 
court  1867,  1860,  1862.  du  Hauvel  1889,  de  Saint-Phalle,  de  Tournon 
1892,  dePolignac  1895,  de  Crevant  1595,  de  Haillon  du  Lude  1602, 
de  Dauvet  1630,  de  la  Marche,  Feydeau  (de  Brou),  Cocffier  (d'Effiat) 
1681,  de  Charry  1678,  de  Fourvières  de  Quincy  et  d'Armes  1764, 
de  Barbançois-Sarzay,  de  Sartiges-Sourniac  1803,  de  Boisgelin  1787, 
de  Dreuille  1811,  de  Bourbon-Busset  1598,  1857,  de  Bourdeille  1892, 
de  Gabriac  1897,  de  Tesson  1883,  de  Choiseul-Praslin  1851,  de  Cha- 
zerondePiousat,  du  Plessis-Chàtillon  1745,  deLaqueuillel707,  d'Ap- 
chon  1708,  Bernard  de  Coubert  1743,  de  Coligny  1496,  d'Anjou,  de 
laTrémoïlle,  de  Brisay,  de  Béthune-Hesdigneul  1910,  Garnier  des 
Garets  1907,  de  Mauléon  1910,  etc. 

Il  a  existé  en  Auvergne  deux  branches  naturelles  de  la  maison  de 
Chabannes. 

Jean-Charles  de  Chabannes,  marquis  de  Curton,  décédé  à  Madic 
en  1655,  eut  un  fils  naturel,  Charles  de  Chabannes,  sieur  de  Sauvât, 
qui  fut  légitimé  et  anobli  par  lettres  patentes  enregistrées  en  1653. 


DICTIONNAIHK    I)  E  S    FAMILLES    FRANÇAISES  155 

Claude  Rivet,  veuve  de  ce  bâtard  et  tutrice  de  ses  enfants  mineurs, 
fut  condamnée  à  l'amende  comme  usurpatrice  de  noblesse  par  juge- 
ment du  21  janvier  1(3(57  de  M.  de  Fortia,  intendant  d'Auvergne.  On 
ignore  la  destinée  ultérieure  de  cette  branche  qui  n'est  pas  mention- 
née dans  la  généalogie  de  la  maison  de  Chabannes. 

Christophe  de  Chabannes,  deuxième  marquis  de  Curton,  décédé 
en  1636,  frère  aîné  de  Jean-Charles,  eut  aussi  de  Jeanne  Julien, 
qu'il  épousa  plus  tard,  deux  fils  naturels,  Cabriel  et  Christophe,  qui 
furent  légitimés  par  lettres  de  mai  1614  et  anoblis  par  lettres  du 
mois  de  juillet  suivant.  L'aîné  de  ces  deux  bâtards,  Gabriel  de  Cha- 
bannes, épousa  en  1630  Marguerite  de  Brandon  et  mourut  à  Pau- 
lagnat  en  1659.  Il  laissa  lui-même  deux  fils  :  1°  Christophe  de  Cha- 
bannes, Sgr  de  Mauriat,  en  Bourbonnais,  qui  épousa  à  Clermont- 
Ferrand  en  1672  Marie-Lucrèce  de  Brezons  et  qui  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  en  1705  avec  ses  enfants  par  jugement  de  M.  Leblanc, 
intendant  d'Auvergne  ;  2°  Charles  de  Chabannes,  qui  fut  rompu  vif 
en  place  de  Grève  à  Paris  le  19  juin  1659  pour  avoir  assassiné  le 
marquis  de  Chabannes-Curton.  Gaspard  de  Chabannes,  fils  de  Chris- 
tophe, épousa  à  Moissac  en  1700  Mlle  de  Cruzy  de  Marcillac.  Il  fut 
père  de  Christophe-Jean  de  Chabannes  qui  épousa  Mlle  de  Mon- 
tagu  et  dont  la  descendance  s'est  assez  obscurément  perpétuée 
jusqu'à  nos  jours. 

La  maison  des  sires  de  Chabanais,  à  laquelle  on  a  voulu  ratta- 
cher la  maison  de  Chabannes,  portait  pour  armes  :  d'argent  à  deux 
lions  passants  de  gueules,  quelquefois  couronnés  d'azur.  La  ligne 
directe  s'éteignit,  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  avec  Amélie,  dame 
de  Chabanais,  qui  épousa  vers  1130  Guillaume  de  Mastas  et  dont  les 
enfants  fondèrent  une  seconde  maison  de  Chabanais.  L'héritière  de 
cette  seconde  maison,  Louise,  épousa  Jean  de  Bochechouart, 
Sgr  de  Tonnay-Charente,  décédé  en  1316.  La  terre  de  Chabanais 
passa  successivement  clans  les  maisons  de  ïhouars  et  de  Vendôme 
et  fut  vendue  à  Joachim  de  Montesquiou,  dit  de  Montluc,  décédé  en 
1467.  L'arrière-petite-fille  de  celui-ci,  Angélique  de  Sourches,  dame 
de  Chabanais,  épousa  en  1702  Gilbert  de  Colbert  de  Saint-Pouange 
qui  fut  connu  depuis  lors  sous  le  titre  de  marquis  de  Colbert-Cha- 
banais,  conservé  par  ses  descendants. 

D'une  des  deux  familles  primitives  de  Chabanais  s'était  détaché,  à 
une  époque  inconnue,  un  rameau  qui  se  perpétua  en  Poitou  jusque 
vers  le  milieu  du  xvie  siècle.  On  trouvera  une  généalogie  de  ce 
rameau  clans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles 
du  Poitou,  de  Beauchet-Filleau. 
L'illustre  maison  de  Chabannes  dont  il  vient  d'être  parlé  ne  doit  pas 


156  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

être  confondue  avec  une  famille  de  Chabanes  qui  a  appartenu  à  la 
noblesse  du  midi  de  la  France.  Cette  famille  de  Chabanes  portait 
pour  armes  :  de  gueules  à  trois  croissants  d'or,  2  et  1 .  Dans  son 
Nobiliaire  de  Montauban,  Laine  lui  attribue  cependant  d'autres 
armoiries  :  parti  au  1  d'argent  à  un  chêne  de  sinople  ;  au  2  d'azur  à 
trois  fasces  ondées  d'argent.  Son  chef,  noble  Chrysogone  de  Chabanes 
d'Angelbant,  sieur  de  la  Gahé,  en  l'élection  de  Rivière-Verdun,  né  en 
décembre  1634,  marié  en  1662  à  Perrette  d'Izarny,  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  d'abord  le  28  juillet  1666  par  jugement  de  Duplan,  sub- 
délégué de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux,  puis  le  16  novembre  1698 
par  jugement  de  M.  le  Pelletier  de  la  Houssaye,  intendant  de  Mon- 
tauban. Son  père,  noble  Jean  de  Chabanes,  était,  d'après  ces  juge- 
ments, fils  de  monsieur  maître  Mariet  de  Chabanes,  conseiller  au 
Parlement  de  Toulouse,  et  petit-fils  de  monsieur  maître  Raymond  de 
Chabanes,  également  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse.  Noble 
Etienne  de  Chabanes,  Sgr  de  laGahé,  fils  deChrysogone,  né  à  l'Isle- 
Jourdain  en  1663,  demeurant  à  Toulouse,  épousa  successivement  en 
1699  Andrée  de  Béret,  veuve  de  Joseph  du  Tilhier,  écuyer,  et  en  1714 
Anne  du  Tilhier.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves 
de  noblesse  que  son  fils,  François  de  Chabanes,  né  en  1718  à  la  Mar- 
querie,  en  la  sénéchaussée  de  Toulouse,  marié  en  1765  à  Anne  de 
Pascal  de  Saint-Julien,  fit  en  1781  pour  obtenir  l'admission  à  l'École 
militaire  de  son  fils,  Pierre  Chrysogone  de  Chabanes,  né  à  l'isle- 
Jourdain  en  1768, 

Il  existait,  en  outre,  au  xvme  siècle  plusieurs  familles  de  très  haute 
bourgeoisie  du  nom  de  Chabannes.  C'est  vraisemblablement  à  une 
de  ces  familles  qu'appartenaient  un  Pierre-Sylvain  de  Chabannes, 
agent  forestier  à  Fontenay-le-Comte,  qui  fut  autorisé  par  ordonnance 
du  28  février  18  lo  à  joindre  à  son  nom  celui  de  Ddpeux,  et  un  Léo- 
pold-Olivier  de  Chabannes  du  Peux,  lieutenant  de  vaisseau,  qui 
mourut  en  mer  le  1er  mars  1862  à  l'âge  de  vingt-huit  ans. 

CHABANNES  de  SAINT-GEORGES. 

La  famille  Chabannes  de  Saint-Georges,  d'honorable  bourgeoisie, 
est  anciennement  connue  à  Saint-Rabier,  en  Périgord,  où  elle  s'est 
perpétuée  jusqu'à  nos  jours.  Dès  le  xvmc  siècle  elle  possédait  dans  les 
environs  de  ce  bourg  les  domaines  de  la  Tour,  de  la  Vergne  et  de  la 
Coste.  Guillaume  Chabannes,  sieur  du  Clos  de  Saint-Georges,  bour- 
geois de  Saint-Rabier,  épousa  en  1764  Catherine  Durand  de  Las- 
sagne1. 

1  Communication  de  M.  le  comte  de  Saint-Saud. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  *57 

CHABANS  (de).  Armes:  de  gueules  à  un  lion  rampant  d'argent,  armé, 
lampassé  et  couronné  d 'or ',  accompagné  de  douze  besants  du  même 
rangés  en  orle  (aliàs  à  la  bordure  d'azur,  ou  de  gueules,  chargée  de 
douze  besants  d'argent).  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  : 
deux  lions. 

La  famille  de  Ghabans  appartient  à  l'ancienne  noblesse  chevale- 
resque du  Périgord.  Elle  paraît  avoir  eu  pour  berceau  la  maison 
noble  de  Chabans  qu'elle  a  possédée  de  toute  ancienneté  dans  l'en- 
ceinte môme  de  la  forteresse  d'Agonac.  Le  chevalier  de  Courcelles 
en  adonné  une  généalogie  dans  son  Histoire  généalogique  des  pairs 
de  France.  On  trouvera  aussi  sur  elle  des  renseignements  dans  les 
divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres.  On  trouvera 
particulièrement  dans  les  manuscrits  de  Chérin  un  rapport  que  le 
généalogiste  des  Ordres  du  Roi  envoya  au  duc  de  Chatillon  en  jan- 
vier 1739  et  qui  commence  dans  les  termes  suivants  :  «  Cette  maison, 
«  suivant  l'usage  de  la  plupart  de  celles  dont  l'ancienneté  fait 
«  ignorer  l'origine,  prétend  descendre  d'un  cadet  des  comtes  de  Poi- 
«  tiers,  issus  des  ducs  d'Aquitaine  ;  mais  il  est  plus  vraisemblable 
«  qu'elle  doit  sa  naissance  à  la  terre  de  Chabans,  située  près  de 
«  Plazac,  en  Périgord.  Hélie  de  Chabans,  Sgr  de  Chabans  et  d'Agonac, 
«  vivant  dès  l'an  1257,  fit  son  testament  au  mois  de  juillet  1289  en 
«  faveur  d'Hôlie  de  Chabans,  Sgr  de  Chabans  et  d'Agonac,  son  petit- 
ce  fils,  lequel  vivait  encore  en  1307  et  laissa  d'Agnès  de  Roche- 
ce  chouart,  sa  femme, Mathieu,  Sgr  de  Chabans  et  d'Agonac,  qui  eut 
«  pour  première  femme  Péronne  de  la  Tour-Rlanche  dont  la  dot  fut 
«  cautionnée  en  1305   par  Guillaume,  Sgr  de  la  Tour-Blanche,  son 

«  frère » 

La  Chesnaye  des  Bois,  qui  a  donné  une  généalogie,  du  reste  fort 
incomplète,  de  la  maison  de  Chabans,  en  faitremonter  la  filiation, 
mais  naturellement  sans  aucune  preuve  à  l'appui,  à  un  Hugues  de 
Poitiers  qui  aurait  été  un  fils  cadet  de  Guillaume,  quatrième  comte 
de  Poitiers,  et  d'une  fille  d'un  comte  de  Toulouse.  Cet  Hugues  de 
Poitiers  aurait  eu  en  partage  la  terre  de  Chabans,  en  Périgord,  pro- 
venant de  l'héritage  maternel,  aurait  épousé  en  1098  une  petite- 
fille  du  comte  de  la  Marche  et  en  aurait  eu  deux  fils,  Guillaume  et 
Louis,  qui  auraient  pris  le  nom  de  leur  terre  de  Chabans.   On  a  pu 
voir  dans  le  rapport  mentionné  plus  haut  que  la  filiation  ne  doit  être 
considérée  comme  établie  que  depuis   un  Hélie  de  Chabans  qui  fit 
son  testament  en  1289.  Ce  gentilhomme,  qui,  d'après  la  Chesnaye 
des  Bois,  aurait  été  un  petit-fils  de  Louis  de  Chabans,  un  des  deux 
frères  dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  aurait  épousé  en  1203,  d'après  ce 
même  auteur,  Charlotte  de  Gontaut,  fille  du  baron  de  Biron,  ce  que 


158  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

l'éloignement  des  dates  rend  peu  vraisemblable,  Il  fut,  toujours 
d'après  la  Chesnaye  des  Bois,  père  de  Mathieu  de  Chabans,  cham- 
bellan du  roi  saint  Louis,  qui  épousa  Aimais  Folcois,  fille  du  sei- 
gneur de  Montagrier,  qui  passa  une  transaction  le  6  des  ides  de 
juin  1257  et  qui  lit  son  testament  en  janvier  1281.  Élie  de  Chabans, 
fils  d'Hugues,  épousa  en  1268  Agnès  de  Rochechouart  et  fut  institué 
héritier  de  son  grand-père  Élie  parle  testament  de  1289  mentionné 
plus  haut.  Son  arrière-petit-fils,  Élie  de  Chabans,  marié  le  3  dé- 
cembre 1402  à  Anne  Vigier,  fut  grand  panetier  de  France.  L'arrière- 
petit-fils  de  celui-ci,  Charles,  Sgr  de  Chabans,  né  en  1498,  épousa 
très  jeune,  par  contrat  du  2  juin  1516,  Marguerite  de  Farges,  héri- 
tière de  la  seigneurie  de  la  Chapelle-Fauchcr.  Il  en  eut  deux  fils, 
Pierre,  qui  continua  la  lignée,  et  Baptiste,  qui  épousa  en  1575 Jeanne  de 
la  Place  et  dont  la  descendance  ne  tarda  pas  à  s'éteindre.  Pierre  de 
Chabans  fut  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi  et  premier  gentilhomme  de 
sa  chambre  et  épousa  le  16  juillet  1554  Louise  Prévost  de  Sansac, 
d'une  illustre  maison  du  Poitou.  Son  fils,  Antoine  de  Chabans,  Sgr 
duditlieu,  de  Ménesplés,  de  la  Chapelle-Fauchcr,  etc.,  premier  gen- 
tilhomme de  la  chambre  du  roi  Henri  IV,  assiégea  et  prit  pour  le 
compte  de  ce  prince  le  château  de  Fronsac  dont  il  fut  nommé 
gouverneur.  Il  avait  épousé  le  24  août  1588  Philippe  de  Jou- 
mard  dont  ses  descendants  joignirent  souvent  le  nom  à  celui  de 
Chabans.  Il  fut  lui-même  père  de  Gaspard  Joumard  de  Chabans,  Sgr 
des  mêmes  domaines,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes, 
marié  le  26  janvier  1615  à  Henriette  de  .lussac  d'Amblevillc,  dont  les 
deux  fils  ,  Antoine  et  François,  furent  les  auteurs  de  deux  grandes 
branches.  L'aîné  de  ces  deux  frères,  Antoine,  et  son  neveu,  Claude, 
fils  de  François,  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  3  décembre 
1666  par  jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux,  après  avoir 
justifié  leur  filiation  depuis  1257. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Antoine  de  Chabans,  né  en  1626, 
maréchal  de  camp,  marié  en  1681  à  Suzanne  de  Losse,  fut  connu  le 
premier  sous  le  titre  de  marquis  de  Chabans  qui  depuis  lors  a  été 
conservé  par  le  chef  de  la  maison  de  Chabans.  On  trouvera  dans  le 
Cabinet  d'Ilozier  les  preuves  de  noblesse  que  son  arrière-petit-fils, 
Jean-Alexandre  de  Chabans-Joumard,  baptisé  en  1731,  fit  en  1749 
pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  Grande  Fcurie.  Ce  Jean- 
Alexandre,  marquis  de  Chabans,  fut  le  dernier  représentant  mâle  de 
sa  branche;  il  épousa  d'abord  en  1765  sa  cousine  Marie  de  Losse, 
puis  en  1779  Rose  Dufaurc  de  Rochefort  et  mourut  en  1808  sans  laisser 
de  postérité  masculine. 

L'auteur  de  la  seconde   branche,   François  de   Chabans,    Sgr   de 


DICTIONNAIIIK    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  159 

Richemont,  épousa  en  1603  Blaisede  Jay  de  Ferrières.  On  trouvera 
dans  le  Cabinet  dlfozierlcs  preuves  de  noblesse  que  son  descendant, 
Nicolas  de  Ghabans  de  Richemont,  né  en  1734,  fit  en  1750  pour  être 
admis  parmi  les  pages  de  la  Petite  Écurie.  Celui-ci  épousa  en  1765 
Flisabeth  d'Aloigny  ;  on  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les 
preuves  de  noblesse  que  son  fils,  François-Jean-Baptistc-Jacques  de 
Ghabans  de  Richemont,  né  en  1770,  fit  en  1785  pour  être  admis 
parmi  les  pages  de  la  Grande  Écurie.  Cette  branche  s'est  à  son  tour 
éteinte  avec  Amédée,  marquis  de  Ghabans,  qui  est  décédé  en  1879  ne 
laissant  que  cinq  filles  de  son  mariage  en  1844  avecMlle  de  la  Celle; 
trois  de  ces  filles  sont  demeurées  célibataires  ;  les  deux  autres  sont 
la  vicomtesse  de  la  Bintinaye  et  la  comtesse  Léopold  de  Bruc  de 
Livernière. 

La  maison  de  Chabans  n'est  plus  représentée  que  par  une  troi- 
sième branche,  celle  des  anciens  seigneurs  d '^peluches  et  de  Saint- 
André.  Cette  branche  s'est  détachée  de  la  souche  à  une  époque 
qui  n'a  pu  être  exactement  déterminée.  Son  chef,  François  de  Cha- 
bans, Sgr  d'Épeluches  et  de  Saint-André,  marié  le  15  mars  1657  à 
Anne  d'Abzac,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  15  mars  1667  par 
jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux,  après  avoir  justifié  sa 
filiation  depuis  son  trisaïeul,  Martial  de  Chabans,  marié  par  contrat  de 
janvier  1513  à  Marie  du  Puy,  fdle  de  noble  maître  Jehan  du  Puy, 
licencié  es  droits,  avocat  pour  le  Roi  en  la  sénéchaussée  de  Périgord. 
On  trouvera  clans  les  Carrés  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un 
représentant  de  cette  branche,  Joseph  de  Chabans,  né  le  16  octobre 
1757,  fit  en  1771  pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  chambre  du 
comte  de  Provence  ;  ces  preuves  font  remonter  la  filiation  deux 
degrés  plus  haut  et  établissent  que  Martial  était  fils  de  noble 
Jehan  de  Chabans  et  de  Raymonde  Joumard  et  petit-fils-d'Aymar 
de  Chabans.  Celui-ci  est  vraisemblablement  le  même  personnage 
qu'un  Audouin  de  Ghabans  auquel  des  travaux  contemporains  font 
remonter  la  filiation  de  cette  branche,  qui  épousa  Jacquette  Gui- 
chard  par  contrat  du  26  janvier  1449  et  que  l'on  croit  avoir  été  un 
fils  cadet  d'Élie  et  d'Anne  Vigier.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Ho- 
zier  les  preuves  de  noblesse  que  Philippe-Paul  de  Chabans,  né  en 
1759,  frère  de  Joseph,  fit  en  1773  pour  être  admis  parmi  les  pages 
du  comte  d'Artois.  Cette  branche  n'est  plus  représentée  que  par  René, 
marquis  de  Chabans,  né  en  1848,  qui  est  demeuré  célibataire. 

Le  marquis  de  Chabans,  la  comtesse  de  Chabans  de  Richemont,  le 
vicomte  de  Chabans,  la  dame  Augustine  de  Chabans  de  Cypiaire  et 
le  baron  de  Chabans  du  Pauly  prirent  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  tenues  à  Périsueux. 


160  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

La  maison  de  Chabans  a  fourni  un  grand  panetier  de  France  en 
1407,  des  gentilhommes  ordinaires  de  la  chambre  du  Roi,  des  che- 
valiers de  ses  Ordres,  des  pages  du  Roi  et  des  princes  du  sang,  de 
nombreux  officiers,  dont  un  maréchal  de  camp,  deux  chanoines 
comtes  de  Lyon,  un  chevalier  de  Malte  en  1776  (François-Jean-Bap- 
tiste de  Chabans-Richemont),  etc. 

Principales  alliances  :  de  Rochechouart  1288,  de  la  Marche  1322, 
de  Vigier  1402,  de  Losse  1439,  1681,  1765,  d'Aitz  1496,  Prévost 
de  Sansac  1554,  de  Joumard  1588,  de  Jussac  1615,  de  Perryl703,de 
Marsanges  1730,  de  la  Faye  1757,  Dufaure  de  Rochefort  1779, 
de  la  Garde-Saignes  1729,  d'Aloigny  1765,  de  Galard  de  Béarn 
1726,  de  la  Celle  1844,  de  la  Bintinaye  1883,  de  Bruc  de  Livernière 
1854,  d'Abzac  1657,  de  Montardy,  de  la  Cropte  1512,  de  Taillefer 
1634,  de  Sarrau,  de  Chapt  de  Rastignac  1796,  de  Sanzillon  1808,  de 
la  Marthonie  1748,  Séguierl808,  de  la  Garde-Saint-Angel  1661,  etc. 

CHABAUD-la-TOUR  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de 
1817)  :  d'argent  à  une  fasce  de  gueules  accompagnée  en  chef  d'une 
tour  de  sable,  crénelée  de  trois  pièces,  maçonnée  et  ouverte  d'or,  et 
en  pointe  d'un  chabot  d'azur,  le  tout  soutenu  d'une  Champagne  de 
sable. 

On  trouvera  des  renseignements  sur  la  famille  de  Chabaud-la- 
Tocr  dans  la  France  protestante  de  Haag  et  dans  les  Titres,  anoblis- 
sements et  pairies  de  la  Restauration  du  vicomte  Révérend.  Cette 
famille,  dont  le  nom  primitif  était  celui  de  Chabot,  appartenait  avant 
la  Révolution  à  la  haute  bourgeoisie  protestante  de  Nîmes,  en  Lan- 
guedoc. Deux  de  ses  représentants,  Firmin  de  Chabaud,  Sgr  de 
Silles,  ancien  conseiller  au  présidial  de  la  ville  de  Nîmes,  et  Joseph 
de  Chabaud,  Sgr  de  Polverières,  conseiller  du  Roi,  juge  magistrat 
audit  siège  présidial,  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  gé- 
néral de  1696  :  d'azur  à  une  fasce  d'or  accompagnée  en  chef  de  deux 
molettes  de  même  et  en  pointe  dun  croissant  d'argent. 

André  Chabaud  épousa  à  Nîmes  vers  1720  Anne  Teissier.  Leur  fils, 
Antoine  Chabaud,  sieur  de  la  Tour,  né  à  Nîmes  le  3  février  1727, 
marié  à  Marie-Anne  Ridou,  veuve  de  Benjamin-Paul  Catet  du 
Bignon,  fut  nommé  en  1790  colonel  du  génie  et  administrateur  du 
département  du  Gard  ;  il  mourut  à  Cette  dès  l'année  suivante.  Il  lais- 
sait un  fils,  Antoine-François  Chabaud  de  la  Tour,  puis  de  Chabaud- 
la-Tour,né  à  Paris  en  1769,  qui  à  l'époque  de  la  Révolution  était  lieute- 
nant du  génie.  M.  de  Chabaud-la-Tour  prit  part  pendant  la  Terreur  à 
une  insurrection  fédéraliste,  fut  arrêté  et  condamné  à  mort  et  n'é- 
chappa à  léchafaud  qu'en  s'évadant  sous  les  habits  de  sa  femme. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  161 

Après  le  rétablissement  de  l'ordre,  il  fut  élu  député  au  Conseil  des 
Cinq-Cents,  se  rallia  à  Bonaparte  après  le  18  brumaire  et  fut  nommé 
membre  du  Tribunal,  fui  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettre.^ 
patentes  du  11  août  1808,  fut  élu  député  du  Gard  en  1813,  vota  la 
déchéance  de  Napoléon,  reçut  du  roi  Louis  XVIII  le  titre  héréditaire 
de  baron,  avec  règlement  d'armoiries,  par  lettres  patentes  du 
22  octobre  1817,  fut  colonel  de  la  garde  nationale  de  Nîmes  et  offi- 
cier de  la  Légion  d'honneur  et  mourut  à  Paris  en  1832.  De  son 
mariage  avec  M"8  Verdier  de  la  Goste,  décédée  en  1856,  il  laissait 
deux  fils,  Jamcs-llippolyte,  baron  de  Ghabaud-la-Tour,  né  en  J797, 
officier,  marié  à  M"e  Bcck,  décédé  en  1836,  et  François-Ernest,  qui 
furent  les  auteurs  de  deux  brandies. 

La  brandie  aînée  compte  encore  des  représentants. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  François-Ernest  de  Chabaud-la- 
Tour,  né  à  Nîmes  en  1804,  reçut  le  titre  héréditaire  de  baron  par 
lettres  patentes  du  roi  Louis-Philippe  du  29  mai  1841.  Général  de 
divison  en  1857,  plusieurs  fois  député  du  Gard  depuis  1837,  sénateur 
inamovible  en  1877,  grand-croix  de  la  Légion  d'honneur,  il  joua  un 
rôle  politique  important,  fut  appelé  en  1874  au  ministère  de  l'intérieur 
et  mourut  a  Paris  en  1885.  Il  avait  épousé  Hélène-Mathilde  Périer, 
décédée  en  1895,  nièce  du  ministre  Gasimir  Périer.  Leur  fils,  le 
baron  Arthur  de  Chabaud-la-Tour,  conseiller  général  et  député  du 
Cher,  a  laissé  une  nombreuse  postérité  de  son  mariage  en  1861  avec 
M"e  de  Tascher. 

Principales  alliances  :  de  Ghambrier,  Périer,  de  Tascher  1861,  de 
Cholet  1893,  Gambro  del  Cambre  1893,  de  Lavenne  de  Choulot  1888, 
de  Fadate  de  Saint-Georges  1894,  Balsan,  Lachambre,  d'Eimar  de 
Jabrun,  etc. 

CHABEKAT  de  BONNEUIL  (de).  Armes  :  d' argent  à  trois  pensées  au 
naturel  tigées  et  feuillées  de  sinople  (alias  à  une  fasce  en  devise  de 
gueules  soutenue  de  trois  pensées  au  naturel);  au  chef  d'azur  chargé 
d'un  soleil  d'or. 

La  famille  de  Chabenat  de  Bonneuil  et  de  la  Malmaison  a  occupé  au 
xvme  siècle  un  rang  distingué  dans  la  noblesse  de  robe  parisienne. 
On  en  trouvera  des  tableaux  généalogiques  dans  Y  Histoire  du  Berry 
de  la  Thaumassière,  dans  les  Dossiers  bleus,  dans  le  Cabinet 
d'Hozier,  etc;  on  en  trouvera  aussi  une  généalogie  complète  dans  les 
manuscrits  de  Chérin. 

Elle  est  originaire  de  la  petite  ville  d'Argenton,  en  Berry,  près  de 
laquelle  elle  possédait  au  xvie  siècle  un  fief  de  son  nom.  François 
Chabenat,   auquel  remonte  la  filiation,  était  en  1497  bachelier  es 

ix.  \  i 


162  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

droits  civil  et  canon,  garde  du  scel  aux  contrats  de  la  justice  d'Ar- 
genton.  Il  fut  père  de  François  Chabenat,  bachelier  es  droits,  lieute- 
nant de  la  justice  d'Argenton  en  1533,  marié  à  Catherine  Arnault,  et 
grand-père  d'Etienne  Chabenat,  Sgr  de  Foulanges,  qui  vint  se  fixer  à 
Bourges  où  il  lut  receveur  des  tailles,  qui  fut  anobli  par  l'échevinage 
de  cette  ville  et  qui  mourut  en  1593.  D'après  le  travail  de  Chérin,  cet 
Etienne  Chabenat  aurait  épousé  Marie  Bauchet,  tandis  que  d'après  la 
Thaumassière  il  aurait  épousé  successivement  Françoise  Maquereau 
et  Simone  Macé.  Son  fils,  Etienne  II  Chabenat.  écuyer,  Sgr  de  Cham- 
bourbon,  conseiller  du  Roi,  contrôleur  général  des  finances,  marié  le 
6  février  1608  à  Claude  le  Maréchal,  fille  d'un  général  des  finances 
à  Bourges,  fut  échevin  de  cette  ville  en  1623  et  1624.  Il  laissa  plu- 
sieurs fils  dont  deux,  Etienne  III  et  François,  furent  les  auteurs  de 
deux  branches. 

François  Chabenat,  sieur  de  Boisvert,  auteur  de  la  branche 
cadette,  fut  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  la  généra- 
lité de  Bourges.  Sa  veuve,  Marie  Heurtault.  et  sa  belle-fille,  Jeanne 
Ragueau,  veuve  de  François  Chabenat,  président  et  trésorier  général 
de  France  au  bureau  des  finances  de  la  généralité  de  Bourges,  firent 
enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696.  M.  de  Chabenat 
fils  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Berry  comme 
représentant  de  M.  de  Chabenat,  son  père.  Cette  branche  paraît  s'être 
éteinte  peu  de  temps  après  la  Révolution. 

Etienne  III  Chabenat,  auteur  de  la  branche  aînée,  vint  se  fixer  à 
Paris,  fut  nommé  conseiller  du  Boi  en  ses  Conseils  d'État  et  privé 
et  introducteur  des  ambassadeurs,  fut  chargé  en  1636  et  en  1638 
de  négociations  importantes  en  Piémont,  acquit  les  seigneuries  de 
Bonncuil-sur-Marne,  de  Savigny,  de  Noant,  etc.,  et  mourut  en  1680  à 
l'âge  de  82  ans.  11  avait  épousé  le  6  août  1646  Madeleine  Petit  de 
Passy,  fille  d'un  payeur  des  rentes  à  Paris.  Son  fils,  Michel  Cha- 
benat, qui  lui  succéda  dans  sa  charge  d'introducteur  des  ambassa- 
deurs, fut  connu  sous  les  titres  de  comte  de  Bonneuil,  de  vicomte 
de  Savigny,  etc.  Il  avait  épousé  Catherine-Charlotte  le  Febvrc, 
dame  de  la  Malmaison,  et  mourut  en  1698.  Il  laissait  deux  fils  :  l°Louis- 
Étienne,  qui  continua  la  descendance;  2°  Michel,  conseiller  en  la 
Cour  des  aides  en  1718.  qui  mourut  sans  alliance.  Louis-Etienne 
Chabenat,  comte  de  Bonneuil,  fut  reçu  en  1716  conseiller  au  Parle- 
ment de  Paris,  épousa  en  1723  Marie  Boucher  et  mourut  en  1747.  Il 
fut  lui-même  père  d'André-Louis  Chabenat,  comte  de  Bonneuil,  pré- 
sident au  Parlement  de  Paris,  qui  épousa  successivement  Mllc  Lallier 
du  Fayet  et  MUe  Soullet,  et  d'Etienne  Chabenat,  Sgr  de  la  Malmaison, 
qui  épousa  Mlle  Douât  de  Vichy  et  dont  la  tille  unique  épousa  en  1785 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  163 

le  marquis  d'Evry.  André-Antoine,  comte  <!<•  Bonneuil,  iils  du  se- 
cond lit  d'André-Louis,  mourut  à  Paris  en  1854.  Il  avait  obtenu,  par 
ordonnance  du  roi  Charles  X  du  10  décembre  1828  et  par  lettres 
patentes  du  même  prince  du  20  juillet  1829,  pour  son  fils  aîné,  Félix- 
René,  né  en  1804,  la  concession  héréditaire  du  titre  de  vicomte  avec 
institution  en  majorât  de  diverses  terres  situées  dans  le  canton  de 
Mormant  (Seine-et-Marne).  Félix-René,  comte  de  Ronneuil,  mourut 
en  1884  laissant  plusieurs  filles  et  un  fils,  Roger-Antoine,  comte  de 
Bonneuil,  qui  est  le  dernier  représentant  mâle  de  sa  famille  et  qui 
n'a  pas  eu  d'enfants  de  son  mariage  en  1861  avec  Mlle  de  Chatclus. 

Principales  alliances  :  Cadier  de  Veauce,  Brunet  d'Evry  1785,  de 
Budes  de  Guébriant,  de  Goriolis,  Guillet  de  Ghatelus  1861,  1865,  le 
Cornu  de  Balivière,  de  Geoffroy  de  Montgay,  de  Régnier  de  Guerchy, 
Jacobé  de  Haut  de  Sigy,  Grandet,  de  Rouvrois,  etc. 

CHABERT  (d'Ansac  de).  Voyez  :  Ansac  de  Chabert  (d'). 

CHABERT  de  FONDVILLE  (de),  en  Daùphiné.  Armes  de  l'ancienne 
famille  de  Chabert  :  d'azur  semé  de  taux  d'argent,  à  la  bande  de 
même,  chargée  de  trois  rocs  d'échiquier  de  sable,  brochant  sur  le 
tout.  —  Aliàs  :  de  gueules  (ou  d'azur)  à  une  bande  d'argent  chargée 
de  trois  rocs  d'échiquier  de  sable.  —  Souvent  ces  armes  ont  été 
accompagnées  soit  d'un  chef  d'argent,  soit  d'une  bordure  potencée 
et  contrepotencée  d'argent.  —  Devise  :  Postes  portasque  refregit.  — 
Armes  de  la  famille  de  Chabert  de  Fondville  :  d'azur  semé  de  taux 
d'argent  mis  en  orle,  brisé  en  chef  d'une  molette  de  huit  pointes  d'or, 
à  la  bande  d'argent  chargée  de  trois  rocs  d'échiquier  de  sable  bro- 
chant sur  le  tout;  au  chef  d'argent.  —  Couronne  :  de  Marquis.  — 
Devise  :  Postes  portasque  refregit. 

Le  nom  de  Chabert  a  été  porté  en  Daùphiné  par  plusieurs  familles 
nobles. 

L'une  de  ces  familles,  depuis  longtemps  éteinte,  avait  pour  auteur 
Pierre  Chabert  qui  fut  anobli  en  1366  par  François  II,  baron  de  Sas- 
senage;  on  ne  connaît  point  ses  armoiries. 

Une  autre  famille  Chabert,  dont  les  armoiries  sont  décrites  entête 
de  cet  article,  était  fort  anciennement  connue  »  Crest,  en  Valentinois. 
Elle  se  partagea  en  un  certain  nombre  de  branches  qui,  d'après  Cho- 
rier,avaient  pour  auteur  commun  un  André  Chabert,  fils  de  Pierre, 
lequel  avait  épousé  Catherine  Baile  et  vivait  avec  elle  en  1415.  Hon- 
nête monsieur  Chabert-Baille,  chevalier  en  médecine,  citoyen  de  la 
ville  d'Embrun,  probablement  un  des  fils  des  précédents,  fit,  par  acte 
du  7févrierl448,uneinstitutiondcquatre  rentes  viagères,  de.SOOfrancs 
environ  chacune,  en  faveur  de  quatre  filles  de  bonne  et  ancienne 


164  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

famille  de  la  ville  d'Embrun  ;  cette  fondation  a  été  respectée  jusqu'à 
nos  jours.  La  principale  branche  de  la  famille  de  Chabert,  celle  des 
seigneurs  de  la  Roche,  eut  pour  dernière  représentante  Benoite  Cha- 
bert, fille  de  Jacques,  sieur  de  la  Roche,  et  de  demoiselle  Claude 
Rostaing  de  Simaison,  qui  épousa  dans  les  premières  années  du 
xvie  siècle  Humbert  III  de  Beaumont,  Sgr  d'Autichamp.  D'après  Cho- 
rier  et  Guy  Allard,  la  famille  de  Chabert  était  en  1670  éteinte  dans 
toutes  ses  branches,  sauf  dans  celle  des  seigneurs  de  Champvert. 
Cette  branche  de  Champvert,  passée  en  Vivarais,  puis  en  Lyonnais, 
était  représentée  à  cette  époque  par  Claude  Chabert,  chevalier,  capi- 
taine au  régiment  de  Saint-Mesme,  maréchal  de  bataille  dans  les 
camps  et  armées  du  Roi;  elle  ne  tarda  pas  à  s'éteindre.  Une  branche, 
passée  sous  silence  par  Chorier  et  par  Guy  Allard,  posséda  la  sei- 
gneurie de  Taverny,  dans  l'élection  de  Clermont,  en  Beauvaisis  ;  son 
représentant,  Jean  de  Chabert,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
27  mars  1667,  sur  preuves  remontant  à  1543,  par  jugement  de  Dorieu, 
intendant  de  Soissons.  Cette  branche  paraît  avoir  eu  pour  dernière 

représentante   Charlotte  Chabert  qui,   étant  veuve  de   N d'Er- 

query,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre 
de  Clermont). 

La  famille  de  Chabert  deFondville,  actuellement  existante,  reven- 
dique une  origine  commune  avec  la  vieille  race  dont  il  vient  d'être 
parlé  ;  elle  en  porte  les  armoiries  avec  de  légères  modifications  et 
croit  en  être  une  branche  détachée  à  une  époque  inconnue.  Elle 
occupait  dès  les  premières  années  du  xvue  siècle  un  rang  distingué 
dans  la  haute  bourgeoisie  de  Grenoble.  Un  de  ses  membres  fut 
chargé,  en  sa  qualité  d'échevin,  d'haranguer  le  roi  Louis  XIII  à  son 
entrée  dans  cette  ville.  M.  de  Rivoire  de  la  Bâtie,  qui,  dans  son  Ar- 
moriai de  Dauphiné,  a  consacré  aux  Chabert  une  longue  notice,  pré- 
tend qu'il  fut  père  de  33  garçons.  C'est  probablement  à  cette  famille 
que  l'on  doit  rattacher  un  Pierre  Chabert,  conseiller  et  secrétaire  du 
Roi,  maison  et  couronne  de  France  et  de  ses  finances,  greffier  en  chef 
au  Parlement  de  Dauphiné,  qui  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696  :  d'azur  à  une  bande  d'argent  chargée  de  trois  rocs 
d'échiquier  de  sable.  Joseph  Chabert,  aïeul  des  représentants  actuels, 
était  en  1720  doyen  des  avocats  consistoriaux  de  Grenoble.  De  son 
mariage  avec  Jeanne  Hébrard  de  la  Valonne  il  laissa  quatre  fils  dont 
l'aîné,  Etienne,  n'eut  pas  d'enfants  de  son  mariage  avec  Mlle  d'Arces, 
dont  le  second,  Joseph,  continua  la  descendance,  dont  le  troisième 
fut  chartreux  et  dont  le  quatrième,  Michel,  décédé  sans  postérité,  fut 
pourvu  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  en  la  Cour  des 
comptes  de  Grenoble.  Joseph  Chabert  fut,  comme  son  père,  doyen 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  165 

des  avocats  consistoriaux  de  Grenoble;  il  épousa  le  24  août  17o0 
Jeanne  Droguct  de  Morard.  Leur  fils,  Etienne  Chabert  de  Fondville, 
exerçait  à  l'époque  de  la  Révolution  la  charge  de  conseiller  maître  en 
la  Chambre  des  comptes  de  Grenoble  qui  conférait  la  noblesse  au 
premier  degré  ;  il  alla  dans  la  suite  se  fixer  en  Berry  où  il  possédait 
des  propriétés  du  chef  de  sa  femme,  Anne-Victoire  de  Soumard  de 
Crosse.  11  laissa  deux  filles,  Olympe  et  Victoire  de  Fondville,  qui 
furent  chanoinesses  du  chapitre  de  Sainte-Anne  de  Bavière.  Il  eut 
aussi  quatre  fils  dont  l'aîné,  Maurice  de  Fondville,  marié  à  Mlle  de  la 
Molletière,  proche  parente  de  Chateaubriand,  et  le  plus  jeune,  Ger- 
main de  Fondville,  chambellan  de  Napoléon  111,  commandeur  de 
Saint-Grégoire  le  Grand,  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux,  aujour- 
d'hui l'un  et  l'autre  prêts  de  s'éteindre.  Marie  de  Fondville,  une  des 
filles  de  Germain,  fut  chanoinesse  de  Sainte-Anne  de  Bavière.  Elle 
avait  un  frère,  Jules  de  Fondville,  dont  la  veuve,  Françoise  de  Gau- 
dechart,  est  aujourd'hui  connue  sous  le  titre  de  comtesse  de  Fond- 
ville. 

Principales  alliances  :  Hébrard  de  la  Valonne,  Drogat,  Pommier  du 
Villard  1777,  de  Bivoire  de  la  Bâtie  1779,  de  Soumard  de  Crosse,  de 
Fadate  de  Saint-Georges,  Taillandier  du  Plaix,  de  Gaudechart,  Gar- 
nier  de  la  Villesbret,  etc. 

Il  a  existé  à  Annonay,  en  Vivarais,  une  famille  Chabert  qui, 
d'après  la  tradition,  se  rattachait,  elle  aussi,  à  celle  des  Chabert  du 
Dauphiné.  Cette  famille,  de  très  honorable  bourgeoisie,  portait  pour 
armes  :  de  gueules  à  une  bande  d'argent  chargée  de  trois  rocs  d'échi- 
quier d'azur  ;  aie  chef  d'or  chargé  d'un  lambel  à  trois  pendants 
d'azur.  Elle  a  fourni  à  la  ville  d'Annonay  plusieurs  consuls  depuis  le 
xvie  siècle.  Sa  dernière  représentante  avait  épousé  M.  Frachon,  con- 
seiller général  de  l'Ardèche  sous  Napoléon  III. 

CHABERT  d'HIÈRES.  Armes  (d'après  l'Armoriai  général  de  1696  et  le 
règlement  d'armoiries  de  1825)  :  à'azur  à  un  lion  échiquelé  d'or  et 
de  sable. 

La  famille  Chabeiit  d'Hièues,  distincte  des  familles  de  Chabert  dont 
il  a  été  parlé  dans  la  précédente  notice,  est  comme  elles  ancienne- 
ment connue  en  Dauphiné.  On  en  trouvera  la  généalogie  dans  les 
Titres,  anoblissements  et  pairies  de  la  Restauration,  du  vicomte 
Bévérend. 

Elle  est  originaire  de  Saint-Marcellin.  Un  de  ses  représentants, 
François  Chabert,  avocat  au  bailliage  de  cette  ville,  fit  enregistrer 
son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  Un  autre  François  Chabert, 
marié  à  Elisabeth  Simond,  était  sous  Louis  XV  lieutenant  en  la  maî- 


166  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

trise  de  la  même  ville.  Victor-François  Chabert,  fils  du  précédent,  né  à 
Saint-Marcellin  en  17o7,  fut  pourvu  en  1778  de  l'office  de  conseiller 
maître  en  la  Chambre  des  comptes  du  Dauphiné;  il  fut  plus  tard  con- 
seiller à  la  Cour  d'appel  de  Riom  en  1811,  puis  à  celle  de  Grenoble 
en  181o  et  fut  définitivement  anobli  le  17  juillet  1825  par  lettres 
patentes  du  roi  Charles  X.  Il  fut  connu  dans  les  dernières  années  de 
sa  vie  sous  le  nom  de  Chabert  d'Hières  qui  a  été  conservé  par  ses 
descendants.  De  son  mariage  avec  Pierrette- Victoire  de  Caire  de  Chi- 
chiliane,  décédée  à  Grenoble  en  1860,  il  laissa  une  fille,  Mme  deGau- 
demaris,  décédée  en  1873,  et  un  fils,  André-Léon  Chabert  d'Hières, 
né  à  Grenoble  en  1801,  membre  du  Conseil  général  de  l'Isère,  marié 
à  Mlle  Robert,  dont  la  descendance  subsiste. 

La  famille  Chabert  d'Hières  a  conservé  jusqu'à  nos  jours  le  château 
d'Hières,  près  de  Saint-Marcellin. 

CHABERT  de  la  CHARRIÈRE  et  de  PRAILLES.  Armes  :  d'azur  à  une 
bande  chargée  de  trois  rocs  d'échiquier  de  sable,  à  la  bordure  poten- 
cée  d'argent. 

La  famille  Chabert  de  la  Charrière  revendique  une  origine  com- 
mune avec  celle  des  anciens  Chabert  du  Dauphiné  auxquels  il  a  été 
plus  haut  consacré  une  notice.  Borel  d'Hauterivc  en  a  donné  une 
généalogie  détaillée  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse  de  1866. 

Elle  habitait  Tours  au  xvn6  siècle  et  appartenait  simplement  à  cette 
époque  à  la  haute  bourgeoisie  de  cette  ville,  Michel  Chabert,  auquel 
remonte  la  filiation,  fut  nommé  en  1634  échevin  perpétuel  de  Tours. 
Son  fils,  André  Chabert,  ne  portait  d'autre  qualification  que  celle  de 
marchand  bourgeois  c|e  Tours  quand  il  fit  enregistrer  son  blason  à 
l'Armoriai  général  de  1696  :  de  gueules  à  un  chevron  d'argent.  Plus 
tard  ses  descendants  abandonnèrent  ces  armoiries  pour  adopter 
celle  des  Chabert  du  Dauphiné.  De  son  mariage  avec  Madeleine  Belin, 
il  laissa  un  fils,  Charles-Louis  Chabert  de  la  Charrière,  né  à  Tours 
en  août  1687,  marié  en  171 1  à  Elisabeth  Lelong,  qui  alla  se  fixer  à  la 
Guadeloupe.  Hilaire-Louis  Chabert  de  la  Charrière,  fils  de  celui- 
ci,  marié  à  Marguerite-Anquetille  Cavalier,  fut  lieutenant-colonel 
d'infanterie  et  commandant  du  quartier  du  Baillif,  à  la  Guadeloupe, 
et  obtint  en  1774  la  croix  de  Saint-Louis.  Il  porta  le  premier  les  qua- 
lifications de  la  noblesse  en  raison  de  son  grade  et  de  sa  décoration 
qui  lui  donnaient  la  noblesse  personnelle.  Son  fils,  Hilaire  II  Chabert 
de  la  Charrière,  né  au  Baillif  en  1741,  marié  à  la  Guadeloupe  en  1768 
à  Marie-Nicole  Lecointre  de  Bellecour,  était  membre  du  Conseil  supé- 
rieur de  la  Guadeloupe  quand  il  fut  élu  le  9  décembre  1789  député 
de  cette  colonie  à  l'Assemblée  constituante  ;  il  joua  dans  cette  assem- 


DICTIONNAIRE     DKS    FAMILLES    FRANÇAISES  167 

blée  un  rôle  assez  effacé,  (lui  s'expatrier  et  mourut  aux  États-Unis  en 
17!»!).  Il  laissa  deux  lils  :  1°  Louis  Chabert  de  la  Charrière,  conseiller 
à  la  Cour  royale  de  la  Guadeloupe,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
marié  en  1814  à  Marie  Laurent-Pédemonte,  dont  les  deux  lils  sont 
demeurés  célibataires;  2°  André-Nicolas  Chabert  de  la  Charrière, 
président  à  la  Cour  royale  de  la  Guadeloupe,  décédé  sans  alliance 
en  1846,  qui  a  écrit  des  ouvrages  très  estimés  sur  l'esclavage  aux 
colonies. 

La  famille  Chabert  de  la  Charrière  ne  ligure  pas  au  nombre  de 
celles  de  la  Guadeloupe  qui  au  xvme  siècle  tirent  enregistrer  leurs 
titres  de  noblesse  au  Conseil  supérieur  de  l'île. 

A  la  même  souche  se  rattachait  Louis-François  Chabert,  Sgr  de 
Prailles,  qui  exerçait  dans  la  seconde  moitié  du  xvmc  siècle  la  charge 
anoblissante  de  président  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances 
de  Tours  et  dont  la  fille  épousa  en  1770  Claude-Henri  Odart,  Sgr  de 
Rilly.  Un  Chabert  de  Prailles  était  en  1791  commissaire  à  la  Guade- 
loupe. 

Principales  alliances  :  Odart  de  Rilly  1770,  Hurault  de  Gondre- 
court,  Rousseau  de  Tilloy,  Lecointre  de  Bellecour,  Fereire  de  Saint- 
Antonin,  Block  de  Frieberg,  etc. 

CHABERT  (de),  en  Provence  et  en  Forez.  Armes  :  d'azur  à  une  bande 
d'argent  chargée  de  trois  rocs  d'échiquier  de  sable  et  quelquefois 
accompagnée  d'une  bordure  potencée  d'argent. 

Le  nom  de  Chabert  a  été  porté  en  Provence  par  plusieurs  familles 
nobles  distinctes.  Celle  de  ces  familles  qui  donne  lieu  à  cette  notice, 
la  seule,  semble-t-il,  qui  se  soit  perpétuée  jusqu'à  nos  jours,  résidait 
au  xviie  siècle  dans  la  petite  ville  de  Barbentane  où  elle  occupait  un 
rang  honorable  dans  la  bourgeoisie.  Elle  parait  avoir  cherché  à  se 
rattacher  à  une  famille  de  Chabert,  anciennement  connue  en  Dau- 
phiné,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  et  en  a  adopté  les  armoiries. 

On  en  trouvera  une  généalogie  très  complète  et  très  documentée 
dans  le  bel  ouvrage  du  baron  du  Roure  :  les  Meyran  et  leurs  alliances  ; 
on  trouvera  aussi  dans  les  manuscrits  de  Chôrin  les  preuves  de 
noblesse  qu'un  de  ses  membres  fît  en  1788  pour  être  nommé  lieute- 
nant des  maréchaux  de  France. 

Elle  a  pour  premier  auteur  connu  un  Antoine  Chabert  qui  possé- 
dait en  1444  une  maison  à  Barbentane.  Louis  de  Chabert,  auquel 
remonte  la  libation,  avait  épousé  en  deuxièmes  noces  sa  parente, 
Jeanne  Chabert.  Il  était  âgé  de  90  ans  quand  son  fils,  Jean  de  Cha- 
bert, épousa  Madeleine  de  Pagot  par  contrat  passé  le  8  octobre  1652 
devant  notaire  à  Avignon.  Jean  Chabert  était  conseiller  du  Roi  et 


168  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

maire  de  Barbentane  quand  il  fit  enregistrer  à  l'Armoriai  général 
de  1696  les  armes  suivantes,  aujourd'hui  tombées  en  désué- 
tude -.parti  de  gueules  à  un  château  d'argent  et  d'azur  à  trois  tours 
d'argent,  2  et  1 .  Il  fut  pourvu  le  16  février  1704  de  l'office  anoblissant 
de  secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Pro- 
vence et  mourut  à  Barbentane  le  17  mai  1705  à  l'âge  de  78  ans.  Son 
fils,  Antoine  Chabert,  reçu  le  5  octobre  1691  docteur  en  droit  civil  de 
l'Université  d'Avignon,  plus  tard  maire  de  Barbentane,  épousa  à  Avi- 
gnon le  5  juillet  1699  Marguerite  de  Gaufridy  et  mourut  à  Tarascon  le 
7  mai  1748  à  l'âge  de  88  ans.  Il  fut  lui-même  père  de  Charles  de 
Chabert,  né  à  Barbentane  en  1703,  capitaine  d'infanterie,  cheva- 
lier de  Saint-Louis,  qui  s'apparenta  brillamment  par  son  mariage 
contracté  à  Tarascon  le  2  mai  1752  avec  Marie-Madeleine  de  Gras  de 
Preigne  et  qui  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  baron.  Ce  titre  a 
depuis  lors  été  conservé  par  le  chef  de  la  famille.  Deux  des  fils  de  ce 
dernier,  Jean-Antoine,  baron  de  Chabert,  baptisé  à  Tarascon  en  1754, 
lieutenant  des  maréchaux  de  France,  marié  à  Montélimart  en  1786  à 
Ursule  de  Saint-Ferréol  ;  et  Antoine-Joseph  de  Chabert,  né  vers  1765, 
fixé  à  Boen,  en  Forez,  par  son  mariage  avec  Louise  Pontis-la-Tour, 
ont  été  les  auteurs  de  deux  branches  qui  se  sont  perpétuées  jusqu'à 
nos  jours,  l'une  en  Provence,  l'autre  en  Forez.  Antoine-Alfred,  baron 
de  Chabert,  né  à  Avignon  en  1821,  chef  de  la  branche  aînée,  marié 
à  Lyon  en  1844  à  M"e  Poucet  de  Maupas,  décédé  en  1879,  a  été  con- 
seiller général  du  département  de  Vaucluse, 

Principales  alliances  :  de  Gras  de  Preigne  1752,  de  Marin  1791,  de 
Saint-Ferréol  1786,  de  Meyran  de  Lagoy  1819,  Poncet  de  Maupas 
1844,  de  Pierre  de  Bernis  1867,  de  Boysseulh  1879,  Sublet  d'Heudi- 
court  de  Lénoncourtl889,  de  Gayffier  1889,  de  Tessières,  Siraudin, 
de  Cotton  du-Puy-Montbrun,  etc. 

Il  a  existé  dans  la  même  province,  à  Toulon,  deux  familles  nobles 
du  nom  de  Chabert. 

Une  de  ces  familles,  celle  des  seigneurs  de  la  Garde,  portait 
pour  armes  :  de  gueules  à  un  sautoir  d'argent.  Artefeuil  lui  attribue 
pour  auteur  Pierre  de  Chabert,  de  la  ville  de  Toulon,  qui  portait  la 
qualification  de  noble  dans  les  premières  années  du  xvie  siècle.  Elle 
fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le  6  octobre  1668  par  jugement  des 
commissaires  chargés  de  la  recherche  des  faux  nobles  en  Provence, 
en  1686  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XIV,  le  22  novembre  1698  et 
le  30  avril  1707  par  jugements  du  premier  président  Cardin  le  Bret  et 
contracta  au  xvine  siècle  des  alliances  avec  les  familles  de  Pontevés- 
Giens  et  de  Berghes. 

L'autre  famille  toulonnaise  de  Chabert  portait  pour  armes  :  écar- 


DICTIONNAIHE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  J69 

tclé  aux  1  et  4  d'azur  à  une  herse  sarrazine  d'or;  aux  2  et  3 parti  d'or 
et  d'azur,  au  chef  d'argent  chargé  d'une  aigle  de  sable,  qui  est  de 
Noble  du  Revest.  On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  le 
Nouveau  d'Hozier.  Son  auteur,  messire  Pierre  de  Chabert,  fixé  à 
Toulon  au  xvie  siècle,  peut  avoir  été  le  même  personnage  qu'un  Pierre 
Chabert  qui  fut  reçu  en  1570  docteur  en  droit  civil  de  l'Université 
d'Avignon.  11  fut  pèrcd'Annibal  de  Chabert  qui  ligure  avec  la  qualifi- 
cation de  noble  dans  ses  lettres  de  docteur  en  droit,  qui  se  maria  en 
1612  et  qui  fut  maire  et  premier  consul  de  Toulon.  Deux  des  fils  de 
celui-ci,  François  de  Chabert  et  (iaspard  de  Chabert,  consul  de 
Touion  en  1667,  furent  les  auteurs  de  deux  branches.  Le  chef  de  la 
branche  aînée,  Joseph-Bernard,  né  à  Toulon  en  1724,  connu  sous  le 
titre  de  marquis  de  Chabert,  admis  à  l'Académie  des  Sciences  en 
1758,  fut  nommé  commandeur  de  Saint-Louis  en  1784  et  vice-amiral 
en  1792;  à  son  retour  d'émigration  en  1802,  il  fut  nommé  membre  du 
Bureau  des  longitudes  et  mourut  en  1805.  On  trouvera  dans  le  Nou- 
veau d'Hozier  le  texte  du  certificat  de  noblesse  que  d'Hozier  de  Séri- 
gny  lui  accorda  le  15  mars  1756  ainsi  qu'à  son  cousin,  Michel-Anni- 
bal  de  Chabert  de  Burgues,  lieutenant  de  vaisseau,  chef  de  la 
seconde  branche.  Ce  dernier  fit  en  1764  des  preuves  de  noblesse  pour 
obtenir  l'admission  à  Saint-Cyr  de  sa  fille,  Marguerite-Joseph  de 
Chabert  de  Burgues. 

Il  a  existé  à  Pertuis,  toujours  en  Provence,  une  quatrième  famille 
de  Chabert  qui  portait  pour  armes:  d'or  à  un  chevron  d'azur  accom- 
pagné en  pointe  d'un  carreau  d'arbalète  de  gueules.  Cette  famille, 
sur  laquelle  on  trouvera  des  renseignements  dans  le  Nouveau  d'Ho- 
zier, avait  pour  auteur  Honoré-Charles  Chabert  qui  fut  anobli  en 
1494  par  lettres  du  roi  Charles  VIII.  Elle  fut  maintenue  dans  sa  no- 
blesse en  1669  par  jugement  des  commissaires  du  Roi  et  s'éteignit  au 
xvme  siècle  avec  Honoré  Chabert  et  avec  sa  sœur,  Mme  Mark  de  Tri- 
poli. 

CHABERT  (de),  en  Normandie.  Armes:  écarleléauxi  et  4 d'azur  aune 
bande  d'argent  chargée  de  trois  couronnes  ducales  de  gueules;  aux  2 
et  3  d'argent  à  trois  rocs  d'échiquier  de  sable  (aliàs  de  gueules  à  la 
bande  d'argent  chargé  de  trois  rocs  d'échiquier  de  sable)1. 

Cette  famille  de  Chabert  appartient  à  la  noblesse  de  l'ancienne 
élection  de  Coutances.,  en  Basse-Normandie.  On  en  trouvera  une 
généalogie  dans  le  Nobiliaire  Universel  de  Saint-Allais.  Lors  de  la 
grande  recherche  de  1666,  ses  représentants  furent  maintenus  dans 


'  On  remarquera  l'analogie  de  ces  armoiries  avec  celles  des  Chabert  du  Dau- 
phiné. 


170  DICTIONiNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

leur  noblesse  par  jugement  de  Chamillart,  intendant  de  Caen,  sur 
preuves  de  quatre  degrés  sans  anoblissement  antérieur  connu.  Ce 
jugement  fait  remonter  la  filiation  à  Jean  Chabert  qui  avait  épousé 
en  1571  Marguerite  du  Homme.  Henri  de  Chabert,  fils  du  précédent, 
Sgr  de  l'Étoile  et  du  Pont-aux-Rats,  dans  l'élection  de  Coutances,  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  d'extraction  le  26  janvier  1624  par  juge- 
ment des  commissaires  du  Roi.  Ses  trois  petits-fils,  Gilles  Chabert, 
sieur  de  Pont-au-Vast,  âgé  de  dix-neuf  ans,  Hervé,  âgé  de  dix-sept 
ans,  et  Jacques,  âgé  de  douze  ans ,  résidant  en  la  paroisse  de 
Doville,  dans  l'élection  de  Saint-Paer,  obtinrent  de  Chamillart  le  juge- 
ment de  maintenue  dont  il  a  été  parlé  plus  haut.  L'aîné  de  ces  trois 
frères,  Gilles,  marié  en  1669  à  Louise  d'Anjou,  acquit  en  1675  la 
seigneurie  de  Champeaux,  en  l'élection  d'Avranches.  Il  fit  enre- 
gistrer à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  d'Avranches)  les  armes 
suivantes  :  d'azur  à  un  sautoir  d'or. 

Un  représentant  de  la  famille  de  Chabert  fut  condamné  à  mort 
comme  brigand  de  la  Vendée  le  6  floréal  an  II.  Ses  trois  cousins 
germains,  Louis-Baptiste  de  Chabert,  né  en  1770,  Pierre-Louis  de 
Chabert,  né  en  1776,  marié  en  1801  à  MUe  Flaust,  et  Jean  de  Chabert, 
né  en  1780,  marié  en  1806  à  Mlle  de  Baupte,  prirent  part  sous  le 
Directoire  et  sous  le  Consulat  à  l'insurrection  royaliste  organisée  en 
Normandie  par  M.  de  Frotté. 

Cette  famille  de  Chabert  comptait  encore  plusieurs  représentants 
au  milieu  du  xixe  siècle.  On  ignore  si  elle  subsiste. 

Principales  alliance:  d'Anjou  1669,  de  la  Bellière  1697,  de  Sainte- 
Marie  1760,  de  Lezeaux,  de  Baupte  1808. 

CHABERT  de  BRACK. 

M.ÉmileChabert  épousa  en  avril  1862  MUe  Noémi  de  Brack,  petite- 
fille  du  conseiller  d'État  Cuvicr. 

M.  Antoine-Frédéric  Chabert,  fils  des  précédents,  né  à  Paris  le 
Ie  avril  1863,  artiste  peintre,  a  demandé  le  8  février  1891  et  obtenu 
par  décret  du  12  janvier  1895  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom 
celui  de  la  famille  de  Brack. 

CHABERT. 

Théodore  Chabert,  né  en  1758  à  Villefranche,  en  Beaujolais, 
général  de  brigade  en  1794,  député  des  Bouches-du-Rhôneau  Conseil 
des  Cinq-Cents,  fut  du  petit  nombre  de  ceux-ci  qui  votèrent  contre 
l'établissement  du  Consulat  à  vie.  Disgracié  après  la  capitulation  de 
Baylen,  il  reprit  du  service  pendant  les  Cent-Jours,  fut  nommé 
général  de  division  le  17  avril  1815  et  mourut  à  Grenoble  en  1845. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  174 

Le  général  Chabert  était  connu  sous  le  titre  de  baron  qui  ne  lui  fut 
jamais  concédé  ni  par  letlres,  ni  par  décret.  C'est  vraisemblablement 
à  sa  famille  que  l'on  doit  rattacher  un  Jérôme-Frédéric-Charles,  baron 
Chabert,  dont  le  fils,  Jérôme-Eugène,  baron  Chabert,  trésorier  gé- 
néral, épousa  en  1874  une  fille  du  général  baron  Durrieu  et  dont  un 
petit-fils  a  épousé  en  1900  M,le  Geneviève  Marraud  des  Grottes. 

Trois  familles  Chabert  ont  reçu  des  titres  de  noblesse  au  cours  du 
xix°  siècle. 

Pierre  Chabert,  né  en  1770  à  Joyeuse,  en  Vivarais,  fils  de  François 
Chabert  et  de  Marie  Veau,  général  de  brigade  en  181 1 ,  fut  créé  baron 
héréditaire  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  27  septem- 
bre 1823.  Il  reçut  en  même  temps  les  armoiries  suivantes  :  d'azur  à 
une  lyre  d'or  accostée  de  deux  étoiles  d'argent  ;  au  chef  aussi  d'ar- 
gent chargé  d'une  épée  rangée  en  fasce  de  sable,  la  pointe  en  bas. 

Jean-François  Chabert,  né  en  1758  à  Villeneuve-de-Berg,  en  Viva- 
rais, chef  de  bataillon,  fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  pa- 
tentes du  29  août  1810.  Il  reçut  les  armes  suivantes  :  d'or  à  une  fasce 
de  gueules  chargée  du  signe  des  chevaliers  légionnaires,  accompa- 
gnée de  deux  léopards  de  sable,  tenant  de  la  dextre,  celui  du  chef 
une  grenade,  celui  de  la  pointe  une  épée  haute,  le  tout  de  gueules.  Il 
ne  laissa  que  deux  filles. 

Louis  Chabert,  néen  1770  à  laTronche  (Isère),  maréchal  de  camp 
en  1815,  décédé  en  1831,  fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  du 
16  décembre  1810,  il  reçut  les  armes  suivantes  :  d'argent  à  une  bor- 
dure engreslée  de  gueules,  chargée  du  signe  des  chevaliers  légion- 
naires, l'argent  chargé  d'un  écusson  de  gueules  à  une  épée  haute 
d'argent,  montée  d'or.  11  avait  épousé  en  1802  Mlle  d'Aubigny;  on 
ignore  s'il  a  laissé  postérité. 

CHABET  (Chassain  de)  Voyez  :  Chassain  de  iMarcilly,  de  Chabet  et  de  la 
Plasse. 

CHABIEL  de  MORIÈRE.  Armes  :  d'azur  à  trois  pommes  de  pin  d'or, 
2  et\,la  queue  tournée  vers  la  pointe  de  Vécu.  —  Couronne  :  de  Baron. 
—  Supports  :  deux  lions.  —  Devise  :  Cunctis  serviendum. 

On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  beaucoup  de  rensei- 
gnements sur  la  famille  Chabiel  de  Morière.  On  en  trouvera  aussi  des 
généalogies  dans  le  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais  et  dans  le 
Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du  Poitou  de 
Beauchet-Filleau. 

Elle  a  pour  auteur  Rodrigues  Chabiel,  officier  espagnol  qui,  étant 
passé  au  service  du  roi  de  France,  obtint  en  mai  1034  des  lettres 
patentes  de  naturalisation  et  fut  nommé  commissaire  provincial  d'ar- 


172  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRAKÇAISES 

tillerie  en  Poitou.  Ce  Rodrigues  Chabiel  épousa  par  conlrat  du  19  dé- 
cembre 1621  Marie  Péchot,  fille  d'un  conseiller  de  l'hôtel  de  ville  de 
Poitiers,  et  lit  son  testament  le  4  octobre  1669  devant  notaire  à  Mire- 
beau.  Son  fils,  Charles  Chabiel,  sieur  de  Morière,  licencié  es  lois, 
avocat  en  Parlement,  épousa  en  1661  Jeanne  Herboireau,  fille  d'un 
procureur  au  présidial  de  Poitiers.  Celle-ci  était  veuve  quand  elle 
eut  ses  armes  enregistrées  d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696 
(registre  de  Poitiers).  Elle  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Jean 
Chabiel,  sieur  de  Morière,  né  en  1663,  et  André  Chabiel  de  Morière, 
né  en  1667,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches.  Ces  deux  branches 
s'agrégèrent  petit  à  petit  à  la  noblesse  au  cours  du  xvme  siècle  sans 
principe  d'anoblissement  régulier.  Leurs  représentants  demandèrent 
au  roi  Louis  XVI  de  les  maintenir  dans  leur  noblesse  d'extraction. 
Chérin,  chargé  d'examiner  leurs  titres,  envoya  en  septembre  1783  un 
rapport  très  défavorable  à  la  suite  duquel  leur  demande  fut  rejetée. 
La  branche  aînée  avait  à  cette  époque  pour  chef  Jean-Mathieu 
Chabiel  de  Morière,  né  en  1743,  qui  avait  épousé  en  1770  Thérèse 
Creuzé  de  Latouche.  Celui-ci  fut  nommé  en  1784  maire  de  Poitiers 
et  fut  définitivement  anobli  par  ses  fonctions.  Il  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Poitiers  et  mourut  dans  cette  ville 
en  1805.  Son  fils,  Bonaventure  Chabiel  de  Morière,  né  en  1774,  fit 
avec  distinction  les  campagnes  de  l'armée  des  Princes,  épousa  en 
1810  Mlle  Daligé  de  Saint-Cyran,  fille  d'un  ancien  conseiller  audi- 
teur en  la  Chambre  des  comptes  de  Paris,  reçut  le  titre  per- 
sonnel de  baron  par  lettres  patentes  du  22  janvier  1825  et  mourut  au 
château  du  Verger  en  1851.  Il  laissa  un  fils  unique,  Edme-Bonaven- 
ture  Chabiel,  baron  de  Morière,  né  en  18 11  au  château  de  Saint-Cyran, 
qui  a  lui-même  laissé  trois  fils  de  son  mariage  en  1840  avec  MUe  de 
Saint-Pol. 

L'auteur  de  la  branche  cadette,  André  Chabiel  de  Morière,  lieute- 
nent-colonel  au  régiment  de  Maisontiers,  chevalier  de  Saint-Louis, 
s'était  fixé  dans  l'est  de  la  France  par  le  mariage  qu'il  contracta  à 
Belfort  en  1709  avec  Mlle  Noblat,  fille  d'un  bailli  et  prévôt  de  cette 
ville.  Son  fils,  Melchior  Chabiel  de  Morière,  né  à  Belfort  en  1716, 
marié  à  Mlle  de  Fabry  par  contrat  passé  en  1764  devant  notaire  à 
Avesnes,  demanda  vainement  en  1783,  avec  le  chef  de  la  branche 
aînée,  à  faire  reconnaître  sa  noblesse  d'extraction.  Il  laissa  plusieurs 
enfants.  La  descendance  de  son  plus  jeune  lils,  Alexandre-Melchior 
Chabiel  de  Morière,  né  en  1783,  marié  en  1835  à  Mllc  Dervin,  sub- 
siste dans  le  département  des  Ardennes. 

La  famille  Chabiel  de  Morière  a  fourni  de  nombreux  officiers  dont 
plusieurs  chevaliers  de  Saint-Louis. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  1~3 

Principales  alliances  :  de  Moulins-Rochcfort  1735,  Jouslard  1710, 
1724,  Creuzé  de  la  Touche  1770,  de  Tudert  1808,  d'Aligé  de  Saint- 
GyranlSlO,  de  Saint-Pc-11840,  d'Aleyrac-Contaud  deCoulangcs'1887, 
de  Borne  de  Gouvault  1874,  de  Fougères  de  Courlandon  1802,  do 
Raeder  de  Diersbourg  1807,  de  Coudenhove  1860,  Chabot  1665,  etc. 

CHABLE  de  la  HÉR0NNIÈRE. 

Famille  de  haute  bourgeoisie  fixée  dans  les  environs  de  Bayeux, 
on  Normandie. 

François  de  Chaule,  curé  de  Langcy,  fit  enregistrer  son  blason  à 
l'Armoriai  général  en  1696  (registre  de  Falaise)  :  d'azur  à  trois  étoiles 
d'argent,  2  et  1. 

Alexandre  Chablc  de  la  Coudre  était  sous  Louis  XV  procureur  du 
Roi  en  la  vicomte  de  Briouze.  Son  fils,  Honoré  Chable  d'Esssay.né  en 
1745 à  Faverolles(Orne),  lui  succéda  dans  ses  fonctions;  il  fut  élu  en 
germinal  an  V  député  de  l'Orne  au  Conseil  des  Cinq-Cents. 

Principales  alliances  :  Folliot  d'Urville,  de  Kermerchou  de  Kérau- 
lem  1906,  etc. 

CHAB0CEAU.  Armes  :  de  gueules  à  trois  chaboiceaux  d'argent;  au 
chef  d'argent  chargé  de  trois  étoiles  à  trois  rais  de  gueules. 

La  famille  Chaboceau  est  une  des  plus  anciennes  de  la  bourgeoisie 
de  Parthenay,  en  Poitou.  On  en  trouvera  une  généalogie  complète 
dans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du  Poitou 
de  Beauchet-Fillleau.  Ce  travail  fait  remonter  la  filiation  à  Jean  Cha- 
boceau, sieur  de  la  Babinotière,  qui  vivait  cà  Parthenay  en  1572. 

Pierre  Chaboisseau,  capitaine  de  la  milice  bourgeoise,  Jacques 
Chaboisseau,  avocat  ducal,  et  François  Chaboisseau,  avocat,  firent 
enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Par- 
thenay) :  d'or  à  trois  chabots  de  gueules. 

La  famille  Chaboceau  a  fourni  plusieurs  subdélégués  de  l'intendant 
à  Parthenay. 

CHABONS  (Gallien  de)  Voyez  :  Gallien  de  Chabons. 

CHABOT  (de),  aujourd'hui  ROHAN-CHABOT  (de).  Anciennes  armes  de 
la  maison  de  Chabot  :  d'or  à  trois  chabots  de  gueules  posés  2  et\ .  — 
Devise  :  Concussus  surgo.  (Cette  devise  fut  prise  par  l'amiral 
Chabot  qui  y  joignait  pour  corps  un  ballon  à  jouer).  —  Autre  devise 
(adoptée  par  François  Chabot,  gouverneur  de  Bourgogne  au  xvie 
siècle)  :  Virlutem  extendere  factis.  —Armes  de  la  branche  des  ducs  de 
Rohan  :  écartelé  aux  1  et  4  de  gueules  à  neuf  macles  d'or  accolées, 
qui  est  de  Rohan  ;  aux  2  et  3  de  Chabot.  —  Alias  :  écartelé  au  1  de 


174  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FHANÇAISES 

Navarre,  au  2  d'Ecosse,  au  3  de  Bretagne,  au  4  de  Flandre  ;  sur  le 
tout,  ëcartelé  de  Rohan  et  de  Chabot.  —  L'écu  environné  d'un  man- 
teau de  pair  de  France.  —  Couronne  :  de  Prince  sur  l'écu,  de  Duc  sur 
le  manteau.  —  Supports  :  à  dextre  un  léopard  lionne,  à  sénestre  un 
sauvage  portant  sa  massue  sur  l'épaule.  —  Devise  (c'est  celle  de  la 
maison  de  Rohan)  :  Potius  mori  quam  fœdari. 

La  maison  de  Chabot  est  une  des  plus  brillantes  de  la  noblesse 
française.  Il  en  existe  un  grand  nombre  de  généalogies.  Une  des  plus 
récentes  et  des  meilleures  est  celle  que  Beauchet-Filleau  a  donnée 
dans  son  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du 
Poitou. 

La  maison  de  Chabot  a  eu  pour  berceau  le  Bas-Poitou.  Le  nom  ou 
sobriquet  de  Chabot,  ou  Cabot,  qui  signifie  grosse  tète,  a  été  porté 
dès  le  xie  siècle  dans  l'ouest  de  la  France  par  un  assez  grand  nombre 
de  familles  de  conditions  très  variées.  Celles  de  ces  familles  qui 
appartenaient  à  la  noblesse  ont  d'ordinaire  adopté  pour  armes  par- 
lantes le  poisson  à  grosse  tête  que  l'on  appelle  Chabot.  On  ne  peut 
donc  attribuer  qu'avec  la  plus  grande  réserve  à  la  famille  qui  donne 
lieu  à  cette  notice  les  gentilshommes  assez  nombreux  du  nom  de 
Chabot  dont  on  trouve  la  trace  dans  des  chartes  des  xie,  XIIe,  xmp  et 
xiv*  siècles. 

On  admet  d'ordinaire  que  la  maison  de  Chabot  a  eu  pour  premier 
auteur  connu  un  Guillaume  Chabot,  Sgr  de  la  Chabotière,  qui,  avec 
d'autres  seigneurs  de  la  Gàtine  et  du  Bas-Poitou,  signa  l'acte  d'une 
donation  faite  en  1040  à  l'abbaye  de  Vendôme  par  Geoffroy,  comte 
d'Anjou.  Quand  la  maison  de  Chabot  fut  devenue  une  des  plus  puis- 
santes de  France,  les  généalogistes  firent  sans  aucune  preuve  de  ce 
gentilhomme  le  fils  d'un  Pierre  Chabot  qui  aurait  été  lui-même 
un  fils  puîné  de  Guillaume  IV,  duc  d'Aquitaine.  C'est  également  sans 
preuves  que  l'on  a  fait  de  Guillaume  Chabot,  vivant  en  1040,  le  mari 
d'une  Mahaut  de  Lusignan,  On  trouve  ensuite  un  Thibaud  Chabot, 
Sgr  de  Vouvcnt,  près  de  Fontenay,  qui  peut  avoir  été  fils  de  Guil- 
laume et  dont  le  nom  est  mentionné  dans  plusieurs  chartes  de  la 
seconde  moitié  du  xie  siècle.  On  admet  d'ordinaire,  mais  sans  en 
avoir  la  preuve,  que  celui-ci  lut  père  d'un  Sébran  Chabot,  Sgr  de  Vou- 
vcnt, qui  est  mentionné  dans  un  certain  nombre  d'actes  à  partir  de  1130. 
Ce  Sébran  Chabot  peut  avoir  été  le  même  personnage  qu'un  Sébran 
Chabot  qui  en  1147  accompagna  en  Palestine  le  roi  Louis  VIII  et  dont 
le  nom  a  été  inscrit  aux  Salles  des  croisades  du  musée  de  Versailles 
avec  les  armes  de  la  famille  de  Chabot  actuellement  existante.  Un 
autre  Sébran  Chabot,  arrière-petit-fils  présumé  de  celui-ci,  se  croisa 
en  1218. 


DICTIONNAIRE    DUS    l'A  Ml  M.  KS    FRANÇAISES  175 

Les  auteurs  qui  onl  eu  à  s'occuper  de  l'histoire  de  la  maison  de 
Chabotsonten  désaccord  perpétuel  sur  les  premiers  degrés  de  la  filia- 
tion. On  ne  doit  doue  considérer  cette  liliation  comme  nettement 
établie  qu'à  partir  d'un  Sébran,  ou  Sébrandin,  Chabot,  Sgr  de  la 
Grève,  du  petit  château  de  Vouvent,  etc.,  qui  rendit  hommage  en  1261) 
au  comte  de  Poitiers  et  dont  la  veuve,  Dirois  de  Chateaumur,  est 
citée  dans  un  acte  de  1299.  Deux  des  fils  de  ce  gentilhomme,  Thi- 
baud  et  Guillaume,  lurent  les  auteurs  de  deux  grandes  lignes  qui 
se  sont  perpétuées  jusqu'à  nos  jours.  Pour  plus  de  clarté  on  consa- 
crera une  notice  spéciale  à  la  ligne  cadette,  dite  des  seigneurs 
du  Chaigneau. 

L'auteur  de  la  ligne  aînée,  Thibaud  Chabot,  varlet,  Sgr  de  la 
Grève  et  du  Petit-Château  de  Vouvent,  signa  un  accord  en  1299  et 
passa  plusieurs  actes  avec  sa  mère  en  1301  et  1303.  Il  laissa  plusieurs 
enfants  qui  en  1327  étaient  mineurs  sous  la  tutelle  de  leur  mère,  Jeanne 
de  Saint-Vincent.  Son  fils  aîné,  Thibaud,  Sgr  des  mêmes  domaines, 
intenta  vers  1340  un  procès  à  son  oncle  Guillaume  Chabot,  Sgr  de 
Chantemerle,  auteur  de  la  branche  cadette,  qui  pendant  sa  minorité 
avait  dissipé  une  partie  de  ses  biens.  Il  existe  de  nombreux  docu- 
ments relatifs  à  ce  procès  entre  les  deux  branches  de  la  maison  de 
Chabot,  procès  qui  ne  se  termina  que  dans  les  premières  années  du 
xvie  siècle.  Thibaud  Chabot,  fils  du  précédent  et  seigneur  des  mômes 
domaines,  fut  père  de  Louis  Chabot,  Sgr  de  la  Grève,  qui  épousa  vers 
1370  Marie  deCraon.  Cette  dame  apporta  à  son  mari,  entre  autres 
biens  considérables,  les  châtellenies  de  Moncontour,  Jarnac-sur-Cha- 
rente  etMontsoreau.  Elle  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fds  :  ^Thi- 
baud Chabot,  chevalier,  Sgr  de  laGrève, Moncontour,  Montsoreau,  etc., 
marié  le  21  juin  1422  à  Brunissindc  d'Argenton,  tué  le  18  février  1 420  à 
la  célèbre  journée  des  harengs,  dont  le  fds,  Louis,  n'eut  pas  de 
postérité  masculine;  2°  Itegnauld  Chabot,  chevalier,  Sgr  de  Jarnac, 
marié  successivement  à  Françoise  de  la  Rochefoucauld  et  en  1437  à 
Isabcau  de  Rochechouart,  qui  prit  part  avec  distinction  à  la  guerre 
contre  les  Anglais  et  qui  continua  la  lignée.  Un  des  fds  de  ce  der- 
nier, Antoine,  entré  dans  l'Ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  fut 
nommé  en  1504  grand  prieur  de  France.  Un  autre,  Jacques  Chabot, 
Sgr  d'Aspremont  et  de  Brion,  puis  de  Jarnac  après  la  mort  de  ses 
frères  aînés,  marié  en  1485  àMadeleine  de  Luxembourg,  en  eut,  entre 
autres  enfants,  deux  fds,  Charles  et  Philippe,  qui  furent  les  auteurs  de 
deux  branches. 

La  branche  cadette  est  aujourd'hui  éteinte.  Son  auteur,  Philippe 
Chabot,  Sgr  de  Brion,  connu  dans  l'histoire  sous  le  nom  d'amiral  de 
Brion,  fut  un  des  personnages  les  plus  célèbres  de  son  temps.  Ami  d'en- 


176  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

fance  du  roi  François  Ier  qui  lui  confia  plusieurs  ambassades  impor- 
tantes, il  fut  nommé  amiral  de  France  en  1526,  conquit  en  1535  une 
partie  de  la  Savoie  et  du  Piémont,  eut  le  premier  l'idée  de  la  coloni- 
sation du  Canada  et  mourut  en  1543  en  son  hôtel  de  la  rue  Saint- 
Antoine,  à  Paris.  Ses  enfants  lui  firent  élever  aux  Célestins  un  magni- 
fique tombeau,  œuvre  de  Jean  Cousin,  qui  est  aujourd'hui  au  musée 
du  Louvre.  L'amiral  de  Brion  possédait  en  Bourgogne  le  comté  de 
Charny  qui  lui  venait  de  la  maison  de  Luxembourg  ;  il  acquit  dans 
la  même  province  la  baronnie  de  Mirebeau  par  son  mariage  en  1526 
avec  Jeanne  de  Longwy.  Son  fils,  Léonor  Chabot,  comte  de  Charny, 
chevalier  du  Saint-Esprit  en  1578,  décédé  en  1597  sans  laisser  de 
postérité  mâle,  était  lieutenant  général  en  Bourgogne  à  l'époque  delà 
Saint-Barthélémy  et  se  rendit  célèbre  en  refusant  d'exécuter  dans  son 
gouvernement  les  mesures  de  rigueur  ordonnées  par  la  Cour.  Cetle 
branche,  qui  jouit  d'un  vif  éclat,  s  éteignit  avec  un  neveu  du  précé- 
dent, Jacques  Chabot,  Sgr  de  Brion,  marquis  de  Mirebeau,  comte  de 
Charny,  lieutenant  général  du  duché  de  Bourgogne,  chevalier  du 
Saint-Esprit,  qui  mourut  en  1630  sans  laisser  de  postérité  mascu- 
line. 

Charles  Chabot,  baron  de  Jarnac,  auteur  de  la  branche  aînée, 
actuellement  existante,  était  encore  fort  jeune  quand  il  épousa  en 
1506  Jeanne  de  Saint-Gelais,  héritière  des  seigneuries  de  Saint- 
Gelais,  Sainte-Aulaye  et  Montlieu.  Il  fut  chambellan  duBoi,  chevalier 
de  Saint-Michel,  maire  de  Bordeaux,  vice-amiral  de  Guienne,  etc. 
Son  fils,  Guy  Chabot,  baron  de  Jarnac,  maire  perpétuel  de  Bordeaux, 
gentilhomme  delà  Chambre  duBoi,  chevalier  de  Saint-Michel,  séné- 
chal du  Périgord,  marié  en  1540  à  Louise  de  Pisseleu,  est  demeuré 
célèbre  par  le  duel  qu'il  eut  en  1547  avec  François  de  Vivonne,  Sgr 
de  la  Châtaigneraie,  et  dans  lequel  il  triompha  de  son  adversaire 
par  un  coup  imprévu.  Depuis  cette  époque  on  a  nommé  coups  de  Jarnac 
toutes  les  surprises  d'escrime  et  au  figuré  toutes  les  attaques  impré- 
vues. Léonor  Chabot  de  Saint-Gelais,  baron  de  Jarnac,  fils  du  précé- 
dent, chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  laissa,  entre  autres  enfants,  deux 
fils  :  1°  Guy  Chabot  de  Saint-Gelais,  qui  obtint  l'érection  en  comté 
de  sa  seigneurie  de  Jarnac  et  dont  la  descendance  s'éteignit  avec 
son  arrière-petite-fille,  Henriette  Chabot,  comtesse  de  Jarnac,  mariée 
en  1715  à  son  cousin,  Charles-Annibal  de  Rohan  Chabot,  et  décédée 
sans  postérité  en  1769;  2°  Charles  Chabot,  Sgr  de  Saint-Gelais  et  de 
Sainte-Aulaye,  qui  épousa  en  1604  Henriette  de  Lur  et  qui  continua 
la  descendance. 

Henri  Chabot,  Sgr  de  Sainte-Aulaye,  fils  de  Charles  et  d'Henriette 
de  Lur,  contracta  une  très  brillante  alliance.  Il  épousa  par  contrat  du 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  177 

6  juin  1045  Marguerite  de  Rohan,  fille  unique  d'Henri,  duc  de  Rohan, 
prince  de  Léon,  comte  de  Porrhoet,  alors  décédé,  petile-iille  du  grand 
ministre  Sully  et  héritière  du  duché  de  Rohan  et  des  grands  biens  de 
la  branche  aînée  de  la  maison  de  Rohan.  Cette  union  d'un  simple 
gentilhomme  avec  une  jeune  fille  qui  était  regardée  comme  le  plus 
grand  parti  de  France  eut  un  retentissement  d'autant  plus  considé- 
rable que  la  duchesse  douairière  de  Rohan  refusa  son  consentement 
au  mariage  de  sa  (ille.  Celle-ci  imposa  à  son  mari  la  condition  qu'il 
porterait  le  nom  et  les  armes  de  Rohan,  bien  qu'il  subsistât  à  cette 
époque  des  branches  collatérales  de  la  maison  de  Rohan  dont  l'une 
s'est,  du  reste,  perpétuée  jusqu'à  nos  jours.  Par  lettres  patentes  de  1648, 
Henri  Chabot  fut  confirmé  dans  la  possession  du  titre  de  duc  de  Rohan 
et  créé  pair  de  France.  Le  nouveau  duc  de  Rohan  fut  reçu  au  Parlement 
en  1652.  Le  29  août  de  l'année  suivante  il  prêta  serment  devant  le 
Parlement  de  Bretagne  en  qualité  de  premier  baron  de  Bretagne  et 
de  président-né  de  la  noblesse  aux  États  de  cette  province.  Depuis 
cette  époque  les  représentants  de  cette  branche  de  la  maison  de 
Chabot  ont  été  connus  sous  le  nom  de  Rohan-Chabot.  Depuis 
cette  époque  aussi  le  fils  aîné  de  son  chef  a  porté  du  vivant  de  son 
père  le  titre  de  prince  de  Léon.  Henri  Chabot,  duc  de  Rohan,  mourut 
en  1655.  Son  fils,  Louis  de  Rohan-Chabot,  duc  de  Rohan,  marquis 
de  Blain,  comte  de  Porrhoet,  etc.,  pair  de  France,  né  en  1652,  fil- 
leul du  Roi  et  de  la  Reine-mère,  marié  en  1678  à  Marie-Elisabeth  du 
Bec-Crespin,  fille  du  marquis  de  Vardes,  eut  dans  les  dernières 
années  du  xvue  siècle  à  soutenir  un  long  procès  contre  son  cousin,  le 
prince  de  Guéménée,  et  son  beau-frère,  le  prince  de  Soubise,  repré- 
sentants de  l'ancienne  maison  de  Rohan,  qui  voulaient  l'obliger  à 
quitter  le  nom  et  les  armes  de  Rohan.  11  fut  confirmé  clans  la  posses- 
sion de  ses  droits  en  1706  par  un  arrêt  du  Conseil  d'État  présidé 
en  cette  circonstance  par  Louis  XIV  en  personne.  Il  mourut  à  Paris 
en  1717  laissant  trois  fils  :  1°  Louis,  troisième  duc  de  Rohan,  pair  de 
France,  né  en  1679,  marié  en  1708  à  Mlle  de  Roquelaure,  dont  le  fils 
aîné,  Louis,  duc  de  Rohan  et  de  Roquelaure,  pair  de  France,  lieute- 
nant général  des  armées  du  Roi,  confirmé  par  brevet  du  6  juin  1704 
dans  le  titre  decousin  du  Roi,  mourut  à  Nice  en  1791  sans  postérité  et 
dont  les  fils  cadets  moururent  également  sans  postérité  ;  2°  Guy-Au- 
guste, né  en  1083,  qui  fut  l'aïeul  des  représentants  actuels  ;  3°  Charles- 
Annibal,  né  en  1087,  dont  il  va  être  parlé. 

Charles-Annibal  était  connu  sous  le  titre  de  chevalier  de  Rohan 
quand  il  épousa  en  1715  sa  cousine  Henriette  Chabot  de  Jarnac, 
veuve  sans  enfants  de  Paul-Gaston  de  la  Rochefoucauld  et  héritière 
du  comté  de  Jarnac  ;  il  fut  dès  lors  connu  sous  le  titre  de  comte  de 

ix.  12 


178  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Jarnac  et  mourut  sans  postérité  en  1762.  Sa  femme  fit  en  1751  dona- 
tion du  comté  de  Jarnac  à  son  neveu,  Louis-Auguste  de  Rolian-Chabot, 
né  en  1722,  second  fils  du  troisième  duc  de  Rohan,  à  la  condition 
que  lui  et  ses  descendants  ne  porteraient  que  le  nom  et  les  armes 
de  Chabot.  Ce  jeune  homme  prit  alors,  en  effet,  le  titre  de  vicomte 
de  Chabot;  mais  il  mourut  sans  postérité  dès  1753  et  après  lui  le 
comté  de  Jarnac  passa  avec  les  mêmes  conditions  à  son  cousin, 
Charles  de  Rohan-Chabot,  dont  il  sera  parlé  plus  bas. 

Guv-Auguste  de  Rohan-Chabot,  second  fds  de  Louis,  duc  de 
Rohan,  et  de  Marie-Elisabeth  du  Rec-Crespin,  fut  connu  sous  le 
titre  de  chevalier  de  Rohan,  puis  sous  celui  de  comte  de  Chabot. 
11  épousa  en  1729  Mlle  du  Rreil  de  Rays,  fdle  et  héritière  du  comte 
de  Rays,  puis  en  1744  miss  Howard,  fille  du  comte  de  Stafford,  fut 
nommé  en  1734  lieutenant  général  des  armées  du  Roi  et  mourut  en 
1760.  Il  laissait  de  sa  première  union  deux  fds  dont  l'aîné,  Louis- 
Antoine-Augusle,  continua  la  lignée.  Le  puîné,  Charles  de  Rohan- 
Chabot,  né  en  1740,  recueillit  en  1753  le  comté  de  Jarnac,  comme  il 
a  été  expliqué  plus  haut,  fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1781, 
épousa  en  1759  M"e  de  Pons-Saint-Maurice,  dont  il  n'eut  qu'une  fdle 
mariée  au  comte  de  Castellane,  puis  en  1777  miss  Smith  et  mourut 
en  Angleterre  en  1813;  sa  descendance  s'éteignit  avec  son  petit-lils, 
Philippe-Auguste  de  Chabot,  comte  de  Jarnac,  né  en  1815.  ambassa- 
deur à  Londres  en  1874,  marié  en  1844  à  miss  Fitz-Gérald,  décédé  à 
Londres  en  1875  sans  laisser  de  postérité.  Louis-Antoine-Augustc  de 
Rohan-Chabot,  né  en  1733,  fils  aîné  de  Guy-Auguste,  se  signala  par 
son  courage  à  la  bataille  de  Minden,  en  1758,  fut  autorisé  par 
brevet  de  1775  à  porter  le  titre  de  duc  de  Chabot,  fut  nommé  lieute- 
nant général  fies  armées  du  Roi  en  1781,  puis  chevalier  du  Saint-Esprit 
en  1783,  devint  en  1791,  par  la  mort  de  son  cousin,  duc  de  Rohan,  pair 
de  France  et  chef  de  nom  et  d'armes  de  sa  maison  et  mourut  en  1807. 
11  avait  épousé  en  1757  Mlle  de  la  Rochefoucauld.  Leur  fils,  Alexandre- 
Auguste,  duc  de  Rohan,  né  en  1761,  marié  en  1785  à  M"e  de 
Montmorency,  lieutenant  général  des  armées  du  Roi  et  premier  gen- 
tilhomme de  la  chambre  du  Roi  en  1815,  décédé  l'année  suivante, 
avait  été  rétabli  en  1814  dans  sa  dignité  de  pair  de  France  hérédi- 
taire. Il  laissa  trois  fds.  L'aîné  de  ceux-ci,  Louis-Auguste,  duc  de 
Rohan,  né  en  1788,  pair  de  France,  entra  dans  les  ordres  après  la 
mort  tragique,  en  janvier  1815,  de  sa  femme,  la  princesse  de  Léon, 
née  Sérent,  qui,  par  accident,  mit  le  feu  à  ses  vêtements  et  succomba 
à  ses  blessures  quelques  heures  après.  Le  duc  de  Rohan  fut  nommé 
archevêque  d'Auch  en  1828,  archevêque  de  Resançon  l'année  sui- 
vante,   cardinal    en  1830    et  mourut   en  1833.    Ses   deux    frères. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  179 

Alexandre-Ferdinand,  duc  de  Rohan,  né  en  1789,  maréchal  de 
camp,  premier  aide  de  camp  du  duc  de  Bordeaux,  marie  en  1817  à 
M"1'  de  Gontaut-Biron,  décédé  en  L869,  et  Louis-Gérard,  comte  de 
Rohan-Chabot,  né  en  1X06,  marié  en  1831  à  M11''  de  Biencourt,  ont 
été  les  auteurs  des  deux  rameaux  actuellement  existants  de  la 
maison  de  Rohan-Chabot. 

Le  duc  actuel  de  Rohan,  né  en  1844,  marié  en  1872  à  MUe  de  Ver- 
teillac,  est  député  du  Morbihan  et  l'une  des  personnalités  les  plus 
justement  considérées  du  parti  conservateur.  Un  de  ses  cousins  ger- 
mains, Auguste  de  Rohan-Chabot,  né  en  1859,  a  relevé  le  titre  de 
comte  de  Jarnac  pour  se  conformer  aux  derniers  désirs  de  son 
cousin,  Philippe-Auguste  de  Chabot,  comte  de  Jarnac,  mentionné  plus 
haut;  il  a  un  fils  de  son  mariage  avec  Mlle  Olry. 

Le  chef  du  second  rameau  actuel,  le  comte  Guy  de  Rohan-Chabot, 
né  en  1835,  marié  en  1867  à  Mlle  Terray  de  Morel-Vmdé,  s'est  fait 
concéder  le  titre  romain  de  duc  de  Ravèse  par  brefs  pontificaux  du 
13  mai  1907  et  du  3  août  1908.  Il  a  été  autorisé  à  porter  ce  titre  en 
Espagne  par  ordonnance  royale  du  18  août  1907. 

Il  s'était  détaché  de  la  souche,  au  moyen  âge,  un  certain  nombre 
de  branches  dont  le  point  de  jonction  est  mal  connu.  Ces  branches 
s'éteignirent  toutes  antérieurement  au  xve  siècle. 

Principales  alliances  :  de  Brosse  vers  1220,  de  Beaumont-Bres- 
suire  1243,  1402,  du  Vergier  (de  la  Rochejaquelein)  vers  1245,  de 
Vivonne  1606,  de  Machecoul  vers  1340,  de  Craon,  de  Chastillon  1446, 
1735,  de  Courcillon  1444,  de  la  Rochefoucauld  vers  1430, 1620,  1707, 
1757,1780,  1545,  de  Rochechouart  1437,  1751,  de  Maillé  de  la  Tour- 
Landry  vers  1560,  de  Saint-Maure  1456,  de  Luxembourg  1485,  d'Es- 
tissac  1506,  de  Saint-Gelais  1506,  de  Pierrebuffîérc  1551,  de  Pisseleu 
1540,  d'Anglure  1560,  de  la  Châtre  1564,  de  Durfort  de  Duras  vers 
1560,  de  Clermont-Gallerande,  d'IIarcourt,  de  Vernou,  de  Créqui 
1669,  de  Rohan  1645, 1688, 1 663,  de  Lur  (de  Saluées)  1604,  de  Lespinay, 
de  Coetquen  1662,  de  Melun  d'Epinoy  1668,  du  Bec-Crespin  1678,  de 
la  Marck-Schleidcn  1700,  de  Berghes  de  Grimberghes  1710,  de  Roque- 
laure  1708,  de  Gelas-Lautrec  1739,  de  Los  Rios  de  Fernan-Nunez 
1729,  de  Crussol  d'Uzès  1758,  du  Breil  de  Rays  1729,  Howard  de 
Stafford  1744,  deClermontd'Amboisel749,  deBcauvau  1764,  déMont- 
morency  1785,  de  Sérent  1808,  de  Gontaut-Biron  1812, 1817,  de  Lam- 
bertye  1817,  d'Estourmel  1822,  de  Béthisy  1841 ,  Esterhazy  de  Galantha 
1847,  Rouillé  de  Boissy  1843,  de  Montault  1871,  de  Rougé  de  Caylus 
1888,  de  Talleyrand-Périgord  1891,  de  Talhouet  1906,  Murât  1897, 
Riquet  de  Caraman  1900,  de  Bastard  1892,  de  Chabrol  1860,  Lcclerc 
de  Juigné  de  Lassigny  1894,  de  Biencourt  1831,  de  Francqueville 


180  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

1870,  de  Yilleneuve-Bargemont  1860,  de  Pins  1868,  de  Montesquiou- 
Fezensac  1874,  Terray  de  Morel-Vindé  1867,  de  Pons-Saint-Maurice 
1759,  de  Castellanel778, 1815,  Fitz-Gérald  (desducsde  Leinster)  1809, 
1844,  Gouffier  1549,  de  Saulx-Tavannes  1576,  1579,  le  Veneur  de 
Tilières  1578,  de  Lorraine  1583,  de  Vergy  1584,  Hurault  de  Cheverny 
1588,  d'Aumont,  d'Hahvin  de  Piennes  1559,  de  Marinier,  Bernard  de 
Montessus  1590,  de  Bonneval,  de  Coligny  1594,  de  Loménie  1622,  de 
de  Saint-Lary  de  Bellegarde  1619,  de  Parthenay  1299,  de  Bertrand  de 
Bricquebec,  de  Sancerre,  etc. 

CHABOT  du  CHAIGNEAU  et  de  MAULÉVRIER  (de).  Armes  :  d'or  à  trois 
chabots  de  gueules,  2  et  1.  —  Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  de  Chabot  du  Chaigneau  est  une  branche  très  authen- 
tique, détachée  au  xiv6  siècle  et  demeurée  fixée  en  Bas-Poitou,  de 
la  puissante  maison  à  laquelle  a  été  consacrée  la  précédente  notice. 
Elle  a  été  passée  sous  silence  par  le  Père  Anselme  dans  son  Histoire 
généalogique  des  grands  officiers  de  la  Couronne  ;  mais  on  en  trou- 
vera des  généalogies  dans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique 
des  familles  du  Poitou  de  Beauchet-Filleau  et  dans  les  manuscrits 
de  Chérin. 

Son  auteur,  Guillaume  Chabot,  chevalier,  Sgr  de  Chantemerle,  était 
un  frère  puîné  de  Thibaud  Chabot,  Sgr  de  la  Grève  et  du  Petit-Châ- 
teau de  Vouvcnt,  auteur  de  la  branche  aînée  aujourd'hui  connue  sous 
le  nom  de  Bohan-Chabot.  Il  est  appelé  noble  et  puissant  homme 
monseigneur  Guillaume  Chabot  dans  un  aveu  qu'il  reçut  le  samedi 
avant  la  Nativité  de  Saint-Jean-Baptiste  1343  en  sa  qualité  de  mari 
de  madame  Jeanne  Pouverelle.  Il  fut  chargé  de  la  tutelle  de  son 
neveu  Thibaud  Chabot,  Sgr  de  la  Grève,  fils  de  son  frère  aîné.  Il 
s'acquitta  fort  mal  de  cette  tutelle,  qui  dura  seize  ans,  et  dissipa  une 
partie  des  biens  de  son  pupille.  Celui-ci,  devenu  majeur,  lui  intenta 
un  procès  qui  dura  de  longues  années.  Poursuivi  pour  violences, 
Guillaume  Chabot  fut  interné  à  Paris  par  arrêt  du  Parlement  du 
20  novembre  1342  ;  il  mourut  dans  cette  ville  au  mois  de  février  sui- 
vant. Le  29  janvier  1344,  un  jugement  obligea  ses  héritiers  à  aliéner 
leurs  biens  et  à  céder  leur  seigneurie  deChantemerle  au  seigneur  de  la 
Grètfe  pour  l'indemniser  du  préjudice  qu'il  avait  subi.  Noble  dame 
Jehanne  Pouverelle,  veuve  de  monseigneur  Guillaume  Chabot,  Sgr  de 
Chantemerle,  reçut  un  aveu  le  samedi  avant  la  fête  de  la  Madeleine 
1347.  Son  fils  aîné,  Guesdin  Chabot,  Sgr  de  Pressigny,  fut  blessé  et  fait 
prisonnier  à  la  bataille  de  Poitiers  en  1356;  il  est  cité  avec  ses  frères 
dans  des  arrêts  de  1377  et  1378  relatifs  au  procès  que  sa  famille  sou- 
tenait contre  son  cousin  Thibaud,  Sgr  de  la  Grève,  fut  poursuivi  avec 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  181 

son  frère  Sébran  en  1389  pour  s'être  livré  à  des  violences  sur  ce 
parent,  mais  obtint  du  Roi  en  1391  des  lettres  de  rémission  en  raison 
de  ses  services  et  parce  qu'il  avait  neuf  enfants.  11  est  mentionné 
comme  défunt  dans  un  accord  du  10  août  1398.  11  avait  épousé 
Jeanne  de  Saint-Flaive.  11  en  eut,  entre  autres  enfants,  deux  fils, 
Tristan  et  Louis,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  grands  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Tristan  Chabot,  écuyer,  Sgr  de  Pres- 
signy,  de  la  Roussière  et  deNesmy,  marié  à  Jeanne  de  Rezay,  rendit 
un  hommage  à  Parthenay  le  22  mars  1407  et  reçut  un  aveu  le  15  juil- 
let 1428  ;  il  est  rappelé  comme  défunt  dans  un  jugement  rendu  le 
24  août  1447  par  le  bailliage  de  Parthenay.  Son  fils  aîné,  Jacques 
Chabot,  Sgr  de  Pressigny,  épousa  le  13  avril  1443  Agnès  de  Chaunay 
qu'il  avait  enlevée  de  force  à  ses  parents  et  dont  il  n'eut  pas  d'en- 
fants ;  peu  de  temps  après  il  fut  condamné  à  mort  et  exécuté  pour 
avoir  attaqué  à  main  armée  Guy  d'Auxigné,  lieutenant  pour  le  Roi  en 
Poitou,  chargé  de  l'arrêter.  Etienne  Chabot,  second  fils  de  Tristan, 
continua  la  lignée.  Son  fils,  Jacques  Chabot,  Sgr  du  Chaigneau,  ter- 
mina le  3  février  1504  par  une  transaction  le  procès  qui  durait  depuis 
si  longtemps  entre  les  deux  branches  de  la  famille  de  Chabot.  Il  fut 
le  bisaïeul  d'Antoine  Chabot,  Sgr  du  Chaigneau,  qui  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  26  août  1599  par  arrêt  des  commissaires  chargés 
de  la  recherche  des  faux  nobles  dans  la  sénéchaussée  de  Fontenay-le 
Comte.  Le  fils  de  celui-ci,  Charles  Chabot,  chevalier,  Sgr  du  Chai- 
gneau, fut  à  son  tour  maintenu  dans  sa  noblesse  le  28  septembre  1667 
par  jugement  de  Barentin,  intendant  de  Poitiers.  Charles  et  Louis- 
François  Chabot  du  Chaigneau,  petits-fils  du  précédent,  furent  simul- 
tanément admis  en  1705  parmi  les  pages  de  la  Petite  Écurie  du  Roi. 
Le  second  d'entre  eux  épousa  en  1716  Mlle  de  la  Bretesche.  Son  fils 
aîné,  Louis-Charles,  décédé  en  1775,  aïeul  des  représentants  actuels, 
fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  comte  de  Chabot  du  Chai- 
gneau ;  il  avait  épousé  en  1747  Mlle  de  Tréhant  qui  fut  guillotinée  à 
Angers  le  27  janvier  1794.  Il  en  avait  eu  deux  fils,  Charles-Augustin, 
comte  de  Chabot,  Sgr  de  la  terre  du  Ilallay,  Sgr  de  Baromieu,  et 
Marie-Esprit-Armand  de  Chabot,  Sgr  haut  justicier  de  Moureil,  qui 
prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Poitiers. 
Ce  fut  l'aîné  de  ces  deux  frères,  Charles-Augustin,  qui  acheta 
en  1777  de  Pierre  Bonfils  la  terre  importante  du  Parc-Soubisc, 
aujourd'hui  principale  résidence  du  chef  de  cette  branche.  D'après 
Beauchet-Filleau,  il  avait  fait  en  1778  des  preuves  de  noblesse 
devant  Chérin  pour  être  admis  aux  honneurs  de  la  Cour.  Son  fils, 
Constantin-Joseph,  comte  de  Chabot,  épousa  en  1819  MUr  de  Guerry 
de  Beauregard,  nièce  des  frères  la  Rochejaquclcin.  11  en  eut  trois 


182  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

fils,  Auguste-François,  comte  de  Chabot,  marié  en  1855,  à  MUe  du 
Buat,  Charles-Raymond,  vicomte  de  Chabot,  marié  en  1859  à  Mlle  de 
Colbert-Maulévrier,  et  Jules,  vicomte  de  Chabot,  marié  en  1853  à 
Mlle  de  la  Corbière,  qui  ont  été  les  auteurs  de  trois  sous-rameaux. 
Guillaume  de  Chabot,  né  en  1856,  conseiller  général  de  la  Vendée, 
fils  aîné  d'Auguste-François,  marié  en  1886  à  MUe  de  Tramecourt, 
héritière  du  château  de  Tramecourt,  en  Artois,  a  demandé  le 
18  mars  1898  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille 
de  Tramecourt  (voyez  ce  nom),  aujourd'hui  éteinte  dans  les  mâles. 
Son  cousin  germain,  Jean-Constant  de  Chabot,  né  en  1862,  fils  aîné 
de  Charles-Raymond,  marié  à  Mlle  du  Hamel,  a  relevé  le  titre  de 
marquis  de  Maulévrier  que  portait  son  aïeul  maternel. 

L'auteur  du  second  rameau,  Louis  Chabot,  Sgr  de  l'Aleu,  épousa 
vers  1427  Jeanne  Buffeteau.  Son  descendant,  Jacques  Chabot,  cheva- 
lier de  Saint-Michel,  demeurant  en  la  paroisse  de  Turageau,  dans 
l'élection  de  Richelieu,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  1  4  avril  1669 
par  jugement  de  Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de  Tours,  avec  son 
fils  Charles,  sieur  de  la  Bourelière,  et  son  frère  Louis,  sieur 
d'Ambers,  après  avoir  justifié  sa  filiation  depuis  1452. 11  fut  le  bisaïeul 
de  Jean-Baptiste  de  Chabot,  né  en  1740,  évêque  de  Saint-Claude  en 
1785,  évêque  de  Mende  en  1802,  décédé  en  1819.  Ce  rameau  s'est 
éteint  avec  les  deux  nièces  de  ce  prélat  ;  l'une  d'elles,  née  en  1771, 
épousa  successivement  le  vicomte  de  Wall  et  le  comte  de  Glan- 
devès  ;  sa  sœur  épousa  en  1789  Charles-Louis  le  Bas,  marquis  de 
Bouclans. 

Cette  branche  de  la  maison  de  Chabot  a  fourni  des  officiers  de 
mérite,  un  député  de  la  Vendée  sous  la  Restauration,  des  chevaliers 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Volvire  1340,  de  la  Rochefoucauld,  de 
Bonnevin,  de  Tinguy  1591,  1843,  de  Guerry  de  Beauregard  1718, 
1819,  Jousseaume  de  la  Bretesche  1716,  Prévost  de  la  Boutetière,  le 
Bolteuc  de  Coessal  1775,  de  Rascas  1818,  du  Buat  1855,  du  Breil  de 
Ponlbriandde  la  Caunelayel881,de  Tramecourt  1886,  du  Pontavice, 
de  Colbert-Maulévrier  1859,  du  Hamel,  de  la  Corbière  1853,  de  Fer- 
rièrcs-Sauvebœuf  1892,  Foucher  de  Brandois  1880,  d'Isoard  de  Vau- 
venargues,  de  Frédy,  de  Mesnard-Maynard,  de  Gourjault,  de  Saint- 
Gelais,  de  Nuchèze,  Durcot,  le  Baultl741,  de  Lcstang  1753,  Aymer 
1736,  le  François  des  Courtis  1770,  de  Wall  1787,  de  Glandevés 
1791,  le  Bas  de  Bouclans  1789,  etc. 

Il  a  existé  dans  le  Maine  une  famille  de  Chabot  dont  les  armes 
étaient  identiquement  les  mêmes  que  celles  des  Chabot  du  Poitou  : 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  183 

d'or  à  troischabots  de  gueules, %  et  i,  quelquefois  accompagnés  d'un 
lambeldu  même,  avec  pour  supports  :  deux  lions.  Il  ne  semble  pas 
cependant  que  les  deux  familles  se  soient  jamais  considérées  comme 
parentes.  La  famille  de  Chabot,  du  Maine,  ne  doit  pas  être  confondue 
avec  celle  des  Chabot  de  Souville,  rapportée  plus  loin,  qui  appar- 
tient à  la  noblesse  de  la  même  région.  Elle  a  possédé  clans  le  Maine 
les  seigneuries  de  la  Belle-Hôtellerie,  de  Boisgirard,  de  Linières, 
de  Fontenelle,  etc;elle  a  aussi  possédé  la  seigneurie  de  Montgaudry, 
au  diocèse  de  Séez,  en  Normandie  ;  elle  a  entin  été  possessionnée  en 
Picardie  où  un  de  ses  rameaux  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  31 
décembre  1699,  sur  preuves  remontant  au  4  septembre  1494,  parjuge- 
ment  de  Bignon,  intendant  de  la  province.  On  trouvera  dans  les 
manuscrits  de  Chérin  une  généalogie  de  cette  famille.  Thomas 
Chabot,  Sgr  de  la  Belle-Hôtellerie,  auquel  ce  travail  fait  remonter  la 
iilation,  avait  épousé  Jehanne  Avril  par  contrat  passé  le  4  septembre 
1494  sous  le  scel  de  la  Cour  de  Montdoubleau.  Il  fut  père  de  Louis 
Chabot,  Sgr  delà  Belle-Hôtellerie,  demeurant  au  duché  de  Vendôme, 
et  grand-père  de  noble  homme  Mathurin  Chabot,  écuyer,  Sgr  de  la 
Belle-Hôtellerie,  qui  épousa  en  1550  Anne  de  Savignac.  Jacques  de 
Chabot,  Sgr  de  Boisgirard,  arrière-petit-iils  de  celui-ci,  fut,  d'après 
Chérin,  maintenu  dans  sa  noblesse  le  8  août  1670  par  jugement  de 
Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de  Tours.  Son  fils,  Bené  de  Chabot, 
Sgr  de  Fontenelle,  demeurant  à  Boisgirard,  fut  à  son  tour  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  23  mai  1698  par  jugement  de  M.  de  Miromesnil, 
un  des  successeurs  de  M.  de  la  Noiraye.  Bené  de  Chabot,  chevalier, 
Sgr  de  Moncey,  petit-fils  du  précédent,  eut  lui-même  trois  fils  dont 
les  deux  plus  jeunes,  Paul-Louis,  né  en  1763,  et  Joseph,  né  en  1767, 
obtinrent  en  1783  et  178 i  le  certificat  de  noblesse  prescrit  pour 
obtenir  le  grade  de  sous-lieutenant.  Cette  famille  a  encore  fourni  un 
page  de  la  Grande  Ecurie  en  1695  (François  Chabot,  du  rameau  de 
Picardie,)  et  plusieurs  demoiselles  de  Saint-Cyr  (Marguerite de  Chabot 
de  Fontenelle,  née  en  1671,  plus  tard  chanoinesse  de  Bemiremont, 
Marie-Madeleine  de  Chabot  de  Boisgirard,  née  en  1674,Marie-Madeleine 
de  Chabot  de  Linières,  née  en  1685,  Louise  de  Chabot  de  Montgaudry, 
née  en  1699  à  Cantilly,  au  diocèse  du  Mans,  et  Catherine-Suzanne  de 
Chabot  de  Montgaudry,  née  en  1701  à  Montgaudry,  au  diocèse  de 
Séez).  Jean-Louis-François  de  Chabot,  Sgr  de  Linière-la-Carelle,  prit 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  au  Mans.  M.  de 
Chabot,  Sgr  d'un  fief  près  de  Montdoubleau,  prit  part  cette  même 
année  à  celles  du  bailliage  de  Montdoubleau. 

CHABOT    de   PEUCHEBRUN,  de  la  FOIE,  de  LUSSAY,   de  BOUIN. 


184  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Armes:  d'azur  à  deux  chabots  d'argent  posés  enfasce,  celui  du  chef 
regardant  à  dextre,  celui  de  la  pointe  à  sénestre. 

Cette  seconde  famille  Chabot,  bien  distincte  de  la  grande  race  à 
laquelle  ont  été  consacrées  les  deux  précédentes  notices,  appartient 
comme  elle  à  la  noblesse  de  l'ouest  de  la  France.  Beauchet-Filleau  en 
a  donné  une  généalogie  dans  son  Dictionnaire  historique  et  généalo- 
gique des  familles  du  Poitou.  Ce  travail  fait  remonter  la  filiation 
au  21  août  1702,  date  à  laquelle  Jean  Chabot,  originaire  de  la  petite 
ville  d'Aigre,  en  Angoumois,  épousa  Anne-Catherine  Perrin,  fille  d'un 
élu  en  l'élection  de  Cognac.  Jean  Chabot  se  fixa  à  Cognac  à  la  suite 
de  ce  mariage  et  fut  anobli  par  la  mairie  de  cette  ville  qu'il  exerça 
en  1722,  1723,  1724,  1725  et  1727.  Il  fut,  en  outre,  pourvu  en  1752 
de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  près  la  Cour  des  aides  de 
Bordeaux.  Son  fils,  François  Chabot,  écuyer,  Sgr  de  Peuchebrun, 
marié  à  Melle  en  1732  à  [Marie  Tesnon,  en  eut  plusieurs  fils  dont 
trois,  Jacques,  Joseph-Clément  et  Joseph,  furent  les  auteurs  de 
trois  branches  et  dont  un  quatrième,  Nicolas  Chabot  de  Potonnicr, 
écuyer,  Sgr  de  Bouvinanches,  Chef-Boutonne  et  Jouhé-en-la-Bataille, 
prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Poi- 
tiers. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Jacques  Chabot,  écuyer,  Sgr  de  Peu- 
chebrun, épousa  d'abord  en  1764  MUc  Gilbert,  fille  d'un  procureur 
fiscal  du  marquisat  de  Chef-Boutonne,  puis  en  1781  une  dame 
Renard,  née  Allard.  Il  laissa  deux  fils:  1°  Nicolas-Edme  Chabot  de 
Peuchebrun,  né  du  premier  lit  en  1769,  marié  en  1793  à  Mlle  Desprez 
d'Ambreuil,  dont  la  descendance  est  près  de  s'éteindre;  2°  Nicolas 
Chabot  de  Jouhé,  né  du  second  lit,  dont  le  fils,  Jean-Baptiste  Chabot 
de  la  Foie,  né  en  1808,  a  survécu  à  ses  deux  fils. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Joseph-Clément  Chabot  de 
Lussay,  né  en  1736,  marié  en  1778  à  M"e  Monnet,  prit  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Poitiers.  Sa  descendance 
s'est  éteinte  avec  son  petit-fils,  Louis-Eugène  de  Chabot  de  Lussay, 
né  en  1818,  décédé  en  1877,  qui  a  laissé  une  fille  unique  mariée  à 
M.  Guffroy  de  Rosemont. 

L'auteur  de  la  troisième  branche,  Joseph  Chabot,  Sgr  de  Bouin, 
naquit  en  1736;  sa  descendance  s'est  éteinte  avec  son  petit-fils, 
Nicolas-Jules  Chabot  de  Bouin,  né  en  1807,  homme  de  lettres  dis- 
tingué, collaborateur  de  Scribe,  qui  est  décédé  à  Chef-Boutonne  en 
1856  laissant  une  fille  unique,  Mmc  Morisson. 

Principales  alliances  :  Gilbert  de  Défiant  1805,  Desprez  d'Ambreuil 
1793,  Avril  de  Grégueuil  1819,  de  James  1826,  Robert  du  Botneau 
1862,  Aulneau  de  là  Touche  1872,  de  Mallevault  1823,  de  Lestrade 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  185 

1838,  de  Grégoire  des  Gardies,  Rempnoulx  1772,  Perrin  de  Boussac 
1765,  1790. 


CHABOT,  à  Niort.  Armes  anciennes  (enregistrées  à  l'Armoriai 
général  de  1696)  :  d'argent  à  trois  chabots  de  sable,  2  eH.  —  Armes 
concédées  sous  le  premier  Empire  au  général  Chabot  :  écartelé  aux 
1  et  4  d'or  à  (rois  chabots  de  gueules,  mis  en  pal;  au  2  de  gueules  à 
l'épée  en  pal  d'argent,  qui  est  des  barons  militaires  ;  au  3  d'azur  à 
une  forteresse  donjonnée  de  sable,  soutenue  d'un  rocher  d'argent, 
cantonnée  en  chef  à  dextre  d'une  botte  éperonnée  d'argent,  àsénestre 
d'un  casque  taré  de  profil,  en  pointe  à  dextre  d'une  galère  antique 
d'or,  à  sénestre  d'un  cygne  nageant  d'argent. 

Cette  troisième  famille  Chabot,  distincte  des  précédentes,  est 
originaire  de  Niort  où  dès  la  Un  du  xve  siècle  elle  occupait  un  rang 
honorable  dans  la  bourgeoisie.  Beauchet-Filleau  en  a  donné  une 
généalogie.  Jacques  Chabot,  sieur  de  Thélouze  et  de  la  Pimpclière, 
auquel  ce  travail  fait  remonter  la  filiation,  avait  épousé  vers  1478 
Marie  de  Villiers  de  Saint-Rémy.  Son  petit-fils,  François  Chabot, 
maire  de  Niort  en  1548,  1564  et  1569,  fut  le  premier  juge  des 
marchands  à  Niort  lors  de  la  création  du  tribunal  consulaire  de  cette 
ville  par  Charles  IX  en  1565.  Bien  qu'un  édit  de  1461  eût  conféré  aux 
maires  de  Niort  la  noblesse  héréditaire,  on  ne  voit  pas  que  la  fa- 
mille Chabot  se  soit  jamais  considérée  comme  noble,  probablement 
parce  que  ses  membres  exerçaient  des  professions  incompatibles 
avec  la  noblesse.  Jean-Baptiste  Chabot,  fils  de  François,  fut  à  son 
tour  maire  de  Niort  en  1578  et  1586.  Deux  de  ses  arrière-petits-fils, 
Jacques  Chabot,  sieur  du  Moulin-Neuf,  et  Pierre  Chabot,  sieur  de 
la  Joyeuse-Garde,  frères,  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696.  L'aîné  de  ces  deux  frères,  Jacques,  était  fermier 
général  des  abbayes  de  Celles  et  des  Chatelliers;  il  avait  épousé  en 
1673  Jeanne  Rivet.  Trois  de  leurs  fils,  François  Chabot,  sieur  de  la 
Guignardière,  échevin  de  Niort,  élu  en  l'élection  de  Saint-Maixent  en 
1713,  Abraham  Chabot,  fermier  général  des  abbayes  de  Celles  et  des 
Chatelliers,  et  Jacques  Chabot,  sieur  de  Viré,  la  Gerbaudie,  etc.,  né 
en  1686,  garde  du  corps,  furent  les  auteurs  de  trois  branches 

La  branche  aînée  a  été  illustrée  par  Louis-François  Chabot,  né  à 
Niort  en  1757,  général  de  division  en  1794,  grand  officier  de  la  Légion 
d'honneur,  décédé  en  1837,  qui  fut  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres 
patentes  du  30  août  1811  et  qui  fut  confirmé  dans  la  possession  de 
son  titre  par  nouvelles  lettres  du  roi  Louis  XVIII  du  28  décembre 
1816.  Le  général  Chabot  eut  un  fils,  François-Alphonse,  baron  de 


186  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Chabot,  né  en  1813,  décédé  en  1875,  qui  n'a  laissé  que  deux  filles, 
Mmes  de  la  Judie  et  Simoneau. 

La  seconde  branche  était  représentée  de  nos  jours  par  M.  Armand- 
Albert  Chabot,  né  à  Chàtellerault  en  1831,  marié  en  1857  à  Mlle  Che- 
vallereau,  et  par  son  frère,  Adrien  Chabot,  né  en  1834. 

La  troisième  branche  est  aujourd'hui  éteinte  dansles  mâles. 

La  famille  Chabot  a  fourni  trois  maires  et  plusieurs  échevins  de 
Niort,  des  officiers  dont  l'un,  frère  du  général  Chabot,  fut  tué  à  ses 
côtés  au  siège  de  Lille  en  J 792,  des  avocals,   des  médecins,   etc. 

Principales  alliances:  de  Villiers  vers  1478  et  vers  1475,  Jouslard 
1535,  de  Salles  1812,  Bourdeau  de  la  Judie  1866,  Bonneau  de  la 
Touche  1723,  Filleau  1736,  Piet  de  Boisneuf  1767,  Cuvillier  de 
Champoyau  1767,  Jard-Panvilliers  1767,  Hugueteau  de  Chaillé  1764, 
Chevallereau  1855,  1857,  etc. 

CHABOT  de  SOUVILLE  (de).  Armes  :  d'azur  à  une  étoile  d'or,  chargée 
d'une  tour  de  gueules.  — .  Couronne  :  de  Comte.  — .  Supports:  deux 
lions  (aliàs  deux  licornes).  — .  Devise:  Cor  et  caput  cabo. 

La  famille  de  Chabot  de  Souville  appartient  à  la  noblesse  du  Gâti- 
nais.  Elle  ne  doit  être  confondue  ni  avec  l'illustre  maison  poite- 
vine de  Chabot,  dont  le  chef  porte  depuis  le  xvue  siècle  le  titre  de 
duc  de  Rohan,  ni  avec  une  famille  de  Chabot  de  la  Bellc-IIôtellerie 
qui  a  appartenu  à  la  noblesse  du  Maine  et  dont  il  a  été  dit  plus  haut 
quelques  mots.  Elle  porte  à  peu  de  chose  près  les  mêmes  armoiries 
qu'une  famille  Chabaud,  ou  Chabaudi,  qui  a  appartenu  à  la  noblesse 
du  comté  de  Nice  et  avec  laquelle  elle  revendique  une  origine  com- 
mune. On  trouvera  des  généalogies  des  Chabot  de  Souville  dans  les 
manuscrits  de  Chérin,  dans  le  Dictionnaire  de  la  noblesse  de  la  Ches- 
naye  des  Bois,  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse  de  1897,  dans  le  Nobi- 
liaire universel  de  M.  de  Magny,  etc. 

Antoine  Chabot,  auquel  remonte  la  filiation,  épousa  par  contrat 
passé  à  Paris  le  30  mai  1554  devant  Chapelain,  notaire  dans  cette 
ville,  Catherine  Lombard,  fille  d'un  valet  de  chambre  du  Roi,  et 
obtint  en  1555  la  survivance  de  la  charge  de  son  beau-père.  On  a  dit, 
mais  sans  preuves,  qu'il  possédait  le  domaine  deLafond,  en  Provence, 
et  qu'il  était  un  fils  puîné  de  Jean  Chabaud,  Sgr  des  Tourrettes,  au 
comté  de  Nice.  Antoine  Chabot  partagea  le  12  octobre  1571  avec  ses 
beaux-frères  la  succession  de  son  beau-père.  Son  fils,  Jacques 
Chabot,  fut,  peut-être  du  chef  de  sa  mère,  seigneur  de  Souville,  en 
Gâtinais  ;  il  fut  nommé  commissaire  ordinaire  d'artillerie  par  lettres 
patentes  du  1er  mars  1617.  Il  avait  épousé  Anne  Destin  par  contrat 
passé  le  27  juin  1608  devant  Nicolas  le  Roux,  notaire  royal  à  Char- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  187 

levai,  sous  le  tabellion  d'Andely.  Il  fut  père  de  Samuel  de  Chabot, 
écuyer,  Sgr  de  Souville  et  de  Nacelle,  marié  le  10  avril  1632  à 
Suzanne  de  Runes,  qui,  ayant  été  inquiété  dans  sa  noblesse,  se  fit 
maintenir  nobleet  exempter  de  ta  taille  le  19  juillet  1634  par  sentence 
des  élus  de  Pithivicrs  et  dont  les  quatre  enfants  partagèrent  la  suc- 
cession par  acte  passé  le  13  septembre  1666  devant  notaire  à  Pithi- 
viers.  Ces  quatre  enfants,  Samuel,  Louis,  Jacques  et  Suzanne  de 
Chabot,  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  8  juillet  1667  par 
jugement  rendu  à  Orléans  de  M.  de  Machault,  intendant,  après  avoir 
justifié  leur  filiation  depuis  leur  bisaïeul,  Antoine  de  Chabot,  écuyer, 
Sgr  de  la  Fonds,  marié  en  1554.  L'aîné  des  fils,  Samuel,  épousa  le 
10  juin  1674  Madeleine  delà  Taille  et  fut  père  de  César  de  Chabot, 
Sgr  de  Souville,  baptisé  en  1675,  marié  en  1703  à  Marie-Madeleine 
deBlosset,  qui  fut  à  son  tour  maintenu  dans  sa  noblesse  le  14  avril 
1707  par  jugement  de  M.  Jubert  de  Bouville,  un  des  successeurs 
de  M.  de  Machault.  François  de  Chabot,  Sgr  de  Souville,  fils  de 
César,  épousa  en  1725  Marie-Françoise  d'Estrez  de  Theuville  et 
en  eut  un  grand  nombre  d'enfants.  Une  de  ses  filles,  Marie-Adélaïde 
de  Chabot  de  Souville,  née  en  1736  à  Theuville,  au  diocèse  de  Char- 
tres, fit  en  1748  ses  preuves  de  noblesse  pour  être  admise  à  Saint- 
Cyr.  Un  de  ses  fils,  Jacques-Christophe  Chabot,  Sgr  de  Souville 
épousa  en  1761  Anne-Claude  Pélard;  c'est  de  lui  que  descendent 
tous  les  représentants  actuels.  Son  arrière -petit-fils,  Jacques- 
Eugène  de  Chabot,  né  à  Nogent-le-Rotrou  en  1844,  chef  de  la 
famille,  a  été  promu  en  1896  au  grade  de  général  de  brigade. 

La  famille  de  Chabot  de  Souville  afourni  un  grand  nombre  d'officiers. 
Son  chef  est  connu  depuis  quelques  années  sous  le  titre  de  comte. 
Principales  alliances:  de  la  Taille  1644,  1674,  de  Tarragon  1698,  de 
Runes  1632,  de  Carnazet,  d'Eschallard,  Avril  de  Burey  1874,  de  Bou- 
cher 1872,  Chellet  de  Kerdréan,  d'Esterno  1868,  Neveu  des  Châteaux 
de  Champrel,  de  Perrinelle  1892,  de  Fradel  1900,  Moullart  de  Vil- 
marest  1909,  etc. 

La  famille  de  Chabaud  des  TouimETTEs,au  comté  de  Nice,  à  laquelle 
on  a  voulu  rattacher  la  famille  de  Chabot  de  Souville,  portait  pour 
armes:  d'or  à  une  comète  d'azur  chargée  d'un  château  donjonné  de 
trois  tours  d'argent.  M.  deMagny  mentionne  un  Pierre  Chabaud,  qui 
fut  consul  de  Nice  en  1210,  et  un  Raymond  Chabaud,  Sgr  des  Tour- 
rettes,  qui  fit  son  testament  le  1er  juillet  1223  en  faveur  de  ses  fils, 
Milon  et  Geoffroy.  11  fait  remonter  la  filiation  à  Boniface  Chabaud  qui 
fut  investi  le  13  mai  1354  de  la  seigneurie  des  Tourrettes.  Honoré 
Chabaud  obtint  le  17  avril  1671  l'érection  en  comté  de  cette  seigneurie 
par  lettres  patentes  de  Charles-Emmanuel,  duc  de  Savoie  et  comte 


188  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Nice.  Il  fut  le  dernier  représentant  mâle  de  sa  famille  et  laissa 
une  fille  unique,  héritière  de  la  terre  des  Tourrettes,  qui  épousa 
Pierre-Antoine  Thaon,  comte  de  Saint-André.  La  famille  de  Chabaud 
des  Tourrettes  a  fourni  plusieurs  commandeurs  de  Malte. 

La  maison  deChabod  de  Saint-Maurice  était  une  des  plus  considé- 
rables de  Savoie.  Elle  portait  pour  armes  :  d'azur  à  trois  fleurs  de  lys 
d'argent  ;  au  chef  de  même  chargé  d'un  lion  issant  de  sable.  On  en  trou- 
vera des  généalogies  dans  les  ouvrages  de  Guichenon  et  du  comte 
de  Foras.  Le  premier  de  ces  auteurs  s'exprime  en  ces  termes  : 
«  Tout  ce  qui  peut  rendre  une  famille  illustre  se  rencontre  en  celle-ci  ; 
l'ancienneté  de  cinq  cents  ansjustiiiée  par  titres  irréprochables,  les 
grandes  terres  et  seigneuries,  les  alliances  prises  ou  baillées  aux 
principales  maisons  de  Savoie  et  de  Piémont  et  les  charges  et  les 
emplois  les  plus  importants  de  l'État...  »  Cette  appréciation  de  Gui- 
chenon est  un  peu  exagérée,  au  moins  en  ce  qui  concerne  l'ancien- 
neté de  la  maison  de  Chabod.  On  peut  voir,  en  effet,  dans  Y  Armoriai 
de  Savoie  de  M.  de  Foras  qu'en  123:2  ses  premiers  auteurs  étaient 
simplement  marchands  et  bourgeois  de  Chambéry  et  qu'elle  ne 
s'agrégea  à  la  noblesse  que  dans  la  seconde  moitié  du  xme  siècle. 
La  maison  de  Chabod  de  Saint-Maurice  a  fourni  des  ambassadeurs, 
des  grands  maîtres  de  l'artillerie,  des  chevaliers  de  l'Annonciade,  etc. 
Elle  s'est  éteinte  en  1802. 

CHABOT,  en  Bourbonnais.  Armes  anciennes  :  d'argent  à  une  fasce 
d'azur  accompagnée  de  trois  grenades  de  gueules,  tigées  et  feuillées 
de  sinople,  —  Armes  concédées  sous  le  premier  Empire  à  Georges- 
Antoine  Chabot  (de  l'Allier):  tiercé  en  fasces  :  de  sable  à  une  tour 
surmontée  d'un  soleil,  le  tout  d'or;  de  gueules  à  une  croix  d'argent 
à  cinq  doubles  branches,  qui  est  des  membres  de  la  Légion  d'hon- 
neur; et  d'azur  à  trois  chabots  d'argent,  2  et  \.  — La  branche  actuel- 
lement existante  a  adopté  les  armes  de  la  famille  Lebrun  :  de  gueules 
à  une  fasce  d'argent  accompagnée  de  trois  ciboires  d'or. 

La  famille  Chabot  est  une  des  plus  notables  de  la  haute  bourgeoisie 
du  Bourbonnais,  Elle  est  originaire  de  Néris  d'où  elle  vint  sous 
Louis  XIV  se  fixer  à  Montluçon.  Lutoche  Chabot,  maître  chirurgien 
dans  cette  ville,  décédé  en  1733,  laissa  deux  fils,  tous  deux  appelés 
Charles,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

La  branche  aînée  subsiste.  Son  auteur,  Charles  Chabot,  né  en 
1707,  notaire  à  Montluçon,  fut  père  de  Gilbert-Bon  Chabot,  Sgr  de 
Coulombaroux,  Fromenteau,  Montaret  en  partie,  né  en  1739,  con- 
seiller du  Boi  en  la  sénéchaussée  de  Bourbonnais  et  siège  présidial 
de  Moulins,  qui  épousa  dans  cette  ville,  en  1767,  Catherine  Bonand 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  189 

de  Montarct,  et  grand-père  de  Jean-Baptiste-Mayeul  Chabot  de  Saint- 
Mamet,  conseiller  municipal  de  Moulins,  décédé  en  1862,  qui  épousa 
Mlle  Collot,  fille  de  M'"e  Collot,  née  Lebrun,  et  qui  continua  la  des- 
cendance. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Charles  Chabot,  commis  au  gre- 
nier à  sel  de  Montluçon,  puis  notaire  royal,  épousa  en  1752  Marie- 
GabrielleNivelon.  Leur  fils,  Georges-Antoine  Chabot,  né  à  Montluçon 
en  1758,  était  avocat  dans  cette  ville  quand  il  fut  élu  député  suppléant 
de  l'Allier  à  la  Convention;  il  fut  appelé  à  siéger  en  l'an  II  en  rem- 
placement de  Vidalin,  décédé,  et  prit  place  parmi  les  plus  modérés. 
Ce  fut  à  cette  époque  qu'il  se  fit  appeler  Chabot  de  l'Allier  pour  se 
distinguer  de  son  collègue,  le  terroriste  François  Chabot,  député  de 
Loir-et-Cher.  Il  fut  dans  la  suite  membre  du  Conseil  des  Cinq-Cents, 
puis  du  Tribunat,  conseiller  à  la  Cour  de  Cassation,  inspecteur  géné- 
ral de  l'Université  et  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  fut  créé 
chevalier  de  l'Empire  par  lettres  du  21  juillet  1808  et  mourut  à  Paris 
en  1819.  Il  eut  un  fils,  Charles-Raymond  Chabot  de  l'Allier,  né  à 
Montluçon  en  1796,  avocat  à  Paris,  qui  fut  le  dernier  représentant  de 
sa  branche  et  qui  mourut  en  1874  laissant  une  fille  unique  décédée 
en  1909  sans  avoir  été  mariée. 

Principales  alliances:  de  Bonand  1767,  Souchon  d'Aubigneu 
1798,  Frappier  de  Saint-Martin  1831,  Thibault  de  la  Garenne,  Charrier 
1837,  de  Frcluc,  Gcorgctte  du  Buisson  de  laBoulaye  1831,  Picard  du 
Chambon,  Tardif  de  Salleneuve  1906,  etc. 

GHABOULON  (Bonnet  de).  Voyez  :  Bonnet  de  Chaboulon. 

CHABRAN  (Bonde)  Voyez  :  Bonde  Chabran. 

CHABRE  (de).  Armes  :  écartelê  aux  1  et  4  d'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  de  trois  tètes  de  chèvre  coupées  de  même  ;  aux  2  et  3 
d'azur  à  une  croix  alaisée  d'argent  (alias  d'argent  à  la  croix  de 
gueules),  à  la  bordure  de  gueules  (aliàs  de  vair).  —  Couronne  :  de 
Marquis.  —  Supports  :  deux  lions  d'or  lampassés  de  gueules.  — 
Cimier  :  une  tète  de  lion  d'or,  lampassée  de  gueules,  posée  de  profil. 
La  famille  de  Chabre,  dont  la  seule  branche  subsistante  est  aujour- 
d'hui fixée  en  Bretagne,  est  originaire  de  Riom,  en  Auvergne,  où  elle 
était  honorablement  connue  dès  le  xvic  siècle.  D'après  une  tradition 

'     qui  ne  s'appuie  sur  aucune  preuve,  elle  serait  venue  de  Savoie  se 
fixer  en  Auvergne  vers  la  fin  du  xive  siècle. 

Antoine  Chabre  fut  dans  les  premières  années  du  xvne  siècle  gen- 
darme d'une  compagnie  d'ordonnances  et  gouverneur  dos  châteaux 
de  Mousset  et  d'Artonne.  Son  fils,  Antoine  Chabre,  lieutenant  général 


190  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

civil  et  criminel  à  Riom,  marié  en  février  1631  à  Marguerite  de 
Ribevre,  fut  anobli  par  lettres  patentes  d'avril  1653  en  récompense 
de  ses  services  et  de  ceux  de  ses  prédécesseurs.  Un  édit  de  1664 
avant  révoqué  tous  les  anoblissements  concédés  depuis  4611, 
Antoine  Chabre  se  fit  maintenir  dans  sa  noblesse  par  arrêt  du  Con- 
seil d'État  du  8  novembre  1667  avec  son  fds,  Paul  Chabre,  né  en 
1632.  marié  le  8  juin  1655  à  Hélène  Raymond,  fille  d'un  trésorier  de 
France,  et  avec  son  petit-fils,  Antoine  Chabre.  Ce  dernier  était  con- 
seiller du  Roi  et  lieutenant  criminel  en  la  sénéchaussée  d'Auvergne 
et  siège  présidial  de  Riom  quand  il  fît  enregistrer  son  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696;  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  18  dé- 
cembre 1697  par  jugement  de  M.  d'Ormesson,  intendant,  après  avoir 
justifié  qu'il  avait  payé  la  somme  de  3.000  livres  et  2  sols  pour  livre 
pour  jouir  du  bénéfice  des  lettres  de  noblesse  accordées  à  son  aïeul 
Antoine  en  1653,  révoquées  par  l'édit  de  1664  et  rétablies  par  nou- 
velles lettres  de  novembre  1667. 

Son  cousin,  Antoine  Chabre,  mousquetaire  de  la  seconde  compa- 
gnie, petit-neveu  d'Antoine  Chabre  anobli  on  1653,  obtint  à  son  tour 
en  mai  1699  des  lettres  patentes  de  confirmation  de  noblesse  dont  on 
trouvera  le  texte  dans  le  Nouveau  d'Hozier.  11  obtint  en  même  temps 
le  règlement  de  ses  armoiries  :  &  argent  à  une  croix  de  gueules  et  à 
une  bordure  de  vair. 

M  de  Chabre  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du 
Bourbonnais. 

La  famille  de  Chabre  était  représentée  auxixc  siècle  par  deux  bran- 
ches. La  branche  aînée,  demeurée  fixée  dans  le  centre  de  la  France, 
s  est  éteinte  avec  M.  Alexis  de  Chabre,  décédé  en  1890  en  son  hôtel  de 
Montluçon  à  l'âge  de  soixante-neuf  ans.  Le  chef  de  la  branche  cadette, 
David  de  Chabre,  ancien  garde  du  corps,  sous-préfet  de  Loudéac  en 
1815,  se  lixa  en  Rretagne  par  le  mariage  qu'il  contracta  en  1817 
avec  Mlle  du  Roisberthelot.  Il  mourut  en  1818  laissant  un  fils  unique, 
Ktienne  de  Chabre,  rédacteur  en  chef  de  Y  Union  du  Finistère,  à 
Quimper,  décédé  en  1876,  qui  a  lui-même  laissé  plusieurs  enfants  de 
son  mariage  en  1845  avec  MUe  de  Penhoadic. 

La  famille  de  Chabre  a  fourni  des  officiers,  des  chevaliers  de  Saint- 
Louis,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Roismarmin,  du  Boisberthelot  1817,  de 
Penhoadic  1845,  Cardin  du  Boisdulier,  le  Gendre  1878,  de  Coatgou- 
reden,  Hervé  du  Penhoat,  de  Turgy  1907,  etc. 

CHABREFY  (Valleteau  dej.  Voyez  :  Valleteau  de  Chabrefy. 

CHABRIER   de  PÉLOUBET   (dei.   Armes  :   d'argent   à  une  croix   de 


DICTIONNAIRE    DF.S    FAMILLES     FRANÇAISES  491 

gueitles,  bordée  de  sable,  chargée  de  trois  roses  du  champ  sur  le 
montant  et  de  deux  lions  passant  d'or  sur  la  traverse. 

La  famille  de  Charrier  \  aujourd'hui  éteinte  en  France,  était  on'o-i- 
ginaire  du  Périgord  d'où  elle  passa  dans  la  suite  en  Agenais.  Elle  est 
connue  depuis  Pierre  de  Chabrier,  habitant  du  mas  de  la  Giraudie,  au 
diocèse  de  Périgueux,  qui  vint  se  fixer  au  diocèse  de  Sarlat  par 
suite  de  l'arrentement  de  l'hébergement  du  Pech  de  Lestre,  en  la 
paroisse  de  Saint-Pastour,  dans  la  juridiction  de  Lauzun,  qui  lui  fut 
consenti  le  27  janvier  1446  par  Jean  de  Caumont,  Sgr  de  Lauzun. 

Jean  de  Chabrier,  sieur  du  Pech,  était  secrétaire  du  comte  de 
Lauzun  quand  il  fut  anobli  par  lettres  patentes  de  1603  avec  son  beau- 
frère,  François  de  Longucval.  Il  avait  épousé  d'abord  en  1573  Marie 
de  Flottes,  puis  Louise  de  Longueval.  Il  laissa  trois  fils  :  1°  Jacques 
Chabrier,  sieur  de  Flottes,  né  du  premier  lit,  juge  au  comté  de 
Lauzun,  qui  épousa  Marie  de  Marbotin  et  dont  la  descendance  s'étei- 
gnit au  xvuie  siècle;  2°  Gabriel  Chabrier,  également  né  du  premier 
lit,  qui  continua  la  descendance  ;  3°  Mathurin  de  Chabrier,  Sgr  de  la 
Barde,  né  du  second  lit  à  Lauzun  en  1597,  avocat  à  Bordeaux,  qui  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  en  1668  par  jugement  de  l'intendant  Pellot 
et  dont  la  descendance  s'éteignit  avec  Mll°  de  Chabrier  de  la  Barde, 
décédée  à  Bordeaux  en  1798. 

Gabriel  Chabrier,  sieur  des  Champs,  baptisé  à  Lauzun  en  1589, 
capitaine  au  régiment  de  Vaillac,  acheta  en  1632  de  la  famille  de 
Courssou  la  terre  de  Péloubet  pour  le  prix  de  8.300  livres.  Son  fils, 
Guillaume  de  Chabrier,  écuyer,  sieur  de  Péloubet,  marié  en  1667  à 
Marie  Ezemar,  fille  d'un  bourgeois  de  la  Béole,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  5  mai  1668  par  jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bor- 
deaux, sur  le  vu  des  lettres  de  noblesse  accordées  «à  son  aïeul  en 
1603;  il  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 
Michel-François  de  Chabrier,  sieur  de  Péloubet,  né  en  1714,  fils  du 
précédent,  marié  à  Tonneins  en  1743  à  M"°  de  Vendeuil,  mourut  en 
1796  ruiné  par  la  Révolution.  On  trouvera  dans  les  manuscrits  de 
Chérin  les  preuves  de  noblesse  qu'il  avait  faites  en  1785  pour  obtenir 
la  nomination  d'un  de  ses  fils  au  grade  de  sous-lieutenant.  Il  laissait, 
entre  autres  enfants,  trois  fils  :  1°  Nicolas,  né  en  1755,  garde  du  corps, 
chevalier  de  Saint-Louis,  marié  en  1781,  dont  le  fils  n'eut  pas  de  pos- 
,  térité  masculine;  2° Gabriel,  né  en  1759,  marié  en  1789  à  Mlle  de  Co- 
marque,  dont  le  fils,  Armand,  né  en  1789  à  Ségalas,  en  Agenais, 
précepteur  de  Napoléon  III,  conseiller  à  la  Cour  des  comptes,  séna- 
teur en  1864,  mourut  sans  postérité  en  1871;  3°  Alexandre-Joseph, 

1  Cette  notice  a  été  faite  en  partie  à  Taide  de  renseignements  dus  à  l'obligeance 
de  M.  le  comte  de  Saint-Saud. 


192  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

né  en  1762,  qui  épousa  en  Amérique  pendant  l'émigration,  le  5  mai 
1805,  Elisabeth  Alcott  et  dont  la  descendance  subsiste  aux  Etats- 
Unis. 

La  famille  de  Chabrier  a  fourni  un  conseiller  à  la  Cour  des  aides 
de  Bordeaux  en  1673  (Jean  de  Chabrier  de  la  Barde),  des  officiers, 
des  chevaliers  de  Saint-Louis,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Marbotin,  de  Cadot  d'Argeneuil,  d'Esca- 
tlia.  de  Paty,  de  Comarque  1789,  Duchcsne  de  Bellecourt,  de  Bans 
de  Cailhavel  1788,  Clerc  de  Saint-Avil  1781,  le  Berthon  de  Bonne- 
mie,  etc. 

CHABRIÈRES  (de).  Armes  de  la  branche  anoblie  en  1703  :  d'azur  à  deux 
fasces  ondées  d'argent,  au  chef  d'or  chargé  d'un  bouc  naissant  de 
sable.  —  Armes  de  la  branche  protestante,  aujourd'hui  seule  exis- 
tante :  d'azur  àuneruche  d'or  entourée  d'abeilles  de  même.  —  Devise  : 
Rien  sans  peine. 

La  famille  de  Cm  arrières,  originaire  de  Valence,  en  Dauphin  é,  appar- 
tenait dès  le  xvr 'siècle  à  la  haute  bourgeoisie  de  cette  ville.  Elle  s'est 
partagée  à  une  époque  très  reculée  en  deux  branches  dont  on  ne 
connaît  pas  le  point  de  jonction. 

La  seule  de  ces  branches  qui  se  soit  perpétuée  jusqu'à  nos  jours 
appartenait  au  culte  protestant.  On  ne  lui  connaît  pas  de  principe 
d'anoblissement  et  elle  n'a  pas  pris  part  en  17S!)  aux  assemblées  de 
la  noblesse.  Elle  étail  représentée  dans  les  dernières  années  du 
xixp  siècle  par  M.  Paul-Auguste  de  Chabrières,  demeurant  à  Crest 
(Drôme),  marié  en  1853  à  M"e  Arlès-Dufour. 

On  trouvera  une  généalogie  complète  de  l'autre  branche  dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  héraldique  de  juillet  1887 .  Ce  travail  en  fait  remonter 
la  filiation  à  un  Pierre  de  Chabrières  qui  habitait  Valence  vers  le 
milieu  du  xvr  siècle  et  qui  avait  épousé  Anne  Eaure.  Pierre  de  Cha- 
brières, fils  du  précédent,  épousa  à  la  Voulte  le  20  mai  1587  Anne  de 
Sauzéon  et  fit  son  testament  à  Valence  le  5  août  1620.  Son  fils,  Gas- 
pard de  Chabrières,  bourgeois  de  Valence,  fermier  des  péages  de 
Baix,  trésorier  général  du  Dauphiné  de  1626  à  1658,  acquit  une  grosse 
fortune  en  achetant  des  créances  et  des  propriétés  qu'il  revendait.  11 
avait  épousé  le  12  janvier  1619  Lucrèce  d'Arbalestier,  d'une  famille 
noble  encore  existante,  et  en  laissa  deux  fils  :  1°  Charles,  qui  continua 
la  descendance;  2°  Isaac,  né  en  1624,  qui  fut  pourvu  en  1645  de  la 
charge  anoblissante  de  conseiller  au  Parlement  de  Grenoble  et  dont 
le  fils,  François,  mourut  en  1708  sans  laisser  de  postérité  masculine. 
Charles  de  Chabrières  succéda  en  1658  à  son  père  dans  sa  charge  de 
conseiller  trésorier  receveur  général  des  finances  du  Dauphiné,  et, 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  193 

on  raison  de  ces  fonctions,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  lors  de  la 
recherche  de  1666  par  jugement  de  l'intendant  Dugué.  Il  fut  nommé 
lieutenant  des  maréchaux  de  France  à  Crest  par  lettres  patentes  du 
8  novembre  1693,  acheta  au  prix  de  600  livres  une  des  200  lettres  de 
noblesse  créées  par  ledit  de  mai  1 702,  se  lit  accorder  en  juin  1 703  des 
lettres  patentes  de  confirmation  de  noblesse  et  d'anoblissementen  tant 
que  besoin,  dont  on  trouvera  le  texte  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  et  ob- 
tint en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries.  Il  avait  épousé  le 
5  janvier  1676  Isabeau  de  la  Roche  de  Grane  dont  ses  descendants 
joignirentle  nom  à  celui  de  Ghabrières.  Son  fds,  Paul-César  de  Cha- 
brières-Laroche,  né  en  1684,  fut  nommé  en  1726  président  en  la  Cham- 
bre des  comptes  de  Grenoble.  Il  eut  en  1760  pour  successeur  dans  cette 
charge  son  fds,  Charles  de  Chabrières-Laroche,  Sgr  de  Peyrins,  né  en 
1716.  Celui-ci  acheta  en  1776  la  seigeurie  de  Charmes  qui  avait  été 
érigée  en  comté  par  lettres  de  1652  et  fut  dès  lors  connu  sous  le  titre  de 
comte.  Il  laissa  deux  fds  qui  furent  les  derniers  représentants  de  leur 
branche  :  1°  Paul-Eléonor,  conseiller  au  Parlement  de  Grenoble  en 
1788,  décédé  sans  postérité  légitime  en  1801;  2°  Pierre,  dit  le  cheva- 
lier de  Peyrins,  décédé  sans  postérité  légitime  en  1841.  Celui-ci 
laissa  tous  ses  biens  à  Mme  de  Sallmard  qu'il  avait  reconnue  pour  sa 
fille.  Il  avait  été  admis  dans  l'ordre  de  Malte  en  1792. 

François  de  Chabrières  avait  fait  enregistrer  son  blason  à  l'Armo- 
riai général  de  1696  :  d'argent  à  une  fasce  ondée  d'azur;  au  chef  de 
gueules  chargé  d'une  chèvre  naissante  d'or. 

Le  vicomte  de  Chabrières  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  de  l'élection  de  Romans. 

Principales  alliances  :  d'Arbalestier  1619,  1789,  d'Yze  de  Rosans, 
de  Calignon,  de  la  Roche  de  Grane  1676,  de  Bologne  de  Gardon  1719, 
de  Bannes  de  Puygiron,  de  Quinson  1703,  du  Colombier,  le  Boucq, 
Corbeau  de  Vaulserre  1756,  d'Albon,  Jacquemet  de  Saint-Georges 
1775,  de  Sallmard  1781,  etc. 

CHABRIGNAC  (de  Geoffre  de).  Voyez  Geokfre  de  Chabrignac  (de). 

'CHABRILLAN  (de  Moreton  de).  Voyez  :  Moreton  de  Chabrillan  (de). 

CHABROL  de  TOURNOEL,  de  CHAMÉANE,  de  CROUSOL  et  de  VOLVIC 

(de).  Armes  :  écartelé  aux  ieti  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné 
de  trois  molettes  du  même  ;  aux  2  et  3  d'azur  à  un  pal  d'or  chargé 
d'un  lion  de  gueules,  lampassé  et  ongle  du  même,  accosté  de  six 
besants  d'or  posés  en  pal,  3  et  3.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Man- 
teau de  pair  de  France.  —  Devise  :  Spes  mea  Deus. 

1X-  13 


14  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Si  la  famille  de  Chabrol  est  de  noblesse  peu  ancienne,  elle  n'en 
tient  pas  moins  un  rang  considérable  par  ses  grandes  alliances,  par 
les  hommes  éminents  qu'elle  n'a  cessé  de  produire  depuis  le  milieu 
du  xvme  siècle  et  par  les  hautes  dignités  dont  ont  été  revêtus  plu- 
sieurs de  ses  membres.  On  a  dit  qu'elle  était  d'origine  modeste  et 
descendait  de  simples  cultivateurs  de  Rochemont,  en  Auvergne. 
Des  auteurs  contemporains  ont  voulu,  au  contraire,  faire  des  Cha- 
brol actuels  une  branche  longtemps  ruinée,  et  par  suite  tombée 
en  dérogeance,  d'une  famille  du  même  nom  qui  appartenait  au 
moyen  âge  à  la  noblesse  d'Auvergne,  dont  un  représentant,  Ber- 
nard Chabrol,  se  croisa  en  1249  et  dont  un  autre  représentant,  noble 
Jean  Chabrol,  était  en  1369  capitaine  de  la  ville  de  Riom. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  la  famille  de  Chabrol  actuelle  appar- 
tenait sous  Louis  XIV  à  la  bourgeoisie  de  Riom.  Un  de  ses  représen- 
tants, Jacques  Chabrol,  docteur  en  médecine  dans  cette  ville,  fit 
enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  :  d'azur  à  un 
chevron  d'argent  accompagné  de  trois  besants  iïor. 

Jacques  Chabrol,  avocat  en  Parlement,  avait  épousé  en  1712  Anne 
Beneyton,  veuve  de  Claude  Bruyas.  Leur  fils,  Guillaume-Michel 
Chabrol,  né  à  Riom  en  1714,  avocat  du  Roi  au  bailliage  et  siège  pré- 
sidial  de  cette  ville,  fut  un  des  plus  brillants  jurisconsultes  de  son 
temps  et  publia  de  1784  à  1786  un  savant  Commentaire  des  cou- 
tumes d'Auvergne.  En  récompense  de  ses  services,  Chabrol  obtint  en 
1767  des  lettres  patentes  d'anoblissement,  conçues  dans  les  termes 
les  plus  flatteurs,  qu'il  lit  enregistrer  le  28  mars  1770.  11  obtint  aussi 
de  d'IIozier  le  30  janvier  1770  le  règlement  de  ses  armoiries.  Il  fut 
nommé  conseiller  d'État  le  21  mars  1788,  prit  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Riom  et  mourut  en  1792.  Gaspard-Fran- 
çois de  Chabrol,  fils  du  précédent,  né  à  Riom  en  1740,  était  à  l'époque 
de  la  Révolution  lieutenant  général  civil  et  criminel  au  présidial 
de  sa  ville  natale.  Malgré  l'anoblissement  récent  de  sa  famille, 
il  fut  élu  député  suppléant  de  la  noblesse  d'Auvergne  aux  Etats 
généraux  de  1789  et  fut  admis  à  siéger  dans  celte  assemblée  en  rem- 
placement du  comte  de  Langheac,  démissionnaire.  Il  se  signala  par 
la  modération  de  ses  opinions,  fut  incarcéré  à  l'époque  de  la 
Terreur,  se  tint  à  l'écart  jusqu'au  rétablissement  de  Louis  XVIII, 
fut  nommé  en  18 to  président  du  collège  électoral  du  Puy-de-Dôme, 
reçut  le  titre  héréditaire  de  comte  par  lettres  patentes  du  23  février 
1 8 16  et  mourut  à  Riom  le  o  décembre  suivant.  Il  avait  épousé  M"e  Vissa- 
guet  ;  il  en  laissa  quatre  fils,  Guillaume-Michel,  Antoine-Joseph,  Chris- 
tophe Jean  et  Gilbert-Gaspard,  qui  eurent  les  plus  brillantes  destinées 
Ces  quatre  frères  se  distinguèrent  les  uns  des  autres  en  joignant  à 


DICTIONNAIHK     l)  R  S     FAMILLES     FRANÇAISES  195 

lotir  nom,  suivant  L'usage  du  temps,  celui  de  leurs  domaines  de  Tour- 
noel,  deCliaméanc,  de  Crousol  et  de  Volvic. 

L'aîné  d'entre  eux,  Guillaume-Michel,  comte  de  Chabrol-Tournoel, 
maire  de  Riom,  président  du  comité  électoral  du  Puy-de-Dôme,  député 
du  Puy-de-Dôme  sous  la  Restauration,  décédé  à  Riom  en  1823,  avait 
été  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  du  2  avril  1812.  Il  fut  père  de 
Gaspard-Amédée,  comte  de  Chabrol-Tournoel,  décédé  à  Riom  en 
1882,  et  grand-père  de  Guillaume,  comte  de  Chabrol-Tournoel,  député 
du  Puy-de-Dôme  en  1871,  conseiller  général  du  même  département, 
qui  a  eu  plusieurs  enfants  de  son  mariage  en  1871  avec  MUe  de  Rour- 
bon-Russet. 

Antoine-Joseph,  né  à  Riom  en  1770,  fut  connu  sous  le  titre  de  comte 
de  Chabrol-Chaméane.  Il  vint  se  fixer  en  Nivernais,  fut  maire  de  Ne- 
vers,  député  et  conseiller  général  de  la  Nièvre  et  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  chambre  du  roi  Charles  X  ;  il  mourut  en  1859  au  château 
de  Vernay,  en  Nivernais,  laissant  deux  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Fran- 
çois-Ernest, comte  de  Chabrol-Chaméane,  ne  en  1803,  banquier  à 
Paris,  décédé  en  1889,  a  lui-même  laissé  un  fils,  le  comte  Roger  de 
Chabrol,  camérier  de  Sa  Sainteté,  qui  est  demeuré  célibataire. 

Christophe  deChabrol-Crousol,  né  à  Riom  en  1771,  conseiller  géné- 
ral du  Puy-de-Dôme  en  1803,  premier  président  par  intérim  à  la  Cour 
impériale  d'Orléans  de  1804  à  1807,  président  à  la  Cour  impériale 
de  Paris  en  1810,  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  du  11  août  1808, 
puis  comte,  sur  institution  de  majorât,  par  nouvelles  lettres  du 
9  mars  1810,  intendant  général  des  provinces  illyriennes  en  1811, 
préfet  du  Rhône  en  1814,  fut  créé  pair  de  France  héréditaire  par 
ordonnance  du  23  décembre  1823.  M.  de  Chabrol  institua  sa  pairie 
héréditaire  au  titre  de  baron-pair,  sur  institution  de  majorât,  par  lettres 
patentes  du  25  avril  1824,  puis  au  titre  de  comte  confirmé  par  nou- 
velles lettres  du  16  juin  1829.  Il  avait  été  appelé  au  ministère  de  la 
marine  en  1824,  puis  à  celui  des  finances  en  1829  et  avait  reçu  le 
cordon  du  Saint-Esprit  en  1828.  Il  vécut  à  l'écart  après  la  révolution 
de  1830  et  mourut  en  1836  au  château  de  Chabanne,  en  Auvergne, 
avec  la  réputation  d'un  des  hommes  d'Etat  les  plus  éclairés  et  les 
plus  sages  de  son  temps.  Il  avait  eu  deux  lils  dont  aucun  n'a  laissé 
de  postérité  masculine. 

Le  plus  jeune  des  quatre  frères,  Gilbert-Gaspard,  connu  sous  le 
titre  de  comte  de  Chabrol  de  Volvic,  né  à  Riom  en  1773,  élève  de 
l'Ecole  polytechnique,  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  du 
17  mai  1810,  député  de  la  Seine,  puis  du  Puy-de-Dôme,  membre  de 
l'Institut  en  1820,  grand-croix  de  la  Légion  d'honneur,  fut  appelé  en 
1812  â  la  préfecture  de  la  Seine  et  conserva  ces  hautes  fonctions  jus- 


196  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

qu'à  la  révolution  de  1830.  Il  mourut  à  Paris  en  1843  sans  avoir  eu 
d'enfants  de  son  mariage  avec  MUe  Dorothée  Lebrun,  fille  du  duc  de 
Plaisance,  décédée  au  château  de  Volvic  en  1863. 

Principales  alliances  :  Lebrun  de  Plaisance,  de  Saulieu,  de  Fayet, 
Balbo-Bertone  de  Sambuy  1855,  de  Rohan-Chabot  1860,  dcBourbon- 
Bussetl871,de  Pierre  deBernis  1902,  de  Froissard  1870,Brunetd'Evry 
1872,  de  Bérulle  1875,  de  Sesmaisons  1872,  d'Andlau  1878,  le  Coul- 
teux  duMolay  1826,  d'Indy  1850,  de  Revilliasc  1855,  de  Pommereau 
1853,  Bérard  de  Chazelles  1903,  etc. 

CHABRON  de  SOLILHAC  et  de  ROHAC  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  che- 
vron d'or  surmonté  de  trois  pattes  de  griffon  de  même  (aliàs  accom- 
pagné de  trois  pattes  de  griffon,  2  et  1).  —  Couronne  :  de  Comte. 
—  Supports  :  deux  lions.  —  Devise  :  Mori  pro  Rege  et  patrie 
nihil  est. 

La  famille  de  Chabron  appartient  à  la  noblesse  du  Velay.  Des 
auteurs  contemporains  ont  cherché  à  la  rattacher  à  celle  deMathicu- 
Klzéar  Chabron,  comte  de  Limandre,  qui  fut  ambassadeur  à  Turin 
sous  Louis  XIV.  On  trouve  d'autre  part  qu'Hiérosme  Chabron, 
demeurant  à  Mont-Fcrrand,  se  désista  de  ses  prétentions  nobiliaires 
lors  de  la  grande  recherche  commencée  en  1666  et  fut  en  consé- 
quence condamné  le  20  novembre  de  cette  même  année  par  juge- 
ment de  M.  de  Fortia,  intendant  d'Auvergne,  à  payer  comme  usur- 
pateur une  amende  de  mille  livres. 

La  famille  actuelle  de  Chabron  est  originaire  du  bourg  de  Sainl- 
Paulien,  en  Velay,  où  elle  était  honorablement  connue  dès  le 
xvip  siècle.  Borel  d'IIaulerivc  lui  a  consacré  une  courte  notice  dans 
Y  Annuaire  de  la  noblesse  de  1875.  Des  tableaux  généalogiques  con- 
servés dans  les  manuscrits  de  Chérin  et  dans  le  Nouveau  d'Hozieren 
font  remonter  la  filiation  à  Jacques  Chabron,  juge  de  Saint-Paulicn, 
dont  le  fils,  monsieur  maître  Georges  Chabron,  né  en  1670,  avocat 
en  Parlement,  juge  de  Saint-Paulien,  épousa  Marguerite  Chabanon 
par  contrat  du  31  août  1697.  Georges  Chabron  fut  dans  la  suite  sei- 
gneur de  Chabron,  de  Chassagnoles,  de  Soleilhac,  etc.,  et  commis- 
saire subdélégué  des  commissaires  départis  par  le  Roi  en  Velay  et  en 
Auvergne,  rendit  de  grands  services  en  ravitaillant  l'armée  du  Dau- 
phiné  pendant  l'année  1709  et  en  organisant  les  secours  lors  de  la 
peste  qui  en  1721  dévasta  le  Velay  et  le  Gévaudan  et  fut  anobli  par 
lettres  patentes  de  novembre  1748.  Il  mourut  l'année  suivante,  lais- 
sant quatre  fds  qui  firent  enregistrer  le  2  septembre  1749  les  lettres 
de  noblesse  obtenues  par  leur  père.  Deux  de  ces  fds,  Georges  de 
Chabron,  Sgr  de  la  Tour  de  Solilhac,  demeurant  au  Puy,  et  Jacques- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  197 

Dominique  de  Chabron,  furent  les  auteurs  de  deux  branches  qui  se 
sont  distinguées  par  les  surnoms  terriens  de  Solilhac  et  de  Rohac. 

La  branche  aînée  a  fourni  un  général  de  l'armée  catholique  et 
royale  de  Bretagne  en  1796.  On  trouvera  dans  les  manuscrits  de 
Chérin  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  représentants,  Marcellin 
de  Chabron  de  Solilhac,  né  à  Saint-Paulien  en  1769,  fit  en  1785  pour 
obtenir  le  grade  de  sous-lieutenant.  Marcellin  de  Chabron  fut  député 
de  la  Haute-Loire  sous  la  Restauration  et  mourut  en  1829.  11  était  le 
grand-père  de  Jean-Georges  de  Chabron,  né  en  1837. 

L'auteur  de  la  branche  cadette,  Jacques-Dominique  de  Chabron,  fut 
garde  du  corps  du  roi  Louis  XV.  Il  épousa  le  18  mai  1743  Elisabeth 
Peyret  de  Rohac,  demeurant  au  Puy,  veuve  de  noble  Georges  Gail- 
hard  et  fille  d'un  avocat  en  Parlement.  Il  fut  père  de  messire  Ber- 
trand de  Chabron  de  Rohac  qui  épousa  le  10  février  1775  Marguerite 
de  Chappuis  de  Maubou,  demeurant  à  Montbrison.en  Forez.  On  trou- 
vera dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  le  fils  de 
celui-ci,  Jean-Pierre-Claude  de  Chabron,  né  au  Puy  le  4  mai  1777,  fit 
en  1785  pour  être  admis  à  l'École  militaire.  Cette  branche  était 
représentée  de  nos  jours  par  Bertrand  de  Chabron,  né  en  1806  à  Re- 
tournac,  en  Velay,  général  de  division  en  1870,  député  delà  Haute- 
Loire  à  l'Assemblée  nationale  de  1871,  sénateur  inamovible,  com- 
mandeur de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en  1889. 

Messieurs  de  Chabron  de  Solilhac  et  de  Chabron  de  la  Terrasse 
prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  au  Puy. 

Principales  alliances  :  de  Chappuis  de  Maubou  1775,  Peyret  de 
Rohac  1743,  de  Charbonnel  vers  1800,  Bouchetal  1830,  Arnauld,  Bou- 
chareinc  de  Chaumeils-Lacoste,  etc. 

CHACATON  (de).  Armes  :  d'argent  à  trois  branches  de  laurier  de 
sinople,  posées  en  pal,  et  une  étoile  de  gueules  en  chef. 

Famille  de  haute  bourgeoisie,  originaire  de  l'ancienne  chàtellenie 
de  Murât,  en  Bourbonnais. 

Daniel  Chacaton,  conseiller  du  Roi,  lieutenant  général  en  la  chà- 
tellenie de  Murât,  fit  enregistrer  son  blason  à  1  Armoriai  général  de 
1696. 

On  voit  dans  les  Noms  féodaux  de  dom  Bétencourt  que  Gilbert 
Chacaton,  sieur  de  Verlobier,  avocat  en  Parlement,  possédait  en  1733 
la  terre  et  seigneurie  de  Mazeau,  en  la  paroisse  de  Saint-Pricst,  près 
de  Murât. 

On  ne  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  à  la  famille  Cha- 
caton et  on  ne  voit  pas  qu'elle  ait  pris  pari  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  de  sa  région. 


198  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Jean-Henri  de  Chacaton,  né  en  1813  à  Chézy  (Allier),  a  été  un 
peintre  distingué. 

Principales  alliances  :  de  Fradel  1644,  Perrot  de  Chézelles  1686, 
Aumaistre,  de  Revanger  1860,  Aubert,  etc. 

CHACENAY  (Bertherand  dej.  Voyez  :  Bertherand  de  Chacenay. 

CHADENÈDE  (Sabatier  de  la).  Voyez  :  Sabatier  de  la  Chadenède. 

CHADENET  et  CHADENET  SENOCQ.  Armes  du  baron  Cbadenet  (d'après 
Je  règlement  d'armoiries  du  2  janvier  1869;  :  d'or  à  une  fasce  d'azur 
chargée  d'un  sabre  de  cavalerie  d'argent  posé  aussi  en  fasce,  la 
pointe  à  dextre,  et  accompagnée  en  chef  de  trois  molettes  d'éperon 
de  sable  et  en  pointe  d'un  cheval  galopant  du  même;  au  franc-quar- 
tier de  gueules  à  l'épée  haute  en  pal  d'argent,  qui  est  des  barons 
militaires.  (Ces  armes  sont  celles  qui  avaient  été  concédées  en  1809 
au  général  baron  Henry  j. 

La  famille  Chadenet  appartient  à  la  haute  bourgeoisie  du  départe- 
tement  de  la  Meuse. 

Un  de  ses  représentants,  Jean-Félix  Chadenet,  né  à  Verdun  en 
1798,  préfet  sous  le  second  Empire,  député  et  conseiller  général  de 
la  Meuse,  décédé  en  1874,  épousa  en  1827  Marie-Françoise  Habert- 
Henry,  nièce  et  iille  adoptive  du  général  baron  Henry.  11  en  eut 
deux  fds.  Le  plus  jeune  de  ceux-ci,  Félix-Charles  Chadenet,  officier 
d'artillerie,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  a  épousé  M"e  Pagny, 
dont  il  a  eu  postérité.  L'aîné,  Henri  Chadenet,  né  à  Verdun  en  1828, 
maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État,  conseiller  général  de  la 
Meuse,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en  1908  sans  avoir 
été  marié,  fut  autorisé  à  relever  le  titre  de  baron  du  général  Henry, 
d'abord  par  décret  impérial  du  12  septembre  1868,  puis  par  lettres 
patentes  du  2  janvier  1869  portant  règlement  d'armoiries. 

Un  autre  représentant  de  la  même  famille,  Louis  Chadenet,  né  à  Ver- 
dun en  1843,  contrôleur  des  contributions  directes,  demanda  en  jan- 
vier 1870  1  autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  :  de  Senocq,  qui 
appartenait  à  la  famille  de  sa  mère.  Un  décret  du  26  août  de  la  même 
année  l'autorisa  à  s'appeler  Chadenet-Senùcq  (sic,  sans  particule). 

Plusieurs  familles  Henry  (voyez  ce  nom)  reçurent  des  titres  de 
noblesse  soit  sous  le  premier  Empire,  soit  sous  la  Restauration. 
Celle  de  ces  familles  qui  s'est  fondue  dans  la  famille  Chadenet  était 
comme  elle  originaire  du  département  de  la  Meuse.  Jean-Pierre- 
Léon  Henry,  né  en  1757  à  Saint-Laurent,  engagé  comme  soldat  en 
1778,  général  de  brigade  en  1812,  commandeur  de  la  Légion  d'hon- 
neur, déeédé  sans  alliance  à  Verdun  en  183o,  avait  été  créé  baron 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  199 

de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  3  mai  1809.  On  a  vu  plus  haut 
qu'il  adopta  sa  nièce,  Marie-Françoise  Ilabert,  mariée  en  18^27  à 
M.  Chadenet. 

GHADOIS  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  en  chef 
de  trois  étoiles  posées  1  et  2  et  en  pointe  d'une  aiglette  de  même. 

La  famille  de  Ghadois  est  originaire  de  l'Agenais.  On  en  trouvera 
une  généalogie  détaillée  dans  les  manuscrits  de  Chérin.  On  trouvera 
aussi  sur  elle  une  assez  longue  notice  dans  le  Bulletin  héraldique  de 
France  de  novembre  1892. 

Etienne  de  Chadois,  écuyer,  du  lieu  de  Saint-Berthomieu,  auquel 
seulement  remonte  la  filiation,  épousa  demoiselle  Claire  de  Lamou- 
roux  par  contrat  du  12  juillet  1615;  il  ligure  dans  tous  les  actes  le 
concernant  avec  les  qualifications  de  la  noblesse.  Son  fils,  noble 
Arnaud  de  Chadois,  écuyer,  Sgr  des  Toutus,  marié  par  contrat  du 
20  juin  1661  à  Françoise  de  Lespinasse,  fut,  lors  de  la  grande 
recherche  des  taux  nobles,  condamné  par  défaut  à  500  livres 
d'amende  comme  usurpateur  de  noblesse  par  jugement  du  4  no- 
vembre 1666  de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux.  On  ne  voit  pas 
qu'Arnaud  de  Chadois  ait  interjeté  appel  de  cette  condamnation,  ni 
qu'il  ait  cherché  à  régulariser  sa  situation  nobiliaire.  Son  fils,  Pierre 
Chadois,  écuyer,  capitaine  au  régiment  de  Normandie,  marié  à 
Hélène  du  Bois  par  contrat  passé  au  Port-Louis  le  3  mai  1692,  et  son 
petit-fils,  Gaston-Hilaire  de  Chadois,  marié  le  24  avril  1736  à  Marie 
de  l'Eglise,  n'en  continuèrent  pas  moins  de  porter  les  qualifications 
nobiliaires.  Ce  dernier,  ayant  été  inquiété  dans  sa  noblesse  par  les 
syndics  de  Saint-Barthélémy  qui  voulaient  le  soumettre  à  la  taille, 
obtint  même  le  4  août  1740  de  la  Cour  des  aides  de  Bordeaux  un  arrêt 
qui  déboutait  ceux-ci  de  leurs  prétentions  et  qui  le  maintenait  dans 
sa  noblesse.  Malgré  cet  arrêt,  la  famille  de  Chadois  continua  à  être 
inquiétée  dans  l'exercice  de  ses  privilèges  nobiliaires.  Pierre  de 
Chadois,  écuyer,  Sgr  de  Lezaigue,  ancien  capitaine  au  régiment  de 
Médoc,  chevalier  de  Saint-Louis,  fils  de  Gaston-Hilaire,  dut  le  27  sep- 
tembre 1788  s'adresser  au  Conseil  d'État  et  lui  demander  de  recon- 
naître définitivement  sa  noblesse  et  de  faire  exécuter  l'arrêt  rendu 
en  1740  par  la  Cour  des  aides  de  Bordeaux.  Mais  le  généalogiste  des 
Ordres  du  Roi,  chargé  d'examiner  sa  requête,  émit  un  avis  très  défa- 
vorable !  et  on  ne  voit  pas  que  la  famille  de  Chadois  ait  été  admise 

1  Le  rapport  du  généalogiste  des  Ordres  du  Roi  conservé  dans  les  manuscrits  de 
«  Chérin.  est  conçu  en  ces  termes  :  «  Les  titres  produits  par  les  sieurs  de  Ghadois 
«  établissent  une  possession  de  noblesse  remontée  a  l'an  1615  ;  mais  celte  posses- 
»  sion  n'a  pas  été  sans  trouble Arnaud  Ghadois,   sieur  de  Toutus,  que  M.  de 


200  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

à  prendre  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  sa  région. 
Pierre  de  Chadois,  mentionné  plus  haut,  épousa  en  1773  Catherine 
de  Chariot  ;  il  en  eut  deux  fils,  Pierre  et  Guillaume,  nés  à  Saint-Bar- 
thélémy en  1776  et  1777 . 

Paul  de  Chadois,  né  en  1830  à  Saint-Barthélémy,  colonel  de  mo- 
biles en  1870,  marié  en  1867  à  Mlle  Léonie  de  Ségur,  décédé  en  1900, 
a  été  de  nos  jours,  député,  puis  sénateur  républicain  de  la  Dordogne. 

La  famille  de  Chadois  a  fourni  un  grand  nombre  d'officiers  de 
mérite  dont  plusieurs  chevaliers  de  Saint-Louis. 

Elle  compte  encore  des  représentants. 

Principales  alliances  :  de  Digeon,  de  Ségur,  Grenier  de  Cardenal 
1892,  Davach  de  Thèze,  etc. 

CHAFFAULT  (du)  et  BILLEBAULT  du   CHAFFAULT.   Voyez:   Bille- 

BAUXT  DU  CHAFFAULT. 

CHAFFAUT  (Amaudric  du).  Voyez:  Amaudric  du  Chaffaut. 

CHAFFIN  (Lorin-  Sartre  de).  Voyez:  Lorln-Sartre  de  Chaffin. 

CHAFFOY-MUNANS  (de).  Armes  :  losange  d'or  et  d'azur,  à  une  fasce 
d'argent  brochant  sur  le  tout.  — .  Couronne  :  de  Marquis.  —  Adage  : 
Rebelle  de  Chaffoy. 

La  famille  de  Chaffoy,  originaire  de  Franche-Comté,  appartient  à 
l'ancienne  noblesse  chevaleresque  de  cette  province.  La  Chesnaye 
des  Bois  en  a  donné  une  généalogie  et  on  trouvera  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  membres  fit  en  1774 
pour  être  admis  parmi  les  pages  du  comte  de  Provence. 

La  maison  de  Chaffoy  a  eu  pour  berceau  le  village  de  son  nom 
situé  dans  les  environs  de  Pontarlier.  Ses  premiers  auteurs  connus, 
Pierre  et  Benaud  de  Chaffoy,  figurent  avec  la  qualification  de  cheva- 

«  Chadois  réclame  pour  son  bisaieul.  fut  déclaré  usurpateur  de  noblesse  par  juge- 
«  ment  de  M.  Pellot  du  4  novembre  1666.  Depuis.  Gaston-Hilaire  de  Chadois,  son 
a  petit-fils,  fut  inquiété  dans  sa  noblesse  par  les  habitants  de  Saint-Barthélémy  qui 
«  même  s'inscrivirent  en  faux  contre  un  acte  de  la  production  de  l'année  1593.  Il 
«  est  vrai  que,  par  un  arrêt  rendu  contradictoirement  à  la  Cour  des  aides  de  Guienne 
«  le  4  août  1740,  ceux-ci  furent  déboutés  et  Gaston  maintenu.  Mais  il  est  à  observer 
«  que  cet  acte  de  l'année  1593  était  le  plus  ancien  des  titres  qui  furent  alors  pro- 
<;  duits.  Après  le  jugement  de  condamnation  qu'avait  éprouvé  la  famille  de  Cha- 
«  dois,  il  est  certain  qu'elle  ne  pouvait  rentrer  dans  l'ordre  de  la  noblesse  qu'en 
«  appelant  au  Conseil  et  en  se  faisant  relever  de  l'ordonnance  qui  l'avait  déclarée 
a  roturière.  Ainsi  l'arrêt  de  la  Cour  des  aides  de  1740,  quelque  respectable  qu'il 
«  puisse  être,  n'est  point  irréfragable.  Dans  ces  considérations  nous  estimons  que 
<  le  sieur  de  Chadois  ne  peut  être  susceptible  de  la  grâce  qu'il  demande  que 
«  lorsqu'il  aura  remonté  rigoureusement  sa  preuve  par  titres  en  bonne  forme  jus- 
te qu'à  l'année  1560.  Aujourd'hui  nous  ne  voyons  pas  qu'il  y  ait  lieu,  sans  blesser 
«  les  maximes  du  Conseil,  de  lui  accorder  les  conclusions  de  sa  requête.  » 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  201 

lier  dans  une  transaction  qu'ils  signèrent  en  qualité  de  témoins  en 
1178.  La  filiation  suivie  remonte  à  Guy  de  Chaffoy,  chevalier,  qui 
vivait  en  1250.  Ce  gentilhomme  laissa  d'une  alliance  inconnue  deux 
fils,  Henri,  écuyer,  marié  à  Estenelte  Borgeois,  qui  fit  son  testa- 
ment le  lundi  après  la  huitaine  de  la  fête  de  l'Annonciation  de 
la  Vierge  de  1329,  qui  demanda  dans  cet  acte  à  être  inhumé  dans  le 
cloître  du  prieuré  d'Arbois  et  qui  continua  la  descendance,  et  Jean 
qui  est  mentionné  dans  des  actes  de  1289  et  de  1312.  Jean  de  Chaffoy, 
écuyer,  fils  d'Henri,  fit  son  testament  le  16  juin  1376  en  faveur  de  sa 
femme,,  Alix  de  Lambelot.  Il  fut  père  de  Richard  de  Chaffoy,  chevalier, 
qui  rendit  hommage  le  20  octobre  1422  à  Philippe,  duc  de  Bour- 
gogne, de  sa  terre  de  Montenay  et  des  autres  biens  qu'il  possédait 
au  comté  de  Bourgogne  et  dont  la  veuve,  Catherine  de  Pasquoy, 
alors  remariée  à  Amédée  de  Quingey,  damoiseau,  fit  son  testament 
en  avril  1438.  Richard  de  Chaffoy,  écuyer,  fils  de  celui-ci,  figure 
dans  plusieurs  actes  avec  la  qualification  de  citoyen  de  Besançon.  Il 
fut  père  de  Pierre  de  Chaffoy,  cogouverneur  de  Besançon,  qui  fut 
député  en  1518  par  le  Conseil  et  par  le  corps  des  notables  de  cette 
ville  pour  signer  un  traité  d'alliance  avec  les  cantons  suisses  de 
Berne,  de  Fribourg  et  de  Soleure,  et  grand-père  de  Pancrace  de 
Chaffoy,  Sgr  d'Anjeu  et  de  Mélincourt,  qui  fut  panetier  et  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  de  l'empereur  Charles-Quint  et  qui 
fit  son  testament  à  Besançon  le  16  mai  1542,  Ce  fut  le  petit-fils  de 
celui-ci,  Melchior  de  Chaffoy,  capitaine  dans  l'armée  des  Pays-Bas 
au  service  du  roi  d'Espagne,  marié  en  1601  à  Claudine  de  Grachaux,  qui 
acquit  la  terre  et  seigneurie  de  Munans,  mouvante  du  château  de 
Montmartin,  dont  il  rendit  hommage  le  6  mars  1605.  Jean-Claude  de 
Chaffoy,  écuyer,  Sgr  de  Munans,  Anjeu,  etc.,  fils  du  précédent,  marié 
en  1640  à  Anne  de  Montrevel,  fille  d'un  gouverneur  de  Besançon, 
fit  en  1652  la  preuve  de  trente-deux  quartiers  de  noblesse  pater- 
nels et  maternels  pour  être  admis  dans  la  confrérie  de  Saint-Georges. 
Son  petit-fils,  Hardouin  de  Chaffoy,  écuyer,  Sgr  de  Munans,  épousa 
Françoise  de  la  Forest  de  Divonne  par  contrat  passé  à  Dôle  le 
15  avril  1720;  il  mourut  en  1756  laissant  deux  fils  :  1°  Charles-Fran- 
çois de  Chaffoy,  chevalier,  marié  à  Besançon  en  1756  à  Jeanne  de 
Pratde  Peuzeux,  qui  obtint  en  juillet  1774  l'érection  en  baronnie,  sous 
le  nom  de  Munans,  de  ses  terres  réunies  de  Chaffoy,  de  Munans  et  de 
Sorans  et  qui  obtint  en  1774  l'admission  de  son  fils  aîné,  Louis-Antide, 
parmi  les  pages  de  Monsieur,  comte  de  Provence;  2°  Antide-Hippo- 
lyte  de  Chaffoy,  marié  à  Laon  en  1766  à  Mlle  Leclerc,  qui  obtint  en 
1780  l'admission  de  son  fils  aîné,  Charles-Antide,  parmi  les  pages  de 
la  Petite  Écurie. 


202  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Nicolas-Louis  de  Chaffoy,  noble,  etN...  de  Chafïoy,  Sgr  de  Cour- 
celle,  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696 
(registres  de  Pontarlier  et  de  Yesoul). 

La  famille  de  Chaffoy  s'est  éteinte  en  France  dans  la  seconde 
moitié  du  xixe  siècle  ;  mais  elle  compte  encore  des  représentants  dans 
les  Pays-Bas  où  un  de  ses  membres  était  allé  se  fixer  à  l'époque  de 
la  Révolution. 

Elle  a  fourni  un  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  de  Charles- 
Quint,  des  gouverneurs  de  Besançon,  des  pages  du  roi  Louis  XVI, 
de  la  reine  Marie-Antoinette  et  du  comte  de  Provence,  des  officiers 
supérieurs,  des  chanoinesses  comtesses  de  Neuville,  etc. 

Principales  alliances:  Borgeois  (de  la  Tour  Saint-Quentin ),  de 
Scey,  de  Poly,  de  la  Forest  de  Divonne  1720,  de  Pra  de  Pezeux  1756, 
de  Montrevel  1040,  etc. 

CHAGOT. 

Famille  de  haute  bourgeoisie. 

Jean-François  Chagot  fut  de  181*1  à  IX|8  maire  du  Creuzot.  Son  fils 
aîné,  Henri-François  Chagot,  né  en  1789,  maire  du  Creuzot  de  1821  à 
1830,  conseiller  général  de  Saône-et-Loire  de  1881  à  1833,  fut 
directeur  de  la  verrerie  et  de  la  cristallerie  du  Creuzot.  Un  des 
puînés,  Louis-Jules  Chagot,  né  en  1801,  marié  à  M"c  Lejéas,  dont  il 
n'eut  pas  d'enfants,  décédé  en  1877,  fut  conseiller  général  de  Saône- 
et-Loire  de  1852  à  1871,  député  du  même  département  de  1867  à  1870 
et  officier  de  la  Légion  d'honneur.  Léonce  Chagot,  neveu  du  précé- 
dent, né  en  1822,  marié  en  1856  à  M"e  Ligicr  de  la  Prade,  a  été  con- 
seiller général  de  Saône-et-Loire,  directeur  des  mines  de  Montceau- 
les-Mines  et  maire  de  cette  ville. 

CHAGRIN  de  SAINT-HILAIRE  et  de  BRULLEMAIL.  Armes  (d'après  le 
règlement  de  1700;  :  d'or  à  une  tourterelle  d'azur.  —  Alias  (d'après 
l'Armoriai  de  1696;  :  d'or  à  trois  tourterelles  de  gueules,  1el\. 

La  famille  Chagrin  de  Saixt-Hilaire  appartient  à  la  noblesse  de 
l'ancienne  généralité  d'Alençon,  en  Normandie.  On  en  trouvera  une 
généalogie  complète  dans  le  Bulletin  de  la  Société  historique  de 
l'Orne,  année  1896. 

Son  auteur,  Alexandre  Chagrin,  sieur  des  Nos,  était  conseiller  du 
Roi  et  ancien  contrôleur  général  du  taillon  au  bureau  des  finances 
de  la  généralité  d'Alençon  quand  il  obtint  en  novembre  1657  des 
lettres  patentes  de  confirmation  de  noblesse  et  d'anoblissement  en 
tant  que  besoin  dont  on  trouvera  le  texte  dans  le  Nouveau  d'Hozier. 
11  ne  jouit  pas  longtemps  de  la  faveur  qui  lui  avait  été  accordée,  car 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  203 

en  août  1664  un  édit  du  roi  Louis  XIV  révoqua  tous  les  anoblisse- 
ments Concédés  depuis  1611.  Il  laissa  trois  fils  :  1°  Jacques  Chagrin, 
sieur  des  Nos,  capitaine  d'artillerie,  qui  continua  la  descendance; 
2°  autre  Jacques  Chagrin,  prêtre  ;  3°  Robert  Chagrin,  lieutenant  au 
régiment  d'Alençon,  mort  au  service  a  Tournay  en  1693.  Jacques 
Chagrin,  écuyer,  sieur  des  Nos,  capitaine  au  régiment  des  fusiliers,  fit 
enregistrer  sur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  d'Alen- 
çon).  Il  fut  définitivement  anobli  en  mars  1700  par  nouvelles  lettres 
patentes  dont  on  trouvera  également  le  texte  dans  le  Nouveau  a"Ho- 
zier.  Il  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries.  Il  avait 
épousé  à  Brullemail  en  1701  Charlotte  de  Fontaines,  héritière  de  la 
seigneurie  de  la  Poudrière.  Leur  fils,  Jacques-Guillaume  Chagrin,  Sgr 
de  la  Poudrière,  des  Nos  et  de  la  Bouverie,  Sgr  et  patron  de  Saint- 
Hilaire-sur-Rille,  né  en  1704,  acquit  en  1735  le  domaine  de  Brulle- 
mail, huitième  de  fief  de  haubert.  II  laissa  deux  fils,  Jacques-Richard, 
Sgr  et  patron  de  Saint-Hilaire,  né  à  Brullemail  en  1739,  marié  à 
M"e  de  Guéroult,  et  Charles-Guillaume,  Sgr  de  Brullemail,  chevalier 
de  Saint-Louis,  marié  à  MIle  de  Labbey  du  Mesnil,  qui  furent  les 
auteurs  de  deux  branches. 

La  branche  des  Chagrin  de  Saint-Hilaire  subsiste.  Elle  a  conservé 
jusqu'à  nos  jours  le  château  de  Saint-Hilaire,  près  de  Laigle,  dans  le 
département  de  l'Orne.  Elle  a  produit  au  xixe  siècle  un  général  de 
division  commandant  le  XVIe  corps  d'armée  (Louis-Albert  Chagrin 
de  Saint-Hilaire,  grand  officier  de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en 
1908  à  l'âge  de  86  ans).  Elle  n'est  pas  titrée. 

La  branche  cadette,  dite  de  Brullemail,  est  aujourd'hui  éteinte. 
Son  chef,  Jacques  Chagrin  de  Brullemail,  né  en  1783,  fut  sous  la 
Restauration  maire  de  Séez  et  député  de  l'Orne.  Alfred-Alexandre  de 
Brullemail,  né  en  1819,  fils  de  celui-ci,  est  décédé  en  1881 ,  ne  laissant 
que  deux  filles,  la  comtesse  de  Monspey  et  Mme  de  Beauregard. 

Jacques-Richard  Chagrin  avait  pris  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  tenues  à  Alençon. 

Principales  alliances  :  de  Guerpel  1677,  de  Cacqueray,  de  Monspey 
vers  1870,  des  Moutis  1681,  de  Maurey  1698,  de  Fontaines,  de  Lher- 
mite  1733,  de  Guéroult,  de  Labbey,  de  Morel  d'Achè  1810,  de  Kaer- 
bout,  du  Temple  de  Rougemont,  Savary  de  Beauregard  1879,  etc. 

On  ignore  si  la  famille  dont  il  vient  d'être  parlé  a  quelque  rapport 
avec  celle  d'un  Pierre  Chagrin,  demeurant  à  Moutiers,  en  l'élection 
de  Mortagne,  qui,  lors  de  la  grande  recherche  de  1666,  fut  condamné 
comme  usurpateur  de  noblesse  par  jugement  de  M.  de  Marie,  inten- 
dant d'AIençon. 


204  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CHAIGNEAU.  Armes  (d'après  l'Armoriai  général  de  1696)  :  d'or  à  un 
chêne  de  sinople. 

La  famille  Chaigneau,  dont  les  branches  françaises  sont  aujour- 
d'hui éteintes,  a  occupé  un  rang  distingué  dans  la  bourgeoisie 
du  Poitou.  Beauchet-Filleau  en  a  donné  une  généalogie  dans 
son  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du  Poitou. 
Jonas  Chaigneau,  célèbre  ministre  protestant,  lit  construire  en  1598 
le  temple  protestant  de  Saint-Maixent.  Son  lils,  Pierre  Chaigneau, 
sieur  desFrancs,  docteur  en  médecine,  marié  en  1633  à  Suzanne  Rivet, 
en  eut  deux  fils,  Jonas  et  Louis,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  bran- 
ches. 

Jonas  Chaigneau,  sieur  des  Francs,  fut  père  de  Pierre  Chaigneau, 
sieur  des  Francs,  qui,  étant  encore  mineur,  eut  ses  armes  inscrites 
d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Niort)  :  de  gueules  à 
trois  coquilles  dor,  2  et  1.  Cette  branche  paraît  s'être  éteinte  avec 
Pierre-Antoine  Chaigneau  des  Francs  qui  épousa  en  1810  Marie-Anne 
Nicolas. 

Louis  Chaigneau,  sieur  de  la  Guyonnièrc,  auteur  de  la  seconde 
branche,  fut  docteur  en  médecine.  11  épousa  Julie  Patreau  qui,  étant 
veuve,  lit  enregistrer  le  blason  de  son  mari  à  1  Armoriai  général  de 
1696.  Sa  descendance  se  partagea  en  deux  rameaux  dont  l'un  sub- 
siste avec  distinction  en  Irlande.  Le  rameau  français  s'est  éteint  avec 
Pierre-Antoine  Chaigneau,  né  en  1795,  décédé  en  1879,  qui  a  légué 
plus  d'un  million  aux  œuvres  charitables  de  la  ville  de  Saint-Maixent. 

11  a  existé  en  Poitou  plusieurs  autres  familles  notables  du  nom  de 
Chaigneau.  A  l'une  de  ces  familles  appartenait  Jean-Louis  Chaigneau, 
né  à  Vouvent  en  1767,  qui  fut  député  de  la  Vendée  au  Conseil  des 
Cinq-Cents.  Emile  Chaigneau,  lils  du  précédent,  né  à  Vouvent  en 
1795,  décédé  à  Nantes  en  1882,  fut  député  de  la  Vendée  sous  la 
monarchie  de  Juillet.  Il  était  le  père  de  Mmc  Charles  Dupuy,  femme 
du  seerétaire  de  M.  le  comte  de  Paris. 

CHAIGNON  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  lion  dor,  armé  et  lampassé  de 
sable,  empoignant  de  sa  patte  droite  une  épée  d'argent  à  la  garde 
d'or.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  :  à  droite  un  lion  dor, 
armé  et  lampassé  de  gueules,  à  gauche  un  lévrier  d'argent,  accolé 
de  gueules  et  bordé  dor.  —  Devise  :  Fortiter  et  suaviter. 

Saint-Allais  a  donné  dans  son  Nobiliaire  Universel  une  généalogie 
complète  de  la  famille  de  Chaiunox.  On  trouvera  aussi  sur  cette 
famille  d'intéressants  renseignements  dans  le  .Nouveau  dHozier  et 
surtout  dans  les  Carrés  dHozier. 

La  famille  de  Chaignon  est  originaire  du  Périgord.  Les  jugements 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  205 

de  maintenue  de  noblesse  rendus  en  sa  faveur  au  xvne  siècle  en  font 
remonter  la  filiation  à  noble  homme  Albert  Chaignon,  écuyer,  sieur 
du  Puybarbaci,  qui  aurait  épousé  Françoise  Dessalire  par  contrat 
passé  à  ïliivier  le  15  mars  1522  dans  lequel  il  est  ainsi  désigné.  Ce 
môme  Albert  de  Chaignon,  écuyer,  sieur  du  Puybarbaci,  aurait  fait 
le  30  janvier  1560  un  testament  dans  lequel  il  mentionne  sa  femme, 
Françoise  des  Salis,  son  fds,  Hélie,  alors  décédé,  et  les  enfants  de 
celui-ci.  On  trouve  ensuite  que  noble  Jean  Chaignon  des  Lans, 
écuyer,  sieur  de  la  Chabroulie,  fds  de  feu  noble  Hélie,  écuyer,  sieur 
de  la  Chapelle,  et  de  demoiselle  Françoise  de  las  Brossas,  épousa 
Péronne  de  laMartonie  par  contrat  du  3  août  1578.  Mais  on  peut  encore 
voir  dans  les  Carrés  d'Hozier  que  ces  actes  de  1522,  1560  et  1578  sont 
faux.  Dans  la  réalité,  maître  Jean  Chaignon,  praticien,  natif  et  habi- 
tant du  bourg  de  Courgnhac,  petit-fds  de  maître  Albert  Chaignon  et 
de  Françoise  de  Salles,  sa  veuve,  épousa  par  contrat  du  15  no- 
vembre 1585,  dans  lequel  il  est  ainsi  désigné,  Perronne  de  la  Mar- 
tonie,  fdle  naturelle  de  messire  Geoffroy,  vivant  Sgr  de  la  Martonie. 
Ce  Jean  Chaignon  s'agrégea  définitivement  à  la  noblesse  ;  il  est  qua- 
lifié écuyer,  sieur  de  la  Chabroulie,  dans  le  testament  qu'il  fit  le 
15  octobre  1633  devant  maître  Pierre  du  Cheyron,  notaire  royal. 

Ses  deux  petits-fils,  Jacques  et  Gaston  de  Chaignon,  furent  main- 
tenus dans  leur  noblesse,  sur  preuves  remontant  à  1522,  d'abord  le 

5  janvier  1667  par  jugement  de  M.  de  Montozon,  commissaire  sub- 
délégué   en   Périgord   de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux,   puis   le 

6  décembre  de  la  môme  année  par  jugement  de  Pellot  lui-même.  Ces 
deux  jugements  sont  rapportés  tout  au  long  dans  le  Nouveau  d'flo- 
zier.  Le  second  de  ces  deux  frères,  Gaston,  fut  encore  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  25  janvier  1668  par  jugement  de  M.  d'Aguesseau, 
intendant  de  Limoges,  qui  est  également  rapporté  tout  au  long  dans 
le  Nouveau  d'Hozier. 

Jacques  de  Chaignon,  l'aîné  des  deux  frères  maintenus  en  1667,  avait 
épousé  en  1661  Marguerite  Mallet.  11  en  eut  plusieurs  fils.  L'un  de 
ceux-ci,  Marc-François  de  Chaignon,  chevalier,  Sgr  de  la  Chapelle, 
né  en  1669,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Montrevel,  décédé 
en  1741,  épousa  en  Brabant  le  17  février  1703  Ida-Cornélia  van  de 
Ven.  Son  fils  unique,  Jean-Joseph  de  Chaignon,  exerça  pendant  qua- 
rante-trois ans,  de  1744  à  1787,  les  fonctions  de  ministre  du  roi 
de  France  près  la  république  du  Valais.  Il  épousa  en  1759  Françoise 
de  Quartery,  issue  d'une  ancienne  famille  de  ce  pays,  et  en  laissa 
deux  fils. 

L'aîné  de  ces  iils,  Maurice-Georges  de  Chaignon,  né  en  Valais  en 
1761,  acquit  en  Bourgogne  la  terre  de  Lamolte  et  se  fit  admettre  en 


206  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

1787  en  la  chambre  de  la  noblesse  des  États  de  cette  province.  Il 
épousa  en  Lorraine  en  1789  Mlle  Quenel,  fille  d'un  secrétaire  du  Roi, 
et  en  eut  deux  fils. 

Pierre-Pancras  de  Ghaignon,  second  fils  de  Jean-Joseph,  né  à  Sion 
en  1767,  se  fixa  à  Saint-Amour,  en  Franche-Comté,  après  le  mariage 
qu'il  contracta  en  1794  avec  M"e  de  Saint-Maurice,  de  la  famille  des 
princes  de  Montbarrey,  et  fut  dans  la  suite  conseiller  général  du  Jura. 
Il  laissa  deux  fils. 

Le  chef  de  la  famille  de  Chaignon  est  connu  de  nos  jours  sous  le 
titre  de  comte. 

Principales  alliances  :  de  Courten,  de  Bons,  de  la  Fargue,  de 
Saint-Maurice  1794,  de  Beaupoil  de  Sainte-Aulaire  1651,  de  la  Chas- 
saigne  de  Sereys  1865,  Bouyonnct  de  Lavillatte,  etc. 

CHAILLÉ  (Merland  de).  Voyez  :  Merland  de  Chaillk. 

CHAILLET  de  VERGES. Armes  :  de  gueules  à  un  chevron  d'argent, 
accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  d'or  et  en  pointe  d'une  tulipe  de 
même  mouvante  d'un  croissant  d'argent. 

La  famille  Chaillet  de  Verges  et  de  Grandfontaine,  éteinte  dans  la 
seconde  moitié  du  xixe  siècle,  était  anciennement  connue  en  Franche- 
Comté.  Elle  paraît  avoir  eu  pour  berceau  le  bourg  de  Rochejean  où 
ses  représentants  exerçaient  au  xvn'  siècle  des  fonctions  de  justice 
seigneuriale. 

Un  lui  attribue  d'ordinaire  pour  auteur  un  Hugues  Chaillet  qui  fut 
anobli  par  lettres  patentes  de  l'empereur  Charles-Quint  données  à  Spire 
le  7  mars  1545  el  enregistrées  à  la  Chambre  des  comptes  de  Lille. 
Cependant  ses  représentants  ne  portaient  pas  de  qualifications  nobi- 
liaires au  xviie  siècle  et  elle  paraît  ne  s'être  définitivement  agrégée 
à  la  noblesse  qu'après  que  Jean-Baptiste  Chaillet  de  Rochejean,  avocat 
en  Parlement,  et  son  frère,  Jacques-Joseph  Chaillet,  eurent  acheté, 
en  172o,  la  seigneurie  de  Verges.  On  ne  voit,  du  reste,  pas  qu'elle  ait 
pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  sa  province. 

Jacques-Joseph  Chaillet,  docteur  es  droits,  et  Jean-François 
Chaillet,  deux  de  ses  représentants,  firent  enregistrer  leur  blason  à 
lArmorial  général  de  1696  (registre  de  Pontarlier). 

Pierre-François-Xavier  Chaillet  de  Verges,  né  à  Lons-le-Saulnieren 
1763,  général  de  brigade,  fut  arrêté  à  1  armée  des  Pyrénées  pendant 
la  Terreur,  ramené  à  Paris,  condamné  à  mort  comme  complice  des 
ennemis  de  la  République  et  guillotiné  le  "2  juillet  1794. 

La  famille  Chaillet  de  Verges  a  fourni  de  nombreux  officiers  dont 
cinq  chevaliers  de  Saint-Louis. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    V\\  AN<;  AI  S  ES  207 

Principales  alliances  :  Domct  de  Vorges,  Roux  de  Grandfontaine, 
Gliomereau  de  Saint-André,  etc. 

CHAILLON  de  JONVILLE  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries 
de  1810)  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  en  chef  de  deux 
abeilles  et  en  pointe  d'un  lion,  le  tout  du  même. 

Ancienne  famille  parisienne. 

Jean-Pierre  Chaillon,  conseiller  secrétaire  du  Roi,  maison  et  cou- 
ronne de  France  et  de  ses  linances,  receveur  général  des  finances  de 
Gaen,  fit  enregistrer  à  l'Armoriai  général  de  1090  (registre  de  Paris) 
ses  armoiries  telles  qu'elles  sont  décrites  en  tête  de  cet  article.  Pierre 
Chaillon,  Sgr  de  Mézières,  décédé  en  1738,  fut  conseiller  au  Parle- 
ment de  Paris. 

François  Chaillon,  décédé  en  1765,  fut  gentilhomme  ordinaire  de 
la  maison  du  Roi  et  son  ministre  à  Bruxelles,  puis  à  Genève.  Son  fils, 
Augustin-François  Chaillon,  Sgr  de  Jonville,  conseiller  au  Parlement 
de  Paris  en  1752,  fut  nommé  successivement  maître  des  requêtes  en 
1762,  président  au  Grand  Conseil  en  1768  et  conseiller  d'État.  Il  fut 
lui-même  père  d'Antoine-René  Chaillon  de  Jonville,  né  à  Paris  en 
1771,  colonel  de  cavalerie,  aide  de  camp  du  duc  de  Rourbon  et  du 
duc  d'Enghien,  marié  à  M"e  de  Veauce,  qui  reçut  le  titre  héréditaire 
de  comte,  avec  règlement  d'armoiries,  par  lettres  patentes  du 
2  mars  1815.  La  famille  de  Chaillon  de  Jonville  s'est  éteinte  avec 
Auguste,  comte  de  Jonville,  fils  du  précédent,  qui  n'a  pas  eu  d'en- 
fants de  son  mariage  en  1834  avec  Mlle  de  Rrôda,  décédée  en  1864. 

Principales  alliances  :  Gayardon  de  Fenoyl  1768,  de  Ricouart,  de 
Frédefond  deSauvagnac  1768,  Cadier  de  Veauce,  de  Rréda,  etc. 

CHAILLOU  (Amelot  de)  Voyez  :  Amelot  de  Chaillou. 

CHAILLOU  (de  Laage  de).  Voyez  :  Laage  de  Chaillou  (de). 

CHAILLOU  de  l'ÉTANG.  Armes  (d'après  le  Nobiliaire  de  Bretagne  de 
Potier  de  Courcy)  :  d'azur  à  un  chevron  échiqueté  d'argent  et  de 
gueules  de  deux  tires,  accompagné  en  chef  de  deux  soleils  d'or  et  en 
vointe  d'une  croisette  du  même. 

La  famille  Chaillou  est  originaire  de  Guingamp,  en  Rretagne,  où 
elle  est  anciennement  connue.  Potier  de  Courcy  mentionne  René 
Chaillou,  qui  fut  procureur  de  Guingamp  en  1565,  et  Michel  Chaillou 
du  Ruporzou,  qui  fut  maire  de  la  même  ville  en  1611.  Yves  Chaillou 
de  Kermouster  et  Claude  Chaillou  de  Kcrnéis  furent  encore  maires 
de  Guingamp  l'un  en  1627,  l'autre  en  1717. 

La  famille  Chaillou  fut  du  nombre  de  celles  qui  ne  purent  faire 


208  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

reconnaître  leur  noblesse  lors  de  la  grande  recherche  des  faux  nobles 
commencée  en  1666.  Un  de  ses  représentants,  Charles  Chaillou  de 
Kervinas,  se  désista  de  lui-même  de  ses  prétentions  en  1668;  un 
autre,  Gilles  Chaillou  de  Rucat.  fut  condamné  comme  usurpateur  en 
1670. 

François-Benoit  Chaillou,  sieur  du  Croisât,  et  Ambroise-Julien 
Chaillou,  sieur  de  l'Etang,  furent  pourvus,  l'un  en  1742,  l'autre  en 
1 743,  de  la  charge  de  conseiller  maître  en  la  Chambre  des  comptes 
de  Nantes. 

La  famille  Chaillou  de  l'Etang  subsistait  à  Redon  en  1865. 

Principale  alliance  :  de  la  Grandière. 

Il  a  existé  dans  la  noblesse  de  robe  parisienne  une  famille  Chaillou 
dont  les  armoiries  étaient  à  peu  de  chose  près  les  mômes  que  celles 
attribuées  aux  Chaillou  de  Bretagne  :  d'azur  à  un  chevron  échiqueté 
d'argent  et  de  gueules  de  deux  traits,  accompagné  en  chef  de  deux 
croissants  et  en  pointe  d'une  coquille  d'argent  surmontée  d'un  soleil 
d'or.  Cotte  famille  était  originaire  de  Dreux  ot  a  fourni  à  cette  ville 
plusieurs  maires.  On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  le 
(  abinei  d'IIozier  e1  dans  les  Dossiers  bleu».  Thibaud  Chaillou  fut 
maire  de  Dreux  dans  la  première  moitié  du  xvr  siècle.  Son  fils, 
maître  Pierre  Chaillou,  conseiller  et  argentier  «lu  Roi,  fut  pourvu  de 
la  charge  anoblissante  de  secrétaire  du  Roi;  il  avait  épousé  Madeleine 
d'Alessa  qni  mourut  en  1583  et  dont  il  laissa  deux  fils.  L'aîné  de 
ceux-ci,  Olivier  Chaillou,  né  en  1568,  prêtre  de  grand  mérite,  décédé 
en  1643,  refusa  l'évêché  de  Laon  et  fut  le  fondateur  du  couvent  des 
Minimes  de  la  Place  Royale,  à  Paris.  Le  puîné,  Jean  Chaillou,  con- 
seiller maître  en  la  Chambre  des  comptes  de  Paris,  laissa  trois  fils  qui 
moururent  tous  Bans  postérité  :  1°  François,  conseiller  maître  en  la 
Chambre  des  comptes;  2  Claude,  conseiller  au  Parlement  de  Paris 
en  1634;  3°  Jacques,  secrétaire  du  Roi.  Il  subsistait,  en  outre,  à 
Dreux  au  xvn*  siècle,  un  certain  nombre  de  branches  non  nobles  de  la 
famille  Chaillou. 

CHAILLOU  de  FOUGEROLLES 

La  lamille  Chaillou  dl  Fougeiiolles,  d'honorable  bourgeoisie,  est 
originaire  des  environs  de  Thouars,  en  Poitou. 

On  ignore  si  elle  a  quelque  rapport  avec  celle  de  François  Chaillou, 
marchand  bourgeois  de  la  ville  de  Rressuire,  de  Charlotte  Chaillou, 
femme  de  N...  Renestreau,  marchand  bourgeois  de  la  ville  de  Rres- 
suire, et  de  Jean  Chaillou,  marchand  bourgeois  de  la  ville  de  Bres- 
suire,  qui  eurent  leur  blason  enregistré  d'office  à  l'Armoriai  général 
de  1696  (registre  de  Thouars)  :  de  sinople  à  trois  huîtres  d'argent, 


DICTIONNAIRE    D  F.  S     FAMILLES     FRANÇAISES  209 

2  et  1,  pour  les  deux  premiers,  et  de  gueules  à  un  chat  d'argent  sur- 
monté d'un  lion  de  même  pour  le  troisième. 

René-Jacques  Cliaillou  fut  reçu  le  2  janvier  1787  procureur  du  Roi 
ancien,  alternatif  et  triennal  des  dépôts  à  sel  de  Thouars;  René- 
Charles- Augustin  Cliaillou  de  Rillasson,  nommé  en  1779  maire  d'Ar- 
genton-Chàteau,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  du  tiers-état  du 
Poitou. 

René-Frédcric  Cliaillou,  né  à  Thouars  le  3  septembre  1819,  pro- 
priétaire du  château  de  Fougerolles,  près  de  Doué,  en  Anjou,  marié 
à  Mlle  Caillard  de  Reauvoir,  demanda  en  1866  et  obtint  par  décret  du 
24  octobre  1870  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  :  de  Fou- 
gerolles. Il  est  décédé  en  1896,  laissant  une  fille,  Mme  de  Couet,  et  un 
fils,  René  Cliaillou  de  Fougerolles,  conseiller  général  du  canton  de 
Vihiers  (Maine-et-Loire),  marié  en  1885  à  MIIe  d'Assy,  qui  est  connu 
depuis  quelques  années  sous  le  titre  de  comte  de  Fougerolles. 

Principales  alliances  :  Caillard  de  Reauvoir,  Janson  de  Couet  1873, 
Geoffroy  d'Assy  1885,  de  Maillé  de  la  Tour-Landry  1909,  etc. 

La  famille  Chaillou  des  Rarres,  éteinte  en  1874,  portait  pour 
armes  :  tiercé  en  fasce  :  de  gueules  à  une  branche  de  chêne  posée  en 
fasce  d  argent  et  soutenue  d'une  muraille  crénelée  de  trois  pièces  et 
une  demie  du  même;  d'azur  à  la  croix  alaisée  d'or,  cantonnée  de 
quatre  rubis  au  naturel;  et  de  sinople  au  rocher  d'or  mouvant  d'une 
mer  agitée  d'argent.  Elle  descendait  de  maître  Claude  Cliaillou  qui 
était  sous  Louis  XV  juge  prévôt  de  Saintpuis,  près  d'Auxerre.  Jean- 
Nicolas  Chaillou,  sieur  du  Mé  et  des  Rarres,  fils  du  précédent,  né  à 
Saintpuis  en  1751,  était  conseiller  du  roi  élu  en  l'élection  de  la  Cha- 
rité-sur-Loire, en  Nivernais,  quand  il  fut  pourvu  le  27  septembre  1786 
de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Roi,  maison  et  couronne  de 
France;  il  fut  nommé  en  1810  président  du  Conseil  général  de  la 
Nièvre.  Son  fils,  Claude-Etienne  Chaillou  des  Rarres,  né  en  1784  à 
Reaumont-la-Ferrière,  en  Nivernais,  préfet  de  l'Ardèche  sous  le  pre- 
mier Empire,  conseiller  général  de  l'Yonne  sous  la  Monarchie  de 
Juillet,  marié  en  1805  à  MUe  de  Champagny,  fille  du  duc  de  Cadore, 
décédé  en  1857,  reçut  le  titre  héréditaire  de  chevalier  par  lettres 
patentes  du  27  janvier  1816,  fut  autorisé  par  ordonnance  du  20  mars 
suivant  à  joindre  régulièrement  à  son  nom  celui  de  :  des  Rarres  et 
reçut  enfin  le  titre  de  baron,  avec  autorisation  de  constituer  un 
majorât,  par  lettres  patentes  du  roi  Charles  X  du  10  janvier  1825,  con- 
firmées le  20  mars  1842  par  nouvelles  lettres  du  roi  Louis-Philippe. 
Il  laissa  une  fille,  la  baronne  Crespin  du  Havelt,  décédée  sans  pos- 
térité en  1868,  et  un  fils,  Jean,  baron  Chaillou  des  Rarres,  qui  demeura 
célibataire  et  qui  mourut  en  1874  au  château  des  Rarres  (Yonne). 

i\.  14 


210  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

CHAIS  van  BUREN.  Armes  :  de  gueules  à  un  chevron  d'or  accompagné 
en  pointe  d'un  cœur  du  même;  au  chef  cousu  d'azur,  chargé  de  trois 
étoiles  d'argent.  —  Cimier  :  une  étoile  d'argent  entre  un  vol  du  même. 

Le  nom  de  Chais,  ou  Chaix,  très  répandu  dans  la  Haute-Provence, 
a  été  porté  dans  cette  région  au  moyen  âge  par  une  famille  noble  et 
distinguée.  Guillaume  Chaix  vivait  en  Trièves  en'  1285.  Raymond 
Chaix  était  auditeur  aux  comptes  en  1345  ;  sa  descendance  s'éteignit 
en  1680  d'après  Y  Armoriai  du  Dauphiné  de  M.  de  Rivoire  de  la  Bâtie. 
Un  gentilhomme  du  nom  de  Chaix  rendit  hommage  au  Dauphin  à 
Bardonnenche  en  1334;  un  autre  figure  en  1339  dans  un  recensement 
de  la  noblesse  de  Château-Dauphin,  en  Briançonnais.  On  a  expliqué 
dans  la  notice  consacrée  à  la  famille  d'Audiffiret  comment  les  privi- 
lèges de  la  noblesse  furent  supprimés  dès  le  xve  siècle  dans  la  haute 
vallée  de  la  Durance  et  comment,  par  suite  de  cette  circonstance,  les 
familles  nobles  de  cette  région  se  trouvèrent  ruinées,  puis  confon- 
dues avec  la  bourgeoisie  dont  rien  ne  les  distinguait  plus.  La  plu- 
part de  ces  familles  s'expatrièrent.  Un  rameau  de  la  famille  Chaix 
vint  à  cette  époque  se  fixer  dans  le  bourg  de  Vizan,  au  Comtat 
Venaissin,  où  il  subsista,  du  reste,  peu  de  temps,  et  s'y  allia  aux  fa- 
milles d'Armand  (de  Blacons)  et  de  Séguins  (de  Vassieux),  deux 
des  meilleures  du  pays. 

C'est  à  cette  famille  Chaix  du  Briançonnais  que  se  rattachent, 
d'après  la  tradition,  un  certain  nombre  de  familles  Chais,  ou  Chaix, 
nobles  ou  notables,  qui  ont  existé  dans  le  Haut-Dauphiné  et  dans  la 
Haute-Provence  et  dont  quelques-unes  se  sont  perpétuées  jusqu'à  nos 
jours. 

Celle  de  ces  familles  qui  donne  lieu  à  cette  notice  appartenait  au 
commencement  du  xvue  siècle  à  la  haute  bourgeoisie  du  Gapençais. 
On  en  trouvera  une  généalogie  dans  le  premier  volume  du  Recueil 
généalogique  suisse.  Son  auteur,  Jacques  Chais,  vint  du  Forest-de- 
Saint-Julien,  près  de  Gap,  s'établit  à  Genève  en  1639;  il  mourut  dans 
cette  ville  en  1650,  à  l 'âge  de  45  ans.  Il  laissait  un  fils,  Jean-Fran- 
çois Chais,  qui  fut  reçu  bourgeois  de  Genève  le  18  novembre  1663 
pour  500  florins,  un  mousquet  et  un  seillot  pour  l'incendie.  La  fa- 
mille Chais  a  été  illustrée  par  Charles  Chais,  petit-fils  du  précédent, 
né  à  Genève  en  1700,  théologien  érudit  et  orateur  éloquent,  qui  a 
longtemps  desservi  avec  zèle  l'église  wallonne  de  La  Haye.  Charles 
Chais  a  écrit  un  certain  nombre  de  très  savants  ouvrages  de  théo- 
logie protestante.  Il  avait  épousé  à  La  Haye  en  1734  Wilhelma  Pauw. 
Leur  petit-fils,  Charles-Alexandre  Chais,  né  à  La  Haye  en  1763,  fut 
secrétaire  du  haut  conseil  de  la  noblesse  des  Pays-Bas.  Il  avait  épousé 
en  1795  Catherine  van  Buren.  Il  fut  père  d'Hendrick  Chais  van  Buren 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  211 

et  grand-père  de  Charles-Alexandre  Chais  van  Bureu,  décédé  à  Ams- 
terdam en  1888,  qui  fut  le  dernier  représentant  mâle  de  sa  famille. 

CHAISE  (Iweins  de  la).  Voyez  :  Iweins  de  la  Chaise. 

CHAISE  (le  Gris  de  la).  Voyez  :  Le  Gris  delà  Chaise. 

CHAISE  (de  Girard  de  la).  Voyez  :  Girard  de  la  Chaise  (de). 

CHAISE  (Roy  de  la)  Voyez  :  Roy  de  la  Chaise. 

CHAISE  (de  la).  Armes  :  écarlelé  aux  1  et  4  d'azur  à  une  fasce  d'or 
accompagnée  de  trois  quinte  feuilles  du  même  ;  aux  2  et  3  de  sable 
à  un  lion  rampant  à" or. 

La  famille  de  la  Chaise  est  originaire  de  la  petite  ville  de  Montcenis, 
en  Bourgogne  ,où  elle  occupait  sous  l'ancien  régime  un  rang  distingué 
dans  la  bourgeoisie.  On  en  trouvera  une  généalogie  dans  les  Anoblis- 
sements, titres  et  pairies  de  la  Restauration  du  vicomte  Révérend. 

Elle  paraît  être  la  même  que  celle  de  Catherine  de  la  Chaise,  prieure 
titulaire  de  Marsigny,  qui  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général 
de  1696  (registre  de  Mâcon)  :  de  sable  à  un  lion  d'argent  couronné, 
lampassé  et  armé  d'or.  On  trouve  aussi  qu'Adrien  de  la  Chaize,  pré- 
vôt de  l'église  collégiale  de  Bourbon-Lancy,  près  de  Montcenis,  fit 
enregistrer  au  même  Armoriai  (registre  d'Autun)  les  armes  suivantes  : 
d'azur  à  un  chevron  d'or  chargé  de  trois  croissants  de  gueules  et 
accompagné  de  quatre  étoiles  d'argent,  posées  deux  en  chef  et  deux 
en  pointe,  mises  en  fasce. 

Jean  de  la  Chaise,  avocat  au  Parlement  de  Bourgogne,  avait  épousé 
vers  1740  Marie  Vénot.  Il  en  eut  deux  fils  dont  le  plus  jeune,  Claude, 
receveur  général  des  finances,  fut  père  de  Mme  Puniet  de  Parry. 
Jacques-François  de  la  Chaise,  né  à  Montcenis  (Saône-et-Loire)  le 
14  janvier  1743,  fils  aîné  de  Jean,  entra  dans  l'armée  en  1762  en  qua- 
lité de  gendarme  de  la  garde  du  Roi  et  était  à  l'époque  de  la  Révolu- 
tion lieutenant-colonel  et  chevalier  de  Saint-Louis.  Nommé  général 
de  brigade  en  1793,  il  prit  sa  retraite  peu  de  temps  après,  se  retira  à 
Beauvais,  où  il  venait  d'épouser  Mlle  de  Catheu,  et  fut  nommé  maire 
de  cette  ville  en  1795.  Après  le  18  brumaire,  il  fut  appelé  à  la  préfec- 
ture du  Pas-de-Calais,  conserva  ces  fonctions  jusqu'à  l'époque  des 
Cent-Jours  et  mourut  à  Beauvais  en  1823.  Le  général  de  la  Chaise  avait 
été  créé  chevalier  de  l'Empire  par  décret  du  28  janvier  1809,  puis 
baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  6  juillet  1810  ;  il  fut  confirmé 
dans  la  possession  de  son  titre  de  baron  par  nouvelles  lettres  du 
6  juillet  1816.  Ses  deux  fils,  Adalbert-Charles,  baron  de  la  Chaise,  né 
à  Beauvais  en  1797,  général  de  brigade,  commandeur  de  la  Légion 


212  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

d'honneur,  marié  en  1844  à  Mlle  de  Médine,  décédé  dans  sa  ville 
natale  en  1869,  et  Edmond-Olivier  de  la  Chaise,  né  en  1801,  officier 
de  la  garde  royale,  marié  à  Mlle  de  Nully  d'Hécourt,  décédé  à  Beau- 
vais  en  1867,  ont  été  les  auteurs  de  deux  rameaux.  Il  subsiste,  en 
outre,  des  branches  collatérales  demeurées  non  nobles. 

La  famille  de  la  Chaise  a  fourni  de  nombreux  officiers. 

Principales  alliances  :  PunietdeParryl799,  de  Catheul794,  Lescot 
de  la  Millandrée,  de  Nully  d'Hécourt,  Chaptal  1886,  Caussin  de  Per- 
ceval  1881,  de  Malherbe  1875.  de  Médine  1844,  de  Metz-Noblat,  du 
Bois  de  Biocour  1878,  de  Ségur-Cabanac  1902,  de  la  Faire  1890,  de 
Longueil  1891,  Law  de  Lauriston-Boubers  1907,  etc. 

Il  a  existé  en  Bourbonnais  et  en  Auvergne  une  famille  noble  du  nom 
de  la  Chaise  qui  paraît  s'être  éteinte  dans  la  première  moitié  du 
xvme  siècle. 

Une  autre  famille  de  la  Chaise,  originaire  de  Saint-Sever,  dans  les 
Landes,  fut  anoblie  par  lettres  patentes  de  1733. 

CHAIX  de  LAVARÈNE.  Armes:  <ï  or  àun  chêne  de  sinople  englanté  <ï  or  ; 
au  chef  d'azur  chargé  d'un  croissant  d'argent  accosté  de  deux  étoiles 
d'or. 

Originaire  de  Clermont,  en  Auvergne,  la  famille  Chaix  est  ancien- 
nement et  honorablement  connue  dans  la  bourgeoisie  de  cette  ville 
aux  environs  de  laquelle  elle  a  possédé  les  domaines  de  Lavarène, 
duSauzet,  etc.  François  Chaix  fut  échevin  de  Clermont  en  1719. 

Antoine-Clément  Chaix,  né  en  1810  à  Pont-du-Chàteau  (Puy-de- 
Dôme),  marié  à  M11'  Marmontel;  son  lils,  Gaspard-Joseph  Chaix,  offi- 
cier, né  au  même  lieu  en  1853,  y  demeurant,  marié  en  1881,  à  Mlied'A- 
vranges  du  Kermont;  son  frère,  Louis-Antoine-Clément  Chaix,  né  au 
même  lieu  en  1825,  archiprètre.  curé  de  la  cathédrale  de  Clermont, 
décédé  en  1892;  et  Jean-Clément  Chaix,  né  à  Billom  en  1852,  deman- 
dèrent le  10  décembre  1876  et  obtinrent  par  décret  du  27  août  1877 
l'autorisation  de  joindre  régulièrement  à  leur  nom  celui  de  :  de 
Lwarène.  Mme  veuve  Jean-Baptiste  Chaix,  née  Atkins,  fitle  4  février  1880 
la  même  demande  pour  son  fils  mineur,  Jean-Anténor  Chaix,  né  à 
Toulon  en  1861. 

La  famille  Chaix  de  Lavarène  a  fourni  des  officiers  dont  plusieurs 
chevaliers  de  Saint-Louis. 

Son  chef  a  tout  récemment  pris  le  titre  de  comte  de  Lavarène. 

Principales  alliances  :  Marmontel,  Bès  de  Berc,  d'Avranges  du 
Kermont  1831,  du  Casse  1909,  etc. 

CHAIX.   en  Dauphiné  et  à  Genève.  Armes  :  d'azur  à  un  château  d'à?'- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  213 

gent  sur  une  terrasse  du  même  ;  au  chef  d'argent  chargé  de  trois  pei- 
gnes de  cardeur  de  sinople  et  à  la  pointe  de  pourpre. 

Famille  d'honorable  bourgeoisie,  anciennement  connue  dans  les 
environs  de  Crest,  en  Dauphiné,  dont  on  trouvera  une  généalogie  dans 
le  premier  volume  du  Recueil  généalogique  suisse  publié  en  1902. 
Pierre  Ghaix,  maître  chirurgien,  auquel  ce  travail  fait  remonter  la 
filiation,  mourut  en  septembre  1702  à  Aouste,  près  de  Crest.  Son  fils, 
Pierre  Ghaix,  né  à  Aouste  en  1689,  médecin  du  Roi  et  de  la  Tour  de 
Crest,  marié  à  Marguerite  Reynaud,  fut  père  de  Paul  Chaix,  né  en 
1727,  qui  passa  en  Espagne,  se  maria  à  Cadix  en  1769  à  Maria  Gon- 
zalès-Cadellas  et  fut  consul  d'Espagne  à  Ostende,  et  grand-père  de 
Georges  Chaix,  né  à  Madrid  en  1784,  peintre  distingué,  qui  vint  se 
fixer  à  Genève  après  le  mariage  qu'il  contracta  dans  cette  ville  en 
1807  avec  MUe  Jeanne  Daunant.  La  descendance  de  ce  dernier  est 
aujourd'hui  représentée  par  plusieurs  rameaux  répandus  en  Suisse, 
en  France,  en  Algérie  et  en  Espagne. 

La  famille  Chaix  a  fourni  des  consuls  d'Espagne  et  de  diverses 
républiques  sud-américaines,  des  professeurs,  etc. 

Principale  alliance  :  de  Bovet  vers  1650,  vers  1710  et  1784. 

CHAIX  d'EST-ANGE.  Armes  :  de  gueules  à  un  lion  d'or,  couronné, 
armé  et  lampassé  de  même. 

La  famille  Chaix  a  oeccupé  un  rang  distingué  à  Sisteron  depuis  le 
xve  siècle.  Une  constante  tradition  la  fait  descendre  d'une  famille 
du  même  nom  qui  appartenait  au  moyen  âge  à  la  noblesse  du  Brian- 
çonnais  et  dont  il  a  été  parlé  à  l'article  Chais.  Elle  a  donné  à  la  ville 
de  Sisteron  un  certain  nombre  de  consuls  ou  de  syndics,  depuis  Ber- 
trand Chaix  nommé  en  1474,  des  sénéchaux  et  deux  lieutenants 
généraux  aux  submissions  en  1640  et  1675. 

Isaac  Chaix,  fils  de  Raymond,  de  la  ville  de  Sisteron,  et  de  Louise 
de  Berlue,  fut  reçu  le  10  mai  1621  conseiller  auditeur  en  la  Chambre 
des  comptes  de  Provence  ;  il  fut  père  de  Jean  Chaix  qui  lui  succéda 
dans  sa  charge  en  1639  et  qui  mourut  en  1684  sans  laisser  de  posté- 
rité masculine. 

Jean-Antoine  Chaix,  lieutenant  général  aux  submissions  du  siège 
de  Sisteron,  et  Gaspard  Chaix,  Sgr  de  la  Penne,  firent  enregistrer  leur 
blason  à  1  Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Sisteron).  Le  second 
d'entre  eux,  Gaspard,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  24  mai  1709 
par  jugement  rendu  à  Aix  du  premier  président  Cardin  le  Bret,  après 
avoir  justifié  que  son  père,  autre  Gaspard  de  Chaix,  sieur  de  la  Penne, 
avait  été  reconnu  noble  par  jugements  de  la  Cour  souveraine  des 
francs-fiefs  du  3  juillet  1656  et  du  5  juin  1674.  Il  avait  épousé  Fran- 


214  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

çoise  d'Autric  de  Vintimille  dont  il  n'eut  pas  d'enfants  et  qui  fit  son 
testament  à  Apt  le  19  juin  1753. 

F.  Richard  Chaix  d'Est-Ange,  né  à  Apt  en  1754,  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  exerça  sous  le  Consulat  et  sous  le  premier  Empire 
les  fonctions,  supprimées  en  1811,  de  procureur  général  près  la  Cour 
criminelle  de  la  Marne.  Son  fils,  Gustave  Chaix  d'Est-Ange,  né  à  Reims 
en  1800,  fut  un  des  plus  célèbres  avocats  de  son  temps.  Successive- 
ment bâtonnier  de  son  ordre,  procureur  général  près  la  Cour  d'appel 
de  Paris,  vice-président  du  Conseil  d'Etat,  sénateur,  grand  officier  de 
la  Légion  d'honneur,  il  mourut  à  Paris  en  1876.  Il  avait  eu  une  iille, 
\jme  Gressier,  femme  du  ministre  de  Napoléon  III,  décédée  sans  pos- 
térité en  1862,  et  un  fils,  Gustave-Gaspard,  conseiller  général  et  dé- 
puté de  la  Gironde,  décédé  en  1887. 

Principales  alliances  :  de  Revilliasc  1608,  1641,  de  Trimond  1600, 
de  Laidet  1656,  de  Gombert  1619,  de  Laugier-Villars  1629,  d'Autric  de 
Vintimille,  de  Castagny  vers  L660,  Roze,  Lorges,  Gressier,  du  Teil 
1890,  de  Fumel  1895,  de  Berlue,  de  Mo  nier,  Saffalin  1647,  etc. 

CHALABRE   de  Mauléon-Narbonne  de  Bruyères  dei.  Voyez  :  Mauléon- 

N  kBBORHK  DE  BrUTKBES  DE  ChALABUE  |  M. 

CHALABRUEYSSE  de  GALIMARD.  Armes  (d'après  l'Armoriai  général  de 
1696)  :  d'argent  à  un  chevron  de  gueules  chargé  de  trois  /leurs  de 
lys  dor;  parti  d'azur  au  lion  couronné  d'or,  armé  et  lampassé  de 
gueules.  —  Aliàs  (d'après  des  cachets  des  xvne  et  xvme  siècles)  : 
d'argent  àun  chevron  d  azur  chargé  de  trois  /leurs  de  lys  d'or. 

La  famille  Chalabruyesse  est  anciennement  connue  en  Vivarais. 
M.  Benoit  d'Entre  vaux  lui  a  consacré  une  assez  longue  notice  dans 
son  Armoriai  du  Vivarais.  Elle  paraît  avoir  eu  pour  nom  primitif 
celui  de  del  Mal-oiek.  Elle  a  pour  premier  auteur  connu  un  Pons  del 
Masoier,  aliàs  Chalabrueysse,  qui  fit  le  30  septembre  1427  son 
testament  devant  notaire  à  Aubenas.  Etienne  et  Jean  de  la  Chala- 
bruesse  étaient  en  1464  au  nombre  des  principaux  contribuables  du 
mandement  d'Entraigues.  La  filiation  suivie  remonte  à  Pierre  Chala- 
bruesse  qui  vivait  dans  la  première  moitié  du  xvie  siècle.  Benoit  Cha- 
labruesse,  dit  le  capitaine  Galimard,  fils  de  celui-ci,  fit  construire 
une  maison  forte  dans  le  domaine  de  Conclus  qu'il  possédait  en  la 
paroisse  de  Genestelle.  Il  épousa  Jacqueline  du  Trémolet  et  en  eut 
trois  fils,  Jean,  Charles  et  Antoine  Chalabruesse  de  Galimard,  qui 
furent  les  auteurs  de  trois  branches.  On  ne  connaît  à  aucune  de  ces 
branches  de  principe  d'anoblissement  et  on  ne  voit  pas  qu'elles  aient 
jamais  été  l'objet  d'un  jugement  de  maintenue  de  noblesse.  Les  deux 
premières  branches  paraissent  s  être  éteintes  au  xvme  siècle.  La  troi- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISE*  215 

sième  branche  ne  fut  plus  connue  après  la  Révolution  que  sous  le 
nom  de  Galimard,  sans  particule.  Elle  s'est  éteinte  dans  les  mâles 
dans  les  dernières  années  du  xixc  siècle  et  n'était  plus  représentée  en 
1908  que  par  Mmc  veuve  Galimard,  née  Penchenier,  et  par  ses 
belles-sœurs,  Mmes  le  Sourd  et  Combier,  nées  Galimard. 

La  famille  Chalabrucsse  de  Galimard  a  fourni  des  officiers  de 
mérite,  dont  un  mestre  de  camp  de  cavalerie,  des  chevaliers  de 
Saint-Louis  et  de  la  Légion  d'honneur  et  un  écrivain  de  mérite,  le 
Père  Jean  de  Galimard,  de  la  compagnie  de  Jésus. 

Principales  alliances  :  du  Trémolet,  de  Chalendar  de  la  Motte  1631, 
de  Colombet  1754,  de  Julien  de  Vinezac  1734,  Champanhet  1779, 
1807,  1840,  etc. 

CHALAIN  (Blandin  de).  Voyez  :  Blandin  de  Chalain. 

CHALAIS  (Dumans  de).  Voyez  :  Dumans  de  Chalais. 

CHALAIS  (de  Talleyrand-Périgord  de).  Voyez  :  Talleyrand-Périgord  (de). 

CHALAIS  (de  Galard  de  Béarn  de).  Voyez  :  Galard  (de). 

CHALAMBEL,  ou  CHALEMBEL,  (de).  Armes  :  de  sable  à  deux  lions 
affrontés  et  couronnés  d'or,  soutenant  un  lys  de  jardin  au  naturel. 

—  L'écu  timbré  d'un  casque  taré  de  profil,  orné  de  ses  lambrequins. 

—  Supports  :  deux  levrettes. 

La  famille  de  Chalambel  a  eu  pour  berceau  la  petite  ville  de  Saint- 
Germain-Lambron,  dans  le  département  du  Puy-de-Dôme.  Claude 
Chalambel,  né  dans  cette  ville  en  1770,  en  fut  maire  pendant  plus  de 
quarante  ans  et  y  mourut  en  183:2.  Il  fut  anobli  le  24  mai  1824  par 
lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII,  eu  récompense  du  dévouement 
avec  lequel  il  avait  soigné  des  étrangers  atteints  de  la  peste.  Son 
fils,  Auguste  de  Chalambel,  a  laissé  deux  fils  de  son  mariage  en  1839 
avec  MUe  de  la  Chassaigne  de  Sereys. 

CHALAMBERT  (Guyard  de).  Voyez  :  Guyard  de  Chalambert. 

GHALAMON  et  CHALAMON  de  BERNARDY.  Armes  de  la  famille  Chala- 
mon  (d'après  un  cachet  du  xvme  siècle)  :  de...  à  l'aigle  à  deux  tètes 
de...  —  Armes  de  la  famille  de  Bernardy  :  d'azur  à  un  cor  de  chasse 
d'argent,  lié  du  même  (aliàs  d'or),  surmonté  d'une  trangle  d'argent; 
au  chef  cousu  de  gueules  chargé  de  trois  grenades  d'or. 

La  famille  Chalamox  est  une  des  plus  anciennes  de  la  bourgeoisie 
de  la  ville  de  Privas,  en  Vivarais.  M.  Benoit  d'Entrevaux  lui  a  con- 
sacré une  notice  clans  son  Armoriai  du  Vivarais.  Elle  a  pour  premier 
auteur  connu  Jean  Chalamon,  de  Privas,  dont  le  fils  Paul  épousa  le 


216  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

19  mai  1577  Catherine,  fille  de  Jean  Valclare,  d'Aubenas.  Paul  II 
Chalamon,  fils  du  précédent,  épousa  le  21  décembre  1610  Anne,  fille 
de  sire  Pierre  de  Monteiïs,  bourgeois  de  Privas.  Maître  Jean-Jacques 
Chalamon  était  en  1756  juge  à  Privas. 

Louis-Camille  Chalamon,  président  du  tribunal  de  Privas,  épousa  en 
1833  MUe  Pauline  de  Bernardy,  décédée  à  Privas  en  1888,  qui  appar- 
tenait à  une  famille  noble  de  la  région.  Leur  fils  aîné,  Jean-Victor  Cha- 
lamon, né  en  1835,  membre  du  Conseil  général  de  l'Ardèche,  fut 
adopté  le  14  novembre  1871  par  son  oncle  à  la  mode  de  Bretagne, 
Jean-Pierre-Augustin  de  Bernardy,  et  fut  dès  lors  connu  sous  le  nom 
de  Chalamon  de  Bernardy.  Il  épousa  en  1872  MUc  de  Migot  dont  il  a  eu 
plusieurs  enfants. 

Il  a  été  consacré  en  son  lieu  une  notice  à  la  famille  de  Bernardi, 
ou  de  Bernardy. 

CHALANCON  de  POLIGNAC   de).  Voyez  :  Polignac  (de). 
CHALANDAR,  ou  CHALENDAR  (de;.  Voyez  :  Chalendar  (de). 

CHALANDON. 

La  famille  Ciialandon  est  une  des  plus  justement  considérées  de  la 
haute  bourgeoisie  du  Maçonnais. 

Un  de  ses  représentants  était  en  1767  contrôleur  des  guerres  à 
Màcon.  Un  autre,  Jean  Chalandon,  négociant  à  Lyon,  fut  fusillé 
comme  contre-révolutionnaire  le  11  décembre  1793. 

La  famille  Chalandon  a  été  illustrée  de  nos  jours  par  un  saint 
prélat,  Georges  Chalandon,  petit-lils  du  précédent,  né  à  Lyon  en 
1804,  archevêque  d'Aix  en  1857,  comte  romain,  décédé  en  1873. 
Mgr  Chalandon  avait  adopté  les  armes  suivantes  :  d'azur  à  un  Saint- 
Georges  de  carnation,  velu  et  nimbé  d'or,  portant  un  bouclier  d'ar- 
gent à  la  croix  d'azur,  monté  sur  un  cheval  de  bataille  effaré,  bardé, 
housse  et  caparaçonné  d'or,  foulant  aux  pieds  un  dragon  ailé  de 
sinople,  près  d'une  église  d'argent  posée  à  senestre;  à  la  Champagne 
d'argent  chargée  d'un  roquet  de  gueules,  accosté  de  quatre  têtes  de 
clou  de  sable.  —  Devise  :  Georgi,  noli  timere,  ecce  ego  tecum  sum. 

Ud  neveu  de  ce  prélat.  M.  Emmanuel  Chalandon,  décédé  en  1895, 
a  été  conseiller  général  du  département  de  l'Ain. 

Principales  alliances  :  Jacob  de  la  Cottière,  Turin,  Jourdan. 

CHALANIAT  (Rodde  de).  Voyez  :  Bodde  de  Chalaniat. 

CHALANQUI-BEURET.  Armes  de  la  famille  Beuret  :  coupé  au  1  de 
gueules  au  soleil  d'or,  accosté  de  deux  épis  de  blé  du  même;  au  2 
d'azur  au  dextrochère  d'or  tenant  une  épée  d'argent,  accosté  de  deux 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  217 

molettes  du  même  ;  à  la  bordure  de  sinople  chargée  de  huit  abeilles 
d'or. 

M.  Victor-Joseph  Ciialanqui,  officier,  marié  en  1861  à  M"0  Sarah 
Beuret,  deuxième  fille  du  général  vicomte  Beuret,  demanda  le 
20  juin  1869  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille 
Beuret  qui  venait  de  s'éteindre  dans  les  mâles  par  la  mort  de  son 
beau-père.  Il  n'avait  pas  encore  été  statué  sur  sa  demande  au  moment 
de  la  chute  de  l'Empire,  le  4  septembre  1870.  Son  fils,  Louis-Michel- 
Victor,  marié  en  1897  à  MUe  Guignet,  a  été  connu  sous  le  titre  de 
vicomte  Chalanqui-Beuret. 

Il  a  été  consacré  en  son  lieu  une  notice  à  la  famille  Beuret. 

CHALARD  (du).  Armes  :  d'azur  à  trois  larmes  d'argent,  lebl. 

La  famille  du  Ghalard  a  eu  pour  berceau  le  bourg  de  Saint-Léonard, 
situé  près  du  Dorât,  dans  la  Basse-Marche.  Beauchet-Filleau  en  a 
donné  une  généalogie  dans  son  Dictionnaire  historique  et  généalo- 
gique des  familles  du  Poitou.  Elle  est  vraisemblablement  la  môme 
que  celle  d'un  Joachim  du  Chalard,  né  à  la  Souterraine,  dans  la 
même  région,  qui  fut  avocat  au  Grand  Conseil  vers  le  milieu  du 
xvie  siècle  et  qui  fut  l'auteur  d'une  Sommaire  exposition  des  ordon- 
nances du  roi  Charles  sur  les  plaintes  des  États  tenus  à  Orléans  Van 
1550. 

Joseph  du  Chalard,  Sgr  du  Grand-Billard,  auquel  le  travail  de 
Beauchet-Filleau  fait  remonter  la  filiation,  fut  consul  de  Saint-Léo- 
nard à  la  fin  du  xvie  siècle;  il  écrivit  une  Vie  de  Saint-Léonard  dont 
le  manuscrit  existe  à  la  Bibliothèque  Nationale.  Il  avait  épousé  Jeanne 
Coussaud.  Leur  fils,  Jean  du  Chalard,  Sgr  de  la  Palisse,  vint  se  fixer 
au  Dorât  après  le  mariage  qu'il  contracta  le  18  novembre  1618  avec 
Dauphine  Rampion,  fille  d'un  procureur  fiscal  de  cette  ville  ;  il  fut 
nommé  le  19  août  1624  conseiller  du  Roi  et  son  lieutenant  particu- 
lier en  la  sénéchaussée  de  la  Basse-Marche,  au  Dorât.  Son  second 
fils,  François  du  Chalard,  Sgr  de  la  Grandmaison,  décédé  sans  pos- 
térité en  1707,  et  son  petit-fils,  Jean  du  Chalard,  neveu  du  précédent, 
décédé  en  1754,  exercèrent  après  lui  la  même  charge.  Jean-Marie  du 
Chalard,  fils  de  Jean,  entra  dans  l'armée,  fut  capitaine  au  régiment 
de  Berry  et  obtint  en  1758  la  croix  de  Saint-Louis.  Il  fut  père  de  Jean- 
Armand  du  Chalard,  né  eu  176o,  décédé  à  Saint-Léonard  en  1849, 
qui  servit  avec  distinction  à  l'armée  des  Princes  et  qui  fut  fait  che- 
valier de  Saint-Louis  en  1815. 

On  ne  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  à  la  famille  du  Cha- 
lard, bien  que  ses  membres,  sans  doute  en  raison  de  leurs  fonctions, 
aient  pris  les  qualifications  nobiliaires  dans  un  assez  grand  nombre 


218  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

d'actes  des  xvne  et  xvme  siècles;  elle  n'a  pas  été  maintenue  noble  lors 
des  diverses  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV  et  on  ne  voit  pas 
qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  sa 
région. 

Jean-Armand  du  Chalard,  mentionné  plus  haut,  avait  épousé  en 
4809  MUe  de  Berthou,  d'une  lamille  noble  de  Bretagne.  Ses  trois  (ils, 
Armand  du  Chalard,  né  en  1809,  marié  en  1838  à  MUe  Gay-Lussac  ; 
Louis-Amédée  du  Chalard,  né  en  1813,  marié  en  1848  à  Mlle  de  Ta- 
veau,  et  Charles-Eugène  du  Chalard,  né  en  1817,  ingénieur  en  chef 
de  la  marine,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  marié  successivement 
en  1849  à  Mlle  de  Berthou,  puis  à  M"e  de  Taveau,  ont  été  les  auteurs 
de  trois  rameaux  actuellement  existants. 

Le  chef  de  la  famille  du  Chalard  est  connu  depuis  quelques  années 
sous  le  titre  de  comte. 

Principales  alliances  :  de  Fontréaulx,  d'Alesme,  Guiot,  Tourniol 
1762,  de  Berthou  1809,  1849,  Gay-Lussac  1838,  de  Cadaran  1868,  de 
Taveau  1848,  le  Camus  1884,  Garnier  de  Boisgrollier  1880,  de  Brunel 
deBonneville  1886,  etc. 

CHALENDAR.  ou  CHALANDAR.  de  et  MOTTE  CHALENDAR  (de  la). 
Armes  :  de  sinople  à  un  lévrier  passant  d'argent,  quelquefois  colleté 
de  gueules  et  bouclé  d'argent.  —  La  branche  des  seigneurs  de  Cor- 
nillon  portait  :  de  sinople  au  lévrier  passant  d argent,  surmonté  d'un 
lambel  à  trois  pendants  d'or  et  accompagné  en  pointe  dun  croissant 
du  même  ;  au  chef  cousu  d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'or.  —  La 
branche  des  seigneurs  de  la  Motte  portait  les  armes  de  la  famille  le 
Franc  de  la  Motte  :  de  gueules  à  un  lion  d'or  soutenant  de  ses  pattes 
de  devant  une  étoile  de  même  ;  elle  écartelait  souvent  ces  armes  de 
l'ancien  blason  des  Chalendar. 

La  famille  de  Chalendar  est  originaire  du  Vivarais.  11  existe  sur 
elle  de  volumineux  dossiers  dans  le  Nouveau  d'Hozier  et  dans  les 
Carrés  d'Hozier.  M.  de  Gigord  en  a  donné  une  généalogie  dans  la 
Noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Villeneuve-de-Berg  aux  Etats 
généraux  de  1789.  On  trouvera  aussi  une  généalogie  de  la  branche 
existante  dans  l'Annuaire  de  la  noblesse  de  1899.  Enfin,  on  trouvera 
sur  la  famille  de  Chalendar  d'intéressants  renseignements  dans  ['Ar- 
moriai du  Vivarais  de  M.  Benoit  d'Entrevaux  et  dans  la  France  nou- 
velle de  M.  Villain. 

Jacques  de  Chalendar,  premier  auteur  connu  de  la  famille,  est  qua- 
lifié notaire  à  Chassiers,  en  Vivarais,  dans  un  acte  du  13  décem- 
bre 1379;  il  figure  dans  un  arrêt  de  franc-fief  rendu  le  17  juillet  1389 
par  Josselin  Roichonis,  procureur  du  Roi.  11  avait  épousé  Jeanne, 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  219 

dite  de  Chassiers;  il  en  laissa  deux  fils  dont  l'aîné,  Pierre,  marié  à 
Marguerite  de  la  Prade,  fit  son  testament  en  143:2  et  dont  le  puîné, 
Aymar,  notaire  à  Chassiers,  reçut  le  24  juin  1438  des  reconnaissances 
emphytéotiques.  Bertrand  de  Chalendar,  fils  de  Pierre,  rendit  hom- 
mage en  1449  à  l'évoque  de  Viviers  et  est  mentionné  dans  des  actes  de 
1465  et  de  1466.  Il  avait  épousé  Hélie  de  Borne,  veuve  de  noble  Louis 
de  Montfort.  La  situation  nobiliaire  de  ces  divers  personnages  paraît 
avoir  été  assez  douteuse  et  la  famille  de  Chalendar  semble  ne  s'être 
agrégée  définitivement  à  la  noblesse  qu'au  cours  du  xvie  siècle.  La 
souche  se  partagea  en  deux  grandes  branches  dont  on  connaît  mal  le 
point  de  jonction.  D'après  le  travail  de  M.  deGigord,  qui  a  été  suivi 
parle  vicomte  Révérend  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse,  Armand  de 
Chalendar,  notaire  à  Chassiers,  fils  de  Bertrand  et  d'Hélie  de  Borne, 
aurait  épousé  successivement  Louise  Satgelle  et  Marguerite  le  Franc 
et  deux  de  ses  fils,  Guillaume,  né  du  premier  lit,  et  Guigues,  né  du 
second  lit,  auraient  été  les  auteurs  de  ces  deux  branches.  M.  Benoit 
d'Entrevaux  et  M.  Villain  supposent  avec  plus  de  vraisemblance  que 
Bertrand  de  Chalendar  eut  d'Hélie  de  Borne  deux  fils,  Guigues,  marié 
en  1474  à  Pétronille  le  Franc  de  la  Motte  et  auteur  de  la  branche  de 
la  Motte,  considérée  par  M.  de  Gigord  comme  la  cadette,  et  Armand, 
marié  successivement  à  Louise  Istagel  et  à  Marguerite  le  Franc  et 
auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  Cornillon,  considérée  par 
M.  de  Gigord  comme  l'aînée.  D'après  ce  système,  l'ordre  des 
branches  se  trouve  donc  interverti. 

Guigues,  ou  Guigon,  de  Chalendar,  auteur  de  la  branche  de  la 
Motte,  était  devenu  seigneur  de  la  Motte  par  son  mariage  en  1474 
avec  Pétronille  le  Franc.  Son  fils,  noble  et  égrège  personne  monsieur 
maître  Aymes  Chalendar,  docteur  es  droits,  Cosgr  de  Vinasac,  pro- 
cureur général  du  pays  de  Vivarais,  natif  et  habitant  du  lieu  de  Chas- 
siers, fit  son  testament  le  31  avril  1541.  Dans  cet  acte  il  demanda  à 
son  fils  Guillaume  de  prendre  le  nom  et  les  armes  de  la  famille  de  la 
Motte,  à  laquelle  appartenait  sa  mère.  Guillaume  épousa  par  contrat  du 
2  mai  1546  demoiselle  Catherine  de  Pouhet,  fille  de  feu  noble  Jacques 
Pouhet,  licencié  es  lois,  procureur  du  Roi  au  siège  de  Villeneuve-de- 
Berg.  11  en  eut,  entre  autres  enfants,  deux  fils  :  1°  noble  Pierre  de  La- 
motte,  Sgr  dudit  lieu,  syndic  du  Languedoc,  habitant  de  Chassiers, 
marié  le  29  juillet  1584  à  demoiselle  Louise  du  Roure  de  Grisac,  dont 
le  fils  mourut  sans  postérité  ;  2°  Jean  de  la  Motte,  écuyer,  docteur  es 
lois,  qui  succéda  à  son  frère  comme  syndic  du  Languedoc  et  qui  épousa 
le  16  août  1598  Jeanne  de  la  Balme  d'Uzer.  Les  deux  fils  de  celui-ci, 
Aimé  de  Chalendar  de  la  Motte,  Sgr  d'Uzer  et  de  Chatusac,  président 
et  juge  mage  à  Valence,  en  Dauphiné,  marié  en  1631  à  Marie  de 


220  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Merle  de  la  Gorce,  et  Jean  de  la  Motte,  Sgr  de  Saint-Laurent-du- 
Bains,  au  diocèse  de  Viviers,  marié  successivement  en  1627  à  Cathe- 
rine Larcher  et  en  1644  à  Honorade  Girard,  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  23  septembre  1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons, 
intendant  du  Languedoc;  ce  jugement  est  rapporté  tout  au  long 
dans  le  Nouveau  d'Hozier.  L'aîné  de  ces  deux  frères  a\ait  déjà  été 
maintenu  en  Dauphiné  le  7  juillet  1668  par  jugement  de  l'intendant 
Dugué;  sa  descendance  s'éteignit  avec  Charles-Louis  de  la  Motte- 
Chalendar,  né  le  30  mars  1749,  admis  en  1766  parmi  les  pages  de  la 
Petite-Écurie,  qui,  ayant  été  emprisonné  pendant  la  Terreur,  fut  sauvé 
de  1  échafaud  par  le  geôlier  Garanger  et  qui,  par  reconnaissance, 
épousa  en  1795  la  fille  de  celui-ci.  Charles-Louis  de  la  Motte-Cha- 
lendar  eut  de  celte  union  une  fille  unique,  Mme  Giraud,  dont  les  en- 
fants ont  été  connus  sous  le  nom  de  Giraud  de  la  Motte.  La  descen- 
dance de  Jean  de  la  Motte,  le  second  des  deux  frères  maintenus 
en  1668,  s  éteignit  avec  Christophe  de  la  Motte-Chalendar  de  Saint- 
Laurent  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Bas- 
Yivarais. 

Armand  de  Chalendar,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  Cor- 
nillon,  épousa  d'abord  Louise  Istagel  (ou  Stagelle),  qui  fit  son  testa- 
ment en  1481,  puis  Marguerite  le  Franc.  Il  fut  père  de  Guillaume  de 
Chalendar,  qui  reçut  diverses  reconnaissances  en  1519  et  1520  et  qui 
épousa  en  1506  Françoise  de  la  Tour,  et  grand-père  de  Guillaume  de 
Chalendar,  Sgr  de  Cornillon,  qui  épousa  le  2  décembre  1556  Cathe- 
rine de  Beauvoir  du  Roure.  Deux  des  fils  de  celui-ci,  Antoine  et 
Claude,  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

Antoine  de  Chalendar,  Sgr  de  Cornillon,  auteur  du  premier 
rameau,  épousa  le  7  juin  1588  Isabeau  des  Mares.  Son  petit-tils, 
Antoine  de  Chalendar,  Sgr  de  la  Combe,  demeurant  au  diocèse  de 
Viviers,  marié  le  4  janvier  1650  à  Martine  de  Mercoyrol,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  16  janvier  1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons, 
intendant  du  Languedoc.  Ce  rameau  fut  encore  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  17  novembre  1697  par  jugement  de  M.  de  Lamoignon, 
intendant  du  Languedoc.  Il  s'éteignit  avec  Jean-Baptiste  de  Chalen- 
dar, né  en  1710,  arrière-petit-fils  du  précédent,  qui  n'eut  pas  d'en- 
fants de  son  mariage  avec  JeannedePuech,  veuve  de  Jean  deCubières. 

Le  second  rameau  s'est  seul  perpétué  jusqu'à  nos  jours.  Son 
auteur,  Claude  de  Chalendar,  s'était  fixé  en  Velav  par  le  mariage 
qu'il  contracta  en  1589  avec  Gabrielle  Bonnet.  Il  fut  père  de  Charles 
de  Chalendar,  qui  épousa  en  16 14  Marguerite  le  Blanc,  et  grand-père 
d'autre  Charles  de  Chalendar,  qui  épousa  en  1635  Anne  Véron.  On 
ne  voit  pas  que  ce  rameau  de  la  famille  de  Chalendar  ait  fait  recon- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  221 

naître  sa  noblesse  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par 
Louis  XIV.  On  ne  voit  pas  davantage  qu'il  ait  été  représenté  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse.  Mais  son  chef,  Claude-Joseph  de 
Chalendar,  marié  en  1744  à  Jeanne  Forel,  fut  maintenu  noble  le 
17  août  1760  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides  de  Montpellier.  Deux  lils 
de  celui-ci,  François-Mathieu,  lieutenant  des  maréchaux  de  France 
au  Puy,  chevalier  de  Saint-Louis,  marié  à  Catherine  de  Sigaud  de 
Chidrac,  puis  en  1810  à  Mlle  Romeuf,  et  Jean-Baptiste,  né  en  1751, 
lieutenant-colonel  en  1797,  marié  à  Nancy  en  1788  à  Marie-Thérèse 
de  la  Barthe,  ont  été  les  auteurs  de  deux  sous-rameaux.  Le  premier 
de  ces  sous-rameaux,  omis  par  M.  de  Gigord  et  par  le  vicomte  Révé- 
rend, subsiste  honorablement  à  Lyon,  à  Tain  et  à  Saint-Agrève. 
L'auteur  du  second  sous-rameau,  Jean-Baptiste,  laissa  une  fille, 
Mme  du  Barail.  qui  fut  la  mère  du  général  du  Barail,  et  un  fils,  Arsène- 
Vincent  de  Chalendar,  né  en  1792  à  Vaudoncourt,  dans  les  Vosges. 
Celui-ci  eut  une  brillante  carrière  militaire  et  fut  général  de  division 
et  grand  officier  de  la  Légion  d'honneur.  Il  fut  connu  le  premier  sous 
titre  de  comte  de  Chalendar.  11  laissa  deux  fils  dont  l'aîné  est  décédé 
à  Libourne  en  1875  sans  avoir  eu  de  postérité  masculine  et  dont  le 
second,  Fernand,  né  au  Mans  en  1846,  général  de  brigade  en  1892, 
a  eu  plusieurs  enfants  de  son  mariage  avec  M1Ie  Roguin. 

Principales  alliances  :  de  Bénéfice  de  Cheylus,  du  Rourc  1556,  de 
Chambaud  1625,  Mercoyrol  de  Reaulieu  1659, 1719,  Tailhand,  Jourda 
de  Vaux  1682,  Clavel  de  Veyran,  de  Tardy  de  Montravel,  du  Barail 
1818,  de  la  Barthe  1788,  Chaperon  1871,  de  Chanaleilles  1748,  etc. 

CHALENDRAY  (de  Bordes  de).  Voyez  :  Bordes  de  Chalendray  (de). 

CHALÉON-CHAMBRIER  (de).    Armes  :  d'azur  à  une  bande  d'argent 
chargée  d'un  lionceau  de  gueules. 

La  famille  de  Chaléon-Chambrier  appartient  à  la  noblesse  du  Dau- 
phiné.  On  en  trouvera  une  généalogie  dans  les  manuscrits  de  Chérin. 
Elle  a  eu  pour  auteur  Just  de  Chaléon,  originaire  du  Royannais, 
célèbre  avocat  au  Parlement  de  Grenoble,  qui  fut  anobli  par  lettres 
patentes  d'avril  1655,  enregistrées  en  la  Chambre  des  comptes  du 
Dauphiné  le  21  juillet  suivant  et  en  la  Cour  des  aides  le  26  juin  1656. 
Un  édit  d'août  1664  ayant  révoqué  tous  les  anoblissements  concédés 
depuis  1611,  Just  de  Chaléon  se  fit  accorder  en  octobre  1665  un  cer- 
tificat du  ministre  Louvois  et  des  lettres  patentes  du  roi  Louis  XIV 
qui  exceptaient  de  cette  mesure  les  lettres  de  noblesse  obtenues  par 
lui  en  1655.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  10  avril  1670  par 
jugement  rendu  à  Lyon  de  M.  Dugué,  intendant.  Il  avait  épousé  Isa- 


22?  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

beau  de  Gumin  qui.  fit  son  testament  en  même  temps  que  lui  à 
Pont-en-Royans  le  24  septembre  1667.  Leur  fils,  noble  Laurent  de 
Chaléon,  avocat,  reçu  conseiller  au  Parlement  de  Grenoble  le 
Il  février  1668,  épousa  Marguerite  Chambrier,  fille  du  juge  des  terres 
de  Mgr  le  duc  de  Lesdiguières.  Il  fut  père  de  noble  Jean-Baptiste  de 
Chaléon  de  Chambrier,  né  en  1685,  conseiller  au  Parlement  de  Gre- 
noble, marié  à  Marguerite  de  Bardonnenche,  qui  joignit  à  son  nom 
celui  de  la  famille  Chambrier,  à  laquelle  appartenait  sa  mère,  et  qui 
fit  son  testament  en  1733,  et  grand-père  de  Laurent-César,  connu 
sous  le  titre  de  baron  de  Chaléon-Chambrier,  né  à  Grenoble  en  1729, 
conseiller  au  Parlement  de  cette  ville  en  1750,  qui  fut  élu  député  de 
la  noblesse  du  Dauphiné  aux  États  généraux  de  1789,  mais  qui  donna 
sa  démission  dès  le  mois  de  décembre  de  cette  même  année.  Ce  der- 
nier avait  épousé  à  Grenoble  en  1763  Anne-Pierrette  de  la  Coste. 
Leur  fils,  Sébastien-César  de  Chaléon-Chambrier,  né  en  1766,  fit  en 
1781  ses  preuves  de  noblesse  pour  être  promu  au  grade  de  sous-lieu- 
tenant. 

Laurent  Chaléon,  Sgrde  Saint-Roman,  conseiller  du  Roi  au  Parle- 
ment, aides  et  finances  de  Dauphiné;  sa  femme,  Marguerite  de 
Chambrier  de  l'Isle  ;  et  Suzanne  de  Chaléon,  épouse  de  Claude  de  Gar- 
nier,  conseiller  du  Roi,  trésorier  de  France  en  la  province  de  Dau- 
phiné, avaient  fait  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1696. 

La  famille  de  Chaléon-Chambrier  compte  encore  des  représentants. 

Elle  a  fourni  des  conseillers  au  Parlement  de  Grenoble,  des  offi- 
ciers, des  membres  de  la  Légion  d'honneur. 

Principales  alliances  :  de  Bardonnenche,  de  Garnier,  de  Cham- 
brier de  l'Isle,  de  la  Coste,  etc. 

CHALIÈS  (de;.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'argent  accompagné  en 
chef  de  deux  étoiles  d'or  et  en  pointe  d'une  rose  boutonnée  du 
même. 

La  famille  Chaliès,  ou  de  Chaliès,  est  anciennement  et  honorable- 
ment connue  en  Rouergue.  Toutefois,  on  ne  lui  connaît  pas  de  prin- 
cipe d'anoblissement  et  elle  n'a  pas  pris  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  de  sa  région.  M.  de  Bonald  lui  a  consacré  un  intéres- 
sant article  dans  le  supplément  de  ses  Documents  généalogiques 
sur  des  familles  du  Rouergue.  Pierre  de  Chaliès  de  la  Roquette  fut 
pourvu  par  lettres  patentes  du  18  septembre  1693  des  charges  de 
conseiller  du  Roi  et  de  maire  perpétuel  et  héréditaire  de  Saint-Léons. 
Ses  descendants,  Victor-Frédéric  Chaliès,  né  en  1835,  ancien  prési- 
dent de  la  Chambre  des  notaires  de  Milhau,  et  Michel-Léon  Chaliès, 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  223 

Dé  en  1838,  frère  du  précédent,  receveur  de  l'enregistrement,  ont 
été  autorisés  avec  leurs  enfants,  le  3  mars  1899,  par  jugement  du  tri- 
bunal civil  de  Milhau,  à  faire  précéder  leur  nom  de  la  particule  de 
portée  par  leurs  ascendants  avant  la  Révolution. 

On  remarquera  l'analogie  des  armoiries  attribuées  à  la  famille  de 
Chaliès  avec  celles  d'une  famille  de  Chalier  qui  a  appartenu  à  la  no- 
blesse de  l'Auvergne  et  dont  il  sera  parlé  dans  la  note  consacrée  à  la 
famille  Challier  de  Granchamps, 

CHALLAN-BELVAL 

Famille  de  haute  bourgeoisie. 

Joseph-Pierre  Challan,  né  à  Noyers  le  24  floréal  an  XIII,  percep- 
teur, fut  autorisé  par  décret  impérial  du  25  avril  1863  à  joindre  à  son 
nom  celui  de  Belval  et  à  s'appeler  Challan-Belval. 

Le  docteur  Challan  demanda  inutilement,  en  février  1876,  l'autori- 
sation de  substituer  à  son  nom  celui  de  :  de  Challan  de  Belval,  con- 
sacré par  les  traditions  de  sa  famille.  Sa  petite-tille  a  épousé  en 
1888  le  marquis  de  Poyen. 

La  famille  Challan  de  Belval  paraît  être  distincte  de  celle  d'un  Di- 
dier Challan-Daigremont  qui  sous  Louis  XV  était  conseiller  au  bail- 
liage de  Meulan.  Le  fils  de  celui-ci,  Antoine-Jean-Baptiste  Challan, 
né  en  1754  à  Meulan,  était  à  l'époque  de  la  Révolution  procureur  du 
Roi  au  bailliage  de  Mantes  et  de  Meulan  ;  il  fut  député  de  Seine-et- 
Oise  au  Conseil  des  Cinq-Cents,  puis  au  Corps  législatif,  fut  créé 
chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  26  avril  1808,  fut  con- 
firmé dans  la  possession  de  son  titre  par  nouvelles  lettres  du  roi 
Louis  XVIII  du  25  novembre  1814  et  mourut  en  1831  sans  laisser, 
semble-t-il,  de  postérité.  Il  avait  reçu  les  armes  suivantes  :  tiercé 
en  fasce  :  d'azur  à  un  drapeau  d'or  posé  en  barre;  de  gueules  à  ré- 
toile d'argent  et  de  sable  à  un  livre  fermé  d'argent  surchargé  d'un 
cœur  de  gueules  sommé  dune  pensée  de  sinople  et  surmonté  d'un 
compas  ouvert  d'or. 

CHALLAYE  (de).  Armes  (d'après  M.  de  Valenches)  :  écartelé  :  aux\  et  4 
losange  d'azur  et  d'argent  en  barre  de  six  traits,  à  la  fasce  de 
gueules  chargée  de  trois  étoiles  d'or  brochant;  aux  2  et  3  d'or  à  deux 
lions  affrontés  de  gueules-,  sur  le  tout  d'argent  à  une  main  au 
naturel  tenant  trois  tiges  de  sinople,  un  soleil  de  gueules  ait  canton 
sénestre;  au  chef  d'azur  chargé  d'un  chat  passant  d'argent,  colleté 
de  gueules. 

La  famille  Challaye,  ou  deChallaye.  est  anciennement  connue  en 
Forez.  Elle  remonte  par  fdiation  à  Jean  Challaye-la-Valette,  marchand 


224  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

au  lieu  de  Malfer.  dont  le  fils,  maître  Joseph  Challaye,  notaire  royal 
à  Montbrison.  puis  contrôleur  au  grenier  à  sel  de  ladite  ville,  épousa 
d'abord  en  1G83  Catherine  Mallier,  puis  Toussainte  Chappuis.  Pierre 
de  Challaye,  petit-fils  de  ce  dernier  et  de  sa  seconde  femme,  baptisé 
à  Montbrison  en  1730,  fut  pourvu  en  1760  de  la  charge  anoblissante 
de  conseiller  au  Parlement  de  Dombes  ;  il  avait  épousé  en  17oo 
MIIe  Chappuis  de  la  Goutte  dont  il  eut  plusieurs  enfants. 

Un  M.  de  Challaye  était  consul  de  France  à  Erzeroum  sous  Napo- 
léon III. 

On  ignore  si  la  famille  de  Challaye  compte  encore  des  représen- 
tants. 

Principales  alliances  :  Chappuis  de  la  Goutte,  Ravel  de  Montagny 
1777,  de  Bronac  de  Vazelhes  1787,  etc. 

CHALLEMEL  LACOUR  (autrefois  de  la  COUR)  et  de  la  RIVIÈRE. 

La  famille  Challemel  appartient  à  l'ancienne  bourgeoisie  de  Nor- 
mandie. Elle  est  représentée  de  nos  jours  par  deux  branches  qui  se 
distinguent  par  leurs  surnoms  terriens. 

Claude  Challemel  de  la  Rivière  épousa  vers  1750  Anne  Collas, 
d'une  vieille  famille  d'Argentan  dont  une  branche  subsiste  sous  le 
nom  de  Collas  de  Gournay.  M.  Challemel  de  la  Rivière  a  épousé  vers 
1880  Mue  de  Beauchef  de  Servigny. 

François  Challemel,  sieur  de  la  Cour,  marié  à  Renée  Marie,  était 
dans  la  première  moitié  du  xvme  siècle  conseiller  du  Roi,  procureur 
au  grenier  à  sel  de  Carrouges  (Orne).  Son  fils,  François  Challemel, 
sieur  de  la  Cour,  avocat  au  Parlement,  notaire  à  la  Ferté-Macé 
(Orne),  épousa  à  Alençon  le  21  juin  1736  Marie-Marguerite  Taillarda, 
fille  d'un  substitut  au  bailliage  H  siège  présidial.  Plus  récemment, 
Paul-Amand  Challemel-Lacour,  né  à  Avranches  en  182o,  professeur 
au  lycée  de  Limoges,  exilé  en  1852,  préfet  du  Rhône  en  1870,  député 
radical  des  Bouches-du-Rhône  en  1871,  sénateur  du  même  départe- 
ment en  1876,  ambassadeur,  président  du  Sénat,  décédé  en  1896,  a 
joué  un  rôle  politique  important. 

Principales  alliances  :  de  Saint-Pol  1902,  1903,  Collas,  de  Beau- 
chef  de  Servigny  vers  1880,  Magon  de  la  Vieuville  1907,  etc. 

CHALLET  fou  CHELLETj  de  KERDRÉAN  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois 
chevrons  d'argent  l'un  au-dessus  de  Vautre  accompagnés  de  trois 
étoiles  d'or  posées  deux  en  chef  et  une  en  pointe.  —  Couronne  :  de 
Comte.  —  Supports  :  deux  lévriers. 

La  famille  de  Challet,  ou  de  Chellet,  appartient  à  la  noblesse  de 
la  Beauce.  Elle  a  toujours  été  assez  obscure  et  on  n'a  pu  se  pro- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  225 

curer  sur  elle  que  peu  de  renseignements.  On  trouvera  cependant 
sur  elle  un  dossier  assez  important  dans  les  Carrés  d'Hozier.  Elle 
se  croit  issue  d'une  famille  de  Chellet  qui  appartenait  au  moyen 
âge  à  la  noblesse  de  Normandie 

Elle  avait  pour  chef,  dans  la  seconde  moitié  du  xvie  siècle,  Chris- 
tophe de  Challct,  écuyer,  Sgr  dudit  lieu,  qui  avait  épousé  vers  1565 
Gabrielle  de  Michelet,  de  la  paroisse  de  la  Louppe,  dans  le  Perche. 
D'après  un  tableau  généalogique  conservé  dans  les  Carrés  d'Hozier, 
tableau  qui  malheureusement  ne  s'appuie  sur  aucune  preuve  et  n'est 
accompagné  d'aucune  date,  ce  gentilhomme  aurait  été  fds  de  Michel 
de  Ghallet,  marié  à  Marguerite  de  Louville,  d'une  famille  de  la  Beauce, 
petit-fds  de  Simon  de  Challet,  Sgr  de  la  Gudefroy,  marié  à  Anne  de 
Creux,  et  arrière-petit-fils  de  Léon  de  Challet,  Sgr  de  la  Godefroy, 
marié  à  Marguerite  d'Argouges,  lequel  aurait  été  lui-même  fils  d'un 
Hugues  de  Challet,  du  pays  d'Avranches,  marié  à  Jeanne  de  Clin- 
champs,  qui  fut  un  des  principaux  lieutenants  du  maréchal  de  Bou- 
cicaut.  D'après  le  même  tableau,  Hugues  aurait  été  un  arrière-petit- 
fils  d'un  Pierre  de  Challed,  qui  épousa  en  1272  Gillette  de  Montléart. 

Christophe  de  Challet,  mentionné  plus  haut,  laissa  de  Gabrielle  de 
Michelet  deux  fds,  André  et  Urbain  de  Challet,  qui  furent  les  auteurs 
de  deux  branches. 

La  branche  aînée,  aujourd'hui  seule  subsistante,  a  adopté  l'ortho- 
graphe Chellet.  Son  auteur,  André  de  Challet,  ou  de  Chellet,  seigneur 
de  divers  domaines  en  Touraine,  fut  gentilhomme  de  la  chambre  du 
Roi  et  épousa  Gillette  du  Pont,  d'une  famille  de  Touraine.  Il  fut  le  tri- 
saïeul de  Roger  de  Challet  qui  épousa  Madeleine,  fille  du  comte  de 
Kerdréan,  et  dont  les  enfants  furent  connus  sous  le  nom  de  Chellet 
de  Kerdréan.  Les  Carrés  d'Hozier  ne  contiennent  que  très  peu  de 
renseignements  sur  cette  branche  qui  ne  paraît  pas  avoir  été  l'objet 
d'un  jugement  de  maintenue  de  noblesse  et  dont  le  chef  est  connu  de 
nos  jours  sous  le  titre  de  comte  de  Kerdréan. 

Urbain  de  Challet,  écuyer,  Sgr  de  Souville,  auteur  de  la  seconde 
branche,  épousa  le  15  novembre  1603  Anne  de  Saint-Martin,  de  la 
paroisse  de  Chanceville.  Son  fils,Léonor  de  Challet,  Sgr  de  Chance- 
ville,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  16  avril  1667  par  jugement  de 
M.  deMachault,  intendant  d'Orléans.  Il  fut  lui-même  père  deLéonor- 
Jacques  de  Challet,  Sgr  de  Chanceville,  dont  la  veuve,  Anne  de  Bau- 
douin, fut  à  son  tour  maintenue  dans  sa  noblesse  le  15  mai  1700  par 
jugement  de  M.  Jubert  de  Bouville,  successeur  de  M.  de  Machault, 
grand-père  de  noble  homme  Jacques  de  Challet,  écuyer,  Sgr  de 
Chancerville,  né  le  13  novembre  1693  à  Villeau,  au  diocèse  de  Char- 
tres, qui  épousa  le  21  avril  1719  Françoise  de  Pontbriand,  et  bisaïeul 

ix.  4S 


226  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Philippe  de  Challet  et  de  Marie-Victoire  de  Challet  de  Chancer- 
ville,  née  à  Villeau'en  1724,  qui  fit  en  173o  ses  preuves  de  noblesse 
pour  être  admise  à  Saint-Cyr  et  qui  était  en  1790  religieuse  à  Poissy. 

Michel-Antoine  de  Challet,  écuyer,  sieur  de  l'École,  à  la  Croix-du- 
Perche,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Chartres. 

Principales  alliances  :  de  Pontbriand,  de  Kerdréan,  de  Chabot,  etc. 

CHALLETON  de  BRUGHEAS 

Famille  de  haute  bourgeoisie  qui  joint  à  son  nom  celui  de  sa  terre 
de  Brugheas,  près  de  Vichy,  en  Bourbonnais. 

M.  J.-F.  Challeton  de  Brugheas  a  été  de  nos  jours  conseiller  général 
de  Seine-et-Oise. 

CHALLIER  de  GRANDCHAMPS.  Armes  :palé  d'argent  et  de  gueules  de 
six  pièces,  à  un  lion  de  sable,  armé  et  lampassé  de  gueules,  brochant 
sur  le  tout.  —  Devise  :  Son  aspera  terrent. 

La  famille  Challier  de  Grandchamps  appartenait,  aux  xvne  et 
xvme  siècles,  à  la  haute  bourgeoisie  de  la  Picardie.  Borel  d'Uauterive 
lui  a  consacré  une  courte  notice  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse  de 
1869.  Elle  est,  paraît-il,  originaire  du  Bourbonnais  d'où  elle  serait 
venue  s'établir  en  Picardie  dans  la  première  moitié  du  xvne  siècle. 
On  a  cherché  à  la  rattacher  à  une  famille  Chalier  qui  a  appartenu  à 
la  noblesse  de  l'Auvergne  et  dont  il  sera  parlé  plus  bas. 

Jean  Challier  était,  vers  le  milieu  du  xvne  siècle,  conseiller  du  Boi 
et  receveur  de  l'élection  de  Ponthieu.  Son  petit-fils,  autre  Jean  Chal- 
lier, Sgr  de  Sonneville,  fit  enregistrer  à  l'Armoriai  de  1696  (registre 
d'Abbeville)  ses  armoiries  telles  que  la-  famille  Challier  de  Grand- 
champs  les  porte  encore  de  nos  jours. 

On  ne  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  à  la  famille  Challier 
de  Grandchamps.  Elle  ne  figure  pas  au  nombre  de  celles  de  Picardie 
qui  furent  maintenues  nobles  lors  des  diverses  recherches  ordon- 
nées par  Louis  XIV.  Elle  ne  figure  pas  non  plus  au  nombre  de  celles 
de  cette  province  qui  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse. 

Elle  a  fourni  des  officiers,  des  membres  de  la  Légion  d'honneur,  etc. 

Elle  était  représentée  au  xixe  siècle  par  Louis  Challier  de  Grand- 
champs,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  qui  a  eu  plusieurs  enfants 
de  son  mariage  en  1842  avec  M"e  O'Donnel,  d'une  illustre  famille 
d'Irlande. 

Principales  alliances  :  O'Donnel,  de  Cremoux  1872. 

11  a  existé  en  Auvergne  une  famille  noble  du  nom  de  Chalier,  ou 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  227 

Challier.  Cette  famille  portait  pour  armes  :  d'azur  à  un  chevron 
d'or  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  et  en  pointe  d'un  croissant 
aussi  d'or.  Elle  descendait  de  Gabriel  Chalier  qui  épousa  Catherine 
de  Fourcy  par  contrat  du  20  juillet  1581 .  Le  fils  de  celui-ci,  Pierre  de 
Chalier,  sieur  de  Pérignat,  près  des  Martres  de  Veyres,  baptisé  en 
1597,  se  désista  de  lui-même  de  ses  prétentions  nobiliaires  lors  de 
la  grande  recherche  des  faux  nobles  et  fut,  en  conséquence,  con- 
damné le  20  novembre  1666  par  jugement  de  M.  de  Fortia,  inten- 
dant, à  payer  une  amende  de  200  livres.  Il  fut  père  de  François  Cha- 
lier, écuyer,  Sgr  de  Pérignat,  baptisé  en  1633,  et  grand-père  de 
Gabriel  Chalier,  Sgr  de  Pérignat,  qui  fut  anobli  en  avril  1700,  par 
lettres  patentes  dont  on  trouvera  le  texte  dans  le  Nouveau  d'Hozier, 
et  qui  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries.  Ces 
lettres  s'étant  trouvées  rentrer  dans  la  catégorie  de  celles  qui  avaient 
été  révoquées  par  l'édit  d'août  1715,  Gabriel  Chalier  se  fit  confirmer 
dans  sa  noblesse  par  arrêt  du  Conseil  d'Etat  du  26  mai  1716.  Pierre 
Chalier  obtint  l'érection  en  comté  de  sa  seigneurie  de  Pérignat  par 
lettres  de  février  1762  enregistrées  au  Parlement  le  3  mai  1763,  à  la 
Cour  des  comptes  en  juin  suivant  et  au  bureau  des  finances  de  Riom 
le  31  mai  1764.  Jean-Baptiste  de  Chalier  de  Pérignat  prit  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Riom.  La  famille  de  Chalier 
paraît  avoir  eu  pour  dernier  représentant  M.  Jean-Baptiste-César  de 
Chalier,  longtemps  maire  de  Beaumont,  près  de  Clermont-Ferrand, 
mort  à  Cannes  en  1862. 

CHALLOU-SAINT-MARD  (Petiton  de).  Voyez  :  Petiton  de  Challou-Saint- 
Mard  . 

CHALMETON  de  CR0Ï(ou  CROY).  Armes  de  la  famille  de  Croï  (d'après 
l'Armoriai  général  de  1696)  :  écartelé  aux  1  et  4  d'argent  à  trois 
fasces  de  gueules;  aux  2  et  3  d'argent  à  trois  doloires  de  gueules 
posées  en  fasce  l'une  sur  l'autre. 

La  famille  Chalmeton,  de  très  honorable  bourgeoisie,  est  originaire 
du  département  du  Gard. 

Ferdinand  Chalmeton,  né  à  Saint-Ambroix  le  4  avril  1812,  directeur 
des  mines  de  la  Compagnie  houillère  deBessèges,  décédé  à  Nîmes  en 
1903,  avait  épousé  dans  cette  ville  le  7  août  1849  Claire-Huberte  de 
Croï.  Mme  Chalmeton  était  avec  son  frère,  Charles-Alphonse  de  Croï, 
décédé  célibataire  en  1904,  la  dernière  représentante  d'une  vieille 
famille  nimoîse  qui  n'a  aucun  rapport  avec  la  puissante  maison  des 
ducs  de  Croy  et  à  laquelle  il  sera  consacré  une  notice  en  son  lieu. 
Ferdinand  Chalmeton  eut  de  son  mariage  deux  fils,  Denis,  né  en  1849, 


228  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

et  Hubert,  officier  d'artillerie,  qui  ont  joint  à  leur  nom  celui  de  la 
famille  de  leur  mère  et  qui  ont  été  connus,  ainsi  que  leurs  enfants, 
sous  le  nom  de  Chalmetox  de  Croy. 

Les  représentants  de  la  famille  Chalmeton  avaient  vainement 
demandé,  le  20  janvier  1881,  l'autorisation  de  joindre  régulièrement 
à  leur  nom  celui  .de  :  de  Croy. 

Principales  alliances  :  de  Chazelles-Lunac,  de  Bertier  de  Sauvigny, 
Hamelin  1906,  etc. 

CHALMOT  (de;  et  CHALMOT.  Armes  :  d'argent  à  un  vol  de  sable 
accompagné  de  trois  étoiles  de  gueules,  2  et  1.  —  Aliàs  :  d'azur  à 
trois  étoiles  d'or  au  vol  d'argent  posé  en  abîme.  — Aliàs  :  d'azur 
à  un  vol  d'argent  accompagné  de  trois  étoiles  d'or,  %  et  1;  au  chef 
d'or  chargé  de  trois  quinte  feuilles  de  gueules. 

La  famille  de  Chalmot,  qui  n'est  plus  représentée  en  France  que 
par  une  branche  tombée  dans  l'obscurité,  appartenait  avant  la  Révo- 
lution à  la  noblesse  du  Poitou.  Beauchet-Filleau  en  a  donné  une 
généalogie  dans  son  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des 
familles  du  Poitou. 

Dès  le  milieu  du  xve  siècle  la  famille  de  Chalmot  était  honorable- 
ment connue  dans  les  environs  de  Niort.  Beauchet-Filleau  en  fait 
remonter  la  filiation  à  un  Martin  Chalmot,  auquel  il  attribue  la  quali- 
fication d'écuyer  et  qui  passa  le  2  mars  1477  un  accord  avec  son  fils, 
Guillaume,  Sgr  de  la  Motte.  Jacques  Chalmot,  Sgr  de  Place,  de  la 
Motte  de  Genouillé,  etc.,  fils  de  celui-ci,  marié  le  10  septembre  1530 
à  Florence  de  Villiers,  fut  pair  de  Niort  en  1535  et  échevin  de  la 
même  ville  en  1536.  Il  laissa  deux  fils,  Philippe  et  Pierre,  qui  furent 
les  auteurs  de  deux  branches.  Les  représentants  de  ces  deux  bran- 
ches furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  23  août  1667  par  juge- 
ment de  M.  de  Barentin,  intendant  de  Poitiers. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Philippe  Chalmot,  Sgr  de  la  Gailla;-- 
drie  et  de  la  Briaudière,  paraît  avoir  été  anobli  par  le  mairie  de  Niort 
qu'il  exerça  en  1591  et  1596.  Il  laissa  lui-môme  deux  fils,  Philippe  II 
et  Jean,  qui  partagèrent  sa  succession  le  12  mai  1622  et  qui  furent 
les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Philippe  Chalmot,  Sgr  de  la  Briaudière, 
échevin  de  Niort,  laissa  à  son  tour  de  deux  alliances  successives  trois 
fils  :  1  °  Philippe,  troisième  du  nom,  Sgr  de  Sainte-Rhue,  en  la  paroisse 
de  Saint-Médard,  qui  épousa  Anne  Saviot  et  qui  continua  la  descen- 
dance; 2°  Pierre,  dont  le  fils,  Jean,  quitta  la  France  lors  de  la  révo- 
cation de  l'Édit  de  Nantes  et  ne  paraît  pas  avoir  eu  de  postérité  ; 
3°  Jacques,  Sgr  du  Portail,  qui  se  retira  à  Berlin  lors  de  la  révocation 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  229 

de  l'Édit  de  Nantes  et  dont  le  fils,  Jacques  Chalmot  du  Portail,  lieu- 
tenant général  au  service  de  Hollande  en  1728,  paraît  n'avoir  laissé 
que  des  filles.  Louis-Pierre  Chalmot,  chevalier,  Sgr  de  Sainte-Rhuc, 
marié  en  1767  à  Marie-Elisabeth  de  Culant,  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Civray.  Ce  rameau  s'est  éteint 
avec  M.  Chalmot  de  Sainte-Rhue,  probablement  fils  du  précédent, 
qui  mourut  à  Niort  sans  avoir  eu  d'enfants  de  son  mariage  en  1795 
avec  Mlle  Janvre  de  la  Bouchetière. 

L'auteur  du  second  rameau,  Jean  Chalmot,  ministre  protestant, 
épousa  à  Niort  en  1623  Marie  Savignac  et  en  eut  un  très  grand 
nombre  d'enfants.  C'est  vraisemblablement  de  son  plus  jeune  fds, 
Pierre  Chalmot,  notaire  à  Chefboutonne,  que  descend  une  famille 
Chalmot  qui  subsiste  dans  une  situation  modeste. 

Jacques  Chalmot,  Sgr  de  la  Cour,  auteur  de  la  branche  cadette,  fut 
secrétaire  du  syndic  de  Saumur  en  1596  ;  il  fut  maître  des  requêtes 
de  Navarre,  puis  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  et  fut  vraisembla- 
blement anobli  par  ces  fonctions.  Son  descendant,  Jacques-Louis 
Chalmot,  Sgr  de  Puyfoulard,  alla  se  réfugier  en  Hollande  lors  de  la 
révocation  de  l'Édit  de  Nantes  et  y  épousa  à  Leuwarden,  le 
10  août  1701,  sa  parente  Angélique  de  Chalmot.  Il  fut  père  d'Henri- 
Emilius  de  Chalmot,  baptisé  en  1703,  enseigne  aux  gardes  du  prince 
d'Orange,  qui  épousa  d'abord  à  Leuwarden,  en  1731,  Emilie  Savois, 
puis  à  Maestricht,  en  1746,  Suzanne  du  Moulin  et  dont  la  postérité 
s'est  très  honorablement  perpétuée  en  Hollande  jusqu'à  nos  jours. 

La  famille  de  Chalmot  a  fourni  de  nombreux  officiers  au  service  de 
France  et  de  Hollande,  des  ministres  protestants,  etc. 

Principales  alliances  :  d'Auzy,  Bonneau  du  Chesne  1627,  de  la 
Barre  1692,  de  Culant  1767,  Janvre  de  la  Bouchetière  1796,  du 
Chesne  de  Vauvert  1670,  de  Gourjault,  etc. 

CHALONGE  (Gillet  de).  Voyez  :  Gillet  de  Chalonge. 

CHALOT  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  du  23  décem- 
bre 1815)  :  d'or  à  une  croix  paltée  de  gueules,  cantonnée  de  quatre 
lions  de  sable,  armés,  lampassés  et  couronnés  de  même. 

On  trouvera  de  curieux  détails  sur  la  famille  de  Chalot  actuelle- 
ment existante  dans  les  Titres,  anoblissements  et  pairies  de  la  Res- 
tauration du  vicomte  Révérend.  L'auteur  de  cette  famille,  Jacques- 
Auguste  Chalot,  né  le  5  mai  1771  à  Paris,  où  son  père,  Antoine  Chalot, 
exerçait  la  profession  de  marchand  épicier,  était  lieutenant-colonel 
de  cavalerie  et  officier  de  la  Légion  d'honneur  quand  il  reçut  le  titre 
héréditaire  de  chevalier  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du 


230  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

23  décembre  1815.  Il  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses 
armoiries.  Le  blason  qu'il  se  fit  accorder  était  celui  d'une  famille  de 
Chalot,  éteinte  vers  l'époque  de  la  Révolution,  qui  appartenait  à  la 
noblesse  de  Provence  et  à  laquelle  il  sera  plus  bas  consacré 
quelques  lignes.  Le  chevalier  Chalot  reçut  après  la  Révolution  de 
juillet  une  pension  de  250  francs  comme  vainqueur  de  la  Bastille. 

11  mourut  à  Paris  en  1848.  Il  avait  épousé  en  1820  Caroline  Vanhove, 
veuve  du  célèbre  acteur  Talma  et  elle-même  artiste  dramatique, 
dont  il  n'eut  pas  d'enfants  et  qui  mourut  à  Paris  en  1860.  Il  avait  eu, 
probablement  d'un  premier  mariage,  un  fils,  Auguste  de  Chalot,  qui 
épousa  à  Paris  en  mai  1820  Mllc  de  Gottal  et  qui  en  eut  lui-même 
une  fille,  Mme  Laboric,  et  deux  fils.  Le  second  de  ceux-ci,  Isidore-Louis 
de  Chalot,  né  on  1831,  a  laissé  des  enfants. 

La  famille  provençale  de  Chalot  était  originaire  du  diocèse  de 
Rennes,  en  Rrctagne,  où  elle  a  possédé  la  seigneurie  du  Rouchet,  en 
la  paroisse  de  Rourg-des-Comptes.  Elle  figure  de  1446  à  1513  aux 
reformations  et  montres  de  la  noblesse  dudit  diocèse.  Artefeuil  en 
a  donné  une  généalogie  qui  a  été  reproduite  par  la  Chesnaye  des 
Rois.  Pierre  de  Chalot,  Sgr  du  Rouchet,  auquel  ce  travail  fait 
remonter  la  filiation,  épousa  le  6  octobre  1403  Jeanne  Guillaume. 
Son  arrière-petit-fils,  Jean  de  Chalot,  écuyer,  Sgr  de  la  Chaletaye  et 
du  Rouchet,  marié  en  1-">:J7  a  Blanche  Lemattre,  D'en  eut  que  des 
filles  dont  l'aînée,  Suzanne,  héritière  des  biens  de  sa  maison,  épousa 
en  1585  Geoffroy  de  Lescoet,  premier  président  en  la  Chambre  des 
comptes.  Georges  de  Chalot,  frère  puîné  de  .Iran,  vint  se  fixer  à 
Arles,  en  Provence,  par  le  mariage  qu'il  contracta  dans  cette  ville  le 

12  juin  1588  avec  Gillette  Pelline.  11  fut  le  bisaïeul  de  Théophile  de 
Chalot  qui  obtint  le  23  avril  1645  des  lettres  de  relief  de  noblesse 
et  dont  les  enfants  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  en  1669  par 
jugement  des  commissaires  chargés  de  la  recherche  des  faux  nobles 
en  Provence.  La  famille  provençale  de  Chalot  s'est  éteinte  avec 
Trophime  de  Chalot  qui  épousa  à  Arles  en  1719  Claudine  Trucheman 
et  qui  n'en  eut  que  deux  filles. 

CHALOTAIS  <de  Caradeucde  la).  Voyez  :  Caradeuc  delà  Ciialotais  (de). 

CHALRET  du  RIEU.  Armes  :  écartelê  aux  1  et  4  dor  à  trois  hures  de 
sanglier  de  sable,  2  et  1  ;  aux  2  et  3  d'argent  à  trois  fasces  ondées 
d'azur;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois  /leurs  de  lys  dor,  qui  est  du 
P.ieu. 

La  famille  Chalret  est  originaire  du  Rouergue  où  dès  le  commence- 
ment du  xvnie  siècle  elle  occupait  un  rang  honorable  dans  la  bour- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  231 

geoisie.  Le  vicomte  Révérend  lui  a  consacré  une  courte  notice  dans 
Y  Annuaire  de  la  noblesse  de  1899.  Etienne  Chalret,  docteur  en  méde- 
cine, avait  épousé  vers  1700  Marie  de  la  Brue.  Il  en  eut,  entre  autres 
enfants,  une  fille  qui  épousa  le  25  mars  1727  Pierre  du  Ricu  de  Maison- 
neuve,  représentant  d'une  très  ancienne  famille  noble  du  Rouergue. 
Une  nièce  de  ce  gentilhomme,  Henriette  du  Rieu  de  Maisonneuve, 
héritière  de  sa  branche,  épousa  à  son  tour  en  1734  Pierre  Chalret, 
probablement  frère  de  sa  tante.  Leur  petit-fds,  Jean-René-Victor  Chal- 
ret, né  en  1779,  président  à  la  Cour  royale  de  Toulouse,  décédé  en 
1868,  joignit  le  premier  à  son  nom  celui  de  la  famille  du  Rieu  qui  a 
été  conservé  par  ses  descendants.  Il  laissa  plusieurs  iils.  L'un  de 
ceux-ci,  Paul,  décédé  en  1894,  a  été  père  de  M.  Léonce  Chalret  du 
Rieu,  élu  en  1898  conseiller  général  du  canton  de  Caussade  (Tarn-et- 
Garonne). 

La  famille  Chalret  du  Rieu  n'est  pas  titrée.  On  ne  lui  connaît,  du 
reste,  pas  de  principe  d'anoblissement  et  on  ne  voit  pas  qu'elle  ait 
pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse. 

Principales  alliances  :  du  Rieu,  Baconnière  de  Salverte  1891,  etc. 

Il  sera  consacré  une  notice  spéciale  à  la  famille  du  Rieu  qui  est 
encore  représentée  par  plusieurs  branches. 

CHALUMEAU.  Armes  (d'après  un  cachet  du  xvme  siècle)  :  de  gueules  à 
deux  chalumeaux  de...,  liés  de... 

Famille  de  haute  bourgeoisie. 

Jean  Chalumeau  était  dans  les  dernières  années  du  xvne  siècle  con- 
trôleur de  la  marchandise  à  Paris.  Son  fds,  Paul  Chalumeau,  alla  se 
fixer  à  Saint-Domingue  et  devint  un  des  plus  riches  propriétaires  de 
cette  île.  Il  fut  père  de  Pierre-Charles  Chalumeau,  né  à  Saint- 
Domingue  en  1732,  lieutenant  de  milices  dans  cette  colonie,  puis 
conseiller  et  procureur  du  Roi  de  la  maison  de  ville  de  Chinon,  en 
Touraine,  qui  épousa  Mlle  Lenée  de  Dauzay,  fille  d'un  contrôleur  des 
guerres,  et  qui  mourut  à  Chinon  en  1784,  et  grand-père  de  Louis 
Chalumeau,  né  en  1777,  décédé  en  1864,  qui  épousa  en  1800  Mlle  de 
Joannis,  fille  d'un  officier  de  marine,  et  dont  ladescendance  subsiste. 
Un  des  petits-fils  de  ce  dernier,  Henri  Chalumeau,  né  en  1830,  a  été 
tué  à  la  bataille  de  Solférino. 

Principales  alliances  :  de  Joannis,  de  la  Porte,  Poignant  de  Lor- 
gère,  Allain,  Bérard,  etc. 

On  ignore  si  c'est  à  cette  famille  que  l'on  doit  rattacher  un  Abner- 
Théophile  Chalumeau,  né  en  1798  à  Saint-Gaultier  (Indre),  qui  fut 
autorisé  par  ordonnance  du  7  avril  1830  à  joindre  à  son  nom  celui 
de  :  de  Verneuil. 


232  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CHALUP  (de  Bertin  de).  Voyez  :  Bertin  de  Chalup  (de)  aux  Additions  et 
Corrections  du  tome  V. 

CHALUP  (de) .  Armes  :  écartelê  aux  1  et  4  de  gueules  à  un  lion  ram- 
pant d'or,  armé,  couronné  et  langue  de  même;  aux  2  et  3  d'argent 
à  trois  cloches  de  sinople  mises  en  pal  (ou  mieux  à  un  pal  de  vair). 
—  Devise  :  Toujours  fidèle  à  Dieu,  à  l'honneur  et  au  Roi!  —  Cri  de 
guerre  :  Lempzours  ! 

La  famille  de  Chalup  appartient  à  la  noblesse  de  Guienne.  On  en 
trouvera  des  généalogies  détaillées  dans  le  Dictionnaire  de  la  noblesse 
de  la  Chesnaye  des  Bois  et  dans  les  manuscrits  de  l'abbé  de  Lespine, 
au  Cabinet  des  Titres.  Ces  travaux  font  remonter  la  fdiation  à  un 
Ithier  de  Chalup  dont  le  fils,  Guillaume,  fut  élu  en  1491  maire  de  Péri- 
gueux.  Guillaume  de  Chalup  avait  épousé  successivement  Clémence 
de  Meiguenac  et  Bertrande  de  Puysilhou.  Jacques  de  Chalup,  né 
d'une  de  ces  deux  unions,  est  qualifié,  dans  un  acte  du  25  avril  1528", 
écuyer,  sieur  des  Rois,  conseiller  pour  le  Roi  dans  la  sénéchaussée 
de  Périgueux.  La  situation  nobiliaire  de  ces  divers  personnages 
paraît  avoir  été  assez  douteuse  et  leur  descendance  semble  ne  s'être 
définitivement  agrégée  à  la  noblesse  que  dans  la  seconde  moitié  du 
xvie  siècle.  Jacques  de  Chalup,  mentionné  plus  haut,  fit  son  testa- 
ment le  4  août  1540  et  est  rappelé  comme  défunt  dans  un  acte  du 
5  janvier  1554.  Il  laissa  plusieurs  fils  dont  les  deux  aînés,  Raymond 
et  Jean,  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches  ;  la  descen- 
dance du  troisième,  Annet,  conseiller  du  Roi,  lieutenant  général  au 
siège  présidial  de  Bazas,  s'éteignit  avec  son  petit-fils  ;  la  descen- 
dance du  quatrième,  François,  conseiller  du  Roi  au  siège  présidial  de 
Bazas,  s'éteignit  également  au  bout  de  peu  de  temps. 

La  branche  aînée  est  aujourd'hui  éteinte.  Son  auteur,  Raymond  de 
Chalup,  sieur  de  Farcirou  et  d'Egliseneuve,  avocat  au  siège  prési- 
dial de  Périgueux,  avait  épousé  le  16  janvier  loo4  Marguerite 
Arnaud,  fille  du  seigneur  de  Laborie.  Il  fut  père  de  Bernard  de 
Chalup,  avocat  au  Parlement  de  Bordeaux,  qui  épousa  le  20  sep- 
tembre 1 59 1  Anne  de  Tourtel.  fille  unique  de  Jean,  bourgeois  de 
Brantôme,  et  grand-père  de  Jacques  de  Chalup,  qui  épousa  Anne 
Alexandre,  fille  de  Léonard,  avocat  en  la  Cour,  et  qui  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  d'abord  le  26  avril  1635  par  ordonnance  des  commis 
saires  généraux  députés  par  le  Roi  en  Guienne,  puis  le  24  mars  1007 
par  jugement  de  Pellot,  intendant  de  Bordeaux.  Martial  de  Chalup, 
Sgr  de  Farcirou  et  de  Charly,  fils  du  précédent,  marié  en  107^  à 
Jeanne  du  Chassaing  et  décédé  à  Brantôme  en  1708,  fut  encore 
maintenu  dans  sa  noblesse  le  21  juillet  1705  par  jugement  de  M.  de 


DICTIONNAIRE      DES    FAMILLES     FRANÇAISES  233 

la  Bourdonnaye,  successeur  de  Pellot.  On  trouvera  dans  les  Carrés 
d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  l'aîné  de  ses  petits-fds,  Léo- 
nard-Alexis de  Chalup  de  Fareyrou,  né  en  1738,  fit  en  1754  pour  être 
admis  parmi  les  pages  de  la  Grande-Écurie  ;  ce  jeune  homme  devint 
dans  la  suite  maréchal  de  camp;  il  prit  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  tenues  à  Périgueux  avec  les  qualifications  de  comte 
de  Chalup  et  de  seigneur  de  Puymarteau.  On  trouvera  dans  le  Nou- 
veau d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  frères,  égale- 
ment appelé  Léonard-Alexis,  né  à  Brantôme  en  1749,  fit  en  1765  pour 
être  admis  parmi  les  pages  de  la  Grande-Écurie. 

L'auteur  de  la  branche  cadette,  Jean  de  Chalup,  avocat  au  Parle- 
ment de  Bordeaux,  épousa  le  20  janvier  1560  Jeanne  Boubert.  Leur 
arrière-petit-fils,  Pierre  de  Chalup,  Sgr  du  Grangier  et  de  Villoche, 
avocat  au  Parlement  de  Bordeaux,  marié  en  1663  à  Anne  de  Cre- 
moux,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  27  août  1704  par  jugement 
de  l'intendant  la  Bourdonnaye.  Il  fut  le  bisaïeul  de  Joachim  de 
Chalup,  Sgr  de  Grangier,  duBost,  de  Puymarteau,  etc.,  conseiller  au 
Parlement  de  Bordeaux,  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  dans  cette  ville.  Joachim  de  Chalup  fut  plus  tard 
président  de  chambre  à  la  Cour  de  Bordeaux,  puis  en  1818  premier 
président  à  celle  d'Angers;  il  mourut  en  1825  au  château  d'Arricaud. 
Il  était  connu  depuis  le  rétablissement  de  Louis  XVIII  sous  le  titre  de 
comte  de  Chalup  de  Puymarteau.  C'est  de  lui  que  descendent  les 
représentants  actuels  de  la  famille  de  Chalup. 

Principales  alliances  :  Arnaud  de  Laborie  1554,  1696,  de  Cremoux 
1663,  de  la  Bastide  de  Chaune  1719,  d'AIesmes  de  Meycourby,  de 
Calvimont,  de  Bertin  (de  Chalup),  de  Beaupoil  de  Sainte- Aulaire  1861, 
de  Cosnac  1884,  de  Calmeil,  du  Chassaing  1678,  Duroy,  d'Escatha 
1624. 

CHALUS  (de  Bourbon-).  Voyez  :  Bourbon-Busset,  Chalus  et  Lignières 
(de). 

CHALUS  (de),  dans  le  Maine.  Armes  :  d'azur  à  trois  croissants  d'ar- 
gent, 2  et  1.  —  Supports  :  un  lion  et  deux  lévriers.  —  Devise  :  Fais 
ce  que  dois. 

Le  nom  de  Chalus  a  été  porté  en  France  par  un  certain  nombre 
de  familles  d'ancienne  noblesse.  Deux  de  ces  familles,  originaires 
l'une  du  Maine,  l'autre  de  l'Auvergne,  se  sont  perpétuées  jusqu'à  nos 
jours.  La  famille  de  Chalus,  du  Maine,  qui  donne  lieu  à  cette  notice, 
paraît  avoir  eu  pour  berceau  une  seigneurie  de  son  nom  qu'elle  a 
longtemps  possédée  sur  le  territoire   de  la   paroisse  d'Andouillé, 


234  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

aujourd'hui  commune  du  département  de  la  Mayenne.  Le  vicomte 
H.  de  la  Messelière  -en  a  donné  une  intéressante  généalogie  dans  le 
second  volume  de  son  Recueil  généalogique. 

La  famille  de  Chalus  a  pour  premier  auteur  connu  un  Guillaume 
de  Chalus  qui  fut  héritier  de  Jeanne  de  Grazay  en  1406  et  qui  vivait 
encore  en  1439.  Le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  de  1668  ne 
fait  remonter  la  filiation  suivie  qu  à  un  noble  homme  Guillaume  de 
Chalus,  probablement  fils  du  précédent,  qui  avait  épousé  Guillemette 
le  Porc,  dame  delà  Bénehardière,  en  laparoisse  deSaint-Hilaire-des- 
Landes,  et  qui  figure  dans  des  actes  de  1470,  1476  et  1483.  Ce  gentil- 
homme laissa  deux  fils,  Pierre  et  Guyon,  qui  passèrent  un  acte  le 
20  août  1520  et  qui  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches.  Les 
représentants  de  ces  deux  branches  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  20  juin  1668  par  jugement  de  Voisin  de  la  Noiraye, 
intendant  de  Tours. 

Pierre  de  Chalus,  écuyer,  Sgr  de  la  Bénehardière,  auteur  de  la 
branche  aînée,  épousa  Jeanne  de  Mégaudais.  Il  fut  père  de  Jean  de 
Chalus,  écuyer,  Sgr  de  Chalus  et  de  la  Bénehardière,  qui  rendit  hom- 
mage pour  sa  terre  de  Chalus  le  20  juillet  1553.  Celui-ci  laissa  deux 
fils  :  1°  Guillaume  de  Chalus,  Sgr  de  Chalus  et  de  la  Bénehardière, 
dont  la  descendance  s'éteignit  avec  Anne  de  Chalus  de  la  Bénehar- 
dière, mariée  en  1694  à  Jacques  de  Nossay;  2°  Michel  de  Chalus, 
marir  <n  1579  à  Marie  Goddé,  qui  acquit  le  13  juillet  de  cette  même 
année  la  terre  de  la  Poupardière  et  dont  la  descendance  subsiste. 
Jean  de  Chalus,  Sgr  de  la  Poupardière,  né  en  1661,  marié  en  1683 
à  Marie  Delisle,  veuve  de  Julien  Breteau,  notaire,  vint  peu  de  temps 
après  se  fixer  dans  la  paroisse  de  Prince,  au  diocèse  de  Bennes,  en 
Bretagne,  où  il  mourut  en  1721.  Son  fils,  Jean  de  Chalus  de  la  Pou- 
pardière, né  à  Prince  en  1690,  marié  dans  cette  paroisse  en  1714  à 
Benée-Françoise  Trotteminard,  décédé  à  Redon  en  1770,  fut  main- 
tenu dans  sa  noblesse  le  20  décembre  1754  par  arrêt  de  la  Cour  des 
aides  de  Paris.  11  laissa  plusieurs  fils  qui  fureut  admis  en  1762  dans 
Tordre  de  la  noblesse  de  Bretagne  et  dont  lun,  Paul-Bené  de  Chalus, 
chevalier  de  la  Poupardière,  né  à  Prince  en  1725,  marié  en  1756  à 
Jacqueline  lléliguen,  décédé  en  son  hôtel  de  Lamballe  en  1797,  fut 
l'aïeul  des  divers  représentants  actuels. 

Guyon  de  Chalus,  auteur  de  la  seconde  branche,  fut  père  de 
Geoffroy  de  Chalus,  Sgr  de  la  Brandais,  en  la  paroisse  de  Saint- 
Hilaire-des-Landes,  qui  épousa  le  10  mars  1542  Guillemine  du  Bois- 
béranger.  Un  descendant  de  celui-ci,  Jean-Charles  de  Chalus,  Sgr  de 
la  Brandais,  marié  en  1774  à  Perrinne  le  Testard  de  Roussillon,  prit 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Maine;  il  laissa  plu- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  235 

sieurs  fils  dont  la  descendance  s'est  éteinte  dans  la  seconde  moitié  du 
xix°  siècle.  Son  cousin,  René-Augustin  de  Chalus,  né  en  1764,  prit  une 
part  brillante  aux  guerres  de  la  Chouannerie  et  reçut  de  Louis  XVIII 
exilé  le  grade  de  maréchal  de  camp  ;  il  laissa  un  fils  unique,  Arthur, 
comte  de  Chalus,  zouave  pontifical,  qui  fut  mortellement  blessé  à 
Castelfidardo  en  18G0,  sans  avoir  été  marié. 

La  famille  de  Chalus  a  fourni  des  officiers  et  des  magistrats  dis- 
tingués. 

Son  chef  est  connu  de  nos  jours  sous  le  titre  de  comte. 

Principales  alliances  :  du  Bouchet,  de  la  Jaille,  de  Galard-Bcarn, 
de  Romilly,  Léziart,  de  Courson  1802,  Urvoy  de  Closmadeuc  1817,  de 
la  Barre  de  Nanteuil  1876,  de  Trédern  1798,  de  Lorgeril  1840,  Fro- 
tier  de  la  Messelière  1872,  de  Vassé,  du  Boisbéranger  1542,  du  Hamel 
deMilly  1629,  de  Méaulne,  le  Mintier,  de  la  Broise,  deLaage  de  Belle- 
faye  1906,  etc. 

CHALUS,  ou  CHASLUS  (de),  en  Auvergne.  Armes  :  d'azur  à  un  poisson 
d'or  mis  en  bande,  accompagné  de  six  étoiles  du  même  en  orle  (aliàs 
de  cinq  étoiles  du  même,  2  en  chef  et  3  en  pointe)  et  quelquefois 
d'une  bordure  cousue  et  engreslée  de  gueules. 

Il  a  existé  en  Auvergne  un  certain  nombre  de  familles  d'ancienne 
noblesse  du  nom  de  Chalus,  ou  Chaslus.  Une  seule  de  ces  familles 
subsiste,  celle  des  anciens  seigneurs  de  Prondines  ;  deux  autres, 
celle  des  seigneurs  de  Chaslus-Lambron  et  celle  des  seigneurs  de 
Cousan  et  de  la  Mauriange,  se  sont  éteintes  au  commencement  du 
xix°  siècle. 

La  plus  illustre  de  ces  familles  était  celle  qui  avait  eu  pour  ber- 
ceau l'antique  château  féodal  de  Chaslus-Lambron,  situé  non  loin 
d'Issoire,  qui  domine  la  plaine  de  Saint-Germain-Lambron.  Elle  por- 
tait pour  armes  :  échiqueté  dor  et  de  gueules,  l'écu  sommé  d'un 
casque  de  chevalier  couronné  dune  couronne  ducale,  avec  pour  cri  de 
guerre  :  Chaslus!  et  pour  devise  :  Excelsi  cunctos  servata  fide  trium- 
phans.  Son  premier  auteur  connu,  Guy,  vivant  en  967,  était,  d'après 
la  tradition,  un  fils  puîné  d'un  comte  d'Auvergne  et  avait  épousé 
l'héritière  du  château  de  Chaslus-Lambron  dont  ses  descendants 
gardèrent  le  nom.  La  famille  de  Chaslus-Lambron  fut  fort  puissante 
au  moyen  âge.  Son  chef,  Gérard  de  Chaslus,  épousa  dans  les  pre- 
mières années  duxur3  siècle  Alix,  fille  de  Robert,  comte  d'Auvergne 
et  de  Clermont.  Des  auteurs  contemporains  ont  voulu  faire  descendre 
d'un  frère  puîné  de  ce  Gérard  la  famille  de  la  Chassaigne  de  Sereys, 
actuellement  existante  (voyez  ce  nom).  La  filiation  ne  paraît  être 
rigoureusement  établie  que  depuis  un  Hugues  de  Chaslus  dont  les 


236  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

enfants  partagèrent  la  succession  par  acte  de  1290.  Dans  cet  acte  de 
partage  de  1290  est  mentionné  un  Aymeric  de  Chaslus  qui  fut  peut- 
être  le  même  personnage  qu'un  Aymeric  de  Chalus  nommé  cardinal 
en  1333;  cependant  François  Duchesne,  historien  des  cardinaux  fran- 
çais, prétend  que  ce  prélat  tirait  son  nom  de  la  petite  ville  de  Chalus, 
en  Limousin,  où  il  était  né  et  qui  fut  pendant  plusieurs  siècles  une 
possession  de  la  maison  de  Bourbon-Busset.  Pierre  de  Chalus  et 
d'Apchon,  sieur  de  Sansac,  demeurant  en  la  paroisse  de  Chalus, 
dans  l'élection  d'Issoire,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  15  juil- 
let 1668  par  jugement  de  M.  de  Fortia,  intendant  dAuvergne.  Cette 
maison  s'est  éteinte  avec  François-Amable,  comte  de  Chalus,  né  en 
1731,  page  du  duc  d'Orléans,  et  avec  sa  sœur,  la  duchesse  de  Nar- 
bonne,  née  Chalus,  dame  d'atours  de  Madame  Adélaïde,  décédôe  en 
1821. 

La  maison  de  Chalus  de  Cousan  et  du  Chatelet  portait  pour  armes  : 
^azur  à  trois  fasces  d'or,  alésées  et  bastillées  de  trois  pièces.  On 
admet  d'ordinaire,  malgré  la  différence  des  armoiries,  qu'elle  était 
une  branche  détachée  à  une  époque  inconnue  de  celle  des  seigneurs 
de  Chaslus-Lambron.  Son  premier  auteur  connu,  Bobert  de  Chalus, 
fit  une  transaction  en  1326.  Amblard  de  Chalus,  fils  de  Bobert,  fit  des 
transactions  en  1339, 1348  et  1352.  Charles  de  Chalus,  baron  de  Cou- 
zans,  Auteroclie  cl  le  Monteil,  demeurant  au  château  de  Couzans, 
paroisse  de  Vabret,  prévôté  de  Mauriac,  marié  en  1645  à  Marthe  du 
Croc  de  Chabanncs,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  3  janvier  1667 
par  jugement  de  M.  de  Fortia,  intendant,  après  avoir  prouvé  sa  filia- 
tion depuis  Bobert  de  Chalus,  marié  à  Catherine  du  Brcuil,  dontle  fils, 
Lionel,  épousa  Agnès  du  Chambon,  dontle  petit-fils,  Gabriel,  Sgr  de  la 
Mauriange,  épousa  Marguerite  de  Curières  d'Auteroche  et  dont  l'ar- 
rière-petit-tils,  Maurice,  épousa  Louise  des  Ages  par  contrat  du  2  juil- 
let 1518.  Le  dernier  représentant  mâle  de  cette  famille,  Charles-Henri 
de  Chalus  du  Chatelet,  né  en  1778  à  Ydes  (Cantal),  fit  en  1788  ses 
preuves  de  noblesse  pour  être  admis  à  l'Ecole  militaire.  Sa  sœur, 
Marie-Charlotte  de  Chalus  du  Chatelet,  épousa  en  1809  Jean-Baptiste 
de  Bibier  de  Layre  qui  fut  connu  depuis  lors  sous  le  nom  de  Bibier 
du  Chatelet. 

La  famille  de  Chalus  de  Prondines,  la  seule  des  familles  auver- 
gnates de  Chalus  qui  compte  encore  des  représentants,  porte  les 
armes  décrites  en  tête  de  cet  article.  Elle  possédait  au  moyen  âge 
un  château  de  son  nom  dans  le  pays  de  Combraillcs.  On  ignore  si 
elle  tirait  son  nom  de  ce  château  ou  si  elle  lui  avait  imposé  le  sien. 
Elle  revendique  une  origine  commune  avec  la  famille  de  Chalus- 
Lambron  et  croit  en   être   une  branche  détachée   à  une  époque 


DICTIONNAIRE     I)  E  S     FAMILLES    FRANÇAISES  237 

demeurée,  d'ailleurs,  inconnue.  Son  chef,  Louis  de  Chalus,  néenl769, 
se  lit,  du  reste,  reconnaître  comme  parent  par  la  duchesse  de  Nar- 
bonne,  dernière  représentante  des  Chalus-Lambron.  Raymond  de 
Chalus  se  croisa  en  1250;  on  a  inscrit  en  1866  le  nom  de  ce  cheva- 
lier aux  Salles  des  croisades  du  musée  de  Versailles  avec  les  armes 
de  la  famille  de  Chalus  de  Prondines,  bien  que  l'on  ne  sache  pas 
exactement  à  quelle  famille  de  Chalus  il  appartenait. 

La  famille  de  Chalus  de  Prondines  fut  admise  en  1786  aux  honneurs 
de  la  Cour.  Chérin,  chargé  d'examiner  les  preuves  de  noblesse  qu'elle 
fit  clans  cette  circonstance,  envoya  le  rapport  suivant,  conservé  dans 
ses  manuscrits  :  «  Le  nom  de  Chaslus  est  commun  à  trois  maisons, 
«  ou  familles,  de  la  province  d'Auvergne,  distinguées  parleurs  armes. 
«  Celle  qui  fait  le  sujet  de  ce  mémoire  est  connue  par  une  généa- 
«  logie  de  l'Ordre  du  Saint-Esprit  vérifiée  sur  titres  originaux  jusqu'à 
«  l'année  1708...  Elle  est  connue  et  prouve  sa  filiation  depuis  Guil- 
«  laume  de  Chaslus,  damoiseau,  Sgr  de  Vialleveloux,  au  diocèse 
«  de  Clermont,  qui  passa  un  bail  à  fief  le  6  mai  1412  et  reçut  un 
«  aveu  de  biens  mouvant  de  lui  au  mois  d'octobre  1417.  Il  avait 
«  épousé  Marguerite  de  Prondines  et  en  avait  eu  Amblard  qui  suit; 
«  il  mourut  avant  le  15  juin  1427.  Amblard  de  Chalus,  écuyer,  Sgr 
«  de  Vialleveloux,  nommé  avec  son  père  dans  l'aveu  de  1417  qu'on 
«  vient  de  citer,  fit  un  bail  emphythéotique  en  1427  et  laissa  de 
«  Louise  Varnane  :  1°  Antoine,  qui  suit...  » 

Antoine  de  Chaslus,  descendant  des  précédents,  épousa  par  con- 
trat du  26  juin  1593  Catherine  le  Loup,  héritière  de  la  seigneurie  de 
Prondines.  Leur  petit-fils,  Alexandre-François  de  Chaslus,  sieur  de 
Prondines,  en  l'élection  de  Riom,  marié  le  26  novembre  1654  à  Jeanne 
de  Gouzolles,  et  son  oncle,  François  de  Chaslus,  marié  le  25  sep- 
tembre 1645  à  Anne  d'Aubusson  de  Ranson,  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  8  août  1666  par  jugement  de  M.  de  Fortia,  inten- 
dant d'Auvergne,  après  avoir  justifié  leur  filiation  depuis  1427. 
François  de  Chalus,  sieur  de  Prondines,  fils  de  François,  marié  le 
19  janvier  1690  à  Antoinette  de  Lestrade,  fut  encore  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  19  juin  1708  par  jugement  de  M.  le  Rlanc,  intendant 
d'Auvergne.  On  trouvera  dans  le  Cabinet  (THozier  les  preuves  de 
noblesse  qu'il  fit  en  1712  pour  obtenir  l'admission  parmi  les  pages 
de  la  Grande  Ecurie  de  son  fils,  Pierre,  né  en  1691.  Celui-ci  épousa 
dans  la  suite,  le  13  mai  1729,  Marie-Anne  de  la  Roche-Aymon.  On 
trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  son 
petit-fils,  Louis  de  Chalus,  né  le  3  décembre  1769,  fit  en  1781  pour 
être  admis  à  l'Ecole  militaire.  Ce  fut  ce  même  Louis  de  Chalus  qui 
fut  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  en  1786  sous  le  titre  de  comte  de 


238  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Chalus,  conservé  depuis  lors  par  le  chef  de  la  famille,  et  qui  se  fit 
reconnaître  comme  parent  par  la  duchesse  de  Narbonne. 

Un  M.  de  Chalus  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Clermont-Ferrand  ;  mais  on  ignore  à  quelle  famille  de 
Chalus  il  appartenait. 

La  famille  de  Chalus  de  Prondines  a  fourni  des  chevaliers  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,  des  chanoinesses  comtesses  de  Laveine,  un  des 
cent  gentilshommes  de  la  maison  du  roi  François  Ier,  un  gouver- 
neur de  la  Basse  Auvergne  en  1527,  un  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi 
en  1592,  des  chevaliers  de  Saint-Louis,  des  membres  de  la  Légion 
d'honneur,  etc. 

Principales  alliances  :  d'Aubusson  de  Banson 1645,  de  Saint-Julien- 
Peyrudette  1563,  Leloup  de  Prondines  1593,  de  Fradel  des  Granges 
1627,  de  Thianges  1768,  de  la  Roche-Aymon  1729,  de  Lestrade 
1690,  Morel  de  la  Colombe  1874,  etc. 

CHALVET  de  ROCHEMONTEIX  et  de  NASTRAG  (de),  en  Auvergne,  et 
CHALVET  de  ,  à  Toulouse.  Armes  :  de  gueules  à  un  lévrier  passant 
d'argent,  colleté  de  gueules;  au  chef  cousu  d'azur  chargé  de  trois 
étoiles  d'or.  —  La  branche  aujourd'hui  éteinte  des  seigneurs  de 
Vernassal  portait  :  d'azur  à  une  bande  d'or  chargée  de  trois  croix 
pattées  de  gueules,  accompagnée  en  chef  d'une  tête  de  lion  et  en 
pointe  d'une  rose  feuillée  et  ligée  d'argent; parti  de  gueules  au  lion 
d'argent,  à  la  bordure  d'or.  —  La  branche  fixée  à  Toulouse  portait  : 
écartelé  aux  1  et  4  d'azur  à  une  bande  d'or  chargée  de  trois  croix  de 
gueules  et  accompagnée  en  chef  d'une  tête  de  lion  d'argent,  lam- 
passée  de  gueules,  et  en  pointe  d'une  quintefeuille  d'argent;  aux  2 
et  3  de  gueules  au  lévrier  rampant  d'argent,  colleté  d'or,  et  à  une 
bordure  d'or. 

La  famille  de  Chalvet  de  Rochemonteix  a  eu  pour  berceau  la  petite 
ville  de  Salers,  en  Auvergne,  où  elle  était  honorablement  connue  dès 
les  premières  années  du  xvie  siècle.  On  en  trouvera  une  généalogie 
dans  le  Dictionnaire  de  la  noblesse  de  la  Chesnaye  des  Bois. 

C'est  sans  aucune  preuve  qu'on  a  cherché  à  la  rattacher  à  un  cer- 
tain nombre  de  personnages  du  nom  de  Chalvet  que  l'on  trouve 
avoir  appartenu  au  moyen  âge  à  la  noblesse  de  la  même  région.  La 
souche  était  déjà  partagée  au  xvie  siècle  en  deux  branches  dont  on 
connaît  mal  le  point  de  jonction.  L'une  de  ces  branches,  qui  s'est  per- 
pétuée jusqu'à  nos  jours,  demeura  fixée  en  Auvergne.  L'autre  branche, 
éteinte  au  xixe  siècle,  alla  s'établir  à  Toulouse  et  occupa  un  rang  dis- 
tingué dans  la  noblesse  de  robe  de  cette  ville. 

On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie  de  la 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  239 

branche  d'Auvergne,  généralement  considérée  comme  l'aînée.  Cette 
branche  ne  peut  remonter  par  filiation  suivie  au  delà  d'un  Jean 
Chalvet  qui  résidait  à  Salers  dans  les  premières  années  du  xvie  siècle. 
Ce  Jean  Chalvet  ne  paraît  pas  avoir  appartenu  àlanoblesse.  Il  est  vrai- 
semblablement le  même  personnage  qu'un  Jean  Chalvet,  marchand, 
habitant  de  Salers,  qui  rendit  hommage  en  1502  pour  son  domaine 
de  la  Raschicgra-Sobrana.  Des  branches  non  nobles  de  la  famille 
Chalvet  se  perpétuèrent  longtemps  en  Auvergne.  On  trouve  qu'un 
Jehan  Chalvet  de  Chaylade  fut  compris  au  rôle  dressé  en  4545  des 
roturiers  sujets  au  ban  et  à  l'arrière-ban  du  bailli  des  montagnes 
d'Auvergne  ;  on  trouve  aussi  que,  lors  de  la  grande  recherche  com- 
mencée en  1666,  un  Hugues  de  Chalvet,  juge  de  Riom-ès-Montagnes, 
se  désista  de  ses  prétentions  nobiliaires.  Jean  Chalvet,  de  la  ville  de 
Salers,  mentionné  plus  haut,  fut  père  d'Antoine  Chalvet,  Sgr  de  la 
Jourdanie  et  de  Rochemonteix,  qui  obtint  le  25  août  1533  d'Artaud, 
baron  d'Apchon,  tant  pour  lui  que  pour  ses  successeurs,  l'autori- 
sation d'avoir  un  banc  dans  l'église  paroissiale  du  Falgoux  et  de 
faire  construire  un  colombier  sur  piliers  dans  son  domaine  de 
Rochemonteix.  Cet  Antoine  Chalvet,  qui  paraît  s'être  le  premier 
agrégé  à  la  noblesse,  avait  épousé  Gabrielle  de  Douhet  (aliàs  de 
Dienne)  ;  il  est  mentionné  dans  une  sentence  du  bailli  de  Saint- 
Martin-Valmeroux  du  21  juin  1541.  Son  fils,  Guiot,  ou  Guinot, 
Chalvet,  dit  de  Rochemonteix,  Sgr  de  la  Jourdanie,  épousa  d'abord 
Hippolyte  Vigier,  héritière  de  la  seigneurie  de  Vernassal,  puis  le 
15  janvier  1537  noble  Anne  du  Puy  de  Dienne.  Il  lit  son  testament  le 
11  janvier  1548  et  cita  dans  cet  acte  ses  deux  fils,  Jean,  né  du  pre- 
mier lit,  auteur  du  rameau  des  seigneurs  de  Vernassal,  et  Antoine, 
né  du  second  lit,  auteur  du  rameau  des  seigneurs  de  Nastrac. 

Le  premier  de  ces  rameaux  est  aujourd'hui  éteint.  Son  auteur,  Jean 
Chalvet  de  Rochemonteix,  Sgr  de  Vernassal,  épousa  le  29  no- 
vembre 1561  Louise  d'Antil  de  Ligonès.  Il  fut  le  bisaïeul  de  François 
de  Chalvet,  Sgr  de  la  Roche-Vernassal,  marié  en  1658  à  Marie  de 
Routhillier  de  Rancé,  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  11  mars  1667 
par  jugement  de  M.  de  Fortia,  intendant  d'Auvergne.  Maximilien  de 
Chalvet  de  Rochemonteix,  connu  sous  le  titre  de  comte  de  Vernassal, 
fils  des  précédents,  page  de  la  Grande-Écurie  en  1679,  marié  en  1710 
à  Mlle  de  Chavagnac,  eut  une  belle  carrière  militaire,  fut  nommé  en 
1734  lieutenant  général  des  armées  du  Roi,  en  1735  commandeur  de 
Saint-Louis  et  mourut  à  Paris  en  1755.  Il  survécut  à  son  fils,  Henri- 
Gilbert,  brigadier  de  cavalerie,  qui  fut  tué  en  1744  au  siège  d'Aude- 
narde.  Celui-ci  avait  épousé  en  1739  Mlle  de  Montmorin  de  Saint- 
Hérem  dont  il  laissa  un  fils,  Gaspard. 


240  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

L'auteur  du  second  rameau,  noble  homme  Antoine  Chalvet,  dit  de 
Rochemonteix,  écuyer,  Sgr  du  lieu,  était  fort  jeune  quand  il  épousa 
le  6  juillet  1555  demoiselle  Jeanne  de  Laubar,  dame  du  Cayre.  Il  fit 
son  testament  le  43  août  1596  et  laissa  huit  fils  :  1°  noble  Jean  de 
Rochemonteix,  écuyer,  sieur  du  Cayre,  de  Nastrac',  etc.,  marié  en 
1607  à  Madeleine  de  Salesse,  maintenu  dans  sa  noblesse  le  20  juin  1634 
par  sentence  des  élus  de  Saint-Flour,  qui  continua  la  descendance  ; 
2°  noble  homme  Guiot  de  Rochemonteix,  dit  del  Caire,  écuyer,  sieur 
de  la  Maisonneuve,  marié  successivement  à  Jeanne  de  Molen  delà 
Vernède  et  à  Marie  de  Saillans  ;  3°  noble  Gabriel  de  Rochemonteix, 
marié  en  1603;  4° Hugues;  5° Henri,  sieur  de  la  Garde,  marié  en  1615; 
6°  Etienne,  marié  en  1621  à  Louise  de  Chalus,  dont  il  n'eut  pas 
d'enfants;  7°  autre  Guiot,  marié  en  1630;  8°  Jacques,  sieur  du 
Vernet,  marié  en  1633  à  Madeleine  de  la  Rroa.  Les  représentants  de 
ce  rameau,  François  de  Rochemonteix,  anciennement  dit  Chalvet, 
écuyer,  Sgr  de  Nastrac,  en  la  paroisse  de  Marchastel,  dans  l'élection 
de  Saint-Flour,  marié  en  1638  à  Madeleine  d'Oradour;  son  fils  Jean 
et  leur  cousin,  Jean,  Sgr  du  Vernet,  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  26  mai  1668  par  jugement  de  M.  de  Fortia.  On  trouvera  le 
texte  de  ce  jugement  dans  le  Nouveau  d'Hozier.  Rose  Chalvet  de 
Rochemonteix  de  Nastrac.  arrière-petite-fille  de  François,  baptisée 
en  1726  à  Saint-Just,  près  de  Brioude,  plus  tard  visitandine  à 
Aurillac,  fit  en  1737  ses  preuves  de  noblesse  pour  être  admise  à 
Saint-Cyr.  M.  de  Chalvet  de  Rochemonteix  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Saint-Flour.  Ce  rameau  compte 
encore  des  représentants.  Son  chef  est  connu  sous  les  titres  de 
marquis  de  Rochemonteix  et  de  comte  de  Nastrac.  Il  a  fourni  de 
nos  jours  un  religieux  de  grand  mérite,  le  Père  de  Rochemonteix, 
de  la  Compagnie  de  Jésus,  historien  très  distingué,  ancien  recteur 
du  collège  du  Mans,  directeur  de  diverses  œuvres  de  jeunesse  à 
Paris. 

On  trouvera  des  généalogies  de  la  branche  de  Toulouse  dans  les 
manuscrits  de  Chérin  et  dans  Y  Armoriai  de  la  noblesse  de  Lan- 
guedoc de  M.  de  la  Roque.  L'auteur  de  cette  branche,  Mathieu 
Chalvet,  né  en  Auvergne,  était  neveu  du  célèbre  Pierre  Lizet,  pre- 
mier président  au  Parlement  de  Paris.  Il  étudia  le  droit  à  Toulouse, 
épousa  le  24  décembre  1552  Jeanne  de  Bernuy  et  fut  reçu  l'année 
suivante  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse.  Les  généalogistes  en 
ont  fait,  mais  sans  aucune  preuve,  les  uns  le  fils  aîné,  d'autres  le 
fivre  puîné  d'Antoine  Chalvet,  Sgr  de  la  Jourdanie  et  de  Rochemon- 
teix. auteur  de  la  branche  d'Auvergne.  Il  fut  un  des  magistrats  les 
plus  éruditsde  son  temps,  fut  nommé  en  1573  président  aux  enquêtes 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  241 

du  Parlement  de  Toulouse,  fut  appelé  au  Conseil  d'État  en  1603  et 
mourut  en  1607.  Il  laissa  plusieurs  enfants  qui  partagèrent  sa  suc- 
cession par  acte  du  26  juillet  1607.  Deux  de  ses  fils,  Christophe 
Chalvet,  Sgr  de  la  Fabélie  et  de  Buzet,  reçu  le  20  décembre  1595  tré- 
sorier de  France  au  bureau  des  finances  de  Toulouse,  et  François 
Chalvet,  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse  en  1587,  président  au 
même  Parlement  en  1605,  marié  successivement  en  1588  à  Jacque- 
line Reynier,  dame  de  Fenouillet,  et  en  1618  à  Lucrèce  Claret  de 
Saint-Félix,  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux  dont  les  représentants 
furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  21  août  1669  et  le  24  jan- 
vier 1670  par  jugements  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc. 
Le  premier  de  ces  rameaux  s'éteignit  au  xvme  siècle.  François  Chalvet, 
auteur  du  second  rameau,  lut  père  de  Jacques  de  Chalvet  de  Reynier, 
marié  en  1629  à  Gabrielle  de  Baderon  de  Maussac,  qui  fut  nommé 
en  1644  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  et  grand-père 
de  François  de  Chalvet,  baron  de  Fenouillet,  conseiller  au  Parlement 
de  Toulouse  en  1663,  marié  en  1660  à  Anne  de  Reich  de  Pennautier, 
qui  obtint  en  1682  et  en  1690  l'admission  dans  l'ordre  de  Malte  de  ses 
deux  plus  jeunes  fils,  Henri-Louis  et  Joseph  de  Chalvet.  François- 
Auguste  de  Chalvet  de  Rochemonteix,  né  à  Toulouse  en  1666,  fils 
aîné  de  François,  fut  admis  en  1683  parmi  les  pages  de  la  Grande- 
Ecurie  du  Roi;  il  fut  plus  tard  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse 
et  sénéchal  de  cette  ville.  Son  fils,  Henri-x\uguste,  sénéchal  de  Tou- 
louse, marié  en  1734  à  Elisabeth  de  Jougla  de  Parazo,  fut  connu  le 
premier  sous  le  titre  de  marquis  de  Chalvet  qui  fut  conservé  depuis 
lors  parle  chef  de  cette  branche.  Il  fut  père  d'André- Antoine,  marquis 
de  Chalvet,  conseiller  au  Parlement  en  1755,  sénéchal  de  Toulouse, 
marié  à  Mlle  de  Montserrat,  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  à  Toulouse.  Henri  de  Chalvet,  second  fils  de  François 
et  d'Anne  de  Reich,  épousa  Marie-Thérèse  Fajon  et  fit  son  testament 
à  Toulouse  en  1739  ;  il  fut  père  de  Bernard  de  Chalvet  de  Rochemon- 
teix, né  en  1739,  marié  àMl"  d'Albouy  deMonestrol,  qui  prit  part  en 
1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Castelnaudary,  et 
grand-père  d'André-François  de  Chalvet  de  Rochemonteix,  né  dans 
cette  ville  en  1775.  Cette  branche  s'est  éteinte  vers  le  milieu  du 
xixe  siècle.  Elle  avait  fourni  un  grand  nombre  de  magistrats  éminents 
au  Parlement  de  Toulouse,  huit  chevaliers  de  Malte,  un  page  du  Roi, 
des  sénéchaux  de  Toulouse,  un  célèbre  prédicateur  (Hyacinthe  de 
Chalvet,  né  en  1605,  dominicain,  professeur  de  théologie  à  l'Univer- 
sité de  Caen  de  1662  à  1676,  décédé  à  Toulouse  en  1683),  etc. 

Principales  alliances  de  la  branche  d'Auvergne  :  d'Antil  de  Ligonés 
1561,  de  Rochefort  1587,  de  Bonne  vie,  de  Bouthillier  de  Rancé  1658, 
ix.  16 


242  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Chavagnac  1710,  de  Monlmorin  1739,  d'Oradour  1638,  d'Apchon 
de  Saint-André  1672,  de  Léautoing  1723,  de  la  Tour  d'Auvergne 
1718,  de  Bouille  1756,  de  Chalus  1621,  de  Molen  de  la  Vernède  1600, 
Corbin  de  Mangou  1879,  etc. 

Principales  alliances  de  la  branche  de  Toulouse  :  de  Paulo,  de 
Reich  de  Pennautier,  de  Jougla,  d'Albouy,  de  Baderon  de  Maussac, 
du  Barrv-Conty  d'Argicourt  vers  1800,  Barbara  de  Boisséson  vers 
1800,  etc. 

Il  a  existé  en  Dauphiné  une  autre  famille  de  Chalvet  qui  portait 
pour  armes  :  d'or  à  une  rose  de  gueules.  Cette  famille  avait  pour 
auteur  Pierre  Chalvet,  conseiller  au  Parlement  de  Grenoble,  qui  fut 
anobli  par  sa  charge.  Pierre  Chalvet,  fils  du  précédent,  fut  égale- 
ment conseiller  au  Parlement  de  Grenoble.  Alexandre  Chalvet  était 
en  1716  conseiller  des  eaux  et  forêts  du  Dauphiné.  M.  de  Chalvet, 
était  en  1740  conseiller  en  la  Chambre  des  comptes  du  Dauphiné. 
M.  de  Chalvet  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de 
l'élection  de  Grenoble.  Crttr  famille  probablement  éteinte  aujour- 
d'hui, était  représentée  sous  la  Restauration  par  M.  Pierre-Antoine 
de  Chalvet,  conseiller  de  préfecture.  Trois  de  ses  représentants, 
Pierre  Chalvet,  conseiller  au  Parlement  de  Dauphiné;  Alexandre 
Chalvet,  conseiller  du  Roi.  maître  des  eaux  et  forêts  de  Dauphiné  ; 
et  Alexandre  de  Chalvet,  chanoine  de  la  cathédrale  de  Die,  avaient 
fait  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  de  1696. 

CHALVRON  i  Guillier  de).  Voyez  :  Gutllier  de  Chalvron. 

CHAMAILLARD  de  la  MANDINIÈRE. 

Famille  de  haute  bourgeoisie  honorablement  connue  dans  le 
département  de  la  Loire-Inférieure. 

CHAMAILLART  (Ponthier  de).  Voyez  :  Poxthier  de  Chamaillart. 

CHAMBARLHAC  (de).  Armes  :  (Yazur  à  un  chevron  d'or  accompagné 
de  trois  colombes  d'argent,  membrées  et  becquées  de  gueules.  —  Le 
rameau  des  Chambarlhac  de  l'Aubépain  portait  :  écarlelé  aux  \elk 
de  Chambarlhac;  au  2  d'or  à  un  aubépin  terrassé  de  sinople,  qui 
est  de  l'Aubépain  ;  au  3  de  sinople  à  un  camp  à  trois  tentes  d'ar- 
gent, celle  du  milieu  supérieure. 

La  famille  de  Chambarlhac  appartient  à  la  noblesse  du  Lan- 
guedoc. On  en  trouvera  des  tableaux  généalogiques  dans  Y  Armoriai 
de  la  noblesse  de  Languedoc  de  M.  de  la  Roque  et  dans  la  France 
Moderne  de  M.  Villain.  On  trouvera  aussi  dans  les  tomes  VII  et  XIII 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  243 

du  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais  des  généalogies  assez  com- 
plètes des  principaux  rameaux  de  la  branche  aînée. 

La  famille  de  Chambarlhac  est  originaire  du  Vivarais  d'où  ses 
branches  se  sont  répandues  dans  le  Velay.  Elle  paraît  avoir  eu  pour 
berceau  la  seigneurie  de  son  nom  située  dans  le  Haut-Vivarais  ;  cette 
seigneurie  appartenait  dès  le  xve  siècle  à  la  famille  de  ïruchet  qui 
la  possédait  encore  au  xvme  siècle.  Raymond  de  Chambarlhac,  che- 
valier {miles),  assista  le  24  juillet  1179  à  la  fondation  de  la  Chartreuse 
de  Bonnefoy  par  le  comte  de  Toulouse.  Le  roi  Charles  VI,  s'étant 
arrêté  en  1394  au  Puy-en-Velay,  descendit  dans  la  maison  de  Pierre 
de  Chambarlhac,  chanoine  de  la  cathédrale  de  cette  ville,  ety  séjourna 
pendant  trois  jours.  Saint-Allais  fait  remonter  la  filiation,  mais  sans 
preuves  à  l'appui,  à  un  Hugon  de  Chambarlhac,  Sgr  de  l'Herm,  damoi- 
seau, qui  rendit  hommage  le  9  mars  1326  au  baron  de  Fay.  Il  fait  de 
ce  gentilhomme  le  père  d'un  Raymond  de  Chambarlhac,  damoiseau, 
Sgr  de  l'Herm,  qui  rendit  hommage  au  baron  de  Fay  le  3  mai  1352, 
et  le  grand-père  d'un  Pons  de  Chambarlhac  qui  rendit  hommage  en 
1399  comme  procureur  de  sa  femme,  Bermonde  Rochette.  Les  juge- 
ments de  maintenue  de  noblesse  du  xvne  siècle  ne  font  remonter  la 
filiation  suivie  qu'à  un  Louis  de  Chambarlhac,  Sgr  de  l'Herm,  arrière- 
petit-fils  présumé  du  précédent,  mentionné  dans  un  acte  du  15  avril 
1510,  qui  donna  le  15  septembre  1524  une  quittance  générale  à  Pierre 
et  à  Jean  de  Chambarlhac,  père  et  fils,  de  la  paroisse  des  Vostres,  et 
dont  le  fils  Jean,  Sgr  de  l'Herm,  fit  son  testament  le  20  décembre  1534. 
Ce  dernier  épousa  en  1507  Claude  de  Pra;  il  en  eut  plusieurs  fils 
dont  l'un,  Pierre,  fut  chanoine  comte  de  Brioude  et  dont  deux  autres, 
Antoine  et  Louis,  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Antoine  de  Chambarlhac,  écuyer, 
Sgr  de  l'Herm,  épousa  par  contrat  du  20  août  1527  Colombe  des 
Estres  (aliàs  d'Estrées),  rappelée  comme  veuve  dans  un  acte  du 
15  juillet  1557.  Leur  fils,  Claude,  marié  le  11  janvier  1557  à  Anne  des 
Cours,  en  eut  lui-même  deux  fils  :  1°  Antoine,  dont  il  va  être  parlé  ; 
2°  autre  Antoine,  marié  en  1606,  dont  le  fils  Claude,  Sgr  de  Font- 
mourette  et  de  la  Roche-les-Fay,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  13  décembre  1668  par  jugement  de  M.  de  Bezons  et  dont  la  des- 
cendance subsistait  il  y  a  peu  d'années.  Antoine,  dit  le  Vieux,  de 
Chambarlhac,  Sgr  de  l'Herm,  fils  aîné  de  Claude,  épousa  le 
21  mai  1581  Marguerite  Guillot.  Deux  de  ses  fils,  tous  deux  appelés 
Jean,  furent  les  auteurs  de  deux  grands  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Jean  de  Chambarlhac,  Sgr  de  Cos- 
techaude,  au  diocèse  du  Puy-en-Velay,  épousa  en  1637  Charlotte  de 
Benoit  de  Jolivet.  Leur  fils,  Antoine  de  Chambarlhac,  Sgr  de  Costc- 


'244  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

chaude,  marié  en  1671  à  Marie  Blanc  de  Molines,  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  2o  septembre  1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons.  Il 
laissa  lui-même  deux  fils  :  1°  Claude,  marié  en  1701  à  Marie-Anne  de 
Clavières,  dont  la  descendance  s  éteignit  avec  son  petit-fils,  Joseph- 
Florimond,  connu  sous  le  titre  de  baron  de  Chambarlhac,  chevalier 
de  Saint-Louis,  lieutenant-colonel  en  1791 ,  lequel  n'eut  que  trois  filles 
de  son  mariage  en  1806  avec  Mlle  de  Solmes  de  Vérac  ;  2°  Antoine  de 
Chambarlhac.  Aucun  généalogiste  ne  mentionne  le  mariage  de  ce 
dernier.  Il  eut  cependant  un  lils.  peut-être  naturel,  Antoine  de  Cham- 
barlhac, Sgr  de  Montgros,  né  en  1708,  qui  épousa  Catherine  Joa- 
nique.  Ce  rameau  s'est  éteint  avec  le  petit-fils  de  celui-ci,  Domi- 
nique-André de  Chambarlhac,  né  en  1754  à  Array-sur-Seille,  en 
Lorraine,  général  de  brigade  en  1805,  lieutenant  général  des  armées 
du  Roi  en  181  i,  mort  sans  alliance  à  Paris  en  1823.  qui  fut  créé 
baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  22  octobre  1810. 

Le  second  rameau  de  la  branche  aînée  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  28  octobre  1669  par  jugemenl  de  M.  de  Bezons.  Son 
auteur,  Jean  de  Chambarlhac  de  l'Herm,  avait  épousé  Marie  Blanc  de 
Molines.  Il  fut  prie  «lf  Jean  de  Chambarlhac  de  la  Chaumette,  qui 
épousa  en  1698 Marie-Thérèse  AUirand,  et  grand-père  de  Jean-Antoine 
de  Chambarlhac  de  l'Aubépain,  qui  épousa  en  1723  M"e  de  Goys.  Le 
petit-fils  de  celui-ci,  Jacques-Antoine  de  Chambarlhac  de  l'Aubépain, 
né  en  1754  à  Estables,  en  Velay,  général  de  division,  commandeur  de 
la  Légion  d'honneur,  décédé  en  1826,  fut  créé  baron  de  l'Empire  sous 
la  dénomination  de  Laubespin  par  lettres  patentes  du  30  août  1811.11 
laissa  une  fille,  M  Quéru,  et  trois  fils  qui  furent  les  derniers  repré- 
sentants de  leur  rameau  et  qui  moururent  sans  poslériU''.  L'aîné  de 
ces  fils,  Jean-Antoine,  fut  page  du  comte  de  Provence  ;  le  plus  jeune 
Louis-Antoine,  baron  de  Chambarlhac-Laubespin,  décédé  en  1867, 
fut  général  de  brigade. 

L'auteur  de  la  branche  cadette,  Louis  de  Chambarlhac,  habitant 
de  Saint-Clément-sous-Fay-en-Montagne,  au  diocèse  de  Viviers, 
laissa  d'une  alliance  inconnue  un  fils,  Guillaume,  qui  fit  son  testa- 
ment le.  12  octobre  1563.  Pierre  de  Chambarlhac,  fils  de  celui-ci, 
épousa  le  7  mars  1566  Antoinette  des  Cours.  Il  en  eut  deux  fils,  Ale- 
xandre, Sgr  de  l'Herm,  marié  en  1604  à  Catherine  d'Allard,  et  Pierre, 
marié  en  1610  à  Jeanne  Cros,  dont  les  enfants  furent  maintenus 
dans  leur  noblesse  le  7  décembre  1669  par  jugement  de  M.  de 
Bezons.  La  descendance  de  Pierre  ne  tarda  pas  à  s'éteindre.  Mais 
celle  de  son  frère  aîné,  Alexandre,  s'est  perpétuée  assez  obscuré- 
ment jusqu'à  nos  jours.  Elle  n'est  pas  titrée. 

MM.  de  Chambarlhac  de  l'Aubépin  et  de  Chambarlhac  de  Montre- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  245 

gard  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  au 
Puy-en-Velay.  M.  de  Ghambarlhac  prit  part  cette  même  année  à 
celles  tenues  aMontbrison,  en  Forez. 

La  famille  de  Ghambarlhac  a  fourni,  en  dehors  des  personnages 
mentionnés  au  cours  de  cette  notice,  de  nombreux  officiers,  des  che- 
valiers de  Saint-Louis,  un  page  de  Monsieur,  comte  de  Provence 
(plus  tard  Louis  XVIII),  etc. 

Principales  alliances  :  Blanc  de  Molines  1671,  1644,  1654,  de  Cha- 
naleilles  17u2i,  d'Allard  1604,  de  Brenas  1647,  de  Clavières  1701,  de 
Banne  1745,  de  Solmes  de  Vérac  1806,  du  Bessey  de  Contenson,  etc. 

Il  a  existé  en  Périgord  au  moyen  âge  une  famille  de  Chambarlhac 
(aliàs  Chamberlhac,  ou  Chambrilhac),  qui  portait  pour  armes  :écar- 
telé  aux  1  et  4  de...  au  lion  de...;  aux'i  et  3  de...;  su?*  le  tout  un  écu 
de...  portant  une  bande  de...  Cette  famille  avait  eu  pour  berceau  un 
château  de  son  nom  situé  sur  le  territoire  de  la  paroisse  d'Agonac. 
On  lui  attribue  un  Astor  de  Ghambarlhac,  qui  prit  part  à  la  sep- 
tième croisade,  et  un  Philippe  de  Chambarlhac  qui  fut  évêque  de 
Sion  en  1338  et  archevêque  de  Nicosie  en  1345.  Jean  de  Chambar- 
lhac reçut  du  roi  Charles  VI  en  1404  donation  de  la  forteresse  et 
châtellenie  de  Montagrier;  il  fut  nommé  en  1410  capitaine  général 
des  galères  ordonnées  pour  faire  la  guerre  aux  Génois.  La  dernière 
représentante  de  cette  famille  de  Chambarlhac,  Jeanne,  épousa  Ar- 
naud, baron  de  Bourdeille;  elle  fut  la  mère  du  cardinal  de  Bourdeille 
décédé  en  1484. 

CHAMBAUD  de  JONCHÈRES  et  de  la  BRUYÈRE  (de).  Armes  :  d'azur 
à  un  lion  d'or;  au  chef  d'hermines  chargé  de  cinq  mouchetures 
de  sable.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Devise  :  Post  prœlium 
reclus. 

La  famille  de  Chambaud  de  Jonchères,  d'ancienne  noblesse,  est  origi- 
naire du  Vivarais  d'où  elle  passa  en  Velay,  puis  en  Bourbonnais  et 
enfin  en  Périgord.  La  plupart  des  généalogistes  l'ont  confondue  avec 
la  famille  de  Chambaud  de  Saint-Lager,  moins  ancienne,  qui  a  égale- 
ment appartenu  à  la  noblesse  du  Vivarais.  On  trouvera  sur  les  Cham- 
baud d'abondants  renseignements  dans  les  divers  recueils  de  manus- 
crits du  Cabinet  des  Titres  et  particulièrement  dans  le  Nouveau 
d'Hozieret  dans  les  Dossiers  bleus.  On  en  trouvera  aussi  un  tableau 
généalogique  dans  le  Nobiliaire  de  Guienne  et  de  Gascogne  d'O'Gilvy. 
On  trouvera  enfin  sur  ses  premiers  auteurs  des  renseignements,  du 
reste  assez  sommaires,  dans  Y  Armoriai  du  Vivarais  de  M.  Benoit 
d'Entrevaux. 

La  famille  de  Chambaud  a  eu  pour  berceau  le  château  de  son  nom 


246  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

situé  sur  une  montagne  escarpée  à  deux  kilomètres  du  bourg  de 
Chalencon.  Son  premier  auteur  connu,  Pierre  de  Chambaud,  paraît 
comme  témoin  en  1088  dans  l'acte  par  lequel  Guigon,  fils  de  Sylvion 
de  Chalancon,  fit  une  restitution  à  l'abbaye  de  Saint-Bernard  de 
Romans.  André  de  Chambaud,  petit-fils  d'Hugues,  vivant  en  1875, 
épousa  vers  1320  Alix  de  la  Tourette.  Leur  fils,  Hugues  de  Chambaud, 
devint  seigneur  de  la  Tourette  par  héritage  de  son  oncle,  Hugues  de 
la  Tourette,  tué  à  la  bataille  de  Tournay  ;  sa  descendante,  Guillau- 
mette  de  Chambaud,  dame  de  la  Tourette,  épousa  en  1549  Louis  de 
Presle,  Sgr  de  Vaussèches. 

In  tableau  généalogique  conservé  dans  les  Dossie?'S  bleus  ne 
donne  la  filiation  de  la  branche  existante  que  depuis  un  Gaspard  de 
Chambaud,  écuyer,  qui  dans  les  premières  années  du  xvie  siècle 
possédait  la  seigneurie  de  la  ville  de  Privas.  Ce  gentilhomme  fit  son 
testament  le  6  mai  1530  devant  Filhol,  notaire  à  Privas.  11  laissa 
de  Jeanne  de  Châteaubourg  deux  fils,  Pierre  et  Jacques,  qui  parta- 
gèrent  sa  succession  par  acte  du  13  mai  1543.  Un  suppose,  malgré 
L'éloignemenl  des  dates,  que  Jacques,  l'un  de  ces  deux  frères,  fui  le 
même  personnage  qu'un  Jacques  de  Chambaud,  Sgr  dudit  lieu  et  de 
Vacheyrolles,  vicomte  de  la  ville  de  Privas,  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  du  Roi,  qui  fut  un  zélé  chef  protestant,  qui,  à  la  tète 
de  4.000  hommes,  battit  sous  les  murs  de  Saint-Agrève  les  troupes 
loyales  commandées  par  le  duc  de  Joyeuse,  qui  eut  plus  tard  son 
cliàteau  de  Privas  pris  d'assaut  et  incendié  et  dont  la  fille  unique, 
Paule,  héritière  de  la  baronnie  de  Chambaud  et  des  autres  grands 
biens  de  sa  maison,  épousa  d'abord  le  5  septembre  1605  René  de  la 
Tour  deGouvernet,  puis  Claude  de  Hautefort,  vicomte  de  Les  franc 
Pierre  de  Chambaud,  l'autre  fils  de  Caspard  et  de  Jeanne  de  Chà- 
teaubourgj  n'eut  de  la  succession  de  ses  parenls  qu'une  légitime  de 
800  écus  d'or;  il  fut  capitaine  de  cent  hommes  d'armes  et  comman- 
dantpourle  Roi  du  château  d'Ardes,  en  Auvergne.  Il  s'était  fixé  dans 
cette  province  par  le  mariage  qu'il  avait  contracté  le  Pi  août  15:27  avec 
Anne  Tartarin.  Son  (ils.  Jean  de  Chambaud,  écuyer,  marié  le  14  no- 
vembre 1562  à  Françoise  de  Frémenges,  fut  nommé  en  1566  gen- 
tilhomme servanl  du  duc  d'Anjou,  qui  fut  plus  tard  le  roi  Henri  III. 
Il  fut  lui-même  père  de  Claude  de  Chambaud,  écuyer,  Sgr  de  la 
Jailhe  et  de  lllormet,  demeurant  à  Sussat,  qui  épousa  le  8  février  1607 
Pierrette  de  Lorme  et  qui,  étant  âgé  de  80  ans,  fit  son  testament  à 
Sussat  le  2  avril  1665,  et  grand-père  de  Martin  de  Chambaud  de  Cha- 
louze,  écuyer,  sieur  de  Lormet,  qui  épousa  le  2  mars  1647  Anne  de 
Sarrazin  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  avec  ses  enfants  le 
8  juin  1700  par  jugement  rendu  à  Moulins  de  M.  de  Nointel,  intendant. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  247 

Le  fils  de  ce  dernier,  François  de  Chambaud  de  Chalouze,  Sgr  de 
Jonchères,  en  Velay,  s'était  fixé  en  Bourbonnais  parle  mariage  qu'il 
avait  contracté  le  28  février  1  (>83  avec  Gabrielle  de  Saint-Martin,  fille 
d'un  gentilhomme  ordinaire  du  duc  d'Orléans.  11  laissa  plusieurs  fils. 
L'un  de  ceux-ci,  messire  Gilbert  de  Chambaud,  chevalier,  Sgr  de 
Jonchères,  né  en  1094  à  Marcillat,  en  Bourbonnais,  fut  garde  du  Roi 
et  épousa  le  20  mai  1732  Françoise  Varin,  fille  d'un  marchand  du  lieu 
de  Beaunc,  en  Bourbonnais;  il  en  eut,  entre  autres  enfants  :  1°  Jean- 
Baptiste  de  Chambaud  de  Jonchères,  qui  épousa  en  1769  à  Bour- 
mont,  en  Bassigny,  Marie-Anne  Blanchelaine  et  dont  un  fils,  Jean- 
Baptiste-Charles,  né  à  Bourmont  en  1771,  fît  en  1782  ses  preuves  de 
noblesse  pour  être  admis  à  l'École  militaire  ;  2°  et  3°  Etienne  et 
Nicolas-Charles  de  Chambaud  de  Jonchères,  nés  à  Beaune  l'un  en 
1744,  l'autre  en  1746,  qui  firent  en  1755  leurs  preuves  de  noblesse 
pour  être  admis  à  l'École  militaire;  4°  Gilberte  de  Chambaud  de 
Jonchères,  née  à  Beaunc  en  1747,  qui  fut  admise  à  Saint-Cyren  1758. 
Un  M.  de  Chambaud  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
du  Bourbonnais. 

Un  autre  fils  de  François  et  de  Gabrielle  de  Saint-Martin,  Guillaume 
de  Chambaud-Jonchères,  Sgr  du  Mont  et  du  Mazeau,  en  Bourbon- 
nais, vint  se  fixer  en  Périgord  par  le  mariage  qu'il  contracta  le 
15  avril  1729  avec  Christine  de  Boulogne,  née  à  la  Guadeloupe,  fille 
de  Pierre  Boulogne,  bourgeois,  et  héritière  de  la  vicomte  de  Servan- 
ches.  Martin  de  Chambaud-Jonchères,  fils  du  précédent,  né  le 
8  mai  1736  à  Servanches,  en  Périgord,  fut  capitaine  de  grenadiers, 
épousa  le  10  février  1767  Suzanne  Renaudière,  fille  d'un  conseiller 
honoraire  au  présidial  d'Angoumois,  et  mourut  pendant  la  Terreur 
dans  la  prison  de  Confolens.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier 
les  preuves  de  noblesse  qu'il  avait  faites  en  1784  pour  obtenir 
l'admission  à  l'École  militaire  de  son  fils,  Martin-Guillaume,  né  en 
1774  à  Sainte-Aulaye,  au  diocèse  de  Périgueux.  Celui-ci  servit  avec 
distinction  à  l'armée  des  Princes  et  obtint  la  croix  de  Saint-Louis.  11  a 
été  père  d'Hercule,  connu  sous  le  titre  de  baron  de  Chambaud-Jon- 
chères, consul  général,  qui  a  laissé  plusieurs  enfants  de  son  mariage 
avec  MUe  de  Ségur-Montaigne,  décédée  en  1895. 

Principales  alliances:  de  la  Tour  du  Pin-Gouvernet,  d'Hautefort  de 
Lestranges  1620,  de  Bodin  de  Saint-Laurent,  de  Sôgurl880, 1896,  etc. 

La  famille  de  Chambaud  de  Saint-Lager  appartenait  à  la  noblesse  du 
Vivarais  comme  celle  dont  il  vient  d'être  parlé.  Elle  portait  pour 
armes  :  tiercé  en  fasce  au  1  d'argent  à  un  chevron  d'azur  accom- 
pagné de  trois  casques  grillés  de  front  de  gueules  ;  au  2  d'azur  à 
trois  étoiles  d 'or  posées  en  fasce  ;  au  3  d'argent  au  lévrier  courant  de 


248  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

gueules.  On  en  trouvera  des  tableaux  généalogiques  dans  l'Armoriai 
de  la  noblesse  de  Languedoc  de  M.  de  la  Roque  et  dans  Y  Armoriai 
du  Vivarais  de  M.  Benoit  d'Entrevaux.  Elle  était  originaire  du  Mas 
de  la  Goste  et  descendait  d'un  Claude  Chambaud  qui  fit  son  testament 
le  5  janvier  1529.  Claude  II  Chambaud,  111s  du  précédent  et  de  Louise 
Charrier,  fut  coseigneur  de  Saint-Lager,  receveur  des  États  du  Viva- 
rais, capitaine-châtelain  du  Pousin  et  député  du  Tiers-État  aux  États 
de  Blois.  Il  paraît  s'être  le  premier  agrégé  à  la  noblesse,  bien  que 
ses  descendants  aient  été  reconnus  comme  parents  par  les  La  Tour 
du  Pin,  issus  par  les  femmes  des  autres  Chambaud.  Il  avait  épousé 
le  4  février  1556  Catherine  deChalendar  de  la  Moite.  11  en  eut,  entre 
autres  enfants,  quatre  fils  dont  les  descendants  furent  maintenus 
dans  leur  noblesse  le  15  janvier  1671  par  jugement  de  M.  de  Bezons, 
intendant  du  Languedoc  :  1°  Simon-Pierre,  dont  le  fils,  autre  Simon- 
Pierre,  mourut  sans  postérité  masculin'1;  2°  Mathieu,  sieur  de  Saint- 
Alban,  capitaine-châtelain  du  Pousin  en  1601,  qui  épousa  en  1596 
Jeanne  Chabeul  et  dont  la  descendance,  passée  en  Prusse  lors  de  la 
révocation  de  l'Edit  de  Nantes,  subsiste  peut-être  dans  ce  pays  ; 
3°  Paul,  Sgr  de  Saint-Quentin,  syndic  des  églises  réformées  du  Viva- 
rais en  16:22,  dont  la  descendance  s'éteignit  au  xvmp  siècle;  4°  Noé, 
ou  Noël,  Sgr  d'Argenee,  marié  en  1603  à  Simone  de  la  Tour,  qui  con- 
tinua la  descendance.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les 
preuves  de  noblesse  qu'un  descendant  de  ce  dernier,  Erançois  de 
Chambaud  de  Saint-Lager,  né  en  1731  à  Charmes,  au  diocèse  de 
Valence,  fit  en  l~iti  pour  ('Ire  admis  parmi  les  pages  de  la  Grande- 
Écurie.  Ce  Erançois  de  Chambaud  paraît  avoir  été  le  dernier  repré- 
sentant mâle  de  sa  famille,  au  moins  en  France. 

CHAMBAUD.  Armes  :  d'azur  à  une  cuirasse  d'argent  surmontée  de 
deux  molettes  d'éperon  d'or;  à  la  Champagne  de  gueules  chargée 
d'une  croix  d'argent  à  cinq  doubles  branches,  sans  ruban,  ni  cou- 
ronne, qui  est  des  chevaliers  légionnaires. 

Cette  famille  d'Auvergne  a  eu  pour  auteur  Pierre  Chambaud,  né  à 
Chamalièivs  en  1761,  général  de  division,  officier  de  la  Légion  d'hon- 
neur, décédé  à  Thiers  en  1S31,  qui  fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par 
lettres  patentes  du  3  janvier  1809.  Le  général  Chambaud  laissa  un 
iils,  Henri,  chevalier  Chambaud,  qui  a  lui-même  laissé  postérité. 

CHAMBAUDOUIN  d  ERCEVILLE  (Rolland  de-,  Voyez  -.  Rolland  de  Cham- 

BACDOUIN  d'ErCEVILLE. 

CHAMBEAUDRIE  (Périllault  dej.  Vovcz  :  Périllault  de  Chambeaudrie. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  249 

CHAMBERET  (Tyrbas  de).  Voyez  :  Tyrbas  de  Chamberet. 

CHAMBGE  d'ELBHECQ,  de  NOYELLES  et  de  LIESSART  (du).  Armes  : 
d'argent  à  un  chevron  de  gueules  accompagné  en  chef  de  deux  mer- 
lettes  de  sable  et  en  pointe  d'un  trèfle  de  sinople.  —  Couronne  :  de 
Baron.  —  Cimier  :  un  lion  naissant  de  sinople  tenant  dans  la  patte 
dextre  assise  une  merlette  de  sable.  —  Supports  :  deux  lions  de 
sinople,  armés  et  couronnés  d'argent,  tenant  chacun  une  bander olle 
aux  armes  de  Vécu.  —  Devise  :  Pour  un  mieulx  du  Chambge. 

La  famille  du  Chambge  appartient  à  la  noblesse  de  Flandre.  On  en 
trouvera  des  généalogies  dans  le  tome  VIII  des  Archives  de  la 
noblesse  de  France  de  Laîné,  dans  les  Notes  historiques  relatives 
aux  offices  et  aux  officiers  du  bureau  des  finances  de  Lille,  publiées 
à  Lille  en  1855  par  le  baron  du  Chambge  de  Liessart,  dans  les  Généa- 
logies tournaisiennes  du  comte  du  Chastel  de  la  Howardries  et  enfin 
dans  les  Généalogies  lilloises  récemment  publiées  par  M.  Denis  du 
Péage  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'études  de  Cambrai. 

Pierre  du  Chambge,  auquel  remonte  la  filiation  suivie,  était  en  1532 
conseiller  et  procureur  en  cour  laïque;  il  était  procureur  général 
aux  bailliages  de  Tournay-Tournaisis  quand  il  mourut  à  Tournay 
le  19  août  1547.  Il  laissa  d'une  alliance  inconnue  un  lils,  Nicolas 
du  Chambge,  qui  reçut  le  20  novembre  1511  une  donation  de  son 
parrain,  Nicolas  de  Saint-Génois,  chevalier,  qui  acheta  la  bour- 
geoisie de  Tournay  le  30  mai  1556,  qui  fut  échevin  de  cette  ville, 
puis  grand  bailli  de  Rumes,  et  qui  mourut  à  Tournay  en  1578. 
Nicolas  du  Chambge  avait  épousé  Jeanne,  fille  légitimée  d'Arnould 
de  Cuinghien,  chevalier.  Son  fils,  Jean  du  Chambge,  né  en  1537, 
bailli  de  Rumes,  puis  de  Pecq,  marié  à  Tournay  en  1557  à  Jossine 
Clau,  en  eut,  entre  autres  enfants,  trois  fils  :  1°  Séraphin,  Sgr  de 
Liessart,  né  en  1560,  marchand  à  Tournay,  qui  continua  la  lignée  ; 
2°  Jehan,  né  en  1566,  dont  la  descendance  s'éteignit  vers  la  fin  du 
xvne  siècle;  3°  Noël,  licencié  es  lois,  dont  la  descendance  s'éteignit 
également  vers  la  fin  du  xvne  siècle.  Nicolas  du  Chambge,  Sgr  de 
Liessart,  fils  de  Séraphin,  né  à  Tournay  en  1595,  vint  se  fixer  à  Lille, 
acquit  en  1620  la  bourgeoisie  de  cette  ville  et  en  devint  échevin.  Il 
laissa  lui-même  trois  lils  :  1°  Séraphin,  qui  continua  la  descendance; 
2°  Simon-Pierre,  né  à  Lille  en  1626,  conseiller  maître  en  la  Chambre 
des  comptes  de  cette  ville  en  1661,  dont  les  fils  moururent  sans  pos- 
térité; 3°  Pierre -François,  né  à  Lille  en  1638,  auditeur  en  la  Chambre 
des  comptes  de  cette  ville,  puis  conseiller  de  la  ville  de  Bruges,  qui 
fut  créé  chevalier  par  lettres  du  roi  d'Espagne  du  8  juin  1695  et  dont 
les    enfants   moururent    également    sans    postérité.    Séraphin    du 


250  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Chambge,  sieur  de  Liessart,  maire  de  Lille,  reçut  le  titre  de  cheva- 
lier par  lettres  du  roi  d'Espagne  du  6  octobre  1662  sur  l'exposé  par 
lui  fait  à  Sa  Majesté  que  ses  pères  et  devanciers  avaient  toujours 
vécu  noblement  et  tenu  le  rang  des  patrices  et  des  plus  notables  de 
la  ville  de  Tournay  ;  après  l'annexion  de  la  Flandre  au  royaume  de 
France,  il  se  fit  anoblir  à  nouveau  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XIV 
d'octobre  1673.  Son  fils,  Simon-Pierre  du  Chambge,  sieur  de  Lies- 
sart, baptisé  en  1669,  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de 
Lille  en  1693,  décédé  en  1726,  laissa  trois  fils,  Pierre-François, 
Louis-Joseph  et  Charlcs-Eubert,  qui  furent  les  auteurs  de  trois  bran- 
ches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Pierre-François  du  Chambge,  che- 
valier, Sgr  d'Elbhecq,  épousa  en  1728  Marie-Josèphe  Fruict.  Son  fils, 
Pierre-Joseph  du  Chambge,  connu  sous  le  titre  de  baron  d'Elbhecq, 
né  à  Lille  en  1733,  avait  le  grade  de  maréchal  de  camp  quand  il  fut 
nommé  député  suppléant  de  la  noblesse  de  Flandre  aux  Etats  Géné- 
raux de  1789;  il  fut  admis  à  siéger  cette  même  année  en  remplace- 
ment du  baron  de  Noyelles,  démissionnaire,  professa  les  idées  nou- 
velles, fut  nommé  en  1791  lieutenant  général  des  années  du  Roi,  fut 
chargé  en  1793  du  commandement  de  l'armée  des  Pyrénées-Orien- 
tales et  mourut  presqu'aussitôt  après.  Cette  branche  s'est  éteinte 
avec  I  lésiré,  baron  d'Elbhecq,  fils  du  précédent,  trésorier  de  la  Marti- 
nique, décédé  en  1822,  qui  ne  laissa  qu'une  lille,  Mma  du  Dos  d'IIor- 
nicourt. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Louis-Joseph  du  Chambge,  sieur 
de  Noyelles,  était  né  à  Lille  en  1697.  L'aîné  de  ses  fils,  Louis-Séra- 
phin, décédé  sans  postérité  en  1794,  obtint  par  lettres  patentes  de 
mai  1772  1  "érection  en  baronnie  de  sa  seigneurie  de  Noyelles  et  fut 
élu  député  de  la  noblesse  de  Flandre  aux  États  Généraux  de  1789. 
Cette  branche  était  représentée  de  nos  jours  par  les  deux  petits- 
neveux  du  précédent.  L'aîné  de  ceux-ci,  Pierre-Emile  du  Chambge, 
baron  de  Noyelles,  né  à  Amiens  en  1825,  secrétaire  des  hospices 
d'Angers,  marié  en  1864  à  M110  Pivron,  lille  d'un  professeur  au  Pry- 
tanée  de  La  Flèche,  décédé  à  Angers  en  1878,  a  laissé  un  fils  unique, 
Fernand-Léon,  baron  du  Chambge  de  Noyelles,  né  à  La  Flèche  en 
1870,  électricien  à  Bruxelles.  Le  puîné,  Joseph-Hyacinthe  du  Chambge 
de  Noyelles,  général  de  brigade  en  1888,  est  décédé  en  1892  lais- 
sant une  fille,  Mme  Valette  d'Osia. 

L'auteur  de  la  troisième  branche,  Charles-Eubert  du  Chambge, 
sieur  de  Liessart,  né  en  1706,  fut  premier  président  au  bureau  des 
finances  de  Lille.  Son  fils,  Charles-Philippe  du  Chambge,  chevalier, 
sieur  de  Liessart,  né  en  1746,  décédé  à  Londres  pendant  l'émigra- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  25 i 

tion,  exerçait  les  mêmes  fonctions  en  1789.  On  trouvera  dans  les 
Manuscrits  de  Chérin  les  preuves  de  noblesse  qu'il  fit  en  1788  pour 
obtenir  la  nomination  d'un  de  ses  fils  au  grade  de  sous-lieutenant. 
Cette  branche  s'est  éteinte  avec  Louis-Albéric  du  Chambge  de  Lies- 
sart,  né  à  Douai  en  1817,  qui  fut  confirmé  dans  la  possession  du  titre 
de  chevalier  par  décret  impérial  du  25  juin  1860  et  qui  mourut  en 
1872  sans  avoir  contracté  d'alliance. 

Principales  alliances  :  de  Madré  1628,  Obert  1693,  Cardon  1692, 
1761,  de  Grimaldi  1757,  de  Sparre  1730,  Fruict  1728,  de  la  Porte  de 
Vaulx  1765,  de  Courteville  d'Hodicq  1765,  Coppens,  du  Dos  d'Horni- 
court,  du  Chastel  de  la  Howardries  1772,  de  Sainte-Marie  1767,  van 
Zuylen  van  Nyevelt  1802,  Déliot  de  la  Croix  1771,  le  Maistre  d'Ans- 
taing  1769,  Blondel  d'Aubers  1790,  de  Bergerand  1794,  de  Malet  de 
Coupigny  1816,  etc. 

Il  a  existé  à  Tournay  une  autre  famille  du  Chambge  qui  portait  pour 
armes  :  d'azur  à  trois  têtes  d'oiseau  d'argent,  becquées  et  huppées 
d'or,  le  dedans  du  bec  de  gueules.  Cette  famille,  dont  on  trouvera  la 
généalogie  dans  les  Généalogies  tournaisiennes,  était  vraisemblable- 
ment une  branche  détachée  de  la  précédente  à  une  époque  inconnue. 
Elle  s'éteignit  avec  Charles-Joseph  du  Chambge,  né  à  Tournay  en 
1663,  échevin  de  cette  ville,  dont  la  fille  unique  épousa  en  1730 
Charles-Joseph  de  Pollinchove,  premier  président  au  Parlement  de 
Flandre. 

CHAMBINE  (Cadet  de).  Voyez  :  Cadet  de  Gassicourt,  de  Chambine,  de 
Vaux,  de  Limay,  de  Foxtenay,  de  Beaupré,  de  Villemomble,  etc. 

CHAMBLY  (de  la  Tour  du  Pin-).  Voyez  :  Tour  du  Pin  (de  la). 

CHAMBODUG  de  MAGNIEU  et  de  SAINT-PULGENT  (de).  Armes  :  écar- 
telé  aux  1  et  4  de  gueules  à  un  chevron  d'or;  au  2  d'azur  à  une 
molette  d'or;  au  3  d'azur  à  une  rose  d'argent. 

La  famille  de  Chamboduc  appartient  à  la  noblesse  du  Forez.  Elle  a  eu 
pour  berceau  la  petite  ville  de  Saint-Germain-Laval  où  son  auteur,  hon- 
nête homme  Germain  Chamboduc,  était  encore  simple  artisan  en 
1649.  Maître  Pierre  de  Chamboduc  de  Magnieu,  Sgr  de  Saint- 
Pulgent,  en  Forez,  marié  successivement  à  N...  Champagny  et  à 
Claudine  de  Monchavin,  fut  pourvu,  par  lettres  patentes  du  18  juil- 
let 1727,  de  l'office  anoblissant  de  conseiller  secrétaire  du  Boi  et  du 
duc  du  Maine  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Dombes.  Il  fit 
son  testament  le  27  septembre  1738  et  mourut  en  1741.  11  laissa 
deux  fils,  Claude  et  Thomas,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 


252  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Maître  Jean-Baptiste-Claude  Chamboduc  de  Magnieu,  auteur  de 
la  branche  aînée,  fut  conseiller  en  l'élection  de  Roanne  et  mourut  le 
28  août  1758.  Il  avait  acheté  le  1er  janvier  1733  le  fief  de  la  Garde  ;  il 
prêta  foi  et  hommage  en  1753  pour  ledit  fief  ainsi  que  pour  la  rente 
noble  de  Magnieu.  De  son  mariage  avec  Benoite  Guignaud  il  laissa 
un  fils  unique,  Pierre  Chamboduc  de  Magnieu,  Sgr  de  la  Garde,  né  en 
1728.  Celui-ci  épousa  le  28  mars  1758  Marie-Anne  Fourgon,  fille  d'un 
négociant  de  Lyon.  Il  reçut  en  1772  de  M.  Bertin,  trésorier  de 
France,  quittance  de  la  somme  de  6.000  livres  qu'il  avait  dû  payer 
pour  droit  de  confirmation  de  la  noblesse  acquise  par  son  grand- 
père,  mort  en  charge  en  1741.  On  trouvera  dans  les  Manuscrits  de 
Chérin  les  preuves  de  noblesse  que  son  fils,  Jean-Baptiste  Cham- 
boduc de  Magnieu,  né  à  Saint-Germain-Laval  en  1764,  fit  en  1785 
pour  obtenir  le  grade  de  sous-lieutenant.  Victor  de  Chamboduc  de 
Magnieu  épousa  en  1819  Anne-Léonide  de  Foudras.  Cette  branche 
s'est  éteinte  vers  le  milieu  du  xixc  siècle 

La  seconde  branche  subsiste.  Son  auteur,  Thomas  Chamboduc, 
marié  à  Jeanne-Marie  Jullien,  acheta  en  1753  le  fief  de  Saint-Pulgent 
que  sa  descendance  a  conservé  jusqu  à  nos  jours  et  dont  elle  a  gardé 
le  nom.  M.  Chamboduc  de  Saint-Pulgent  prit  part  en  1789  aux  as- 
semblées de  la  noblesse  tenues  à  Montbrison. 

La  famille  Chamboduc  a  fourni  des  officiers,  un  préfet  de  la  Dor- 
dogne  sous  le  Second  Empire,  des  membres  de  la  Légion  d'hon- 
neur, etc. 

Llle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  Battant  de  Pommcrol,  Puy  de  la  Bastie 
1790,  de  Foudras  1819,  Courbon  de  Saint-Genest  1894,  Daudé  du 
Villard  1786,  Fourgon  de  Maisonforte  1738,  ltambaud  de  la  Sablière 
1813,  etc. 

CHAMBOISSIER.  Armes  :  d'azur  à  trois  chaires  à  l'antique  d'or. 

Famille  de  haute  bourgeoisie,  anciennement  connue  à  Vic-lc- 
Comte,  en  Auvergne. 

N Chamboissier,  bailli  de  la  juridiction  de  Vic-le-Comte,  fit 

enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de 
Clermont). 

Pierre  Chamboissier,  né  à  Vic-le-Comte,  docteur  en  médecine, 
savant  mathématicien,  a  publié  en  1785  un  Essai  sur  le  mouvement 
des  corps. 

La  famille  Chamboissier  a  fourni  un  bailli  du  comté  d'Auvergne 
en  1702,  des  notaires  et  de  nos  jours  un  avocat  au  barreau  de  Paris. 

Principale  alliance  :  de  Murât  vers  1700. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  253 

CHAMBON  (Borel  du).  Voyez  :  Borel  du  Chambon  de  Letterode  et  de 

MONTCHAUVEL. 

CHAMBON  (Chabaneix  du).  Voyez  :  Chabaneix  du  Chambon. 

CHAMBON  (des  Marais  du).  Voyez  :  Marais  du  Chambon  (des). 

CHAMBON  (Picard  du).  Voyez  :  Picard  du  Chambon. 

CHAMBON  (du  Pont  du).  Voyez  :  Pont  du  Chambon  (du). 

CHAMBON  (Maistre  du).  Voyez  :  Maistre  du  Chambon. 

CHAMBON  (de)  en  Languedoc.  Armes  :  d! 'argent  à  trois  têtes  de  more  de 
sable,  torpillées  du  champ,  posées  2  et  l. 

La  famille  de  Chambon  appartient  à  la  noblesse  du  Languedoc.  On 
en  trouvera  des  généalogies  dans  le  Nouveau  d'Hozier  et  dans  le 
Dictionnaire  de  la  noblesse  de  la  Chesnaye  des  Bois.  Jacques 
Chambon,  auquel  ces  travaux  font  remonter  la  filiation,  fut  général 
des  finances  à  Toulouse  vers  le  milieu  du  xvr°  siècle.  Il  figure  avec 
la  qualification  de  noble  dans  une  procuration  qu'il  donna  le 
11  mars  1552  et  dans  des  actes  de  4553  et  de  1555.  D'après  la  tradi- 
tion, il  aurait  été  originaire  d'Auvergne;  on  peut  cependant  se 
demander  si  on  ne  doit  pas  l'identifier  avec  un  Jacques  Chambon, 
juge  de  Viviers,  que  l'on  trouve  avoir  été  anobli  par  lettres  patentes 
de  février  1516,  enregistrées  au  Parlement  de  Toulouse.  Son  fils, 
Simon  Chambon,  fut  pourvu  le  5  juin  1587  de  l'office  de  général 
des  monnaies  en  la  province  de  Languedoc  qui  avait  appartenu  à 
son  père.  Il  fit  son  testament  le  28  février  1613  et  demanda  dans  cet 
acte  à  être  enterré  aux  Grands-Augustins  de  Toulouse,  auprès  de 
ses  père  et  mère.  Il  avait  épousé  Marie,  fille  d'Antoine  Ferrier,  con- 
seiller au  Parlement  de  Toulouse  de  1556àt562.  Il  en  laissa  deux  fils  : 
1°  Pierre  Chambon,  général  des  finances  à  Toulouse,  dont  le  iils, 
François,  baptisé  le  3  août  1632,  vendit  en  1647  l'office  de  général  des 
finances  exercé  par  son  père,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
6  juillet  1700,  sur  preuves  remontant  à  1552,  par  jugement  de  M.  de 
Lamoignon,  intendant,  et.  ne  laissa  pas  de  postérité;  2°  Jean  de 
Chambon,  marié  successivement  à  Marguerite  de  Gauléjac,  puis  le 
9  décembre  1625  à  Marguerite  d'Azémar  de  Cransac,  qui  fît  son  tes- 
tament le  14  juin  1660  et  qui  continua  la  descendance.  On  ne  voit 
pas  que  le  fils  de  ce  dernier,  Pierre  Chambon,  né  en  1629,  sieur  de 
la  Généralle,  en  la  paroisse  d'AHayrac,  au  diocèse  de  Montauban, 
ait  jamais  été  l'objet  d'un  jugement  de  maintenue  de  noblesse. 
Il  épousa  en  1660  Marie  de  Ramondy  et  en  eut,  entre  autres  enfants, 


254  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

deux  fils,  Jean-Baptiste  et  Joseph,  qui  furent  les  auteurs  de  deux 
branches. 

La  branche  aînée  s'est  perpétuée  dans  le  département  du  Tarn. 
Son  auteur,  Jean-Bernard  de  Chambon,  né  en  1661,  marié  à  Marie 
de  Pydemare,  vint  se  fixer  à  Bourg-Saint-Bernard,  au  diocèse  de 
Toulouse.  Son  petit-fils,  Jean-Pierre  de  Chambon,  marié  en  1778  à 
Marguerite  de  Serin,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Toulouse.  Il  eut  plusieurs  fils.  On  trouvera  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  l'aîné  de  ceux-ci,  Jean-Ray- 
mond, né  le  24  avril  1780  à  Saint-Bernard,  lit  en  1788  pour  être 
admis  à  L'École  militaire. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Joseph  de  Chambon  de  la  Barthe, 
né  en  1670,  fut  major  et  commandant  de  la  ville  de  La  Fère,  en 
Picardie,  où  il  mourut  en  1744.  Son  fils,  Julien  de  Chambon  de  la 
Barthe,  né  à  LaFère  en  1721,  maréchal  de  camp  on  1784,  fut  de  1768 
à  1777  commandant  général  de  l'artillerie  des  îles  française  du  Vent. 
Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par  jugement  souverain  rendu  à 
Paris  le  6  octobre  1779.  Il  avait  épousé  en  1758  M"e  d'Achéry,  fille 
d'un  maire  de  Saint-Quentin,  décédée  à  la  Martinique  en  1770.  Il  en 
eut  un  fils  unique,  Julien-Joseph  de  Chambon  de  la  Barthe,  né  en 
1765  à  Ycrmand,  au  diocèse  de  Xoyon,  qui  lit  en  1777  ses  preuves 
de  noblesse  pour  être  admis  à  l'École  militaire 

La  famille  de  Chambon  a  fourni  de  nombreux  officiers,  des  com- 
mandants de  places  fortes,  des  chevaliers  de  Saint-Louis. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  de  Gauléjac,  d'Adhémar  de  Cransac,  d'Aldé- 
guier,  d'Achéry,  etc. 

CHAMBON  de  CONTAGNET.  Armes  :  d'argent  à  une  aigle  êployêe  de 
sable,  accompagnée  en  pointe  d'un  lévrier  de  même,  courant  sur  une 
terrasse  de  sinople;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 

La  famille  Chambon  de  Contagnet,  aujourd'hui  éteinte,  a  occupé  un 
rang  distingué  dans  la  haute  bourgeoisie  du  Vivarais.  On  trouvera 
sur  elle  des  renseignements  dans  la  Revue  du  Vivarais  et  dans 
Y  Armoriai  du  Vivarais.  Son  auteur,  Louis  Chambon,  du  lieu  de 
Cheylard,  épousa  le  S  février  1683  Esther  Sautel,  héritière  de  la 
terre  de  Contagnet,  dont  ses  descendants  ont  conservé  le  nom.  Son 
arrière-petit-fils,  Joseph-Alexandre  Chambon  de  Contagnet,  né  en 
1762,  épousa  en  1792  MUe  de  Valleton  et  en  eut  quatre  enfants  qui 
furent  les  derniers  représentants  de  leur  famille  :  1°  Joseph-Camille, 
né  en  1794,  docteur  en  médecine;  2°  Clotilde,  née  en  1795,  qui 
épousa  en  1823  le  docteur  Freydier-Laffont  et  dont  les  descendants 


DICTIONNAIRE     1)  K  S     FAMILLES     FRANÇAISES  255 

ont  relevé  le  nom  de  Gontagnet;  3°  Lucien,  mort  doyen  du  chapitre 
de  Viviers  ;  4°  Albin,  né  en  1807,  mort  jeune. 

On  trouve  qu'un  Michel  Chambon,  demeurant  en  Vivarais,  fut 
anobli  par  lettres  d'avril  1701  et  obtint  en  même  temps  le  règlement 
de  ses  armoiries  :  d'azur  à  une  épée  d'argent,  posée  en  pal,  la  pointe 
en  haut,  la  garde  et  la  poignée  d'or. 

CHAMBON  d'ARBOUVILLE  (de)  en  Beauce.  Armes  :  fascê  d'or  et 
d'azur  de  six  pièces. 

La  terre  seigneuriale  de  Chambon,  située  dans  le  pays  de  Corn- 
brailles,  en  Auvergne,  était  au  moyen  âge  la  propriété  d'une  famille 
fort  puissante  à  laquelle  elle  donna  son  nom.  Pernelle  de  Chambon, 
fille  d'Annet,  épousa  avant  1224  Guy  II,  comte  d'Auvergne.  Jean  du 
Chambon  est  mentionné  dans  un  traité  conclu  en  1249  entre  le  sire 
de  Bourbon  et  le  comte  d'Auvergne.  Jean  de  Chambon,  damoiseau, 
fils  de  feu  Etienne,  chevalier,  prit  à  ferme  de  l'abbaye  de  Bonlieu  le 
domaine  de  Modard  par  acte  passé  le  31  octobre  1310  devant  un 
notaire  du  pays  de  Combrailles.  Cette  famille  de  Chambon,  dont  la 
domination  s'étendait  sur  tout  le  pays  de  Combrailles,  paraît  s'être 
éteinte  au  xive  siècle,  du  moins  en  Auvergne. 

La  famille  de  Chambon  d'Arbouville,  qui  a  occupé  un  rang  dis- 
tingué dans  la  noblesse  de  la  Beauce,  a  toujours  revendiqué  une 
origine  commune  avec  celle  des  seigneurs  de  Chambon,  en  Com- 
brailles, et  en  a  de  tout  temps  porté  les  armoiries.  Elle  est  aujourd'hui 
éteinte  et  ne  figure  dans  ce  recueil  que  parce  que  les  généalogistes 
contemporains  ont  cherché  à  lui  rattacher  une  famille  de  Chambon 
de  Trousseauville,  rapportée  à  la  suite.  La  Chesnaye  des  Bois  en  a 
donné  une  généalogie  très  sommaire;  mais  on  trouvera  sur  elle 
beaucoup  de  renseignements  dans  les  Manuscrits  de  Chérin. 

La  famille  de  Chambon  d'Arbouville  sollicita,  en  effet,  au 
xvnie  siècle  la  faveur  d'être  admise  aux  honneurs  de  la  Cour.  Le 
généalogiste  des  Ordres  du  Boi,  chargé  dans  cette  circonstance 
d'examiner  ses  preuves  de  noblesse,  adressa  le  17  octobre  1756  au 
comte  d'Argenson  le  rapport  suivant  :  «  Cette  noblesse  passe  pour 
«  l'une  des  anciennes  de  la  Beauce.  On  n'en  connaît  cependant  la 
«  filiation  établie  qu'à  commencer  à  Jacques  de  Chambon,  écuyer, 
«  marié  l'an  1407  avec  Jeanne  Gaillard,  dont  vint  Charles  de  Cham- 
«  bon,  Sgr  de  Gondainviîle,  marié  l'an  1461  à  Louise  d'Escures...  Il 
«  y  a  eu  de  ce  nom  beaucoup  d'officiers., .  ».  Dans  un  autre  mémoire, 
envoyé  en  1776,  Chérin  s'exprime  de  son  côté  dans  les  termes  sui- 
vants :  «  Le  marquis  de  Chambon  d'Arbouville  a  l'honneur  de  sup- 
«  plier  Sa  Majesté  de  permettre  que  sa  femme  ait  celui  de  lui  être 


256  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

«  présentée.  Sa  famille  est  originaire  d'Auvergne  et  est  très  ancienne 
«  dans  cette  province.  Une  branche  cadette  est  venue  s'établir  dans 
«  la  province  de  Beauce,  il  y  a  beaucoup  plus  de  300  ans.  Une 
«  partie  de  la  terre  d'Arbouville  a  tombé  en  partage  dans  ce  temps  à 
«  Chariot  de  Chambon  par  son  mariage  avec  demoiselle  d'Escures. 
«  Elle  a  toujours  été  possédée  depuis  de  père  en  fils  par  les  ancê- 
«  très  du  marquis  d'Arbouville  qui  ont  différentes  bonnes  alliances 
«  et  qui  ont  servi  avec  distinction.  »  Le  même  généalogiste  écrivait 
encore  au  comte  de  Vergennes  au  mois  de  mai  de  cette  même 
année  :  «  La  famille  de  Chambon,  en  Beauce,  prétend,  mais  sans 
«  preuves,  être  originaire  d'Auvergne.  Elle  établit  sa  filiation  depuis 
«  1456.  Ses  possessions  sont  peu  considérables;  la  plupart  de  ses 
«  alliances  sont  simples,  quoique  nobles,  et  ses  services  peu  mar- 
«  qués  au-dessus  de  cent  années  ;  mais  elle  jouit  de  la  réputation 
«  de  bonne  noblesse.  » 

Comme  on  a  pu  le  voir  plus  haut,  la  filiation  de  la  famille  de  Chambon 
doit  être  considérée  comme  établie  à  partir  de  Jacques  de  Chambon, 
écuyer,  qui  épousa  en  1407  Jeanne  Gaillard  et  dont  le  fils,  Charles  de 
Chambon,  Sgr  de  Godainville,  ou  Godinville,  en  Beauce,  épousa  en 
1461  Louise  d'Escures.  L'arrière-petit-fils  de  ce  dernier,  Pierre  de 
Chambon,  Sgr  de  Magneville  et  de  Godainville,  né  vers  1540,  marié 
à  Marguerite  de  Cosne,  fut  un  des  cent  gentilshommes  de  la  maison 
du  Roi.  Il  fut  père  de  Guillaume  de  Chambon,  chevalier,  Sgr  de 
Godainville,  Moigneville,  Beaudreuille,  etc.,  qui  épousa  le  11  février 
1607  Marguerite  de  Roux  de  Reigny,  et  grand-père  de  François  de 
Chambon,  Sgr  des  mêmes  terres,  qui  se  rendit  acquéreur  de  l'impor- 
tante seigneurie  d'Arbouville  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  26  novembre  1667  par  jugement  de  M.  de  Machault,  intendant 
d'Orléans.  Ce  François  avait  épousé  en  1635  Louise  de  Halot  dont  il 
eut  douze  enfants;  il  obtint  en  1667  l'admission  dans  l'Ordre  de  Malte 
d'un  de  ses  fils,  Alexandre-Adrien  de  Chambon  d'Arbouville.  Pierre 
de  Chambon,  petit-fils  de  François,  maréchal  de  camp  en  1738,  gou- 
verneur de  Schelestadt,  dans  la  Haute-Alsace,  décédé  en  1753  à  l'âge 
de  soixante-dix  ans,  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  marquis 
d'Arbouville,  conservé  depuis  lors  par  le  chef  de  la  famille.  De  son 
mariage  en  1724  avec  M'le  de  Montmorin  de  Saint-Hérem,  il  laissa 
un  fils  et  deux  filles,  les  comtesses  de  Pange  et  de  Cossart  d'Espiès. 
Son  fils,  Gaspard-Louis  de  Chambon,  marquis  d  Arbouville,  marié  en 
1766  à  MUe  Fréteau  de  Peny,  guillotiné  en  1794,  fut  maréchal  de 
camp  et  sous-gouverneur  des  enfants  du  comte  d'Artois;  il  prit  part 
en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Orléans.  11  eut  plu- 
sieurs fils  dont  l'un  fut  admis  en  1787  aux  honneurs  de  la  Cour  et 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  2&7 

dont  un  autre,  Jean-Baptiste-Louis-Pollux,  fut  admis  en  1776  dans 
l'ordre  de  Malte. 

La  famille  de  Chambon  d'Arbouville  paraît  s'être  éteinte  peu  de 
temps  après  la  Révolution. 

Elle  avait  fourni  des  maréchaux  de  camp,  des  gouverneurs  de 
places  fortes,  des  chevaliers  de  Saint-Lazare  et  de  Notre-Dame  du 
Mont-Carmel,  deux  chevaliers  de  Malte,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Cambis  1676,  de  Montmorin  de  Saint- 
Hérem  1724,  de  Barville,  Fréteau  de  Pény  1766,  de  Cossart  d'Espiès, 
Thomas  de  Pange,  etc. 

Il  a  existé  en  Auvergne  plusieurs  familles  nobles  du  nom  de 
Chambon. 

L'une  de  ces  familles  portait  pour  armes  :  d'azur  à  une  tour  d'ar- 
gent maçonnée  de  sable.  Un  de  ses  représentants,  frère  Jean  de 
Chambon,  commandeur  de  la  Feuillée,  mourut  au  siège  de  Rhodes 
en  1522. 

Gilbert  du  Chambon,  de  la  paroisse  de  Besse,  au  diocèse  de  Cler- 
mont,  fut  anobli  par  lettres  de  mai  1497.  Sa  descendance  paraît  s'être 
éteinte  avec  Charlotte  du  Chambon,  mariée  en  1604  à  Julien  de 
Laizer. 

La  famille  de  Chambon  de  Marcillat,  fixée  aux  environs  de 
Montluçon,  en  Bourbonnais,  portait  pour  armes  :  coupé  en  chef  d'or 
à  une  fasce  de  gueules  accompagnée  en  chef  de  deux  merlettes  de 
sable  et  en  pointe  de  sable  à  trois  chevrons  d'hermines.  Elle  fut 
maintenue  dans  sa  noblesse,  d'abord  le  3  août  1666,  puis  en  1700, 
par  jugements  de  M.  Lambert  d'Herbigny  et  de  M.  de  Nointel,  inten- 
dants de  Moulins,  après  avoir  justifié  sa  filiation  depuis  Antoine  de 
Chambon,  écuyer,  Sgr  de  Mimorin,  marié  le  27  mai  1523  à  Gabrielle 
de  Maumejan.  Un  de  ses  représentants,  Jean  de  Chambon  des  Ternes, 
fut  admis  dans  l'ordre  de  Malte  en  1647.  Un  autre,  décédé  en  1754, 
fut  nommé  en  1748  lieutenant  général  des  armées  du  Roi.  On  trou- 
vera dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'Antoi- 
nette-Sylvie de  Chambon  de  Marcillat,  née  en  1726  à  Marcillat,  en 
Bourbonnais,  fit  en  1733  pour  être  admise  à  Saint-Cyr.  La  famille  de 
Chambon  de  Marcillat  avait  encore  en  1840  un  représentant  domi- 
cilié rue  de  Varennes,  à  Paris. 

Claude-Jérôme  Chambon,  né  en  1757  à  Boulon,  en  Roussillon, 
commissaire  des  guerres,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur, 
décédé  en  1833,  fut  créé  chevalier  de  l'Empire,  sous  le  nom  de 
Chambon  de  Limoron,  par  lettres  patentes  du  3  mai  1810,  puis  baron 
par  nouvelles  lettres  du  13  mars  1812.  Il  reçut  les  armes  suivantes  : 
écartelé  au  1  d'or  à  un  arbre  arraché  de  sinople  accompagné  en 
ix.  17 


258  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

chef  de  deux  tiges  à  trois  épis  chacune  du  même,  posées  en  chevron: 
au  2  des  barons  militaires;  au  3  de  gueules  à  un  bœuf  arrêté  et  con- 
tourné d'argent;  au  4  d'or  à  une  fourmi  de  sable. 

CHAMBON  de  TROUSSEAUVILLE  (de).  Armes   :  de  sinople  à  deux 
fasces  d'argent. 

On  trouvera  sur  la  famille  de  Chambon  de  Trousseauville  beaucoup 
de  renseignements  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  au  Cabinet  des  Titres. 
Cette  famille,  originaire  d'Auvergne  d'après  la  tradition,  revendique 
une  origine  commune  avec  la  famille  de  Chambon  d'Arbouville,  qui 
précède.  Elle  résidait  sous  Louis  XIV  dans  la  petite  ville  de  Breteuil, 
située  dans  l'élection  de  Conches,  au  diocèse  d'Evreux,  en  Nor- 
mandie, et  y  occupait  un  rang  distingué  dans  la  bourgeoisie.  Noble 
homme  maître  Jacques  de  Chambon,  marié  en  1660  à  Prudence 
Baudot,  fut  conseiller  du  Roi,  lieutenant  général  criminel  au  bailliage 
de  Breteuil.  Son  fils,  Godefroy  de  Chambon  de  Trousseauville,  né 
dans  cette  ville  en  1G66,  ancien  brigadier  de  la  compagnie  des  gens 
d'armes  de  la  garde  de  Sa  Majesté,  obtint  en  janvier  1712  des  lettres 
patentes  d'anoblissement.  Un  édit  de  1715  ayant  révoqué  tous  les 
anoblissements  concédés  à  cette  époque,  les  descendants  de  Gode- 
froy obtinrent  en  avril  1767  de  nouvelles  lettres  patentes  qui  excep- 
taient de  cette  révocation  les  lettres  de  noblesse  de  1712.  Claude- 
Godefroy  de  Chambon  de  Trousseauville,  un  des  fils  de  Godefroy,  fut 
brigadier  des  armées  du  Roi.  Il  avait  épousé  en  1714  Henriette  de 
Courseulles  dont  il  eut  plusieurs  fils.  On  trouvera  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ces  fils,  Louis-Godefroy 
de  Chambon,  Sgr  de  Trousseauville,  né  en  1723,  garde  du  corps, 
marié  à  Paris  en  1756  à  Marguerite  Dansse,  fit  en  1772  et  en  1773 
pour  obtenir  l'admission  à  l'École  militaire  de  ses  deux  fils,  Charles- 
Gabriel,  né  à  Rugles  en  1758,  et  Charles-Godefroy,  né  en  1764. 
Charles-Godefroy  de  Chambon  de  Trousseauville,  autre  fils  de  Gode- 
froy, fut  garde  du  corps  et  chevalier  de  Saint-Louis  et  épousa  en  1753 
M"e  de  Brossard.  On  trouvera,  toujours  dans  le  Nouveau  d'Hozier, 
les  preuves  de  noblesse  que  ses  deux  fils,  Charles-Robert,  né  en  1755 
à  Saintc-Marguerite-de-1'Autel,  au  diocèse  d'Evreux,  et  François,  né 
on  1758,  firent  en  1767  et  1772  pour  être  admis  à  l'École  militaire. 
Charles-Robert  fut  dans  la  suite  maréchal  de  camp  honoraire  (1815), 
maire  d'Epinal,  officier  de  la  Légion  d'honneur  et  chevalier  de  Saint- 
Louis.  Il  fut  père  de  Godefroy  de  Chambon  de  Trousseauville,  né  à 
Épinal  en  1783,  directeur  des  contributions  indirectes,  et  grand-pire 
de  Robert  de  Chambon,  ne  en  1823  à  Bourg-en-Bresse,  préfet, 
membre  du  conseil  général  de  l'Aube,  qui  fut  confirmé  par  décret 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  259 

impérial  du  4  juin  1869  dans  la  possession  du  titre  de  marquis  sous 
lequel  il  était  connu  et  qui  n'a  pas  eu  d'enfants  de  son  mariage  avec 
M"e  Rénaux. 

Il  subsistait  au  xvin0  siècle  des  branches  collatérales  de  la  famille 
de  Chambon  de  Trousseauville. 

A  l'une  de  ces  branches,  éteinte  en  1764,  appartenait  Jacques  de 
Chambon,  sieur  de  Mousseaux,  un  des  gens  d'armes  de  la  garde  du 
Roi,  qui  fut  anobli  par  lettres  patentes  de  mai  1721. 

A  une  autre  branche  appartenait  Alexandre  de  Chambon,  qui  était 
garde  du  corps  depuis  vingt-cinq  ans  quand  il  fut  anobli  par  lettres 
patentes  de  décembre  1780.  Ces  lettres,  dont  on  trouvera  le  texte 
dans  le  Nouveau  d'Hozier,  disent  que  la  famille  de  Chambon,  hono- 
rablement connue  en  Normandie,  est  originaire  d'Auvergne  et  que 
deux  de  ses  branches  ont  été  anoblies  en  1712  et  en  1721. 

On  trouve  que  Jourdan  de  Chambon,  conseiller  du  Roi,  lieutenant 
en  l'élection  de  Conches,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  gé- 
néral de  1696  :  d'azur  à  un  chevron  d'argent  accompagné  en  chef 
d'un  soleil  d'or  et  en  pointe  d'une  gerbe  de  même. 

CHAMBON  la  ROUVIÈRE,  ou  de  la  ROUVIÈRE.  Armes  :  d'azur  à  une 
gerbe  d'or,  liée  de  gueules  et  surmontée  d'une  étoile  aussi  d'or. 

Vieille  famille  protestante,  originaire  du  bourg  de  Saint-Ambroix 
(Gard).  André  Chambon,  marchand  audit  lieu,  fit  enregistrer  son 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  d'Uzès).  La  famille 
Chambon  résidait  au  xvme  siècle  au  château  de  la  Rouvière,  près  de 
Saint-Ambroix.  Rien  qu'on  ne  lui  connaisse  pas  de  principe  d'ano- 
blissement, ses  membres  ont  souvent  pris  à  cette  époque  les  qualifi- 
cations nobiliaires. 

M.  Chambon,  ancien  juge  de  paix,  et  ses  deux  fils,  l'un  ancien 
militaire,  l'autre  négociant  à  Marseille,  avaient  demandé  le  12  mars 
et  le  1er  juin  1861  et  avaient  obtenu  le  9  juillet  de  la  même  année,  par 
jugement  du  tribunal  civil  de  Nîmes,  l'autorisation  de  faire  rectifier 
les  actes  de  leur  état  civil  et  d'y  faire  substituer  au  nom  de  Chambon 
celui  de  Chambon  de  la  Rouvière  porté  par  leurs  ascendants  avant 
1789.  Sur  appel  du  procureur  général,  la  Cour  de  Nîmes,  par  arrêt  du 
22  novembre  1864,  cassa  le  jugement  du  9  juillet  1861  et  fit  défense 
à  ses  obtenteurs  de  porter  d'autre  nom  que  celui  de  Chambon  la 
Rouvière,  sans  particule.  On  trouvera  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse 
de  1866  tous  les  détails  relatifs  à  cette  affaire. 

Principales  alliances  :  de  Plantin,  de  Rousquet  de  Florian  1820, 
Rodier  de  la  Rruguière,  etc. 

CHAPdBONAS  (de  la  Garde  de).  Voyez  :  Garde  de  Chambonas  (de  la). 


260  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

CHAMBORANT  (de  Moynier  de).  Voyez  :  Moynier  de  Chamborant  (de). 

CHAMBORANT  (de  Belloc  de).  Voyez  :  Belloc  de  Chamborant  (de). 

CHAMBORANT  (de)  Armes  :  d'or  à  un  lion  de  sable,  armé  et  lampassê 
de  gueules.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  et  Cimier  :  Trois 
dragons  d'or  isrants.  —  Devise  :  Oncques  ne  faillit. 

La  maison  de  Chamborant  appartient  à  l'ancienne  noblesse  cheva- 
leresque de  la  Marche  et  du  Limousin.  Un  de  ses  représentants,  le 
chevalier  de  Chamborant  de  Droux,  en  a  publié  en  1783  l'histoire 
détaillée  sous  le  titre  suivant  :  Inventaire  des  titres  généalogiques 
de  la  maison  de  Chamborant.  On  en  trouvera  aussi  une  généalogie 
complète  dans  le  Nobiliaire  du  Limousin  de  Nadaud,  continué  par 
l'abbé  Lecler.  On  trouvera  enfin  sur  elle  beaucoup  de  renseigne- 
ments dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres. 
Le  rapport  envoyé  au  comte  de  Vergennes  le  24  novembre  1781  par 
Chérin,  chargé  de  vérifier  les  preuves  de  Cour  des  Chamborant, 
commence  en  ces  termes  :  «  Cette  maison  est  d'ancienne  chevalerie 
«  et  connue  dès  le  xie  siècle  par  différentes  fondations.  Elle  trouve 
«  son  origine  dans  la  terre  de  Chamborant,  près  de  Montmorillon,  en 
«  Poitou.  Dès  l'an  1130,  Aynard  et  Geoffroy  de  Chamborant,  frères 
«  et  enfants  de  feu  Geoffroy  de  Chamborant,  sont  qualifiés  cheva- 
«  liers,  qualité  que  leurs  successeurs  ont  continué  de  prendre.  Guil- 
«  laume  de  Chamborant,  écuyer  de  corps  des  rois  Charles  V  et 
«  Charles  VI,  est  qualifié  noble  et  puissant  sire  et  baron  d'Annebec  et 
«  de  Ranne  en  l'année  1380.  On  voit  par  son  sceau  l'écusson  de  ses 
«  armoiries  côtoyé  d'un  coutelas  d'un  côté  et  d'un  baudrier  de  l'autre 
«  en  forme  de  supports  comme  apparemment  un  attribut  de  sa  charge 
«  d'écuyer  du  corps  du  Roi.  Pierre  de  Chamborant,  chevalier,  Sgr  de 
«  Chamborant,  é'.ait  marié  en  1366  avec  Marguerite  de  Forges.  C'est 
«  par  cette  alliance  que  sont  venues  les  terres  de  la  Clavière,  de 
«  Droux,  d'Orsenne,elc.  Il  y  a  eu  de  cette  maison  plusieurs  chambel- 
«  Ians  des  Rois  et,  entre  autres,  Jacques  de  Chamborant,  chevalier, 
«  Sgr  de  Chamborant,  chambellan  du  roi  Charles  VII  en  144o,  fils  de 
«  Foucault  de  Chamborant,  Sgr  de  Chamborant,  de  Droux,  de  laCla- 
«  vière,  etc., chevalier  bachelier  en  1418,  depuis  lequel  la  filiation 
«  est  prouvée  sans  interruption.  De  ce  Jacques  de  Chamborant  sont 
«  sorties  toutes  les  branches  connues...  » 

La  maison  de  Chamborant  a  eu  pour  berceau  la  seigneurie  de 
Chamborant,  située  en  Poitou,  sur  les  confins  de  la  Marche  et  du 
Limousin,  aujourd'hui  commune  du  canton  du  Grand-Bourg,  dans 
l'arrondissement  de  Guéret.  C'est  sans  aucune  preuve  que,  dans  son 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  261 

Nobiliaire  de  Touraine,  l'Hermite-Souliers  a  avancé  qu'elle  descen- 
dait des  comtes  de  Flandre.  Elle  est  connue  dès  le  xie  siècle  et  ses 
prcmiersauleurs  furent  témoins  de  diverses  donations  faites  à  l'abbaye 
de  Bénévent.  La  filiation  est  à  peu  près  établie  depuis  Geoffroy  de 
Chamborant   dont  la   femme,  Denise  Gazcau,  rendit  un  aveu  le 
dimanche  après  la  fête  de  la  Madeleine  1354.  Guillaume,  fils  puîné  du 
précédent,  baron  d'Anncbcc  et  de  Rânes,  en  Normandie,  fut  écuyer  du 
Roi  et  son  ambassadeur  près  du  duc  de  Bretagne,  puis  près  du  duc 
de  Milan  ;  il  fit  son  testament  le  22  février  1399;  il  paraît  avoir  été  le 
même  personnage  qu'un  Guillaume  de  Chamborant  qui,  à  la  même 
époque,  était  sénéchal  de  la  Marche.  Pierre,  Sgr  de  Chamborant,  que 
l'on  croit  avoir  été  fils  aîné  de  Geoffroy,  épousa  avant  1366  Marguerite 
de  Forges,  héritière  des  terres  de  la  Clavière,  de  Droux,  etc.  Il  fut  père 
de  Foucault  de  Chamborant,  Sgr  dudit  lieu,  de  Droux,  de  la  Cla- 
vière, etc.,  mentionné  dans  un  certain  nombre  d'actes  de  la  fin  du 
xivc  siècle,  qui  épousa  une  sœur  de  Bertrand  de  Maumont,  évoque  de 
Tulle,  et  grand-père  d'autre  Foucault  de  Chamborant,  Sgr  des  mêmes 
terres,  chevalier  bachelier  en  1418,  marié  à  Jeanne  de  Cluys,  dont 
les  enfants  partagèrent  la  succession  le  10  mai  1452  et  auquel  seule- 
ment le  rapport  de  Chérin  fait  remonter  la  filiation  suivie.  Jacques 
de  Chamborant,  chevalier,  Sgr  de  Droux,  de  la  Clavière,  etc.,  fils  de 
ce  dernier,  épousa  Marguerite  Chauvet  par  contrat  passé  à  Sannat  le 
28  mars  1452.  Leur  fils,  Guy  de  Chamborant,  Sgr  de  Droux,  la  Cla- 
vière, etc.,  fait  chevalier  par  le  roi  Louis  XII  sur  le  champ  de  bataille 
d'Agnadel,  en  1512,  épousa  le  29  janvier  1491  Françoise  de  Salai- 
gnac,  ou  de  Salignac.  II  en  eut,  entre  autres  enfants,  deux  fils, 
Pierre  et  Gaspard,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches. 
L'auteur  de  la  branche  aînée,  haut  et  puissant  seigneur  Pierre  de 
Chamborant,  chevalier,    eut  en   partage  la  seigneurie   de  Droux, 
aujourd'hui  commune  du  canton  de  Magnac-Laval,  dans  l'arrondis- 
sement de  Bellac  ;  il  épousa  par  contrat  du  17  avril  1534  Philippe  de 
Loubes.  Il  en  eut  deux  fils  :  1°  Jean,  qui  continua  la  descendance; 
2°  Pierre,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  chambellan  et  colonel  de  la 
garde  suisse  du  duc  d'Alençon,  frère  du  Roi,  son  lieutenant  général 
au  gouvernement  du  Berry,  dont  le  fils,  Louis,  baron  de  Neuvy  et 
d'Ars,  mourut  sans  postérité.  Jean  de  Chamborant,  Sgr  de  Droux, 
fut  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi  et  épousa  en  1575  Catherine  de  Cha- 
tcauvieux.  Il  en  eut  à  son  tour  deux  fils  :  1°  Gaspard,  Sgr  de  Droux, 
dont  la  descendance  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le  16  mars  1667 
par  jugement  de  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limoges,  rapporté 
tout  au  long  dans  le  Nouveau  cVHozier,  et  s'éteignit  dans  les  mâles 
en  1709;  2°  Joachim,  qui  continua  la  descendance.  Joachim  de  Cham- 


262  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

borant,  chevalier,  né  en  1578,  premier  écuyer  de  Madame,  sœur  du 
Roi,  épousa  par  contrat  du  16  octobre  1611  Catherine  Desvaux,  héri- 
tière de  la  seigneurie  de  Villevert,  située  sur  le  territoire  de  la 
paroisse  d'Essé,  près  de  Confolens,  en  Angoumois.  Il  en  eut  plusieurs 
fils  qui  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  en  1667  avec  leur  cousin, 
le  seigneur  de  Droux,  par  jugement  de  M.  d'Aguesseau,  intendant. 
Trois  de  ces  fils,  Jean,  Sgr  deVillevert,  maréchal  de  bataille,  marié 
successivement  en  1636  à  Gabrielle  de  Couhé  et  en  16oo  à  Suzanne 
du  Saulnier  ;  Maria,  Sgr  du  Vignaud  et  du  Mastouraud,  en  Basse- 
Marche,  marié  en  1649  à  Marie  Chevalier  de  la  Frapinière  ;  et  Gilbert, 
Sgr  de  Périssat,  sur  le  territoire  de  la  paroisse  d'Essé,  en  Angoumois, 
marié  en  1642  à  Marthe  Neaulme,  furent  les  auteurs  de  trois  rameaux. 

Un  représentant  du  premier  rameau,  Jean  de  Chamborant,  Sgr  de 
la  Grange-Pastoureau,  né  en  1684,  épousa  en  1729  sa  cousine  Marie- 
Anne  de  Chamborant  de  Droux,  veuve  de  M.  de  Mondin  et  héritière 
de  la  seigneurie  de  Droux  ;  il  prit  après  son  mariage  le  titre  de  baron 
de  Droux.  Il  eut  deux  fils.  Le  plus  jeune  de  ceux-ci.  Barthélémy,  che- 
valier de  Droux,  né  au  château  de  Droux  en  1730,  chevalier  de  Malte, 
gentilhomme  du  prince  de  Condé  en  1769,  fut  l'auteur  de  la  généalogie 
de  la  maison  de  Chamborant  dont  il  a  été  parlé  plus  haut.  L'aîné,  Paul- 
Jean,  baron  de  Droux,  devint  en  1780  chef  de  nom  et  d  armes  de  sa 
maison  par  la  mort  de  son  cousin,  Mienne  de  Chamborant,  Sgr  de 
Villevert,  baron  de  Saint-Junien.  Il  épousa  en  1763  Louise  de  Robert 
de  Yillemartin  et  en  eut  deux  fils  :  1°  Charles,  baron  de  Chamborant, 
page  du  prince  de  Condé  en  1776;  2°  François,  né  à  Droux  en  1769, 
chevalier  de  Malte  en  1770.  Ce  rameau  émigra  lors  de  la  Révolution, 
alla  se  fixer  en  Russie  et  s'y  perpétua  jusqu'à  nos  jours.  On 
peut  voir,  en  effet,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  héraldique  de 
juin  1887  qu'à  cette  époque  la  maison  de  Chamborant  était  repré- 
sentée en  Russie  par  le  comte  Nicolas  de  Chamborant,  ancien  officier 
supérieur,  père  d'une  fille,  et  parle  comte  Vladimir  de  Chamborant, 
directeur  des  postes  étrangères  à  Moscou,  marié  à  M1,e  de  StépanofT 
et  père  de  plusieurs  enfants. 

Le  second  rameau  de  la  branche  aînée  paraît  avoir  eu  pour  dernier 
représentant  Jean-Baptiste  de  Chamborant,  né  en  1740  à  Attigny,  au 
diocèse  de  Reims,  chevalier  de  Saint-Louis,  qui  épousa  Scholas- 
tique  Lyon  et  qui  n'en  avait  pas  encore  d'enfants  en  1783.  On  trou- 
vera dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  frère 
du  précédent,  Jcan-Joachim  de  Chamborant  de  Villevert,  né  à  Atti- 
gny en  174o,  décédé  sans  postérité  en  1788,  fit  en  1754  pour  être  admis 
à  l'Ecole  militaire. 

L'auteur  du  troisième  rameau,  Gilbert,  laissa  un  fils  unique,  Joachim 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  263 

de  Chamborant,  Sgr  de  Périssat,  né  à  Confolens  en  1642,  qui,  n'étant 
pas  encore  âgé  de  dix-huit  ans,  épousa  en  1660  Marguerite  du  Pin 
de  la  Rivière.  Joachim  laissa  à  son  tour,  entre  autres  enfants,  deux 
iils  :  1°  Jacques  de  Chamborant  de  Droux,  Sgr  de  Périssat,  né  en 
1662,  marié  en  1700  à  Françoise  du  Pin  des  Roches  ;  2°  Jean  de  Cham- 
borant, Sgr  de  Maillât,  marié  en  1691  à  Catherine  Vidau,  dame  de 
Chambau.  Ces  deux  frères  furent  les  auteurs  de  deux  sous-rameaux. 

Le  second  de  ces  sous-rameaux  est  aujourd'hui  éteint  dans  les 
mâles.  11  était  représenté  à  Confolens,  dans  la  seconde  moitié  du 
xixc  siècle,  par  François  de  Chamborant,  né  en  1776,  qui  n'a  pas  eu 
d'enfants,  et  par  son  cousin  germain,  François-Auguste  de  Chambo- 
rant, né  vers  1785,  dont  le  fils  n'a  eu  que  deux  filles. 

Le  premier  sous-rameau  a  eu  pour  dernier  représentant  légitime 
Alexis-Paul,  baron  de  Chamborant  de  Périssat,  né  à  Confolens  en 
1780,  qui  n'eut  pas  d'enfants  de  son  mariage  avec  MUe  Corderoy  de 
Malubert.  Ce  baron  de  Chamborant  avait  eu  de  MUe  Anne  Gour- 
saud  un  fds  naturel,  Charles-Guillaume  Goursaud,  né  à  Confo- 
lens le  6  février  1807.  Il  fut  autorisé  par  jugement  du  tribunal  de 
Bordeaux  à  adopter  ce  fils,  qui  se  trouva  ainsi  en  droit  de  joindre  à 
son  nom  de  Goursaud  celui  de  la  famille  de  Chamborant  de  Périssat, 
et  le  maria  en  1836  à  une  riche  héritière,  Mlle  Curmer,  lille  du  célèbre 
éditeur.  Charles-Guillaume  Goursaud  de  Chamborant  fut  sous  le 
Second  Empire  conseiller  général  de  la  Charente.  Il  reçut  le  titre 
héréditaire  de  baron  par  lettres  patentesdeNapoléonIIIdu26juin  1867 
et  obtint  par  ces  mêmes  lettres  l'autorisation  de  porter  les  armoiries 
de  la  maison  de  Chamborant.  Cependant  cette  maison  comptait 
encore  en  France  des  représentants  légitimes  ;  sur  les  réclamations  de 
ceux-ci,  des  jugements  successifs  rendus  à  Paris  le  22  décembre  1855 
et  à  Bordeaux  le  4  juin  1862  et  le  16  juin  1870  firent  défense  à  Charles- 
Guillaume  de  porter  le  nom  de  Chamborant  sans  le  faire  précéder  de 
celui  de  Goursaud.  Un  arrêt  de  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux  le  con- 
damna, en  outre,  le  23  juillet  1872,  à  une  amende  de  2.000  francs  pour 
avoir  éludé  ces  défenses  en  signant  des  affiches  électorales  du  nom 
deGd  de  Chamborant  de  Périssat.  Mais,  sur  ces  entrefaites,  un  décret 
du  président  de  la  République  du  29  avril  1872,  inséré  au  bulletin  des 
lois  du  15  mai  suivant,  l'autorisa  à  supprimer  définitivement  le  nom 
de  Goursaud.  On  trouvera  des  renseignements  sur  ces  divers  procès 
dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse  de  1873.  Le  baron  Guillaume  de  Cham- 
borant de  Périssat  mourut  en  1887  au  château  de  Villevert,  qu'il 
avait  racheté.  Il  laissait  un  fils,  Albert,  baron  de  Chamborant  de 
Périssat,  né  en  1837,  qui  a  lui-même  laissé  trois  enfants  de  son 
mariage  avec  M110  Grimoult. 


264  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

L'auteur  de  la  branche  cadette,  Gaspard  de  Chamborant,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  maison  du  Roi,  eut  en  partage  l'importante 
seigneurie  de  la  Clavière,  dans  la  Haute-Marche,  que  sa  descendance 
conservajusque  vers  le  milieu  du  xvme  siècle.  Il  devint,  en  outre,  baron 
d'Azay-le-Féron,  en  Touraine,  par  le  mariage  qu'il  contracta  vers  1539 
avec  Louise  deReilhac.  Son  arrière-petit-fils,  Etienne  de  Chamborant, 
Sgr  de  la  Clavière,  marié  en  1639  à  Marie  Philippes,  fut  maréchal  do 
camp,  membre  du  Conseil  d'État  et  privé,  gouverneur  de  Philips- 
bourg  et  l'un  des  cent  gentilshommes  de  la  maison  du  Roi.  Il  fut  père 
de  Pierre  de  Chamborant,  connu  le  premier  sous  le  titre  de  marquis 
de  la  Clavière,  qui  fut  admis  en  1670  parmi  les  pages  de  la  Grande- 
Ecurie  du  Roi.  Celui-ci  eut  trois  fils  :  1°  Alexandre-Etienne,  né  au 
château  de  la  Clavière  en  1685,  -connu  sous  le  titre  de  marquis  de 
Puylaurens,  décédé  sans  postérité,  qui  fut  écuyer  de  main  de  la  reine 
Marie  Leezvnska;  2°  Claude,  comte  de  la  Clavière,  lieutenant  erénéraJ 
des  armées  du  Roi,  gouverneur  de  Montmédy,  premier  gentilhomme 
et  gouverneur  du  comte  de  la  Marche,  qui  continua  la  descendance  ; 
3°  Henri,  chevalier  de  Malte,  mort  jeune.  André-Claude,  marquis  de 
Chamborant  de  la  Clavière,  né  on  \~\V1,  fils  de  Claude,  fut  admis  en 
1745  parmi  les  pages  de  la  Petite-Ecurie  ;  il  acquit  on  1769  un  régi- 
ment de  hussards  auquel  il  donna  son  nom  et  devint  dans  la  suite 
lieutenant  général  des  armées  du  Roi.  Il  fut  le  dernier  représentant 
mâle  de  sa  branche  et  mourut  pendant  l'émigration,  en  1805,  ne  lais- 
sant que  deux  filles.  L'aînée  de  celles-ci,  Jeanne-Thérèse,  née  en 
1770,  chanoinesse  comtesse  de  Neuville,  épousa  le  baron  de  Sarret 
de  Coussergues,  puis  le  comte  de  Moynier,  et  eut  de  celui-ci  un  fils  qui 
releva  le  nom  de  Chamborant.  La  seconde,  Justine-Rose,  née  en 
1772,  également  chanoinesse  comtesse  de  Neuville,  épousa  en  1795 
le  chevalier  de  Relloc  et  en  eut  un  fils  qui  fut  autorisé  par  décret  du 
25  juillet  1864  à  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  de  Chamborant. 

La  maison  do  Chamborant  a  formé  une  troisième  branche  dont  le 
point  de  jonction  avec  la  souche  n'a  pu  être  exactement  déterminé. 
Cette  branche,  qui  a  possédé,  entre  autres  biens,  la  seigneurie 
de  Lavaux,  élait  connue  depuis  le  xiv"  siècle.  Elle  s'éteignit  avec 
Sylvaine  de  Chamborant,  qui  épousa  en  1607  François  de  la  Celle, 
et  avec  sa  sœur,  Gabrielle,  qui  épousa  vers  la  même  époque  son 
cousin,  Jean  de  Chamborant,  fils  puîné  du  seigneur  de  la  Clavière. 

La  maison  de  Chamborant  a  été  admise  aux  honneurs  de  la  Cour  le 
15  septembre  1753. 

Elle  a  fourni,  en  dehors  des  personnages  mentionnés  au  cours  de 
cette  notice,  un  grand  nombre  d'officiers  do  mérite,  dont  plusieurs 
ont  été  tués  à  l'ennemi,  des  gentilshommes  de  la  Chambre  des  rois 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES  265 

de  France,  des  chevaliers  de  Malte,  deux  demoiselles  de  Saint-Cyr 
en  1702  et  1753,  etc. 

Paul-Jean,  comte  de  Chamborant,  chevalier,  Sgr  de  Saint-Martial 
et  de  Mascloux,  baron  de  Droux  et  de  Samburaud,  lieutenant  des 
maréchaux  de  France  à  Bellac,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de 
la  noblesse  de  la  Basse-Marche. 

Principales  alliances  :  de  Maulmont,  de  Menou  1436,  de  Pierre- 
buffière  1473,  de  Grossolles,  de  Salaignac  1491,  Ysoré  d'Hervault, 
de  la  Béraudière,  Couraud  de  la  Bochechevreux  160b',  Pot  de  Piedgu 
1713,  de  Mascureau,  de  Couhé  1636,  de  Coustin,  de  Volvire,  du  Lau, 
Guiot  du  Dognon,  du  Pin,  de  Bony  de  Lavergne  1780,  de  la  Couture- 
Benom  1748,  de  la  Marche,  de  Beilhac,  de  Bertrand  de  Beaumont 
1637,  de  la  Châtre  1659,  de  Barbançois  1660,  de  la  Myre-Mory  1753, 
de  Lévis,  de  Sainte-Maure-Montausier,  d'Aubusson,  Ajasson  de 
Grandsaigne,  de  Chauvigny,  de  Lezay,  de  Magnac,  de  la  Celle,  du 
Peyroux,  de  Chateaubodeau,  du  Breuil  du  Bost  de  Gargilesse 
1664,  Joubert  de  la  Bastide  1664,  etc. 

CHAMBORD  (Devaulx  de).  Voyez  :  Devaulx  de  Chambord. 

CHAMBORS  (de  la  Boessière  de).  Voyez  :  Boessière-Chambors  (de  la). 

CHAMBOST   (de  Rivérieulx  de).  Voyez  :   Bivérieulx  de  Varax  et  de 

Chambost  (de). 

CHAMBRA.Y  (de  la  Roque  de).  Voyez  :  Boque  de  Chambray  (de  la). 

CHAMBRAY  (de).  Armes  :  &  hermines  à  trois  tourteaux  de  gueules.  — 
Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  :  deux  anges  de  carnation.  — 
Cimier  :  une  aigle  au  vol  éployé.  —  Devise  :  Régit  nidum  majoribus 
alis. 

La  maison  de  Chambray  est  une  des  plus  brillantes  de  l'ancienne 
noblesse  de  Normandie.  Elle  a  eu  pour  berceau  la  terre  seigneuriale 
de  son  nom,  située  sur  les  bords  de  l'Iton,  dans  le  département  de 
l'Eure,  dont  elle  possède  encorele  château.  Cette  seigneurie  de  Cham- 
bray ne  doit  pas  être  confondue  avec  une  autre  seigneurie  du  môme 
nom,  aujourd'hui  commune  du  canton  de  Vernon,  dans  le  même  dépar- 
tement, dontle  chàteauappartientàlaprincesseGeorgesde  Croy.  Il  a 
existé,  toujours  dans  la  même  région,  une  baronnie  de  Chambrais  qui 
fut  acquise  en  1716  parla  maison  de  Broglie  et  qui  fut  érigée  en  sa 
faveur  en  duché-pairie,  sous  le  nom  de  Broglie,  par  lettres  patentes 
de  juin  1742;  le  bourg  de  Broglie,  anciennement  de  Chambrais,  est 
aujourd'hui  un  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Bernay, 
dans  le  département  de  l'Eure. 


266  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

La  Chesnaye  des  Bois  et  Saint-Allais  ont  donné  des  généalogies 
de  la  maison  de-Chambray.  On  trouvera,  en  outre,  dans  les  manus- 
crits de  Chérin,  au  Cabinet  des  Titres,  les  preuves  de  noblesse  que 
cette  maison  fit  sous  Louis  XV  pour  être  admise  aux  honneurs  de  la 
Cour.  Le  généalogiste  des  Ordres  du  Roi,  chargé  d'examiner  ces 
preuves,  envoya  au  Premier  Écuyer  le  8  décembre  1760  un  rapport  qui 
commence  en  ces  termes  •  «  La  maison  de  Chambray,  également 
«  recommandable  par  son  ancienneté,  par  ses  alliances  et  par  les 
«  charges  qu'elle  a  occupées,  a  pris  son  nom  de  la  terre  de  Cham- 
«  bray,  située  sur  la  rivière  d'Iton,  au  diocèse  d'Evreux,  en  Nor- 
«  mandie.  Elle  est  connue  depuis  Simon,  Sgr  de  Chambray,  cheva- 
«  lier,  qui  fit  diverses  donations  en  1239  à  l'abbaye  de  Notre-Dame- 
ce  du-Désert,  dans  l'évêché  d'Evreux.  et,  entre  autres,  du  patronat  de 
«  l'église  de  Saint-Laurent  de  Chambray.  On  trouve  ensuite  Jean  de 
«  Chambray,  chevalier,  qui  assigna  en  1283  aux  religieux  du  monas- 
«  tère  de  la  Chaise-Dieu,  au  même  diocèse,  une  rente  sur  des  biens 
«  situés  près  de  Chambray  et  en  scella  l'acte  de  son  sceau  qui  repré- 
«  sente  un  semé  d'hermines  à  trois  tourteaux.  La  libation  est  certaine 
«  depuis  Jean  de  Chambray,  premier  du  nom,  chevalier,  Sgr  de 
«  Chambray,  qualilié  monseigneur  dans  plusieurs  actes,  lequel 
«  mourut  avant  le  11  janvier  1360,  laissant  d'Yolande  de  Sommère, 
«  son  épouse,  entres  autres  enfants,  Yon,  ou  Yvon,  de  Chambray, 
«  chevalier,  Sgr  de  Chambray.  père  de  deux  filles,  dont  l'aînée, 
«  nommer  Yolande,  porta  la  terre  de  Chambray  en  dota  Jeand  Illiers, 
«  chevalier,  et  Roger  de  Chambray.  chevalier,  Sgr  de  Limeux  et  de 
«  plusieurs  autres  terres,  qui  porta  les  armes  sous  le  connétable  du 
«  Guesclin  en  1371  et  était  mort  en  1414.  11  avait  épousé  Catherine, 
«  dame  de  Ménières,  et  en  avait  eu,  entre  autres  enfants,  Jean...  » 

La  Chesnaye  des  Bois  et  les  généalogistes  qui  l'ont  copié  ont  c lien  lié 
à  rattacher  la  maison  de  Chambray  à  la  puissante  maison  des  sires  de 
la  Ferté-Presnel.  Ils  lui  ont  attribué  pour  auteur  un  Simon,  fils  puîné  de 
Richard,  baron  de  la  Ferté-Fresnel,  qui  aurait  été  partagé  de  la  sei- 
gneurie de  Chambray  et  qui  aurait  épousé  dans  les  dernières  années 
du  xne  siècle  Isabelle  de  Grandvilliers,  héritière  de  la  terre  de  son  nom. 
Le  nom  des  seigneurs  de  Chambray  ligure  dans  un  très  grand  nombre 
d'actes  des  xme  et  xiv°  siècles.  Mais,  comme  on  a  pu  le  voir  plus 
haut,  la  filiation  ne  peut  être  considérée  comme  rigoureusement 
établie  que  depuis  Jean,  chevalier,  Sgr  de  Chambray,  rappelé  comme 
défunt  dans  un  acte  du  11  janvier  1360.  Jean  de  Chambray,  petit-fils 
de  celui-ci,  fait  chevalier  en  1428,  racheta  par  acte  du  2  février  de 
cette  même  année  la  seigneurie  de  Chambray  qui  appartenait  à  sa 
cousine  germaine  Yolande,  fille  de  son  oncle  Yon.  Il  eut  ses  biens 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  267 

confisqués  par  ordre  du  roi  d'Angleterre  Henri  V,  dont  il  avait  refusé 
de  reconnaître  la  domination,  et  ne  les  recouvra  qu'après  la  retraite 
des  Anglais,  en  1450  ;  il  fit  alors  reconstruire  le  château  de  Chambray 
qui  avait  été  incendié  par  les  Anglais.  Il  laissa  deux  fils  :  1°  Jean  de 
Chambray,  chevalier,  Sgr  dudit  lieu,  de  Varennes,  etc.,  baron  de 
Ponssay,  en  Vcndômois,  un  des  cent  gentilshommes  de  la  maison 
du  Roi,  chevalier  de  son  Ordre  en  1500,  décédé  en  1528,  qui  continua 
la  descendance  ;  2°  Jacques,  chevalier  de  Saint-Michel,  bailli  d'Evreux, 
chambellan  du  roi  Louis  XII,  chargé  d'une  ambassade  par  ce  prince 
en  1499,  qui  mourut  sans  enfants.  L'aîné  de  ces  deux  frères,  Jean, 
eut  lui-même,  entre  autres  enfants,  deux  fils  :  1°  Nicolas,  Sgr  de 
Chambray,  baron  d'Auffay,  au  Pays  de  Caux,  décédé  en  1560,  qui 
continua  la  descendance;  2°  Jean,  panetier  ordinaire  du  Roi,  capi- 
taine de  cent  hommes  des  ordonnances,  qui  fut  l'auteur  de  la 
branche  des  seigneurs  de  Ponssay,  en  Vendômois,  éteinte  vers  le 
milieu  du  xvn8  siècle.  Gabriel,  Sgr  de  Chambray,  baron  d'Auffay,  fils  de 
Nicolas,  fut  député  de  la  noblesse  du  bailliage  d'Evreux  aux  Etats 
généraux  tenus  à  Rlois  en  1576;  il  fut  dans  la  suite  gentilhomme  de 
la  Chambre  du  Roi  et  chevalier  de  son  Ordre.  Il  fut  père  de  Tanneguy 
de  Chambray,  Sgr  dudit  lieu,  baron  d'Auffay,  etc.,  maréchal  de 
camp,  et  grand-père  de  Nicolas  de  Chambray  qui  fut  chargé  par  César, 
duc  de  Vendôme,  de  négocier  le  mariage  de  sa  petite-fille,  Marie- 
Françoise  de  Savoie-Nemours,  avec  le  roi  de  Portugal  et  de  conduire 
cette  princesse  à  Lisbonne  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
16  février  1668  par  jugement  de  M.  de  laGallissonnière,  intendant  de 
Rouen.  Ce  fut  ce  dernier  qui  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de 
marquis  de  Chambray,  conservé  depuis  lors  par  le  chef  de  la  maison 
de  Chambray.  On  trouvera  clans  le  Cabinet  cVHozier  et  dans  le  Nou- 
veau d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  certain  nombre  de  ses 
descendants  firent  depuis  les  dernières  années  duxvii6  siècle  jusqu'en 
1789  pour  être  admis  soit  aux  Ecoles  militaires,  soit  à  Saint-Cyr.  Le 
plus  jeune  de  ses  fils,  Jacques-François  de  Chambray,  admis  dans 
l'ordre  deMalte  en  1701,  décédé  dans  cette  île  en  1755,  futlieutenant 
général  des  troupes  de  terre  et  de  mer  de  son  Ordre  et  fut  un  des 
plus  brillants  officiers  de  marine  de  son  temps.  Louis,  marquis  de 
Chambray,  né  en  1713,  neveu  du  précédent,  fut  admis  en  1730  parmi 
les  pages  de  la  Grande  Écurie  du  Roi.  Il  laissa  plusieurs  fils,  nés  de 
trois  alliances  successives.  L'aîné  de  ces  fils,  Louis-François,  mar- 
quis de  Chambray,  né  en  1737  au  château  de  Chambray,  admis  en 
1762  aux  honneurs  de  la  Cour,  maréchal  de  camp,  fut  élu  député  aux 
États  généraux  de  1789  par  la  noblesse  du  bailliage  d'Evreux  ;  il  siégea 
dans  cette  assemblée  parmi  les  plus  fidèles  défenseurs  de  la  monar- 


268  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

chie,  émigra  à  l'expiration  de  son  mandat  et  mourut  à  Vienne  en  1807 
sans  laisser  de  postérité  de  son  mariage  en  1762  avec  MUe  Rouillé  de 
Fontaine.  Son  plus  jeune  frère,  Jacques,  vicomte,  puis  marquis  de 
Chambray,  né  en  1754,  d'abord  chevalier  de  Malte,  admis  en  1782  aux 
honneurs  de  la  Cour,  député  suppléant  de  la  noblesse  du  bailliage 
d'Alençon  aux  États  généraux  de  1789,  prit  part  à  l'expédition  deQui- 
beron,  puis  à  l'insurrection  royaliste  organisée  en  Normandie  par  M.  de 
Frotté,  et  fut  nommé  maréchal  de  camp  à  la  Restauration.  Il  avait 
été  relevé  de  ses  vœux  pour  épouser  en  1780  Mlle  Gougenot  dont  il 
laissa  deux  fils.  L'aîné  de  ces  fils,  Georges,  marquis  de  Chambray, 
né  en  1783,  général  d'artillerie,  marié  en  I826à  M11"  de  Saint-Phalle, 
décédé  en  1848,  a  été  père  de  Jacques-François,  marquis  de  Cham- 
bray. conseiller  général  du  canton  de  Dam  ville,  qui  n'a  pas  eu 
d'enfants  de  son  mariage  avec  MUe  de  la  Chambre  de  Vauborel, 
décédée.  Le  puîné,  Georges,  comte  de  Chambray,  né  en  1786,  maire 
d'Alençon,  décédé  en  1840,  a  laissé  plusieurs  fils  dont  l'un  a  lui- 
même  eu  deux  iils. 

La  maison  de  Chambray  a  donné  au  xviii0  siècle  cinq  chevaliers  à 
l'Ordre  de  Malte. 

Principales  alliances  :  de  Bailleul,  de  Prunelél530,  de  Canouville, 
d'Angennes  1878,  d'Ailly  1600,  de  Folleville  1704,  d'Aubenton  1741, 
de  Courcy,  le  Sesne  de  Ménilles,  Rouillé  «le  Fontaine  1762,  des 
Rotours  1804,  de  Lespinasse-Langeac,  de  Saint-Phalle  1826,  de  la 
Chambre  de  Vauborel  1852,  Ogier  d'Ivry  1841,  de  Chappuia  de  Mau- 
boul853,  d'Allonville,  de  Durcet  1648,  des  Brosses,  du  Fay,  etc. 

CHAMBRE    de  Michal  du  Donjon  de  la),  en  Savoie.  Voyez  :  Mighal  du 

Donjon  de  la  Chambre  (dej. 

CHAMBRE  de  VAUBOREL  (de  la).  Armes  :  de  sable  à  une  fasce  d'or, 
freltée  de  gueules,  accompagnée  de  trois  roses  d'or.  —  Couronne  : 
de  Marquis.  —  Devise  :  Altissimus  nos  fundavit. 

La  famille  de  la  Chambre  de  Vaubobel,  aujourd'hui  complètemenl 
éteinte,  appartenaii  à  la  noblesse  de  Normandie.  On  en  trouvera  une 
généalogie  dans  le  tome  VII  du  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais. 
On  trouvera  aussi  dans  les  manuscrits  de  Chérin,  au  Cabinet  des 
Titres,  la  généalogie  que  M.  de  la  Chambre  de  Vauborel,  demeurant 
à  Mortain,  produisit  en  1788  devant  Chérin  fils,  généalogiste  des 
Ordres  du  r»<>i,  dans  le  but  d'obtenir  les  honneurs  de  la  Cour. 

On  a  cherché  à  rattacher  la  famille  normande  de  la  Chambre  à 
une  famille  du  même  nom,  originaire  de  la  Maurienne,  qui  a  occupé 
au  moyen  âge  un  rang  brillant  dans  la  noblesse  de  Savoie.  Un 


DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES  269 

membre  de  cette  famille  prit  part  à  la  première  croisade;  un  autre, 
Louis  de  la  Chambre,  était  en  1478  gouverneur  du  Piémont  et  de  la 
Savoie.  Philippe  de  la  Chambre  fut  nommé  cardinal  en  1533.  La 
famille  savoisienne  de  la  Chambre  est  éteinte  depuis  longtemps.  Elle 
portait  :  d'azur  semé  de  fleurs  de  lys  d'or,  à  la  bande  de  gueules  bro- 
chant. 

La  famille  normande  de  la  Chambre  paraît  avoir  eu  pour  berceau  une 
terre  de  son  nom,  située  près  de  Falaise.  La  généalogie  produite  en 
1788  n'en  fait  remonter  la  filiation  qu'à  Richard  delà  Chambre,  écuyer, 
Sgr  du  Mesnil-Bacon,  en  la  paroisse  de  Saint-Germain-de-Talvande, 
près  de  Vire,  qui  épousa  Jeanne  de  Saint-Manvieux  par  contrat  passé 
le  dimanche  après  la  fête  de  saint  Denis  1369.   Ce  même  Richard 
fit  faire  le  20  juillet  1391  une  enquête  juridique  sur  sa  noblesse  et  son 
extraction  noble.  Dans  cette  enquête  sont  rappelés  son  grand-père, 
Jean  de  la  Chambre,  et  la  femme  de  celui-ci,  Jeanne  Bacon,  sœur  et 
héritière  de  Jean  Bacon,  Sgr  du  Mesnil-Bacon.  Richard  de  la  Chambre 
fut  père  d'autre  Richard  de  la  Chambre,  Sgr  de  Saint-Manvieux,  qui 
épousa  Michelle  de  la  Broise  par  contrat  du  24  avril  1432  et  qui  fit  cons- 
tater sa  noblesse  par  enquête  juridique  du  18  mai  1449,  et  grand-père  de 
Guillaume  de  laChambre  qui  épousa  Julienne  du  Vauborel,  héritière  de 
la  terre  de  ce  nom.  La  noblesse  de  ces  premiers  auteurs  de  la  famille 
de  la  Chambre  paraît  avoir  été  souvent  contestée  et  Guillaume  de  la 
Chambre,  dont  il  vient  d'être  parlé,  fut  même  débouté  de  ses  préten- 
tions nobiliaires  lors  de  la  célèbre  recherche  de  Montfaut,  en  1463.  Sur 
les  réclamations  des  habitants  du  Mesnil-Gilbert,  son  petit-fils,  Gilles 
de  la  Chambre,  Sgr  du  Vauborel,  marié  le  27  décembre  1517  à  sa  cou- 
sine Jeanne  du  Vauborel,  fut  encore  débouté  de  ses  prétentions  nobi- 
liaires et  condamné  à  payer  la  taille  par  un  arrêt  de  la  Cour  des  aides  de 
Normandie  de  1531.  Il  fut  le  grand-père  de  Guillaume  de  la  Chambre, 
Sgr  du  Vauborel,  substitut  du  procureur  du  Roi  au  siège  de  Périers  et 
Beaufissel,  qui  se  fit  relever  de  cette  condamnation  par  un  nouvel 
arrêt  de  la  Cour  des  aides  de  Normandie  du  19  février  1609.  Lors  de 
la  grande  recherche  des  faux  nobles  commencée  en  1666,  Georges 
de  la  Chambre,  Sgr  du  Vauborel,  petit-fils  de  Guillaume,  fut  con- 
damné le  10  novembre  1666  par  jugement  de  l'intendant  Chamillart, 
à  payer  comme  usurpateur  de  noblesse  une  amende  de  1.000  livres, 
attendu  que  ses  auteurs  avaient  déjà  été  condamnés  par  Montfaut  en 
1463  et  par  la  Cour  des  aides  en  1531.  II  appela  de  cette  condamna- 
tion devant  le  Conseil  d'État  qui  le  maintint  définitivement  dans  sa 
noblesse  par  arrêt  du  1er  avril  1670.  Mathieu  de  la  Chambre,  connu 
sous  le  titre  de  marquis  de  Vauborel,  né  en  1746,  brigadier  des 
armées  du  Roi,  marié  à  MUe  le  Harivel,  produisit  en  1788  ses  titres 


270  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  noblesse  au  Cabinet  des  Ordres  du  Roi  pour  être  admis  à  monter 
dans  les  carrosses  du  Roi,  mais  ne  put  obtenir  cette  faveur.  Il  servit 
à  Tannée  des  Princes  et  mourut  pendant  l'émigration.  La  famille 
de  la  Chambre  de  Vauborel  s'est  éteinte  avec  son  fils,  Charles- 
Henri  de  la  Chambre,  marquis  de  Vauborel,  né  en  1782,  qui  mourut 
en  1852  laissant  de  son  mariage  avec  Mlle  le  Veneur  de  Car- 
rouges  une  fille  unique  mariée  cette  même  année  au  marquis  de 
Chambray  et  aujourd'hui  décédée. 

Georges  de  la  Chambre  du  Vauborel,  maintenu  au  Conseil  en  1670, 
dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  eut  un  frère  appelé  Pierre.  Celui-ci  fut 
vraisemblablement  le  même  personnage  qu'un  Pierre  de  la  Chambre, 
sieur  de  Vauborel,  sénéchal  de  laDobiais,Linières,  etc.,  en  Bretagne, 
marié  à  Laignelet  le  10  avril  1673  à  Anne  de  Myreleau,  qui  fut  con- 
damné à  400  livres  d'amende  comme  usurpateur  de  noblesse  par 
jugement  du  18  septembre  1670  des  commissaires  chargés  de  la 
recherche  des  faux  nobles  en  Bretagne.  Anne  de  la  Chambre  de  Vau- 
borel, probablement  fils  du  précédent,  épousa  vers  1705  Louise 
Baston  et  en  eut  six  enfants  qui  furent  baptisés  à  Lecousse  de  1708 
à  [~rl-2.  Cette  branche  bretonne  de  la  famille  de  la  Chambre  de  Vau- 
borel fut  maintenue  dans  sa  noblesse  en  1698  par  arrêt  du  Conseil. 
Elle  est  passée  sous  silence  par  Saint-Allais;  mais  on  trouvera  sur 
elle  quelques  renseignements  dans  le  Répertoire  de  biobibliographie 
bretonne  de  Kerviler. 

La  famille  de  la  Chambre  de  Vauborel  a  fourni  des  officiers,  des 
chevaliers  de  Saint-Louis,  une  chanoinesse  de  Sainte-Anne  de  Ba- 
vière, etc. 

Principales  alliances  :  de  la  Broise  1432,  1647,  du  Vauborel,  du 
Mesniladelée,  de  Camprond  1552,  Davy  1677,  le  Harivel  de  Fresne 
1 764,  le  Veneur  de  Carrouges,  de  Chambray  1852,  Baston  (de  la  Riboi- 
sière),  etc. 

CHAMBRE  (de  la).  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  de 
trois  têtes  de  lion  aussi  d'or,  lampassées  de  gueules. 

La  famille  de  la  Chambre  appartient  à  la  noblesse  de  Saintonge. 
Elle  est  ancienne  ;  mais  elle  a  toujours  été  fort  obscure  et  on  n'a  pu 
se  procurer  sur  elle  que  peu  de  renseignements.  Beauchet-Filleau  lui 
a  consacré  une  courte  notice  dans  son  Dictionnaire  historique  et 
généalogique  des  familles  du  Poitou.  Il  en  fait  remonter  la  filiation 
à  Christin  de  la  Chambre,  capitaine  des  gens  d'armes  écossais  de  la 
garde  du  Roi,  qui  donna  quittance  de  ses  gages  militaires  le  26  no- 
vembre 1428.  Nicole  de  la  Chambre,  écuyer,  Sgr  de  la  Guierche, 
Chedigné,  etc.,  iils  présumé  du  précédent,  passa  un  acte  en  1451  et 


niCTrONNAIRR     DES     FAMILLES    FRANC  AI  S  F.  S  271 

épousa  Catherine  Chenin,  dame  de  la  Jarrie-Audouin.  On  croit  qu'il 
eut  deux  fils  :  1°  Guy  de  la  Chambre,  Sgr  de  Villeneuvela-Comtesse, 
qui  rendit  un  aveu  en  1483  et  dont  la  descendance  paraît  s'être  éteinte 
avec  Louise  de  la  Chambre,  mariée  vers  1580  à  Jean  de  Vivonne, 
Sgr  de  Bougouin  ;  2°  Nicole  de  la  Chambre,  écuyer,  Sgr  de  la  Jarrie- 
Audouin,  dont  la  veuve,  Perrette  Ravard,  rendit  un  aveu  en  1503  au 
nom  de  ses  enfants.  La  descendance  de  ce  dernier  posséda,  entre 
autres  biens,  la  seigneurie  de  la  Motte  de  Ténac,  en  Saintonge.  Elle 
fut  maintenue  dans  sa  noblesse  lors  de  la  recherche  de  1666  par  juge- 
ment de  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limoges.  Charles  de  la 
Chambre,  écuyer,  Sgr  de  la  Motte  à  Ténac,  marié  vers  1650  à  Marie 
Labbé,  et  ses  deux  fils,  Louis  de  la  Chambre,  sieur  de  la  Motte,  et 
Joachim  de  la  Chambre,  écuyer,  Sgr  de  Ténac,  firent  enregistrer  leur 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

François-Charles  de  la  Chambre,  Sgr  de  la  Motte,  à  Ténac,  de  la 
Garenne  et  du  Cheyron,  né  en  1744,  marié  à  MUe  de  Combarel  de 
Gibanel,  décédé  en  1831,  prit  part  en  1789,  sous  le  titre  de  marquis 
de  la  Chambre,  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Saintes.  Il 
laissa  plusieurs  fils  dont  l'un  épousa  en  1793  MUe  Guichard. 

D'après  la  Noblesse  de  Saintonge  et  d'Aunis  convoquée  pour  les 
États  généraux  de  1789,  de  M.  de  la  Morinerie,  la  famille  de  la 
Chambre  subsistait  en  Saintonge  sous  Napoléon  III. 

Principales  alliances  :  de  la  Rochefoucauld  1493,  de  la  Laurencie 
1528,  deRochechouart  1576,  de  la  Croix  de  Jovelle  1720,  de  Combarel 
de  Gibanel,  Huon  de  l'Etang,  etc. 

CHAMBRIER  (de  Chaléon-).  Voyez  :  Chaléon-Chambrier  (de). 

CHAMBRIER  (de).  Armes  .  d'or  à  un  chevron  droit,  entrelacé  d'un  autre 
chevron  renversé  de  sable,  à  la  fasce  de  même  brochant  sur  le  tout; 
Vécu  chargéKpar  concession  du  roi  de  Prusse  Frédéric-Guillaume) 
d'un  autre  écu  d'argent  portant  une  aigle  de  sable  couronnée  d'or, 
qui  est  celle  du  royaume  de  Prusse.  —  Cimier  :  un  héraut  d'armes 
portant  dans  la  main  droite  une  masse  d'armes,  qu'il  appuie  sur 
sa  hanche,  et  couvert  d'un  bonnet  albanais.  —  Supports  :  deux  lions. 

La  famille  de  Chambrier  appartient  à  la  noblesse  du  canton  de 
Neufchàtel,  en  Suisse.  La  Chesnaye  des  Bois  en  a  donné  une  généa- 
logie complète  dans  son  Dictionnaire  de  la  noblesse.  On  en  trouvera 
aussi  un  tableau  généalogique  dans  les  Dossiers  bleus. 

Elle  a  eu  pour  berceau  la  petite  ville  de  Traves,  en  Franche-Comté, 
et  a  eu  vraisemblablement  dans  le  passé  une  origine  commune  avec 
celle  de  Jacques  Chambrier,  cogouverneur  de  Besançon,  conseiller 
au  Parlement  de  Dôle  en  1531,  qui  fut  anobli  en  1536  par  lettres 


272  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

patentes  de  l'empereur  Charles-Quint.  Jacques  Chambrier  portait 
pour  armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  de  trois  croi- 
settes  alésées  d'argent.  Ses  enfants  embrassèrent  la  Réforme  et 
allèrent  se  fixer  en  Suisse. 

La  famille  de  Chambrier  actuellement  existante  remonte  par  filia- 
tion à  noble  homme  Jehan  Chambrier  qui  vint  du  comté  de  Bourgogne 
s'établir  à  Neufchàtel,  qui  mourut  dans  cette  ville  en  1505  et  dont  la 
veuve,  Catherine  du  Locle,  dite  Besancenot,  fit  son  testament  le 
Ornai  1521.  Pierre  Chambrier,  fils  du  précédent,  fut  châtelain  de  Neuf- 
chàtel et  conseiller  d'État  ;  il  mourut  de  la  peste  en  1545  et  fut  inhumé 
à  côté  de  son  père  dans  l'église  de  Neufchàtel.  Il  laissa  quatre  fils  et 
une  fille  qui  se  maria  dans  l'illustre  maison  savoisienne  de  Menthon. 
Deux  de  ses  fils,  Benoit  et  Jean  Chambrier,  furent  les  auteurs  de  deux 
grandes  branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Benoit  Chambrier,  d'abord  chanoine 
de  l'église  collégiale  de  Neufchàtel,  rentra  dans  le  monde  après  avoir 
ombrasse  la  Réforme,  fut  châtelain  de  Neufchàtel  et  conseiller  d'État, 
épousa  Rose  de  l'Ecureux-Simonin  et  mourut  en  1571.  Il  avait  acquis 
en  1537  le  fief  de  Gruyères  pour  lequel  il  fut  admis  en  1547  dans 
le  rang  des  nobles  aux  audiences  générales;  il  acquit  aussi  le  flef 
de  Savagnier  qui  lui  donnait  droit  de  séance  aux  Etats  du  comté  de 
Yalengin.  Il  fut  père  de  Pierre  Chambrier,  conseiller  d'Etat  en  1576, 
lieutenant  général  au  gouvernement  de  Neufchàtel.  qui  fut  chargé  de 
plusieurs  négociations  importantes,  particulièrement  près  de  la  Cour 
de  Wurtemberg,  et  qui  épousa  Isabeau  de  Graffenried,  fille  d'un  séna- 
teur de  Berne.  La  descendance  de  celui-ci  s'est  partagée  en  un  cer- 
tain nombre  de  rameaux  dont  quelques-uns  se  sont  perpétués  jusqu'à 
nos  jours  avec  beaucoup  de  distinction.  Pierre  de  Chambrier,  chef  de 
la  famille,  fut  nommé  en  1 708  conseiller  d'État  et  trésorier  général 
pour  le  roi  de  Prusse,  souverain  de  Neufchàtel  ;  son  fils,  Josué  de 
Chambrier,  marié  à  Henriette  de  Cabrol,  héritière  de  la  seigneurie 
de  Travanet,  en  Languedoc,  fut  nommé  en  1731  chambellan  du  roi  de 
Prusse.  Jean-Pierre  de  Chambrier,  cousin  des  précédents,  fut  connu 
le  premier  sous  le  titre  de  baron  de  Chambrier  ;  il  était  chambellan 
du  roi  de  Prusse  et  fut  nommé  en  1785  envoyé  extraordinaire  de  ce 
prince  près  de  la  Cour  de  Turin. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean  Chambrier,  décédé  en  1582, 
prit  du  service  en  France  et  fut  maréchal  général  des  régiments 
suisses  dans  l'armée  du  duc  d'Alençon.  Son  fils,  Jean  Chambrier.  fit 
reconnaître  sa  noblesse  le  17  septembre  1618  par  brevet  d'Henri  II, 
prince  de  Neufchàtel,  dont  il  était  chambellan.  Cette  branche  s'est 
éteinte  avec  l'arrière-petit-fils  de  celui-ci,  Jonas  de  Chambrier,  con- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  273 

seiller  privé  du  roi  Frédéric-Guillaume,  décédé  en  1743,  qui  survécut 
à  son  fils,  Samuel,  conseiller  d'État  en  1725,  procureur  général  de  la 
principauté  en  1730,  mort  sans  postérité  masculine  en  1736. 

La  famille  de  Chambrier  a  fourni  un  grand  nombre  de  conseillers 
d'État  de  la  principauté  de  Neufchâtel,  des  chambellans  des  rois  de 
Prusse,  des  officiers  de  mérite  au  service  des  rois  de  France  et  des 
rois  de  Prusse,  un  ministre  de  Prusse  près  la  Cour  de  France  en 
1722,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Menthon,  de  Graffenried,  d'Erlach,  de 
Gabrol  de  Travanet,  de  Luze,  de  Pury,  de  Schwertz-Landas,  d'Esta- 
vayer,  de  Perregaux,  de  Chabaud-la-Tour  vers  1895,  etc. 

CHAMBRUN  (de  Pineton  de).  Voyez  :  Pineton  de  Chambrcn  (de). 

CHAMBRUN  d'UXELOUP  de  ROSEMONT  (de).  Armes  :  de  sable  à  un 
chevron  d'or  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  et  d'un  croissant 
d'argent  et  en  pointe  de  deux  croissants  de  même.  —  Couronne  :  de 
Comte. 

La  famille  de  Chambrun  d'Uxeloup  de  Rosemont  appartient  à  la 
noblesse  du  Nivernais.  On  en  trouvera  une  généalogie  complète  dans 
les  manuscrits  de  Chérin.  Pierre  Chambrun,  marchand  de  fer  à 
Nevers,  auquel  ce  travail  fait  remonter  la  filiation,  était  veuf  de 
Jeanne-Gilberte  Gautier  quand  il  assista  le  6  décembre  1729  au  con- 
trat de  mariage  de  son  fils,  Charles  Chambrun,  et  de  Claude  Moreau, 
fille  de  feu  maître  ;Nicolas  Moreau,  vivant  bourgeois  de  Nevers. 
Charles  Chambrun  acquit  dans  la  suite  le  domaine  d'Uxeloup  dont  il 
joignit  le  nom  au  sien  et  que  sa  descendance  a  conservé  jusqu'à  nos 
jours.  Il  fut  pourvu  par  lettres  patentes  du  29  mai  1760  de  l'office  ano- 
blissant de  conseiller  secrétaire  du  Roi  et  auditeur  en  la  Cour  du 
Parlement,  Chambre  des  comptes,  aides  et  finances  de  Metz.  Son 
fils,  Claude  Chambrun,  sieur  d'Uxeloup,  lui  succéda  dans  son  office 
le  13  septembre  1764.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Nevers 
le  23  novembre  1762,  Marie-Charlotte  Michel,  fille  d'un  procureur  du 
Roi  en  l'élection  de  Nevers.  Il  acquit  le  17  juin  1782  du  marquis  de 
Chabannes,  pour  le  prix  de  60.000  livres,  les  terres  et  seigneuries  de 
Rosemont,  Luthenay  et  la  Yesvre,  situées  en  Rourbonnais,  fit  en  1788 
des  preuves  de  noblesse  pour  obtenir  l'admission  parmi  les  gardes 
du  corps  de  son  fils,  Alexis-Louis,  né  à  Nevers  le  4  avril  1771,  et  prit 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Nivernais. 

La  famille  de  Chambrun  de  Rosemont  a  fourni  des  officiers. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Elle  ne  doit  être  confondue  ni  avec  la  famille  de  Pineton,  de  vieille 

ix.  18 


274  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

noblesse  du  Gévaudan,  dont  le  chef  est  connu  sous  le  titre  de  mar- 
quis de  Chambrun,  ni  avec  une  famille  Guffroy  dont  le  chef  a  porté 
de  nos  jours  le  titre  de  comte  de  Rosemont. 

Principales  alliances  :  Courtin  de  Neufbourg  1881,  Fleutot  de  Dom- 
germain  1877,  de  Mullot  de  Villenaut,  Vyau  de  la  Garde,  Robin  de  la 
Cotardière  1892,  des  Mazis  1910,  etc. 

C'est  vraisemblablement  à  une  branche  collatérale,  demeurée  non 
noble,  de  cette  famille  qu'appartenait  Hugues-Cyr  Chambrun,  né  à 
Donzy,  député  suppléant  du  Tiers  État  du  Nivernais  aux  États  géné- 
raux de  1789. 

CHAMBURE  Pelletier  de).  Voyez  :  Pelletier  de  Chàmbure. 

CHAMÉANE  de  Chabrol-;.  Voyez  :  Chabrol  (de). 

CHAMERLAT  des  GUÉRINS  (de).  Armes  :  d'or  à  une  fasce  denchée 
d'azur,  chargée  de  trois  croissants  d'argent,  au  lion  issant  de  gueules 
en  chef. 

La  famille  de  Chamerlat  des  Gcérins  est  anciennement  et  honorable- 
ment connue  en  Auvergne.  Elle  est  originaire  de  la  petite  ville 
d'Olliergues  et  est  vraisemblablement  la  même  que  celle  d'un  Etienne 
de  Chamerlat,  un  des  trois  écuyers  d'Agnès  III  de  la  Tour  d'Ollier- 
gues qui  vinrent  certifier  à  Messieurs  du  présidial  de  Riom  avoir 
assisté  à  la  mort  de  ce  seigneur,  tué  en  14lo  à  la  bataille  d'Azincourt. 
Elle  vint  plus  tard  se  fixer  à  Courpière,  puis,  au  cours  du  xvne  siècle, 
à  Riom.  Elle  occupait  à  cette  époque  un  rang  distingué  dans  la  bour- 
geoisie de  sa  région.  Jean  Chamerlat,  auquel  remonte  la  filiation 
suivie,  mourut  en  1615.  Son  petit-fils,  Annet  Chamerlat,  sieur  des 
Guérins,  en  la  paroisse  de  Glaine-Montaigu,  dans  le  canton  actuel  de 
Billom,  épousa  en  1654  Catherine  de  Chabron  de  Solilhac.  Jean  de 
Chamerlat,  conseiller  du  Roi  en  la  sénéchaussée  d'Auvergne  et  siège 
présidial  de  Riom,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général 
de  1696.  Deux  représentants  de  la  famille  de  Chamerlat  des  Guérins 
furent  pourvus,  l'un  en  1776,  l'autre  en  1782,  de  l'office  anoblissant 
de  président  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Riom  ;  ils 
étaient  encore  en  charge  en  1789  et  le  second  d'entre  eux  remplissait 
à  cette  époque  les  fonctions  de  chevalier  d'honneur  audit  bureau. 
Nicolas-François  de  Chamerlat  des  Guérins,  marié  en  1812  à 
MUe  d'Albignac,  fut  longtemps  maire  de  Riom.  Il  a  été  père  de 
M.  Louis  de  Chamerlat  des  Guérins,  né  à  Riom  en  1816,  qui  a  eu 
deux  fils  de  son  mariage  en  1853  avec  Mlle  Jouvet  des  Marands. 
La  famille  de  Chamerlat  des  Guérins  a  fourni  un  conseiller  au  pré- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  275 

sidial  de  Riom  en  1698,  des  gens  d'armes  de  la  garde  du  Roi,  des 
chevaliers  de  Saint-Louis,  etc. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  Hébrard  de  Villeneuve,  de  Bonfils,  d'Albi- 
gnac  1812,  Jouvet  des  Marands  1853,  de  Chabron  de  Solilhac  1654, 
de  Matharel  17-10,  duLigondès  1813,  de  Compte  deTallobrel803,  etc. 

CHAMERLAT  de  BOURASSOL  et  des  ROCHETTES  (de).  Armes  :  d'ar- 
gent à  un  chevron  de  gueules  accompagné  de  trois  merlettes  de  sable, 
2eH. 

Cette  seconde  famille  de  Chamerlat  appartient  à  l'Auvergne 
comme  la  précédente  dont,  malgré  la  différence  des  armoiries,  elle 
est  vraisemblablement  une  branche  détachée  à  une  époque  inconnue. 
Elle  est  originaire  de  Billom  où  elle  est  anciennement  connue.  Jean- 
Joseph  Chamerlat,  marié  à  Françoise  Sauvageon,  fut  pourvu  en  1761 
de  l'office  anoblissant  de  président  trésorier  de  France  au  bureau 
des  finances  de  Riom.  Son  fils,  Benoit  Chamerlat,  lieutenant  général 
au  présidial  de  Clermont,  lui  succéda  en  1775  dans  son  office  de  tré- 
sorier de  France  et  le  conserva  jusqu'à  l'époque  de  la  Révolution.  Il 
avait  épousé  en  1775  Anne  Fournier  de  la  Grange  et  en  eut  six  filles 
et  trois  fils.  Le  plus  jeune  de  ceux-ci,  Georges  de  Chamerlat  des 
Rochettes,  garde  du  corps  sous  la  Restauration,  demeura  célibataire. 
Les  deux  aînés,  Marc  de  Chamerlat,  marié  à  Mlle  Perron,  et  Pierre  de 
Chamerlat  de  Bourassol,  marié  à  MUe  Maugue  d'Ennezat,  ont  l'un  et 
l'autre  laissé  une  nombreuse  postérité. 

Principales  alliances  :  Barthomivat  de  Neufville  1864,  André 
d'Aubière,  Teilhard  d'Eyry,  de  Cisternes  de  Lorme,  Téallier  des 
Moulins,  Vimal-Dessaigne,  Thouron  de  Bertinval  de  Bressolles,  de 
Villardi  de  Montlaur  1887,  Chapiteau  de  Remondias  1897. 

CHAMEROLLES  (Lambert  de).  Voyez  :  Lambert  de  Chamerolles. 

CHAMILLART  de  la  SUZE  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoi- 
ries du  13  mars  1819)  :  écartelé  aux  1  et  4  d'azur  au  lévrier  passant 
d'argent,  colleté  de  gueules,  au  chef  d'or  chargé  de  trois  étoiles  de 
sable,  qui  est  de  Chamillart;  aux  2  et  3  d'argent  à  trois  fasces  nébu- 
lées  de  gueules,  qui  est  de  Rochechouart-Mortemart.  —  Couronne  : 
de  Marquis.  —  Manteau  :  de  pair  de  France. 

Plus  distinguée  par  son  illustration  que  par  son  ancienneté,  la 
famille  de  Chamillart  est  originaire  de  Sens.  On  en  trouvera  des 
tableaux  généalogiques  dans  le  Nouveau  d'Hozier  et  dans  les  Dossiers 
bleus.  On  croit  qu'elle  descend  d'un  Michel  Chamillart  qui,  dans  les 


276  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

dernières  années  duxvie  siècle,  était  receveur  des  tailles  et  taillon  de 
Sens.  Pierre  Chamillart,  né  à  Sens,  fils  présumé  de  Michel,  vint  se 
fixer  à  Paris,  fut  avocat  en  Parlement  et  professeur  de  droit  et  fut 
chargé  des  affaires  bénéficiales  du  cardinal  Mazarin.  Il  avait  épousé 
Perrette  Poupardin,  décédée  en  1644,  et  en  laissa  deux  fils,  Guy,  qui 
continua  la  descendance,  et  Henri,  Sgr  de  Villatte. 

Henri  Chamillart,  Sgr  de  Villatte,  vint  se  fixer  en  Berry  après  le 
mariage  qu'il  contracta  à  Bourges  avec  Anne  Bourdaloue,  sœur  du 
célèbre  père  Bourdaloue.  Celle-ci  fut  taxée  en  1667  à  750  livres  pour 
jouir  du  privilège  de  noblesse  attribué  aux  échevins  de  Bourges. 
Leur  fils,  Henri  Chamillart,  Sgr  de  Villatte,  d'abord  premier  commis 
de  son  cousin,  le  minisire  Michel  Chamillart,  fut  nommé  en  1705  pré- 
sident en  la  Chambre  des  comptes  de  Paris.  Il  avait  épousé  Made- 
leine de  Lusse,  qui  se  remaria  en  1713  au  marquis  de  Saumery,  sous- 
gouverneur  du  roi  Louis  XV;  il  en  eut  une  fille  unique  qui  épousa 
en  1719  Louis  de  Pcchpeirou,  comte  de  Guilaut. 

Guy  Chamillarl,  fils  aîné  de  Pierre,  fut  successivementavocat général 
au  Grand  Conseil,  procureur  général  de  la  Chambre  de  justice  en  1662 
et  intendant  de  Caen  en  1666.  11  mourut  dans  cette  ville  en  1675,  lais- 
sant quatre  fils  de  son  mariage  avec  Catherine  Compaing:  1°  Michel, 
qui  continua  la  descendance  ;  2°  Jean-François,  évoque  de  Dol,  puis 
de  Senlis,  premier  aumônier  de  la  duchesse  de  Bourgogne,  membre 
de  l'Académie  française,  décédé  en  1714  ;  3°  Guy ,  capitaine  aux  gardes, 
tué  à  la  bataille  de  Valcourt  en  1689  ;  4°  Jérôme,  connu  sous  le  titre 
de  comte  de  Chamillart,  maréchal  de  camp  en  1704.  Michel  Chamillart, 
né  en  1652,  fut  admis  dans  1  intimité  du  roi  Louis  XIV  grâce  à  son 
habileté  au  jeu  de  billard  et  lut  bientôt  investi  de  la  confiance  de  ce 
prince  qui  appréciait  sa  grande  intégrité.  Successivement  conseiller 
au  Parlement  de  Paris,  intendant  de  la  généralité  deBouen,  intendant 
des  finances,  Chamillart  fut  nommé  en  1699  contrôleur  général  des 
finances,  puis  en  1701  secrétaire  d'Ktatde  la  guerre,  prouva  dans  ces 
hautes  fonctions  qu'on  peut  être  à  la  fois  un  très  honnête  homme  et  un 
ministre  fort  médiocre,  se  démit  en  1708  et  mourut  dans  la  retraite 
en  1721.  Il  avait  épousé  en  1680  Isabelle  le  Bebours,  fille  d'un  maître 
des  comptes,  qui  mourut  en  1731  en  sonchâteau  de  la  Suze,  dans  le 
Maine.  Chamillart  laissa  de  cette  union  trois  filles,  la  marquise  de 
Dreux-Brézé,  la  maréchale  duchesse  de  la  Feuillade  et  la  duchesse 
de  Lorgc.  Il  eut  aussi  un  fils,  Michel  Chamillart,  connu  sous  le 
titre  de  marquis  de  Cany,  qui  fut  grand-maréchal  des  logis  de  la 
maison  du  Roi  et  qui  mourut  avant  lui  en  1716  à  peine  âgé  de  vingt- 
sept  ans.  Le  marquis  de  Cany  avait  épousé  en  1708  Marie-Françoise 
de   Rochechouart,   fille  du  duc  de  Mortemart,   qui  se  remaria  en 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  277 

1722  à  Jean-Charles  de  Talleyrand,  prince  de  Chalais.  Leur  fils, 
Louis-Michel  Chamillart,  marquis  de  la  Suze  et  de  Courcelles,  né 
en  1709,  grand-maréchal  des  logis  de  la  maison  du  Roi,  marié  en 
1748  à  MUe  de  Chauvelin,  fille  du  garde  des  sceaux,  décédé  en  1774, 
fut  nommé  en  1748  lieutenant  général  des  armées  du  Roi.  Il  laissa 
un  fils  unique,  Louis-François,  marquis  de  Chamillart  de  la  Suze, 
né  à  Paris  en  1751,  grand-maréchal  des  logis  de  la  maison  du  Roi, 
maréchal  de  camp  en  1790,  puis  lieutenant  général  des  armées  du 
Roi,  chevalier  du  Saint-Esprit  en  1825,  marié  en  1775  àMlle  de  Santo- 
Domingo,  décédé  au  château  de  Courcelles-la-Suze  en  1833,  qui  fut 
créé  pair  de  France  héréditaire  par  ordonnance  du  15  août  1815  et  qui 
futconfïrmé  dans  lapossession  du  titre  de  marquis  et  pair,  sans  majorât 
de  pairie,  par  ordonnance  royale  du  31  août  1817,  puis  par  lettres 
patentes  du  13  mars  1819.  Alphonse-Louis,  marquis  de  Chamillart 
de  la  Suze,  fils  du  précédent,  colonel  d'infanterie,  marié  en  1801  à 
Mlle  de  Saint-Pol,  est  décédé  dans  un  âge  avancé  au  château  de 
Courcelles  en  1871.  Son  petit-fils,  Robert-Michel,  marquis  de  Cha- 
millart de  la  Suze,  né  à  Nogent-le-Rotrou  en  1836,  a  été  conseiller 
général  de  la  Sarthe.  Il  est  décédé  en  1898,  laissant  une  fille  unique 
mariée  en  1896  au  comte  Harscouet  de  Saint-Georges  et  sa  famille 
n'est  plus  représentée  que  par  son  frère,  Lionel,  marquis  de  Chamil- 
lart de  la  Suze,  né  vers  1840,  demeuré  célibataire. 

La  famille  de  Chamillart  de  la  Suze  a  joui  au  xvme  siècle  des  hon- 
neurs de  la  Cour  avec  dispense  de  preuves  comme  issue  d'un 
ministre  secrétaire  d'État. 

Principales  alliances  :  Rourdaloue,  de  Pechpeirou  de  Guitaut  1719, 
le  Rebours  1680,  de  Dreux-Brézé  1698,  d'Aubusson  de  la  Feuillade 
1701,  de  Durfort  de  Lorge  1702,  de  Rochechouart-Mortemart  1708, 
de  Talleyrand-Grignols  1732,  de  Chauvelin  1748,  de  Villeneuve-Trans 
et  Bargemont  1767  et  1832,  de  Saint-Pol  1801,  1831,  du  Bourg  de 
Bozas  1828,  de  Félix  du  Muy  1835,  de  Conen  de  Saint-Luc  1874, 
Harscouet  de  Saint-Georges  1863,  1896,  de  Bar  1863,  etc. 

CHAMISSIEU  (David  de).  Voyez  :  David  de  Chamissieu. 

CHAMISSO  (Mayran  de).  Voyez  :  Mayran  de  Chamisso. 

CHAMISSO  (de).  Armes  :  d'argent  à  cinq  trèfles  de  sable  posés  en  sau- 
toir en  chef  et  deux  mains,  dextre  et  sénés  Ire,  renversées  du  même, 
posées  enpointe.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  :  deux  lions 
rampants  et  contournés. 
La  maison  de  Chamisso,  ou  de  Chamissot,  originaire  de  Lorraine, 


278  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

passée  dans  la  suite  en  Champagne,  appartient  à  la  noblesse  cheva- 
leresque de  l'est  de  la  France.  On  n'en  connaît  pas  de  généalogie 
imprimée.  Mais  on  trouvera  sur  elle  beaucoup  de  renseignements 
dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres.  On  trou- 
vera particulièrement  dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie 
qu'elle  envoya  sous  Louis  XVI  au  Cabinet  des  Ordres  du  Roi  dans  le 
but  d'obtenir  les  honneurs  de  la  Cour.  Chérin  fils,  chargé  d'examiner 
ce  travail,  fit  en  janvier  1789  un  rapport  dans  lequel  il   s'exprime 
en  ces  termes  :  «  La  filiation  est  parfaitement  établie  depuis  Jacques, 
«  sire  de    Chamisso,    chevalier,    lequel    ne    vivait    déjà    plus   le 
«  2  juillet  1320,  laissant  pour  enfants  :  1°  Simon,  qui  ne  paraît  pas 
«  avoir  eu  de  postérité  ;  2°  Jacques,  dont  le  sort  est  ignoré  ;  3°  Liébaut, 
«  qui  suit;  4°  et  5°  Jeanne  et  Agnès,  dont  la  destinée  est  inconnue. 
«  Liébaut,  sire  de  Chamizzot,  possédait  des  fiefs  dans  la  seigneurie 
a  de  Hardincourt,  suivant  les  lettres  de  don  de  cette  seigneurie  et  de 
«  celle  de  Chatillon  accordées  le  2  juillet  1320  par  Simon  de  Cha- 
«  mizzot,  écuyer,  son  frère,  au  comte  de  Bar.  11  passa  un  traité,  con- 
«  jointement  avec  Philippe  et  Jean  de  Chamizzot,  chevaliers,  ses  fils, 
«  le  3  juin  1375  avec  les  citoyens  de  Metz  relativement  à  divers  griefs 
«  que  ces  derniers  avaient  essuyés  de  la  part  des  habitants  de  Cha- 
«  mizzot.  Jean  de  Chamizzot,  premier  du  nom,  chevalier,  passa  un 
traité  le  3  juin  1375  conjointement  avec  Liébaut,  son   père,   et 
«  Philippe  de  Chamizzot.  chevalier,  son  frère.  Il  eut  d'une  alliance 
«  inconnue  Watterin  de  Chamissot,  écuyer,  lequel  donna  des  lettres 
«  scellées  de  son  sceau  le  13  mai  1363  et  ne  vivait  plus  le  Ier  juin  1407, 
«  laissant  pour  fils  Jean  de  Chamizzot,  deuxième  du  nom,  écuyer, 
«  lequel  reçut  le  don  qui  lui  fut  fait  le  1er  juin  1407  par  Robert,  duc 
«  de  Bar,  du  fief  de  Chatillon,  qui  avait  appartenu  à  Simon  de  Cha- 
«  mizzot,  et  rendit  hommage  le  12  mars  1421  au  successeur  de  ce 
i<  prince  de  ce  qu'il  avait  au  même  lieu  de  Chatillon  et  généralement 
«  de  tout  ce  que  feu  messire  Jean  de   Chamizzot,  chevalier,  son 
«  grand-père,  et  messire  Wattrin  de  Chamizzot,  son  père,  possé- 
«  daient  mouvant  des  fiefs  du  duc  de  Bar.  Il  fut  père  d'Alexis  de 
«  Chamisso,  écuyer,  Sgr  d'Audevannes  et  de   Yillosne,  de  la  forte 
«  maison  de  Houdiomont,  de  Bellefontainc,  bailli  de  l'évcché  de 
«  Verdun,  lequel  rendit  hommage  au  duc  de  Bar  le 9  avril  1445...  ». 
Le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  de  1670  ne  fait  remonter  la 
filiation  qu'à  ce  même  Alexis  de  Chamisso,  Sgr  d'Audevannes  et  de 
Villosne-sur-Meuse,  bailli  de  l'évèque  de  Verdun,  mentionné  plus  haut, 
lequel  fut  nommé  écuyer  de  René,  roi   de  Jérusalem  et  de  Sicile, 
duc  de  Lorraine,  par  lettres  de  ce  prince  du  22  mars  1499.  Ce  gen- 
tilhomme avait  épousé  Lucie  de  Montois,  héritière  des  seigneuries  de 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES  279 

Bellcfontaine  et  de  Sathcnay.  Il  en  eut,  entre  autres  enfants,  deux 
fils  :  1°  Nicolas  de  Chamisso,  Sgr  de  Villosne,  qualifié  monseigneur 
dans  plusieurs  actes,  décédé  en  1550,  dont  les  deux  fils,  Warin  et 
Alexis,  paraissent  être  morts  sans  postérité  ;  2°  Warin  de  Chamisso 
Sgr  d'Audevannes  en  partie  et  de  Villosne-sur-Meuse,  nommé  en 
1534  par  le  roi  François  Ier  commandant  de  deux  cents  hommes  de 
pied  pour  la  garde  du  fort  de  Montfaucon,  qui  épousa  Anne  Cuissotte 
et  qui  continua  la  descendance.  Ce  dernier  laissa  à  son  tour,  entre 
autres  enfants,  deux  fils  :  1°  Claude  de  Chamisso,  Sgr  d'Audevannes, 
de  Villosne,  etc.,  capitaine  de  cinquante  arquebusiers  à  cheval  sous 
le  maréchal  d'Aumont,  qui  épousa  d'abord  en  1576  Françoise  deBou- 
bers,  puis  en  1578  Marguerite  de  Heulles  ;  2°  Prudent  de  Chamisso, 
sieur  de  Villosne  et  de  Sivry,  décédé  en  1612,  qui  épousa  Bernar- 
dine Lebrun.  Ces  deux  frères  furent  les  auteurs  de  deux  grandes 
branches. 

Les  représentants  de  ces  deux  branches  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  8  octobre  1670,  et  le  25  octobre  1672,  sur  preuves 
remontant  à  1499,  par  jugements  de  M.  de  Caumartin,  intendant  de 
Champagne. 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse 
qu'un  représentant  de  la  seconde  branche,  Louis  de  Chamisso  de 
Boncourt,  marié  à  Reims  en  1769  à  Marie-Anne  Gargam,  fille  d'un 
trésorier  de  France,  fit  en  1783  et  1789  pour  obtenir  l'admission  parmi 
les  pages  de  la  Grande-Écurie  de  ses  fils,  Charles-Hippolyte,  né 
en  1769  au  diocèse  de  Châlons,  et  Charles-Louis,  né  en  1774.  D'autres 
représentants  de  la  famille  de  Chamisso  firent  en  1777  et  en  1778  des 
preuves  de  noblesse  pour  être  admis  à  l'École  militaire.  Louise- 
Gabrielle  de  Chamisso,  née  en  1777  à  Villiers-en-Argonne,  fut  enfin 
admise  à  Saint-Cyren  1786. 

Un  représentant  de  la  branche  aînée,  Ulric,  né  en  1763  au  diocèse 
de  Metz,  fut  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  le  9  février  1789  sous  le 
titre  de  comte  de  Chamisso. 

Le  comte  de  Chamisso,  maréchal  de  camp,  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Nancy. 

Ludolphe-Adalbert  de  Chamisso  de  Boncourt,  né  au  château  de 
Boncourt  en  1781,  suivit  ses  parents  dans  l'émigration,  fut  admis 
parmi  les  pages  de  la  reine  de  Prusse,  servit  dans  l'armée  prussienne, 
accompagna  de  1815  à  1818  Kotzebue  dans  son  voyage  de  décou- 
vertes, se  fit  connaître  comme  naturaliste  par  plusieurs  ouvrages 
estimés,  fut  en  même  temps  un  des  meilleurs  poètes  allemands  de 
la  première  moitié  du  xixe  siècle  et  mourut  à  Berlin  en  1838. 

La  famille  de  Chamisso  a  fourni  de  nombreux  officiers. 


280  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

Elle  est  encore  représentée  en  France  et  en  Allemagne.  En  outre, 
M.  Casimir-Joseph  Mayran,  né  à  Verdun  le  2  mai  1853,  officier  d'in- 
fanterie, a  été  autorisé  par  décret  du  29  octobre  1875  à  joindre  à 
son  nom  celui  de  :  de  Chamisso,  qui  était  celui  de  la  famille  de  sa  mère. 

Principales  alliances  :  d'Ambly,  de  Chérisey  1692,  d'Y  de  Sera- 
court  1637,  de  Boubers  1576,  de  Widranges  1905,  du  Cauzé  de 
Nazelles,  des  Armoises,  de  la  Vaulx,  etc. 

CHAMMARD  (Parrical  de  ) .  Voyez  :  Parrical  de  Chammard. 

CHAMON  MAIRES  SE  (de). 

MM.  Théophile  Chamon,  né  en  1818  à  la  Neuville-Saint-Rémy 
(Nord),  Adolphe  Chamon,  né  à  Cambrai  en  1820,  et  Charles-Anatole 
Chamon,  né  à  Cambrai  en  1828,  demeurant  les  deux  premiers 
à  Terny-Sorny  (Aisne;  et  le  troisième  à  Lille,  demandèrent  le 
16  mars  1870  l'autorisation  de  joindre  à  leur  nom  celui  de  :  de 
Chamon  et  de  s'appeler  Chamon  de  Chamon.  Leur  demande  ayant 
été  rejetée,  MM.  Chamon  demandèrent  le  28  février  l's7.">  et  obtin- 
rent par  décret  du  11  septembre  suivant  l'autorisation  de  joindre  à 
leur  nom  celui  de  la  famille  Maiuesse,  à  laquelle  appartenait  leur 
mère,  en  faisant  précéder  de  la  particule  de  les  deux  noms  ainsi 
réunis,  et  de  s'appeler  de  Chamon-Maihi 

On  ignore  si  c'est  à  cette  famille  qu'appartenait  Antoine-Jacques 
de  Chamon,  né  en  1767  à  Bulguéville,  en  Lorraine,  évèque  de  Saint- 
Claude  en  1823,  chevalier  du  Saint-Esprit,  décédé  en  18ol.  Ce  pré- 
lat porlait  :  d'azur  à  l'ancre  en  pal,  à  la  flèche  en  barre  sur  lastrangle, 
entourée  d'un  serpent  se  mordant  la  queue,  le  tout  d'argent. 

La  famille  Mairessc  appartenait  à  l'ancienne  bourgeoisie  de  Lille. 
On  trouve  qu'Annc-Robertine  Mairesse,  épouse  de  Jean  Volant, 
écuyer,  sieur  d'Esverquains,  conseiller  du  Roi  et  grand  trésorier 
héréditaire  de  Lille;  Louis  Mairesse,  négociant  à  Lille,  François  Mai- 
resse, Sgr  de  la  Vîéville,  et  Marguerite  Foulon,  veuve  de  Mathieu 
Mairesse,  marchand  el  échevin  de  Cambrai,  firent  enregistrer  leur 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  :  d'argent  à  un  navire  équipé 
d'or,  girouette  de  gueules,  flottant  sur  une  mer  d'azur. 

CHAMONIN  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de  1719)  : 
d'argent  à  un  chevron  de  gueules  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles 
d'azur  et  en  po inte  d'une  ancre  de  sable.  —  Timbre  :  un  casque  de  pro- 
fil orné  de  ses  lambrequins  d'azur,  d'argent,  de  gueules  el  de  sable. 
La  famille  Chamunin,  aujourd'hui  de  Chvmomx,  appartient  à  la  haute 
bourgeoisie  du  nord  de  la  France.  Elle  est  originaire  d'Italie  d'où 
elle  vint  se  fixer  en  Flandre  vers  le  milieu  du  xvrie  siècle.  Borel  d'Haute- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  281 

rive  en  a  donné  une  généalogie  dans  son  Annuaire  de  la  noblesse  de 
1858.  On  trouvera  aussi  dans  le  Nouveau  d'Hozier  le  règlement  d'ar- 
moiries qu'un  de  ses  membres,  Jean-François  Ghamonin,  négociant 
à  Dunkerque,  se  fit  accorder  par  d'Hozier  en  août  4719. 

La  famille  Chamonin  a  donné  aux  xvni6  et  xixe  siècles  un  grand 
nombre  de  magistrats  municipaux  à  la  ville  de  Dunkerque. 

Ce  n'est  que  vers  le  milieu  du  xixe  siècle  quelle  a  commencé  à 
faire  précéder  son  nom  de  la  particule  de. 

Principales  alliances  :  Meurisse  de  Saint-Hilaire,  Deswarte,  Des- 
champs de  Pas  1811,  Marcadé,  etc. 

CHAMONT  (Culhat  de).  Voyez  :  Culhat  et  Culhat  du  Fresne,  de  Chamont 

ET  DE  CORHEIL. 

CHAMORIN(de).  Armes  de  la  branche  des  barons  de  Chamorin  (d'après 
le  règlement  d'armoiries  de  1809)  :  coupé  :  au  1  parti  d'or  à  un  dra- 
gon de  sinople,  armé  d'une  épée  d'azur,  et  de  gueules  à  Vépée  haute 
enpal  d'argent,  qui  est  des  barons  militaires  ;  au  2  d'azur  à  un  pal- 
mier terrassé  d'or,  fruité  d'argent,  accosté  de  deux  étoiles  aussi 
d'argent.  —  Couronne  :  de  Baron.  —  Armes  de  la  branche  anoblie 
en  1819  (d'après  le  règlement  d'armoiries  obtenu  par  elle  à  cette 
époque)  :  d'azur  à  une  croix  d'argent  chargée  d'un  lys  de  gueules  et 
cantonnée  de  quatre  hérons  d'or. 

La  famille  de  Chamorin  est  originaire  de  la  ville  de  Sainte-Mene- 
hould,  en  Champagne,  où  elle  était  honorablement  connue  dès  le 
xviie  siècle.  Pierre  Chamorin,  né  en  1639,  lieutenant  civil  et  criminel 
au  siège  de  Sainte-Menehould,  fut  pourvu  en  1674  de  la  charge  de 
secrétaire  du  Roi.  Il  est  vraisemblable  qu'il  ne  remplit  pas  les  for- 
malités nécessaires  pour  acquérir  la  noblesse  héréditaire  attachée  à 
cette  charge,  car  on  ne  voit  pas  que  la  famille  de  Chamorin  ait  été 
considérée  comme  noble  antérieurement  à  la  Révolution.  La  descen- 
dance de  Pierre  Chamorin  se  partagea  en  plusieurs  branches. 

Une  de  ces  branches  était  représentée  sous  Louis  XVI  par  Augustin 
Chamorin,  chef  d'escadron,  qui  avait  épousé  Agathe  Joanny.  Vital- 
Joachim  Chamorin,  fils  des  précédents,  né  en  1773  àBonnel!es(Seine- 
et-Oise),  entra  dans  l'armée  et  fit  brillamment  les  campagnes  de  la 
Révolution  et  de  l'Empire  ;  il  venait  d'être  promu  au  grade  de  géné- 
ral de  brigade  quand  il  fut  tué  à  l'ennemi,  en  Espagne,  le  25  mars  1811. 
Le  général  Chamorin  était  commandeur  de  la  Légion  d'honneur.  Il 
avait  été  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  10  fé- 
vrier 1809.  De  son  mariage,  en  1802,  avec  Mllc  Boulée,  il  laissa  trois 
fils  :  1°  Augustin- Alfred,   baron  de  Chamorin,  né  en  1803,  qui  ne 


282  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

laissa  que  des  filles  ;  2°  Hippolyte  de  Chamorin,  né  en  1804,  maire  de 
Jouy-en-Josas,  qui  fut  autorisé,  par  arrêté  ministériel  du  2  avril  1875, 
à  recueillir,  après  la  mort  de  son  frère  aîné,  le  titre  héréditaire  de 
baron  conféré  à  leur  père  et  qui  a  laissé  plusieurs  fils  de  son  second 
mariage  avec  Mlle  Rauch  ;  3°  Charles  de  Chamorin,  officier,  qui  a 
laissé  plusieurs  enfants. 

Le  chef  d'une  autre  branche,  Pierre-Basile  Chamorin  de  Cappy,  né 
en  1755  à  Joigny,  fils  de  maître  Basile  Chamorin  et  de  Thérèse  Fé- 
neux,  d'abord  médecin  principal  d'un  corps  d'armée,  puis  maire  de 
Chàlons,  député  de  la  Marne  en  1815,  décédé  en  1826,  fut  anobli  par 
lettres  patentes  du  20  janvier  1815.  Il  avait  épousé  M"e  de  Cappy 
dont  il  laissa  une  fille  unique  mariée  en  1822  au  comte  de  Sainte- 
Suzanne,  pair  de  France. 

Principales  alliances  :  de  Bruneteau  de  Sainte-Suzanne  1822,  de 
Cappy,  Soullicr  de  Lortal,  de  Besson,  etc. 

CHAMOY  Rousseau  dej.  Voyez  :  Rousseau  de  Chamoy. 

CHAMOUIN  (Marchand  dei.  Voyez  :  Marchand  de  Chamouin. 

CHAMP  [de).  Armes  concédées  en  1820  à  Jean-Gaspard  Champ  :  d'ar- 
gent  à  une  bande  d'azur  accompagnée  en  chef  d'un  lion  de  sable, 
armé  et  lampas&é  de  gueules,  et  en  pointe  d'un  chêne  terrassé  de 
sinople.  —  Armes  concédées  à  la  même  date  à  Jean  Champ  :  d'ar- 
gent à  une  bande  d'azur,  chargée  d'une  tête  de  maure  au  naturel, 
tortillée  d'argent  et  accompagnée  en  chef  d'un  lion  de  sable,  armé 
et  lampassé  de  gueules,  et  en  pointe  d'un  chêne  terrassé  de  sinople. 
—  La  lamille  de  Champ  ajoute  souvent  à  ces  armoiries  un  chef 
d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'or.  —  Couronne  :  de  Baron. 

La  famille  de  Champ,  honorablement  connue  à  Lyon,  descend  de 
Jean-François  Champ  qui  vers  le  milieu  du  xvnr  siècle  était  marchand 
Libraire  à  (Grenoble.  Gaspard  Champ,  fils  du  précédent,  vint  se  fixer 
à  Lyon,  y  acheta  une  charge  d'agent  de  change  et  y  épousa  en  1774 
Julie  Bruysset,  fille  d'un  imprimeur  libraire.  Il  était  syndic  de  sa  com- 
pagnie quand  il  fut  pourvu  en  1785  de  l'office  de  secrétaire  du  Roi 
près  la  Cour  des  aides  de  Montpellier.  On  sait  que  cet  office  conférait 
à  ses  titulaires  la  noblesse  héréditaire  après  vingt  ans  d'exercice  ; 
mais  il  fut  supprimé  par  la  Révolution  avant  que  Gaspard  Champ  ait 
pu  accomplir  ce  délai.  Les  deux  fils  de  celui-ci,  Jean-Gaspard  Champ, 
né  à  Lyon  en  1781,  officier  de  la  garde  nationale,  et  Jean  Champ, 
né  à  Lyon  en  1786,  régularisèrent  leur  situation  nobiliaire  en  se  fai- 
sant accorder  par  le  roi  Louis  XVIII,  le  11  juillet  1820,  des  lettres 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  283 

patentes  d'anoblissement  avec  règlement  d'armoiries.  Ils  furent  dès 
lors  connus  sous  le  nom  de  :  de  Champ.  Jean-Gaspard,  l'aîné  des 
deux  frères  anoblis  en  1820,  avait  épousé  en  1809  Mlle  Legoux,  fille 
d'un  négociant.  Il  en  eut  deux  fils  :  1°  Jean-Dionys  de  Champ,  né  en 
1815,  avocat,  dont  le  fils  unique,  Raoul-Gaspard  de  Champ,  n'a  pas 
laissé  de  postérité  de  son  mariage  avec  une  petite-fille  de  l'illustre 
savant  Chevreul  ;  2°  ïhéobald  de  Champ,  né  à  Lyon  en  1818,  qui 
épousa  en  1847  MlleLanguet  de  Sivry  et  dont  la  descendance  subsiste. 

La  famille  de  Champ  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  Chevreul,  Languetde  Sivry  1847,  de  Leusse 
1874,  etc. 

CHAMP  de  LALANDE  (du).  Armes  :  à' azur  à  deux  tours  ajourées 
d'argent,  rangées  en  fasce,  accompagnées  de  trois  étoiles  de  même, 
posées  1  et  2;  au  chef  cousu  de  gueules  chargé  de  deux  étoiles  d'ar- 
gent et  d'un  croissant  de  même  en  chef.  —  Couronne  :  de  Comte.  — 
Supports  :  deux  lions.  —  Devise  :  Prodesse  plus  quam  processe. 

La  famille  du  Champ  de  Lalande,  originaire  du  Limousin,  est  ancien- 
nement et  honorablement  connue  dans  cette  province.  M.  de  Mailhol, 
M.  de  Magny,  M.  Bachelin-Deflorenne  et  d'autres  généalogistes  con- 
temporains lui  ont  consacré  dans  leurs  ouvrages  de  pompeuses 
notices,  ont  voulu  en  faire  une  famille  de  noblesse  ancienne  et  lui 
ont  attribué  pour  berceau  un  fief  du  Champ  qu'elle  aurait  possédé 
dès  l'an  1400  aux  environs  de  Beynat,  dans  la  vicomte  de  Turenne. 

Dans  la  réalité,  la  famille  du  Champ  de  Lalande  n'est  mentionnée 
dans  aucun  nobiliaire  ancien  et  on  ne  lui  connaît  pas  de  principe 
d'anoblissement.  Elle  ne  figure  ni  au  nombre  de  celles  qui  se  firent 
maintenir  nobles  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par 
Louis  XIV,  ni  au  nombre  de  celles  qui  prirent  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  du  Limousin.  On  ne  voit  même  pas  qu'elle  ait 
fait  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Jean  du  Champ  acheta  en  1717  la  seigneurie  de  Sérilhac  ;  le  duc 
de  Bouillon,  vicomte  de  Turenne,  lui  fit  remise  des  droits  de  féoda- 
lité; il  épousa  dans  la  suite  Marthe  de  Jouvenel. 

François  du  Champ,  chevalier  de  Saint-Louis,  officier  à  l'armée  des 
Princes,  épousa  au  retour  de  l'émigration  sa  cousine  Marthe  du 
Champ,  veuve  du  vicomte  Mathieu  de  Cosnac. 

Joseph-Gabriel  du  Champ,  marié  à  Mlle  de  Jouvenel  et  décédé  en 
1877  au  château  de  Verdier,  près  de  Tulle,  fut  président  du  conseil 
de  préfecture  de  laCorrèze.  Plus  récemment  Henri-Arthur  du  Champ, 
ancien  magistrat,  marié  à  MUe  de  la  Tailhède,  a  été  bâtonnier  de 
l'ordre  des  avocats  de  Tulle. 


284  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Ala  même  famille  appartenait  vraisemblablement  Maurice  Duchamp 
de  la  Geneste,  caissier  de  la  Banque  de  France  à  Tulle,  décédé  en 
mai  1891. 

La  famille  du  Champ  a  fourni  des  officiers  et  des  magistrats  dis- 
tingués, des  chevaliers  de  Saint-Louis. 

Il  a  existé  en  Franche-Comté  une  famille  du  Champ,  fort  distinguée, 
qui  portait  pour  armes  :  d'azur  à  deux  étoiles  d'or  en  chef  et  au 
croissant  de  même  en  pointe.  Cette  famille  avait  pour  auteur  Guyot 
du  Champ,  dit  Prince,  demeurant  à  Dôle,  qui  fut  anobli  en  1466  par 
le  duc  Philippe  le  Bon  dont  il  était  conseiller  et  receveur  des  finances. 
Guillaume  du  Champ,  Sgr  d'Assaut,  était  en  1490  greffier  au  Parle- 
ment de  Bourgogne  pour  le  Comte.  Jean-Baptiste  du  Champ,  Sgr  de 
Parthey  et  de  Choisey,  commandant  l'artillerie  du  comté  de  Bour- 
gogne, reçut  du  roi  d'Espagne  des  lettres  de  chevalerie  qu'il  fit  enre- 
gistrer à  Dôle  le  10  mars  1645.  Jean-Baptiste  du  Champ  d'Assaut,  con- 
seiller au  magistrat  de  Dôle,  fit  enregistrer  son  blason  à  1  Armoriai 
général  de  1696.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves 
de  noblesse  que  Louis-Auguste  du  Champ  d'Assaut,  né  à  Dôle  en  1766, 
fit  sous  Louis  XVI  pour  être  admis  à  l'École  militaire.  La  famille  du 
Champ  d'Assaut  s'est  éteinte  avec  Victoire-Charlotte,  sœur  du  pré- 
cédent, née  à  Dôle  en  1757,  qui  fit  des  preuves  de  noblesse  pour  être 
admise  à  Saint-Cyr,  qui  épousa  dans  la  suite,  en  1786,  le  comte  de 
Guitautet  qui  mourut  en  1840  au  château  d'Kpoisses. 

CHAMPAGNAC  (Pétiniaud  dej.  Voyez  :  Pétiniaud  de  Champagnac. 

CHAMPAGNAC  ide  Ribier  de,).  Voyez  :  Bibier  de  Champagnac  (de). 

CHAMPAGNE  (de  Bancenel  de).  Voyez  :  Bancenel  (de). 

CHAMPAGNE  (de),  dans  le  Maine.  Armes  :  de  sable  fretté  d'argent,  au 
chef  du  même  chargé  d'un  lion  issant  de  gueules.  —  La  branche  des 
seigneurs  de  Longvoisin,  fixée  en  Champagne,  avait  adopté  les 
armoiries  des  anciens  comtes  de  ce  pays,  dont  elle  se  croyait  issue  : 
d'azur  à  une  bande  d'argent  accompagnée  de  deux  cotices  contre- 
potencées  d'or  de  douze  pièces. 

La  maison  de  Champagne  a  occupé  un  rang  considérable  dans  la 
noblesse  du  Maine  et  de  l'Anjou.  Elle  s'est  complètement  éteinte  en 
1812  et  ne  figure  dans  ce  recueil  que  parce  qu'on  la  confond  souvent 
avec  une  autre  maison  de  Champagne,  d'ancienne  noblesse  de 
Franche-Comté,  qui  s'est  perpétuée  jusqu'à  ces  dernières  années.  Il 
en  existe  un  très  grand  nombre  de  généalogies  imprimées  et  l'on  trou- 
vera sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  les  divers  recueils  de 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  285 

manuscrits  du  Cabinet  des  Titres.  Elle  tirait  son  nom  de  l'importante 
seigneurie,  ou  baronnie,  de  Champagne,  située  sur  les  confins  du 
Maine  et  de  l'Anjou,  et  descendait  de  Brandelis,  sire  de  Champagne, 
Sgr  de  Parce,  de  Pescheseul,  de  Bazoges,  etc.,  premier  baron  du 
Maine,  mari  de  Louise  de  Rohan,  décédée  en  1257,  qui  fit  son  testa- 
ment le  11  septembre  1247,  mourut  en  1249  et  fut  inhumé  dans  l'église 
Saint-Pierre  de  Parce.  Ce  seigneur  était  un  fils  puîné  d'Hugues, 
baron  de  Mathéfélon,  Sgr  de  Champagne,  premier  baron  du  Maine  et 
de  l'Anjou,  et  de  Jeanne  de  Sablé. 

La  maison  de  Mathéfélon,  dont  la  maison  de  Champagne  tirait  son 
origine,  était  une  des  plus  puissantes  du  Maine  et  de  l'Anjou.  Les 
historiens  ne  sont  pas  d'accord  sur  son  origine.  Elle  avait  pour  per- 
mier  auteur  authentique  Herbert,  sire  d'Arnay  et  de  Champagne,  vivant 
en  967  et  décédé  avant  l'an  1002,  dont  un  petit-fils,  Hubert,  épousa  en 
1080  Elisabeth,  héritière  de  la  seigneurie  de  Mathéfélon,  en  Anjou.  Thi- 
baut, baron  de  Mathéfélon  et  de  Duretal,  Sgr  de  Chaumont,  premier 
baron  d'Anjou,  frère  aîné  de  Brandelis,  sire  de  Champagne,  décédé,  en 
1249,  fondateur  de  la  maison  de  Champagne,  continua  la  lignée  de  la 
maison  de  Mathéfélon.  Sa  descendance  s'éteignit  avec  Pierre,  baron 
de  Mathéfélon,  qui,  étant  allé  combattre  les  infidèles  en  Hongrie,  fut 
tué  en  1396  à  la  bataille  de  Nicopolis.  Les  barons  de  Mathéfélon  por- 
taient pour  armes  :  de  gueules  à  trois  écussons  d'or,  2  et  1,  (aliàs,  à 
six  écussons,  3,  2,  1). 

Au  xviie  siècle,  les  généalogistes  voulurent  faire  d'Herbert,  sire 
d'Arnay  et  de  Champagne,  vivant  en  967,  auteur  commun  des  mai- 
sons de  Champagne  et  de  Mathéfélon,  le  fils  puîné  d'un  Thibaut  qui 
aurait  porté  le  titre  de  comte  de  Champagne  et  qui  aurait  été  un  des- 
cendant de  Robert,  comte  de  Champagne,  gendre  du  roi  Louis  le 
Bègue.  On  peut  voir  dans  les  manuscrits  de  Chérin  que  ce  Thibaut 
était  comte  de  Blois,  de  Tours  et  de  Chartres  et  ne  porta  jamais  le 
titre  de  comte  de  Champagne.  Il  avait  épousé  Luitgarde,  lille  du 
comte  de  Vermandois.  Il  en  eut  au  moins  un  fils,  Eudes,  comte  de 
Blois  et  de  Tours,  décédé  en  996,  qui  épousa  Berthe  de  Bourgogne. 
Eudes  II,  comte  de  Blois,  de  Chartres  et  de  Tours,  fils  des  précé- 
dents, s'empara  des  comtés  de  Troyes  et  de  Meaux  après  la  mort  de 
son  cousin  Etienne  de  Vermandois  et  prit  alors  le  titre  de  comte  de 
Champagne  qui  fut  conservé  par  ses  successeurs.  Sa  descendance 
s'éteignit  avec  Jeanne,  comtesse  de  Brie  et  de  Champagne,  reine  de 
Navarre,  femme  du  roi  Philippe-le-Bel. 

Brandelis,  fondateur  de  la  maison  de  Champagne,  dans  le  Maine, 
laissa  plusieurs  fils.  L'un  de  ces  fils,  Foulques,  sire  de  Champagne, 
Parce,  Pescheseul,  etc.,  premier  baron  du  Maine,  mari  de  Jeanne 


Ï6  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Sully,  dame  en  partie  de  Beaugency,  fille  d'Henri  de  Sully,  grand 
bouteiller  de  France,  se  croisa  en  1246.  Son  nom  et  ses  armes  ont  été 
inscrits  aux  Salles  des  Croisades  du  musée  de  Versailles.  Son  fils, 
Foulques,  sire  de  Champagne,  premier  baron  du  Maine,  marié  à 
Jeanne  d'Harcourt  et  décédé  avant  1290,  fut  père  de  Jean,  sire  de 
Champagne,  premier  baron  du  Maine,  décédé  en  1335,  qui  continua 
la  descendance,  et  de  Geoffroy  de  Champagne,  maréchal  des  armées 
du  Roi,  qui  contribua  au  gain  de  la  bataille  de  Montcassel  livrée  aux 
Flamands  en  1328.  Jean  de  Champagne,  décédé  en  1335,  laissa  deux 
fils,  Jean  et  Thibaut,  qui  périrent  tous  deux  en  1364  à  la  bataille  de 
Cocherel.  L'aîné  de  ces  fils,  Jean,  chevalier  banneret,  lieutenant  pour 
le  roi  de  la  province  de  Touraine,  fut  père  de  Brandelis  de  Cham- 
pagne, premier  baron  du  Maine,  chambellan  du  roi  Charles  VI,  qui 
mourut  en  1411.  Ce  dernier  laissa  trois  fils  qui  se  rendirent  célèbres 
par  leur  bravoure.  L'aîné  d'entre  eux,  Jean,  sire  de  Champagne,  pre- 
mier baron  du  Maine,  décédé  en  1436,  qui  continua  la  descendance, 
fut  duc  de  Bari,  au  royaume  de  Naples,  et  grand  maréchal  de  Sicile, 
d'Anjou  et  de  Provence  ;  le  second,  Hardouin,  Sgr  de  Tucé,  fut  gou- 
verneur de  Touraine  et  grand  chambellan  de  Sicile  ;  le  troisième, 
Guillaume,  commanda  les  sept  chevaliers  français  qui  défirent  sept 
chevaliers  anglais  dans  un  combat,  près  de  Pons,  en  Saintonge,  et 
demeura  seul  maître  du  terrain.  L'aîné  des  trois  frères,  Jean,  eut  huit 
fils  dont  sept  périrent  à  la  journée  de  Verneuil  en  1424.  Le  seul  de  ses 
fils  qui  ait  survécu,  Pierre,  sire  de  Champagne,  premier  baron  du 
Maine,  grand  maréchal  et  vice-roi  de  Sicile  et  d'Anjou,  remporta  sur 
les  Anglais  plusieurs  succès  importants.  Il  avait  épousé  en  1441  Marie 
de  Laval.  Il  en  eut  plusieurs  fils  dont  trois,  René,  Brandelis  et  Jean, 
furent  les  auteurs  de  trois  grandes  branches. 

René,  sire  de  Champagne,  premier  baron  du  Maine,  auteur  de  la 
branche  aînée,  mort  avant  son  père  en  1480,  avait  épousé  en  1477 
Julienne  de  Beaumanoir.  Il  fut  père  de  Pierre,  sire  de  Champagne  et 
de  Pescheseul,  premier  baron  du  Maine,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi 
en  1527,  ambassadeur  extraordinaire  en  Angleterre,  qui  mourut  à 
Pescheseul  en  1529,  et  grand-père  de  Jean,  sire  de  Champagne,  qui 
fut  surnommé  le  Grand  Jean,  à  cause  de  sa  haute  taille,  et  aussi  le 
Grand  godet  à  cause  du  grand  nombre  de  huguenots  qu'il  fit  noyer 
dans  son  étang  de  Pescheseul.  Ce  dernier  fut  le  dernier  représentant 
de  sa  branche  ;  il  mourut  en  1576  laissant  une  fille,  héritière  de  biens 
considérables,  qui  épousa  le  9  octobre  1559  Philippe  de  Chateau- 
briand, comte  de  Grassay. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Brandelis  de  Champagne,  cham- 
bellan du  Roi,  gouverneur  de  Saumur,  grand  sénéchal  du  Maine, 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  287 

Perche  et  comté  de  Laval,  devint  seigneur  de  la  Suze,  dans  le  Maine, 
par  la  donation  que  lui  en  fit  en  1498  sa  cousine  germaine  Anne  de 
Champagne,  femme  de  René  de  Laval,  dit  de  Retz,  SgrdelaSuze.  Son 
fils,  Baudouin  de  Champagne,  baron  de  la  Suze,  chambellan  des  rois 
Louis  XII  et  François  Ier,  ambassadeur  extraordinaire  près  de  l'élec- 
teur palatin  en  1521,  puis  près  de  l'empereur  Charles-Quint  en  1528, 
décédé  à  la  Suze  en  1560,  fut  père  de  Nicolas  de  Champagne,  cham- 
bellan du  Roi,  chevalier  de  son  Ordre,  qui  obtint  par  lettres  patentes 
de  février  1566  l'érection  en  comté  de  sa  seigneurie  de  la  Suze  et 
qui  fut  tué  l'année  suivante  à  la  bataille  de  Saint-Denis.  Ce  dernier 
laissa  lui-même  deux  fils,  Louis  etBrandelis,  qui  furent  les  auteurs 
de  deux  rameaux. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Louis  de  Champagne,  comte  de  la 
Suze,  tué  à  la  bataille  de  Coutras  en  1587,  fut  conseiller  d'État,  lieu- 
tenant général  des  armées  du  Roi  et  chevalier  de  ses  Ordres.  Il  fut 
père  de  Louis  de  Champagne,  comte  de  la  Suze,  lieutenant  général 
des  armées  du  Roi,  généralissime  des  armées  de  la  République  de 
Berne,  à  qui  le  Roi  fit  don  en  1636  des  comtés  de  Belfort  et  de  Fer- 
rette,  et  grand-père  de  Gaspard  de  Champagne,  comte  de  la  Suze, 
de  Belfort  et  de  Ferrette,  lieutenant  général  des  armées  du  Roi,  qui 
joua  un  rôle  important  lors  des  troubles  de  la  Fronde  et  qui  mourut 
en  1694.  Celui-ci  fut  le  dernier  représentant  mâle  de  son  rameau;  il 
ne  laissa  que  deux  filles  dont  la  seconde  épousa  en  1699  son  cousin 
Hubert-Jérôme  de  Champagne,  comte  de  Villaines. 

L'auteur  du  second  rameau,  Brandelis  de  Champagne,  un  des  plus 
illustres  officiers  généraux  de  son  temps,  obtint  par  lettres  patentes 
de  1587  l'érection  en  marquisat  de  sa  seigneurie  de  Villaines,  fut  créé 
chevalier  du  Saint-Esprit  en  1599  et  reçut  en  1619  le  bâton  de  maré- 
chal de  France.  Sa  descendance  s'éteignit  au  xvme  siècle  avec  deux 
sœurs,  Marie,  mariée  en  1732  au  comte  de  Choiseul,  et  Anne-Cathe- 
rine, mariée  en  1739  au  comte  d'Estrées,  maréchal  de  France,  et  avec 
leur  cousine,  Judith,  mariée  en  1761  à  Anne-Léon  de  Montmorency, 
marquis  de  Fosseux,  décédée  en  1763. 

La  troisième  branche  fut  beaucoup  moins  brillante  que  les  deux 
précédentes.  Son  auteur,  Jean  de  Champagne,  Sgr  de  Longvoisin  et 
deVandeuil,  était  allé  se  fixer  en  Champagne.  Ses  deux  petits-fils, 
Roland  de  Champagne,  Sgr  de  Longvoisin  et  de  Vandeuil,  marié  en 
1544  à  Jeanne  de  Ravenel,  et  Nicolas  de  Champagne,  Sgr  de  Morans, 
marié  en  1546  à  Marie  de  Verdolet,  tué  à  la  bataille  de  Dreux  en  1562, 
furent  les  auteurs  de  deux  rameaux  dont  les  représentants  furent 
maintenus  dans  leur  noblesse  le  13  octobre  1667,  sur  preuves  remon- 
tant à  1524,  par  jugement  de  M.  de  Caumartin,  intendant  de  Cham- 


288  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

pagne.  Le  premier  rameau  paraît  s'être  éteint  avec  Louis-Antoine  de 
Champagne,  né  vers  1752.  Le  second  rameau  s'est  éteint  avec 
Charles-Ferdinand,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Champagne, 
brigadier  des  armées  du  Roi  en  1769,  marié  en  1763  à  Mlle  de  Busancy- 
Pavant,  et  avec  leur  iille,  la  comtesse  de  la  Briffe,  décédée  sans  pos- 
térité en  1812.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de 
noblesse  qu'Angélique  de  Champagne  de  Morans,  née  au  diocèse  de 
Troyes  en  1704,  fit  en  1708  pour  être  admise  à  Saint-Cyr. 

Principales  alliances  :  de  Rohan,  de  Beaumont,  de  Sully,  d'Har- 
court,  Leclerc  de  Juigné,  de  Tucé,  d'Aumont,  de  Beaumanoir  de 
Lavardin  1525,  1477,  de  Sillé,  de  Laval  de  Machecoul,  de  Craon,  de 
MorelldePutanges,  de  Chateaubriand,  de  Gironde  deMontcléra  1505, 
de  Cardaillac  1508,  de  Saint-Gelais  1549,  de  Lorge  de  Montgommery, 
de  Melun  1572,  Goyon  de  la  Moussaye,  de  la  Rochefoucauld  de  Roye, 
de  Clermont-Gallerande  1662,  de  Coligny-Chatillon,  Fouquet  de  la 
Varenne,  de  Talaru  1661,  deMontmorency-Fosseux  1761,  de  Choiseul 
1732,  le  Tellier  de  Louvois  d'Fstrées  1739,  de  Montigny,  de  Reilhac, 
de  Saint-Belin,  de  Barbin  de  Broyés,  de  Flavigny,  du  Buat,  de  Mar- 
guerie  1726,  de  Busancy-Pavant  1763,  de  la  Briffe  1798,  etc. 

CHAMPAGNE-BOUZEY  (de),  en  Franche-Comté.  Armes  :  d'or  à  un  lion 
couronné  de  gueules.  —  La  maison  de  Champagne  a  souvent  écartelé 
ses  armes  de  celles  de  la  maison  de  Vellefaux  :  de  gueules  à  une  fasce 
d'argent,  f reliée  d'or  et  de  sable,  accompagnée  en  chef  de  trois  têtes 
de  léopard  d'or. 

Cette  seconde  famille  de  Champagne,  distincte  de  la  puissante 
maison  à  laquelle  a  été  consacrée  la  précédente  notice,  appartenait 
à  l'ancienne  noblesse  chevaleresque  de  Franche- Comté.  On  n'en  con- 
naît pas  de  généalogie  imprimée  et  on  ne  trouvera  sur  elle  que  peu 
de  renseignements  dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet 
des  Titres.  Elle  a  longtemps  possédé  la  seigneurie  du  gros  village  de 
son  nom,  près  de  Salins. 

Les  historiens  racontent,  sans  preuves  positives  à  l'appui,  qu'Hugues, 
comte  de  Troyes,  ayant  conçu  des  doutes  sur  la  légitimité  de  la  nais- 
sance de  son  fils,  Odon  de  Champagne,  le  déshérita  au  profit  d'un 
cousin.  Odon,  ainsi  frustré,  aurait  inutilement  cherché  à  recouvrer 
par  les  armes  l'héritage  paternel,  se  serait  retiré  après  sa  défaite  en 
Franche-Comté,  où  son  oncle  l'empereur  Frédéric  Barberousse  lui 
aurait  fait  don  en  1166  des  seigneuries  de  Liesle  et  de  Lombard,  et 
aurait  édifié  dans  ses  nouvelles  possessions  un  village  auquel  il  donna 
le  nom  de  Champagne. 

Le  nom  des  seigneurs  de  Champagne,  en  Franche-Comté,  se  ren- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  289 

contre  dans  un  grand  nombre  de  chartes  des  xiir  et  xive  siècles.  Mais 
la  filiation  n'es!  rigoureusement  établie  que  depuis  Jean  de  Cham- 
pagne qui  avait  épousé  Eliecte  de  Chambornay,  avec  laquelle  il  vivait 
en  1399. 

Henri  de  Champagne  leva  à  ses  frais  un  régiment  de  mille  hommes 
en  1636. 

Charles  de  Champagne,  chevalier  de  la  confrérie  de  Saint-Georges, 
lit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de 
Besançon). 

François-Xavier  de  Champagne  obtint  par  lettres  patentes  de  1756 
l'érection  en  marquisat,  sous  le  nom  de  Champagne,  de  la  baronnie 
d'Igny  que  sa  famille  possédait  depuis  longtemps. 

Claude-Antoine-Louis,  marquis  de  Champagne,  prit  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  de  Franche-Comté.  Adrien-Gabriel  de 
Champagne,  chevalier,  comte  deBouzey,  baron  de  Vitreys,  prit  part 
cette  même  année  à  celles  des  bailliages  d'Arney  et  de  Vézelise,  en 
Lorraine. 

La  famille  de  Champagne  quitta  la  Franche-Comté  après  la  Révolu- 
tion pour  aller  se  fixer  à  Paris  et  en  Normandie  où  elle  possédait  le 
beau  château  de  Ménil-Jean,  près  de  Putanges  (Orne). 

Elle  s'est  éteinte  avec  Jean-Henri,  marquis  de  Champagne-Bouzey, 
décédé  en  1904,  qui  n'a  pas  eu  d'enfants  de  son  mariage  avecMUe  de 
Sainte-Aldegonde,  et  avec  ses  sœurs,  la  comtesse  d'Armaillé , décédée 
en  1905,  et  la  marquise  d'Oilliamson,  décédée  en  1865. 

Elle  avait  fourni  de  nombreux  officiers,  des  chevaliers  de  Malte, 
douze  chevaliers  de  Saint-Georges,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Chilly,  de  Scey,  de  Saint-Mauris-Chaste- 
nois,  de  Chambornay,  de  Vellefaux,  de  Moustier,  d'Orglandes,  de 
Vienne,  de  Vaudrey,  d'Amandre,  de  Raincourt,  d'Hennezel,  de  Lau- 
rencin,  du  Parc,  d'Oilliamson  1850,  de  Sainte-Aldegonde,  de  Grivel, 
delaForest  d'Armaillé,  du  Lau  d'Allemans,  etc. 

CHAMPAGNE  de  la  BRIOLE. 

Famille  de  haute  bourgeoisie. 

Principale  alliance  :  du  Perrier-Dumouriez. 

On  trouve  que  Jean-François  Champagne,  né  en  1751  à  Semur-cn- 
Auxois,  longtemps  proviseur  du  collège  Louis-le-Grand,  membre  de 
l'Institut,  décédé  en  1832,  fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres 
du  18  mars  1809.  Il  reçut  les  armes  suivantes  :  d'or  à  une  plume  et 
une  palme  au  naturel,  croisées  en  sautoir,  chargées  d'un  rouleau  de 
papyrus  en  forme  de  manuscrit  antique  de  sable  et  surmontées  d'un 
œil  ouvert  au  naturel;  à  la  bordure  de  gueules  chargée  du  signe  des 
ix.  19 


290  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

chevaliers  légionnaires.  Il  avait  épousé  Mme  Lebrun,  veuve  du  ministre 
des  Affaires  étrangères,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants. 

On  trouve  aussi  qu'une  famille  Champagne  de  Kerdavy,  de  la 
paroisse  de  Plusquellec.  au  pays  de  Cornouailles,  en  Bretagne,  fut 
condamnée  à  l'amende  comme  usurpatrice  de  noblesse  par  jugement 
de  1670. 

CHAMPAGNE  (de).  Armes  :  &  hermines  à  un  chef  de  gueules.  —  Le 
rameau  aîné,  dit  de  Champagné-Giffart,  porte  :  parti  au  1  de  Cham- 
pagne, au  2  d'argent  à  une  croix  de  gueules  chargée  de  cinq 
coquilles  d'or  et  cantonnée  de  quatre  lions  de  gueules,  langues, 
ongles  et  couronnés  d'or,  qui  est  de  Giffart.  —  L'écu  en  bannière. 
—  Couronne  :  de  Marquis. 

La  maison  de  Champagne,  originaire  de  Bretagne,  fixée  en  Anjou  au 
xiv-  siècle,  appartient  à  l'ancienne  noblesse  chevaleresque  de  ces 
deux  provinces.  Elle  a  eu  pour  berceau  la  seigneurie  de  Champagne, 
ou  de  Champaigné,  située  sur  le  territoire  de  la  paroisse  de  Gévezé, 
au  diocèse  de  Bennes.  On  trouvera  sur  elle  d'abondants  renseigne- 
ments dans  les  divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres 
et  la  Chesnaye  des  Bois  en  a  donné  une  généalogie  complète  dans 
son  Dictionnaire  de  la  noblesse.  Le  marquis  et  le  comte  de  Cham- 
pagné-Giffart furent  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  de  France  l'un 
le  1-  mars  1781,  l'autre  le  11  avril  17NG.  Chérin,  chargé  d'examiner  les 
preuves  de  noblesse  que  la  maison  de  Champagne  dut  faire  en  cette 
circonstance,  envoya  le  12  février  17S1  au  duc  de  Coigny  un  rap- 
port qui  commence  en  ces  termes  :  «  La  maison  de  Champagne  est 
a  d'ancienne  chevalerie.  Elle  a  pris  son  nom  d'une  terre  située  en 
«  Haute-Bretagne,  dans  la  paroisse  de  Gévézé,  au  diocèse  de  Rennes. 
«  L'abbé  le  Laboureur,  l'un  des  plus  savants  généalogistes  de 
«  France,  apprend  que  1  aînée  de  ses  branches,  après  avoir  possédé  la 
«  terre  de  son  nom  pendant  une  longue  suite  de  siècles,  s'éteignit  au 
«  commencement  du  xve  dans  celle  de  Montbourcher  du  Bordage. 
o  Après  l'extinction  de  cette  branche,  l'aînesse  passa  à  celle  des  sei- 
«  gneurs  de  la  Montagne,  que  le  même  abbé  le  Laboureur  dit  avoir 
«  été  séparée  dès  le  xne  siècle  et  qui  avait  pour  chef  en  1291  Gohier 
v  de  Champagne  dont  le  frère  juveigneur  était  décoré  de  la  cheva- 
«  lerie  dès  l'année  1256.  Mais  la  filiation  n'est  certaine  que  depuis 
«  Pierre  de  Champagne,  chevalier,  Sgr  de  la  Montagne,  qui  passa 
«  divers  actes  en  loùÛ  et  années  suivantes  et  mourut  avant  la  Saint- 
«  Michel  de  l'année  1390...  » 

La  maison  de  Champagne  est  connue  de  toute  ancienneté.  Les 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  d'Ille-et- Vilaine  mentionnent 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  2(J1 

un  Ouihénoc  de  Campania,  qui  fut  témoin  d'une  charte  de  Saint- 
Georges  vers  1040  et  d'une  charte  d'Alain  Forgent  en  1085.  Maino  de 
Champagne  paraît  comme  témoin  dans  une  charte  de  1050.  Le 
nom  de  la  maison  de  Champagne  figure  dans  un  grand  nombre 
d'actes  des  xn1',  xin8  et  xiv6  siècles.  Juhel  de  Champagne  se  croisa  en 
1190  d'après  un  titre  du  Cabinet  Courtois  ;  son  nom  et  ses  armes 
ont  été  inscrits  aux  Salles  des  Croisades  du  musée  de  Versailles. 

La  maison  de  Champagne  était  partagée  dès  le  moyen  âge  en  deux 
grandes  branches  principales  dont  on  ne  connaît  pas  le  point  de  jonc- 
tion. La  brancheaînées'éteignitavecBertrand.chevalier^SgrdeCham- 
pagné,  qui  épousa  Jeanne  de  Montbourcher  par  contrat  du  26  mai 
1392  et  dont  les  enfants  moururent  sans  postérité.  ïiphaine  de  Cham- 
pagne, sœur  de  ce  gentilhomme,  se  maria  le  même  jour  que  son  frère 
avec  Simon  de  Montbourcher,  chevalier,  Sgr  du  Bordage,  et  recueillit 
dansla  suite  la  terre  de  Champagne  etles  autres  biens  de  sa  branche. 

La  branche  des  seigneurs  de  la  Montagne,  qui  s'est  perpétuée  jusqu'à 
nos  jours,  était  représentée  auxuie  siècle  par  Gohierde  Champagne, 
écuyer,  Sgr  de  la  Montagne,  mentionné  dans  des  actes  de  1266  et 
de  1291.  D'après  un  titre  du  Cabinet  Courtois,  ce  gentilhomme  aurait 
suivi  saint  Louis  en  Egypte.  Son  lils,  Pierre  de  Champagne,  cheva- 
lier, est  mentionné  dans  un  grand  nombre  de  chartes  et  fit  son  testa- 
ment le  samedi  après  Noël  1384.  C'est  à  lui  que  le  travail  de  Chérin 
fait  remonter  la  filiation  rigoureusement  suivie.  De  son  premier 
mariage  avec  Jeannette  de  Saint-Mervé,  il  laissa,  entre  autres 
enfants,  deux  fils  :  1°  Pierre  de  Champagne,  Sgr  de  la  Montagne  et 
de  Montigné  ;  2°  Robin.  La  descendance  de  l'aîné  de  ces  deux 
frères  demeura  bretonne;  elle  s'éteignit  avec  Jean  de  Champagne, 
Sgr  de  la  Montagne,  décédé  dans  les  dernières  années  du  xvie  siècle, 
et  avec  ses  deux  filles  mariées  l'une  en  1583  à  Paul  Hay,  Sgr  et 
châtelain  des  Nétumières,  l'autre  à  Claude  Pépin,  Sgr  de  Sévigné. 
Robin  de  Champagne,  second  fils  de  Pierre,  vint  se  fixer  en  Anjou 
après  le  mariage  qu'il  contracta  avec  Jeanne  Lorenz  le  lundi  après  la 
fête  de  la  Décollation  de  saint  Jean-Baptiste  1365.  Il  possédait  la  sei- 
gneurie de  la  Motte-Ferchaut,  en  la  paroisse  du  Lion-d'Angers.  Il  fut 
père  d'Olivier  de  Champagne,  Sgr  de  la  Motte-Ferchaut,  qui  épousa 
Roberte  de  Vendôme  par  contrat  du  27  mai  1405,  et  grand-père  de 
Jean  de  Champagne,  écuyer,  Sgr  de  la  Motte-Ferchaut  et  de  la 
Buzardière,  qui  épousa  Roberte  du  Bois  par  contrat  du  15  mars  1450. 
Ce  dernier  laissa  deux  fils  :  1°  Thibaut,  Sgr  de  la  Motte-Ferchaut  et 
de  la  Lizière,  dont  la  descendance  subsiste;  2°  Pierre,  Sgr  du  Vieux- 
Mossé,  dont  la  descendance,  fixée  à  Courléon,  dans  l'élection  de 
Saumur,  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le  8  mars  1668  par  jugement 


292  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de  Tours,  et  s'éteignit  avec  Anne- 
Charlotte  de  Champagne,  mariée  le  9  janvier  1731  à  Joseph-Louis  de 
Brissac.  René  de  Champagne,  fils  de  Thibaut,  laissa  deux  fds,  Louis, 
Sgr  de  la  Motte-Ferchaut,  et  Simon,  Sgr  de  la  Pommeraye,  en  la 
paroisse  de  Marans,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

Le  premier  de  ces  rameaux  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
10  mars  1668  par  jugement  de  Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de 
Tours,  puis  le  21  août  1715  par  jugement  de  M.  de  Chauvelin  de 
Beauséjour,  également  intendant  de  Tours.  On  trouvera  dans  le 
Cabinet  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  son  dernier  représen- 
tant, René  de  Champagne  de  la  Motte-Ferchaut,  né  en  1693,  décédé 
sans  postérité  à  Angers  en  1726,  fit  en  1710  pour  être  admis  parmi 
les  pages  de  la  Grande  Ecurie. 

Le  second  rameau  s'est  seul  perpétué  jusqu'à  nos  jours.  Jean  de 
Champagne,  fils  de  son  auteur,  épousa  le  8  février  1584  Gabrielle  de 
Vrigny.  Deux  de  leurs  fils,  René  de  Champagne,  Sgr  de  la  Pomme- 
raye et  de  Moiré,  marié  en  troisièmes  noces  le  3  janvier  1638  à  Mario 
de  la  Motte,  et  Simon  de  Champagne,  Sgr  de  la  Pommeraye  et  de 
Courléon,  marié  en  1623  à  Jacqueline  de  Cantineau,  furent  les 
auteurs  de  doux  grands  sous-rameaux  dont  les  représentants  furent 
maintenus  dans  leur  noblesse  le  20  août  1667  par  jugement  de  l'in- 
tendant Voisin  de  la  Noiraye.  René,  iils  de  l'auteur  du  premier  de  ces 
sous-rameaux,  aujourd'hui  seul  existant,  épousa  le  9  septembre  1670 
Anne  Giffart.  Ses  doux  arrière-petits-fils,  René-François,  connu  sous 
le  titre  de  marquis  de  Champagne,  Sgr  d'Auversc  et  du  Fresne, 
marié  en  1765  à  Mlle  Tahureau,  et  Guillaume,  connu  sous  le  titre  de 
marquis  de  Champagné-Giffart,  Sgr  de  la  Roche-Normand,  chevalier 
de  Saint-Louis,  marié  en  1764  à  M"e  Patry,  prirent  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Angers.  Le  second  de  ces  deux 
frères  avait  reçu  d'importantes  donations  de  sa  parente,  Pélagie 
Giffart  de  la  Roche-Giffart,  veuve  de  Guy  des  Vaux  de  Levaré,  à 
charge  de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  Giffart  qui  a  été 
conservé  par  ses  descendants. 

La  maison  de  Champagne  a  fourni  un  brigadier  des  armées  du 
Roi  en  1767,  doux  connétables  de  Rennes  en  1536  et  1573,  des 
gentilshommes  de  la  chambre  du  Roi,  des  pages  du  Roi  et  des 
princes  du  sang,  une  demoiselle  de  Saint-Cyr  en  1686. 

De  nos  jours,  René-Charles,  marquis  de  Champagne,  marié  suc- 
cessivement à  Mlle  de  la  Grange  et  à  M"e  d'Haranguier  de  Quincerot, 
décédé  en  1890,  a  été  conseiller  général  de  la  Mayenne.  Son  fils,  Alain, 
marquis  de  Champagné-Giffart,  a  épousé  en  1898  Mlle  de  Langle. 

Principales  alliances  :  de  Chevigné,  de  Montbourcher  du  Bordage 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  293 

139-2,  1473,  le  Bouteiller,  du  Bouchet  1446,  1618,  de  Malestroit,  Hay 
des  Nétumiercs  1583,  de  Hercé  1410,  Frezeau  de  la  Erezelière,  de 
Vaugiraud  1506,  d'Andigné  1542,  1687,  Ilardouin  de  la  Girouardière 
1571,  duBuat  1584,  deMéaulne,  du  Boisbéranger  1610,  de  la  Lan- 
delle  1650,  de  Beauvau  1649,  de  Lantivy  1697,  de  la  Barre  du  Teil- 
leull719,  Giffart  1670,  de  Quatrebarbes  1710,  de  la  Planche  1727,  du 
Bois  de  Maquillé  1747,  de  Charnières  1660,  du  Breil  de  Bays  vers 
1495,  des  Escotais,  de  Chavagnac,  de  Vendôme  1405,  de  la  Haye- 
Montbautl719,  Louis  de  la  Grange,  de  Langle  1898,  etc 

CHAMPAGNY  (Nompère  de).  Voyez  :  Nompère  de  Champagny  de  C adore. 

CHAMPANHET,  CHAMPANHET  de  TAVERNOL  et  CHAMPANHET  de 
SARJAS.  Armes  de  la  branche  aînée  :  d'or  à  trois  tiges  de  panais  de 
sinople,  2  et  1.  —  Armes  de  la  branche  de  Tavernol  :  parti  au  1  d'ar- 
gent à  une  terrasse  de  sinople  complantée  d'un  panais  d'or  accosté 
de  six  épis  de  même,  trois  à  dextre  et  trois  à  sénestre  ;  au  chef  d  azur 
chargé  de  trois  étoiles  d'argent,  qui  est  de  Champanhet,  au  2  d'azur 
à  un  limier  élancé  d'argent  sur  une  terrasse  de  sinople  ;  au  chef 
cousu  de  gueules  chargé  de  trois  étoiles  d'or,  qui  est  de  Tavernol  de 
Barrés.  —  Armes  de  la  branche  de  Sarjas  :  d'azur  à  une  terrasse 
de  sinople  complantée  d'un  panais  d'or;  au  chef  cousu  de  gueules 
chargé  de  trois  étoiles  d'or. 

La  famille  Champanhet  est  une  des  plus  anciennes  de  la  haute 
bourgeoisie  du  Vivarais.  On  trouvera  sur  elle  beaucoup  de  renseigne- 
ments dans  Y  Armoriai  du  Vivarais  de  M.  Benoit  d'Entrevaux  et  dans 
la  France  moderne  de  M.  Villain.  Elle  a  eu  pour  berceau  le  mas  de 
Saint-Vincent,  en  la  paroisse  d'Entraigues,  où  elle  est  connue  dès  la 
première  moitié  du  xve  siècle. 

Guillaume  Champanhet,  notaire  à  Saint-Andéol,  épousa  vers  1640 
Marie  Dumas,  fille  de  Guillaume,  notaire  à  Boulogne,  et  sœur  d'autre 
Guillaume,  juge  de  Privas.  Il  en  eut  trois  fils,  Christophe,  Jean  et 
François,  qui  furent  les  auteurs  de  trois  branches. 

Christophe  Champanhet,  auteur  de  la  première  branche,  alla  s'éta- 
blir à  Vais,  fut  bailli  de  ce  bourg  et  épousa  en  1679  Jacqueline 
Verchy.  Sa  descendance  était  représentée  de  nos  jours  à  Vais  et  à 
Aubenas  par  M.  Bégis  Champanhet,  avocat,  qui  a  eu  des  enfants  de 
son  mariage  en  1893  avec  Mlle  de  Crousnilhon. 

Jean  Champanhet,  auteur  de  la  seconde  branche,  alla  s'établir  à 
Vesseaux  et  y  succéda  comme  notaire  à  son  beau-père,  Claude 
Devès.  Son  fils,  Jean,  né  en  1683,  était  en  1720  juge  de  la  baronnie  de 
Boulogne.  Jean  Champanhet,  pelit-fils  de  celui-ci,  servitdans  lesgen- 


294  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

darmes  delà  garde  du  Roi,  épousa  en  1789  Mlle  deTavernol  de  Barres 
et  en  eut  plusieurs  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Amédée-Americ  Cham- 
panhet,  garde  du  corps,  plus  tard  vice-président  du  tribunal  de 
Privas,  marié  en  1832  à  Mlle  Voilant,  décédé  en  1862,  fut  institué 
héritier  par  son  oncle  maternel,  le  chanoine  Pierre  de  Tavernol,  à 
charge  de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  de  Tavernol.  11  a  laissé 
deux  filles  religieuses,  aujourd'hui  l'une  et  l'autre  décédées,  et  un 
fils,  Albert  Champanhet  de  Tavernol,  né  en  1838,  qui  est  demeuré 
célibataire. 

L'auteur  de  la  troisième  branche,  François  Champanhet,  épousa  le 
3  juillet  1683  Bonne-Anne  de  Justet  de  Sardiges,  issue  d'une  famille 
noble  de  la  région  et  veuve  avec  deux  filles  de  Charles  Achard,  Sgr 
de  Sarjas.  François  Champanhet  acheta  de  ses  belles-filles  la  terre 
de  Sarjas  et  la  transmit  à  ses  descendants.  Son  petit-fils,  Louis  Cham- 
panhet, sieur  de  Farjas,  notaire  à  Saint-Andéol,  était  au  xvme  siècle 
lieutenant  du  bailli  d'Aubenas.  Antoine  Champanhet,  né  en  1807, 
colonel  du  génie,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  marié  en 
1856  àM"eDanycan,  demanda  le  9  février  1861  l'autorisation  pour  lui 
et  pour  ses  enfants  de  joindre  régulièrement  à  son  nom  celui  de: 
de  Farjas,  sous  lequel  il  était  connu  ;  on  ne  voit  pas  que  cette  auto- 
risation lui  ait  été  accordée.  Il  a  eu  une  fille,  mariée  à  Lyon  en  1880 
au  comte  de  Marenches,  et  un  fils,  Charles  Champanhet  de  Sarjas, 
marié  en  1885  à  M"8  Gouin  d'Ambrières.  Félix  Champanhet  de  Sarjas, 
issu  de  la  même  branche,  a  épousé  en  1894  MUe  de  Kératry,  fille  de 
l'ancien  préfet  de  police. 

La  famille  Champanhet  a  fourni  de  nombreux  notaires,  deux 
députés  de  L'Ardèche,  un  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Paris,  des 
chanoines,  des  officiers  supérieurs,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Trémolet.  Chalabrueysse  de  Galimard, 
de  Rocher,  de  Crousnilhon  1893,  1905,  Blachère,  de  Justet  de  Sar- 
diges, Abrial  1810,  Danycan,  de  Marenches,  Gouin  d'Ambrières,  de 
Kératry,  de  Tavernol  de  Barrés,  Frèrejean,  Buirette  de  Verrières, 
Thomas  1825,  etc. 

CHAMPCHEVRIER  (de  la  Rue  du  Can  de).  Voyez  :  Rue  du  Can  de  Champ- 

C1IEVR1ER   (DE  LA). 

CHAMPCOURT  (Faguetde).  Voyez  :  Faguet  de  Champcourt. 
CHAMPDAVID  (Geoffrenet  dei.  Voyez  :  Geoffrenet  de  Champdavid. 
CHAMPDIVERS  (Buson  de).  Voyez  :  Buson  de  Champdivers. 
CHAMPEAUX  (Palasne  de  l  Voyez  :  Palasne  de  Champeaux. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  295 

CHAMPEAUX-VERNEUIL  (Lévesque  de).  Voyez  :  Lévesque  de  Champeaux- 
Verneuil. 

CHAMPEAUX  de  VAUXDIMES  (de).  Armes  :  d'or  à  une  bande  de  sable 
chargée  de  trois  besants  du  champ  et  accompagnée  de  deux  croix 
pattéesde  gueules.  — Couronne  :  de  Marquis.  —  Devise  :  Diex  le  volt. 
Le  nom  de  Champeaux  a  été  porté  en  Bourgogne  par  deux  familles 
nobles  qui  se  sont  l'une  et  l'autre  perpétuées  jusqu'à  nos  jours  et 
qu'il  importe  de  ne  pas  confondre.  On  trouvera  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  beaucoup  de  renseignements  sur  celle  de  ces  familles  qui 
donne  lieu  à  la  présente  notice  et  Saint-Allais  en  a  donné  dans  son 
Nobiliaire  universel  une  généalogie  très  complète.  Cet  auteur,  qui  a 
été  copié  par  un  certain  nombre  de  généalogistes  contemporains, 
attribue  à  la  famille  de  Champeaux  une  origine  très  reculée.  Il  en  fait, 
mais  sans  preuves  à  l'appui,  la  môme  que  celle  d'un  Guillaume  de 
Champeaux,  né  au  village  de  Champeaux,  près  de  Melun,  évoque  de 
Chàlons-sur-Marne,  décédé  en  1121,  qui  fut  un  des  maîtres  d'Abé- 
lard  et  un  des  fondateurs  de  l'Université  de  Paris,  et  que  celle  d'un 
autre  Guillaume  de  Champeaux,  évêque  duc  de  Laon  et  pair  de 
France,  qui  fut  ministre  des  rois  Charles  VII  et  Louis  XL 

Des  preuves  de  noblesse  faites  en  1782  pour  obtenir  l'admission 
d'une  demoiselle  de  Champeaux  à  la  maison  d'éducation  de  l'Enfant- 
Jésus  font  remonter  la  filiation  à  Edme  de  Champeaux,  écuyer,  dont 
la  veuve,  Anne  de  Cluny,  dame  de  Gissey,  passa  un  accord  le 
23  mai  1582.  D'après  Saint-Allais,  ce  même  Edme  de  Champeaux, 
écuyer,  aurait  rendu  hommage  le  11  mars  1559  à  François  de  Bre- 
tagne, comte  de  Vertus,  pour  sa  terre  et  seigneurie  de  Saint-Martin, 
près  de  Chaumont-en-Bassigny,  acquise  par  son  père  Jean  de  Cham- 
peaux. Edme  de  Champeaux  fut  père  de  Nicolas  de  Champeaux, 
écuyer.  Sgr  de  Gissey,  qui  épousa  par  contrat  du  24  août  1609  Pier- 
rette Millotet,  fille  d'un  receveur  général  en  Bourgogne,  et  grand- 
père  d'Edme  de  Champeaux,  écuyer,  gendarme  de  la  compagnie  de 
Mgr  le  Prince,  qui  épousa  le  22  décembre  1643  Edmonde  Milletot.  On 
peut  voir  dans  le  Nouveau  d'Hozier  que  la  famille  de  Champeaux  ne 
figure  pas  au  nombre  de  celles  qui,  lors  de  la  grande  recherche  de 
1666,  furent  maintenues  dans  leur  noblesse  par  jugement  de  Bouchu, 
intendant  de  Bourgogne.  Elle  ne  fut  pas  non  plus  maintenue  à  cette 
époque  par  M.  de  Caumartin,  chargé  de  la  recherche  des  faux 
nobles  en  Champagne.  Mais  Jean  de  Champeaux,  né  en  1650,  second 
fils  d'Edme  et  d'Edmonde  Milletot,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le 
5  janvier  1698  par  jugement  de  M.  Ferrand,  intendant  de  Bourgogne. 
Il  avait  épousé  Suzanne  Bérard  dont  il  n'eut  pas  d'enfants  et  qui  lui 


296  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

apporta  la  terre  de  Vauxdimes.  Il  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armo- 
riai général  dé  1696  (registre  de  Dijon).  Son  frère  aîné,  Edme  de 
Ghampeaux,  sieur  de  Veroilles,  demeurant  à  Préfontaine,  sur  le  ter- 
ritoire de  la  paroisse  de  Busserolle,  en  Champagne,  n'est  pas  men- 
tionné dans  le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  de  1698  ;  il  épousa 
par  contrat  du  3  mai  1695  Marie-Diane  de  la  Méchaussée  et  continua 
la  descendance.  Il  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Georges- 
Edme  et  Jacques-Charles,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

L'aîné  de  ces  deux  frères,  Georges-Edme  de  Champeaux,  écuyer, 
né  le  21  décembre  1701,  fut  juge  et  lieutenant  au  bailliage  de  la 
Chaume,  au  ressort  de  Langres;  il  épousa  d'abord  en  1728  Jeanne  de 
Boussard,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants,  puis  à  la  Chaume  en  1752  Marie 
Chameroy,  veuve  de  Claude  Darbois,  marchand.  On  trouvera  dans  le 
Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'il  fit  en  1778  pour 
obtenir  l'admission  à  l'École  militaire  de  son  plus  jeune  fils,  Jean- 
Baptiste-Nicolas,  né  en  1768  à  la  Chaume,  décédé  dans  la  suite  sans 
postérité,  et  celles  qu'il  lit  en  1782  pour  obtenir  l'admission  d'une  de 
ses  filles,  Marie-Elisabeth,  à  la  maison  de  l'Enfant-Jésus.  Son  fils 
aîné,  Joseph-Nicolas  de  Champeaux,  né  en  1753,  «Hait  vicaire  général 
du  diocèse  de  Bodez  et  curé  de  Montigny  quand  il  fut  élu  député  du 
clergé  du  bailliage  de  Montfort-l'Amaury  aux  Etats  généraux  de  1789; 
il  siégea  à  la  gauche  de  cette  assemblée,  prêta  le  serment  civique, 
devint  plus  tard  conseiller  inspecteur  de  l'Université  de  France, 
fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  23  octobre  1811 
et  mourut  en  1815.  Henri-Joseph  de  Champeaux,  un  des  frères  de 
cet  ecclésiastique,  fut  maire  de  Saint-Georges,  près  d'Auxerre,  et 
épousa  en  1797  M"'  de  Noël  de  Courgerennes  ;  il  en  laissa  un  fils, 
Augustin-Josr|,h  de  Champeaux  de  Saint-Georges,  Dé  en  1798,  qui 
fut  dans  la  suite  receveur  des  domaines  et  de  l'enregistrement  à 
Angers. 

Jacques-Charles  de  Champeaux  de  Préfontaine,  fils  cadet  d'Edme 
et  de  Marie-Diane  de  la  Méchaussée,  naquit  en  1709  et  épousa  en 
1734  Anne  Poisot.  Son  fils,  Etienne  de  Champeaux,  épousa  en  1765 
Jeanne  Darbois,  fille  d'un  premier  lit  de  sa  tante,  Mme  Georges-Edme 
de  Champeaux.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de 
noblesse  qu'il  fit  en  1779  pour  obtenir  l'admission  à  l'École  militaire 
de  son  fils,  Pierre-Clément,  né  en  1767  à  Courban  (Côte-d'Or).  Pierre- 
Clément  devint  dans  la  suite  général  de  brigade  de  cavalerie  et  fut 
blessé  mortellement  à  Marengo.  Il  avait  épousé  à  Autun  en  1791 
Mlle  Gaudillot  dont  il  laissa  trois  fils,  Achille,  décédé  dès  1808,  Gaston, 
plus  tard  sous-préfet,  et  Eugène. 

MM.   de  Champeaux  de  Vauxdimes,  de  Champeaux  frère  et  de 


DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES  297 

Champeaux  de  Faverollcs  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  à  Langres. 
Principale  alliance  :  Armynot  duChatelet  1716. 

CHAMPEAUX  (de)  et  CHAMPEAUX  de  la  BOULAYE  (de).  Armes  :  d'azur 
à  un  cœur  d'or  (aliàs  d'argent)  accompagné  de  trois  étoiles  d'argent 
(aliàs  d'or).  —  Devise  :  Hue  pax  mea  (anagramme  du  nom  de  Cham- 
peaux). 

Cette  seconde  famille  de  Champeaux  appartient  comme  la  précédente 
à  la  noblesse  de  Bourgogne .  On  en  trouvera  une  généalogie  dans  le 
Dictionnaire  de  la  noblesse  de  la  Chesnaye  des  Bois;  mais  ce  travail 
est  rempli  d'inexactitudes. 

Jean-Baptiste  de  Champeaux,  auquel  remonte  la  filiation,  est  qua- 
lifié député  pour  le  Roi  en  qualité  de  commissaire  dans  un  acte  qu'il 
passa  le  16  juillet  1593  avec  la  ville  de  Chalon-sur-Saône.  Son  des- 
cendant, Denis  de  Champeaux,  avocat  au  Parlement  de  Dijon,  marié 
le  14  juin  1658  à  Jeanne  Goureau,  fut  pourvu  en  1691  de  l'office  ano- 
blissant de  conseiller  du  Roi,  contrôleur  ancien  et  mitriennal  des 
conseillers,  secrétaires,  trésoriers,  receveurs  et  payeurs  des  augmen- 
tations des  gages  tant  anciens  que  nouveaux  des  conseillers,  secré- 
taires du  Roi  et  des  officiers  des  grande  et  petite  chancelleries  ;  il 
conserva  cet  office  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  à  Dijon  en  avril  1693.  Il 
laissa  deux  fils,  Denis  de  Champeaux,  demeurant  à  Autun,  et  Joseph 
de  Champeaux,  demeurant  àSaulieu,  qui  furent  simultanément  main- 
tenus dans  leur  noblesse  le  31  mai  1698  par  jugement  de  Ferrand, 
intendant  de  Bourgogne,  en  raison  de  la  charge  anoblissante  acquise 
parleur  père.  Ce  jugement  est  rapporté  tout  au  long  dans  le  Nou- 
veau d'Hozier.  Les  deux  frères  maintenus  en  1698  furent  les  auteurs 
de  deux  branches. 

Denis  de  Champeaux,  Sgr  de  Saucy,  chef  de  la  branche  aînée, 
épousa  en  1755  Anne  de  Maurey.  Il  acquit  en  1774  la  terre  de  la  Bou- 
laye,  près  d' Autun,  dont  sa  descendance  a  conservé  le  nom.  Il  prit 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Autun  avec  son 
fils,  Denis  de  Champeaux-Saucy. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Joseph  Champeaux,  écuyer, 
demeurant  à  Saulieu,  épousa  le  1er  novembre  1703  demoiselle  Made- 
leine de  Riollet  et  mourut  en  1746  à  l'âge  de  soixante-douze  ans.  On 
trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  son 
fils,  Jean-Baptiste-Lazare  de  Champeaux,  chevalier  de  Saint-Louis, 
ancien  capitaine  au  régiment  de  Nice,  marié  en  1752  à  Claudine  Gran- 
gier  de  Parpas,  fit  en  1771  et  en  1779  pour  obtenir  l'admission  à 
l'École  militaire  de  deux  de  ses  fils,  Louis-Philibert,  né  à  Autun  en 


298  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

1763,  et  Jean-Baptiste-Lazare,  né  au  même  lieu  en  1768.  Jean-Baptiste- 
Lazare  de  Champeaux  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Autun. 

Jeanne  Moingeon,  veuve  de  Denis  Champeau,  écuyer,  conseiller 
du  Roi,  contrôleur  des  augmentations  de  gages  delà  petite  chancel- 
lerie de  France,  Pierrette  Champeau,  veuve  d'Andoche  de  la  Loge, 
écuyer,  Denis  Champeaux,  écuyer,  et  sa  femme,  Philiberte  Lagoutte, 
firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Cette  famille  de  Champeaux  a  fourni  de  nombreux  officiers  dont 
l'un  fut  tué  en  1747  à  la  bataille  de  Lawfeld. 

Elle  est  représentée  de  nos  jours  par  plusieurs  rameaux  dont  l'un 
se  distingue  par  le  surnom  de  la  Boulavc.  Le  chef  d'un  autre  rameau 
est  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Champeaux. 

Principales  alliances  :  deRiollet  1703,  1762,  Espiard  1744,  de  Mac- 
Mahon,  de  la  Ferté-Meun,  de  Beynaguet  de  Pennautier  1879,  Yer- 
moloff,  de  Bodin  de  Galembert,  de  Loynes,  d'Esterno,  de  Masson 
d'Aùtume  1803,  le  Mulier  1722,  Texier  de  la  Pommeraye  1889,  de 
Frévol  de  Ribains,  de  Cotignon  1860,  etc. 

Il  a  existé  en  Bretagne  plusieurs  familles  d'ancienne  noblesse  du 
nom  de  Champeaux.  La  seule  de  ces  familles  qui  subsistât  au 
xviiic  siècle  portait  pour  armes  :  d'hermines  à  un  lion  de  gueules, 
armé  et  couronné  de  sable.  Elle  avait  eu  pour  berceau  une  sei- 
gneurie de  son  nom  située  dans  la  paroisse  d'Auverné,  au  diocèse  de 
Rennes.  Elle  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  par  arrêt  de  1668  après 
avoir  justifié  sa  filiation  depuis  Jean  de  Champeaux,  notaire  de  cour 
séculière,  qui  avait  épousé  vers  1460  Renée  Meschinot.  Charles  de 
Champeaux,  sieur  du  Greix,  marié  en  1628  à  Marie  Charette,  fut 
nommé  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi  en  1658.  Jean-Baptiste  de  Cham- 
peaux, décédé  en  1780,  fut  conseiller  au  Parlement  de  Bretagne.  Cette 
famille  de  Champeaux  paraît  avoir  eu  pour  dernière  représentante 
Jeanne  de  Champeaux  qui,  étant  veuve  de  M.  de  Sécillon,  fut  guillo- 
tinée à  Lorient  en  février  1794. 

CHAMPÉRON  (Coste  de>.  Voyez  :  Coste  de  Chuipbron. 

CHAMPETIER  de  RIBES.  Armes  (d'après  Y  Armoriai  général  de 
Rietstapp)  :  d'azur  à  un  chevron  d'argent  accompagné  en  chef  de 
deux  tours  du  même  et  en  pointe  d'un  lion  d'or  tenant  une  épée 
d'argent  garnie  d'or. 

La  famille  Champmter  de  Ribes,  originaire  de  Guienne,  occupe 
depuis  plusieurs  générations  un  rang  particulièrement  distingué 
dans  la  haute  bourgeoisie  parisienne. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  299 

Un  do  ses  représentants,  M.  Julien-IIenri-FerdinandChampetier  de 
Ribes,  né  en  1861,  cogérant  de  la  société  Christofle  et  Cie,  demanda 
le  27  janvier  1892  et  obtint  par  décret  du  13  juin  suivant  l'autori- 
sation de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  Christofle  à  laquelle 
appartenait  sa  mère. 

Principales  alliances  :  Christofle,  De  la  Palme,  Durant  des  Aulnois, 
Ribadeau-Dumas  1902,  Mac-Nab,  etc. 

CHAMPEVILLE  de  BOISJOLY.  Armes  :  d'azur  à  une  ville  d'argent  bai- 
gnée par  une  mer  de  sinople  ;  au  chef  d'argent  chargé  d'un  faucon 
issant  de  gueules.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  :  deux 
levrettes. 

Famille  de  haute  bourgeoisie  qui  résidait  au  xvme  siècle  dans  la 
ville  de  Civray,  en  Poitou. 

François  Champeville  de  Boisjoly  était  sous  Louis  XVI  brigadier  des 
gardes  du  corps  et  prenait,  en  raison  de  ses  fonctions,  la  qualification 
d'écuyer. 

Plus  récemment,  M.  Champeville  de  Boisjoly  était  conseiller  à  la 
Cour  d'Orléans  ;  son  fils  a  épousé  en  1880  Mlle  de  Montgeon. 

Principales  alliances  :  Cavelier  de  Montgeon  1880,  de  Fontréaux, 
Bourdier  de  Laillé  vers  1785,  de  Laubier,  etc. 

CHAMPFEU  (de).  Armes  :  à' azur  à  un  sautoir  d'or  cantonné  de  quatre 
couronnes  à  V antique  du  même. 

La  famille  de  Champfec  appartient  à  la  noblesse  du  Bourbonnais. 
On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  les  Dossiers  bleus  et 
dans  le  Nouveau  d'Hozier,  au  Cabinet  des  Titres.  Elle  remonte  par 
filiation  à  Charles  de  Champfeu,  qualifié  écuyer,  sieur  de  la  Motte, 
qui  avait  épousé  Judith  de  Ballore  et  dont  le  fils,  Jean  de  Champfeu, 
écuyer,  sieur  de  la  Motte,  épousa  le  26  janvier  1530  Françoise  le  Long. 
Jean  de  Champfeu,  étant  devenu  veuf,  se  remaria  à  Jeanne  Girard.  Il 
avait  eu  de  sa  première  femme  un  fils,  Georges  de  Champfeu,  sieur  de 
la  Motte,  qui  ne  paraît  pas  avoir  eu  de  postérité.  De  sa  seconde  union 
il  eut  un  autre  fils,  Jean  de  Champfeu,  écuyer,  Sgr  de  la  Garenne, 
avocat  en  la  sénéchaussée  et  siège  présidial  de  Bourbonnais,  qui 
épousa  le  12  mai  1567  Péronnelle  de  Palierne,  veuve  d'Adrien  de  la 
Mesnardière,  et  qui  continua  la  descendance.  Noble  homme  Jean  de 
Champfeu,  fils  du  précédent,  fut  pourvu  le  15  février  1597  de  l'office 
anoblissant  de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Moulins  et 
devint  dans  la  suite  président  dudit  bureau.  Il  épousa  le  1er  juin  1602 
Anne  du  Lion  et  en  eut  quatre  fils  qui  partagèrent  sa  succession  par  acte 
du  6  octobre  1637  : 1°  Antoine  de  Champfeu,  baron  de  Bré ville, trésorier 


300  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

de  France  à  Moulins  en  1637,  écuyer  ordinaire  de  Sa  Majesté;  2°  Jean- 
François  de  Cliampfeu,  écuyer,  Sgrde  laFin-Fourchault,  trésorier  de 
France  à  Moulins  en  1642,  qui  continua  la  descendance  ;  3°  Philippe  de 
Champfeu,  maître  d'hôtel  ordinaire  du  Roi  ;  4°  Jean  de  Champfeu,  qui 
fut  déchargé  du  droit  de  franc-fief  par  arrêt  du  Conseil  d'État  du  dernier 
mars  1674.  Jean-François  de  Champfeu  avait  épousé  en  novembre  1637 
Isabelle  Billard,  veuve  de  Claude  Feydeau  ;  il  mourut  le  7  avril  1662  et 
au  mois  de  janvier  suivant  sa  veuve  vendit  son  office  de  trésorier  de 
France.  Son  fils,  Bernard  de  Champfeu,  écuyer,  conseiller  du  Roi, 
maire  perpétuel  de  Moulins,  marié  le  10  avril  1694  à  Reine  Fourans 
(aliàs  Touraull),  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1696  et  se  fit  maintenir  dans  sa  noblesse  le  21  avril  1698,  sur  preuves 
remontante  1495,  par  ordonnance  de  Jacques  le  Vayer,  commissaire 
de  Sa  Majesté  en  la  généralité  de  Moulins1.  Il  fut  père  de  Pierre  de 
Champfeu.  né  à  Moulins  en  1695,  qui  en  novembre  1736  fit  des  preuves 
de  noblesse  devant  d'Hozier  pour  être  pourvu  de  l'office  de  conseiller 
du  Roi,  chevalier  d'honneur  au  siège  présidial  de  Moulins. 

M.  de  Champfeu  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Moulins. 

Pierre-Jacques  de  Champfeu,  né  à  Moulins  en  1764,  officier  à 
l'armée  des  Princes,  plus  tard  inspecteur  général  des  services  de  la 
maison  du  Roi,  marié  en  1803  à  M'1,  Rodier,  décédé  en  1828,  reçu!  le 
titre  héréditaire  de  comte,  avec  règlement  d'armoiries,  par  lettres 
l»;i tentes  du  roi  Louis  XYM  du  17  octobre  1820.  Son  Mis.  Jules,  comte 
de  Champfeu,  né  à  Moulins  en  1808,  esl  décédé  en  1855,  laissant  deux 
Mis  de  son  mariage  avec  M"c  Béraud  des  llondards,  décédée  en 
1851.  L'aîné  de  ces  fils  est  décédé  sans  alliance.  Le  second,  Antoine- 
Léon,  comte  de  Champfeu,  né  à  Moulins  en  1848,  capitaine  de  frégate, 
officier  de  la  Légion  d'honneur,  a  eu  plusieurs  enfants  de  son  mariage 
avec  M""  de  Nanteuil. 

Principales  alliances  :  Bardon  1616,  de  Chabannes  4637,  deMont- 
morin  de  Saint-Hérem  1635,  de  Chauvigny  de  Blof  1685,  Richard  de 
Soultrait  1825,  de  Faudoas-Cabanac  1857,  Mangot  d'Orgères,  Hastier 
de  la  Jolivette  1863,PoissaIloIe  de  Nanteuil  1893,  etc. 

CHAMPFLEUR    Menjot  de  .  Voyez  :  Mbnjot  d'Elbbnnb,  de  Champfleuh 

(  rROU  rBL  ET  DE  I  >  VMM  IRTIN. 

CHAMPFLEURY   Couscher  de  .  Voyez  :  Couscheb  de  Champflbuhy. 

1  On  trouve  que,  lors  de  la  grande  recherche  commencée  en  1666,  un  Gilbert  de 
Champfeu,  sieur  de  Villette,  demeurant  à  Moulins,  probablement  issu  d'une 
branche  collatérale,  renonça  de  lui-même  à  la  qualité  d'écuyer. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  301 

CHAMPFLEURY  (Pichotde).  Voyez  :  Pichot  de  Ghampfleurv. 

CHAMPFLOUR  (de).  Armes  :  à'azur  à  une  étoile  d'or,  surmontée  d'un 
vol  d'argent,  séparé,  abaissé  et  soutenu  d'une  fleur  d  œillet  d'or,  tigée 
et  feuillée  de  même.  —  Couronne  :  de  Comte. 

La  famille  de  Ciiampflouh  appartient  à  la  noblesse  de  l'Auvergne.  On 
trouvera  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  la  Recherche 
générale  de  la  noblesse  d'Auvergne  (1656- 1727),  publiée  en  1907  par 
le  docteur  de  Ribier.  Elle  occupait  dès  la  première  moitié  du 
xvie  siècle  un  rang  distingué  dans  la  haute  bourgeoisie  de  Clermont- 
Ferrand,  et  M.  de  Mesgrigny,  intendant  d'Auvergne,  la  cite  dans  un 
rapport  de  1637  comme  une  des  plus  opulentes  de  cette  ville. 

Les  jugements  de  maintenue  de  noblesse  obtenus  en  1667  et  1732 
par  la  famille  de  Champflour  en  font  remonter  la  filiation  à  François 
Champflour  dont  le  fils,  Jean  Champflour,  marié  vers  1509  à  Marie  de 
Preux,  fut  consul  de  Clermont  en  1542  et  1545.  Claude  Champflour, 
né  en  1512,  fils  de  Jean,  fut  échevin  de  Clermont  en  1553  et  1568  et 
administrateur  des  biens  des  pauvres  en  1560.  Il  fut  père  de  Guil- 
laume Champflour,  né  en  1537,  un  des  trésoriers  de  la  gendarmerie 
de  France  en  1582,  receveur  des  décimes  du  diocèse  de  Clermont 
en  1585,  et  grand-père  de  Géraud  Champfour,  né  le  30  août  1578, 
garde  des  sceaux  à  la  Cour  des  aides  de  Clermont-Ferrand,  échevin 
de  cette  ville  en  1633,  conseiller  d'État,  qui  épousa  le  16  février  1602 
Michelle  Tailhandier  et  qui  mourut  le  22  janvier  1662.  Géraud  Champ- 
flour laissa  au  moins  trois  fils  :  1°  Jean  Champflour,  sieur  de  l'Ora- 
doux,  né  à  Clermont  en  1607,  conseiller  du  Roi,  garde  des  sceaux  à  la 
Cour  des  aides  de  cette  ville,  marié  à  Marie  Fayet,  décédé  en  1692, 
qui  fut  maintenu  noble  le  11  juillet  1667,  en  vertu  du  privilège  de  sa 
charge,  par  jugement  de  M.  de  Fortia,  intendant  ;  2°  Jehan  de  Champ- 
flour, sieur  du  Pré  de  Cros,  né  en  1621,  écuyer  du  Roi  en  sa  Grande 
Écurie,  marié  le  12  février  1648  à  Anne  Rollat,  dont  le  petit-fils, 
Hugues-Gérard  de  Champflour,  Sgr  de  la  Roche  d'Onnezat,  conseiller 
à  la  Cour  des  aides  de  Clermont,  marié  en  1720  à  Jeanne  Royer,  dame 
de  la  Roche  d'Onnezat,  puis  en  1728  à  Marie-Anne  Laville  de  Chignat, 
décédé  en  1745,  fut  maintenu  noble  le  18  janvier  1732;  3°  Jehan 
Champflour,  Sgr  de  Fleury,  en  la  paroisse  de  Chanonat,  né  en  1622, 
lieutenant  particulier  en  la  sénéchaussée  et  siège  présidial  de  Cler- 
mont, dont  le  petit-fils,  Jean  Champflour,  sieur  de  Reaumont  et 
d'Allagnat,  né  en  1684,  lieutenant  particulier  en  la  sénéchaussée  et 
siège  présidial  de  Clermont,  marié  en  1715  à  Marie  Mayraud,  d'abord 
maintenu  noble  le  18  janvier  1732,  obtint  en  octobre  1749  des  lettres 
de  confirmation  de  noblesse  et  d'anoblissement  en  tant  que  besoin. 


302  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  le  texte  de  ces  lettres  de  1749. 

MM.  Ghampflour  d'Alagnat  et  Champflour-Josserand  prirent  part 
en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Clermont.  Etienne 
de  Champflour  était  à  la  même  date  procureur  général  près  la  Cour 
des  aides  de  cette  ville. 

La  famille  de  Champflour  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  deux  prélats  éminents,  Etienne  de  Champflour,  évêque 
de  la  Rochelle  en  1703,  archevêque  d'Aix  en  1729,  et  Jean-Baptiste 
de  Champflour,  évèque  de  Mirepoix  de  1736  à  1748.  Elle  compte 
encore  parmi  ses  membres  de  nombreux  officiers,  dont  l'un  fut 
fusillé  à  Quiberon  en  1795  et  dont  plusieurs  obtinrent  la  croix  de 
Saint-Louis,  un  député  sous  la  Restauration,  un  maire  de  Moulins, 
sept  gardes  des  sceaux  près  la  Cour  des  aides  de  Clermont,  etc. 

Principales  alliances  :  Bérard  de  Chazelles  1772,  de  Cambefort 
1799,  de  Marion-Gaja  1904,  etc. 

CHAMPGRAND  Labbe  de  .  Voyez  :  Labbede  Cbampgband. 

CHAMPIÉ  (de  Payan  du).  Voyez  :  Payan  du  Moulin,  des  Lôxes  et  du  Cham- 

PIÉ  (oi    . 

CHAMPIER  iTessierde,.  Voyez  :  Tbssub  de  Champier. 
CHAMPIGNY  (de  Bochartdej.  Voyez  :  Buchart  de  Ciiampigny  (de). 
CHAMPIGNY  (Gassot  de  .  Voyez  :  Gassot  de  Champignt,  de  Deffens  et  de 

PUSST. 

CHAMPION  de  NANSOUTY.  Armes  :  d'azur  à  un  homme  (ou  cham- 
pion) d'or,  armé  et  cuirassé  de  toutes  pièces,  tenant  une  épée  et  un 
bouclier  de  même  et  courant  au  combat.  —  Armes  concédées  sous 
le  Premier  Empire  au  général  de  Nansouty  ;  écartelé  au  1  d'azur  à 
l'épée  haute  enpal d'argent,  montée  d'or,  qui estdes  comtes  militaires, 
au  2  de  gueules  à  trois  merleltes  d'argent,  2  et  1,  celles  en  chef  affron- 
tées ;  au  3  de  gueules  à  une  croix  d'argent  chargée  d'un  écusson  de 
sable  au  cep  de  vigne  au  naturel  terrassé  de  sinople,  surmonté  d'un 
comble  d'azur  chargé  d'un  soleil  rayonnant  d'or  ;  au  4  d'azur  à  un 
guerrier  d'or,  armé  de  toutes  pièces.  —  Devise  :  Audax,  sed  ftdelis. 

La  famille  Champion  de  Nansoutt  est  originaire  d'Avallon,  en  Bour- 
gogne, où  dès  le  xvne  siècle  elle  occupait  dans  la  bourgeoisie  un 
rang  particulièrement  distingué.  On  en  trouvera  une  généalogie 
dans  les  manuscrits  de  Chérin. 

Martin  Champion,  auquel  remonte  la  filiation,  était  né  à  Moréal  en 
4544  et  avait  épousé  Pierrette  Forestier.  Son  fils,  maître  Etienne 
Champion,  bourgeois,  avocat  en  Parlement,  demeurant  à  Avallon, 
fut    père    d'autre    Etienne    Champion,    habitant    d'Avallon,    com- 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  303 

mis  en  1655  à  la  recette  du  grenier  à  sel  de  cette  ville,  qui  fut 
pourvu  le  3  avril  1687  de  la  charge  anoblissante  de  secrétaire  du 
ltoi  an  grand  sceau  et  qui  la  conserva  jusqu'à  sa  mort  arrivée  à  A  vallon 
le  8  septembre  1699.  Celui-ci  avait  épousé  Madeleine  Boullard.  Leur 
fils,  autre  Ktiennc  Champion,  baptisé  à  Avallon  le  9  janvier  1655, 
fut  seigneur  d'Annéot  et  épousa  le  24  février  1685  Marguerite  de 
(iiivoii,  fille  d'un  conseiller  du  Roi  lieutenant  criminel  au  bailliage 
d'Avallon.  Il  était  conseiller  du  Roi,  lieutenant  particulier  aux  bailliage 
et  chancellerie  d'Avallon,  quand  il  lit  enregistrer  son  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696.  Il  vendit  à  Charles  de  la  Condamine  la 
charge  de  secrétaire  du  Roi  de  son  père  et  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  le  27  octobre  1715  par  jugement  de  M.  de  la  Briffe, 
intendant  de  Dijon,  comme  fils  d'un  secrétaire  du  Roi  mort  en 
exercice.  Edme-Étienne-François  Champion,  fils  du  précédent,  né  à 
Avallon  le  27  mars  1689,  fut  pourvu  par  lettres  du  11  juillet  1711 
de  la  charge  de  conseiller  au  Parlement  de  Bourgogne.  11  épousa 
le  3  juin  1713  Marie-Charlotte  de  Bretagne,  héritière  de  la  terre  de 
Nant-sous-Thil  dont  ses  enfants  conservèrent  le  nom  transformé  en 
celui  de  Nansouty.  Il  fut  admis  en  1748  aux  États  de  Bourgogne  et 
mourut  à  Dijon  en  1755,  laissant  deux  fils,  Etienne  et  Jean-Baptiste- 
Charles  Champion  de  Nansouty,  qui  ont  été  les  auteurs  de  deux 
branches. 

L'aîné  de  ces  deux  frères,  Etienne  de  Nansouty,  capitaine  au  régi- 
ment de  Bourgogne,  marié  le  29  avril  1746  à  Marie-Jeanne  Filzjean,  en 
laissa  trois  fils  :  1°  Etienne,  conseillerai!  Parlement  de  Bourgogne  en 
1768  ;  2°  Jean-Baptiste-François,  connu  sous  le  nom  de  Champion  de 
Beauregard,  né  à  Dijon  en  1751,  lieutenant  des  maréchaux  do  France, 
qui  épousa  en  1801  sa  cousine  germaine,  MUe  de  Nansouty  ;  3°  Pierre, 
né  en  1753.  Le  chef  de  cette  branche,  Charles-Etienne  de  Nan- 
souty, général  de  brigade,  marié  en  1851  à  MUe  de  Dion,  se  crut  en 
droit,  à  l'extinction  de  la  branche  cadette,  de  relever  le  titre  de 
comte  conféré  à  cette  branche  en  1808.  Il  n'a  pas  eu  d'enfants  ;  mais 
son  frère,  Eugène  de  Nansouty,  a  eu  deux  fils  de  son  mariage  en 
1850  avec  MUe  Emma  de  Dion,  sœur  de  sa  belle-sœur. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean-Baptiste-Charles  Champion 
du  Bois  de  Nansouty,  né  à  Dijon  le  1er  mai  1718,  capitaine  de  gre- 
nadiers, major  du  Château-Trompette,  à  Bordeaux,  chevalier  de 
Saint-Louis,  épousa  à  Bordeaux  le  24  avril  1765  Antonie-Hélène 
Herpaillier.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de 
noblesse  qu'il  fit  en  1778  pour  obtenir  l'admission  à  l'Ecole  mili- 
taire de  son  fils,  Etienne-Antoine  de  Nansouty,  né  à  Bordeaux  en 
1768.  Celui-ci  devint  dans  la  suite  un  des  plus  brillants  officiers 


304  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

généraux  du  Premier  Empire,  fut  successivement  général  de  divi- 
sion en  1803..écuyer  de  l'Empereur,  grand  aigle  delà  Légion  d'Hon- 
neur, fut  créé  comte  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  29  juillet 
1808  et  mourut  en  1815.  De  son  mariage  avec  Mlle  de  Vergennes, 
décédée  en  1849,  le  général  de  Nansouty  laissa  un  fils  unique,  Etienne- 
Charles,  comte  de  Nansouty,  né  en  1803,  qui  fut  confirmé  dans  la 
possession  de  son  titre  de  comte  par  lettres  patentes  du  roi 
Louis  XVIII  du  30  novembre  1810,  qui  fut  créé  pair  de  France  héré- 
ditaire en  1 827  par  ordonnance  du  roi  Charles  X  et  qui  mourut  en  1863. 
Ce  second  comte  de  Nansouty  avait  épousé  en  1831  une  riche  héri- 
tière, Mlla  Cuillier-Perron,  décédée  en  1879;  il  en  laissa  une  fdle 
unique,  M11"  Marguerite  de  Nansouty,  décédée  à  Paris  en  1894. 

Jean-Baptiste-François  Champion  de  Beauregard,  capitaine  au 
régiment  de  Guienne,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Dijon. 

Principales  alliances  :  de  Bretagne  de  Xant-sous-Thil  1713,  Beuve- 
rand  de  la  Loyère  1749,  Gravier  de  Vergennes,  de  Dion  1850,  1851, 
de  Malherbe  1876,  etc. 

CHAMPION  de  CRESPIGNY,  en  Normandie  et  en  Angleterre.  Armes  : 
écartelé  aux  1  et  4  d'argent  à  un  lion  armé  et  lampassé  de  gueules, 
accompagné  au  canton  dextre  de  la  pointe  d'un  fer  de  moulin;  aux 
2  et  3  d'azur  à  trois  fasces  d'argent.  —  Timbre  :  un  chapeau  de 
gueules  retourné  d'hermines.  —  Devise  :  Mens  sibi  conscia  recti. 
La  famille  Champion  de  Crbspigny,  fixée  en  Angleterre  depuis  la  révo- 
cation de  redit  de  Nantes,  est  originaire  de  Normandie.  Elle  résidait 
au  xve  siècle  dans  les  environs  d'Avranchcs  et  avait  dès  cette  épo- 
que des  prétentions  à  la  noblesse.  Mais  elle  ne  put  faire  reconnaître 
ces  prétentions  lors  de  la  célèbre  recherche  de  Monfaut,  en  1463,  et 
ses  représentants,  Jean  et  Michel  Champion,  frères,  furent  déboutés 
par  ce  magistrat  et  soumis  à  la  taille.  L'un  de  ces  deux  frères,  Jean, 
se  fit  alors  accorder  en  1470  des  lettres  d'anoblissement.  La  descen- 
dance de  l'autre,  Michel,  demeurée  roturière,  fut  condamnée  à 
l'amende  comme  usurpatrice  de  noblesse  par  arrêts  de  la  Cour  des 
aides  de  Normandie  de  1591  et  de  1622.  Elle  était  représentée  sous 
Louis  XIV  par  Richard  Champion  et  par  son  fils  Claude,  demeurant 
le  premier  à  Saint-Jean-le-Blanc,  dans  l'élection  de  Vire,  le  second 
à  Vierville,  dans  l'élection  de  Baveux,  qui  en  1667  furent  l'un  et 
l'autre  condamnés  comme  usurpateurs  de  noblesse  à  300  livres 
d'amende  par  jugement  de  Chamillart,  intendant  de  la  généralité  de 
Caen.  Claude  Champion  possédait  dans  les  environs  de  Bayeux  la 
seigneurie  de  Crespigny  dont  sa  descendance  a  conservé  le  nom. 


DICTIONNAIItl':     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  308 

Il  tit  reconnaître  sa  noblesse  le  9  août  1674  par  arrêt  de  la  Cour  des 
aides.  Il  vint  en  1685  se  réfugier  en  Angleterre  avec  ses  trois  fils  et 
reçut  le  grade  de  colonel  dans  l'armée  anglaise.  Le  second  de  ses 
fils  Thomas,  Champion  de  Crespigny,  capitaine  de  dragons  au  ser- 
vice d'Angleterre,  marié  à  MUo  Grainger,  de  Caen,  continua  la  des- 
cendance. Le  petit-fils  de  celui-ci,  Claude  Champion  de  Crcspigny, 
né  en  1734,  marié  en  1764  à  miss  Mary  Clarke,  fut  créé  baronnet 
en  1805.  Il  fut  père  de  sir  William  Champion  de  Crcspigny,  baron- 
net, né  en  1765,  qui  épousa  en  1786  Sarah,  fille  du  comte  de  Ply- 
mouth,  et  qui  en  laissa  une  nombreuse  postérité. 

La  famille  Champion  de  Crespigny  a  donné  à  l'armée  anglaise  de 
nombreux  officiers. 

Principales  alliances  :  Bathurst,  Irby  of  Boston,  etc. 

La  famille  Champion  de  Crespigny  dont  il  vient  d'être  parlé  peut 
avoir  eu  dans  le  passé  une  origine  commune  avec  la  famille  Cham- 
pion de  Cicé,  éteinte  en  1810,  qui  a  occupé  un  rang  si  brillant  dans  la 
noblesse  de  Bretagne.  Cette  famille  avait  eu,  en  effet,  pour  berceau  la 
Normandie  et  Potier  de  Courcy  lui  attribue  pour  auteur  un  Jean  Cham- 
pion, originaire  de  Condé-sur-Vire,  qui  fut  anobli  aux  francs-fiefs  en 
1470.  Or  on  a  vu  que  Michel  Champion,  auteur  des  Champion  de  Cres- 
pigny, avait  eu  un  frère  appelé  Jean  qui  fut  anobli  en  1470.  On  est 
en  droit  de  supposer  que  ces  deux  Jean  Champion,  tous  deux  anoblis 
en  1470,  ne  doivent  faire  qu'un  seul  personnage.  Toutefois  les  armoi- 
ries des  deux  familles  sont  complètement  différentes.  Celles  des 
Champion  de  Cicé  sont  :  à' azur  à  trois  écussons  d'argent  chargés 
chacun  de  trois  bandes  de  gueules.  Pierre  Champion,  fils  de  Jean, 
vint  se  fixer  à  Bennes,  y  fut  maître  des  monnaies,  fut  élu  en  1519 
procureur  des  bourgeois  de  la  ville  et  mourut  vers  1521.  Il  fut  père 
de  Gilles  Champion,  avocat  distingué,  procureur  des  bourgeois  de 
Bennes  de  1520  à  1525,  qui  épousa  en  1524  Jeanne  Corsin.  Le  petit- 
fils  de  celui-ci,  François  Champion,  sieur  des  Croix,  près  de  Bennes, 
et  de  Cicé,  en  la  paroisse  de  Brutz,  décédé  en  1596,  fut  chevalier  de 
l'Ordre  du  Boi  en  1572.  Il  laissa  trois  fils  :  1°  Bené,  marié  en  1597  à 
Charlotte  de  Cornulier,  qui  obtint  l'année  suivante  l'érection  en 
baronnie  de  sa  terre  de  Cicé  et  qui  continua  la  descendance; 
2°  Georges,  sieur  desPerrières,  chevalier  de  l'Ordre  du  Boi  ;  3°  Guy, 
sieur  de  la  Chaise,  évêque  de  Tréguier  en  1620.  Charles  Champion, 
baron  de  Cicé,  conseiller  d'Etat,  fils  de  Bené,  était  doyen  des  con- 
seillers au  Parlement  de  Bretagne  quand  il  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  d'ancienne  extraction  par  arrêt  du  3  décembre  1668.  Sa 
descendance  a  été  illustrée  par  Jérôme  Champion  de  Cicé,  né  à  Ben- 
nes en  1735,  évêque  de  Bodez  en  1770,  archevêque  de  Bordeaux  en 

îx.  20 


306  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

4779,  député  aux  États  généraux  de  1789,  nommé  garde  des  sceaux 
cette  même  année,  archevêque  d'Aix  sous  le  consulat,  comte  de 
l'Empire  en  1808,  décédé  en  1810.  Ce  prélat  fut  le  dernier  représen- 
tant mâle  de  sa  famille.  Il  avait  eu  deux  frères.  L'un  de  ces  frères, 
Jean-Baptiste,  né  en  1725,  décédé  en  1805,  fut  évêque  de  Troyes  en 
1758,  puis  d'Auxerre  en  1761,  et  député  du  clergé  de  son  diocèse 
aux  États  généraux  de  1789.  L'autre,  Louis-Toussaint,  comte  de  Cicé, 
né  en  1732,  décédé  en  1792,  avait  épousé  en  1767  M"e  de  \Toisenon, 
sœur  de  l'académicien  du  même  nom  ;il  en  eut  quatre  lils  qui  péri- 
rent dans  les  guerres  de  la  Révolution. 

La  famille  Champion  de  Cicé  avait  donné  au  Parlement  de  Bretagne 
des  magistrats  éminents.  Elle  a  encore  fourni  des  officiers  de  terre  et 
de  mer  dont  l'un  fut  nommé  chef  d'escadre  en  1784,  un  vicaire  apos- 
tolique au  Siam  en  1701,  une  demoiselle  de  Saint-Cyr  en  1742,  etc. 

CHAMPION  LE  TELLIER  d'ORVILLIERS.  Armes  de  la  famille  le  Tellier 
d'Orvilliers  :  d'azur  a  un  lézard  d'argent  posé  en  pal;  au  chef  cousu 
de  gueules  chargé  d'une  étoile  d'or. 

Famille  de  haute  bourgeoisie 

M.  Auguste  Champion,  décédé  à  Evrcux  en  1870  à  l'âge  de  soi- 
xante et  onze  ans,  joignit  à  son  nom  celui  de  le  Tellieh  d'Orvilliers 
après  ([ii  il  eut  été  adopté  par  M'  Marii  -Françoise-Yvonne  le  Tellier 
d'Orvilliers.  De  son  mariage  avec  M"'  le  Doulx  de  Bacquepuis,  née 
en  1795,  héritière  de  la  terre  de  Melleville,  il  laissa  un  fils,  M.  Adrien 
d'Orvilliers,  capitaine  de  cavalerie,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
décédé  en  1882.  Ce  dernier  laissa  à  son  tour  une  fille,  dernière  de  son 
son  nom,  qui  épousa  en  1889  M.  Chenu  de  Mangou,  officier  de  cava- 
lerie. 

Il  a  existé  en  Normandie  un  certain  nombre  de  familles  nobles  du 
nom  de  le  Tellier.  La  famille  le  Tellier  d'Orvilliers,  à  laquelle  apparte- 
nait la  mère  adoptive  de  M.  Auguste  Champion,  avait  pour  auteur 
Jean  le  Tellier,  né  en  1620,  décédé  en  1690,  que  Charles-Amédée  de 
Savoie,  duc  de  Nemours,  comte  de  Gisors,  nomma  le  30  avril  1646 
avocat  du  Roi  aux  bailliage  et  vicomte  de  Vernon,  dans  le  comté  de 
Gisors,  et  qui  fut  anobli  en  mai  1659  par  lettres  de  roi  Louis  XIV. 

Les  familles  Champion  de  Crespigny  et  Champion-lc  Tellier  d'Or- 
villiers n'ont  aucun  rapport  avec  la  famille  de  Campion  (voyez  ce 
nom),  d'ancienne  noblesse  de  la  même  province,  dont  les  représen- 
tants ont  souvent  porté  le  nom  de  Champion. 

CHAMPLAIN  (Destouy  de).  Voyez  :  Destouy  de  Champlàin. 

CHAMPLIEUX  (Moreau  de).  Voyez  :  Moreau  de  Champlieux. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  307 

CIIAMPLOUIS  (Nau  de).  Voyez  :  Nau  de  Cuamplouis. 
CHAMPMORIN  (Chesnon  de).  Voyez  :  Chesnon  de  Champmorw. 
CHAMPORIN  (Vincent-Lefebvre  de).  Voyez  :  Vincent-Lefebvre  de  Cham- 

l'ORIN. 

CHAMP0Z0U  (Hébert  de).  Voyez  :  Hébert  de  Champozou. 

CHAMPREL  (Neveu  des  Châteaux  de).  Voyez  :  Neveu  des  Châteaux  de 
Champrel. 

CHAMPRENOU  (Pelludu).  Voyez  :  Pellu  du  Champrenou. 

CHAMPREPUS  (Mariguesde).  Voyez  :  Marigues  de  Champrepus. 

CHAMPREUX  d  ALTENBOURG  (de).  Armes  :  de  gueules  à  quatre  cotices 
d'argent.  —  Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  Champreux,  ou  Chàmpereux,  était  honorablement  connue 
dès  le  commencement  du  xvie  siècle  à  Nozeroy,  près  de  Salins,  en 
Franche-Comté.  D'après  le  Père  Dunand  et  d'après  l'Armoriai  de 
Baverel  elle  serait  originaire  du  pays  de  Vaud,  en  Suisse,  où  primi- 
tivement elle  aurait  appartenu  à  la  noblesse  sous  le  nom  d'Altenbourg. 
Dans  ce  cas  elle  aurait  perdu  à  un  moment  donné  sa  noblesse  par 
dérogeance  car  au  xvne  siècle  ses  représentants  ne  portaient  qu'excep- 
tionnellement les  qualifications  nobiliaires.  La  souche  s'est  partagée 
en  un  certain  nombre  de  rameaux  qui  paraissent  avoir  eu  pour  auteur 
commun  Pierre  Chàmpereux  vivant  à  Nozeroy  en  1591. 

Claude-Joseph  Chàmpereux,  greffier  de  Nozeroy,  avait  fait  enregis- 
trer à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Besançon)  les  armes 
suivantes,  aujourd'hui  tombées  en  désuétude  :  d'azur  à  un  chevron 
d'or  accompagné  en  pointe  d'une  orange  tigée  et  feuillée  de  sinople. 
Claude-Bastienne  Pierre,  veuve  de  M.  de  Champreux,  avocat  en  Par- 
lement, fit  enregistrer  au  même  Armoriai  (registre  de  Salins)  les 
armes  de  son  mari,  également  tombées  en  désuétude  :  à' azur  à  un 
oranger  d'or. 

Pierre-François  Champreux,  chevalier  de  Saint-Louis,  ancien  garde 
du  corps  de  la  Compagnie  Écossaise,  fut  autorisé  par  le  Roi  en  1779 
à  posséder,  bien  que  non  noble,  le  fief  de  la  Bulyère,  près  de  Cra- 
mans.  On  sait  qu'en  Franche-Comté  les  personnes  non  nobles  ne 
pouvaient  posséder  de  fiefs  qu'après  en  avoir  obtenu  l'autorisation. 
Ce  même  Pierre-François  Champreux  obtint,  du  reste,  quelques 
années  plus  tard,  en  1788,  un  arrêt  du  Parlement  de  Besançon  qui  lui 
reconnaissait  huit  génératinos  de  noblesse. 

Un  membre  de  la  famille  Champreux  exerçait  en  1789  la  charge 


308  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

anoblissante  de  président  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances 
de  Bourges. 

Claude-Joseph  Champreux,  Sgr  du  fief  de  la  Bulyère,  à  Cramans, 
prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Salins. 

La  famille  de  Champreux  vint  se  fixer  à  Toulouse  dans  les  pre- 
mières années  du  xixe  siècle.  Léon-Pierre,  marié  vers  1835  à  Mlle  de 
Saint-Félix,  décédé  en  1848,  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de 
marquis  de  Champreux  d'Altenbourg.  Son  fils,  Rodolphe-Charles, 
marquis  de  Champreux  d'Altenbourg,  né  en  1839,  conseiller  général 
de  la  Haute-Garonne,  a  épousé  en  1886  Mlle  Bécane,  veuve  du 
général  Prouvost. 

La  famille  de  Champreux  a  fourni  des  officiers  dont  deux  cheva- 
liers de  Saint-Louis. 

Principales  alliances  :  de  Montrichard,  Crestin  d'Oussières,  de  Ban- 
cenel,  Pavans  de  Cecatty,  de  Montaut-Brassac  1827,  de  Saint-Félix, 
de  Maulbon  d'Arbaumont  1840,  etc. 

CHAMPROBERT   Pellard  de).  Voyez  :  Pellard  de  Champrobert. 

CHAMPROND  |  de  Barrin  de).  Voyez  :  Barrin  (de). 

CHAMPS  de  BOISHÉBERT  et  de  RAFFETOT  (des).  Armes  :  d'argent  à 
trois  perroquets  de  sinople,  becqués  et  ongles  de  gueules,  "1  et  1.  — 
Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  de>  Champs  de  Boishébert  appartient  à  la  noblesse  de  la 
Haute-Normandie.  On  en  trouvera  dans  les  Dossiers  bleus  une  généa- 
logie complète.  M.  de  Magny  lui  a  également  consacré  une  longue 
notice  dans  son  Nobiliaire  de  Normandie.  Enfin,  on  trouvera  dans 
le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  membres 
fit  en  1780  pour  être  nommé  écuyer  du  roi  Louis  XVI. 

Robert  des  Champs,  Sgr  d'Esnitot  et  de  Cabourg,  auquel  ce  dernier 
travail  fait  remonter  la  filiation,  obtint  du  roi  Charles  VII,  le  28  juil- 
let 1437.  des  lettres  par  lesquelles  ce  prince,  voulant  récompenser  ses 
services  et  la  part  qu'il  avait  prise  à  la  réduction  du  pays  de  Caux  et  de 
la  ville  d'Honfleur,  lui  attribuait,  jusqu'à  la  valeur  de  500  livres  tour- 
nois, une  part  des  biens  confisqués  à  quelques-uns  de  ses  sujets  cou- 
pables d'avoir  suivi  le  parti  des  Anglais.  Ce  même  Robert  des  Champs, 
sieur  d'Esnitot,  fut  autorisé  à  jouir  des  privilèges  de  la  noblesse, 
attendu  qu'il  possédait  des  biens  nobles,  moyennant  le  paiement  d'une 
finance  de  60  livres  dont  il  lui  fut  donné  quittance  en  1471 .  Il  fut  lieute- 
nant pour  le  roi  au  gouvernement  de  Montivillicrs.  11  laissa  deux  fils  : 
1°  Jean,  Sgr  d'Esnitot,  marié  le  o  juillet  1501  à  Marguerite  de  Plaim- 
bleu  ;  2°  Adam.  La  descendance  de  l'aîné  de  ces  deux  frères  fut 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  309 

maintenue  dans  sa  noblesse  en  1667  par  jugement  de  M.  de  la  Gal- 
Hssonnière,  intendant  de  Rouen,  comme  issue  de  Robert  des  Champs, 
anobli  aux  francs-fiefs  en  1470,  et  s'éteignit  pou  de  temps  après. 
Maître  Adam  des  Champs,  sieur  de  Grengues,  conseiller  en  Cour 
lave,  fils  punir  de  Robert,  fut  substitut  du  procureur  du  Roi  au  siège  de 
Montivilliers ;  il  épousa  Marie  d'Escrepintotet  en  eut  deux  fils,  Pierre 
et  Adam,  qui  partagèrent  sa  succession  par  acte  du  15  février  1534. 
L'aîné  de  ces  fils,  Pierre  des  Champs,  Sgr  de  Grengues,  procureur  du 
Roi  en  la  vicomte  de  Montivilliers,  fut  père  d'Antoine  des  Champs, 
écuyer,  Sgr  de  Grengues,  de  Reuzeville  et  de  Mont-1'Evèque,  qui 
épousa  en  1568  Marie  le  Grand,  et  grand-père  de  Charles  des  Champs, 
qui  épousa  le  28  avril  1586  Suzanne  le  Rouleiller  et  qui  rendit  aveu  au 
Roi  le  21  mars  1603  pour  sa  seigneurie  de  Roishébert.  Ce  dernier 
laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fds  :  1°  Antoine  des  Champs,  Sgr  de 
Roishébert,  dont  la  descendance  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le 
12  août  1667  par  jugement  de  M.  delaGallissonnière  et  s'éteignit  peu 
de  temps  après  ;  2°  Jean  des  Champs,  Sgr  de  Costecoste,  de  Montau- 
bert  et  de  Landres,  gentilhomme  ordinaire  de  la  Chambre  du  Roi,  qui 
épousa  en  1626  Elisabeth  Dubin  et  qui  continua  la  lignée.  Jean  laissa 
à  son  tour,  entre  autres  enfants,  trois  fils  dont  le  second,  Jean- 
Augustin,  gentilhomme  ordinaire  du  Prince  de  Condé,  fut  chevalier 
des  ordres  de  Saint-  Lazare  et  de  Notre-Dame  du  Mont-Carmel  et  dont 
l'aîné,  Adrien,  et  le  troisième,  Jean-Raptiste-François,  furent  les 
auteurs  de  deux  branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Adrien  des  Champs,  Sgr  de  Coste- 
coste, Landres,  Montaubert,  etc. ,  épousa  le  1er  août  1670  AnneRoulaye. 
Son  arrière-petit-fils,  François-Adrien  des  Champs  de  Roishébert,  né 
en  1748,  fut  admis  en  1762  parmi  les  pages  de  la  Petite  Ecurie.  Il 
épousa  dans  la  suite,  en  1772,  Mlle  Chauvin  d'Offranville  et  fut  père  de 
Charles-Raoul  des  Champs  de  Roishébert,  né  en  1776,  qui  fut  con-      > 
seiller  général  delà  Seine-Inférieure.  C'est  de  ce  dernier  que  descen-  J—v 
déni  les  divers  représentants  actuels. /L'un  de  ceux-ci  est  connu  sous    | 
le  titre  de  marquis  de  Roishébert.        V<— -    ^  <Tvv  f  fW*  *K  fô  •  *-**  V"* 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean-Raptiste-François  des 
Champs,  Sgr  de  la  Routeillerie,  alla  se  fixer  au  Canada,  fut  major 
commandant  de  la  ville  de  Québec  et  épousa  dans  cette  ville,  le 
16  octobre  1672,  Catherine-Gertrude  Maccard.  Il  fut  père  de  Louis 
des  Champs  de  Roishébert,  Sgr  de  la  Routeillerie,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  qui  épousa  en  1721  Geneviève  de  Ramsay,  fille  du  gouverneur 
de  Montréal,  au  Canada,  et  grand-père  de  Charles  des  Champs  de 
Roishébert,  Sgr  de  la  Routeillerie,  chevalier  de  Saint-Louis,  qui 
épousa,  en  1761,  sa  cousine,  Mlle  de  Roishébert,  issue  de  la  branche 


310  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

aînée.  Ce  fut  un  fils  de  ce  dernier,  Roch-Gabriel  des  Champs  de  Bois- 
hébert, né  à  Paris  le  17  juin  1762,  qui  fit  en  1780  des  preuves  de 
noblesse  pour  être  nommé  écuyer  du  Roi.  Ce  jeune  homme  fut  connu 
dans  la  suite  sous  le  titre  de  comte  de  Raffetot.  11  épousa  Mlle  Dupont 
d  Englesqueville  et  en  eut  deux  enfants  qui  furent  les  derniers  repré- 
sentants de  leur  branche,  une  fille,  mariée  au  comte  de  Maleissye, 
et  un  fils,  Roch  des  Champs,  comte  de  Raffetot,  qui  n'eut  pas  d'enfants 
de  son  mariage  avec  MUe  Grandin . 

MM.  de  Boishébert  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  du  bailliage  de  Caudebec. 

Principales  alliances  :  de  Bailleul  lo~5,  Bretel,  Auber  1741,  de 
Ramsay,  Tardieu  de  Maleissye,  le  Bègue  de  Germiny  1798,  1801, 
NaguetdeSaint-Vulfran  1812,  Robert  de  Saint-Victor,  de  Piperey  1811, 
du  Val  d'Angoville  1848,  de  Bovet,  de  Graveron,  de  Brasdefer.  Desson 
de  Saint-Aignan,  d'Argy  1900.  de  Fromont  de  Bouailles,  Rouxelin  de 
Formigny  de  la  Londe  1909,  etc. 

Le  nom  de  Deschamps,  ou  des  Champs,  très  répandu  en  Nor- 
mandie, v  a  été  porté  par  un  certain  nombre  de  familles  nobles, 
aujourd'hui  éteintes,  qui  étaient  distinctes  de  la  famille  des  Champs 
de  Boishébert.  Cinq  de  ces  familles,  fixées  dans  la  généralité  de 
Rouen,  furent  maintenues  dans  leur  noblesse,  lors  de  la  recherche 
de  1666,  par  divers  jugements  de  M.  de  la  Gallissonnière;  une  autre 
fut  maintenue  à  la  même  époque  par  jugement  de  M.  de  Marie,  inten- 
dant d'Alençon. 

L'une  de  ces  familles  était  fixée  à  Montivilliers,  c'est-à-dire  exacte- 
ment dans  la  région  habitée  par  les  des  Champs  de  Boishébert.  Elle 
portait  pour  armes  :  d'argent  à  une  fasce  de  gueules  chargée  de  trois 
molettes  d'éperon  d'or.  Son  auteur,  Nicolas  Deschamps,  demeurant 
à  Montivilliers,  avocat  du  Roi  dans  cette  ville,  fut  anobli,  sans  finance, 
par  lettres  patentes  de  juillet  1593.  Il  fut  père  de  Nicolas  des  Champs, 
avocat  du  Roi  au  bailliage  de  Caux,  lieutenant  criminel  en  la  vicomte 
de  Montivilliers,  marié  en  161o  à  Marguerite  Mathieu,  dont  le  petit- 
fils,  Jean  des  Champs,  sieur  de  la  Motte  et  du  Chouqué,  marié  le 
23  octobre  1668  à  Catherine  de  Caumont,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  avec  ses  frères  le  3  octobre-1669  par  jugement  de  M.  de  la 
Gallissonnière. 

Une  famille  des  Champs  qui  possédait  les  seigneuries  de  Cutreval 
et  d'Arquemont,  toujours  dans  l'élection  de  Montivilliers,  portait  pour 
armes  :  d'azur  à  trois  roses  d'argent.  Elle  fut  maintenue  dans  sa 
noblesse  le  28  janvier  1667  par  jugement  du  même  M.  de  la  Gallis- 
sonnière. 


DICTIONNAIRE     F)  E  S     FAMILLES    FRANÇAISES  311 

CHAMPS  de  COURGY  ides)  et  DESCHAMPS.  Armes  :  d'azur  à  un  che- 
vron d'or  surmonté  d'une  étoile  d'argent  et  accompagné  en  chef  de 
deux  roses  de  même  et  en  pointe  d'un  gland  d'or. 

La  famille  des  Champs  de  Couiwy  appartient  à  la  noblesse  de  Bour- 
gogne. On  en  trouvera  une  généalogie  clans  les  manuscrits  de  Chérin. 
Elle  est  originaire  de  l'Auxerrois  et  remonte  par  filiation  à  Prix  des 
Champs,  décédé  en  1696,  qui  fut  conseiller  du  Roi,  receveur  des  tailles 
de  l'élection  d'Auxerre  et  qui  avait  épousé  Anne  du  Pin.  Ce  person- 
nage peut  avoir  été  le  môme  qu'un  N...  Deschamps,  exerçant  les 
mêmes  fonctions,  qui  eut  ses  armes  enregistrées  d'office  à  l'Armoriai 
général  de  1696.  Son  fils,  autre  Prix  des  Champs,  conseiller  du  Roi, 
receveur  des  impositions  au  bailliage  d'Avallon,  épousa  par  contrat 
passé  h  Auxerre  le  24  février  1669  Louise  le  Muet,  fille  d'un  receveur  des 
deniers  des  décimes  du  diocèse  d'Auxerre.  Il  fit  enregistrer  avec  elle 
son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Semur).  II  fut 
pourvu  par  lettres  du  14  juin  1705  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire 
du  Roi  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Dijon  et  mourut  en  1 719. 
Il  laissait  un  fils,  Joseph  des  Champs,  Sgr  de  la  baronnie  de  Courgy, 
receveur  des  tailles  du  comté  d'Auxerre,  puis  trésorier  des  États  de 
Bourgogne,  qui  se  maria  à  Auxerre  le  6  mai  1710  à  Elisabeth  Petit. 
Joseph  des  Champs  laissa  lui-même  deux  fils  :  1°  Joseph-Prix  des 
Champs  de  Courgy,  trésorier  receveur  général  des  rentes  de  l'Hôtel 
de  ville  de  Paris,  qui  épousa  d'abord  M1,e  le  Bas  du  Plessis,  puis  le 
1er  juillet  1758  Elisabeth  Guyhou  de  Montlevaux  ;  2°  Joseph-Guillaume 
des  Champs  de  Charmelieu,  trésorier  particulier  des  États  de  Bour- 
gogne au  comté  d'Auxerre  et  au  bailliage  d'Avallon,  qui  épousa  le 
31  août  1756  Anne-Charlotte  deBéze  de  Saint- Cyr  et  dont  le  fils,  Pierre- 
Joseph  des  Champs  de  Charmelière,  né  à  Auxerre  en  1755,  connu 
sous  le  titre  de  marquis  de  Saint-Bris,  mourut  à  Auxerre  en  1841  sans 
laisser  de  postérité.  Joseph-Prix  des  Champs  de  Courgy  laissa  à  son 
tour  de  sa  seconde  union  trois  fils  :  1°  Joseph  des  Champs  de  Courgy, 
né  à  Paris  en  1759,  dont  le  fils  mourut  sans  postérité;  2°  Benjamin- 
Prix  des  Champs  du  Vaizeau,  qui  mourut  sans  alliance  en  1825; 
3°  Augustin-Benjamin  des  Champs  de  Courgy  de  Saint-Georges,  né  à 
Paris  en  1762,  qui  fit  en  1777  des  preuves  de  noblesse  pour  obtenir 
le  grade  de  sous-lieutenant.  Jean-Louis  des  Champs,  né  en  1814,  fils 
de  ce  dernier,  fut  connu  sous  le  titre  de  baron  de  Courgy  ;  il  épousa 

Mlle  de  Bellanger  de  Rebourceaux  et  en  eut  une  fille,  Mme  de  Langle  de 

Cary,  que  l'on  croit  avoir  été  la  dernière  représentante  de  sa  famille. 

Prix  Deschamps,  décédé  en  1696,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  eut 

un  frère,  François,  qui  épousa  Edmée  Navarre.  La  descendance  de  ce 

frère  demeura  non  noble.  Elle  s'est  éteinte  avec  Jean-Prix  Deschamps, 


312  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

né  en  1772,  député  et  conseiller  général  de  l'Yonne,  officier  de  la 
Légion  d'honneur,  décédé  en  1856. 

Principales  alliances  :  deBéze  de  Saint-Cyr  1756,  le  Bas  duPlessis, 
Guyhon  de  Montlevaux  4758,  de  Langle  de  Cary  1863,  Boudin  de 
Bo ville,  Martin  de  Chanteloup,  de  Bellanger  de  Bebourceaux,  de  Lar- 
demelle,  de  Bobet,  etc. 

CHAMPS  de  la  VILLENEUVE  et  de  BRÈCHE  des  .  Armes  :  à'atur  à 
trois  chardons  fleuris  d'or,  figés  el  feuilles  de  même,  posés  un  et 
deux.  —  Supports  :  deux  sauvages  au  naturel,  la  couronne  sur- 
montée d'une  fleur  de  lys  d'or. 

La  famille  df.s  Champs  de  la  Villeneuve  est  originaire  de  la  Cham- 
pagne d'où  elle  passa  plus  tard  en  Bourgogne  Elle  est  de  noblesse 
ancienne  La  Chesnaye  des  Bois  en  fait  remonter  l;i  filiation  à  Jean  des 
Champs,  Sgr  de  Châteaurenard,  baron  de  la  Roche,  Villiers-le-Sec» 
Nulle-.., m.  la  Haye,  etc.,  qui  aurait  épousé  Catherine  d'Aspremont  par 
contrai  du 20 septembre  1241. Mais  son  travail,  du  reste  très  sommaire, 
n'est  accompagné  d  aucune  preuve,  ni  même  d'aucune  date,  hormis 
celle  du  contint  de  1241.  Laîné,  dans  son  Nobiliaire  de  Champagne, 
fait  remonter  la  iiliation  à  Geoffroy  des  Champs,  écuyer,  qui.  étant 
assisté  de  son  frère,  messire  Pierre  des  Champs,  chevalier,  Sgr  de 
Sainte-Aumont,  épousa  par  contrat  passé  le  20  septembre  1483  devant 
notaire  à  Langres,  Marguerite  du  Fay,  fille  d'Anglebert,  chevalier,  Sgr 
du  Pallier.  La  Chesnaye  des  Bois  fait  contre  toute  vraisemblance  de 
ce  Geoffroy  des  Champs,  mari»'-  en  I  i83,  le  petit-fils  de  Jean,  marié 
en  1241. <  îeoffroy  des  Champs  laissa  deux  lil<.  Jacques,  écuyer,  Sgr  de 
Bouilly,  marie  a  Jeanne  de  Foissy,  et  David,  écuyer,  marié  à  Jeanne 
d'Amoncourt.  lesquels  firent,  par  acte  du  20  mai  1520,  l'échange  de 
divers  biens  provenant  de  lasuccession  (h1  leurs  parents.  La  famille 
des  Champs  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  en  1G67  par  jugement 
de  M.  de  Caumartin,  intendant  de  Champagne,  après  avoir  justifié 
une  iiliation  noble  depuis  1531.  Bile  vint  peu  de  temps  après  se  lixer 
en  Bourgogne.  Son  chef,  Nicolas  des  Champs,  Sgr  de  Biel-Dessus, 
marié  à  Mlle  de  Bretagne,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696  |  registre  de  Chalon-sur-Saône).  Charles-Marguerite 
des  Champs,  petit-tils  de  Nicolas,  fut  admis  en  1736  aux  Ltats  de 
Bourgogne.  Il  avait  épousé  vers  1735  Marie  du  Bois  de  la  BocheUe 
qui  lui  apporta  les  seigneuries  de  Mazoncle,  de  Montot  et  de  Brèche. 
11  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  comte  de  la  Villeneuve.  II 
mourut  en  1754  laissant  plusieurs  fils,  dont  l'aîné,  Antoine-Louis 
des  Champs,  comte  de  la  Villeneuve,  Sgr  de  Brèche,  né  en  1739, 
épousa  en  1772  Anne  de  Saint-Belin. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES  313 

Principales  alliances  :  de  Bretagne,  du  Bois  de  la  Bochette,  de 
Saint-Belin  1772,  Ancelin  de  Saint-Quentin  1849,  Mac-Guckin  de 
Slane  1898  et  vers  1860,  Petitjean,  etc. 

Il  a  existé  en  Champagne  une  autre  famille  des  Champs,  très  dis- 
tinguée, qui  portait  pour  armes  :  d'or  à  trois  chevrons  de  sable 
accompagnés  de  trois  annelets  du  même.  Le  jugement  de  maintenue 
de  noblesse  rendu  par  Caumartin  en  faveur  de  cette  famille  en  fait 
remonter  la  filiation  à  Erard  des  Champs,  sieur  de  Fontaines,  en 
Bethélois,  qui  est  mentionné  dans  des  actes  de  1381  et  de  1384  et 
dont  le  fils,  Jacques  des  Champs,  sieur  de  Fontaines,  servait  en  1425 
dans  l'armée  d'Henri  V,  roi  d'Angleterre  et  soi-disant  de  France. 
Jean  des  Champs,  Sgr  de  Marcilly-sur-Seine,  marié  à  Lyon  en  1622  à 
Marie  Fouré,  fut  conseiller  d'État  et  maître  d'hôtel  ordinaire  de 
Sa  Majesté.  Il  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  marquis  de  Mar- 
cilly.  Il  laissa  plusieurs  fils  qui  furent  maintenus  dans  leur  noblesse 
en  1670  par  jugement  de  M.  de  Caumartin,  intendant  de  Champagne. 
L'aîné  de  ces  fils,  Louis,  marquis  de  Marcilly,  fut  lieutenant  général 
des  armées  du  Boi.  On  trouvera  dans  le  Cabinet  d'Hozier  les  preuves 
de  noblesse  que  deux  nièces  de  cet  officier  général,  Marie-Claire  et 
Elisabeth  des  Champs  de  Marcilly,  nées,  l'une  à  Passy  en  1675, 
l'autre  à  Villiers-la-Garenne  en  1677,  firent  en  1686  et  1687  pour  être 
admises  à  Saint-Cyr. 

CHAMPS  de  SAINT-LÉGER,  de  SAINT-LÉGER  de  BRÉCHARD,  du 
CREUSET  et  de  SALORGES  (de).  Armes  :  d'hermines  à  cinq  plantes 
de  mandragore  d'argent,  mal  ordonnées,  au  franc-canton  d'her- 
mines. —  Le  rameau  qui  a  relevé  le  nom  de  la  famille  de  Bréchard 
écartèle  ses  armes  de  celles  de  cette  famille  :  d'azur  à  trois  bandes 
d'argent.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Devise  :  Virtus  ac  decus. 

La  famille  de  Champs  appartient  à  l'ancienne  noblesse  du  Niver- 
nais. On  trouvera  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  les 
divers  recueils  de  manuscrits  du  Cabinet  des  Titres  et  le  baron  de 
Varey  en  a  publié  une  généalogie  en  1893  sous  le  titre  suivant  : 
Notice  historique  et  généalogique  sur  la  famille  de  Champs. 

Un  tableau  généalogique  conservé  dans  le  Cabinet  d'Hozier  en  fait 
remonter  la  filiation  à  Pierre  de  Camps,  écuyer,  qui,  le  mardi  avant  la 
Toussaintdel'annéel390,  donna  à  titre  de  bourdelage  divers  héritages 
à  Guyot,  panetier.  Ce  personnage  laissa  deux  fils,  André  et  Hérard, 
qui  partagèrent  sa  succession  par  acte  passé  le  27  octobre  1419 
devant  Bongard,  notaire  à  Moulins.  L'aîné  de  ces  deux  frères,  André, 
écuyer,  Sgr  de  Champs,  avait  épousé  Jeanne  de  Ligny  ;  il  fut  père  de 
François,  écuyer,  Sgr  dudit  lieu  de  Champs,  qui  épousa  le  3  février 


314  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

4460  Julie  d'Aunay,  et  grand-père  de  Pierre  de  Champs,  écuyer,  Sgr 
dudit  lieu,  qui  épousa  le  7  janvier  1489  Gillette  de  Bussy.  François 
de  Champs,  fils  de  ce  dernier,  perdit  sa  noblesse  par  dérogeance  ; 
les  lettres  de  relief  obtenues  par  sa  descendance  en  1638  disent  qu'il 
fut  marchand  de  bestiaux.  De  son  mariage  avec  Claudine  de  Chandion. 
il  laissa  un  fils,  noble  homme  François  de  Champs,  Sgr  dudit  lieu, 
marié  à  Louise  Tridon,  qui  continua  la  dérogeance  commencée  par 
son  père.  Ce  François  de  Champs  lit  son  testament  le  3  octobre  1605. 
Son  fils,  Jacques  de  Champs,  Sgr  dudit  lieu  et  de  Saint-Léger  de 
Fougeret,  domicilié  en  la  paroisse  de  Saint-Léger,  dans  l'élection  de 
Nevers,  fut  prévôt  des  maréchaux  de  France  à  Chàteau-Chinon  et 
épousa  Françoise  Doreau  par  contrat  passé  le  7  août  1616  devant 
notaire  à  Nevers.  Il  obtint  le  28  janvier  1638  des  lettres  patentes 
datées  de  Saint-Germain-en-Laye  par  lesquelles  le  Roi  le  relevait  de 
la  dérogeance  commise  par  son  aïeul  et  par  son  père.  Sur  le  vu  de  ces 
lettres  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  8  août  1657  par  arrêt  de 
la  Cour  des  Aides  de  Paris  rendu  contre  les  habitants  de  Chinon  et 
les  échevins  de  Nevers  qui  voulaient  le  soumettre  à  la  taille.  La 
famille  de  Champs  de  Saint-Léger  fut  définitivement  maintenue  dans 
sa  noblesse  le  2  mars  1673  par  arrêt  du  Conseil  d'État.  Jacques  des 
Champs  eut  quatre  fils.  Le  second  de  ceux-ci,  François  de  Champs, 
écuyer,  Sgr  de  Saint-Léger,  prévôt  provincial  du  Morvan  à  Château- 
Chinon,  épousa  en  1658  Françoise  Moreau,  fille  d'un  conseiller  au  gre- 
nier à  sel  de  Chàteau-Chinon.  Il  laissa  lui-même  plusieurs  fils  dont 
trois,  messire  François-Gaspard  de  Champs,  écuyer,  Sgr  de  Saint- 
Léger,  marié  en  1693  à  Gasparde  de  Courvol  ;  Jacques  de  Champs, 
écuyer,  sieur  du  Creuset,  gendarme  ordinaire  de  la  garde  du  Roi, 
marié  en  1703  à  Anne  le  Breton  ;  et  Claude  de  Champs,  Sgr  de 
Salorges,  né  à  Chàteau-Chinon  en  1685,  marié  d'abord  en  1716 
a  Marie  Richou,  fille  d'un  avocat,  dont  il  n'eut  que  des  filles,  puis 
en  1757  à  Jeanne  Barouin,  furent  les  auteurs  de  trois  grandes  bran- 
ches. Ces  trois  branches  se  sont  perpétuées  jusqu'à  nos  jours  dis- 
tinguées par  les  surnoms  terriens  de  Saint-Léger,  du  Creuset  et  de 
Salorges. 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse 
que  l'auteur  de  la  branche  aînée,  François-Gaspard,  fit  en  1720  pour 
obtenir  l'admission  parmi  les  pages  de  la  Grande  Écurie  de  son  fils, 
Claude-François  de  Champs  de  Saint-Léger,  né  à  Saint-Léger  en  1703. 
Celui-ci  épousa  dans  la  suite,  en  1729,  Esmée  Rapine  de  Foucherainne. 
Son  fils,  François  de  Champs,  écuyer,  Sgr  de  Saint-Léger,  né  en  1734, 
marié  en  1765  à  Mlle  Save  d'Ougny,  prit  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  tenues  à  Nevers.  Il  laissa  lui-même  deux  fils  :  1°  Paul- 


DICTION  N  AI  ItK    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  315 

Augustin,  né  à  Saint-Léger  en  1766,  dont  le  fils  unique,  Albert,  connu 
sous  le  titre  de  comte  de  Saint-Léger,  né  à  Lyon  en  1801,  n'eut  que 
deux  filles,  la  baronne  de  Varey  et  la  comtesse  de  Gassart;  2°  Louis, 
né  à  Saint-Léger  en  I707,  qui  eut  plusieurs  fils  de  son  mariage  en 
LSM  avec  M"  d<-  Bréchard.  Trois  de  ces  fils  ont  laissé  postérité. 
L'aîné  d'entre  eux,  François-Maurice  de  Cbamps  de  Saint-Léger,  né 
en  1812,  marié  en  1839  à  M110  de  Montagu,  fut  autorisé  par  ordon- 
nance du  1er  février  1 844  à  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  de 
Brécbard  dont  sa  mère  était  la  dernière  représentante;  il  fut  connu 
depuis  lors  sous  le  titre  de  comte  de  Brécbard. 

On  trouvera  dans  !e  Cabinet  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que 
Jacques  de  Cbamps,  Sgr  du  Creuset,  auteur  de  la  seconde  branche, 
fit  en  1716  pour  obtenir  l'admission  à  Saint-Cyr  de  sa  fille  aînée, 
Françoise,  et  dans  le  Nouveau  d'Hozier  celles  qu'il  fit  en  1726  pour 
obtenir  1  admission  dans  la  même  maison  de  sa  seconde  fille,  Marie- 
Antoinette.  Son  petit-fils,  Amable  de  Champs,  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Nevers.  11  laissa  deux  fils,  Guil- 
laume-Auguste, préfet  de  la  Creuse  sous  la  monarchie  de  Juillet,  et 
Ferdinand-Auguste,  qui  ont  laissé  l'un  et  l'autre  postérité  masculine. 

François- Auguste  de  Champs  de  Salorges,  décédé  en  1887,  chef 
de  la  troisième  branche,  fut  ingénieur  de  première  classe  de  la 
marine  et  officier  de  la  Légion  d'honneur;  il  a  laissé  deux  fils. 

Principales  alliances  :  de  Courvol,  de  Cotignon,  de  Bourgoing 
1623,  de  Bréchard,  1675,  1811,  de  Blanchetort  1621,  de  Borne  de 
Grandpré  1699,  Bapine  1729,  Thiroux  de  Gervilliers  1834,  Dervieu  de 
Varey  1857,  des  Hayes  de  Gassart  1860,  de  Baffin  de  la  Baffinie  1833, 
d'Abbadie  de  Barrau  1847,  de  Ladmirault  1850,  de  Thésut  1802,  de 
Montagu  1839,  de  Rolland  1862,  de  Monti-Rézé  1879,  du  Bois  de 
Hoves  de  Fosseux  1877,  Bernard  de  Montessus  1898,  Garnier  de  Fal- 
letans  1875,  Domet  de  Vorges  1869,  Bichard  de  Soultrait,  de  Dormy 
1850,  de  Gangnières  de  Souvigny  1881,  de  Drouas  1907,  etc. 

La  famille  de  Bréchard,  dont  une  branche  a  porté  le  nom  de  Bres- 
soles,  appartenait  à  l'ancienne  noblesse  du  Berry.  Il  en  a  été  dit 
quelques  mots  à  la  fin  d'une  notice  consacrée  à  une  famille  de  Bres- 
solles,  du  Bourbonnais. 

CHAMPS  de  BISSERET,  de  la  VAREINNE,  de  SAVIGNY  et  de  VER 
NEIX  (des).  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  (aliàs  à  une  fasce  d'ar- 
gent), accompagné  de  trois  roses  du  même.  — Aliàs  :  d'azur  à  trois 
roses  d'argent.  —  Aliàs  (d'après  le  règlement  d'armoiries  accordé 
en  1783  à  Joseph  Deschamps  de  Savigny)  :  coupé  d'azur  et  d'or  au 
lion  passant  de  l'un  en  Vautre,  armé  et  lampassé  de  gueules.  — 


316  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

Cimier  :  un  lion  naissant  d'or,  langue  de  gueules,  tenant  de  la  patte 
droite  une  épée d'argent,  garnie  d'or. 

La  famille  Deschamps,  ou  des  Champs,  appartient  à  l'aristocratie  du 
Bourbonnais.  Elle  est  originaire  de  Montluçon  et  descend  de  Claude 
Deschamps,  marié  à  Gilberte  Giraud,  qui  en  1579  était  simple  mar- 
chand de  cette  ville.  Autre  Claude  Deschamps,  marchand  à  Mont- 
luçon, fds  du  précédent,  marié  vers  1590  à  Gabrielle  Soret,  acquit 
dans  le  commerce  une  fortune  considérable.  Il  laissa  trois  fds,  Jean, 
Claude  et  Etienne  Deschamps,  qui  furent  les  auteurs  de  trois 
branches. 

.Iran  Deschamps,  auteur  de  la  branche  aînée,  fut  seigneur  de  Mire- 
beau,  des  Montais,  etc.,  et  lieutenant-général  de  la  chàtellenie  de 
Montluçon  ;  il  fut  anobli  par  l'acquisition  d'une  charge  de  conseiller 
secrétaire  du  Roi.  Son  fils,  Nicolas  Deschamps,  également  secrétaire 
du  Roi,  fut  père  de  Victor  des  Champs,  Sgr  des  Montais,  et  de  Jean 
des  Champs  qui  possédait  en  1688  la  baronnie  de  Mirebeau,  en  la 
paroisse  de  Verneix.  Jean  Deschamps,  représentant  de  cette  branche, 
possédait  en  1726  dans  la  paroisse  de  Lavault  la  seigneurie  de  Bis- 
seret dont  sa  descendance  a  conservé  le  nom  M  Deschamps  de 
Bisseret  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Moulins.  Cette  branche  possède  encore  aujourd'hui  le  château  de 
Bisseret.  près  de  Montluçon.  Son  chef  est  connu  de  nos  jours  sous 
le  titre  de  comte  de  Bisseret. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  noble  Claude  Deschamps,  con- 
seiller du  Roi,  élu  pour  le  Roi  en  l'élection  de  Montluçon,  fut  père  de 
Jacques  Deschamps,  écuyer,  Sgr  de  la  Fragne,  en  la  paroisse  de 
Verneix,  conseiller  du  Roi  et  son  avocat  au  bureau  des  finances  de 
Moulins,  qui  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 
Le  fils  de  celui-ci,  Claude-Antoine  Deschamps,  Sgr  de  la  Fragne, 
Lignière,  etc.,  épousa  le  27  février  1726  Marie  Luylier,  fille  d'un  pro- 
cureur du  Roi  en  la  chàtellenie  de  Montluçon  et  héritière  de  la  sei- 
gneurie de  la  Vareinne;  il  fut  définitivement  anobli  par  l'acquisition 
d'une  charge  de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Mou- 
lins et  mourut  à  Montluçon  le  27  décembre  1764.  11  fut  père  de 
Jacques-Antoine  Deschamps  de  la  Vareinne,  né  à  Montluçon  en 
1728,  marié  en  1768  à  MUeFourreton  de  Margelay,  décédé  dans  sa  ville 
natale  en  1807,  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
du  Bourbonnais,  qui  fut  nommé  général  de  brigade  en  1793  et  qui 
fut  destitué  comme  noble  dès  la  même  année.  Antoine-Nicolas  Des- 
champs de  la  Vareinne,  né  à  Montluçon  en  1770,  fils  unique  du  géné- 
ral de  la  Vareinne,  fut  député  de  l'Allier  de  1822  à  1832,  Il  fut  créé 
baron  de  l'Empire,  avec  institution  de  majorât,  par  lettres  patentes  du 


DU    riONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  317 

17  mais  181 1  ;  il  fut  confirmé  dans  la  possession  de  son  titre  par  nou- 
velles lettres  du  roi  Louis  XV1I1  du  Ier  juin  1816  et  obtint  en  même 
temps  le  règlement  de  ses  armoiries  :  d'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  de  trois  roses  du  même.  Il  fut  le  dernier  représentant 
de  sa  brandie  et  laissa  une  fille  unique,  Elisabeth-Stéphanie,  mariée 
en  1818  au  comte  d'Agoult  et  décédée  en  1850  au  château  de  la 
Varei.nne. 

On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie  de  la 
troisième  branche.  L'auteur  de  cette  branche,  Etienne  Deschamps, 
sieur  de  Verneix,  gendarme  de  la  garde  du  Roi,  puis  gentilhomme 
servant  de  Monsieur,  épousa  le  9  février  1637  Madeleine  Girault, 
fille  d'un  conseiller  du  Roi,  élu  pour  le  Roi  en  l'élection  de  Mont- 
luçon,  et  fut  inhumé  à  Verneix  le  28  septembre   1670.  11  avait  été 
anobli  par  lettres  patentes  données  à  Paris  en  1654;  mais  il  négligea 
de  faire  enregistrer  ces  lettres  qui,  du  reste,  rentraient  dans  la  caté- 
gorie de  celles  qui  furent  révoquées  par  ledit  d'août  16641.  Son  fils 
aîné,  Antoine  Deschamps,  sieur  de  Verneix,  gentilhomme  servant  de 
Mgr  le  duc  d'Orléans,  épousa  le  27  septembre  1696  Marie  Charretou, 
fille  d'un  conseiller  du  Roi,  élu  en  l'élection  deMontluçon,  et  en  laissa 
deux  fils,  Joseph  et  Nicolas.  L'aîné  de  ces  deux  frères,  Joseph  Des- 
champs, sieur  de  Savigny,  né  en  1706,  garde  du  corps,  demanda 
sous  Louis  XVI,  en  raison  des  services  de  ses  ancêtres  et  des  lettres 
de  noblesse  obtenues  par  son  aïeul  en  1654,  la  faveur  d'être  main- 
tenu dans  sa  noblesse  et  anobli  en  tant  que  besoin.  Chérin,  chargé 
d'examiner  sa  requête,  envoya  le  14  mars  1783  à  M.  Amelot  un  rap- 
port défavorable  qui  se  termine  en  ces  termes  :  «  On  voit  que  les 
«  lettres  de  noblesse  accordées  au  chef  de  cette  famille  ont  été  le 
«  prix  de  ses  services  militaires,  que  ses  descendants  ont  suivi  ses 
«  traces  et  ont  d'ailleurs  occupé  des  places  honorables.  C'est  à  Sa 
«  Majesté  qu'il  appartient  de  décider  si  ces  considérations  suffisent 
«  pour  déterminer  la  grâce  que  demande  M.  de  Savigny.  »  Joseph 
Deschamps  de  Savigny  fut  anobli  par  lettres  patentes  de  mars  1783 
et  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries.  Il  laissa  un 
fils,  Gilbert  des  Champs  de  Savigny,  né  en  1746,  lieutenant-colonel 
du  régiment  de  Hainaut,  chevalier  de  Saint-Louis,  qui  mourut  en 
1817  sans  avoir  été  marié.   Louis  Deschamps,  sieur  de  Verneix, 
second  fils  d'Etienne  et  de  Madeleine  Girault,  fut  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  vénerie  et  épousa  le  3  août  1697  Charlotte  le  Comte  ;  il 
fut  père  de  Louis  Deschamps,  sieur  de  Verneix,  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  vénerie  du  Roi,  qui  épousa  le  7  juin   1732  Anne  des 

4  On  sait  que  cet  édit  révoqua  tous  les  anoblissements  concédés  depuis  1611. 


318  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Champs,  et  grand-père  de  Joseph  des  Champs  de  Verneix  qui  épousa 
le  3  février  1755  Marie  Guérin  et  dont  la  descendance  s'est  perpétuée 
jusqu'à  nos  jours. 

La  famille  des  Champs  a  fourni  dans  ses  diverses  branches  de 
nombreux  officiers. 

Principales  alliances  :  d'Agoult,  de  Bouchard  d'Aubeterre,  Destutt 
d'Assay,  etc. 

CHAMPS  de  BLOT  de.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné 
de  six  (aliàs  de  trois)  molettes  d'éperon  d'argent.  —  Couronne  :  de 
Marquis. 

La  famille  de  Champs,  ou  des  Champs,  appartient  à  l'ancienne 
noblesse  de  l'Auvergne.  Elle  a  longtemps  possédé  dans  celte  pro- 
vince la  seigneurie  du  Chier,  ou  de  Cher,  située  sur  la  territoire  de 
la  paroisse  de  Manzat.  au  diocèse  de  Clermont  et  en  l'élection  de 
Gannat. 

On  ignore  si  elle  a  quelque  rapport  avec  celle  d'un  Astorg  des 
Champs,  chevalier,  vivant  en  1204.  On  trouve  aussi  que  Guy  des 
Champs  était  en  1345  bailli  des  montagnes  pour  l'évêque  de  Cler- 
mont et  que  Jean  des  Champs  était  en  1450  garde  des  sceaux  du 
même  bailliage. 

Le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  rendu  en  1666  en  faveur 
de  la  famille  de  Champs  en  fait  remonter  la  filiation  à  Simon  des 
Champs,  écuyer.  Sgr  du  Chier.  qui  vivait  encore  quand  son  fils, 
Antoine  des  Champs,  écuyer.  épousa  Anne  de  Neuville  par  contrat 
du  22  décembre  1506.  Autre  Antoine  des  Champs,  écuyer,  Sgr  du 
Chier,  fils  des  précédents,  épousa  Anne  Astorg,  ou  d'Astorgue,  par 
contrat  du  2i  mai  1540.  11  fut  lui-même  père  dAntoine  des  Champs, 
écuyer,  Sgr  du  Chier,  qui  épousa  le  10  juillet  1581  Louise  de  Ville- 
lume,  grand-père  de  Gabriel  des  Champs,  écuyer,  Sgr  du  Chier,  qui 
épousa  le  9  février  1614  Anne  de  Chaslus,  et  bisaïeul  dAntoine  des 
Champs,  Sgr  du  Chier,  y  demeurant,  qui  épousa  le  3  novembre  1653 
Marie  de  Yillelume  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  23  décem- 
bre 1666,  sur  preuves  remontant  à  1500,  par  jugement  de  M.  de  For- 
tia,  intendant  d'Auvergne.  Le  petit-fils  de  ce  dernier,  Hugues  de 
Champs,  écuyer,  Sgr  de  Cher  et  de  Lorcière,  épousa  par  contrat  du 
24  janvier  1731  Marguerite-Agnès  de  Chauvigny  de  Blot.  Quelques 
années  plus  tard  la  famille  de  Champs  recueillit  par  héritage,  du 
chef  de  cette  dame,  le  beau  château  de  Blot,  en  Auvergne,  qu'elle  a 
conservé  jusqu'à  nos  jours  et  dont  elle  a  gardé  le  nom. 

On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse 
qu'Amable-Gilbert  de  Champs,  né  en  1772  au  château  de  Blot,  en  la 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  IH9 

paroisse  de  Blot-1'Église,  lit  en  1782  pour  être  admis  à  l'École  mili- 
taire. Ce  jeune  homme  épousa  dans  la  suite  MUe  de  Forget  de  Mons; 
il  en  eutune  fille  qui  épousa  en  1812  Emmanuel  Androdias  de  Muroî 
et  qui  fit  don  du  château  de  Blot  à  son  neveu  à  la  mode  de  Bretagne, 
Tony  de  Champs.  On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  les 
preuves  de  noblesse  que  Jean-Baptiste-Paul  de  Champs,  né  au 
château  de  Blot  en  1775,  frère  d'Amable-Gilbert,  fit  en  1787  pour  être 
admis  dans  la  marine 

François-Charles  de  Champs  de  Blot,  père  de  ces  deux  jeunes 
gens,  marié  le  6  mars  1767  à  Antoinette  Compte  de  Talobre,  prit 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Biom. 

Le  chef  de  la  famille  de  Champs  a  été  connu  depuis  la  Restauration 
sous  le  titre  de  comte  de  Champs  de  Blot. 

Principales  alliances  :  d'Astorg  1540,  de  Villelume  1581,  1653,  de 
Chalus  1614,  de  Chauvigny  de  Blot  1731,  Compte  de  Talobre  1767,'  de 
Forget  de  Mons,  du  Guiny,  etc. 

CHAMPS  du  MÉRY  de  GUITTERIE  (des).  Armes  :  d' argent  à  deux 
lions  d'or,  affrontés,  lampassés  et  armés  de  gueules.  —  Couronne  :  de 
Comte  . —  Supports  :  deux  griffons. 

Saint-Allais  a  donné  une  généalogie  de  la  famille  des  Champs  du 
Méry  dans  le  premier  volume  de  son  Nobiliaire  Universel.  Il  attri- 
bue à  cette  famille  une  origine  très  reculée  et  la  fait  descendre  d'un 
Adam  des  Champs,  né  en  1370,  notaire  au  Châtelet  de  Paris,  qui  fut 
anobli  en  1400  par  lettres  du  roi  Charles  VI. 

La  famille  des  Champs  parait  être  originaire  du  Mans;  elle  apparte- 
nait simplement  au  xvie  siècle  à  la  haute  bourgeoisie  de  cette  ville. 
On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  le  Dictionnaire  histo- 
rique et  biographique  de  la  Mayenne  de  l'abbé  Angot.  Adam  des 
Champs,  né  en  1522,  auquel  seulement  remonte  la  filiation  suivie, 
fut,  d'après  Saint-Allais,  président  en  l'élection  du  Mans.  II  fut  père 
d'Adam  Deschamps,  né  en  1567,  lieutenant  de  la  maréchaussée  du 
Maine,  etgrand-père  d'autre  Adam  des  Champs,  né  en  1604,  marié  suc- 
cessivement à  Marie  Cotteblanche  et  à  Benée  du  Bois,  qui  acheta  en 
1630  la  charge  de  receveur  des  tailles  dans  l'élection  de  Mayenne.  Ce 
dernier  laissa  de  sa  seconde  union  au  moins  deux  fils  :  1  °  Daniel,  rece- 
veur des  tailles  à  Mayenne,  dont  le  fds,  Charles-Daniel,  anobli  par 
une  charge  de  trésorier  de  France  au  bureau  des  finances  de  Paris, 
laissa  une  fille  unique  mariée  en  1718  dans  la  famille  de  Baglion  de  là 
Dufferie  ;  2°  David,  Sgr  de  la  Guitterie  et  autres  lieux,  né  en  1653,  rece- 
veur des  tailles,  qui  acquitta  charge  nouvellementcréée  de  gouverneur 
de  la  ville  et  du  château  de  Mayenne  et  qui  continua  la  descendance. 


320  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

René-Jean  des  Champs,  Sgr  du  Méry,  fils  de  ce  dernier,  né  en  1698, 
marié  en  1735  à  Charlotte  Bridier,  fut  nommé  en  1732  conseiller  audi- 
teur en  la  Chambre  des  comptes  de  Nantes.  11  fut  aussi  pourvu, 
d'après  le  Dictionnaire  de  la  Mayenne,  de  la  charge  anoblissante  de 
secrétaire  du  Roi.  Il  laissa  deux  fils  :  1°  René-David  des  Champs  du 
Méry,  Sgr  de  la  Guitterie,  président  trésorier  de  France  au  bureau 
des  finances  d'Alençon,  qui  fut  père  de  David-François,  né  en  1772. 
officier  à  1  armée  des  Princes,  et  grand-père  de  David-Ferdinand,  né 
en  1802  ;  2°  François-Charles  des  Champs  du  Méry.  né  en  1744.  con- 
seiller auditeur  en  la  Chambre  des  comptes  de  Normandie,  puis  offi- 
cier à  l'armée  des  Princes,  dont  le  fils  aîné,  Adam-David,  né  en 
1784,  épousa  MUe  de  Sarcus. 

Principales  alliances  :  de  Brossard,  de  Sarcus,  de  Reiset  1853.  de 
Rlois  1839,  d'Avoust,  Riols  de  Fonclare  1892,  du  Pontavice  1849, 
etc. 

CHAMPS  de   MOREL   (Lambert  des  .   Voyz   :  Lambert  des  Champs  de 

MORBL. 

CHAMPS  de  PAS  des  .  Voyez  :  Dbschamps  de  Pas. 

CHAMPS  du  MANOIR  des  .  Voyez  :  Dbschamps  du  Manoib. 

CHAMPS  de  la  RIVIÈRE  des  .  Voyez  :  Dbschamps  de  la  Rivière. 

CHAMPSAVIN   le  Beschu  de  .  Voyez  :  le  Beschu  de  Champsavtnbt  de  la 
Bastai  5. 

CHAMPSNEUFS   Bernard  des  .  Voyez  :  Bernard  des  Champsnbufs. 

CHAMPVALLIER   Dumas  de  .  Voyez  :  Dumas  de  Chamivallilr. 

CHAMPTASSIN  Touchet  de  .  Voyez  :  Pouchbt  de  Champtassin. 

CHAMPVALLINS    du  Gaigneau  de l.  Voyez  :  Gaignbau  de  Champvallins 

CHAMPVANS  Guigues  de  .  Voyez  :  Guigubs db Champvahs. 

CHAMPVANS   Amey  de  .  Voyez  :  Amey  de  Champvahs. 

CHAMPVERMEIL  (Madier  de).  Voyez  :  Madier  de  Lamartine,  de  CHAMP- 
VERMEIL  ET  DbMONTJÀU. 

CHAMP  VILLE    Fabius  de).  Voyez  :  Fabius  de  Champville. 

CHAMPY  (Benoit-j.  Voyez  :  Benûit-Champy. 

CHAMPY  (Lambert].  Voyez  :  Lambert-Champy  et  Benoit-Champy. 

CHANAL  (de). 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  324 

M"'e  de  Chanal,  née  Anne-Félicité  de  Forestier,  mourut  à  Paris 
en  1858  âgée  de  80  ans.  François-Adolphe  de  Chanal,  né  à  Paris 
en  1811,  préfet  des  Hautes-Alpes  en  1848,  puis  de  l'Ain,  fut  nommé 
général  de  brigade  en  1871,  fut  plus  tard  député  républicain  de  la 
Corrèze  et  mourut  en  1882.  11  était  commandeur  do  la  Légion  d'hon- 
neur. De  son  mariage  avec  MUe  Henry,  décédée  à  Toulouse  en  1890, 
il  laissa  une  fille  mariée  en  1873  dans  la  famille  de  Neukirchen  de 
Nyvenhcim. 

On  n'a  pu  se  procurer  aucun  renseignement  sur  les  ascendants  du 
général  de  Chanal.  Les  généalogistes  et  biographes  l'ont  bien  fait 
descendre  d'une  famille  de  Chanal  qui  a  appartenu  à  la  noblesse  de 
la  Bresse  ;  mais  cette  famille  s'est  complètement  éteinte  dès  la  pre- 
mière moitié  du  xvir9  siècle. 

La  famille  de  Chanal,  de  Bresse,  portait  pour  armes  :  d'azur  à  une 
bande  ondée  d'argent  accompagnée  de  trois  (aliàs  de  deux)  lionceaux 
du  même.  On  trouvera  sur  elle  quelques  renseignements  dans  les 
Dossiers  bleus  et  Guichenon  en  a  donné  une  généalogie  complète 
dans  son  Histoire  de  la  Bresse  et  duBugey.  Son  auteur,  Isaac  Chanal, 
était  originaire  de  Pont-de-Veyle.  Il  fut  pourvu,  par  lettres  données 
à  Turin  le  15  juin  1569,  de  la  charge  d'avocat  fiscal  de  Bresse,  puis 
par  lettres  du  17  octobre  1571  de  la  charge  anoblissante  de' juge 
mage  de  Bresse  qu'il  exerça  jusqu'à  son  décès.  Il  fut,  en  outre,  audi- 
teur de  camp  des  armées  de  Charles-Emmanuel,  duc  de  Savoie,  et 
conseiller  d'État.  Par  lettres  patentes  données  à  Montereau  le  26  juil- 
let 16041e  roi  Henri  IV  autorisa  sa  veuve  et  ses  deux  fils,  François  et 
Isaac,  à  jouir  du  privilège  de   noblesse  qu'il  avait  acquis  par  sa 
charge  et  qui  avait  été  reconnu  par  lettres  du  20  novembre  1598.  Il 
avait  épousé  d'abord  Louise  de  Châtillon,  fille  du  seigneur  de  la 
Poype,  dont  il  eut  une  fille,  puis  Aimée  Venet  dont  il  eut  cinq  filles 
et  deux  fils.  L'aîné  de  ces  fils,  François  de  Chanal,  homme  d'armes 
de  la  compagnie  d'ordonnances  du  duc  de  Bellegarde,  puis  maréchal 
des  logis  d'une  compagnie  de  gens  d'armes,  mourut  sans  avoir  été 
marié.  Il  institua  héritière  sa  sœur,  Catherine  Chanal,  femme  du  sieur 
de  Saint-Loup,  à  charge  que  son  second  fils,  alors  page  du  vicomte 
de  Grandval,  prendrait  le  nom  et  les  armes  de  Chanal.  Mais  ce  jeune 
homme  fut  tué  à  l'ennemi  dès  sa  sortie  de  page.  Depuis  cette  époque 
on  ne  trouve  plus  trace  en  Bresse  de  la  famille  de  Chanal. 

CHANALEILLES  (de).  Armes  :  d'or  à  trois  lévriers  de  sable,  colletés 
d'argent,  courant  l'un  sur  Vautre.  —  Couronne  :  de  Marquis.  — 
Cimier  :  une  tête  de  cheval.  —  Tenants  :  deux  anges.  —  Devise  : 
Fideliter  et  alacriter.  —  Légende  :  Canes  ligati. 


322  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

La  maison  de  Chanaleilles  est  considérée  à  juste  titre  comme  une 
des  plus  anciennes  de  la  noblesse  française.  Elle  tire  son  nom  de  la 
seigneurie  de  Chanaleilles,  située  près  de  Saugues,  sur  les  confins 
du  Gévaudan  et  du  Velay,  et  aujourd'hui  commune  du  département  de 
la  Haute-Loire. 

On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  la  généalogie  détaillée 
que  la  maison  de  Clianaleilles  envoya  en  1785  au  Cabinet  des  Ordres 
du  Roi  pour  jouir  des  honneurs  de  la  Cour.  Le  rapport  de  Chérin  lîls, 
chargé  d'examiner  cette  généalogie,  commence  dans  les  termes  sui- 
vants :  «  La  maison  de  Chanaleilles  est  d'une  noblesse  ancienne  et 
«  pure.  Elle  paraît  avoir  pris  son  nom  d'une  terre,  ou  iief,  située  au 
«  diocèse  de  Viviers  et  prouve  parfaitement  sa  filiation  depuis  Ray- 
«  mond  fie  Chanaleilles,  qualifié  damoiseau,  Sgr  de  la  Valette,  au 
«  même  diocèse,  lequel  reçut  le  3  octobre  1274  l'hommage  lige  que 
ce  lui  iirenl.  plusieurs  de  ses  vassaux,  habitants  de  la  paroisse  de 

Saint  Cricq  de  Javiac.  »  Dans  une  lettre  adressée  au  duc  de  Coigny 
le  11  oc  o  ire  de  la  même  année,  le  généalogiste  Berthier  s'exprime 
d'autre  part  dans  les  termes  suivants  :  «  La  mémoire  sur  la  famille 
«  d(  leilles  a  été  fait  par  M.  Chérin  fils.  Le  maison,  ou  famille, 

«  de  C  a  taleilles,  en  Vivarais,  est  ancienne.  Elle  prouve  sa  libation 
«  il  _7i,  a  quelques  services,  mais  non  suivis,  et  de  bonnes 

«  allianc  s  dont  une  de  marque  avec  celle  de  Gabriac  qui  lui  donne 
«  une  parenté  de  huit  ou  neuf  degrés  avec  M.  le  prince  de  Condé  et 
«  M.  le  prince  de  Conti.  »  On  trouvera  encore  jies  de  la 

maison  de  Chanaleilles  dans  le  tome  XIX  du  Nobiliaire  universel 
de  Saint-AUais,  dans  la  France  héraldique  de  Poplimont,  dans  la 
Noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Villeneuoe-de-Berg  aux  Etats  géné- 
raux de  1789  de  M.  de  Gigord,  etc. 

légende,  qui  naturellement  ne  s'appuie  sur  aucune  preuve, 
fait  descendre  la  maison  de  Clianaleilles  de  Codrus,  dernier  roi 
d'Athènes,  lequel  avait  institué  des  fêtes  en  l'honneur  de  la  blanche 
Diane  (Cana  IS'eleis).  Après  l'expulsion  des  Rois,  Nélée,  fils  de 
Codrus,  serait  allé  se  réfugier  en  Germanie  d'où  ses  descendants 
seraient  passés  en  Gaule  lors  des  invasions  barbares.  Charles-Mar- 
tel  aurait  lait  don  à  l'un  de  ceux-ci  de  vastes  domaines  en  Velay  aux- 
quels leur  nouveau  possesseur,  en  souvenir  de  son  illustre  origine. 
aurait  donné  le  nom  de  Chanaleilles,  en  latin  Cananellis  ou  Cana- 
lellis. 

L'abbé  Chambron,  décédé  en  1789  âgé  de  plus  de  85  ans,  a  laissé 
d'énormes  dossiers  généalogiques  sur  les  principales  familles  du 
Velay  et  du  Gévaudan.  Il  attribue  pour  premier  auteur  connu  à  la 
maison  de  Chanaleilles  un  Haldafrigedus  de  Caneheliœ  qui  est  men- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAIS  E  S  32:5 

tionné  dans  une  charte  de  811.  Il  croit  que  celui-ci  fut  père  d'un 
Hugues,  Sgr  de  Chanaleilles,  de  Freycinet  ei  de  Pouzas,  qui  périt  en 
841  à  la  bataille  de  Fontenay,  el  grand-père  d'un  Othon,  dit  le  Fort, 
Sgr  <lc  Ghanaleilles,  qui  sérail  décédé  en  873.  Ce  qui  est  certain, 
c'est  que  de  nombreuses  chartes  des  xe,  \i"  et  xue  siècles  permet- 
tes de  constater  l'existence  à  cette  époque  reculée  d'un  certain 
nombre  de  seigneurs  de  Ghanaleilles  que  l'on  ne  peut  relier  entre 
eux  qu'au  moyen  d'hypothèses. 

Arnaud  de  Ghanaleilles  accompagna  Raymond,  comte  de  Toulouse 
à  la  première  croisade,  en  1096.  Guillaume  de  Ghanaleilles,  che- 
valier du  Temple,  prit  part  à  la  seconde  croisade  en  1153.  Bernard, 
Sgr  de  Chanaleilles,accompagna  en  1270  saintLouis  dans  son  expé- 
dition d'Afrique.  Le  nom  et  les  armes  de  la  maison  de  Ghanaleilles 
ont  été  inscrits  aux  Salles  des  Croisades  du  musée  de  Versailles. 

Lors  de  son  admission  aux  honneurs  de  la  Cour,  sous  Louis  XVI, 
la  maison  de  Chanaleilles  justifia  sa  filiation  depuis  Raymond  de 
Chanaleilles,  damoiseau,  Sgr  de  la  Valette,  qui  reçut  un  hommage 
lige  le  3  octobre  1274.  Ce  gentilhomme  était  un  frère  puîné  de  Ber- 
nard, Sgr  de  Chanaleilles,  le  chevalier  croisé  mentionné  plus  haut, 
que  l'on  croit  être  mort  sans  postérité.  Raymond  de  Chanaleilles 
laissa  d'une  alliance  inconnue  deux  fils  :  1°  autre  Raymond,  damoi- 
seau, qui,  par  acte  du  24  janvier  1301,  céda  à  son  frère  tous  les  droits 
qu'il  pouvait  avoir  sur  la  succession  paternelle  ;  2°  Béraud,  Sgr  de 
Chanaleilles,  qui  reçut  un  hommage  le  1er  novembre  1311,  qui 
épousa  Astorge,  héritière  du  château  de  Vais,  près  du  Puy,  et  qui 
continua  la  descendance.  L'aîné  des  petits-fils  de  celui-ci,  Pons  de 
Chanaleilles,  rappelé  comme  défunt  dans  un  acte  du  12  septembre 
1384,  vendit  la  terre  de  Chanaleilles  au  comte  de  Clermont,  dauphin 
d'Auvergne,  qui  en  fit  donation  à  Guérin,  Sgr  d'Apchier  ;  la  terre  de 
Chanaleilles  passa  plus  tard  par  mariage  dans  la  famille  de  la  Roche- 
négly  et  ne  rentra  qu'au  xvme  siècle  dans  la  famille  de  ses  pos- 
sesseurs primitifs.  Pons  de  Chanaleilles  n'eut  pas  d'enfants.  Ce  fut 
son  frère  puîné,  Valentin  de  Chanaleilles,  damoiseau,  Sgr  de  Vais,  de 
la  Valette,  du  Pin  et  d'Ucel,  près  d'Aubenas,  mentionné  dans  un  cer- 
tain nombre  d'actes  de  la  fin  du  xive  siècle  et  du  commencement 
du  xve,  mari  d'Isabelle  du  Rose,  qui  continua  la  lignée.  Son  fils, 
Pierre  de  Chanaleilles,  écuyer,  Sgr  des  mêmes  domaines,  marié  à 
Agnès  de  Castrevieille,  se  qualifiait  en  1427  bailli  royal  du  Vivarais 
et  du  Valentinois.  L'arrière-petit-fils  de  celui-ci,  Hilaire  de  Chana- 
leilles, écuyer,  Sgr  du  Pin  el  de  la  Valette,  marié  par  contrat  du 
26  juillet  1556  à  Claude  d'Agrain,  fille  du  seigneur  des  Ubaz,  en  eut 
plusieurs  fils  dont  deux,  Gaspard  et  Jean-Claude,  furent  les  auteurs 


324  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

de  deux  grandes  branches.  Les  représentants  de  ces  deux  branches 
furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  6  mars  1670  par  jugement 
souverain  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc. 

L'auteur  de  la  branche  ainée,  Gaspard  de  Chanaleilles,  écuyer,  Sgr 
du  Pin.  épousa  d'abord  par  contrat  du  26  novembre  1589  Catherine 
de  Borne,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants  et  qui  lui  apporta  la  seigneurie 
de  la  Saumès.  11  se  remaria  par  contrat  du  22  novembre  1601  à  Jeanne 
de  Rozilhcs  dont  il  eut  plusieurs  lils.  La  propre  tante  maternelle  de 
celle-ci,  Louise  de  Budos  de  Portes,  avait  épousé  en  1593  Henri,  duc 
de  Montmorency,  et  en  avait  eu  une  fille  mariée  en  1609  au  prince 
de  Condé.  Par  suite  de  cette  alliance  la  branche  aînée  de  la  maison 
de  Chanaleilles  se  trouva  donc  apparentée  de  très  près  aux  maisons 
de  Condé  et  de  Conti.  Guillaume  de  Chanaleilles,  fils  de  Gaspard 
et  de  Jeanne  de  Rozilhes,  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  comte 
de  la  Saumès  ;  il  épousa  en  1655  Jeanne  de  Gabriac  qui  fit  son  testa- 
ment au  château  de  la  Saumès  le  15  juillet  1714.  Leur  arrière-petit- 
fils,  Jean-Louis  de  Chanaleilles,  comte  de  la  Saumès,  né  en  I" 
admis  en  17""  s ;er  aux  Etats  du  Languedoc  en  qualité  d'envoyé 

de  la  baronnie  deCastelnau  d'Estretefons,  obtint  le  3  novembre  1785 
la  faveur  de  monter  dans  les  carrosses  du  Roi  et  de  jouir  des  hon- 
neurs de  la  Cour;  il  mourut  en  1822  sans  laisser  de  postérité  de 
deux  unions  successives  avec  M"  de  Montferrier  et  avec  M"*  Ger- 
bier,  fille  du  célèbre  avocat.  Son  petit-neveu,  Paul-René  de  Chana- 
leilles, marquis  de  la  Saumès,  né  en  1845,  propriétaire  du  château 
de  la  Saumès  (Ardèche),  est  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Cha- 
naleilles depuis  la  mort,  survenue  en  1893.  du  dernier  représentant  de 
la  branche  cadette;  celui-ci  lui  a  légué  le  château  de  Chanaleilles 
(Haute-Loire)  et  l'hôtel  de  Chanaleilles.  à  Paris.  Il  a  été  élu  en  1904 
conseiller  général  delà  Haute-Loire. 

L'auteur  de  la  seconde  branche.  Jean-Claude  de  Chanaleilles.  Sgr 
du  Buisson,  épousa  Claude  de  la  Tour  de  Bains  par  contrat  du  der- 
nier février  1619.  Son  descendant,  Charles  de  Chanaleilles,  Sgr  du 
Villard,  marié  en  1724  à  Mlle  de  Chambarlhac,  fut  nommé  maréchal 
de  camp  en  1734.  Il  racheta  la  terre  de  Chanaleilles,  qui  avait  été 
aliénée  au  xive  siècle,  et  fut  dès  lors  connu  sous  le  titre  de  marquis 
de  Chanaleilles.  Il  fut  père  de  Joseph-Guillaume,  marquis  de  Chana- 
leilles, dont  la  veuve,  Agathe  Durand  de  Rilly,  fut  guillotinée  à  Avi- 
gnon en  1794.  Charles-Guillaume  de  Chanaleilles,  fils  de  celui-ci.  né 
à  Aubenas  en  1767,  capitaine  de  vaisseau,  ofticier  de  la  Légion 
d'honneur,  chevalier  de  Saint-Louis,  marié  en  1807  à  la  baronne  de 
Salles,  née  Carrère,  fut  créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes 
du  9  janvier  1810,  puis  fut  confirmé  dans  la  possession  héréditaire  du 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  325 

titre  de  marquis,  sous  lequel  il  était  connu,  par  nouvelles  lettres 
patentes  du  roi  Louis  XVII]  du  30  mai  1817.  Il  fut  créé  pair  de  France 
en  1837  par  le  roi  Louis-Philippe  et  mourut  en  1845  laissant  trois  fils. 
Les  doux  plus  jeunes  de  ces  fils,  Gustave-Adolphe,  lieutenant-colonel, 
décédé  en  1861,  et  Adolphe-Gustave,  général  de  brigade,  décédé  en 
1873,  n'eurent  pas  de  postérité.  Leur  frère  aîné,  Sosthènes,  marquis 
de  Chanaleilles,  né  en  1807,  fut  conseiller  général  de  l'Ardèche  et, 
mourut  à  Paris  en  1893  dernier  représentant  mâle  de  sa  branche 
Il  avait  épousé  en  1832  une  des  filles  du  duc  de  Grillon,  décédée 
en  1895,  qui  fut  dame  d'honneur  de  la  duchesse  d'Orléans.  II  en 
laissa  une  fille  unique  mariée  en  1856  au  marquis  de  Marcieu.  On  a 
vu  plus  haut  qu'il  avait  légué  au  chef  de  la  branche  aînée  son  hôtel 
de  la  rue  de  Chanaleilles,  à  Paris,  et  son  château  de  Chanaleilles. 

Jean-Baptiste  de  Chanaleilles  de  la  Saumès,  ancien  lieutenant  au 
troisième  régiment  des  chasseurs  à  cheval;  Jean-Louis  de  Chana- 
leilles de  la  Saumès,  major  d'infanterio,  chevalier  de  Saint-Louis, 
pour  ses  fiefs  de  la  Blachée,  etc.;  et  dame  Magdeleine  de  Chana- 
leilles du  Villard,  veuve  de  Charles  de  Chalendar  de  la  Motte,  pour 
son  fief  d'Uzers,  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
de  la  sénéchaussée  de  Villeneuve-de-Berg. 

La  maison  de  Chanaleilles  a  fourni,   en   dehors  des  personnages 
cités  plus  haut,  de  nombreux  officiers,  dont  plusieurs  ont  été  tués  à 
l'ennemi,  des  pages  du  Roi,  des  commandants  de  places  fortes,  etc. 
Quatre  de  ses  membres  furent  admis  dans  l'Ordre  de  Malte  en  1624 
1787,  1790  et  1795. 

Principales  alliances  :  de  Vais,  de  Montjoi,  de  Caritat  1442,  de 
Vincens  de  Mauléon  de  Causans,  de  la  Garde  de  Chambonas,  d'A- 
grain  des  Ubaz  1556,  de  Tournon  1630,  de  Lestranges  1642,  de  Ros- 
taing,  de  Hautefort  1693,  de  Langlade,  de  Monteil  1700,  de  Cham- 
barlhac  1724,  de  Durand  de  Rilly,  de  Berton  des  Balbes  de  Crillon 
1832,  de  Las-Cases  1853,  d'Andlau  1850,  Émé  de  Marcieu  1856,  de 
Borne  1589,  de  Rozilhes  1601,  de  Cadoine  de  Gabriac,  de  Ginestous, 
de  Chambaud  de  Saint-Lager,  du  Vidal  de  Montferrier,  Gerbier  1780,' 
de  Chalendar  de  la  Motte,  de  Barjac,  etc. 

CHANARD  de  la  CHAUME.  Armes  (d'après  l'Armoriai  de  la  noblesse 
du  Périgord  de  M.  de  Froidefond  de  Boulazac)  :  d'or  à  un  chevron 
d  azur  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  et  en  pointe  d'un  crois- 
sant du  même  ;  à  la  bordure  engreslée  d'azur. 

La  famille  Chanard  de  la  Chaume  est  originaire  du  Périgord  où 
elle  était  honorablement  connue  au  xvine  siècle.  On  lui  attribue  les 
armoiries  d'une  famille  de  la  Chaume  avec  laquelle  elle  paraît  n'avoir 


326  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

aucun  rapport  et  qui  appartenait  au  xve  siècle  à  la  noblesse  des  envi- 
rons d'Amberf,  en  Auvergne. 

Etienne  Chanard,  sieur  de  la  Chaume,  fils  de  Léonard,  était  en 
1776  juge  du  comté  d'Allemans,  en  Périgord  ;  il  possédait  les  do- 
maines des  Simons  et  de  la  Paquie  sur  le  territoire  de  la  paroisse  d'Al- 
lemans. 

La  famille  Chanard  de  la  Chaume  était  représentée  de  nos  jours  par 
M.  P.  Chanard,  notaire,  et  par  son  cousin,  M.  Chanard  de  la  Chaume, 
ancien  consul  à  Terre-Neuve  et  à  Tiflis.  Celui-ci  a  eu  un  lils,  Henri  de 
la  Chaume,  et  deux  filles  mariées  l'une  vers  1880  au  colonel  Lemairc 
de  Montifault,  l'autre  à  M.  d'Ândurrain. 

CHANAUD,  ou  CHANEAU,  de  .  Armes  :  d'argent  ialiàs  d'or)  à  trois 
merleltes  de  sable,  '1  et  1.  —  Aliàs  i  d'après  les  preuves  de  noblesse 
pour  l'école  militaire  :  d'argent  à  trois  chouettes  au  naturel,  au  chef 
d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'argent. 

On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie  coin- 
plète  de   cette   famille   noble  du  Périgord  ;   on   trouvera  aussi  sur 
elle  des  renseignements  dans  le  Nouveau  d'Hozier.  Noble  monsieur 
maître  Jean  Chanaud,  Sgr  de  Lescaux,  Cosgr  des  paroisses  aliénées 
de  la  terre  de  Clérens,  auquel  le  travail  de  Chérin  fait  remonter  la 
filiation,  était  conseiller  référendaire  en  la  chancellerie  près  la  Cour 
des  aides  de  Guienne  quand  il  acquit  le  1er  décembre  1715  de  M.  Bour- 
ret,  lieutenant   de  la   maréchaussée  de  Libourne,  l'office  anoblis- 
sant de  secrétaire  du  Roi  contrôleuren  ladite  chancellerie  exercé  par 
feu  Bernard  Bourret.  11  fut  pourvu  de  cet  office  par  lettres  patentes 
du  15  janvier  1713.  Il  exerça  ledit  office  jusqu'au  28  juin  1733,  date 
àlaquellelcsieur  Ayma  deFrégignel  en  futpourvuen  ses  lieu  et  place, 
et  obtint  des  lettres  d'honneur  le  26  septembre  1735.  Il  avait  épousé 
successivement  Jeanne  Chanaud  et  Anne  de  Grégoire  des  <  iardies.  Il 
avait  eu  du  premier  lit  un  lils  unique,  Pierre  Chanaud,  né  le  23  avril 
1686,  qui  épousa  le  2  décembre  1724  Jeanne  de  Larmandie  de  Monteys- 
sat  et  qui  mourut  dès  1731.  Pierre  Chanaud  laissa  lui-même  deux  fils 
dont  l'aîné.  Jean-Charles,  né  en  1726,  continua  la  descendance.  Le 
puiné,ÉIie-François  de  Chanaud,  Sgr  de  Lescaut,  offîcierde  la  garde  du 
Roi,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Périgord 
tant  en  son  nom  que  comme  représentant  de  sa  belle-sœur  Marie  de 
Larmandie,  veuve  de  Jean-Charles  de  Chanaud,  écuyer,  Sgr  de  Les- 
caux, dame  des  fiefs  et  biens  nobles  de  Saint-Hibard,  de  Clérans  et  de 
Saint-Sulpice.  Jean-  Charles  de  Chanaud,  chevalier,  Sgr  de  Lescaux, 
était  capitaine  d'infanterie  au  régiment  de  la  Tour  du  Pin  quand  il 
épousa,  le  16décembre  1761,  Marie-Anne  de  Larmandie  deMonteyssat. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  SS- 

II en  laissa  plusieurs  fils.  L'an  de  ceux-ci,  Élie-Jean-François  de 
Chanaud,  oé  le  13  novembre  1778  à  Cause  de  Clérent,  près  de  Ber- 
gerac, fil  en  1788  des  preuves  de  noblesse  pour  être  admis  à  l'École 
militaire. 

Élie-Marcellin  de  Chanaud  était  président  honoraire  du  tribunal 
de  Bergerac  quand  il  mourut  en  1861  à  l'âge  de  80  ans. 

La  famille  de  Chanaud  comptait  encore  des  représentants  il  y  a 
quelques  années.  On  trouve,  en  outre,  que  Jean-Baymond  Marucheau 
de  Chanaud,  fils  de  John,  docteur  en  médecine,  et  de  Marie  de  Cha- 
naud, a  épousé  en  1908  MUc  du  Merle. 

La  famille  de  Chanaud  n'a  jamais  été  titrée. 

Elle  a  fourni  des  officiers. 

Un  de  ses  représentants,  Elie  Chanaud,  sieur  des  Bories  bour- 
geois du  bourg  de  Clairans,  avait  fait  enregistrer  son  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696.  Un  autre,  Jean  Chanaud,  bourgeois  de  Causse 
de  Clairans,  eut  ses  armes  enregistrées  d'office  au  même  Armoriai. 

Principales  alliances  :  de  Saint-Ours  (au  xvnc  siècle),  de  Grégoire 
des  Gardies,  de  Larmandie,  etc. 

CHANAY  (de  Constantin  de).  Voyez  :  Constantin  de  Chànày  (de). 

CHANCEAULME  de  FONROSE  de  CLARENS,  de  SAINT-MARTIN,  de 
SAINTE-CROIX  (de).  Armes  :  d'argent  à  trois  casques  mal  ordonnés 
d'argent. 

La  famille  de  Chanceaulme  de  Clarens,  originaire  de  Bergerac,  en 
Périgord,  y  était  très  anciennement  et  très  honorablement  connue. 
Une  tradition  la  fait  descendre  d'un  archer  de  la  garde  écossaise  du 
roi  Charles  VIL  Elle  est  mentionnée  comme  résidant  à  Bergerac 
dans  un  certain  nombre  d'actes  du  xvie  siècle. 

Henri-Abel  Chanceaulme  était  en  1762  contrôleur  des  guerres. 
André  de  Chanceaulme,  capitaine  au  régiment  d'Artois,  était  en  1775 
lieutenant  des  maréchaux  de  France  à  Libourne.  Messire  Jean  Chan- 
ceaulme, sieur  de  Saint-Martin,  frère  du  précédent,  marié  à  Marie 
de  Lespinasse,  était  en  1742  lieutenant  particulier  à  Libourne.  Son  fils 
aîné,  messire  Jean-Élie  de  Chanceaulme,  sieur  de  Fonrose,  demeurant 
place  Saint-André,  à  Bordeaux,  fut  pourvu  en  1767  de  la  charge  ano- 
blissante de  conseiller  en  la  chambre  des  requêtes  du  Parlement  de 
cette  ville;  il  conserva  cette  charge  jusqu'à  la  suppression  des 
Parlements,  lors  de  la  Bévolution,  et  périt  sur  l'échafaud  en  1794.  Il 
avait  épousé  à  Bordeaux  le  16  mars  1 779  Laure  Fiquepeau,  native  de  la 
Martinique,  et  en  eut  quatre  fdles  :  1°  Mme  de  Chanceaulme  de  Sainte- 
Croix,  décédée  à  Bergerac  en  1863,  dont  la  fille  unique  fut  Mmc  de 


328  DICTIONNAIItE    DES    FAHILLES    FRANÇAISES 

Cressac  ;  2°  la  vicomtesse  de  Ségur  ;  3°  Madame  du  Soulier,  décédée 
en  1864,  et  4°  Hèniïe,  qui  demeura  célibataire.  Le  conseiller  de  Chan- 
ceaulme  de  Fonrose  eut  aussi  un  tils,  Jean-Baptiste  de  Chanceaulme 
de  Fonrose,  qui  épousa  vers  1800  Claire-Flisabeth-Zerphile  de 
Cadrous.  Celui-ci  laissa  deux  fdles  qui  furent  les  dernières  représen- 
tantes de  leur  rameau  :  1°  Louise-Eucharis,  mariée  en  1824  à  Jules- 
Fdouard,  comte  de  Loyac,  ancien  capitaine  des  milices  de  la  Marti- 
nique, chevalier  de  Malte,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  ;  2°Marie- 
ginie,  mariée  au  marquis  de  Bideran  par  contrat  passé  à  Bergerac 
le  23 juillet  1832. 

Antoine  de  Chanceaulme  de  Fonrose,  Sgr  de  Lanne-  Soubiran,  fils 
puiné  de  Jean,  Sgr  de  la  Séguinie,  et  de  Jeanne  de Lespinasse,  vint  au 
cours  du  xvin  siècle  se  fixer  au  château  de  Clarens,  en  Armagnac, 
par  son  mariage  avec  M1"1  Dufau  de  Lautie.  11  fut  père  de  Jean-Mau 
rice  de  Chanceaulme  de  Fonrose,  garde  du  corps  du  roi  Louis  XVI, 
décédé  àCI  ind-père  de  Denis-Alfred  de  Chan- 

ceaulme de  Clarens,  conseilla  al  du  Gers,  qui  mourut  en  1879 

ii  l'âge  de  tjT  ans.  Celui-ci  fut  le  dernier  représentant  mâle  de  son 
rameau  et  ne  laissa  de  son  mariage,  en  1844,  avec  Mu<  de  Tartas  que 
trois  filles,  la  baronne  de  Pichon  Longueville,  la  marquise  deVer- 
thamon  et  la  comtesse  de  Boury. 

Jean-Henri  mime  de  Sainte-*  Iroix,  chevalier  de  Saint-Louis, 

issu  d'un  autre  rameau,  épousa  religieusement  le  13  mai  1813  Marthe 
Gauthier  et  lit  son  testament  en  octobre  1820;  il  laissa,  entre  autres 
enfants,  un  fils,  Pierre  «le  Chanceaulme  de  Sainte-Croix. 

Principales  alliances  :  de  Tartas  1844,  deCaumia  de  Baillenx  1843, 
de  Malartic  de  Fondât  1811,  de  Piehon-Longueville,  de  Verthamon, 
.  Aubourg  de  Boury  1880,  de  Loyac  1824,  de  Ségur,  de  Bideran  1832, 
de  Cressac,  de  Lespinasse,  etc. 

CHANCEL  de  la  GRANGE  Alias  delà  GRANGE-CHANCEL;  et  de  BARBA- 
DAUD  de  .  Armes  ;  d'argent  à  un  arbre  de  sinople  soutenu  d'un 
croissant  de  gueules  montant;  au  chef  d' azur  chargé  de  trois  étoiles 
d'or.  —  Alias  :  d  azur  à  trois  cerfs  passant  d'argent.  —  Couronne  : 
de  Marquis.  —  Devise  :  Chancel  ne  chancelle  mie. 

La  famille  de  Chancel  a  occupé  un  rang  distingué  dans  la  noblesse 
du  Périgord.  La  Chesnaye  des  Bois  en  a  donné  une  généalogie  très 
complète  dans  son  Dictionnaire  de  la  noblesse. 

Cet  auteur  la  croit  originaire  de  la  Bretagne  où  elle  aurait  possédé, 
entre  autres  biens,  les  seigneuries  de  Coetivy  et  de  Quirquené.  Il  la 
fait  descendre  d'un  Geoffroy  Chancel,  chevalier  de  l'Ordre  du  Boi, 
qui  aurait  épousé   .Marie  de  la   Grange  d  Arquien,   fille   du  grand- 


DICTIONNAIRE    UliS    FAMILLES     FRANÇAISES  329 

maître  de  l'artillerie  de  France,  qui  aurait  été  envoyé  en  Périgord  à 
la  tête  (['11110  armée  par  le  roi  Louis  XII,  qui  serait  mort  dans  ce  pays 
le  2  mai  1521,  après  avoir  rétabli  l'évêque  dans  son  siège  épiscopal, 
et  qui  aurait  été  inhumé  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Front  où 
sous  Louis  XVI  on  voyait  encore  son  épitaphe  presque  détruite  par 
le  temps.  Cette  brillante  origine  paraît  n'avoir  existé  que  dans  l'ima- 
gination du  célèbre  généalogiste.  On  ne  voilpas  qu'il  ait  jamais  existé 
en  Bretagne  de  famille  noble  du  nom  de  Chance!  et  les  diverses 
généalogies  de  la  maison  de  la  Grange  d'Arquien  sont  muettes  sur 
la  prétendue  alliance  rapportée  par  la  Chesnaye  des  Bois. 

La  filiation  ne  paraît  être  sérieusement  établie  que  depuis  Cérauld 
Chancel,  sieur  de  la  Veysonie,  petit-fils  présumé  du  précédent,  qui 
épousa  Jeanne  de  Vigouroux  par  contrat  du  5  janvier  1542  et  qui  fut 
pourvu  sans  finance  en  1551  de  l'office  de  président  au  siège  prési- 
dial  de  Périgueux.  Gérauld  Chancel  laissa  deux  fils  :  1°  Pierre  Chancel, 
écuyer,  Sgr  de  la  Fouilhouse  et  de  Barbedor,  marié  par  contrat  du 
27  décembre  1574  à  Marguerite  Faure  de  la  Roderie;  2°  Jean  Chancel, 
Sgr  de  la  Chalupie  et  de  Génebrières,  marié  par  contrat  du  26  jan- 
vier 1571  à  Anne  Chalup.  Ces  deux  frères  furent  les  auteurs  de  deux 
grandes  branches  dont  les  représentants  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  5  mai  1668  par  jugement  rendu  à  Agen  de  M.  Pellot, 
intendant  de  Bordeaux. 

La  branche  aînée  a  possédé,  entre  autres  biens,  une  seigneurie  de 
la  Grange  et  ses  représentants  ont  souvent  été  connus  sous  le  nom 
de  la  Grange-Chancel.  Joseph  de  Chancel,  Sgr  de  la  Grange  et  d'Anto- 
nial,  né  à  Périgueux  en  1676,  page  de  la  princesse  de  Conti,  puis 
maître  d'hôtel  et  chevalier  d'honneur  de  la  duchesse  douairière  d'Or- 
léans, marié  en  1708  à  MUe  du  Cluzel,  décédé  le  27  décembre  1758  en 
son  château  d'Antoniat,  près  de  Périgueux,  fut  un  des  poètes  drama- 
tiques les  plus  justement  estimés  de  la  première  moitié  du  xvme  siècle. 
Ayant  écrit  contre  le  Régent  une  satire  sanglante  intitulée  les  Philip- 
piques,  il  fut  emprisonné  aux  îles  Sainte-Marguerite,  s'évada,  erra 
pendant  quelques  années  dans  plusieurs  pays  étrangers  et  ne  put 
rentrer  en  France  qu'après  la  mort  du  prince  dont  il  s'était  attiré 
l'inimitié.  Le  poète  Lagrange-Chancel  eut  deux  fils  dont  l'aîné,  Anne- 
François,  fut  tué  en  1743  à  la  bataille  de  Dettingen.  Le  puîné,  Fran- 
çois-Victor de  Chancel,  chevalier,  Sgr  de  Lagrange,  d'Antoniat,  etc. 
né  en  1712,  marié  à  Limoges  en  1746  à  MUe  Martin  de  Nantiat,  fut 
lui-même  un  poète  distingué  et  publia  en  1797  une  édition  des 
œuvres  de  son  père  suivie  d'un  certain  nombre  de  contes  et  de 
poésies  de  sa  façon.  Il  avait  eu  une  fille,  la  marquise  de  Raymond 
de  Sallegourde,  eteinq  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Charles-François-Joseph 


330  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

de  Chancel,  chevalier,  Sgr  de  Lagrange,  garde  du  corps  de  Sa  Majesté, 
épousa  à  Bordeaux  en  1781  MIle  de  Policard.  Il  fut  père  de  Louis-Jo- 
seph de  la  Grange-Chancel,  qui  épousa  Mlla  Graves,  et  grand-père 
d'Achille  de  la  Grange-Chancel,  décédé  en  1847,  qui  n'eut  pas  d'en- 
fants de  son  mariage  avec  M"e  Fornier  de  Violet,  décédée  à  Bordeaux 
en  1899.  Alfred-Augustin,  marquis  de  la  Grange-Chancel,  est  décé- 
dé à  la  Martinique  en  septembre  1891  à  l'âge  de  65  ans  ;  il  avait 
épousé  Mérope  Maillet,  décédée  l'année  précédente. 

La  branche  cadette  était  représentée  au  xvmc  siècle  par  Jean  de 
Chancel,  Sgr  d'Eyliac  et  de  la  Chalupie,  qui  n'eut  que  des  filles  de 
son  mariage,  en  1757,  avec  Mlle  de  Montozon,  et  par  son  cousin, 
Joseph-Jérôme  de  Chancel,  Sgr  de  Barbadaud,  qui  épousa  en  1751 
M110  de  Sanzillon  et  qui  mourut  en  1773  laissant  trois  fils,  Antoine,  né 
en  1759,  Barthélémy  et  Martial. 

MM.  de  Chancel  d'Antogniac,  de  Chancel  de  la  Feuillade  et  de 
Chancel  de  Barbadeau  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  tenues  à  Périgueux. 

La  famille  de  Chancel  a  fourni  de  nombreux  officiers  dont  plusieurs 
ont  été  tués  à  l'ennemi,  des  avocats  au  Parlement  de  Bordeaux,  des 
gardes  du  corps,  etc. 

Elle  comptait  encore  des  représentants  à  la  Martinique  en  1904. 

Principales  alliances  :  de  la  Brousse  1640,  de  Bertin  d'Antoniat 
1666,  du  Cluzel  1708,  Lefebvre  de  la  Faluère,  Martin  de  Nantiat  1746, 
de  Cheverry  1777,  de  Baymond  de  Sallegourde  1764,  Fornier  de 
Violet,  de  Montozon  1678,  1757,  d'Alby,  de  Chalup  1571,  de  Mar- 
quessac  1626,  de  Foucauld  deLardimalie  1657,  de  Sanzillon  1751,  de 
Faubournct  de  Montferrand  1732,  etc. 

CHANCEL  (de),  en  Angoumois.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  en  chef  de  deux  clefs  et  en  pointe  d'un  croissant,  le  tout 
d'or1. 

La  vieille  souche  à  laquelle  a  été  consacrée  la  précédente  notice 
ne  doit  pas  être  confondue  avec  une  famille  Chancel,  originaire,  elle 
aussi,  du  Périgord,  dont  une  branche,  passée  en  Angoumois  au 
xvme  siècle  et  anoblie  par  ses  charges,  a  été  connue  de  nos  jours 
sous  le  nom  de  :  de  Chancel.  Cette  seconde  famille  de  Chancel  a  eu 
pour  berceau  le  bourg  de  Mareuil  dans  les  environs  duquel  une  de 
ses  branches,  demeurée  non  noble,  s'est  perpétuée  jusque  sous  la 
Bestauration. 

L'auteur  de  la  branche  existante,  X...  Chancel,  Sgr  de  Gaillardias, 

*  Cette  notice  a  été  faite  à  l'aide  de  renseignements  dus  à  l'obligeance  de  M.  le 
comte  de  Saint-Saud. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  331 

épousa  a  Mareuil,  vers  Hi-Jo,  Catherine  de  Pindray.  Son  descendant, 
Pierre  Chancel,  marié  vers  I T.'ii)  à  Jeanne  Leblanc,  résidait  à  cette 
époque  à  Angoulême  et  ne  portail,  d'autres  qualifications  que  celles 
de  maître  et  d'avocat  à  la  Cour;  mais  il  fut  anobli  dans  la  suite  par 
l'acquisition  d'une  charge  de  conseiller  au  Parlement  de  Douai.  Il 
laissa  plusieurs  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Jean-Nestor  de  Chancel,  né  à 
Angoulême  en  1753,  nommé  général  de  division  en  1793,  périt 
quelques  mois  plus  tard  sur  l'échafaud  révolutionnaire  sans  avoir  été 
marié.  In  aulre,  Pierre-Ausorie  de  Chancel,  né  à  Angoulême  en 
I  756,  prit  part  en  qualité  de  secrétaire  aux  assemblées  delà  noblesse 
tenues  à  Angoulême  en  1789,  fut  plus  tard  député  de  la  Charente  au 
Corps  Législatif,  puis  conseiller  à  la  Cour  royale  de  Bordeaux  et 
mourut  en  1849.  Un  troisième  frère  fut  père  d'Ausone  de  Chancel,  né 
à  Yars  en  1808,  poète  distingué,  sous-préfet  de  Blidah,  dont  la  des- 
cendance subsiste  en  Algérie. 

Principales  alliances  :  de  Gères  1830,  de  Larose  1855,  Morin,  Cha- 
piteau, Millon,  de  la  Croix  1903,  Bellier  de  Villentroy,  d'Ayala  1836 . 

CHANGERELLE  et  CHANCERELLE  de  ROCQUANCOURT. 

La  famille  Ciiancerelle  appartient  à  la  haute  bourgeoisie  de  Bre- 
tagne. On  trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  le  Répertoire 
de  biobibliographie  bretonne  de  Kerviler.  Elle  est  originaire  de 
Nantes.  Son  chef  vint  vers  le  milieu  du  xixe  siècle  s'établir  à  Douar- 
nenez  et  y  fonda  une  usine  à  sardines  qui  ne  tarda  pas  à  prendre  un 
développement  considérable.  11  laissa  huit  fils  dont  deux  sont  entrés 
dans  les  Ordres.  L'aîné  de  ces  fils,  Auguste  Chancerelle,  né  vers 
1830,  négociant  à  Douarnenez,  fermier  des  Eaux-Bonnes,  épousa 
d'abord  MUe  Bernard,  dont  il  eut  un  fils,  Auguste,  puis  Mlle  de  Boc- 
quancourt-Keravel,  décédée  en  1893,  dont  il  eut  deux  autres  fils, 
Élie  et  Guy.  L'aîné  de  ceux-ci,  Élie,  a  été  autorisé  par  décret  du 
14  juillet  1900  à  joindre  à  son  nom  celui  de  :  de  Bocquancourt  qui 
appartenait  à  la  famille  de  sa  mère.  Il  sera  consacré  une  notice  à  la 
famille  de  Bocquancourt. 

CHANCOURTOIS  (Béguyer  de).  Voyez  :  Béguyer  de  Chancourtois. 

CHANDEPIE  de  BOIVIERS  (Lantenois-).  Voyez  :  Lantenois-Chandepie  de 
Boiviers. 

CHANDIEU  (de  Loys).  Voyez  :  Loys-Chandieu  (de). 

CHANDON  et  CHANDON  de  ROMONT  et  de  BRIAILLES.  Armes  :  d'or 
à  une  fasce  de  gueules,  denchée  de  sable,  accompagnée  de  trois  trè- 
fles de  sable.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  :  deux  lions. 


332  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Le  nom  de  Chandox  de  Bpjailles  a  été  porté  en  Champagne  par  deux 
familles,  l'une  éteinte  vers  1  époque  de  la  Révolution,  l'autre  encore 
existante,  qui  étaient  l'une  et  l'autre  originaires  du  Maçonnais. 
La  première  de  ces  familles  a  longtemps  possédé  dans  ce  dernier 
pays  une  seigneurie  de  Briailles.  Les  généalogistes  du  xixe  siècle, 
particulièrement  M.  de  Magny  dans  son  Nobiliaire  Lniversel,  ont 
cherché  à  faire  sortir  ces  deux  familles  d'une  souche  commune.  Le 
vicomte  Révérend  a  aussi  consacré  une  intéressante  notice  aux  deux 
familles  Chandon  de  Briailles  dans  son  Annuaire  de  la  noblesse 
de  1906. 

La  plus  ancienne  de  ces  deux  familles  revendiquait  une  origine 
fort  reculée  et  se  croyait  issue  de  celle  des  anciens  seigneurs  du 
château  de  Chandon.  situé  dans  les  enviions  de  Charlieu,  en  Roan- 
nais. Sibylle  <!>•  Chandon.  héritière  du  château  de  Chandon,  vivait 
m  1295.  Dans  la  réalité  la  famille  Chandon  de  Briailles  qui  s  éteignit 
vers  l'époque  de  la  Révolution  était  connue  en  Maçonnais  dès  la 
pr<  mière  moitié  du  xvc  siècle.  A  celle  époque  ses  représentants 
portaient  simultanément  les  qualifications  nobiliaires  et  celle  de 
bourgeois  de  Màcon  Un  tableau  généalogique  conservé  dans  les 
D  ssiers  bleus  en  fait  remonter  la  tiliation  suivi.:  à  un  Jean  Chandon, 
écuyer,  qui  vers  le  milieu  du  w  siècle  possédait,  entre  autres  biens, 
la  seigneurie  de  Briailles,  en  la  paroisse  dlngrandes,  et  qui  épousa 
successivement  Agathe  de  Vouzande  et  Jeanne  Ruette,  dami'  de 
Dinechin.  M.  de  Magny,  dont  le  travail  ne  doit  être  accepté  qu'avec 
beaucoup  de  réserve,  fait  de  ce  gentilhomme  le  lils  d'un  Michel  de 
Chandon,  chevalier,  qui  aurait  épousé  en  I  125  Madeleine  Seys  de 
Chanceau  de  Salornay.  le  petit-fils  d'un  Raymond  de  Chandon,  che- 
valier, décédé,  en  l 'rit'»,  qui  aurait  épousé  Vincelette  de  Vergy  et  qui 
aurait  acquis  en  Bourgogne  la  seigneurie  de  Chanteau,  et  l'arrière- 
petit-tils  d'un  Philippe  de  Chandon,  qui  aurait  épousé  en  1374 
Charlotte  du  Lys.  Deux  des  lils  de  Jean  Chandon,  Sgr  de  Briailles, 
et  de  Jeanne  Ruette,  Jean  et  Thomas,  furent  les  auteurs  de  deux 
ides  branches.  La  descendance  d'un  troisième  frère,  Charles,  Sgr 
de  Dinechin.  s'éteignit  en  la  personne  de  son  petit-fds. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  noble  homme  Jean  Chandon,  Sgr  de 
Briailles,  épousa  le  12 novembre  1  i-7 8  Marguerite  de  Molins  et  lit  son  tes- 
tament en  1502.  Il  fut  père  de  noble  Jean  de  Chandon,  Sgr  de  Briailles, 
qui  épousa  Marguerite  de  Damas  par  contrat  passé  le  6  janvier  \')-l-2 
devant  notaires  en  l'officialité  de  Màcon,  grand-père  de  Jean  Chan- 
don, Sgr  de  Briailles  et  du  Chanceau  qui  épousa  Pernelle  d'Oye  et 
qui  lit  son  testament  à  Màcon  le  27  octobre  1586,  bisaïeul  de  Jean  de 
Chandon.  écuyer,  Sgr  de  Briailles,  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  333 

avec  ses  frères,  le  2  août  1600,  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides  et  qui 
épousa  Suzanne  de  Vény  par  contrat  passé  le  25  juin  1611  devant  le 
notaire  royal  d'Artaùze,  et  trisaïeul  de  Claude-Geoffroy  de  Chandon, 
chevalier,  Sgr  de  Briailles,  maréchal  de  camp,  gentilhomme  de  là 
chambre  du  Boi,  qui  vint  se  fixer  en  Champagne,  qui  épousa  le 
1er  juillet  1653  Gabriêlle  de  Bermand,  fille  et  héritière  du  baron  de 
Lancquos,  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  en  décembre  1667,  sur 

preuves  remontant  à  1478,  par  jugement  de  M.  de  Caumartin,  intendant 
de  Champagne.  Cette  branche  était  représentée  sous  Louis  XVI  par 
deux  frères  qui  en  furent  les  derniers  représentants.  L'aîné  d'entre  eux, 
Philibert-François,  connu  sous  le  titre  de  comte  de  Briailles,  mourut 
en  1789  laissant  une  fille,  Victoire-Adélaïde,  née  à  Paris  en  1784,  qui 
épousa  Eugène-Victor  de  Percy  et  qui  mourut  en  1833.  Le  puiné, 
Claude-Charles  de  Chandon,  dit  le  vicomte  de  Briailles,  demeurant 
à  Chaumont,  épousa  en  1772  Mme  Boucher  de  l'Étang,  née  Elisabeth 
de  Fraigne,  et  n'en  eut  pas  d'enfants. 

La  seconde  branche  perdit  pendant  plusieurs  générations  sa 
noblesse  par  suite  de  dérogeance.  Son  auteur,  Thomas  Chandon  de 
Chanceau,  marié  à  Thomasse  Fustallier,  était  en  1506  avocat  du  Boi 
au  bailliage  de  Mâcon.  Bobert  Chandon,  fils  du  précédent,  fut  comme 
lui  avocat  au  bailliage  de  Màcon  ;  il  se  maria  trois  fois  et  laissa  deux 
fils  :  1°  Jean  Chandon,  sieur  de  la  Montagne,  né  du  second  lit,  célè- 
bre avocat  au  Parlement  de  Paris,  maître  des  requêtes  en  1578,'prési- 
dent  au  grand  Conseil  en  1585,  premier  président  en  la  Cour  des 
aides  en  1592,  démissionnaire  en  1597,  qui  fut  anobli  par  ses  charges 
et  qui  ne  laissa  que  des  filles  ;  2°  Gratian  Chandon,  Sgr  d'Avayé,  né 
du  troisième  lit,  lieutenant  au  présidial  de  Màcon,  marié  à  Philiberte 
Bernard,  qui  obtint  le  18  février  1585  des  lettres  patentes  de  relief 
de  dérogeance.  Ce  dernier  laissa  trois  fils,  Thomas,  Sgr  de  Davayé, 
lieutenant  particulier  au  présidial  de  Mâcon,  Nicolas,  abbé  de  Saint- 
Pierre  de  Lestrie,  et  Pierre,  conseiller  au  Parlement  de  Dijon,  qui 
furent  les  derniers  représentants  de  leur  branche  et  qui  moururent 
tous  trois  sans  postérité. 

Cette  première  famille  Chandon  de  Briailles  portait  pour  armes  : 
d'or  à  une  fasce  de  gueules  accompagnée  de  trois  trèfles  de  sable. 
Elle  avait  fourni  des  officiers  de  mérite  et  avait  contracté  des  allian- 
ces avec  les  familles  de  Damas,  1522,  de  Veiny  1601,  de  Vichy, 
de  Bermand  de  Lanques  1653,  de  Croizier  de  Saint-Segraux  1708* 
de  Percy,  etc. 

La  famille  Chandon  de  Briailles  actuellement  existante  descend 
d'un  Jean  Chandon  qui  était  bourgeois  de  Cluny  dans  la  seconde  moi- 
tié du  xvne  siècle.  M.  de  Magny  fait  de  ce  personnage  un  fils  de  Pierre 


334  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Chandon,  le  conseiller  au  Parlement  de  Dijon  mentionné  plus  haut, 
que  les  généalogistes  anciens  font  mourir  sans  postérité.  Ce  qui  est 
certain,  c'est  que  les  premiers  auteurs  de  la  famille  Chandon  de 
Briailles  actuelle  ne  portaient  pas  de  qualifications  nobiliaires  et  ne 
firent  même  pas  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 
Catherin  Chandon.  fils  de  Jean,  épousa  en  1086  Jeanne  Perrier,  puis 
en  1703  Claudine  Buyat,  et  vint  se  fixer  à  Màcon.  Son  pctit-iils, 
Claude  Chandon,  né  à  Màcon  eu  1732,  conseiller  du  roi  et  son  avo- 
cat au  bailliage  de  Maçon,  épousa  Marie-Madeleine  Monlong  et  en 
eut  deux  fils,  Léonard  et  Pierre-Gabriel  Chandon,  qui  furent  les 
auteurs  de  deux  brancln  - 

La  branche  aînée  s'est  très  honorablement  perpétuée  en  Maçon- 
nais sous  le  seul  nom  de  Chandon.  Un  de  ses  représentants,  Eugène 
Chandon.  né  en  1801.  décédé  en  1864,  a  été  bâtonnier  de  l'ordre  des 
avocats  de  Màcon.  Cette  branche  a  été  omise  dans  le  travail  de  M.  de 
Magny. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Pierre-Gabriel  Chandon,  né  à 
Màcon  le  14  novembre  1778,  épousa  à  Epernay  le  31  août  1816 
M  Adélaïde  Moet,  fille  d'un  très  riche  négociant  en  vins  de  Cham- 
pagne. Il  s'associa  à  son  beau-père,  donna  à  la  maison  Moet  et  Chan- 
don un  développement  considérable  et  mourut  le  23  juillet  1850.  11 
laissait  deux  lils,  Jean-Rémy-Gabriel  Chandon,  né  en  181'.),  et  Paul 
Chandon,  né  en  1821,  conseiller  général  delà  Marne,  qui  lui  succé- 
■nt  dans  sa  maison  de  commerce.  L'aîné  de  ces  deux  frères  avait 
vainement  demandé  le  6  avril  ix:;»  l'autorisation  dejoindreà  son  nom 
celui  de  :  dk  Romont  ;  il  fut  admis  dans  l'ordre  de  Malle  en  1843,  fut 

••'.■  comte  romain  par  bref  pontifical  de  1866  et  mourut  en  1868 
laissant  de  son  mariage  avec  M11'  Micheau  deux  fils  qui  sont  connus 
S  le  nom  de  Chandon  de  Briailles.  Paul  Chandon,  né  en  1821.  fils 
puiné  de  Pierre-Gabriel,  fut  admis  en  1843  dans  l'ordre  de  Malte  ;  il 
obtint  le  2  septembre  1854  du  comte  de  Percy,  receveur  des  finances 
à  Semur,  petit-fils  de  Philibert-François  Chandon,  comte  de  Briailles, 
un  acte  sous  seing  privé  le  reconnaissant  comme  parent  et  l'auto- 
risant à  porter  le  nom  de  Chandon  de  Briailles.  Il  fut  connu  dès  lors 
sous  le  nom  de  Chandon  de  Briailles,  demanda  vainement  le  14  fé- 
vrier 1866  l'autorisation  de  porter  régulièrement  ce  nom,  fut  créé 
comte  romain  par  bref  pontifical  du  4  août  1876  et  laissa  trois  fils 
de  son  mariage  en  1849  avec  M"°  de  Mordant  de  Massiac.  Le  second 
de  ces  fils,  Gaston  Chandon  de  Briailles,  né  en  1852,  conseiller 
général  de  la  Marne,  a  à  son  tour  été  créé  comte  romain  par  bref 
pontifical  de  188:2. 

Principales  alliances  :  de  Saint-Loup  1802,  Moet  1816,   Vyau  de 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  335 

Baudreuil  de  Fontenay  1891,  de  Mordant  de  Massiac  1849,  de  Mai* 
gret  1875,  1876,  dAndigné  de  la  Blanchaye  1885,  de  Clermont-Ton- 
nerre  1878,  de  Salignac-FéueloD  1897,  etc. 

CHANÉAC  (Leblanc  de).  Voyez  :  Leblanc  de  Chanéac. 

CHANDORÉ  (Vétat  de).  Voyez  :  Vétat  de  Chandoré. 

CHANEL  (de  Croy).  Voyez  :  Croy-Chanel  (de), 

CHANGARNIER. 

La  famille  Changarnier,  originaire  d'Autun,  appartient  à  la  haute 
bourgeoisie  de  sa  région.  Plusieurs  de  ses  représentants  exercèrent 
le  notariat  au  xyiii6  siècle.  Un  autre,  Nicolas  Changarnier,  né  à  Autun 
en  1756,  avocat  dans  cette  ville,  fut  élu  député  de  Saône-et-Loire  au 
conseil  des  Cinq-cents,  siégea  parmi  les  royalistes  et  fut  exclu  de 
rassemblée  après  le  18  fructidor.  Il  mourut  à  Dijon  en  1829.  Plus 
récemment  la  famille  Changarnier  a  été  illustrée  par  Nicolas-Théo- 
dule  Changarnier,  fils  du  précédent,  né  à  Autun  en  1793,  général  de 
division  en  1843,  gouverneur  de  l'Algérie,  commandant  supérieur 
de  la  garde  nationale  de  Paris  en  1849,  exilé  en  1852,  député  de  la 
Somme  en  1871,  sénateur  inamovible  en  1875,  grand-officier  de  la 
Légion  d'honneur,  décédé  en  1877,  qui  joua  un  rôle  politique  consi- 
dérable. 

Mlle  Marie- Jeanne  Changarnier,  petite-fille  de  M.  François- 
Bernard  Changarnier,  conseiller  à  la  Cour  de  Dijon,  épousa  en 
1870  M.  Harold  (Cheval)  de  Fontenay,  archiviste  paléographe. 
Bien  que  la  famille  Changarnier  compte  encore  des  représentants, 
leur  fils,  François-Théodule  de  Fontenay,  né  à  Autun  en  1871,  fut 
autorisé  par  décret  du  9  mai  1884  à  joindre  à  son  nom  celui  du  géné- 
ral Changarnier,  son  grand-oncle. 

CHANGEY  (Delecey  de).  Voyez  :  Delecey  de  Ghangey. 

CHANGEY  iGuyardde.i.  Voyez  Guyard  de  Changey. 

CHANGY  (Carpentier  de).  Voyez  :  Cari-entier  de  Changy. 

CHANLAIRE  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  de 
trois  étoiles  du  même. 

La  famille  de  Chanlaire  est  originaire  de  Vitry-le  François,  en 
Champagne,  où  dès  le  xvne  siècle  elle  occupait  un  rang  distingué 
dans  la  bourgeoisie. 

On  peut  voir  dans  les  Dossiers  bleus  que  noble  homme  maître  Jac- 
ques Chanlaire,  conseiller  du  Boi  et  son  avocat  au  grenier  à  sel  de 


336  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

Vitry,  épousa  par  contrat  du  3  juin  1643  Suzanne  Pérignon,  fille  d'un 
lieutenant  en  -l'élection  de  Sainte-Menehould.  Il  avait  eu,  probable- 
ment d'un  premier  mariage,  un  fils,  Gilles  de  Chanlaire,  avocat  au 
Parlement  de  Paris,  puis  procureur  du  Roi  en  la  maîtrise  particulière 
des  eaux  et  forêts  de  Vassy,  en  Champagne,  qui  épousa  dans  cette 
ville  en  1661  Madeleine  Thiébault.  Pierre  de  Chanlaire,  arrière-petit- 
fils  du  précédent,  décédé  à  Vassy  en  1803,  fut  pourvu  en  1767  de  la 
charge  anoblissante  de  secrétaire  du  Roi  auprès  du  Conseil  d'Artois 
et  la  conserva  jusqu'à  l'époque  de  la  Révolution.  Ce  même  Pierre  de 
Chanlaire,  avocat  en  Parlement,  Sgr  du  fief  d'Averny,  à  Yèvres,  prit 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Chaumont.  Il 
laissa  plusieurs  (ils.  La  descendance  de  l'aîné  de  ces  fils  s'est  éteinte 
avec  Pierre  de  Chanlaire,  né  à  Paris  en  1702,  qui  mourut  à  Versailles 
en  1S7.">.  La  descendance  d'un  des  puînés  s'est  perpétuée  à  Vassy 
jusqu'à  nos  jou: 

La  famille  de  Chanlaire  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  des  avocats,  un  chevalier  de  Malte  en  1816,  des  mem- 
bres de  la  Légion  d'honneur,  un  maire  de  Vassy  sous  Napoléon  III, etc. 

Principales  alliances  :  Fossé  d'Arcosse,  du  Bois  du  Tilleul,  Mou- 
gin  de  Montrol  1000,  de  Pompéry,  etc. 

CHANNAC  de  la  SELVE.  Armes  :  d'azur  à  un  éperon  d'or. 

Famille  d'ancienne  bourgeoisie  du  Bas-Vivarais. 

Antoine  Channac,  Cosgr  des  mandements  de  Stournayres  et  de 
Bernas,  acquit  en  1787  de  la  princesse  de  Marsan  la  terre  de  la  Selve, 
avec  moyenne  et  basse  justice,  que  sa  descendance  a  conservée  jus- 
qu'à nos  jours  dans  le  département  de  l'Ardèche.  Son  petit-fils,  Gus- 
tave Channac  de  la  Selve,  est  décédé  au  château  de  la  Selve  en  1898 
laisssant  trois  enfants  de  son  mariage  avec  Mlle  de  Retz  de  Servies. 

Principales  alliances  :  de  Retz  de  Servies,  de  Jouffroy  d'Abbans,  de 
Fagi  t  de  Casteljau  vers  18 10.  etc. 

CHAN0R1ER.  Armes  :  d'azur  à  trois  losanges  d'or,  2  et\. 

La  famille  Ciianoiuer  appartient  à  l'ancienne  bourgeoisie  du  Maçon- 
nais. 

Marie  Chanorier,  femme  de  N...  Poirier,  Sgr  de  Marigny,  lit  enre- 
gistrer son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Mâcon) 

Hugucs-Eustache  Chanorier,  marié  à  Jeanne-Philippe  Pollet, 
d'abord  conseiller  receveur  alternatif  des  tailles  de  l'élection  deLyon, 
puis  receveur  général  des  finances  de  la  généralité  d'Auch,  fut  pourvu 
le  o  septembre  1764  de  l'office  anoblissant  de  conseiller  secrétaire 
du  Roi,  audiencier  en  la  chancellerie  établie  près  le  Conseil  supé- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  337 

rieur  d'Alsace,  à  Golmar,  et  le  conserva  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en 
170!).  Son  fils,  Jean  Chanorier,  écuyer,  né  à  Lyon  le  15  novembre 
I7'»6,  receveur  général  des  finances  des  généralités  d'Auch  et  de 
Bayonne,  obtint  rie  d'Hozier  en  1771  le  règlement  de  ses  armoiries. 
Il  fut  élu  en  l'an  VII  député  de  Seine-et-Oise  au  Conseil  des  Cinq- 
Cents,  fut  membre  de  l'Institut  (section  des  sciences  matbématiqucs 
et  physiques)  et  mourut  à  Croissy  le  29  mai  1806. 

Une  branche  de  la  famille  Chanorier  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos 
jours  en  Maçonnais. 

CHANOY  dm.  Voyez  :  Duchanoy. 

CHANSAC  'Poinsot  de).  Voyez  :  Poinsot  de  Chansac. 

CHANSIERGUES  d  ORNANO  et  du  BORD  (de).  Armes  :  iïazur  à  trois 
flambeaux  d'argent,  allumés  de  gueules;  au  chef  cousu  de  gueules 
chargé  de  trois  étoiles  d'or.  —  La  branche  aînée,  dite  d'Ornano,  pose 
l'écu  sur  une  colonne  d'argent  à  la  base  et  au  chapiteau  d'or,  pièce 
principale  des  armoiries  de  la  famille  Colonna  d'Ornano.  —  Cou- 
ronne :  de  Comte.  —  Supports  :  deux  corneilles  au  naturel.  — 
Devise  :  Lux  amicis,  hostibus  ignis.  —  Cri  de  guerre  :  Virtus 
cognita. 

La  famille  de  Ch axsiergues  est  honorablement  connue  depuis  la  fin 
du  xve  siècle  dans  les  diocèses  de  Viviers  et  d'Uzès,  en  Languedoc. 
M.  de  la  Roque  en  a  donné  une  généalogie  dans  V Annuaire  historique 
et  généalogique  de  la  province  de  Languedoc,  année  1861.  On  trou- 
vera aussi  sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  et  dans  les  Carrés  d'Hozier. 

Elle  remonte  par  filiation  à  noble  François  Chansiergues,  du  lieu 
de  Rochemaure,  au  diocèse  de  Viviers,  dont  le  fils,  noble  Pierre  Chan- 
siergues, épousa,  par  contrat  passé  à  Rochemaure  le  6  février  1497, 
noble  Marie  Dulus,  fille  de  noble  Louis  Dulus,  dudit  lieu  de  Roche- 
maure. Ce  même  noble  et  honorable  homme  Pierre  Chansiergues, 
du  lieu  de  Rochemaure,  fît  son  testament  le  20  mars  1533  à  Bollène, 
au  Comtat-Venaissin,  dans  la  maison  de  son  frère,  noble  Louis  Chan- 
siergues. Son  fils,  noble  et  honorable  homme  Charles  Chansiergues, 
demeurant  en  la  ville  du  Saint-Esprit,  au  diocèse  d'Uzès,  est  men- 
tionné avec  sa  femme,  Catherine  Dumas,  dans  un  acte  du  28  octobre 
1545.  Il  est  appelé  feu  honorable  maître  Claude  Chansiergues, 
notaire  et  greffier,  de  la  ville  du  Pont-Saint-Esprit,  dans  le  contrat  de 
mariage,  passé  le  28  décembre  1587,  du  sieur  Guillaume  Chansiergues, 
son  fils,  et  de  demoiselle  Isabeau  de  Nardin,  veuve  de  feu  capitaine 
ix.  22 


338  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Antoine  Grimaldi  et  fille  de  feu  maître  Michel  Nardin,  docteur  en 
médecine.  Guillaume  Chansiergues,  étant  devenu  veuf,  se  remaria 
le  15  septembre  1614  avec  Madeleine  de  Cabiac.  11  laissa  deux  fils, 
Antoine,  né  du  premier  lit,  et  Pierre,  né  du  second  lit,  qui  furent  les 
auteurs  de  deux  branches.  Ces  divers  personnages  n'appartenaient 
pas  à  la  noblesse  et  ne  figurent  clans  aucun  acte  avec  la  qualifica- 
tion d'écuyer. 

Le  sieur  Antoine  Chansiergues,  auteur  de  la  branche  aînée,  était, 
contrôleur  pour  le  Roi  au  grenier  à  sel  du  Saint-Esprit  quand  il  épousa 
Marie  Brancassi  d'Ornano  par  contrat  passé  le  14  lévrier  1623  en 
présence  de  son  frère  Pierre,  bourgeois  du  Saint-Esprit,  auteur  de  la 
branche  cadette;  il  fut  père  de  Pierre  Chansiergues,  qui  continua  la  des- 
cendance. Monsieur  Pierre  Chansiergues,  fils  de  feu  monsieur  maître 
Antoine  Chansiergues,  conseiller  et  contrôleur  pour  le  Roi  au  grenier 
à  sel  de  la  ville  de  Saint-Esprit,  et  de  demoiselle  Mario  de  Colonne 
d'Ornano,  épousa  par  contrat  du  8  septembre  1677  demoiselle  Suzanne 
de  Broche,  fille  du  sieur  Antoine  Broche.  Il  fut  condamné  le  22  mai 
1698  par  jugement  de  l'intendant  du  Languedoc  à  payer  comme  usur- 
pateur de  noblesse  une  amende  de  2  000  livres  11  fut  père  de 
monsieur  maître  Joseph-Antoine  Chansiergues,  avocat  en  la  ville  du 
Saint-Esprit,  qui  épousa  par  contrat  du  l!>  janvier  1704  demoiselle 
Marie  Renoyer,  fille  de  monsieur  Michel  Renoyer,  grenetier  au  grenier 
à  sel  de  Saint-Esprit.  Joseph-Antoine  laissa  deux  fils  :  I"  monsieur 
maître  Michel-Ignace  Chansiergues,  docteur  et  avocat,  habitant  de 
Saint-Esprit,  qui  épousa  demoiselle  Anne  David,  fille  d'un  bourgeois 
de  Saint-Esprit,  par  contrat  post-nuptial  passé  le  25  novembre  1734 
en  présence  de  son  cousin,  messire  Pierre  de  Chansiergues,  tréso- 
rier général  de  France  à  Montpellier,  intendant  des  gabelles  du  Lan- 
guedoc, et  qui  continua  la  descendance  ;  2°  Joseph-Renoist,  qui  prit 
du  service  dans  l'armée  du  duc  de  Parme,  qui  reçut  le  titre  de  comte 
par  lettres  de  ce  prince  du  24  août  1728,  qui  devint  dans  la  suite  gou- 
verneur de  Guastalla  et  qui  ne  laissa  pas  de  postérité.  Benoit  de 
Chansiergues,  fils  de  Michel-Ignace,  fut  élevé  parmi  les  pages  du 
duc  de  Parme,  fut  plus  tard  écuyer  de  ce  prince  et  épousa  à  Parme 
le  14  août  1770  Hélène-Anne,  comtesse  Rados.  Il  se  fit  maintenir  dans 
sa  noblesse  le  4  avril  1775  par  arrêt  de  la  Cour  des  Comptes  de 
Montpellier,  releva,  après  la  mort  de  son  oncle,  le  titre  de  comte  qui 
avait  été  conféré  à  celui-ci  en  1728  parla  Cour  de  Parme  et  joignit  le 
premier  à  son  nom  celui  de  la  famille  d'Ornano  à  laquelle  apparte- 
nait sa  trisaïeule.  Il  fut  père  du  comte  Louis-Ignace  de  Chansiergues 
d'Ornano,  né  à  Guastalla  en  1775,  garde  du  corps  du  duc  de  Parme, 
qui  épousa  au  Vigan  le  13  floréal  an  XIII  Agathe-Philippine  d'Albignac, 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAIS!:  S  339 

et  grand-père  de  Paulin-François,  comte  de  Chansiergues  d'Omano, 
qui  épousa  en  1851  Mlle  de  Baroncelli-.Iavon  et  qui  mourut  en  1857 
laissant  lui-même  un  fils,  né  en  1855.  Cette  branche  se  perpétue  à 
Avignon. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Pierre  de  Chansiergnes,  bourgeois 
de  Saint-Esprit,  épousa  le  20  février  1638  Isabeau  de  Reboul.  Il  fut 
père  de  Guillaume  de  Chansiergues,  sieur  du  Bort,  qui  épousa  le 
27  janvier  1679  Marguerite  de  Piolenc,  issue  d'une  très  vieille  famille 
noble  de  la  région.  Le  petit-fils  de  celui-ci,  Pierre-Louis  de  Chan- 
siergues du  Bord,  fit  reconnaître  sa  noblesse  le  3  juin  1775  par  arrêt 
de  la  Cour  des  Comptes,  aides  et  finances  de  Montpellier.  Il  demanda 
quelques  années  plus  tard  à  être  maintenu  dans  sa  noblesse  par  un 
arrêt  du  Conseil.  D'Hozier,  chargé  d'examiner  sa  requête,  composa 
un  mémoire  qui  se  termine  en  ces  termes  :  «  Résultat.  La  famille  de 
Chansiergues  établit  sa  filiation  par  titres  originaux  depuis  l'an 
1550  et,  par  le  secours  d'expéditions  revêtues  des  formes  pres- 
crites à  l'égard  des  habitants  du  Comtat-Venaissin  par  lettres 
patentes  du  Roi  du  30  avril  1784,  elle  remonte  jusqu'en  1497.  Il  est 
de  notre  devoir  d'observer  que  les  sujets  qui  composent  la  généa- 
logie de  cette  famille  n'ont  pas  toujours  pris  également  dans  les 
actes  qu'ils  ont  passés  des  qualifications  nobles  et  que  même  on 
ne  les  voit  constamment  affectées  dans  les  pièces  originales  que 
depuis  l'année  1619.  Nous  ne  passerons  pas  sous  silence  un  fait 
consigné  dans  les  registres  de  la  recherche  des  faux  nobles  faite 
en  la  généralité  de  Montpellier  en  1698  à  l'égard  d'un  sujet  du 
nom  de  Chansiergues  domicilié  en  la  ville  du  Saint-Esprit.  Pierre 
Chansiergues,  du  Saint-Esprit,  apprennent  les  registres  dont  nous 
sommes  dépositaires,  pour  l'amende  à  laquelle  il  a  été  condamné 
par  jugement  dudit  intendant  du  22  mai  1698,  à  cause  de  V usur- 
pation par  lui  faite  des  titres  de  noblesse,  paiera  la  somme  de 
2  000  livres.  Il  est  certain  qu'on  ne  doit  pas  confondre  ce  Pierre  de 
Chansiergues,  condamné  en  1698,  avec  Pierre  de  Chansiergues, 
bisaïeul  des  suppliants,  puisque  celui-ci  était  mort  avant  le 
17  octobre  1667  ;  mais  en  même  temps  il  semble  qu'on  ne  peut  se 
défendre  de  concevoir  des  préjugés  défavorables  sur  la  noblesse 
de  leur  famille  à  l'identité  de  nom  et  de  domicile.  Nous  ne  cherche- 
rons pas  au  surplus  à  donner  à  cette  conjecture  plus  de  force 
quelle  ne  comporte.  Nous  avons  exposé  les  faits  qui  résultent  de 
la  production  des  suppliants  et  nous  laissons  à  la  sagesse  de  Sa 
Majesté  à  en  apprécier  le  mérite.  »  Pierre-Louis  de  Chansiergues 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par  arrêt  du  Conseil  du  23  mai  1789. 
Sa  descendance  s'est  éteinte  avec  son  petit-fils,  Pierre-Henri,  connu 


340  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

sous  le  titre  de  baron  de  Chansiergues  du  Bord,  longtemps  conseiller 
général  de  la  Drôme,  décédé  en  1878,  qui  survécut  à  son  fils  et  qui 
ne  laissa  qu  une  fille  mariée  vers  1860  au  marquis  de  Bimard. 

La  famille  de  Chansiergues  a  fourni  depuis  deux  siècles  de  nom- 
breux officiers,  dont  plusieurs  ont  été  tués  à  l'ennemi,  des  chevaliers 
de  Saint-Louis,  des  membres  de  la  Légion  d'honneur,  etc. 

(luillaume  Chansiergue  de  Bord,  du  lieu  du  Saint-Esprit,  et  Pierre 
Chansiergue,  viguier  du  Saint-Esprit,  eurent  leur  blason  enregistré 
d'office  à  l'Armoriai  général  de  1696   registre  dlJzès). 

Principales  alliances  :  Colonna  d'Ornano  1623,  de  Piolenc  1627, 
1679,  deMagnin  1639,  Rados  1770,  d'Albignac  1805,  de  la  Bruyère 
1824,  de Baroncelli-Javon  1851,  Blanc  de  Saint-Laurent,  d'Andrée  de 
Renoard,  de  Bimard.de  Broche,  de  Vanel  1748,  etc. 

CHANTEAU   de    Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de  lv 
parti  au  1  <h  gueules  à  trois  pals  d'argent;  au  chef  coupé  d'azur  à 
une  rose  d'argent,  accostée  de  deux  étoiles  du  même,  et  d'or;  au  2 
écarlelê  d'azur  et  d'argent  emmanché,  coupé  de  deux  pièces  et  deux 
dem  ies.  le  premier  quartier  chargé  d'un  léopard  passant  d'or. 

La  famille  dlùivmi.  w  appartient  à  la  noblesse  de  Bourgogne. 

lu  de  ses  représentants,  Jean  Chanteau  de  Rozières,  Sgr  d'Attri- 
court,  originaire  de  Gray,  fut  pourvu  le  27  novembre  1732  de  l'office 
anoblissant  de  secrétaire  du  Roi  eu  la  chancellerie  près  la  Cour  des 
comptes  de  Dole  et  fui  reçu  le  24  janvier  1733. 

Jacqueline  .Michel,  veuve  de  Jean-Baptiste  de  Chanteau,  Sgr  d'At- 
tricourt,  dame  du  quart  du  fief  de  Nuits,  prit  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Dijon. 

Gabriel  Chanteau  avait  épousé  vers  1780  Charlotte  du  Crest  de 
Chigy.  Leur  fils.  L oui-Marie  Chanteau,  né  le  2  janvier  1782  à  Saint- 
ne-l'Abbaye  (Côte  d'Or),  sous-intendant  militaire,  chevalier  de 
Saint-Louis,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  marié  en  1822  à  Fran- 
cine-Élisabetb  Croft,  décédé  à  Paris  le  14  septembre  1857,  reçut  le 
titre  personnel  de  baron  par  lettres  patentes  du  roi  Louis-Philippe  du 
27  septembre  1845;  il  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses 
armoiries.  Il  eut  un  fils,  Antoine-Adolphe,  baron  de  Chanteau,  décédé 
en  1857,  qui  épousa  Victoire-Denise  Collignon,  décédée  en  1877,  et 
qui  laissa  lui-même  deux  fils  :  1°  Maurice,  baron  de  Chanteau,  décédé 
a  Nice  en  1903,  qui  a  eu  deux  enfants  de  son  mariage  avec  M"'  Vo- 
lette, décédée  en  1905  ;  2°  Augustin-François  de  Chanteau,  né  en 
1848.  archiviste  paléographe,  décédé  en  1882. 

Principales  alliances  :  du  Crest,  de  Foras  1891,  etc. 

lia  existé  en  Berry  une  autre  famille  de  Chanteau  dont  les  armoi- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES     FRANÇAISES  341 

ries  avaient  beaucoup  d'analogie  avec  celles  des  Chanteau  de  Bour- 
gogne :  de  gueules  à  trois  pals  d'argent;  au  chef  cousu  d'azur  chargé 
d'une  rose  d'argent.  Un  tableau  généalogique  conservé  dans  les 
Dossiers  bleus  fait  remonter  la  filiation  de  cette  famille  à  un  François 
Chanteau,  sieur  de  la  Cour,  dont  le  fils,  Louis  de  Chanteau,  sieur  de 
la  Cour,  épousa  en  1587  Marie  du  Breuil.  Charles  de  Chanteau, 
écuyer,  sieur  de  la  Cour,  demeurant  en  la  paroisse  de  Rouvre-les- 
Bois,  près  de  Chàteauroux,  petit-fils  de  ce  dernier,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  par  jugement  de  l'intendant  du  30  septembre  1667. 
La  famille  de  Chanteau  de  la  Cour  paraît  s'être  éteinte  peu  de  temps 
après  ce  jugement.  Elle  ne  ligure,  en  tout  cas,  ni  au  nombre  de  celles 
qui  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696,  ni  au 
nombre  de  celles  qui  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  du  Berry. 

CHANTECLAIR  (de  Vouges  de).  Voyez  :  Vouges  de  Chanteclair  (de). 

CHANTEGREIL  de  la  MARCODIE.  Armes  :  de  gueules  à  un  coq  d'argent, 
passant  et  chantant,  ongle  et  becqué  d'or. 

La  famille  Chantegreil  de  la  Marcodie  est  anciennement  et  honora- 
blement connue  en  Périgord. 

Ses  membres  figurent  dans  un  certain  nombre  d'actes  du 
xvnie  siècle  avec  la  qualification  de  noble  et  même  avec  celle  d'écuyer. 
Cependant  on  ne  lui  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  et  on 
ne  voit  pas  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
de  sa  région. 

Pierre  Chantegreil  de  la  Marcodie  était  sous  Louis  XVI  président 
en  l'élection  de  Périgueux.  Il  fut  père  de  François  et  de  Joseph  Chan- 
tegreil de  la  Marcodie  qui  continuèrent  la  descendance.  Plus  récem- 
ment la  famille  Chantegreil  de  la  Marcodie  a  fourni  un  colonel,  officier 
de  la  Légion  d'honneur.  Un  des  neveux  de  celui-ci,  Gaston  de  la  Mar- 
codie, ancien  élève  de  l'École  polytechnique,  était  il  y  a  quelques 
années  inspecteur  de  la  comptabilité  des  services  techniques  des 
chemins  de  fer  de  l'Ouest. 

CHANTELAUZE.  Armes  :  de  sinople  à  un  chevron  d'argent  chargé  d'un 
losange  de  gueules. 

La  famille  Chantelauze  est  une  des  plus  anciennes  et  une  des  plus 
justement  considérées  de  la  haute  bourgeoisie  du  Forez. 

Elle  a  été  illustrée  par  Victor  Chantelauze,  né  à  Montbrison  en  1787, 
député  de  la  Loire  en  1824,  premier  président  à  la  Cour  royale  de 
Grenoble,  qui  fut  appelé  par  le  roi  Charles  X  à  faire  partie  du  minis- 


à'fi  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

tère  Polignac  en  qualité  de  garde  des  sceaux.  Après  la  révolution  de 
1830  M.  Chantelauze  fut  traduit  avec  ses  collègues  devant  la  Chambre 
des  pairs  et  condamné  à  la  détention.  Il  fut  gracié  après  quelques 
années  et  mourut  dans  la  retraite  en  1859.  Il  avait  épousé  Marie-Fran- 
çoise Richard  du  Colombier  qui  lui  survécut  jusqu'en  1863.  Leur  fille, 
la  comtesse  d'Allard,  était  décédée  dès  1859  à  l'âge  de  36  ans,  Michel - 
Balthazar  de  Chantelauze,  frère  du  ministre,  mourut  à  Montbrison  en 
1859,  à  l'âge  de  76  ans. 

Plus  récemment  la  famille  Chantelauze  a  fourni  un  écrivain  dis- 
tingués. 

Principale  alliance  :  d'Allard. 

CHANTELOU  (du  Plouays  de).  Voyez  :  Plouats  de  Chantelou  (du). 

CHANTELOUP   Chaptal  de  .  Voyez  :  Chaptal  de  Chanteloup. 

CHANTELOUP  TEspagnol  de  .  Voyez  :  L'Espagnol  de  Chanteloup. 

CHANTELOUP   Rougane  de  .  Voyez  :  Rougamb  de  Chanteloup. 

CHANTELOUP  (Martin  de  .  Voyez  :  Martin  de  Chanteloup. 

CHANTEMERLE   Jacquelot  de).  Voyez  :  Jacquelot  de  Chantemerle. 

CHANTEMESLE   Belin  de  .  Voyez  :  Belin  de  Chantbmesle. 

CHANTEPIE  île  Royer  de;   Voyez  :  le  Roter  de  Chantepie. 

CHANTEPIE  l'dei.  Armes  :  d'azur  à  une  croix  d'argent  chargée  dune 
pie  de  sable  et  cantonnée  de  quatre  besants  d'or. 

Ancienne  famille  noble  de  Basse-Normandie  sur  laquelle  on  trou- 
vera dans  les  Dossiers  bleus  d'abondants  renseignements.  On  trou- 
vera aussi  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que 
Jean-Baptiste  de  Chantepie  lit  en  1785  pour  être  admis  à  l'École  mili- 
taire. 

La  famille  de  Chantepie  est  originaire  d'Italie  d'après  la  tradition. 
Elle  est  connue  en  Normandie  depuis  Jean  de  Chantepie,  écuyer,  qui 
acquit  un  héritage  par  acte  passé  en  la  vicomte  de  Vire  le  1er  mars 
1325.  On  trouve  ensuite  un  Jean  Chantepie,  écuyer,  qui  passa  un  acte 
en  la  vicomte  de  Vire  le  28  octobre  1411.  Jean  Chantepie,  homme 
d'armes,  un  des  fils  du  précédent,  vendit  à  son  frère  Guillaume,  par 
acte  du  4  août  1459,  tout  ce  qui  pouvait  lui  revenir  de  la  succession 
de  ses  parents.  11  fut  vraisemblablement  le  même  personnage  qu'un 
Jean  Chantepie,  du  lieu  de  Chambes,  dans  l'élection  d'Avranches,  que 
l'on  trouve  avoir  été  débouté  de  ses  prétentions  nobiliaires  et  remis 


DICTIONNAIRE    HKS    FAMILLES    FRANÇAISES  343 

à  la  taille  lors  de  la  célèbre  recherche  deMontiaut,  en  1463  *.  Guil- 
laume Chantepie,  Sgr  de  la  Bigne  et  de  la  Gondonnière,  frère  de  Jean, 
continua  la  descendance.  Il  vendit  sa  terre  de  la  Gondonnière  par 
acte  passé  le  6  juin  1471  devant  tabellions  à  Condé-sur-Noireau  et 
laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Henri  et  Nicolas,  qui  furent  les 
auteurs  de  deux  branches.  Les  représentants  de  ces  deux  branches 
lurent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  23  mai  1671  par  jugement  de 
Chamillart,  intendant  de  Caen,  sur  preuves  de  quatre  degrés,  sans 
anoblissement  antérieur  connu. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Henri  Chantepie,  écuyer,  Sgr  de  la 
Gondonnière,  renonça  à  la  succession  de  son  père  par  acte  du 
6  août  1475.  Il  épousa  Laurence  Basire  etfut  père  de  Nicolas  de  Chan- 
tepie, Sgr  de  la  Gondonnière,  qui  épousa  le  18  avril  1503  Colette 
Picot.  Celui-ci  laissa  trois  fils,  Nicolas,  Guillaume  et  Henri,  dont  les 
descendants  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  22  mai  1608  par 
arrêt  de  la  Cour  des  aides  de  Bouen.  Jean  de  Chantepie,  écuyer,  Sgr 
du  Bois,  fils  puîné  de  Jacques,  Sgr  de  la  Gondonnière,  épousa  Marie 
Viard  le  26  novembre  1672.  Il  fut  père  de  Jean-Baptiste  de  Chantepie, 
né  à  Jurques,  en  l'élection  de  Caen,  qui  épousa  en  1722  honnête  fille 
Marie  Vautier,  grand-père  de  Nicolas  de  Chantepie,  né  en  1732,  qui 
épousa  d'abord  Anne-Marthe  Boussel,  puis  en  1772  Madeleine  Diguet, 
fille  d'un  bourgeois  de  Caen,  ancien  notaire  à  Noyers,  et  bisaïeul  de 
Jean-Baptiste  de  Chantepie,  né  à  Caen  le  23  mai  1776,  qui  lit  en  1785 
ses  preuves  de  noblesse  pour  être  admis  à  l'École  militaire. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Nicolas  de  Chantepie,  est  men- 
tionné dans  un  acte  de  1489  avec  sa  femme,  Florence  de  Fontenay, 
dame  de  Fincel.  Son  arrière-petit-fils,  Nicolas  de  Chantepie,  marié 
en  1592  à  Isabeau  Escoulant,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  en  1599 
par  jugement  de  M.  de  Mesmes  de  Boissy.  Il  laissa  deux  fils  :  1°  Etienne 
de  Chantepie,  qui  fut  maintenu  clans  sa  noblesse  en  1634  par  juge- 
ment de  M.  d'Aligre  et  qui,  de  son  mariage  en  1 626  avec  Marie  Crespin, 
laissa  huit  fils,  tous  maintenus  par  Chamillart  lors  de  la  grande 
recherche;  2°  Bobert  de  Chantepie,  né  en  1605,  Sgr  de  la  Fosserie, 
qui  fut  père  de  Louis  de  Chantepie,  Sgr  de  Lescobarderie,  demeurant 
à  Coutances,  décédé  en  1716,  et  grand-père  d'Hervé  de  Chantepie, 
né  en  1696,  lequel  eut  deux  fils  de  son  mariage  avec  Françoise  Lan- 
daise. Hervé  de  Chantepie,  l'aîné  des  fils  d'Etienne,  fut  premier  pré- 
sident au  présidial  de  Coutances  et  épousa  en  166.>  Jacqueline  de 
Pigousse;  il  fut  père  de  Pierre  de  Chantepie  et  grand-père  d'Hervé 
de  Chantepie. 

*  Voir  le  Hérault  d'armes  l"  volume.  1861-64,  page  415. 


344  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Jean-Baptiste  de  Chantepie,  ancien  officier  d'infanterie,  prit  part 
en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Coutances. 

La  famille  de  Chantepie  a  fourni  de  nombreux  officiers,  des  cheva- 
liers de  Saint-Louis,  etc. 

On  croit  qu'elle  compte  encore  des  représentants.  On  trouve  que 
M.  Jules  de  Chantepie,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  l'Univer- 
sité, est  décédé  à  Paris  en  1904. 

Principales  alliances  :  d'Argouges,  de  Bailleul,  de  la  Bigne  1550, 
du  Rosel  1640,  de  Montesson  (au  xve  siècle),  etc. 

Il  a  existé  dans  le  Maine  une  autre  famille  de  Chantepie  qui  était 
honorablement  connue  dès  le  xv"  siècle  au  Pont-de-Mayenne.  René 
de  Chantepie,  sieur  du  But.  demeurant  à  Laval,  ayant  été  assigné 
lors  de  la  grande  recherche  des  faux  nobles  commencée  en  ItillG,  lit 
en  mars  lijtJT  la  déclaration  qu'il  n'avait  jamais  eu  de  prétentions 
nobiliaires.  Cette  lamille  de  Chantepie  s'allia  à  la  famille  de  Farcy 
et  s'éteignit  au  xvui*  siècle  dans  la  famille  de  La  Barre. 

CHANTERAC   de  la  Cropte  de  .  Voyez  :  Cboptb  de  Chantérac  ide  la 
CHANTERENNE  iBocquet  de;.  Voyez  :  Bocqlet  de  Chanterenne. 
CHANTRANS    de  Pillot-     Voyez  :  Pillot  de  Chexeoey  de  Coligxy-Cha- 

TILUiN  ET  DE  CHANTRANS     DE). 

CHANTREAU  de  la  JOUBERDRIE  et  du  COUTEAU  de  Armes  :  d'azur 
à  trois,  merlettes  (aliàs  trots  tourt''r<,iles,  d'argent,  2  et  1;  au  chef 
cousu  d\izur  chargé  de  trois  étoiles  d'argent 

La  famille  de  Chantreau  appartient  à  la  noblesse  du  Bas-Poitou.  On 
en  trouvera  dans  le  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des 
familles  <lx  Poitou  une  généalogie  complète  qui  est  l'œuvre  du  comte 
de  Saint-Saud.  On  trouvera  aussi  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les 
preuves  de  noblesse  que  deux  de  ses  membres  firent,  l'un  en  1743 
pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  Grande-Écurie,  l'autre  en  1778 
pour  être  admis  à  l'École  militaire 

La  généalogie  mentionnée  plus  haut  fait  remonter  la  filiation  à 
Jacques  Chantreau,  Sgrde  Rigueil.qui  rendit  hommage  le  jeudi  après 
la  Saint-Jean  1388  à  Robert,  écuyer,  Sgr  de  Sanzai,  pour  sa  terre  de 
l'Hébergement.  Ce  Jacques  Chantreau  avait  épousé  Marie  Belert,  ou 
Velort;  il  en  eut  trois  fils  qui  partagèrent  la  succession  de  leurs 
parents  par  acte  du  3  septembre  1433.  L'un  de  ces  fils,  Jacques  Chan- 
treau, écuyer,  sieur  de  Rigueil,  épousa  Jeanne  Morineau  et  laissa 
deux  enfants  qui  partagèrent  sa  succession  par  acte  du  7  octobre  1485. 
Jean  Chantreau,  fils  du  précédent,  peut  avoir  été  le  même  person- 


DICTIONNAIRE    U  li  S    FAMILLES    FRANÇAISES  345 

nage  qu'un  Jean  Chantreau,  écuyer,  Sgr  de  la  Vergerie,  qui  était  le 
4  mars  1517  homme  d'armes  dans  la  compagnie  de  Charles  de  la  Tré- 
moïlle  On  lui  attribue  pour  lils  un  autre  Jean  Chantreau,  écuyer,  Sgr 
de  la  Vergerie,  qui  épousa  le  15  juin  1529  Henée  Turpin  et  à  partir 
duquel  seulement  la  filiation  doit  être  considérée  comme  rigoureuse- 
mentétablie.  L'arrière-petit-fils  de  celui-ci,  Pierre  Chantreau,  écuyer, 
Sgr  de  la  Jouberdrie,  marié  le  31  août  1623  à  Marie  Ranfray,  fut  main- 
tenu dans  sa  noblesse  le  22  juin  1637  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides.  Il 
fut  père  de  Daniel  Chantreau,  écuyer,  Sgr  delà  Jouberdrie,  d  Avayole 
et  de  Launay,  demeurant  à  Avayole,  dans  l'élection  de  Richelieu, 
marié  le  ilS  janvier  1665  à  Anne  Guilloteau,  qui  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  le  17  juillet  1664  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides,  mais  qui, 
lors  de  la  grande  recherche  des  faux  nobles  commencée  en  1666,  fut 
condamné  comme  usurpateur  à  1800  livres  d'amende  par  jugement  de 
Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de  Tours  *.  Daniel  Chantreau  interjeta 
appel  de  cette  condamnation  devant  le  Conseil  d  Ktatqui  le  maintint 
dans  sa  noblesse  par  arrêt  du  1er  avril  1671 .  Son  fils,  Daniel  Chantreau, 
écuyer,  Sgr  des  mêmes  terres,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696  (registre  de  Fontenay-le-Comtej.  11  avait  épousé  en 
1694  Marguerite  Régnier  qui,  étant  veuve,  fut  maintenue  dans  sa 
noblesse  avec  ses  enfants  mineurs  le  15  avril  1707  par  jugement  de 
M.  Doujat,  intendant  de  Poitiers,  puis  le  24  février  1715  par  jugement 
de  M.  Quentin  de  Richebourg,  successeur  de  M.  Doujat.  Deux  de  ses 
fils,  Daniel-Henri  Chantreau,  Sgr  de  la  Jouberdrie,  marié  en  1720  à 
MUe  Brunet  de  Sairigné,  et  Louis-Isaac  Chantreau,  Sgr  du  Couteau, 
marié  en  1721  à  Mlle  de  la  Couture-Renom,  furent  les  auteurs  de  deux 
branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Daniel-Henri,  fut  père  de  Louis-Henri 
Chantreau  de  la  Jouberdrie,  qui  fut  admis  en  1743  parmi  les  pages 
de  la  Grande-Écurie,  et  grand-père  de  Gabriel-Ferdinand  de  Chan- 
treau de  la  Jouberdrie,  né  à  Fontenay-le-Comte  en  1767,  qui  fit  en 
1778  ses  preuves  de  noblesse  pour  être  admis  à  l'Fcole  militaire. 
Cette  branche  s'est  éteinte  avec  un  neveu  de  ce  dernier,  Charles- 
Auguste  de  Chantreau,  né  à  Saintes  en  1790,  marié  à  Mlle  de  Cugnac, 
qui  est  décédé  à  Mort  en  1872  laissant  tous  ses  biens  au  chef  de  la 
branche  cadette. 

La  branche  cadette  était  représentée  au  xixe  siècle  par  Louis-Félix 
de  Chantreau,  né  en  1801,  qui  est  décédé  à  Poitiers  en  1870  laissant 
quatre  fils  de  son  mariage  en  1845  avec  MUe  des  Roches  de  Chassay. 

Charles  et  Pierre  Chantreau,  Sgrs  de  la  Bonnière  et  des  Touches, 

'  Consulter  les   Maintenues  de   noblesse  de  la  généralité  de  Poitiers  (1714-1718), 
publiées  dans  le  tome  XXII  des  Archives  historiques  du  Poitou. 


346  DICTIONNAIRE     D  E  S     FAMILLES     FRANÇAISES 

prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Poitiers. 

La  famille  de  Chantreau  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  de  nombreux  officiers  parmi  lesquels  un  maréchal  de 
camp  en  1827,  décédé  à  Luçon  en  1850,  deux  pages  du  Roi.  un  grand 
vicaire  de  Luçon  en  1821,  un  sous-préfet  sous  la  Restauration,  etc. 

Principales  alliances  :  Ranfrav  1023,  Bernardeau  1703,  Brunet  de 
Sairigné  1720,  Bullion  de  Montlouet  1756,  des  Francs  1782,  de 
Cugnac  1845,  Poictevin  de  la  Rochette  1796,  de  Maynard  de  la  Claye 
1826,  de  la  Couture-Renom  1721,  des  Roches  de  Chassay  1845,  de 
Lestang  1730.  etc. 

Il  a  existé  d'autres  familles  de  Chantreau. 

On  trouve  que  Martin  Chantreau,  sieur  de  la  Tour,  fut  anobli  par 
lettres  patentes  d'octobre  1676  en  récompense  de  ses  services  mili- 
taires et  obtint  en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries  :  d'azur 
à  un  chef  d'or  chargé  de  trois  molettes  d'éperon  de  gueules. 

François  de  Chantreau,  Sgr  en  partie  de  la  justice  de  Balnot,  fit 
enregistrer  son  blason  à  1  Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Bar- 
sur-Seine    :  d'argent  à  une  sauterelle  de  sinople. 

CHANU  de  LIMUR.  Armes  :  d'azur  à  mie  étoile  d'or.  —  Devise  :  Pour 
fidèlement  tenir. 

La  famille  Chanu  deLimur,  qui  occupe  depuis  plusieurs  générations 
un  rang  distingué  en  Bretagne,  est  originaire  deGuérande  où  elle  est 
honorablement  connue  depuis  le  milieu  du  xvr  siècle.  Toutefois  on 
ne  lui  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  et  elle  n'a  jamais  été 
l'objet  d'un  jugement  de  maintenue  de  noblesse.  Elle  paraît  donc 
n'avoir  aucun  rapport  avec  celle  d'un  G.  Chanu  de  la  Bobinière, 
domicilié  dans  la  paroisse  de  Plumaudan,  qui  figura  en  1427  à  la 
réformation  de  la  noblesse  du  diocèse  de  Saint-Malo. 

Jean-Alain  Chanu  épousa  vers  1630  Julienne-Marie  le  Trézie,  héri- 
tière des  domaines  du  Cardinal  cl  de  Kerhedèn,  situés  à  Guérande. 
Son  petit-fils,  Joseph  Chanu  de  Kerhedèn,  était  en  1692  officier  au 
régiment  irlandais  de  Jacques  II,  cavalerie  ;  il  vint  se  fixer  à  Vannes 
après  le  mariage  qu'il  contracta  avec  Louise  Bourgeois,  fut  nommé 
en  1700  garde-scel  au  présidial  de  cette  ville,  près  de  laquelle  il 
possédait  du  chef  de  sa  femme  le  domaine  de  Limur,  et  mourut  en 
1709.  Il  fut  père  de  Charles-Louis  Chanu  de  Kerhedèn,  conseiller  au 
présidial  de  Vannes  en  1730,  puis  lieutenant-général  de  l'amirauté  de 
la  même  ville,  qui  épousa  Marie-Jacquette  le  Minihy  du  Rumen, 
grand-père  de  Jean  Chanu  de  Limur,  lieutenant-général  de  l'amirauté 
de  Vannes  après  son  père,  qui  épousa  à  Lorient  en  1778  Mlle  Véry  de 
Romain,  et  bisaïeul  de  N.  Chanu  de  Limur,  lieutenant  de  vaisseau, 


DICTlONNAlllU     !>i.  s     FAMILLES     PUANÇAISES  347 

chevalier  de  Saint-Louis,  qui  épousa  en  l <S l M  Mll°  Calvé  de  Soursac. 
Ce  fut  ce  dernier  qui  acquit  à  Vannes  en  1819  de  la  famille  de  Gouvello 
la  belle  demeure  qui  a  été  connue  depuis  lors  sous  le  nom  d'hôtel  de 
Limur.  Son  (ils.  Francis  de  Limur,  né  en  1817,  conseiller  général  du 
Morbihan  sousNapolôon  III,  s'apparenta  aux  meilleures  familles  de  la 
région  par  son  mariage  avec  Mlle  de  Plœuc  et  fut  connu  le  premier 
sous  le  titre  de  comte,  porté  après  lui  par  son  fils.  Minéralogiste  très 
distingué,  il  avait  réuni  dans  son  hôtel  de  Vannes  une  remarquable 
collection  de  minéralogie  et  d'archéologie  préhistorique. 

On  trouvera  d'intéressants  renseignements  sur  la  famille  Chanu  de 
Limur  dans  le  Répertoire  de  biobibliographie  bretonne  de  Kerviler. 

Principales  alliances  :  l'Héritier,  Briant  de  Laubrière,  de  Plœuc, 
Jacquelot  de  Boisrouvray,  de  Mauduit  vers  1775,  etc. 

CHANVALLON  (Thibault  de).  Voyez  :  Thibault  de  Chanvallon. 

CHANZY. 

La  famille  Chanzy,  d'honorable  bourgeoisie,  a  été  illustrée  de  nos 
jours  par  Antoine-Alfred  Chanzy,  né  en  1823  à  Nouart  (Ardennes), 
général  de  division  en  1870,  gouverneur  de  l'Algérie  en  1873,  séna- 
teur inamovible  en  1875,  ambassadeur  en  Russie  en  1879,  grand- 
croix  de  la  Légion  d'honneur,  décédé  en  1883. 

Principales  alliances  :  d'Embry  de  Rocreuse  1902,  de  Girard  de 
Charbonnières,  Pyrot  de  Crépy  1877. 

CHAPAIS,  ou  CHAPPAIS,  (de),  en  Dauphiné  et  en  Normandie.  Armes  : 
à' argent  à  un  vaisseau  de  sable.  —  Aliàs  (d'après  le  règlement  d'ar- 
moiries du24  octobre  1815)  :  écartelé  au  \ parti  d'azur  à  un  dauphin 
pâmé  d'or,  surmonté  d'une  étoile  d'argent,  et  d'or  à  un  chevron 
d'azur  ;  au  2  d'or  à  trois  fasces  de  gueules  ;  au  3  d'argent  à  un  vais- 
seau de  sable  soutenu  d'une  mer  de  sinople  ;  au  4  d'azur  à  un  che- 
vron d'or. 

La  famille  de  Chapais  est  originaire  des  environs  de  Crest,  en  Dau- 
phiné. On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  au  Cabinet  des  Titres, 
la  généalogie  qu'elle  produisit  au  Cabinet  des  Ordres  du  Roi  lorsqu'en 
1786  elle  sollicita  des  lettres  de  confirmation  de  noblesse.  Ce  travail 
mentionne  Aymard  de  Chappais,  Sgr  de  Hautchamp,  et  son  frère, 
Amédée  de  Chappais,  chevalier,  qui  furent  témoins  le  23  mai  1345  au 
testament  de  Louis  de  Poitiers,  comte  de  Diois  et  de  Valentinois.  On 
trouve  ensuite  un  messire  Antoine  de  Chapais  qui  en  1467  était  cha- 
noine de  Saint-Sauveur  de  Crest.  Noble  Louis  Chappays,  auquel 
remonte  la  filiation  suivie,  épousa  noble  Guillème  de  Castaing  par 


8  DICTIONNAIRE     UES     FAMILLES     FRANÇAISES 

contrat  passé  à  Vienne  le  10  février  Jol3:  il  est  mentionné  dans  un 
certain  nombre  d'actes  soit  avec  la  qualification  de  noble,  soit  avec 
celle  d'honorable  homme,  mais  jamais  avec  celle  d'écuyer.  Son  tils, 
noble  Louis  de  Chapais  de  Grave,  Sgr  de  Plaisance,  habitant  du  man- 
dement de  Grave, au  diocèse  de  Valence,  épousa  honnête  femme  Isa- 
belle de  Bonnet.  Il  fut  père  d'honorable  homme  sire  Louis  Chapais, 
écuyerde  Crest,  mentionné  dans  de  nombreux  actes  de  la  seconde 
moitié  du  xvic  siècle,  qui  épousa  honorable  femme  Louise  de  Ville- 
neufve  et  qui  lit  son  testament  le  28  septembre  1580,  grand-père  de 
François  Chapais,  capitaine  d'une  compagnie  de  carabiniers,  et 
bisaïeul  d'André  Chapais,  maire  de  mi  épousa  Marie  Richard. 

François  de  Chapais,  tils  de  ce  dernier,  fut  baptisé  à  Crest  le  19  mai 
1  l'ail  ;  il  vint  se  fixera  Rouen  et  y  épousa  Marguerite  Campion,  lille 
d'un  ancien  juge  consul,  par  contrat  du  17  jaillit  17(M  dans  lequel  il 
est  simplement  appelé  le  sieur  François  Chapais;  il  fut  nomme  en 
lTlojuge  consul  de  Rouen  11  laissa  un  Ois,  .lean-Laptiste-Fran 
de  Chapais.  né  en  ITOi.  marié  à  Madeleine  le  Noble,  qui  fut  juge  con- 
sul et  premier  échevin  de  Rouen.  Celui-ci  laissa  à  son  tour  deux  fils 
qui  obtinrent  en  1 7 s r.  des  lettres  patentes  de  confirmation  de 
noblesse. 

Le  plus  jeune  de  ces  fils,  Charles-Bernard  de  Chapais  de  Marivaux, 
né  a  Rouen  en  1754,  avocat  général  à  la  Cour  des  aides  de  Normandie 
•  •n  1788,  prit  part  l'année  suivante  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  llouen  ;  il  fut  dans  la  suite  conseiller  général  de  la  Seine- 
Inférieure,  conseiller  a  la  Cour  de  Bourges  el  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  fui  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du 
19  septembre  1810,  puis  baron,  sur  institution  de  majorât,  par  nou- 
velles lettres  du  ±1  mars  1814,  fut  confirmé  dans  la  possession  héré- 
ditaire de  son  titre  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  24  oc- 
tobre 181."».  obtinl  en  même  temps  le  règlemenl  de  ses  armoiries  el 
mourut  en  1831  laissant  une  fille  unique,  M""'  Levavasseur,  dont  le 
mari  fut  autorisé,  par  arrêté  ministériel  du  '1  février  1841 .  a  relever  le 
titre  de  baron  de  son  beau-père  et  à  recueillir  le  majorât  qui  y  était 
attaché. 

André-François  de  Chapais,  fils  aîné  de  Jean-François  et  de  Made- 
leine le  Xohle.  fut  échevin  «le  Rouen.  11  épousa  Victoire  Cahierre  et 
en  eut  deux  (ils  :  1°  André  de  Chapais,  conseiller  àla  Cour  de  Rouen, 
qui  épousa  M"e  Follope  et  qui  en  eut  six  enfants;  2°  François  de  Cha- 
pais, qui  épousa  M11'-  de  Cacqueray  de  Monval  et  qui  en  eut  un  fils, 
Louis-Gustave,  né  en  I 

Principales  alliances  :  Levavasseur  1801,  de  Cacqueray. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  349 

CHAPEL  (de).  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries  de  1788)  :  écar- 
lelé  aux  1  et  \  d'argent  à  un  chevron  de  gueules  accompagné  de  trois 
chapeaux  antiques  d'azur,  avec  des  cordons  de  gueules;  atcx'i  et  3  de 
sable  à  deux  annelets  d'or  concentriques  ;  au  chef  d'argent  chargé 
(l'une  croix  pleine  de  sable.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  ; 
à  dextre  un  rosier  grimpant  au  naturel,  à  sènestre  un  lion. 

La  famille  dic  Chapel  appartient  à  la  noblesse  du  Languedoc.  On 
trouvera  sur  elle  des  renseignements  dans  le  Nouveau  d'Hozier.  On 
en  trouvera  aussi  des  généalogies  dans  Y  Annuaire  de  la  noblesse  de 
1861  et  dans  le  deuxième  volume  de  X Annuaire  historique  et  généa- 
logique de  la  noblesse  de  Languedoc  de  M.  de  la  Roque,  années  1862- 
1863. 

Une  tradition,  qui  ne  s'appuie  sur  aucune  preuve,  la  fait  venir 
d'Italie.  Elle  était  fixée  dès  la  fin  du  xvie  siècle  au  diocèse  de  Nîmes 
où  elle  occupait  un  rang  honorable  dans  la  bourgeoisie.  Etienne  de 
Chapel,  auquel  les  généalogies  mentionnées  plus  haut  font  remonter 
la  filiation,  épousa  Marguerite  Regord  par  contrat  passé  au  Caylar  en 
1590.  11  fut  père  d'Antoine  Chapel,  qui  épousa  le  21  mai  1623  Jeanne, 
fille  de  Jacques  Pépin,  notaire  royal  au  Caylar,  et  de  Marguerite 
d'Albizzi,  et  qui  fit  son  testament  à  Massillargues  le  13  octobre  1671, 
et  grand-père  de  Claude  Chapel,  conseiller  du  Roi,  maire  perpétue 
du  Caylar,  qui  épousa  le  18  avril  1659  Marie  Lautier  et  qui  fit  enre- 
gistrer son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Nîmes). 
Le  fils  de  ce  dernier,  Jacques  deChapel,  baptisé  en  1665,  alla  se  réfu- 
gier en  Prusse  lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  servit  dans 
un  corps  de  jeunes  calvinistes  émigrés,  revint  plus  tard  en  France  et 
lut  capitaine  au  régiment  de  Champagne.  Il  avait  épousé  eu  1690 
Claude  de  Raudan.  11  en  laissa  deux  fils,  Claude  et  Jean,  qui  firent 
des  officiers  de  mérite.  La  famille  de  Chapel  chercha  au  xvme  siècle 
à  s'agréger  à  la  noblesse.  Son  chef,  Jacques  de  Chapel,  petit-fils  de 
Jacques  et  de  Catherine  de  Raudan,  lieutenant  en  second  au  régiment 
de  Rourbon-infanterie,  marié  en  1780  à  Mlle  de  Ruissy,  fille  d'un  pré- 
sident à  mortier  au  Parlement  de  Flandre,  régularisa  sa  situation 
nobiliaire  en  se  faisant  accorder  par  le  roi  Louis  XVI,  le  8  sep- 
tembre 1788,  des  lettres  patentes  de  confirmation  do  noblesse  et 
d'anoblissement  en  tant  que  besoin  qui  sont  rapportées  tout  au 
long  dans  le  Nouveau  d'Hozier  ;  il  obtint,  le  29  octobre  suivant,  le 
règlement  de  ses  armoiries.  Son  fils,  Jacques-Denis  de  Chapel,  né 
à  Valencicnnes  en  1786,  maire  d'Alais  en  1829,  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  marié  en  1813  à  MUe  de  Rosanquet  de  Cardct,  fut  député 
'  du  Gard  sous  la  monarchie  de  juillet.  Il  fut  lui-même  père  de  Maurice- 
Frédéric-Alfred  de  Chapel,  qui  épousa  en  1839  Mlle  de  Montlaur,  et 


350  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

grand-père  d'Eugène-Fernand  de  Chapel  qui  a  eu  deux  fils  de  son 
mariage  avec  MUede  Combes  des  Morelles. 

La  famille  de  Chapel  n'est  pas  titrée. 

Elle  a  fourni  des  officiers  distingués  dont  l'un  fut  blessé  mortelle- 
ment àFontenov. 

Principales  alliances  :  de  Bosanquet  de  Cardet  1755,  1813,  de 
Buissy  1780,  d'Amboix  L838, d'Adhémar  18iG.  deYillardi  de  Montlaur 
1830,  Palluat  de  Besset  1861,  de  Combes  des  Morelles,  etc. 

CHAPEL  dESPINASSOUX  (de  .  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'her- 
mines accompagné  de  trois  besants  d'argent  :  au  chef  d'or  chargé 
d'une  croix  ondée  de  sable. 

Cette  seconde  Camille  de  Chapel,  bien  distincte  de  celle  à  laquelle 
a  été  consacrée  la  précédente  notice,  appartienl  comme  elle  à  la 
noblesse  du  Languedoc.  Le  vicomte  Révérend  en  a  donné  une  généa- 
logie dans  ses  Titres,  anoblissements  et  pairies  de  la  Restauration. 
Elle  eu  pour  berceau  la  petite  ville  de  Marvejols,  en  Gévaudan,  qu'elle 
n'a  jamais  cessé  d'habiter  jusqu'à  nos  jours.  Jean  de  Chapel,  sieur 
de  Gimels-la-Valmaniére,  épousa  vers  l7io  Jeanne  Vigan.  Leur  fils, 
Antoine-Etienne  de  Chapel,  sieur  d'Espinassoux,  la  Brousse,  etc.,  né 
à  Marvejols  le  -7  septembre  I7i:>.  marié  dans  celle  ville  le  2i  mars 
1 7 T iî  à  Marie-Dorothée  d'Eimar  de  Jabrun,  fut  pourvu  cette  même 
année  de  l'office  <!<•  conseiller  maître  en  la  Chambre  des  comptes, 
aides  et  finances  de  Montpellier  qui  conférait  à  ses  titulaires  la  noblesse 
au  premier  degré  el  qu'il  conserva  jusqu'à  sa  suppression,  lors  de  la 
Révolution.  11  fut  convoqué  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Mende,  mais  fit  défaut.  Il  mourut  en  1813  laissant  cinq  fils  : 
1°  Jean-Simon,  qui  continua  la  descendance  ;  2°  Dominique,  con- 
seiller général  de  la  Lozère,  décédé  au  château  de  Pineton  en  1865 
sans  avoir  été  marié;  .">  Antoine-Aimé,  chanoine  de  Saint-Denis, 
décédé  en  1845;  4°  Augustin,  aumônier  de  l'hospice  Saint-Jacques  à 
Marvejols,  décédé  en  18*21  ;  5e  Achille-Xavier,  président  de  la  chambre 
de  commerce  de  Rayonne,  conseiller  général  de  la  Lozère,  décédé  à 
Marvejols  en  1851  sans  avoir  été  marié.  Jean-Simon  de  Chapel  d'Es- 
pinassoux, né  a  Marvejols  en  1777.  président  du  tribunal  de  cette 
ville,  conseiller  général  de  la  Lozère,  député  du  même  département 
en  1830,  décédé  à  Marvejols  en  1847,  fut  anobli  le  15  juin  1818  par 
lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII.  Il  avait  épousé  en  1808  M"p  Malet 
et  en  eut  deux  fils  :  1°  Antoine-Henri,  qui  continua  la  descendance  ; 
2°  Augustin-Charles,  décédé  à  Marvejols  en  1899,  dont  le  fils  unique 
mourut  sans  postérité  en  1898.  Antoine-Henri  de  Chapel  d'Espinas- 
soux, né  en  1817.  marié  à  M"e  Bricogne,  décédé  à  Marjevols  en  1885, 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  351 

fui  président  du  Conseil  général  de  la  Lozère.  11  a  lui-même  laissé 
doux  fils. 

Principales  alliances  :  d'Eimar  de  Jabrun  1772,  de  Malafosse,  Bour- 
d<  m  de  la  Judie  1853,  de  Ricard  1877,  de  Douglas  1903,  etc. 

CHAPEL  de  la  PACHÉVIE  (de).  Armes  :  d'azur  à  trois  fasces  crénelées 
d'or,  la  première  de  quatre  créneaux,  la  seconde  de  trois  et  la  troi- 
sième de  deux.  —  Cimier  :  une  tête  de  nègre.  —  Supports  :  deux 
g  iffuns.  —  Cri  de  guerre  :  Murât. 

La  famille  de  Chapel  de  la  Salle  et  de  la  Pachévie  appartient  à  l'an- 
cienne noblesse  de  l'Auvergne.  On  en  trouvera  une  généalogie  très 
complète  dans  le  Dictionnaire  de  la  noblesse  de  la  Chesnaye  des 
Bois.  Une  tradition  très  ancienne,  mais  qui  ne  s'appuie  sur  aucune 
preuve,  la  fait  descendre  de  celle  des  anciens  vicomtes  de  Murât  qui 
occupait  au  moyen  âge  un  rang  considérable  dans  la  noblesse  d'Au- 
vergne et  dont  elle  a  toujours  porté  les  armes  pleines.  Elle  tire  son 
nom  du  fort  de  Chapel,  situé  dans  la  paroisse  de  Chavagnac,  près 
de  la  ville  de  Mural. 

Bouillet  mentionne  dans  son  Nobiliaire  d' Auvergne  un  Gilbert  qui 
était  seigneur  de  Chapel  en  1066  et  1080.  Un  Chapel  donna  en  1190 
les  rentes  d'un  village  au  prieur  de  la  paroisse  de  Bredon,  située 
près  de  Murât.  Chatard  de  Chapel  était  de  1209  à  1224  seigneur  de 
Virsac,  en  Combrailles.  Géraud  de  Chapel  fut  présent,  avec  les  prin- 
cipaux gentilshommes  de  la  Haute-Auvergne,  à  un  accord  conclu  en 
1304  entre  Guillaume  de  Murât  et  Pierre  de  Brezons.  Le  nom  de  la 
famille  de  Chapel  figure  dans  un  assez  grand  nombre  de  chartes  du 
xive  siècle  et  de  la  première  moitié  du  xve.  Bertrand  de  Chapel  vendit 
i     1447  le  fief  de  Courbines  et  fut  inscrit  à  l'Armoriai  de  1450. 

La  Chesnaye  des  Bois  fait  remonter  la  filiation  à  un  Chapel  qualifié 
noble  homme,  damoiseau  et  seigneur  de  la  Salle  dans  un  terrier 
du  10  février  1455.  11  attribue  à  ce  gentilhomme  deux  fils  :  1°  Vital, 
qui  continua  la  descendance  ;  2°  noble  homme  Philippe  Chapel, 
damoiseau,  Sgr  de  la  Salle,  qui  est  ainsi  désigné  dans  un  terrier 
du  9  février  1500.  Noble  homme  Vital  Chapel,  damoiseau,  est  ainsi 
qualifié  dans  un  terrier  du  31  juillet  1462.  Il  donna  quittance,  par  acte 
du  20  février  1477,  d'une  partie  de  la  dot  de  sa  femme,  Irlande  de 
Pouzols.  Il  fut  père  de  Jean  Chapel,  écuyer,  sieur  de  la  Salle,  qui 
donna  quittance  de  la  dot  de  sa  femme,  Léonnc  de  Claviers,  par  acte 
passé  le  1er  décembre  1540  devant  Demurat,  notaire.  C'est  à  cet  acte 
de  1540  que  le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  obtenu  en  1666 
par  la  famille  de  Chapel  fait  remonter  la  filiation  suivie.  Jean  Chapel 
eut  une  fille.  Anne,  qui  épousa  en  1553  Louis  d'Anjony,  écuyer,  Sgr 


352  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

du  Cambon.  et  un  fils,  autre  Jean  Chapel,  écuyer,  Sgr  de  la  Salle  et 
de  Maliargues',  qui  épousa  Antoinette  d'Anjony  par  contrat  du  18  oc- 
tobre lool  et  qui  continua  la  lignée.  Le  petit-fils  de  celui-ci,  Antoine 
Chapel,  sieur  de  la  Pachévie.  en  la  paroisse  deRouffiac,  dans  la  pré- 
vôté  de  Maure,  marié  le  7  juin  1637  à  Louise  de  Braquilanges,  héri- 
tière de  la  seigneurie  de  la  Pachévie,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
avec  ses  enfants,  le  2  octobre  1666,  par  jugement  de  M.  de  Fortia, 
intendant  de  la  province.  Ce  jugement  rappelle  que  les  deux  frères  de 
l'obtenteur  périrent  l'un  au  siège  de  Philippsbourg,  l'autre  à  celui  de 
Cazal.  qu'un  de  ses  oncles  fut  gentilhomme  de  la  reine  Marguerite  et 
qu'un  autre  périt  à  l'assaut  de  Montauban.  L'arrière-petit-fils  des 
précédents,  Pierre-Joseph  de  Chapel,  chevalier,  Sgr  de  la  Pachévie, 
et  de  Bezaudun,  cosgr  deTourqemire,  capitaine  de  grenadiers,  cheva- 
lier de  Saint-Louis,  épousa  Elisabeth  deMeynard  deMaumont  par  con- 
trat passé  à  Tulle  le  8  janvier  1777.  On  trouvera  dans  le  Nouveau 
'i'/f'  zier  les  preuves  de  noblesse  qu'il  fit  en  1785  pour  obtenir  l'ad- 
mission à  l'Ecole  militaire  de  son  Qls,  Raymond-Hippolyte  de  Chapel 
de  la  Pachévie.  né  à  Tulle  en  1777.  Celui-ci  était  sous  Louis-Philippe 
maire  de  Rouffiac  el  membre  du  conseil  d'arrondissement  d'Aurillac. 
Sa  descendance  subsistait  il  y  a  peu  d'années  au  château  de  la 
Pachévie  (Cantal). 

La  famille  <h'  Chapel  a  fourni  «les  officiers. 

Principales  alliances  :  d'Anjony  1551,  1553,  deMornay  1591 ,  de 
Braquilanges  1637,  de  Cosnac  1676,  de  Chazettes  de  Bargues  1689, 
Colinet de Labeau  1 72."».  deMeynard  de  Maumonl  1777,  etc. 

Il  a  existé  en  Savoie  une  famille  de  Chapel  qui  portait  pour  armes  : 
d'azur  ù  (rois  étoiles  à  six  rais  (For,  -  <'t  1,  et  un  croissant  d'argent 
en  pointe.  L'auteur  de  cette  famille,  Jean  Chapel,  trésorier  provin- 
cial de  Tarentaise,  fut  anobli  en  166o  par  sa  nomination  à  la  charge 
de  conseiller  en  la  Chambre  des  comptes  de  Savoie.  Sa  descendance 
acquit  en  1700  du  prince  de  Carignan  la  vicomte  de  Maurienne  et 
.  lit  avec  Anne-Françoise  de  Chapel  mariée  en  1763  à  Jean- 
Joseph  de  Bracorcns  de  Savoiroux. 

CHAPELAIN  de  i,  enGévaudan.  Armes  :  d'argent  à  un  lévrier  grimpant 
de  sable,  auchef  d'azur. 

La  famille  de  Chapelain  appartient  à  lancienne  noblesse  du 
Gévaudan.  M.  de  la  Roque  en  a  donné  une  généalogie  dans  son  Armo- 
riai de  la  noblesse  du  Languedoc.  On  trouvera  aussi  dans  le  Nou- 
veau d'Hozier  la  généalogie  qu'un  de  ses  membres  produisit  en  1789 
au  cabinet  des  Ordres  du  Roi  dans  le  but  d'obtenir  pour  son  fils  le 
grade  de  sous-lieutenant. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  353 

l;>  Emilie    de  Chapelain  est  connue  depuis  Odilon  Chapelain 
damoiseau,  qui  vivait  dans  la  première  moitié  du  hV  siècle  M  de 
la  Roque  attribue  pour  fils  à  ce  gentilhomme  un  Bernard  Chapelain 
qui  aurait  épousé  fsabeau  de  Guérin.  On  croit  que  celui-ci  fut  le 
grand-père  .1  an  Guillaume  Chapelain  qui  était  seigneur  de  Pué- 
cheiral  etd  [ssenges  dans  les  dernières  années  du  m°  siècle.  Le  travail 
conserve  dans  le  Nouveau  d'Hozier  fait  remonter  la  filiation  à  noble 
homme  V.tal  Chapelain,  fils  présumé  du  précéder,!,  qui  reçut  une  quit- 
tance par  acte  passé  le  dernier  avril  143-4  devant  notaire  a  Saint-Esprit 
au  diocèse  d'Uzès.  Ce  même  noble  Vital  Chapelain  et  son  fils  Antoine' 
de  la  paroisse  dEspaignac,  au  diocèse  de  Mende,  passèrent  une 
transac  ion  en  judlet  1485  avec  discret  honorable  maître  Antoine 
Chappela.n,  nota.re,  habitant  de  la  paroisse  de  Flourac,  qui  pos- 
sédait une  métairie  indivise  avec  eux.  Noble  homme  Antoine  Chappe- 
la.n, Sgr  de  Puy-Erailh,  demeurant  en  la  ville  d'Espaignac,  au  dio- 
cèse de  Mende,  est  mentionné  dans  des  actes  du  20  janvier  1503  du 
3  novembre  1503  et  du  23  décembre  1518,  soit  seul,  soit  avec  son  fils 
Jean.  On  a  très  peu  de  renseignements  sur  ce  dernier.  II  est  men- 
Uonné  avec  sa  femme,  Gaspare  Chappellaine,  dans  un  acte  passé  en 
loo7  par  leur  fis,  Antoine.  Noble  Antoine  Chapelain,  Sgr  de  Puech- 
Eradh   fit  une  transaction  le  7  octobre  1567  avec  Pierre  Borel   bour- 
geo.s  de  la  ville  de  Saint-Ambueys,  au  diocèse  d'Uzès,  mari  de  sa 
sœur   Jeanne  Capellaine  ;  il  est  encore  cité  dans  un  acte  de  1572   II 
fut  père  de  noble  Claude  de  Chapelain,  Sgr  de  Puech-Arailh,  qui 
épousa  le  30  août  1578  Anne  de  Folaquier  de  Saint  Julien  ;  celle  ci 
é  ait  veuve  quand  elle  fit  son  testament  le  20  octobre  1626.  Les  deux 
hls  de  Claude  de  Chapelain  et  d'Anne  de  Folaquier,  Antoine  Sffr  d'Is- 
•senges   et  Claude,  Sgr  du  Cros,  marié  le  5  mars  1629  à  Hélix  du  Des- 
trect    furent ^  les  auteurs  de  deux  branches  dont  les  représentants 
lurent  maintenus  dans  leur  noblesse   le    18   septembre   1669     sur 
preuves  remontant  à  1503,  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant 
au  Languedoc. 

La  branche  aînée  s'éteignit  avec  Lucrèce-Françoise  de  Chapelain 
d^Issenges  qui  épousa  en  1701  Jean  de  Grégoire,  Sgr  de  Saint  Sau- 

Claude,  auteur  de  la  branche  cadette,  fut  père  de  Charles  de  Cha- 
pelain Sgr  de  Felgeirolles,  qui  épousa  en  1648  sa  cousine  germaine 
Marie  de  Narbonne,  dame  de  Trouilhas.  La  descendance  de  celui-ci 
s  est  partagée  en  plusieurs  rameaux  dont  l'un  s'est  perpétué  jusqu'à 
nos  jours  Le  chef  de  cette  branche  est  connu  sous  le  titre  de  baron 
de  Chapelain  de  Gras  de  Saint-Sauveur. 

Madame  de  Chapelain  se  fit  représenter  eu  1789  aux  assemblées 

IX. 

23 


Joi  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

de  la  noblesse  tenues  à  Mende.  Claude-Antoine  de  Chapelain,  Sgr 
de  Trouilhas,  prit  part  cette  même  année  à  celles  tenues  à  Nîmes. 

La  famille  de  Chapelain  a  fourni  de  nombreux  officiers,  un  vicaire 
général  de Bazas  au  xvui"  siècle,  un  préfet  au  xixe  siècle,  des  chevaliers 
de  Saint-Louis,  des  membres  «le  ia  Légioo  d'honneur,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Pelel  de  la  Carrière  1610,  de  Narbonne 
de   Trouilhas  1048.  de  Merle  de   1     -  de  Grégoire  de  Saint-Sau- 

veur 1701  ,  d  Hé  rail  de  Brisis.  de  la  Garde  de  Malbosc,  de  Retz  de 
-  1762,  I7'.)lj,  de  Florit  de  la  Tour  de  Clamouse  de  Torsac 
\  au  de  la  "Nouvelle,  de  Gourcy-  Récicourt  1873,  Baguenet  de 
Saint-Albin,  d'Albignac  \~rl\).  etc. 

CHAPELAIN  de  SÉRÉVILLE  et  du  BR0SSER0N   Mêmes  armes  que  la 
famille  précédente. 

La  famille  Chapelain  db  Sébévillb  esl  t < >ut  a  fait  distincte  de  la 
famille  de  Chapelain  a  laquelle  à  été  consacrée  la  précédente  notice 
bien  qu'elle  s  en  soit  fait  attribuer  le  blason  par  l<i  règlement  d'ar- 
moiries du  !!•  novembre  181!».  Le  vicomte  Révérend  en  a  donné  une 
généal  »gie  dan-  ses  Titre*,  anoblissements  et  pairies  de  la  Restau- 
[|  en  donne  la  filiation  depuis  Pierre  Chapelain,  officier  de  la 
maison  'lu  du.'  <l  Orléans,  qui  avail  épousé  vers  1720  Marie-Mai  - 
rite  Marquet.  Charles-Pierre  Chap  lain.  lils  du  précédent,  oé  à  Paris 
le  7  janvier  1723,  marié  en  1 7  '♦  7  ;>  M,le  Collet,  fut  pourvu  le  10  fé- 
vrier 1772  de  la  charge  anoblissante  de  conseiller  secrétaire  du  Roi, 
mai-  uronne  de  France,  qu  il  conserva  jusqu'à  sa  suppression, 

lors  il"  la  Révolution.  Il  mourut  en   18  >3  laissant  deux  tils,  Charles- 
Jacqu  !S  Chapelain  de  Séréville  et  Jacqu  !S  Chapelain  du  Brosseron. 
I.'  plus  jeune  de  ces  deux  frèi  [u  -  Chapelain  du  Bros- 

seron, né  i  Paris  en  1766,  membre  d  i  Conseil  général  de  l'Oise,  fut 
créé  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  23  février  1811.  Il 
reçut  en  même  temps  les  armes  suivantes  :  coupé  au  1  parti  d'ar- 
gent à  deux  fi"i^  le  gueules  et  des  'irons  membres  du  collège  élec- 
toral;  au  -  de  g  teules  à  un  chevron  >r  accompagné  en  chef  de  deux 
étoiles  et  en  /  an  rocher  de  i>-  ris  coupe  aux,  celui  du  milieu 

surmonté  d'un  oiseau,  le  tout  d'or.  Il  mourut  en  1845  en  son  château 
de  Sorel,  près  de  Compiègne,  laissant  de  son  mariage  avec  Mlle  Buret 
de  Saiuie  Arme  u  te  fille  unique,  la  baronne  de  Segonzac,  décédée 
en  1872 

Charles-Jacques  Chapelain,  né  en  1747,  (ils  aine  du  secrétaire  du 
Roi,  joignit  à  son  nom  celui  de  sa  terre  de  Séréville  que  sa  descen- 
dance a  conserver-  jusqu'à  nos  jours  dans  le  département  de  l'Yonne. 
Il  laissa  une  fille,  qui  épousa  en  1803  George-  de  Poilvilain,  marquis 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  355 

de  Crenay,  maréchal  de  camp,  et  qui  n'en  eut  pas  d'enfants,  et  un  fils, 
Charles  Chapelain  de  Séréville,  qui  naquit  en  1785  à  Gênes,  en  Italie. 
Ce  fils  entra  dans  l'armée,  fut  capitaine  de  cuirassiers  et  donna  sa 
démission  en  1813.  11  reçut  le  titre  héréditaire  de  baron  par  lettres 
patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  19  novembre  1819  et  obtint  en  même 
temps  un  règlement  d'armoiries  qui  lui  accordait  le  blason  des 
anciens  Chapelain  du  Gévaudan,  encore  existants.  Il  avait  épousé 
MUe  de  Bracquemont,  décédée  en  1875.  Il  en  laissa  plusieurs  fils, 
dont  l'un  a  continué  la  descendance,  et  plusieurs  filles  dont  la  plus 
jeune,  mariée  en  1847  au  comte  de  Sparre,  avait  été  adoptée  par  son 
oncle,  le  général  marquis  de  Crenay. 

Principales  alliances  :  Marquet,  Collet,  de  Bardon  de  Segonzac 
1808,  de  Poilvillain  de  Crenay  1803,  Aube  de  Bracquemont,  de 
Bonardi  du  Ménil  1840,  de  Labbey  de  Druval  1864,  de  Monspey  1845, 
Monier  de  la  Sizeranne  1877,  Colas  des  Francs  1881,  Bebillot  1874 
Beuvain  de  Beauséjour  1882,  de  Sparre  1847,  etc. 

Il  a  existé  en  Poitou  une  famille  de  Chapelain  qui  portait  pour 
armes  :  de  sable  à  un  cerf  d'or  surmonté  à  dextre  (aliàs  à  senestre) 
dune  branche  d'arbre  de  même.  Cette  famille  parait  avoir  eu  pour 
dernier  représentant  Joseph  Chapelain,  écuyer,  Sgr  des  Vaux,  qui 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  19  novembre  1667  par  jugement  de 
Barentin,  intendant  de  Poitiers. 

CHAPELET,  ou  CHAPLET,  (du).  Armes  :  à' azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  de  trois  chapelles  d'argent. 

La  famille  du  Chapelet,  ou  du  Chaplet,  est  une  de  ces  vieilles 
familles  nobles  de  Normandie  qui  se  sont  perpétuées  honorablement, 
mais  pauvrement,  à  travers  les  siècles  sans  jamais  sortir  de  leur 
canton  et  sans  avoir  jamais  produit  aucun  personnage  de  marque. 
On  en  trouvera  un  tableau  généalogique  dans  les  Dossiers  bleus.  On 
trouvera  aussi  sur  elle  quelques  renseignements  dans  le  Dictionnaire 
historique  des  communes  du  département  de  l'Eure,  de  Charpillon, 
à  l'article  consacré  à  la  commune  de  la  Chapelle-Gautier.  La  famille 
du  Chapelet  possédait,  en  effet,  dès  la  seconde  moitié  du  xve  siècle, 
la  seigneurie  de  la  paroisse  de  Saint-Laurent-des-Grès,  située  au  dio- 
cèse de  Lisieux  et  dans  l'élection  de  Bernay,  réunie  en  1745  à  celle 
de  la  Chapelle-Gautier. 

Guillaume  Chappelet,  écuyer,  auquel  le  travail  mentionné  plus 
haut  fait  remonter  la  filiation  suivie,  était  seigneur  de  Saint-Laurent- 
des-Grès  et  du  fief  du  Petit-Mesnil,  situé  à  Saint-Aquilin-d'Augerans, 
et  avait  épousé  Marguerite  Bavacher.  Lors  de  la  montre  passée  à 
Beaumont-le-Boger  en  1469,  il  se  présenta  armé  de  brigandines, 


350  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

salade  et  vouge,  suffisamment  monté.  Son  fils,  Jacques  du  Chapelet, 
marié  en  i486  à  Jeanne  de  Brucourt,  en  eut  lui-même  trois  fils, 
Richard,  marié  en  1528  à  Isabeau  le  Maître,  Pierre,  marié  en  1524  à 
Gabrielle  Dandel,  et  Jean,  marié  en  1531  à  Marie  le  Charpentier,  qui 
après  sa  mort  se  partagèrent  la  seigneurie  de  Saint-Laurent.  Ces 
trois  frères  furent  les  auteurs  de  trois  branches  dont  les  représentants 
furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  3  mars  1667  par  jugement  de 
M.  de  laGallissonnière,  intendant  de  Rouen. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Richard,  fut  père  de  François  du  Cha- 
pelet, écuyer,  Sgr  de  Saint-Laurent,  en  partie,  et  d'Echaufour,  qui 
épousa  en  1 574 Françoise  Raoulin,  grand-père  de  Jacques  du  Chapelet, 
Sgr  des  mêmes  domaines,  qui  épousa  en  1601  Jacqueline  Puchot, 
bisaïeul  d'Henri  du  Chapelet,  écuyer,  Sgr  des  mêmes  domaines  et 
de  Brucourt,  de  la  religion  prétendue  réformée,  qui  épousa  Marie  le 
Mansel  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  lors  de  la  recherche  de 
1666  par  jugement  de  Chamillart,  intendant  de  Caen,  el  trisaïeul  de 
Gabriel  du  Chapelet,  né  le  1er  août  1642,  dont  les  biens  furent 
décrétés  et  passèrent  au  sieur  de  Neuville. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Pierre,  fut  père  de  Thomas  du 
Chapelet,  Sgr  en  partie  de  Saint-Laurent,  qui  épousa  en  1562  Marie 
il  Chaulieu,  et  grand-père  de  Guillaume  du  Chapelet,  Sgr  du  Val  et 
de  la  Métairie,  qui  eut  des  enfants  de  son  mariage  avec  Marguerite 
Labbey. 

La  troisième  branche  posséda  la  seigneurie  de  la  Charraoie  et 
résida  longtemps  a  Saiut-Deiiis-d'Augeron. 

La  seigneurie  de  Saint-Laurent  passa  par  mariage  dans  la  famille 
d'Aureville  ;  elle  rentra  dans  la  famille  du  Chapelet  par  le  mariage 
de  Marie-Madeleine  d'Aureville  avec  son  cousin  Jacques-Rodolphe  du 
Chapelet,  sieur  de  Brécourt,  dont  le  fils,  Jean-Rodolph<\  était  en  1812 
maire  de  Saint-Laurent-des-Grès. 

MM.  du  Chaplet  des  Essars  et  du  Chaplet,  Sgr  de  la  (ioulafrière, 
prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  bailliage 
d'Orbec. 

La  famille  du  Chapelet  compte  encore  des  représentants. 

Elle  n'est  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  d'Aureville,  de  Vanssay,  de  Chaulieu, 
Labbey,  de  Nollent  1830,  de  la  Boullaye  d'Esmainville,  etc. 

CHAPELLE  de  JUMILHAC  de  RICHELIEU.  Armes  :  d'azur  à  une  chapelle 
a"or.  —  Couronne:  de  Marquis.  —  Tenants  -.deux  anges.  —  Labranche 
aînée,  substituée  au  titre  de  duc  de  Richelieu,  écartèle  ses  armes  de 
celles  de  la  maison  du  Plcssis-Richelieu  :  d'argent  à  trois  chevrons 


DICTIONNAlHi:     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  3!>7 

de  gueules;  elle  les  timbre  d'une  couronne  ducale,  l'écu  enveloppé 
du.  manteau  de  pair  de  France. 

La  famille  Chapelle  de  Jumilhac,  dont  le  chef  a  été  au  xixe  siècle 
substitué  au  titre  de  duc  de  Richelieu,  est  originaire  des  confins  du 
Périgord  et  du  Limousin.  On  en  trouvera  des  généalogies  dans  les 
manuscrits  deChérin,  dans  leNobiliaire  du  Limousin  de  Nadaud,  etc. 
On  trouvera,  en  outre,  dans  les  manuscrits  de  Chôrin  un  rapport 
que  le  généalogiste  des  Ordres  du  Roi  adressa  le  6  mars  1760  à 
M.  le  premier  écuyer  et  qui  commence  dans  les  termes  suivants  : 
«  Messieurs  de  Jumilhac  prétendent  tirer  leur  origine  d'un  Guillaume 
a  Chapelle,  Sgr  de  la  Valade,  en  Périgord,  vivant  en  1440.  Ils  ont 
«  même  à  l'appui  de  cette  prétention  des  décisions  rendues  en  leur 
«  faveur  en  1736  par  le  marquis  de  Refuge  et  par  le  père  dom  de 
«  Montfaucon.  Mais,  par  les  titres  qui  se  trouvent  dans  le  Cabinet 
«  des  Ordres  du  Roi,  on  ne  peut  remonter  leur  filiation  qu'à  Antoine 
«  Chapelle,  Sgr  de  Saint-Jean-Ligourre  et  Courbefy,  anobli  en 
«  décembre  1597,  lequel,  par  le  testament  qu'il  fit  en  1603,  substitua 
«  ses  biens  à  ses  fils  par  ordre  de  primogéniture...  » 

Il  est  extrêmement  difficile  d'établir  l'origine  d'Antoine  Chapelle, 
l'anobli  de  1597.  La  terre  de  la  Valade,  que  cet  Antoine  Chapelle  pos- 
sédait en  Périgord  dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  appartenait 
dès  le  xve  siècle  à  une  famille  noble  du  nom  de  Chapelle.  Le  chef  de 
cette  famille,  Antoine-Rernard  Chapelle,  écuyer,  Sgr  de  la  Valade,  y 
demeurant,  fit  une  déclaration  devant  notaire  le  17  février  1562  et 
fit  son  testament  le  2  février  1563.  Il  résulte  de  ces  deux  actes,  dont 
l'authenticité  est,  du  reste,  très  contestée,  qu'il  avait  eu  deux  fils, 
tous  deux  appelés  Antoine,  l'un  naturel,  l'autre  légitime,  ce  dernier  né 
de  son  mariage  avec  Isabelle  d'Estivaud.  Antoine  Chapelle,  anobli  en 
1597,  paraît  ne  devoir  être  identifié  avec  aucun  de  ces  deux  fils. 
D'après  le  travail  de  Chérin  il  aurait  été  fils  d'un  Rernard  Chapelle 
qui  épousa  Madeleine  de  Rouchaud  par  contrat  passé  le  25  février  1 542 
au  lieu  de  Peyzac,  en  Limousin.  Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'il  était 
maître  de  forges  et  possédait  une  fortune  considérable,  qu'il  acquit, 
entre  autres  domaines,  la  seigneurie  de  Jumilhac,  en  Périgord,  et 
qu'en  récompense  d'un  important  prêt  d'argent  il  fut  anobli,  en 
décembre  1597,  par  lettres  du  roi  Henri  IV,  confirmées  en  1609. 
Antoine  Chapelle,  Sgr  de  Jumilhac,  étant  veuf  de  Catherine  Raillot, 
ou  Relot,  s'était  remarié  le  5  octobre  1579  à  Marguerite  de  Vars,  du 
lieu  de  Saint-Jean-Ligourre,  en  Limousin.  Il  se  qualifie  seigneur  de 
Jumilhac  et  de  la  Valade  dans  son  testament  qu'il  fit  le  10  mars  1603 
et  auquel  il  ajouta  un  codicille  le  5  avril  1610.  Par  ces  actes,  dans 
lesquels  il  nomme  ses  enfants,  il  fit  un  legs  important  à  Antoine,  dit 


DICTIONNAIRE    L>  E  >     FAMILLES    FRANÇAISES 

Tonichon,  se  disant  fils  de  son  frère,  feu  vénérable  monsieur  maître 
François  Chapelle  de  Jumilhac.  en  son  vivant  chanoine  de  la  collé- 
giale de  Saint-Yrieix.  Il  laissa,  entre  autres  enfants,  trois  fils  : 
1°  François,  né  du  premier  lit,  qui  fut  l'auteur  de  la  branche  aînée; 
2°  Jacques,  né  du  second  lit.  qui  fut  l'auteur  de  la  seconde  branche  : 
\ntoine,  Sgr  de  Jumilhac,  baron  de  Corbefy,  qui  épousa  le  3  jan- 
vier 1610  Louise,  fille  du  baron  d'Hautefort,  et  qui  n'en  eut  pas  d'en- 
fante. 11  a  existé  en  Poitou  une  troisième  branche  de  la  famille 
Chapelle  de  Jumilhac;  il  sera  parlé  plus  bas  de  cette  troisième 
branche  dont  le  point  de  jonction  avec  la  souche  est  mal  connu. 

L'auteur  de  la  branche  aînée  François  Chapelle  de  Jumilhac, 
mourut  avant  son  père  le  13  février  1610.  Il  avait  épousé  d'abord  le 

dont  il  eut  trois  fils  appelés  Jean, 
nanl  et  Antoine,  puis  mbre  1606Isabeau  Journet.  don!  il 

eut  deux  autres  fils  appelés  Antoine  et  Pierre.  Ce  dernier  fui  seigneurde 
Laubespin  du  Laubeypi  et  o'eui  qu'une  fille  de  son  mariage  en  1644 
avec  M"e  de  Bony  de  Lavergne.  On  n'a  pu  se  procurer  que  peu  de 
renseignements  but  cette  branche. Sa  dernière  n  présentante,  Anne, 
quand  elle  épousa  le  29  septembre  1766  messire 
Jacques-Urbain  d'Alesme,  Sgr  de  Vouhet  et  du  Breuil. 

L'auteur  de  la  seconde  branche.  Jacques  Chapelle  de  Jumilhac. 
de  Saint-Priest  et  de  Saint-Jean-Ligourre,  épousa  Madeleine  de 
Douhet  par  contrat  du  21  septembre  1609.  Il  fut  père  de  François 
Chapelle,  Sgr  de  Saint-Jean-Ligourre,  baron  d'Arfeuille,  mari-  le 
19  septembre  1644  à  M  ui<  d  Affis,  liile  d'un  président  au  Parlement 
de  Bordeaux,  qui  obtint,  par  lettres  patentes  du  28  mai  1657,  l'érection 
en  marquisat  de  -  jj  leurie  de  Jumilhac  et  qui  fut  maintenu  dans 

sa  noblesse,  lors  delà  recherche  de  1666,  par  jugement  deM.  d'Agues- 
seau.  intendant  de  Limoges.  Ce  premier  marquis  de  Jumilhac  laissa 
à  son  tour  trois  fils  :  1°  Jean-François  Chapelle,  marquis  de  Jumilhac, 
baron  d'Arfeuille.  lieutenant  de  Roi  à  Sarlat,  qui  épousa  en  1682 
Marie  d'Esparbès  de  Lussan  et  qui  continua  la  descendance  .  -  Jean- 
Baptiste  Chapelle  de  Jumilhac,  Sgr  de  Saint-Jean  de  Ligourre,  lieu- 
tenant des  maréchaux  de  France,  dont  la  descendance  s'éteignit  au 
commencement  du  xi\  siècle  dans  la  famille  Faultede  Yanteaux  aptes 
avoir  fourni  un  archevêque  d'Arles  en  1746,  commandeur  du  Saint- 
Esprit,  et  un  évêque  de  Lectoure  ;  3°  Guillaume  Chapelle  de  Jumilhac, 
Sgr  deCubjac,  dont  la  descendance  s'éteignit  avec  Antoine,  comte  de 
Jumilhac -Cubjac,  gouverneur  de  la  Bastille  en  1762,  et  avec  son  (ils, 
Henri-Joseph,  baron  de  Jumilhac,  maréchal-de-camp,  gouverneur  de 
la  Bastille  en  survivance,  qui  mourut  en  1820  sans  avoir  eu  d'enfants 
de  son  mariage  avec  Mlle  de  Launay,  tille  de  l'infortuné  gouverneur 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  359 

de  la  Bastille  massacré  le  I  ï  juillet  1789.  Pierre-Joseph,  marquis  de 
Jumilhac,  (ils  unique  de  Jean-François,  épousa  en  1731  M"c  de  Menou 
et  fut  nommé  en  1745  lieutenant-général  des  armées  du  Roi.  Son  fils, 

Pierre,  marquis  do  Jumilhac,  maréchal-de-camp  en  1760,  marié  en 
1763  à  Mllc  Pourcheresse  d'Estrabonne,  en  eut  deux  fils,  Antoine-Jo- 
seph et  Joseph-Léon,  qui  furent  les  auteurs  des  deux  rameaux  actuel- 
lement existants. 

L'auteur  du  premier  rameau.  Antoine-Joseph  de  Chapelle,  marquis 
de  Jumilhac,  né  à  Paris  en  1764,  lieutenant-général  des  armées  du 
Roi  en  1815,  décédé  à  Lille  en  1826,  avait  épousé  Simplice-Armande 
de  Vignerot  du  Plessis-Richelieu,  sœur  du  duc  de  Richelieu,  l'émi- 
nent  ministre  de  la  Restauration.  11  en  eut  deux  (ils  qui,  par  ordon- 
nance royale  du  27  décembre  1818,  furent  substitués  aux  noms,  titres, 
armes  et  pairie  héréditaire  de  leur  oncle  maternel.  L'aîné  deces  fils, 
Armand-Odet,  marquis  de  Jumilhac,  né  en  1804,  décédé  sans  alliance 
en  1879,  fut  confirmé,  par  lettres  patentes  du  13  mars  1820  et  du 
11  avril  1831,  dans  la  possession  du  titre  de  duc  de  Richelieu  et  de 
la  dignité  de  pair  de  France.  Le  puîné,  Armand-Marcel,  comte  de 
Jumilhac,  né  en  1808,  marié  en  1845  à  MUe  de  Nadaillac,  décédé  en 
1862,  fut  père  d'Odet-Richard-Amable,  marquis  de  Jumilhac,  duc 
de  Richelieu  et  de  Fronsac,  décédé  en  1880,  qui  a  lui-même  laissé 
un  fils  de  son  mariage  en  1875  avec  Mlle  Heine,  remariée  en  1889 
au  prince  de  Monaco. 

L'auteur  du  second  rameau,  Joseph-Léon,  comte  de  Jumilhac,  né 
en  1773,  épousa  successivement  en  1796  MUe  Parât  de  Chalandrey  et 
en  1821  MUe  deBoisse.  Il  laissa  du  premier  lit  un  fils,  Jules,  comte  de 
Jumilhac,  qui  épousa  en  1821  Mlle  d'Osseville  et  dont  la  descendance 
subsiste. 

On  a  vu  plus  haut  qu'il  avait  existé  en  Poitou  une  troisième  branche 
de  la  tamille  Chapelle  do  Jumilhac.  Le  point  de  jonction  de  cette 
branche  avec  la  souche  n'est  pas  très  clair.  Un  jugement  de  main- 
tenue de  noblesse  rendu  en  sa  faveur  le  16  mai  1715  par  Quentin  de 
Richebourg,  intendant  de  Poitiers,  la  fait  descendre  d'un  Antoine 
Chapelle,  écuyer,  sieur  de  Jumilhat,  qui  avait  épousé  Jeanne 
Descordes  et  dont  le  fils  Guillaume  Chapelle,  écuyer,  sieur  de 
la  Forge  de  Miramon,  épousa  Anne  de  Teyssière  par  contrat  du 
28  avril  1607.  Cet  Antoine  Chapelle  peut  avoir  été  un  des  deux  fils, 
l'un  légitime,  l'autre  naturel,  tous  deux  appelés  Antoine,  que  laissa 
Antoine-Bernard  Chapelle,  écuyer,  Sgr  de  la  Valade,  le  testateur  du 
2  février  1563  dont  il  a  été  parlé  plus  haut.  Il  est  plus  vraisemblable 
qu'il  faut  l'identifier  avec  Antoine,  dit  Tonichon,  Chapelle,  fils  du  cha- 
noine François  Chapelle  de  Jumilhac,  qu'Antoine  Chapelle,  Sgr  de 


360  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

Jumilhac  et  de  la  Valade,  l'anobli  de  1597,  nomme  dans  son  testa- 
ment de  1603.  Guillaume  Chapelle,  Sgr  de  la  Forge  de  Miramon, 
laissa  de  son  mariage  avec  Anne  de  Teyssière  un  fils,  Aymar  Cha- 
pelle, sieur  de  Miramon,  qui  épousa  Renée  de  Villedon  par  contrat 
du  10  juillet  1633.  Aymar  laissa  à  son  tour  deux  fils  :  1°  Pierre  Cha- 
pelle, écuyer.  sieur  de  la  Forge,  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  17  mars  1667  par  jugement  de  M.  de  Monlozon,  subdélégué  en  Péri- 
gordde  Pellot.  intendant  de  Bordeaux,  et  qui  épousa  le  14  janvier  1667 
Catherine  Jourdain,  héritière  de  la  terre  de  Fontaine,  en  l'élection  de 
Fontenay-le-Comte  et  au  diocèse  de  la  Rochelle  ;  2°  François  Cha- 
pelle, sieur  de  Ressac,  qui  épousa  par  contrat  du  23  juin  1675  Louise 
d'Anché,  d'une  famille  noble  du  Poitou.  Les  deux  fils  de  l'aîné  de  ces 
deux  frères,  Pierre-Gabriel,  né  en  1686,  marié  à  Suzanne  des  Francs, 
et  François,  baptisé  en  1690,  décédé  sans  alliance  en  1739.  et  leur 
cousin  germain,  Pierre,  sieur  de  Mondegault,  fils  de  François,  marié 
à  .li -ai î.i  ■  deTustal  par  contrat  «lu  -21  avril  1694,  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  16  mai  1715  par  jugement  de  l'intendant  Quentin  de 
Richebourg.  On  trouvera  le  texte  de  ce  jugement  dans  les  Maintenues 
de  noblesse  de  la  généralité  de  Poitiers  (1714-1718),  publiées  en  1892 
dans  les  Archive»  historiques  du  Poitou.  Paul  Chapelle,  écuyer,  sieur 
de  Fontaine,  fils  de  Pierre-Gabriel,  né  à  Fontaine  le  15  mars  1724, 
épousa  Françoise  Arnault  et  en  eut  six  fils.  On  trouvera  dans  le  Nou- 
veau d'Hoz  er  les  preuves  de  noblesse  que  deux  de  ces  fils,  François- 
David  Chapelle  de  Fontaine,  né  à  Fontaine,  en  1749,  et  Jacques-Fran- 
çois, né  au  même  lieu  en  1753,  firent  en  1760  et  1764  pour  être 
admis  à  l'École  militaire  On  ignore  la  destinée  ultérieure  de  cette 
blanche. 

Plusieurs  n  ,  résentants  de  la  famille  Chapelle  de  Jumilhac  furent 
admis,  avec  dispense  de  preuves,  aux  honneurs  de  la  Cour  en  1760, 
1763.  1770,  1772  et  1774. 

Pierre  et  Joseph-Louis  de  Chapelle  de  Jumilhac  furent  admis  dans 
l'Ordre  de  Malte,  l'un  en  1661,  l'autre  en  1775 

Principales  alliances  :  d'Arlot  de  Frugie  1580,  d'Hautefort  1610,  de 
Tessières.de  Bony  de  Lavergne  1744,  de  Douhet  1609,  Dafïîs  1644,  de 
la  Marthonie  1667,  d'Esparbès  de  Lussan  d'Aubeterre  1682,  de  Menou 
1731,  de  Sarrazin  1656,  de  Bertin  de  Bourdeille,  Jourdain  de  Launay, 
de  Vignerot  du  Plessis-Richelieu,  du  Pouget  de  Nadaillac,  de  la 
Rochefoucauld  1905,  d'Hervilly  1786,  de  Galard-Béarn  de  Brassac, 
deBoisse  1821,  de  Villaines  1849,  le  Forestier  d'Osseville  1821,  de 
Saint-Genys,  de  Sommyèvre  1863,  le  Pelletier  de  Rosambo  1851,  des 
Francs,  d'Anché  1675,  etc. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  361 

CHAPELLE  (Baudesson  de  la).  Voyez  :  Baudesson  de  Vieux-Ceiamps,  de 

POINCHY,  DE  Illf.HEBOUBG,  DE  LA  CHAPELLE  ET  DE  BOISSEAUX. 

CHAPELLE  (de  Beaufranchet  delà).  Voyez  :  Bbadfranchet  (de). 

CHAPELLE  (Boby  de  la).  Voyez  :  Boby  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  (Boussard  de  la).  Voyez  :  Boussard  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  (Duc  de  la).  Voyez  :  Duc  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  (le  Tainturier  de  la).  Voyez  :  le  Tainturter  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  (Gardye  de  la).  Voyez  :  Gardye  de  la  Chapelle-Crosville. 

CHAPELLE  (Gauthier  de  la).  Voyez  :  Gauthier  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  et  de  la  CHAPELLE-NOUGARÈDE  (Lamy  de  la).  Voyez  :  Lamy 
de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  (le  Filleul  de  la).  Voyez  :  le  Filleul  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  d'APCHIER  (de  Morel  de  la  Colombe  de  la).  Voyez  :  Mobel  de 
de  la  Colombe  de  la  Chapelle  d'Apchier  (de). 

CHAPELLE  (Passerat  de  la).  Voyez  :  Passerat  de  la  Chapelle  et  de 

SlLANS. 

CHAPELLE  (Sauveur  de  la).  Voyez  :  Sauveur  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  (Salomon  de  la).  Voyez  :  Salomon  de  la  Chapelle. 

CHAPELLE  de  BIARNÉS  et  de  MORTHON  (de  la),  en  Périgord.  Armes  : 
d'azur  à  un  lion  d'or;  au  chef  d'argent  chargé  de  trois  tourteaux  de 
gueules.  —  Couronne  :  de  Comte.  — Supports  :  deux  lions. 

La  famille  de  la  Chapelle  de  Biarnés  et  de  Morthon  appartient  à  la 
noblesse  du  Périgord.  M.  de  Magny  en  a  donné  une  généalogie  dans 
le  tome  XXII  de  son  Nobiliaire  Universel  et  on  trouvera  dans  le  Nou- 
veau d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  membres  fit 
sous  Louis  XVI  pour  être  admis  à  l'École  militaire. 

Le  travail  de  M.  de  Magny  est  une  œuvre  de  haute  imagination. 
Cet  auteur  fait  descendre  la  famille  de  la  Chapelle  d'un  frère  de 
Simon  de  la  Chapelle,  décédé  en  1426,  qui  fut  successivement 
évêque  d'Agen  en  1385,  de  Poitiers  en  1390,  de  Carcassonne  en 
1409,  archevêque  de  Lyon  en  1413  et  cardinal;  il  fait  remonter  la 
filiation  à  Simon  de  la  Chapelle,  neveu  et  filleul  de  ce  prélat,  dont  le 
fils,  Olivier,  décédé  le  23  janvier  1507,  épousa  en  1472  Aveline  de 
Melun.  Plusieurs  des  personnages  qu'il  attribue  comme  premiers 


362  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES     F  lî  ANC  Ai  SE  S 

auteurs  à  la  famille  de  la  Chapelle,  du  Périgord,  appartiennent  à  la 
famille  de  la  Chapelle  de  Carman,  rapportée  à  la  suite. 

Dans  la  réalité  la  famille  de  .a  Chapelle  qui  donne  lieu  à  cette 
notice  appartenait  simplement  au  xvue  siècle  à  la  haute  bourgeoisie 
de  sa  région.  Elle  descend  de  maître  Bernard  de  la  Chapelle,  bailli 
et  juge  royal  de  Bergerac,  qui  fit  son  testament  le  25  février  1646. 
Monsieur  maître  Pierre  de  la  Chapelle,  bailli  et  juge  royal  de  Ber- 
gerac, tils  du  précédent,  s  apparenta  brillamment  par  le  mariage 
qu'il  contracta  vers  1650  avec  Éliane  de  Vassal,  issue  d'une  des  plus 
anciennes  familles  nobles  de  la  région.  Il  fut  père  de  Jean  de  la  Cha- 
pelle, Sgr  de  Béarnés,  né  à  Bergerac  en  1654,  gouverneur  du  châ- 
teau de  Joux  et  de  la  ville  dePontarlier,  en  Franche-Comté,  chevalier 
de  Saint-Louis,  chevalier  de  Saint-Lazare  et  de  Notre-Dame  du  Mont- 
Carmel.  décédé  à  Pontarlier  en  1742,  qui  épousa  par  contrai  du 
15  avril  1704  Marie-Thérèse  Camus  de  Beaulieu,  fille  d'un  conseiller 
du  Roi  en  ses  Conseils,  contrôleur  général  de  l'artillerie  de  France. 
Ce  Jean  de  la  Chapelle  avait  obtenu  en  février  1703  des  lettres 
patentes  d'anoblissement  qu'il  lit  enregistrer  le  24  mars  suivant  au 
Parlement  de  Bordeaux,  séant  alors  à  la  Réole,  et  le  9  juillet  en  la 
Cour  des  aides,  séante  à  Libourne.  Il  fut  père  de  Simon  de  la  Cha- 
pelle, Sgr  de  Béarnés  et  de  Morthon,  né  en  1704,  gouverneur  de  Ber- 
gerac en  1733.  qui  épousa  par  contrat  du  25  juin  1742  Marie  Thibaud. 
fille  d'un  ancien  directeur  des  domaines  du  Roi  en  la  généralité  de 
Lyon,  et  qui  mourut  le  3  janvier  1774  Celui-ci  laissa  quatre  fils  dont 
l'aîné,  Jean-Fdme-Xavier,  ne  à  Bergerac  en  1743,  fusillé  à  Quiberon 
en  1795,  et  le  plus  jeune,  Jean-Pierre-Xavier,  commissaire  des 
guerres,  décédé  en  1830,  furent  les  auteurs  de  deux  branches,  dont 
le  second,  Etienne-Xavier,  chevalier  de  Saint-Louis,  mourut  sans 
alliance  en  1832  et  dont  le  troisième,  Magloire,  tué  à  Quiberon  en 
1795,  eut  un  fils  unique,  officier  de  la  garde  royale,  qui  périt  en 
défendant  le  château  des  Tuileries  lors  de  la  révolution  de  juillet  1830. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Jean-Edme-Xavier  de  la  Chapelle, 
avait  épousé  en  1774  Madeleine  du  Fraisse,  demeurant  à  Bergerac, 
fille  de  monsieur  maître  Léonard  du  Fraisse,  avocat  en  Parlement.  Ce 
fut  lui  qui  fit  des  preuves  de  noblesse  pour  obtenir  l'admission  à 
l'École  militaire  de  son  fils,  Jean-Baptiste,  né  en  1776.  Sa  descen- 
dance, fixée  au  château  de  Bourgade-la-Chapelle,  à  Labarde,  en 
Médoc,  s'est  éteinte  dans  la  seconde  moitié  du  xixe  siècle. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean-Pierre-Xavier,  épousa  à 
Arras  en  1777  MIlc  Manchon.  Trois  de  ses  fils  ont  laissé  postérité.  Le 
chef  de  cette  branche  est  connu  de  nos  jours  sous  le  titre  de  comte 
de  la  Chapelle-Morthon. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  303 

MM.  de  la  Chapelle,  de  la  Chapelle  <!**  Morthon  et  de  la  Chapelle 
de  Beaulieu  prirenl  pari  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du 
Périgord. 

La  famille  de  la  Chapelle  a  fourni  de  nombreux  officiers. 

Principales  alliances  :  de  Chalup  1639,  de  Vassal,  Digeon,  Camus 
de  Beaulieu  (des  Sgrs  de  la  Guibourgère  et  de  Pontcarré)  1704,  du 
Bois  de  la  Grèze  1683,  Boudet  1832,  Baysselance  1817,  Gontier  de 
Biran  1668,  de  Constantin  1870, 1897,  etc. 

CHAPELLE  de  VAUSALMON  (de  la),  en  Bretagne.  Armes  :  à' argent 
à  trois  gresliers  de  sable,  2  et  1. 

Il  a  existé  en  Bretagne  un  certain  nombre  de  familles  nobles  du 
nom  de  la  Chapelle.  La  seule  de  ces  familles  qui  subsistât  lors  de  la 
grande  recherche  commencée  en  1666  a  possédé,  entre  autres  biens, 
la  seigneurie  de  Vausalmon,  en  la  paroisse  de  Paramé,  et  celle  de  la 
Villepelotte,  en  la  paroisse  de  Guégon.  Elle  a  figuré  de  1479  à  1513 
aux  reformations  et  montres  delà  noblesse  du  diocèse  de  Saint-Malo. 
Ses  représentants  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  17  dé- 
cembre 1668  par  arrêt  des  commissaires  chargés  de  la  recherche 
des  faux  nobles  en  Bretagne.  Cet  arrêt  fait  remonter  la  filiation  à 
Jean  de  la  Chapelle,  marié  à  Jeanne  Tranchant,  qui  était  en  1479 
archer  de  la  garde  de  Saint-Malo.  Jean  de  la  Chapelle,  sieur  de  Vau- 
salmon, fils  des  précédents,  épousa  Guillemette  Garnier  et  rendit 
aveu  à  Rennes  en  1539  pour  la  terre  de  la  Ville-Saliou  qu'il  possédait 
à  Paramé.  La  famille  de  la  Chapelle  de  Vausalmon  fut  encore  main- 
tenue dans  sa  noblesse  en  1679  par  jugement  de  l'intendant  de  la  pro- 
vince. Jean-Hyacinthe  de  la  Chapelle  de  Kercointe,  né  en  1717,  hérita 
en  1732  de  la  seigneurie  du  Broussay;  son  fils,  Joseph-René  de  la 
Chapelle,  Sgr  du  Broussay,  chevalier  de  Saint-Louis,  assista  aux 
Étals  de  1766  et  épousa  en  1764  Louise-Pélagie  Michielsde  Brévéhan, 
décédée  en  1768. 

M.  Frédéric  de  la  Chapelle  de  Vausalmon,  ancien  inspecteur  de  la 
marine,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  mourut  en  mars  1895,  âgé  de 
76  ans,  à  Ruillé-le-Gravelais  (Mayenne). 

La  famille  de  la  Chapelle  de  Vausalmon  a  fourni  des  officiers  de 
terre  et  de  mer  distingués. 

Principales  alliances  :  du  Bot,  de  la  Choue,  Cassard  de  Broussay, 
de  Couasnon,  etc. 

CHAPELLE  du  BOUCHEROUX  (delà),  en  Limousin  et  en  Berry.  Armes  : 
d'azur  à  mie  fasce  d'argent  accompagnée  de  trois  étoiles  d'or.  — 
Supports  :  deux  aigles. 


364  DICTIONNAIRE     DES     l'A  M  1 1. 1. 1".  S     FRANÇAISES 

La  famille  de  la  Chapelle  du  Boucheroux  appartient  à  la  noblesse 
du  Berry.  Saint-Allais  'en  a  donné  une  généalogie  dans  son  Nobi- 
liaire universel  et  on  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves 
de  noblesse  qu'un  de  ses  membres  fit  en  1781  pour  être  admis  à 
l'École  militaire.  Tardieu.  qui  lui  a  consacré  une  courte  notice  dans 
son  Grand  dictionnaire  historique,  généalogique  et  biographique  de 
la  Haute-Marche,  dit  qu'elle  est  originaire  de  la  Haute-Marche  et 
qu'elle  y  est  connue  depuis  l'an  4180;  il  ajoute  qu'elle  remonte  par 
filiation  à  Humbaud,  sieurde  la  Chapelle-sous-Lépaud,  vivant  en  1300, 
dont  le  fils  Jean  vivait  en  1355.  Dans  la  réalité  la  filiation  ne  paraît 
être  rigoureusement  établie  que  depuis  Auberl  de  la  Chapelle,  écuyer, 
Sgr  du  Boucheroux,  en  la  paroisse  de  Layrac,  au  diocèse  de 
Limoges,  écuyer  d'écurie  du  roi  Louis  XI,  marié  à  demoiselle  Isa- 
beau  de  Bron,  qui  obtint  du  Boi  le  30  mars  l 464  des  lettres  de  sauve- 
garde et  dont  les  enfants  partagèrent  la  succession  par  acte  du  23  fé- 
vrier 1499.  D'après  Saint-Allais  cet  Auhert  de  la  Chapelle  aurait  été 
fils  d'un  Guillot  de  la  Chapelle,  damoiseau,  Sgr  du  Boucheron,  qui 
aurait  épousé  Catherine  de  Chateauneuf  <li-  Marcillac  par  contrat  du 
1  avril  1384  :  mais  l'éloignement  des  dates  rend  ce  système  de  filia- 
tion difficilement  admissible.  Deux  <l<>s  fils  d'Aubert  de  la  Chapelle. 
Jean  et  Louis,  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Jean  de  la  Chapelle,  était  en  1517 
garde  du  scel  établi  aux  contrats  de  la  chancellerie  de  Boussac  ei  en 
1539  châtelain  de  la  même  ville.  Il  fut  le  trisaïeul  de  Pierre  de  la 
Chapelle,  écuyer.  sieur  du  Pleix,  e1  «le  Claude  de  la  Chapelle,  pr 
docteur  en  théologie  et  droit  canon,  chancelier  de  l'église  cathédrale 
et  université  de  Bourges,  qui  firent  enregistrer  leur  blason  à  I  Armo- 
riai généra]  de  1696   r  bistre  de  Bourses  i.  L'aîné  de  ces  deux  frères 

O  DO 

avait  été  maire  de  Bourges.  Il  Fut  père  de  Jean  de  la  Chapelle,  né  à 
Bourges  en  1635,  secrétaire  des  commandements  du  prince  de  Conti, 
puis  receveur  général  des  finances  de  la  Rochelle,  membre  de  l'Aca- 
démie liane  use,  décédé  en  1723,  qui  fut  le  dernier  représentant  de 
sa  branche  et  qui  n'eut  pas  d'enfants  de  son  mariage  en  1687  avec 
MIle  Pellart. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Louis  de  la  Chapelle,  écuyer,  Sgr 
du  Boucheroux,  épousa  Marguerite  de  Nicosac  qui,  étant  veuve,  fit 
son  testament  le  23  septembre  1541  devanl  Galard,  notaire  de  l'offi- 
cialité  de  Limoges.  Son  descendant,  Joseph  de  la  Chapelle,  écuyer, 
Sgr  de  Lavau,  porte-étendard  des  gardes  du  corps  du  Boi,  demeurant 
à  Lavau,  en  l'élection  de  Saint-Amand,  marié  le  30  janvier  1694  à 
Gilberte  de  May,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  30  avril  1715  par 
jugement  rendu  à  Bourges  de  l'intendant  Foullé  de  Martangis.  Un 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    EH ANC AISE  S  365 

arrière-petit-fils  de  celui-ci,  Charles-Henri  de  la  Chapelle  du  Bouche- 
roux,  né  en  1771  à  Saint-Pierre-le-Bost,  en  Berry,  lit  en  I7<S1  ses 
preuves  de  noblesse  pour  être  admis  à  l'Ecole  militaire;  il  mourut 
dès  1792  sans  avoir  été  marié.  II  eut  un  frère,  Pierre-Joseph,  connu 
le  premier  sous  le  titre  de  comte  de  la  Chapelle  du  Boucheroux,  qui 
épousa  le  27  pluviôse  an  III  Béatrix  de  la  Forêt  de  Bullion  et  qui  en 
eut  trois  fils.  On  ignore  si  cette  branche  subsiste.  Un  de  ses  repré- 
sentants, M.  de  la  Chapelle,  Sgr  du  Boucheron,  avait  pris  part  en 
I7S0  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  bailliage  d'Issoudun. 

Principales  alliances  :  le  Groing  106:2,  du  Peyroux,  de  Neufchaise, 
de  la  Forêt  de  Bullion,  de  Maussabré  1711,  Gassot,  Chenu,  etc. 

Il  a  existé  en  Berry  une  autre  famille  de  la  Chapelle,  celle  des  sei- 
gneurs de  la  Motte-Beaujeu  et  de  Pierrefitte,  qui  portait  pour  armes  : 
d'argent  à  une  bande  de  sable  et  à  une  fasce  d'azur,  chargée  de  trois 
étoiles  d'oi ,  broc/tant  sur  le  tout.  Borel  d'Hauterive,  qui  en  a  donné 
une  généalogie  dans  son  A  nnuaire  de  la  noblesse  de  1860,  croit  qu'elle 
était  une  branche  de  la  précédente,  détachée  de  la  souche  à  une 
époque  inconnue.  Il  en  fait  remonter  la  filiation  à  Pierre  de  la  Cha- 
pelle, Sgr  de  la  Motte-Beaujeu,  près  de  Sancerre,  dont  le  fils,  Guil- 
laume, fit  partie  en  1383  de  la  montre  de  Philippe  de  la  Châtre  et 
épousa  en  1396  Jeanne  Lemaire.  Cette  famille  fut  maintenue  dans  sa 
noblesse  par  jugement  du  13  décembre  1666.  Elle  s'éteignit  avec 
Ursule  de  la  Chapelle,  dame  de  la  Motte-Pierrefitte,  qui  épousa  le 
6  décembre  1741  Charles  de  Chevalier  d'Almont 

La  famille  de  la  Chapelle-Launay,  également  du  Berry,  portait 
pour  armes  :  d'argent  à  deux  pals  de  gueules  accompagnés  de  sept 
merlettes  de  sable.  La  Thaumassière  en  fait  remonter  la  filiation  à 
Jean  de  la  Chapelle,  écuyer,  qui  épousa  le  2  septembre  1439  Lucette 
de  la  Porte.  Cette  famille  paraîts'être  éteinte  vers  la  fin  du  xvne  siècle. 

CHAPELLE  de  C  ARM  AN  (de  la)  Armes  :  parti  au  1  d'azur  à  un  pal 
d'argent,  accosté  de  deux  bustes,  ou  têtes  humaines,  de  même  ;  au  2 
d'azur  à  six  fasces  d'or.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  :  deux 
griffons. 

La  famille  de  la  Chapelle  de  Carman  appartient  à  la  noblesse  des 
confins  du  Sarladais,  du  Quercy  et  du  Bas-Limousin.  On  en  trouvera 
dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie  dressée  en  1782. 

Elle  remonte  par  filiation  à  noble  Pierre  de  la  Chapelle  qui  avait 
épousé  noble  Jeanne  de  Brossinhac  et  qui  vivait  en  Sarladais  dans 
les  dernières  années  du  xve  siècle.  Noble  personnage  Guillaume  de  la 
Chapelle,  fils  des  précédents,  épousa  par  contrat  passé  le  9  avril  1523 
à  Volpies,  au  diocèse  de  Sarlat,  noble  Catherine  de  la  Borie,  fille  du 


366  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

seigneur  de  Prats;  il  reçut  à  cette  occasion  une  donation  de  son 
oncle,  noble  homme  Antoine  de  la  Chapelle,  sieur  de  la  Chapelle  et 
de  Volpies.  Ce  même  noble  homme  Guillaume  Lachapelle,  Sgr  du 
repaire  de  Volpies,  y  fit  son  testament  le  3  septembre  1533.  Il  laissa 
deux  fils  :  1°  François  Lachapelle,  écuyer,  Sgr  de  Volpies,  qu'il  ins- 
titua héritier  universel  et  dont  la  veuve,  demoiselle  Marie  de  Lourdat, 
fit  son  testament  le  26  mars  1561  ;  2°  noble  Guillaume  Lachapelle, 
auquel  il  légua  300  livres  et  qui  continua  la  descendance  Noble  Guil- 
laume Lachapelle,  écuyer,  Sgr  de  Cinel  (aujourd'hui  Sineuil),  en 
Sarladais,  épousa  Hélyette  de  Saint-Astier  par  contrat  du  6  juillet  1572 
et  fit  son  testament  le  29  octobre  1575  au  château  de  Saint-Front,  au 
diocèse  d'Agen.  Sonlils,  noble  Jehan  la  Chapelle,  écuyer,  Sgr  de  Sinel, 
en  la  paroisse  de  Saint-Sernin,  épousa  par  contrai  du  19  mars  1590 
demoiselle  Géraude  de  Caors.  héritière  de  la  seigneurie  de  Carman, 
ou  Carmaing,  située  sur  le  territoire  de  la  paroisse  de  Loudours, 
près  de  Creysse,  en  Quercy;  il  fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1615 
et  fit  son  testament  au  château  de  Sineuil  le  31  mai  1624.  Il  fut  lui- 
même  père  de  noble  François  de  la  Chapelle,  Sgr  de  Carman.  qui 
épousa  le  8janvier  1629  Jeanne  de  Corn,  et  grand-père  de  noble  Fran- 
çois de  la  Chapellede  Sineuil.  Sgr  de  Carman,  qui  fut  maintenu  dans 
sanoblesse  d'abord  le  1er  avril  1667.  sur  preuves  remontante  1523.  par 
jugement  de  M.  de  la  Brousse,  commissaire  subdélégué  de  L'intendant 
Pellot,  puis  le  16  avril  169S  par  jugement  de  l'intendant  Bezons,  qui 
épousa  le  23  mai  1671  Marguerite  de  Vassal  el  qui  lit  son  testament 
à  Carman  le  1<S  décembre  1714.  Celui-ci  laissa  deux  iils  :  1°  François 
de  la  Chapelle,  Sgr  de  Carman.  qui  épousa  le  20  décembre  1699 
Louise  de  Chabrignac  et  qui  continua  la  descendance;  2°  Pierre  de 
la  Chapelle,  don!  la  fille,  Anne,  née  à  Creysse  en  1731,  fut  admise 
en  1739  à  la  maison  de  Saint-Cyr. 

M.  de  la  Chapelle  de  Carman  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de 
la  noblesse  tenues  à  Cahors  et  à  celles  tenues  à  Tulle. 

La  famille  de  la  Chapelle  de  Carman  paraît  s'être  ''teinte  dans  les 
dernières  années  du  xi.\e  siècle. 

Elle  avait  fourni  des  officiers,  un  page  du  prince  de  Conti,  plus  tard 
officier  à  l'armée  des  Princes,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Corn  1629,  de  Vassal  1671,  de  Saint-Astier 
1572,  de  Caors  1590,  de  Jouvenel  1736,  Dussol  1761,  de  Cosnac  vers 
1880,  etc. 

CHAPELLE  d'UXELLES  delà  Armes  (d'après  le  règlement  d'armoiries 
du  15  novembre  1817)  :  écartelé  au\  d'argent  à  une  bande  de  gueules 
charger  d'une  étoile  et  accompagnée  de  deux  boucles  en  forme  (Fan- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  367 

neaic,  le  tout  d'or  :  au  2  d'argent  à  un  lion  couronné  de  gueules;  au 
3  d'or  à  deux  lio)is  de  sable  posés  en  bande  ;  au  4  d'azur  à  trois  fasces 
d'or  et  à  la  bande  brochante  du  même;  sur  le  tout  d'azur  à  une 
chapelle  d'or  soutenue  du  même  et  ouverte  du  champ. 

La  famille  du  la  Chapelle  qui  donne  lieu  à  cette  notice  occupe  de 
nos  jours  un  rang  distingué  dans  l'aristocratie  du  département  de 
Saône-et-Loire.  On  trouvera  sur  elle  de  curieux  détails  dans  le  qua- 
trième volume  et  dans  les  Additions  du  cinquième  volume  des  Titres, 
anoblissements  et  pairies  de  la  Restauration  du  vicomte  Révérend. 
C'est  par  erreur  que  des  généalogistes  contemporains  l'ont  fait  venir 
du  Périgord.  Elle  a  eu  pour  berceau  les  environs  d'Évreux  où  elle 
occupait  au  commencement  du  xvme  siècle  une  situation  des  plus 
modestes.  Elle  avait  pour  nom  primitif  celui  de  Siot.  Laurent  Siot,  dit 
la  Chapelle,  né  à  Evreux,  lils  de  Laurent  Siot,  vint  se  fixer  à  Lyon, 
y  épousa  le  1er  juin  1711  Françoise  Couchaud,  fille  d'un  marchand 
de  Grenoble,  et  y  acquit  le  7  juillet  1712  un  fonds  de  commerce  dans 
lequel  il  fit  fortune.  Son  fils,  Charles-Joseph  Lachapelle,  né  à  Lyon 
le  24  mars  1713,  négociant  dans  cette  ville,  député  du  commerce,  fut 
père  de  Claude  Lachapelle,  intéressé  dans  les  affaires  du  Roi,  qui 
mourut  sans  postérité  en  1799,  et  de  Charles-Gilbert  Lachapelle, 
baptisé  à  Lyon  le  11  août  1755,  premier  commis  de  la  maison  du 
Roi  en  1785,  puis  secrétaire  des  commandements  du  Dauphin,  décédé 
en  1794,  qui  épousa  le  28  décembre  1780Mlle  Leschevin  de  Pré  voisin. 
Celui-ci  laissa  deux  fils,  Charles-Hippolyte,  né  à  Versailles  le 
20  octobre  1784,  et  Charles-Ernest,  né  à  Passy  le  3  février  1791,  qui 
épousèrent  deux  sœurs,  Mlles  Taffu,  et  qui  furent  les  auteurs  de  deux- 
branches  actuellement  existantes. 

L'aîné  de  ces  deux  frères,  Charles-Ilippolyte  de  la  Chapelle,  officier 
de  la  garde  royale,  marié  en  1814,  décédé  au  château  d'Uxelles  en 
1829,  reçut  le  titre  héréditaire  de  vicomte  par  lettres  patentes  du  roi 
Louis  XVIII  du  15  novembre  1817.  Son  fils,  Charles-Henri  de  la  Cha- 
pelle, né  à  Versailles  en  1815,  décédé  à  Uxelles  en  1890,  fut  confirmé 
dans  la  possession  de  ce  titre  par  décret  impérial  du  5  avril  1862. 
Il  laissa  lui-même  deux  fils  qui  ont  eu  l'un  et  l'autre  plusieurs  enfants. 

L'auteur  de  la  seconde  branche.  Charles-Ernest  de  la  Chapelle, 
officier  de  la  garde  royale,  maître  d'hôtel  du  roi  Charles  X,  comman- 
deur de  la  Légion  d'honneur,  décédé  à  Loisy  en  1874,  reçut  le  titre 
héréditaire  de  baron  par  lettres  patentes  du  1 1  septembre  1820.  Son 
fils,  Charles-Emile,  baron  de  la  Chapelle,  né  en  1817,  décédé  à  Loisy 
en  1899,  a  laissé  une  nombreuse  postérité  de  son  mariage  en  1846 
avec  Mile  de  Chiseuil. 

Principales  alliances  :  Leschevin  de  Prévoisin  1780,  Georgette  du 


368  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Buisson  de  la  Boulaye  1809  et  1888,  de  Clavière  1842,  de  Joybert 
1880,  de  Carnazet  1874,  de  Cotton  1887.  Neyrand  1874,  Quarré  de 
Verneuil  183o,  Courlet  de  Vrégille  1841,  Bouthillon  de  la  Serve  1849, 
Maublanc  de  Chiseuil  1846,  d'Auxais  1884,  de  Lescure  1880,  Viénot 
de  Vaublanc  1908,  etc. 

En  dehors  des  familles  auxquelles  il  vient  d'être  consacré  des 
notices  il  a  existé  en  Fiance  un  grand  nombre  de  familles  nobles  du 
nom  de  la  Chapelle  qui  sont  aujourd'hui  éteintes. 

L'une  de  ces  familles  portait  pour  armes  :  d'or  à  drux  fasces  de 
gueules  accompagnées  de  trois  tourteaux  de  même  <  n  chef  et  d'un  en 
pointe.  Son  chef,  Antoine  de  la  Chapelle,  Sgr  de  Sévignac,  en  la 
paroisse  de  Villards,  dans  l'élection  de  Saintes,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse,  lors  delà  recherche  de  1060.  par  jugement  de  M.  d'Agues- 
seau,  intendant  de  Limoges. 

Il  a  existé  à  Laval  une  famille  Chapelle,  puis  de  la  Chapelle,  sur 
laquelle  on  trouvera  de  curieux  renseignements  dans  le  Dictionnaire 
historique  de  la  Mayenne  de  l'abbé  Angot.  hauteur  de  celte  famille, 
honnête  homme  Louis  Chapelle,  sieur  de  la  Meunerie,  marchand, 
épousa  vers  Lo70 Marie  Cormerie.  Un  de  ses  petits  [ils,  François  Cha- 
pelle, marchand,  fonda  en  1681  l'hôpital  Saint-Louis,  à  Laval.  Louis 
Chapelle,  cousin  germain  du  précédent,  avocat  et  procureur  fiscal  à 
Laval,  se  lit  accorder  en  janvier  17(K)  des  lettres  de  relief  de  déro- 
geance.  Ces  lettres  le  faisaient  descendre  d'une  famille  de  la  Cha- 
pelle, alors  éteinte,  qui  avait  appartenu  à  la  noblesse  de  la  môme 
région.  11  adopta,  avec  le  nom  de  la  Chapelle,  les  armes  de  celte 
famille  :  à' argent  à  9  mouchetures  d'hermines,  3,3,  i,  1.  Sa  descen- 
dance possédait  au  xyiiT  siècle  les  seigneuries  de  Fouilloux,  Saint- 
Jean-sur-Erve,  Saint- Jean-sur-Mayenne,  etc. 

Une  famille  de  la  Chapelle,  originaire  du  Bas-Maine,  fixée  en  Anjou, 
qui  portait  pour  armes  :  d'or  à  la  croix  de  sable,  fut  maintenue  dans 
sa  noblesse  le  4  juin  1667,  sur  preuves  remontant  à  I  ili^,  par  juge- 
ment de  Voisin  de  la  Noirayc,  intendant  de  Tours. 

11  existait,  enlin,  en  Gascogne  au  xvnr6  siècle  une  famille  de  la  Cha- 
pelle qui  portait  pour  armes  :  d'azur  à  un  phénix  d'or,  sur  son 
bûcher,  regardant  un  soleil  d'or  posé  au  premier  quartier  et  accom- 
pagné de  rayons  de  soleil  du  même.  Le  chef  de  cette  famille,  noble 
Jean  de  la  Chapelle,  Sgr  de  Lazarens,  demeurant  à  Mont-de-Marsan, 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  24  mars  1 668  par  jugement  de  Pellot, 
intendant  de  Bordeaux,  après  avoir  justifié  sa  descendance  de  Fran- 
çois de  la  Chapelle,  demeurant  à  Mont-de-Marsan,  dont  le  fils  Pierre, 
Sgr  de  Lazarens,  épousa  le  3  octobre  1549  Agnès  de  Talazac.  On  trou- 
vera dans  le  Cabinet  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  Françoise 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  309 

de  la  Chapelle,  petite-fille  de  Jean,  née  en  1089  à  Saint-Avril,  au  dio- 
cèse  d'Aire,  fît  en  1700  pour  être  admise  à  Saint-Cyr. 

CHAPELLES  (Bretton  des).  Voyez  :  Bretton  des  Chapelles. 

CHAPELLES  (Chevestre  des).  Voyez  :  Chevkstre  des  Chapelles. 

CHAPELLES  (Grillon  des).  Voyez  :  Grillon  des  Chapelles. 

CHAPERON,  à  Libourne.  Armes  :  de  gueules  à  un  arbre  de  sinople 
planté  sur  une  terrasse  du  même,  mouvante  de  la  pointe  de  Vécu,  à 
la  levrette  d'argent  courant  au  pied  de  V arbre  et  trois  étoiles  de 
même  rangées  en  chef. 

La  famille  Chaperon  est  une  des  plus  considérées  de  la  haute  bour- 
geoisie du  Libournais.  Elle  était  représentée  à  Libourne  au  com- 
mencement du  xviie  siècle  par  deux  frères,  Armand  et  Julien  Cha- 
peron, qui,  d'après  la  tradition,  étaieut  venus  d'Aunis  se  fixer  dans 
cette  ville.  Le  premier  de  ces  deux  frères,  Armand,  était  en  1602 
trésorier  et  jurât  de  la  ville  de  Libourne  ;  il  ne  parait  pas  avoir  eu 
de  postérité.  Le  second,  Julien,  eut  trois  fils,  Jean,  Arnaud  et  autre 
Arnaud,  qui  furent  les  auteurs  de  trois  rameaux. 

Le  premier  rameau  ne  tarda  pas  à  s'étendre.  Son  auteur,  Jean 
Chaperon,  décédé  en  1659,  fut  greffier  en  chef  des  présentations  en 
la  Gourdes  aides  de  Guienne,  transférée  à  Libourne  en  1634  ;  il  laissa 
deux  fils  :  1°  Jacques,  qui  lui  succéda  dans  sa  charge  et  dont  le  fils, 
Jean,  marié  à  Thérèse  de  Ferrand,  mourut  sans  postérité;  2°  Jean,  né 
en  1644,  maire  de  Libourne  en  1711  et  1714. 

Arnaud  Chaperon,  auteur  du  second  rameau,  fut  capitaine  au  régi- 
ment de  Montausier,  puis  maire  de  Libourne  en  1657  et  1668.  Il  fut 
père  de  Jean  Chaperon,  né  en  1650,  qui  se  fit  recevoir  bourgeois  de 
Bordeaux,  grand-père  de  Jean  Chaperon,  acquéreur  en  1708  de  la 
maison  noble  de  Terrefort,  à  Cubzac,  greffier  garde-minutes  du  Par- 
lement de  Bordeaux,  décédé  en  1752,  qui  fut  pourvu  en  1730  de  l'of- 
fice anoblissant  de  secrétaire  du  Boi  en  la  chancellerie  près  la  Cour 
des  aides  de  Guienne,  et  bisaïeul  de  Marc  Chaperon,  chevalier  , sieur 
de  Terrefort,  premier  président  au  bureau  des  finances  de  Bordeaux, 
qui  épousa  le  7  août  1730  Anne  Cazenave  de  Ténac.  Un  des  fils  de  ce 
dernier,  François-Joseph  Chaperon  deTerrefort,  baron  de  Tustal,  né  en 
1734,  marié  àMlle  de  Gaigneron,  fut  reçu  en  1759  conseiller  au  Parle- 
ment de  Bordeaux  ;  il  périt  sur  l'échafaud  révolutionnaire  et  ne  laissa 
que  des  filles  dont  l'une  épousa  en  1796  Laurent  de  Lafaurie,  comte  de 
Monbadon,  plus  tard  maréchal  de  camp  et  pair  de  France  héréditaire. 
Marc  Chaperon  eut  deux  autres  fils,  Michel-Casimir  de  Chaperon,  Sgr 


370  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

de  Lataste,  qui  épousa  en  1771  Mllede  Maupoint  et  qui  prit  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Bordeaux,  et  Armand-Julien 
de  Chaperon,  Sgr  de  Galatheau,  qui  épousa  d'abord  Mlle  de  Pichon, 
puis  en  1785  M"e  Bardy  des  Essars.  Ce  dernier  laissa  un  fils, 
Pierre-Casimir  Chaperon  de  Saint-Julien,  qui  fut  le  dernier  représen- 
tant mâle  de  son  rameau. 

Le  troisième  rameau,  aujourd'hui  seul  existant,  est  demeuré  non 
noble.  Son  auteur,  Arnaud  Chaperon,  avocat  au  Parlement,  lieutenant 
pour  le  Boi  en  la  juridiction  de  Fronsac,  avait  épousé  Catherine 
Olivier.  Il  fut  père  d'Ignace  Chaperon,  né  en  1645,  conseiller  au  pré- 
sidial  de  Libourne,  qui  lit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1696.  grand-père  de  Jean-Joseph  Chaperon,  né  en  1698,  procureur  au 
présidial  de  Libourne,  jurât  de  cette  ville,  qui  épousa  en  1726  MUe  de 
Sèze,  propre  tante  de  l'illustre  défenseur  de  Louis  XVI,  et  bisaïeul 
de  Paul-Romain  Chaperon,  né  en  1732,  qui  périt  sur  l'échafaud  révo- 
lutionnaire. Un  petit-neveu  de  ce  dernier,  Paul-Bomain-Joseph  Cha- 
peron, né  en  1812,  négociant  en  vins,  a  été  plusieurs  fois  élu  prési- 
dent du  tribunal  de  commerce  de  Libourne  ;  un  autre,  Paul-Romain, 
né  à  Libourne  en  1808,  ingénieur  distingué,  a  été  officier  de  la 
Légion  d'honneur.  Raymond-Félix  Chaperon,  né  à  Libourne  en  1814, 
plusieurs  fois  bâtonnier  de  l'ordre  des  avocats  de  cette  ville,  a  été 
nommé  en  1883  président  du  comité  royaliste  de  la  même  ville.  Bay- 
mond  Chaperon,  né  en  1849,  négociant  à  Libourne,  a  été  élu  en  1886 
conseiller  général  de  la  Gironde  pour  le  canton  de  Fronsac. 
Guillaume-Louis  Chaperon,  né  à  Libourne  en  1784,  alla  faire  souche 
à  Morlaix,  en  Bretagne,  où  il  avait  épousé  en  1812  M"e  Alexandre. 
Les  divers  représentants  de  ce  rameau,  au  nombre  de  seize,  avaient 
vainement  demandé  le  22  février  1870  l'autorisation  de  joindre  à 
leur  nom  celui  de  :  de  Terrefort  qu'avait  porté  le  rameau  anobli, 
aujourd  hui  éteint. 

Principale  alliances  :  Belliquct,  de  Bolland,  Saige,  Cazenave  de 
Ténac,  de  Lafaurie  de  Monbadon,  Olivier,  de  Scze,  Exshaw  1851,  de 
Chalendar  1871,  Dupuy  de  la  Grandrive,  Vallet  de  Payraud,  Decazes, 
Durand-la-Grangère  1772,  de  Gaigneron  1768,  Leperche,  Aymen,  de 
Ferrand,  etc. 

On  a  cherché  de  nos  jours  à  rattacher  les  Chaperon  du  Libournais 
à  une  famille  Chaperon,  ou  Chapperon,  qui  appartenait  aux  xive  et 
xve  siècles  à  la  noblesse  des  confins  de  la  Bretagne,  de  l'Anjou  et  du 
Poitou.  Cette  famille  portait  pour  armes  :  d'argent  à  trois  chaperons  de 
gueules.  Elle  peut  avoir  eu  pour  auteur  un  Robert  Chaperon  qui 
figura  en  1274  dans  un  acte  d'acquisition  passé  par  le  vicomte  de 
Rohan.  Elle  donna  son  nom  à  une  seigneurie  de  la  Chaperonnière, 


DICTIONNAIRE    l»KS    FAMILLES    FRANÇAISES  371 

située  à  Jallais,  près  de  Cholet,  en  Anjou.  Jean  Chaperon,  Sgr  de  la 
Chaperonnière,  épousa  vers  1400  Lucette  Pelaud,  dame  de  la  Bour- 
gonnière,  au  diocèse  de  Nantes.  Charles  chaperon,  chevalier  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  prit  part  à  la  défense  de  Rhodes.  François 
Chapperon,  Sgr  de  Savenières,  au  diocèse  de  Nantes,  épousa  en  1465 
Anna  de  Chevigné  et  en  eut  une  fille,  Jeanne,  mariée  en  1496  à 
Cilles  de  Glérembault. 

La  famille  Chaperon,  de  Libourne,  a  fait  paraître  en  1876  une 
généalogie  dans  laquelle  a  été  consignée  sa  prétention  de  des- 
cendre des  anciens  Chapperon  de  Bretagne. 

CHAPITEAU  de  REMONDIAS.  Armes  :  d'azur  à  trois  étoiles  d'or,  ran- 
gées en  fasce,  accompagnées  de  trois  chapiteaux  de  même,  deux  en 
chef  et  un  en  pointe,  ce  dernier  soutenu  d'un  croissant  d'argent. — 
aliàs  (armes  enregistrées  à  l'Armoriai  général  de  1696)  :  d'argent  à 
trois  chapiteaux  corinthiens  posés  2  et  1,  un  croissant  en  chef  et 
trois  étoiles  en  cœur  rangées  en  bande,  le  toy,t  de  sable.  —  Couronne  : 
de  comte. 

La  famille  Chapiteau  appartient  à  la  noblesse  de  l'Angoumois.  On 
en  trouvera  des  généalogies  dans  les  manuscrits  de  Chérin,  dans 
le  Nobiliaire  du  Limousin  de  Nadaud,  dans  le  Nobiliaire  universel  de 
M.  de  Magny,  etc. 

Ces  divers  travaux  en  font  remonter  la  filiation  à  noble  homme 
Pierre  Chapiteau,  avocat  au  siège  présidial  d'Angoumois,  maire 
d'Angoulême  en  1570,  échevin  de  la  même  ville  en  1574,  décédé 
le  9  octobre  1577,  qui  fut  anobli  par  ses  charges.  Pierre  Chapiteau 
avait  épousé  Emilie  Loubert.  Il  en  eut  deux  fils,  Denis  et  Antoine,  qui 
furent  les  auteurs  de  deux  branches.  Les  représentants  de  ces  deux 
branches  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  30  novembre  1666 
par  jugement  de  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limoges. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Denis  Chapiteau,  fut  seigneur  de 
Remondias,  en  le  paroisse  de  Meyssac,  dans  l'élection  d'Angoulême, 
et  de  l'Isle  d'Espagnac  ;  il  fut  à  son  tour  élu  maire  d'Angoulême  en 
1586.  Étant  veuf  sans  enfants  de  Marguerite  de  Lage,  il  se  remaria 
le  6  juin  1599  à  Françoise  (alias  Favienne)  Guy.  Il  laissa  de  cette 
seconde  union  un  fds,  Salomon  Chapiteau,  Sgr  de  Remondias,  qui 
épousa  le  19  juin  1647  Isabeau  Chauvet  et  qui  continua  la  descen- 
dance. Le  fils  de  celui-ci,  Guy  Chapiteau,  Sgr  de  Remondias,  marié 
le  27  mai  1681  à  Charlotte  Lurat,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  5  juillet  1704  par  un  jugement  de  M.  Rouillé  de  Fontaine,  inten- 
dant de  Limoges,  qui  est  rapporté  tout  au  long  dans  le  Nouveau 
d'Hozier.  Il  fut  le  grand-père  de  Pierre-Jean  Chapiteau,  chevalier, 


372  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Sgr  de  Remondias,  qui  fit  en  1725  ses  preuves  de  noblesse  pour  être 
admis  parmi  les  pages  de  la  Reine.  Pierre-Jean  épousa  en  1732 
Marie-Anne  Hastelet  qui  se  remaria  dans  la  suite  à  Charles  de  Fornel. 
Il  en  eut  plusieurs  fils  dont  l'aîné,  Salomon,  Sgr  de  Remondias,  né 
en  1733,  épousa  en  1763  Thérèse  du  Rousseau  de  Chabrot  et  dont  le 
second,  également  appelé  Salomon,  né  en  1741,  marié  à  Mlle  de 
Couhé  de  Lusignan,  périt  en  1795  dans  la  fatale  expédition  de  Qui- 
beron  Ce  dernier  avait  eu  un  fils,  Prosper,  né  en  1787,  qui  fut  connu 
sous  le  nom  de  Chapiteau  de  Lajomerie  et  qui  mourut  en  1847  sans 
avoir  été  marié.  Charles  de  Chapiteau  de  Remondias,  né  en  1764,  fils 
unique  de  Salomon  et  de  Thérèse  du  Rousseau  de  Chabrot,  fit  en 
1784  les  preuves  de  noblesse  prescrites  pour  obtenir  le  grade  de 
sous-lieutenant;  il  épousa  en  1786  MUe  Guyot  d'Asnières  et  en  eut 
un  fils,  Salomon-Charles,  chevalier  de  Remondias,  né  en  1787,  garde 
du  corps  du  roi  Louis  XYIU,  qui  épousa  en  1819  \I"e  Rloin  et  dont  la 
descendance  subsiste.  Cette  branche  a  conservé  jusqu'à  nos  jours  le 
château  de  Remondias. 

La  seconde  branche  paraît  s'être  éteinte  peu  de  temps  après  la 
Révolution.  Son  auteur,  Léonard  Chapiteau,  avait  eu  en  partage  la 
seigneurie  de  Guissale,  en  la  paroisse  de  Yindelle.  Il  fut  père  de  Léo- 
nard Chapiteau,  Sgr  de  Guissale,  qui  épousa  en  1643  Isabelle  Ithier. 

Guy  Chapiteau,  écuyer,  Sgr  deRcymondias,  et  Pierre  Chapitaux 
(sic),  écuyer.  Sgr  de  Guysal,  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696. 

M.  de  Remondias,  Salomon  Chapiteau  de  Guissale  et  M.  Chapi- 
teau, Sgr  de  Chantemerle,  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  delà 
noblesse  tenues  à  Angoulême. 

Principales  alliances  :  Lajamme  de  Belleville  1668,  de  la  Croix  de 
Puyriaud,  de  Couhé  de  Lusignan,  du  Rousseau  de  Chabrot,  Guyot 
d'Asnières  1786,  le  François  des  Courtis  de  la  Valette,  Malbay  de  la 
Vigerie  1843,  du  Rue  de  Marcussy  1860,  de  Chamerlat  1897,  de  Fou- 
quet  L904,  etc. 

CHAPLET,  ou  CHAPELET,  (du).  Voyez  :  Chapelet  (du). 

CHAPONAY-MORANCÉ  (de).  Armes  :  à'azur  à  trois  coqs  d'or,  becqués, 
membres,  crétés  et  barbés  de  gueules,  2  et  1.  —  Couronne  :  de  Mar- 
quis. —  Supports  :  deux  lions.  —  Cimier  :  un  coq  d'or,  becqué,  crèté, 
barbe  et  membre  de  gueules.  —  Devise  :  Gallo  canente,  spes  redit. 
11  a  existé  en  Dauphiné  au  moyen  âge  une  famille  de  Chaponay, 
noble  et  distinguée,  qui  paraît  avoir  eu  pour  berceau  la  petite  paroisse 
du  même  nom  située  dans  le  diocèse  de  Lyon  et  aux  bailliage  et  élec- 


DICTIONNAIRE    DUS    FAMILLES    FRANÇAISES  373 

tion  ,1,-  Vienne  Guy  Allàrd  mentionne  un  Odon  de  Chaponay,  qui  fut 
évêque  de  Valence  en  1 137,  et  un  Soffrey  de  Chaponayqui  fut  évoque 
de  Grenoble  en  1244.  Falcon  de  Chaponay,  gentilhomme  dauphinois, 
contracta  en  1191  un  emprunt  au  eamp  devant  Saint-Jean-d'Acre  ;  son 
nom  a  été  inscrit  aux  Salies  des  Croisades  du  musée  de  Versailles 
avec  les  armes  de  la  famille  de  Chaponay-Morancé,  actuellement 
existante,  bien  que  la  communauté  d'origine  de  cette  famille  avec 
celle  des  Chaponay  du  Dauphiné  n'ait  jamais  été  rigoureusem.Mi! 
démontrée.  Ceux-ci  paraissent  avoir  porté  les  armes  suivantes  :  de... 
à  une  croix  de...,  cantonnée  de  quatre  coqs,  ou  chapons,  de...  Ce  sont, 
en  tout  cas,  ces  armoiries  que  portait  la  pierre  tombale  de  Pierre 
de  Chaponay,  chevalier,  Sgr  de  Ponsonnas,  décédé  la  veille  de  la 
fête  de  Saint-Paul  1289  et  inhumé  dans  l'église  des  Jacobins  de  Lyon. 
Humbert  de  Chaponay,  dit  Passerat,  Sgr  de  Ponsonnas,  chevalin- 
dauphinois,  fut  un  des  signataires  du  traité  de  1343  qui  cédait  le 
Dauphiné  à  la  France.  La  famille  de  Chaponay  de  Ponsonnas  paraît 
s'être  éteinte  à  la  fin  du  xive  siècle. 

La  famille  de  Chaponay-Morancé  qui  donne  lieu  à  cette  notice  est 
à  la  fois  la  plus  ancienne  et  la  plus  illustre  des  familles  consulaires 
de  Lyon.  Dès  le  xme  siècle  elle  occupait  dans  cette  ville  une  situation 
commerciale  importante.  Il  est  possible  qu'elle  soit  un  rameau  déta- 
ché à  une  époque  inconnue  de  la  vieille  souche  dauphinoise  men- 
tionnée plus  haut  et  qu'elle  ait  été  forcée  à  un  moment  donné  pour 
rétablir  sa  fortune  de  renoncer  à  sa  noblesse  et  de  se  livrer  au  com- 
merce ;  mais  ce  n'est  là  qu'une  hypothèse.  La  plupart  des  généalo- 
gistes anciens  ont  attribué  à  cette  famille  une  origine  chevaleresque. 
Trompé  par  des  productions  insuffisantes  et  peut-être  aussi  par  la 
falsification  de  divers  titres,  Chérin  fils  lui-même  tomba  dans  cette 
erreur  et  accorda  en  1788  à  MM.  de  Chaponay  le  certificat  d'ancienne 
noblesse  nécessaire  pour  être  admis  aux  honneurs  de  la  Cour.  On 
trouvera  dans  ses  manuscrits,  conservés  au  Cabinet  des  Titres,   la 
lettre  suivante  qu'il  écrivit  au  Grand  Écuyer  le  15  novembre  1788  : 
«  Mgr,  j'ai  examiné  les  preuves  de  M.  le  comte  de  Chaponay,  capi- 
«  taine  au  régiment  des  chasseurs  des  Alpes,  lequel  demande  à 
«  avoir  l'honneur  de  monter  dans  les  carrosses  de  Sa  Majesté.  Son 
«  nom  est  avantageusement  connu  depuis  Lan  1232  et  il  remonte  par 
«  litres   originaux   sa  noblesse  et   sa   filiation  jusqu'en  1297.  Ses 
«  alliances  sont  bonnes  et  il  y  a  quelques  services  militaires  sur  les 
«  derniers  degrés.  »  Le  travail  de  Chérin,  reproduit  plus  récem- 
ment par  Saint-Allais,  fait  remonter  la  filiation  suivie  à  un  Pierre  de 
Chaponay,  damoiseau,  qui  aurait  reconnu  le  4  avril  1297  tenir  divers 
biens  en  fief  de  l'église  Saint-Just  de  Lyon,  qui  aurait  fait  une  transac- 


37*  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

tion  le  2b"  juin  13 14  et  qui,  d'une  alliance  inconnue,  aurait  laissé,  entre 
autres  enfants.  Humbert,  Sgr  de  Ponsonnas,  le  signataire  du  traité  de 
1343  mentionné  plus  haut,  lequel  aurait  continué  la  lignée.  Humbert 
aurait  lui-même  été  père  de  Bernard  de  Chaponay,  damoiseau,  Sgr 
de  Ponsonnas  et  de  la  maison  forte  de  Feysin,  qui  aurait  épousé 
Étiennette  de  Varey.  grand-père  d'Antoine  de  Chaponay.  damoiseau, 
Sgr  de  la  maison  forte  de  Feyzin,  qui  aurait  épousé  Catherine  de 
VUIe-Neufve,  bisaïeul  de  Jean  de  Chaponay.  Sgr  de  la  maison  forte 
de  Feysin,  qui  aurait  épousé  Catherine  de  Pompierre  et  aurait  fait 
son  testament  le  18  janvier  1447,  et  trisaïeul  de  Philibert  de  Chaponay, 
écuyer,  Sgr  de  Feyzin,  marié  à  Françoise  Villard. 

Grâce  aux  savantes  et  conscienscieuses  recherches  de  M.  de  Va- 
Ions,  l'origine  de  la  famille  de  Chaponay-Morancé  est  aujourd'hui 
parfaitement  connue.  Il  est  établi  que  les  premiers  auteurs  connus 
de  cette  famille  ne  portaient  pas  de  qualifications  nobiliaires.  <  >n 
peut  s'en  rendre  compte  par  un  certain  nombre  d'actes  tels  que  les 
testaments  d'Isabelle  de  Chaponay  en  1287,  d'Humbertde  Chaponay 
en  1316,  de  Pierre  de  Chaponay  en  1333,  de  Guillaume  de  Chaponay 
en  L339,  d'André  de  Chaponay  en  1347,  de  Mathieu  de  Chaponay  en 
1400,  etc. 

La  Généalogie  de  la  maison  de  Chaponay,  publiée  par  M.  de  Yalous 
en  188:1  fait  remonter  la  filiation  à  Pierre,  dit  Perronin,  de  Chapoiuiy. 
citoyen  de  Lyon,  qui  est  mentionné  dans  des  actes  des  années  1269, 
1271  et  1-273  et  qui  fut  nommé  en  1292  un  des  douze  conseillers  de  la 
ville.  Ce  personnage  laissa  d'une  alliance  inconnue  au  moins  sept 
enfants.  L'un  de  ses  fils,  Pierre  de  Chaponay.  citoyen  de  Lyon,  fut 
inscrit  en  1320  au  rôle  du  serment;  il  avait  épousé  Catherine  de  Vil- 
leneuve qui  était  veuve  de  lui  en  1339  et  de  laquelle  il  eut  huit 
enfants.  Parmi  ceux-ci  on  doit  mentionner  Jacquemet  de  Chaponay, 
drapier,  conseiller  de  ville  en  1358,  et  Mathieu  de  Chaponay,  citoyen 
de  Lyon,  chel  de  bannière  de  la  milice  urbaine,  qui  fut  neuf  fois  élu 
conseiller  de  ville  de  1364  à  1391.  Ce  fut  ce  dernier  qui  continua  la 
descendance:  il  possédait  une  fortune  considérable  et  avait  ép 
Marguerite  de  Varey,  issue  d'une  des  principales  familles  consulaires 
de  Lyon  ;  il  fit  son  testament  en  1400  et  laissa  quatre  enfants.  Le  plus 
jeune  de  ses  fils.  Aynard  de  Chaponay.  changeur,  fut  quatre  fois  con- 
seiller de  ville  de  1401  à  1422.  L'aîné,  Antoine  de  Chaponay,  citoyen 
et  bourgeois  de  Lyon,  conseiller  de  ville  en  1401 ,  abandonna  le  com- 
merce en  faveur  de  son  fils  dans  les  dernières  années  de  sa  vie  et 
vécut  dès  lors  noblement.  Dans  son  testament,  fait  en  octobre  1424. 
il  se  qualifie  noble  homme  Antoine  de  Chaponay,  damoiseau,  bour- 
geois de  Lyon.  Il  avait  épousé  Catherine  de  Nièvre,  fille  d'un  drapier; 


D1CTI0NNA1IIE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  375 

il  on  cul  deux  filles  dont  Tune  fut  religieuse  et  dont  l'autre  épousa 
Guillaume  Gontier,  apothicaire,  conseiller  de  ville.  Il  eut  aussi  un 
fils,  Jean  de  Chaponay,  négociant,  quatre  fois  conseiller  de  ville,  qui 
épousa  Catherine  Chappuys  et  qui  continua  la  lignée.  A  partir  de  Phi- 
libert de  Chaponay,  (ils  de  celui-ci,  le  travail  de  M.  de  Valous  est 
d'accord,  sauf  pour  les  qualifications,  avec  ceux  de  Chérin  et  de 
Saint-Allais.  Ce  Philibert  de  Chaponay,  conseiller  de  ville  en  1467  et 
1471,  fut  négociant  et  associé  des  frères  Goudin,  drapiers;  il  fit  en 
1476  son  testament  dans  lequel  il  se  qualifie  noble  homme,  jadis 
bourgeois  de  Lyon.  Il  avait  épousé  Françoise  de  Villars.  Il  en  eut, 
entre  autres  enfants,  un  fils,  Jean  de  Chaponay,  citoyen  et  bourgeois 
de  Lyon,  docteur  es  droits,  vice-bailli  de  Vienne,  qui  commença  la 
série  des  illustrations  de  la  famille  et  qui  fut  nommé  successivement 
en  1495  conseiller-maître  et  en  1498  président  en  la  Chambre  des 
comptes  du  Dauphiné.  Jean  de  Chaponay  acquit  à  la  faveur  de  ses 
charges  la  noblesse  personnelle.  Il  avait  épousé  Catherine  Palmier 
par  contrat  du  13  mai  1492.  11  en  laissa,  entre  autres  enfants,  deux 
'.ils,  Soffrey  et  Nicolas,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

Nicolas  de  Chaponay,  auteur  de  la  branche  cadette,  omise  par 
Saint-Allais,  fut  conseiller  de  ville  à  Lyon  en  1533  et  épousa  Hélène 
Albizzi.  Il  laissa  deux  fils  :  1°  Jean,  dont  la  dernière  descendante, 
Françoise,  épousa  en  1725  Denis  de  Grimoard-Beauvoir  du  Roure  de 
Beaumont,  comte  de  Brison,  et  mourut  en  1752  ;  2°  Nicolas,  dont  la 
descendance  s'éteignit  avec  Humbert  de  Chaponay,  successivement 
intendant  du  Lyonnais,  en  1634,  du  Bourbonnais,  en  1638,  du  Berry, 
en  1640,  décédé  à  Lyon  en  1672,  et  avec  son  fils,  Balthazar,  prévôt 
des  marchands  de  Lyon  en  1678,  décédé  sans  alliance. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  aujourd'hui  seule  existante,  Soffrey 
de  Chaponay,  cosgr  de  Feyzin,  marié  en  1519  à  Jeanne  Lemaistre, 
décédé  à  Grenoble  en  1544,  succéda  en  1517  à  son  père  dans  sa 
charge  de  président  en  la  Chambre  des  comptes  du  Dauphiné  et  eut 
lui-même  pour  successeur  son  fils  Laurent,  décédé  en  1582.  Le  fils  de 
celui-ci,  Pierre  de  Chaponay,  Sgr  d'Eybens  et  de  Bresson,  marié  le 
22  février  1582  à  Françoise  Scarron,  fille  d'un  conseiller  d'État,  fut 
conseiller  du  Boi,  contrôleur  général  des  finances  du  Dauphiné  en 
1581  et  trésorier  de  France  à  Lyon  en  1586.  Il  fut  père  de  Bertrand 
de  Chaponay,  Sgr  d'Eybens  et  de  Saint-Laurent-du-Plat,  trésorier  de 
France  à  Lyon  en  1615,  chevalier  de  Saint-Michel  en  1625,  gentil- 
homme de  la  chambre  du  Boi,  qui  épousa  en  1613  Virginie  Emé  de 
Saint-Julien,  et  grand-père  d'Octavien  de  Chaponay,  Sgr  de  Morancé, 
né  en  1615,  et  de  Laurent  de  Chaponay,  Sgr  de  Venissieu,  qui  furent 
simultanément  maintenus  dans  leur  noblesse  le  18  juin  1667,  sur 


376  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

preuves  remontant  à  1425,  par  jugement  rendu  à  Grenoble  de  l'inten- 
dant Dugué.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de 
noblesse  qu'Octavien  de  Ghaponay  de  Génissieu,  lils  unique  du 
second  de  ces  deux  frères,  fit  en  1714  pour  être  nommé  chevalier 
d'honneur  à  la  Monnaie  de  Paris;  la  descendance  de  ce  gentilhomme 
s'éteignit  avec  sa  petite-fille  mariée  en  1765  au  marquis  de  Quinson- 
nas.  Octavien  de  Chaponay,  Sgr  de  Morancé,  né  en  1615,  épousa  en 
1649  Louise  de  Loras  et  mourut  à  Lyon  en  1687.  Il  fut  père  de  Gas- 
pard de  Ghaponay,  qualifié  baron  de  Morancé,  qui  épousa  en  1680 
Marie  de  Baglion  de  la  Salle,  de  Jean  de  Chaponay,  qui  fut  tué  à  l'en- 
nemi en  1673,  et  d'Alexandre  de  Chaponay,  qui  fut  admis  dans  l'ordre 
de  Malte  en  1673.  Pierre  de  Chaponay,  fils  de  Gaspard,  marié  en 
1722  à  Mlle  Dareste,  fut  connu  le  premier  sous  le  titre  de  marquis  de 
Chaponay-Morancé,  conservé  depuis  lors  par  le  chef  de  la  famille.  11 
fut  lui-même  père  de  Pierre-Llisabeth,  comte,  puis  marquis  de  Cha- 
ponay-Morancé, qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
du  Lyonnais,  et  grand-père  de  Pierre-Anne,  marquis  de  Chaponay- 
Morancé,  né  en  1754,  premier  page  de  Mmc  la  comtesse  d'Artois 
en  1780,  qui  fut  admis  aux  honneurs  de  la  Cour  le  23  janvier  1789  et 
qui  épousa  en  1796  Mlle  Durand  de  Chatillon,  fille  d'un  trésorier  de 
France.  C'est  de  ce  dernier  que  descendent  les  divers  représentants 
actuels. 

La  famille  de  Chaponay  a  fourni,  en  dehors  des  personnages  cités 
au  cours  de  cette  notice,  des  chevaliers  de  Malte,  de  nombreux  offi- 
ciers, dont  plusieurs  ont  été  tués  à  l'ennemi,  un  brigadier  des  armées 
du  Roi  au  xvme  siècle,  des  chanoinesses  de  Sainte-Anne  de  Bavière 
et  des  chapitres  noble  d'Alix  et  d  Ainay,  un  bibliophile  distingué, 
décédé  en  1878,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Grimoard-Beauvoir  du  Boure,  Artaud  de 
Montauban,  de  Moreton  de  Chabrillan,  Émé  de  Saint-Julien  1613, 
Pourroy  de  l'Auberivière  de  Quinsonnas  1765,  de  Loras  1649,  de 
Baglion  de  la  Salle  1680,  Dareste  1722,  Nicolau  de  Montriblond  1753, 
Gigault  de  Crisenoy  de  Lyonne,  de  Clermont,  du  Bois  de  Courval 
1850,  de  Biencourt  1858,  de  Truchi  de  Varennes  1825,  Beynaud  de 
Boulogne  de  Lascours  1850,  Duplat  de  Monticourt  1878,  Brugière  de 
Barante  1905,  de  Croy  1908,  Schneider  1887,  de  Gayardon  de  Gre- 
solles  1800,  du  Port-Boûx  1830,  Dauphin  de  Verna  1838,  Basset  de 
Chateaubourg,  de  Villars,  etc. 

CHAPONAY-DISIMIEU  (de).  Armes  :  de  gueules  à  une  fasce  engreslée 
d'or  et  à  trois  bandes  retraites  d'argent,  mouvantes  du  chef. 

Cette  seconde  famille  de  Chaponay,  aujourd'hui  éteinte,  apparte- 


DICTIONNAIRE    D E S    FAMILLES    FRANÇAISES  377 

nait  à  la  noblesse  du  Dauphiné.  I  dus  les  auteurs  sont  d'accord  pour 
la  considérer  comme  distincte  de  celle  à  laquelle  a  été  consacrée  la 
précédente  notice.  Elle  était  originaire  de  l'ancien  bailliage  de  Saint- 
Marcellin  où  elle  était  honorablement  connue  dès  la  fin  duxv°  siècle. 
On  ne  trouvera  sur  elle  que  peu  de  renseignements  dans  les  nobi- 
liaires du  Dauphiné,  même  dans  celui  si  complet  de  M.  de  Rivoire 
de  la  Bâtie.  M.  Yiilain,  qui  en  a  donné  un  tableau  généalogique  dans 
le  lome  II  de  sa  France  moderne,  en  fait  remonter  la  filiation,  mais 
sans  preuves  à  l'appui,  à  un  Pierre  de  Chaponay,  damoiseau,  sieur 
de  Saint-Bonnet,  châtelain  de  Montrigaud,  qui  aurait  vécu  en  1375. 
D'après  ce  même  auteur  Pierre  de  Chaponay  aurait  été  père  d'un 
André  de  Chaponay,  damoiseau,  mentionné  au  terrier  de  Montrigaud 
dans  une  reconnaissance  du  13  mai  1389,  aïeul  d'un  Falcoz  de  Cha- 
ponay, Sgr  de  Saint-Bonnet,  marié  à  Catherine  Vinay,  et  bisaïeul 
d'un  Pierre  de  Chaponay,  Sgr  de  Saint-Bonnet,  marié  le  2  février  1412 
à  Françoise  Tivoley. 

Jean  de  Chaponay  était  en  1495  procureur  général  fiscal.  Son 
neveu,  Antoine  de  Chaponay,  fut  reçu  en  1512  conseiller  au  Parle- 
ment de  Grenoble  et  fut  peut-être  anobli  par  sa  charge.  Pierre  et 
Henri  de  Chaponay  furent  contrôleurs  généraux  des  finances,  l'un  en 
1575,  lautre  en  1592.  Gaspard  de  Chaponay,  marié  en  1590  à  Mar- 
guerite de  Galbert,  fut  bailli  de  Valence.  Aucun  de  ces  personnages 
n'est  mentionné  dans  le  travail  de  M.  Villain. 

Humbert  de  Chaponay  de  Saint-Bonnet  fut  nommé  en  1638  con- 
seiller au  Parlement  de  Grenoble.  Son  fils,  François  de  Chaponay, 
Sgr  de  Saint-Bonnet,  marié  en  1683  à  Marie-Anne  de  Soissons,  lit 
enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Saint- 
Marcellin). 

Louis-François  de  Chaponay  de  Saint-Bonnet  épousa  dans  la 
seconde  moitié  du  xvme  siècle  la  dernière  représentante  de  l'ancienne 
famille  de  Disimieu.  Il  fut  dès  lors  connu  sous  le  titre  de  comte  de 
Disimieu  et  de  Saint-Jullin.  Il  mourut  en  1803  laissant  les  terres  de 
Disimieu,  de  Crémieu  et  de  Saint-Jullin  à  Pierre,  comte  de  Chaponay- 
Saint-Bonnet,  né  au  château  de  Saint-Bonnet,  chevalier  de  Saint- 
Louis.  Celui-ci  fut  le  dernier  rejeton  mâle  de  sa  famille  ;  il  mourut  en 
1830  laissant  de  son  mariage  en  1819  avec  Stéphanie  d'Agoult,  une 
fille  unique,  Marie-Julie-Amicie,  née  en  1824,  héritière  de  biens  con- 
sidérables, qui  épousa  en  1843  le  comte  de  Monteynard  et  qui  mourut 
dès  1851. 

CHAPOT-LAROCHE.  Armes  :  à' azur  à  un  arbre  d'or  arraché,  soutenu 
en  pointe  d'un  croissant  du  même. 


378  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

La  famille  Chappot,  aujourd'hui  Chapot,  est  une  des  plus  anciennes 
de  la  bourgeoisie  de  la  Basse-Auvergne.  Tardieu,  qui  lui  a  consacré 
une  notice  dans  son  Dictionnaire  des  anciennes  familles  de  V Au- 
vergne, dit  qu'elle  a  eu  pour  berceau  le  lieu  de  la  Chaume,  près  de 
Saint-Anthème,  et  quelle  remonte  par  filiation  suivie  à  l'année  1480. 
Elle  vint  peu  après  cette  époque  se  fixer  à  Saint-Anthème  et  donna 
à  cette  ville  depuis  1530  une  série  de  notaires  royaux. 

La  famille  Chapot  a  encore  fourni  des  curés  de  Saint-Anthème,  des 
baillis  de  la  Roue,  des  magistrats,  des  avocats,  des  écrivains  de 
mérite,  des  gens  d'armes  des  compagnies  d'ordonnances,  un  briga- 
dier des  gardes  du  corps  du  roi  Louis  XVIII,  etc. 

Principales  alliances  :  Calemard,  Barthomivat,  Gardien  de  Malta- 
verne, Martinat  de  Chaumont,  etc. 

CHAPOULIE   de  Bonet  de  lai.  Voyez  :  Bonet  de  la  Chapoulie  (de). 

CHAPOUILLÉ  Renard  de  .  Voyez  :  Renard  de  Chapocillé. 

CHAPPE  d  AUTEROCHE.  Armes  :  fascé  d'or  et  de  gueules  de  six  pièces. 
—  Couronne  :  de  Comte.  —  L'écu  accosté  de  deux  lions  passants. 

La  famille  Chappe  d'Auteroche  est  originaire  de  l'Auvergne.  C'est 
par  erreur  que  des  généalogistes  contemporains  ont  avancé  qu'elle 
était  noble  et  même  de  noblesse  ancienne.  On  ne  lui  connaît  aucun 
principe  d'anoblissement  et  elle  n'a  jamais  été  l'objet  d  un  jugement 
de  maintenue  de  noblesse.  Elle  n'en  occupait  pas  moins  dès  le 
xvne  siècle  un  rang  très  honorable  dans  la  ville  de  Mauriac  et  un  de 
ses  représentants,  Pierre  Chappe,  conseiller  du  Roi,  receveur  des 
deniers  patrimoniaux  de  cette  ville,  lit  enregistrer  son  blason 
à  l'Armoriai  général  de  1696.  Au  siècle  suivant  la  famille  Chappe 
acquit  la  terre  d'Auteroche  dont  plus  tard  elle  joignit  le  nom  au  sien. 
L'abbé  Jean  Chappe  d'Auteroche,  né  à  Mauriac  en  172:2,  membre 
de  l'Académie  des  sciences,  fut  un  des  plus  célèbres  astronomes 
de  son  temps;  il  mourut  en  1769  à  San-Lucar,  en  Californie,  où  il 
s'était  rendu  pour  étudier  le  passage  de  la  planète  Vénus.  Le  frère 
de  cet  ecclésiastique,  Ignace-Urbain  Chappe,  avocat  en  Parlement, 
vint  se  fixer  dans  le  Maine  après  le  mariage  qu'il  contracta  vers 
1760  avec  Marie  Devernay ,  issue  d'une  des  plus  honorables 
familles  de  la  bourgeoisie  de  cette  province,  et  fut  nommé  contrô- 
leur général  du  domaine  du  Roi  au  département  de  Laval.  Il  laissa 
plusieurs  fils.  L'un  de  ceux-ci,  Claude  Chappe,  né  le  26  décembre  1763 
à  Brulon  (Sarthe),  illustra  son  nom  par  la  découverte  du  télégraphe 
aérien  qu'il  fit  adopter  et  appliquer  par  la  Convention  ;  le  premier 
essai  de  ce  télégraphe,  en  1793,  servit  à  annoncer  la  reprise  de  Condé 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  379 

sur  les  Autrichiens  Chappe  fut  alors  nommé  directeur  général  dos 
télégraphes;  mais  il  fut  abreuvé  de  dégoûts  par  Bréguet  et  Béthen- 
court,  qui  lui  contestaient  ses  droits  au  titre  d'inventeur,  et  se  suicida 
en  1805.  [gnace-Urbain-Jean  Chappe,  frère  aîné  du  précédent,  né  à 
Laval  en  1762,  était  procureur  de  la  commune  du  Mans  quand  il  fut 
élu  député  de  la  Sarthe  à  la  Législative.  Il  joua  dans  cette  assemblée 
un  rôle  assez  effacé,  .aida  son  frère  dans  ses  travaux  scientifiques,  lui 
succéda  dans  ses  fonctions  d'administrateur  général  des  téléora- 
phes,  obtint  en  1814  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  et  mourut  à 
Paris  en  1829. 

Le  chef  de  la  famille  Chappe  est  connu  depuis  la  seconde  moitié 
du  xix°  siècle  sous  le  titre  de  baron  Chappe  d'Auteroche. 

Principales  alliances  :  Tardif  de  Petiville,  Flury-Hérard  1890,  de 
Laureau,  Hicks  1887,  etc. 

Il  a  existé  une  autre  famille  Chappe,  originaire  de  Dijon,  passée 
plus  tard  à  Lyon  et  en  Bresse,  qui  portait  pour  armes  :  chappe  d'azur 
et  d'argent  à  trois  têtes  de  sable,  tortillées  d'argent,  posées  2  et  1 . 
Cette  famille  descendait  de  Jacques  Chappe,  décédé  en  1694,  et  de 
son  fils,  Antoine,  qui  tenaient  à  Dijon  l'hôtellerie  du  Lyon  d'Or.  Marc- 
Antoine  Chappe,  né  à  Dijon  en  1697,  fils  d'Antoine,  fut  bibliothécaire 
de  la  ville  de  Lyon  et  fut  anobli  par  l'échevinage  de  cette  ville  qu'il 
exerça  en  1740.  Il  acquit  près  de  Nantua  la  seigneurie  de  Brion  et  fut 
admis  en  1761  au  nombre  des  nobles  de  la  Bresse  et  des  Dombes. 
Son  fils,  Antoine-Suzanne  de  Chappe  de  Brion,  né  en  1729,  prit  part  en 
1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  Bresse  et  à  celles  du  Lyon- 
nais. Il  fut  le  dernier  représentant,  mâle  de  sa  famille  et  laissa  une 
fille  unique  mariée  en  1782  au  comte  de  Moyria. 

On  trouve  qu'Antoine-André  Chappe,  avocat  au  Parlement  de 
Nancy,  fut  pourvu  le  12  septembre  1781  de  la  charge  anoblissante  de 
secrétaire  du  Boi,  maison  et  couronne  de  France  en  la  chancellerie 
près  le  Parlement  de  Metz.  Il  obtint  de  d'Hozier  l'année  suivante  le 
règlement  de  ses  armoiries  :  d'azur  à  une  bande  coupée  d'or  et  de 
gueules  et  à  une  croix  à  douze  pointes  d'argent  brochante. 

CHAPPEDELAINE  (de),  dans  le  Maine.  Armes  :  de  sable  à  une  épée 
d'argent,  mise  en  bande,  la  pointe  en  bas,  accompagnée  de  six  fleurs 
de  lys  de  même,  rangées  en  bande,  trois  en  chef  et  trois  en  pointe.  — 
Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  :  à  dextre  un  léopard,  à  sénestre 
un  lion.  —  Devise  :  A  jamais  ! 

La  famille  de  Chappedelaine  appartient  à  l'ancienne  noblesse  du 
Maine,  où  elle  vint  de  Normandie  se  fixer  au  cours  du  xvie  siècle.  Elle 
a  pour  premier  auteur  connu  Jean  de  Chappedelaine  qui  vivait  en  1340. 


380  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Guillaume  de  Chappedelaine,  probablement  fils  de  celui-ci,  vivait 
en  1383  et  avait  épousé  Jeanne  de  Catehoulle,  héritière  de  la  sei- 
gneurie de  Clinchamps,  dans  la  sergenterie  de  Saint-Sever,  en  Basse- 
Normandie.  Il  fut  père  de  Pierre  de  Chappedelaine  qui  en  1419  fut 
déclaré  rebelle  à  Henri  Y.  roi  d'Angleterre,  et  qui,  par  acte  du  3  jan- 
vier 1427,  fit  des  promesses  de  mariage  à  demoiselle  Clémence  de 
Brély.  En  1423  un  membre  de  la  famille  de  Chappedelaine  figura  pour 
la  paroisse  de  Saint-Judace  à  une  montre  de  la  noblesse  du  diocèse 
de  Dol,  en  Bretagne.  Nicolas  Chappedelaine,  du  lieu  de  Clinchamps, 
figure  au  nombre  des  gentilshommes  de  la  sergenteri*'  de  Saint-Sever 
qui  firent  reconnaître  leur  noblesse  lors  de  la  célèbre  recherche  entre- 
prise par  Montfauten  1463. 

Pierre  de  Chappedelaine,  écuyer,  sieur  de  I'OrailIe,  vint  établir  sa 
résidence  dans  le  Maine  après  le  mariage  qu'il  contracta  le  28  mai  1  '>2  \ 
avec  Jacqueline  d'Isles,  ou  de  l'Ile,  héritière  de  la  terre  de  son  nom, 
située  en  la  paroisse  de  Brécé,  dans  les  environs  de  Mayenne.  Il  en 
eut  deux  fils,  tous  deux  appelés  Joachim,  qui  partagèrent  sa  succes- 
sion par  acte  du  11  octobre  1560.  L'un  de  ces  fils  paraît  être  mort 
sans  postérité.  L'autre  épousa  le  15  septembre  1554  Guionne  de  Lan- 
drepouste  et  fut  père  de  François  de  Chappedelaine.  écuyer,  Sgrd'Isie 
et  de  la  Guiberdière,  qui  épousa  le  28  novembre  1598  Suzanne  de 
Champagne  et  qui  continua  la  lignée.  François  de  Chappedelaine.  lils 
du  précédent,  marié  le  19  juillet  1630  à  demoiselle  Claude  du  Bois- 
béranger,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  11  mai  16 il,  après  avoir 
justifié  une  filiation  noble  depuis  le  3  janvier  1427,  par  sentence  de 
Jean  Cuitton.  sieur  de  Valbrée,  trésorier  général  de  France,  commis- 
saire de  Sa  Majesté  pour  le  régalement  des  tailles  en  la  généralité  de 
Tours.  11  laissa  lui-même-  deux  fils,  Bené  de  Chappedelaine,  Sgr  dlsle, 
en  l'élection  de  Mayenne,  marié  le  20  décembre  1671  h  Marie  Cousin, 
d'Angers,  et  Jacques  de  Chappedelaine,  Sgr  d'Esmenard  et  de  la  <  rui- 
berdière,  marié  en  1698  à  Lucrèce  des  Nos,  qui  furent  maintenus  dans 
leur  noblesse  le  16  décembre  1667  par  jugement  de  Voisin  de  la  Noi- 
rays,  intendant  de  Tours,  après  avoir  justifié  leur  filiation  depuis  leur 
trisaïeul,  vivant  en  1523.  Ces  deux  frères  déclarèrent  dans  cette  cir- 
constance qu'ils  étaient  les  seuls  représentants  de  leur  famille  et 
qu'ils  ne  se  connaissaient  aucun  parent  de  leur  nom.  Ils  furent  les 
auteurs  de  deux  rameaux. 

Le  rameau  cadet  s'est  éteint  au  xvme  siècle  dans  la  famille  de 
Gaalon.  On  trouvera  dans  les  Carrés  d'Hozier  et  dans  le  Nouveau 
d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  qu'un  de  ses  représentants,  Alexis- 
Bené  de  Chappedelaine  d'Esmenard,  né  en  1729,  petit-fils  de  Jacques, 
fit  en  1743  pour  être  admis  parmi  les  pages  de  la  Reine. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  381 

René  d<>  Chappedelaine,  auteur  du  premier  rameau,  fut  père  de 
René-Gilbert  de  Chappedelaine,  Sgr  de  llsle,  né  à  lïrecé  en  1079,  qui 
lui  nommé  en  1710  juge  civil  et  criminel  à  Mayenne  et  qui  épousa 
en  lTi'^  Anne  de  Bazogers.  On  trouvera  dans  le  Nouveau  dHozier 
1rs  preuves  de  noblesse  que  le  fils  <le  celui-ci,  Jean  de  Chappede- 
laine, né  eu  1724,  lit  en  1747  pour  être  nommé  écuyer  de  main  du 
Uni.  Jean  de  Chappedelaine,  épousa  dans  la  suite,  en  1763,  sa  cou- 
sine germaine,  Marie  Renée  de  Bazogers,  qui  lui  apporta  le  domaine 
de  la  Cour  de  Grazay  et  avec  laquelle  il  eut  à  subir  pendant  la  Ter- 
reur une  longue  détention  dans  les  prisons  de  Chartres.  Leur  iils, 
Jean-René,  connu  le  premier  sous  le  titre  de  comte  de  Chappede- 
laine, né  à  Mayenne  en  1766,  admis  en  1778  parmi  les  pages  de 
Mme  la  comtesse  d'Artois,  prit  part  avec  distinction  aux  guerres 
de  la  chouannerie,  fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1814  et  fut 
impliqué  en  1817  dans  la  conspiration  ultraroyaliste  dite  du  bord  de 
l'eau.  Cette  branche  était  représentée  de  nos  jours  par  te  comte  de 
Chappedelaine,  consul  général  en  retraite,  propriétaire  du  château 
du  Mesnil-Soleil,  près  de  Falaise,  en  Normandie,  qui  a  eu  trois  fds 
de  son  mariage  avec  MUe  Holinska,  décédée  en  1898. 

Jean  de  Chapdelaine,  Sgr  de  Bulu,  et  Anne-Andrée-Thérèse  de 
Chapdelaine-Daumas,  demoiselle,  dame  du  fief  de  la  Mordanterie, 
prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Maine. 

CHAPPEDELAINE  (de),  en  Bretagne.  Mêmes  armes  que  la  famille  pré- 
cédente. 

Il  existe  en  Bretagne  une  famille  de  Chappedelaine  qui  revendique 
une  origine  commune  avec  la  famille  précédente  et  qui  en  porte  les 
armoiries.  On  verra  au  cours  de  cette  notice  que  la  communauté 
d'origine  des  deux  familles  n'a  pu  être  démontrée  qu'au  moyen  de 
titres  falsifiés  et  que  les  Chappedelaine  de  Bretagne  étaient  encore  non 
nobles  au  xvne  siècle.  Il  est  possible,  au  surplus,  qu'un  Chappede- 
laine de  Normandie  soit  venu  se  fixer  en  Bretagne  à  une  époque 
inconnue  et  que  ses  descendants  aient  perdu  leur  noblesse  pardéro- 
geance  pendant  un  laps  de  temps  assez  long. 

On  trouvera  sur  les  Chappedelaine  de  Bretagne  de  nombreux  et 
intéressants  renseignements  dans  les  manuscrits  de  Chérin.  Le 
vicomte  Révérend  leur  a  aussi  consacré  un  article  dans  son  ^.nnuaire 
de  la  noblesse  de  1909. 

La  tamille  bretonne  de  Chappedelaine  était  fixée  à  Lamballe  à  la 
fin  du  xvie  siècle.  A  cette  époque  ses  membres  exerçaient  dans  cette 
ville  les  professions  relativement  modestes  de  notaire  et  de  procu- 
reur.  Elle  commença  vers  le  milieu  du  xvne   siècle  à  chercher  à 


382  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

s'agréger  à  la  noblesse  ;  mais,  lors  de  la  grande  recherche  des  faux 
nobles  commencée  en  1666,  Olivier  Chapdelenne,  demeurant  àLam- 
balle,  ayant  été  invité  à  produire  les  titres  justificatifs  de  sa  noblesse, 
se  désista  de  lui-même  de  ses  prétentions  nobiliaires  par  acte  du 
3  octobre  1668  et  paya  cent  livres  d'amende  pour  avoir  usurpé  la 
qualification  d  écuyer. 

Quelques  années  plus  tard  les  Chapdelaine,  ou  Chappedelaine,  de 
Lamballe  s'étaient  de  nouveau  agrégés  à  la  noblesse.  En  1710  ils 
obtinrent  de  Ferrand,  intendant  de  la  province,  un  jugement  qui  les 
maintenait  dans  leur  noblesse.  Le  plus  ancien  titre  qu'ils  produisirent 
devant  ce  magistrat  était  ce  même  acte  de  partage  du  1 1  octobre  1560 
dont  il  a  été  parlé  dans  la  notice  précédente  au  sujet  des  Chappede- 
laine de  l'élection  de  Mayenne.  Seulement  ils  liront  gratter  sur  cette 
pièce  le  nom  de  celui  des  deux  frères  Joachim  de  Chappedelaine  qui 
était  mort  sans  postérité  et  y  firent  substituer  celui  de  leur  ascendant, 
Martin  de  Chappedelaine.  Le  jugement  de  1710  ayant  eu  peu  d'auto- 
rité en  Bretagne  où,  contrairement  à  ce  qui  se  passait  dans  le  res- 
tant de  la  France,  c'était  le  Parlement  qui  était  chargé  de  la 
recherche  des  faux  nobles,  la  famille  de  Chappedelaine  dut,  pour 
mettre  un  terme  aux  attaques  dont  sa  noblesse  était  l'objet, 
s  adresser  au  Conseil  d'État  et  lui  demander  de  faire  définitivement 
reconnaître  ses  prétentions.  Cette  requête  fut  l'objet  d'un  rapport 
fort  défavorable  du  généalogiste  des  Ordres  du  Roi  qui  avait  été 
chargé  de  l'examiner.  Celui-ci  fit  observer,  en  effet,  qui*  la  plus 
ancienne  pièce  produite,  c'est-à-dire  le  partage  de  1560,  avait  été  fal- 
sifiée, que  sur  deux  degrés  de  leur  filiation  les  propres  titres  de 
MM.  de  Chappedelaine  ne  leur  donnaient  que  la  qualité  de  sire,  qui 
équivalait  en  Bretagne  à  celle  de  marchand  ou  de  bourgeois  et 
impliquait  par  conséquent  au  moins  une  dérogeance,  et  qu'enfin  la 
minute  elle-même  du  jugement  de  maintenue  rendu  par  l'intendant 
en  1710  avait  été  l'objet  d'altérations  et  de  grattages.  En  1774  la 
famille  de  Chappedelaine  parvint  enfin  à  faire  reconnaître  ses  préten- 
tions par  le  Parlement  de  Bretagne  et  en  obtint  un  arrêt  qui  la  main- 
tenait dans  sa  noblesse  sur  preuves  de  dix  générations. 

Jean-Baptiste-Marc  de  Chappedelaine  de  Boslan,  né  en  1741  à  Illi- 
faut,  chevalier  de  Saint-Louis,  signa  en  1788  la  protestation  de  la 
noblesse  de  Bretagne,  servit  avec  distinction  à  l'armée  des  Princes, 
fut  nommé  maréchal  de  camp  en  1814,  fut  connu  à  cette  époque  sous 
le  titre  de  comte  et  mourut  à  Saint-Méen  le  3  juin  1819.  Son  neveu, 
Jean-Baptiste-Michel  de  Chappedelaine,  né  en  1781  à  Illifaut,  épousa 
MUe  Picot  de  Limoélan,  héritière  de  la  terre  de  Limoélan  et  sœur  du 
chevalier  <1<j  Limoélan  qui  fut  l'auteur  <]<•  l'attentat  de  la  rue  Saint- 


DICTIONNAIRE     DBS    FAMILLES    FRANÇAISES  il«3 

Nicaise  contre  le  Premier  Consul.  Il  en  cal  quatre  fils  dont  le  plus 
jeune,  Louis  Antoine,  né  à  Sévignac  en  1814,  sous-lieutenant  de 
chasseurs,  fut  tué  à  l'ennemi  en  Algérie  en  1845.  Edouard  de  Chappe- 
delaine  de  Boslan,  né  à  Sévignae  en  1808,  second  fils  de  Jean-Baptiste- 
Michel,  officier  de  marine  démissionnaire  en  1830,  a  été  conseiller 
général  des  Côtes-du-Nord.  Il  est  décédé  au  château  de  Limoélan  en 
1893  laissant  trois  fils  dont  le  plus  jeune,  Louis,  marié  en  1907  à 
MUe  de  Chavagnac,  est  conseiller  général  et  député  des  Côtes-du-Nord. 

Principales  alliances  :  de  Marnière  de  Guer,  de  Clairambault, 
Picot  de  Limoélan,  d'Avout,  de  Carné,  de  Gibon  1836,  duBouays  de 
Couesbouc,  de  Lorgeril  1898,  de  Chavagnac  1907,  le  Bel  dePenguilly 
1889,  de  Jacquelin-Dulphé  1907,  etc. 

On  trouve  qu'un  sieur  de  Chappedelaine,  célibataire,  âgé  de  62  ans, 
procureur  du  Boi  de  la  maréchaussée  de  Caen,  fut  anobli  en  1786. 

CHAPPET  de  VANGEL.  Armes  :  de  gueules  à  un  alérion  d'or;  au  chef 
cousu  d'azur  chargé  de  trois  roses  d'argent. 

Famille  sur  l'origine  de  laquelle  les  renseignements  font  défaut. 

M.  Albert  Chappet  de  Vangel  avait  épousé  en  1828  Mlle  Albine  de 
Pomey.  Son  fils,  Paul  Chappet  de  Vangel,  domicilié  à  Bourg-en- 
Bresse,  marié  en  1858  à  MUe  Gaillard  de  Lavernée,  a  été  père  de 
M.  Henri  Chappet  de  Vangel,  fixé  dans  les  Landes,  qui  a  eu  un  fils 
de  son  mariage  en  1894  avec  MUe  Lacretelle. 

Principales  alliances  :  Blachier  du  Bouchet  de  Chazotte  1852,  Gail- 
lard de  Lavernée,  Dareste  de  la  Chavanne  1880,  de  Pomey,  Lacre- 
telle, etc. 

CHAPPOT  (ou  CHAP0T)  -LAROCHE.  Voyez  :  Chapot-Laroche. 

CHAPPOT  de  la  CHAN0NIE.  Armes  :  de  sable  à  trois  chevrons  d'argent, 
accompagnés  en  chef  à  dextre  d'une  étoile  d'or,  àseneslre  d'un  crois- 
sant d'argent  et  en  pointe  d'une  moucheture  de  contre-hermine  d'ar- 
gent. —  Couronne  :  de  Comte.  —  Devise  du  maire  de  Poitiers  :  Vin- 
dex  splendoris  avili. 

La  famille  Chappot  est  très  anciennement  et  très  honorablement 
connue  en  Bas-Poitou.  Beauchet-Filleau  en  a  donné  une  généalogie 
dans  son  Dictionnaire  historique  et  généalogique  des  familles  du 
Poitou.  Elle  possédait  dès  les  premières  années  du  xvne  siècle  la 
terre  de  la  Brossardière,  en  la  paroisse  de  Saint-André-d'Ornoy.  On 
trouve  qu'un  Louis  Chappot,  écuyer,  Sgr  de  la  Brossardière,  mourut 
le  28  novembre  1620.  Pierre  Chappot,  sieur  de  la  Brossardière,  pro- 
bablement fils  du  précédent,  fut  de  1603  à  161 8  sénéchal  de  la  Boche- 
sur- Yon.  De  son  mariage  avec  Jacquette  Arnaud  il  eut  trois  fils  dont 


384  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

l'aîné,  Pierre,  gendarme  de  la  garde  du  Roi,  mourut  en  1648  des 
suites  des  blessures  qu'il  avait  reçues  à  la  bataille  de  Lens  et  dont 
les  deux  plus  jeunes,  Louis  et  Henri,  furent  les  auteurs  de  deux 
branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée.  Louis  Chappot,  sieur  de  la  Brossar- 
dière,  marié  en  1663  à  Catherine  de  Signy  et  décédé  en  1677,  fut  élu 
maire  de  Poitiers  le  Ier  juin  1667  ;  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 

te  même  année  par  jugement  de  l'intendant  Barentin  en  raison  de 
-  -  fonctions  de  maire  et  à  charge  de  payer  la  taxe.  Mais  un  édit 
rendu  cette  même  année  avait  supprimé  le  privilège  qu'avaient 
depuis  137:!  les  maires  de  Poitiers  d'être  anoblis  par  leurs  fonctions. 
Le  jugement  rendu  par  Barentin  fut  donc  attaqué  et  probablement 
rapporté.  En  tout  cas  le  fils  de  l'obtenteur,  Louis  Chappot,  sieur  de  la 
Brossardière,  chevalier  de  Saint-Louis,  maréchal  des  logis  des  gens 
d'armes  de  la  garde  ordinaire  du  Roi,  crut  devoir  régulariser  sa 
situation  nobiliaire  en  se  faisant  accorder  en  juin  171  \  «les  lettres 
patent  is  d'anoblii — ment.  <  >n  trouvera  dans  lu  Nouveau  d'Hozierle 

te  de  ces  lettres  qui  sont  conçues  dans  les  termes  les  plus  flat- 
teurs.  Le  dernier  représentanl  de  cette  branche,  Louis  Chappot  de  la 
Brossardière,  né  en  1753,  mourut  prématurément  m  1785,  laissant 
une  fille  unique  qui  mourut  dans  les  prisons  d'Angers  pendant  la 
Terreur.  Il  avait  épousé  Céleste  Talour  delà  Carterie  qui  se  remaria 
à  Guillaume  Bulkelcy,  qui  8e  signala  par  son  courage  lors  de  1  insur- 
rection vendéenne,  et  qui  mérita  le  surnom  d'Amazone  de  la  Vendée. 

On  ne  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  à  la  seconde 
branche,  aujourd'hui  seule  existante,  et  on  n,'  voit  pas  qu'elle  ait  pris 
part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de  sa  région.  Son  auteur, 
Henri  Chappot,  sieur  de  la  Chanonie,  en  la  paroisse  de  Mouilleron-le- 
Captif,  fut  conseiller  au  présidial  de  la  Rochelle,  commissaire  exa- 
minateur et  enquêteur  et  juge  à  la  police.  Il  avait  épousé  Suzanne 
Barré  qui,  étant  veuve,  eut  ses  armes  enregistrées  d'office  à  lArmo- 
rial  général  de  1690  (registre  des  Sables-d'Olonnei.  Les  représentants 
de  cette  branche  ont  été  autorisés  le  18  mars  1867  par  un  jugement 
du  tribunal  de  Napoléon-Vendée  à  joindre  régulièrement  à  leur  nom 
celui  de  :  de  la  Chanunie  sous  lequel  ils  étaient  connus  et  que  leurs 
ascendants  portaient  avant  la  Révolution. 

La  famille  Chappot  a  fourni  des  officiers,  des  magistrats,  des 
médecins,  des  ecclésiastiques  de  mérite,  un  conseiller  d'arrondisse- 
ment de  la  Vendée,  etc.  ;  plusieurs  de  ses  membres  ont  péri  dans 
l'insurrection  vendéenne. 

Principales  alliances  :  Arnaud,  Pierres  1630,  d  Orfeuille  1635,  Thi- 
baud  de  la  Carte  1642,  Guinebauld,  Coué  de  la  Tremblaye  1884,  etc. 


DICTIONNAIRE     DES     l'A  M  1 1. 1.  K  S    FRANÇAISES  385 

CHAPPOTIN  (de).  Armes  :  d'or  à  V aigle  de  sable,  dont  les  deux  pieds 
son!  supportés  chacun  par  un  cœur  de  gueules,  surmontée  en  chef 
(I  une  étoile  de  sable  et  accostée  de  deux  roses  de  gueules,  ligées  de 
même.  —  On  trouve  aussi  les  armes  suivantes  :  d'azur  à  trois  besants 
d'or  et  au  lambel  d'argent. 

La  famille  de  Chappotin  est  originaire  de  la  Lorraine  d'où  ses 
branches  se  sont  répandues  en  Bourgogne,  dans  l'Ile  de  France,  en 
Bretagne,  en  Poitou,  à  Saint-Domingue  et  en  Dauphiné.  On  trouvera 
sur  elle  beaucoup  de  renseignements  dans  les  Dossiers  bleus,  au 
Cabinet  des  Titres.  D'après  une  tradition,  qui,  du  reste,  ne  s'appuie 
sur  aucune  preuve,  son  auteur,  Jean  Chappotin,  capitaine  de  cava- 
lerie, aurait  reçu  du  roi  François  Ier  des  lettres  d'anoblissement  en 
récompense  de  sa  belle  conduite  à  la  bataille  de  Marignan.  On  ne 
voit  pas  cependant  que  les  descendants  de  ce  personnage  aient 
porté  de  qualifications  nobiliaires  antérieurement  à  la  Bévolution, 
ni  qu'ils  aient  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse. 

D'après  un  tableau  généalogique  conservé  dans  les  Dossiers  bleus, 
Jean  Chappotin,  le  capitaine  de  cavalerie  mentionné  plus  haut,  aurait 
laissé  trois  fils  qui  seraient  allés  s'établir  à  Nancy,  à  Lunéville  et  à 
Grenoble.  L'aîné  de  ces  fils,  autre  Jean  Chappotin,  aurait  été  gouver- 
neur d'irancy  et  se  serait  marié  vers  1550.  Il  aurait  eu  lui-même 
quatre  fils  :  1°  Jean  Chappotin,  troisième  du  nom,  gouverneur  d'irancy, 
qui  épousa  Marie  Petit  et  qui  continua  la  descendance  ;  2°  Etienne  Chap- 
potin, président  en  l'élection  de  Nemours  ;  3°  Claude  Chappotin,  Sgr 
d'Arnaud,  dont  le  fils  fut  bailli  de  Nemours  et  capitaine  des  chasses 
de  ce  duché  ;  .4°  Germain  Chappotin,  qui  alla  se  fixer  à  Poitiers. 
Jean  Chappotin,  troisième  du  nom,  laissa  à  son  tour  de  Marie  Petit 
quatre  fils  :  1°  Pierre,  qui  eut  plusieurs  enfants  de  son  mariage  avec 
Marie  Demichot;  2°  Jean;  3°  Claude;  4°  Nicolas.  Le  plus  jeune  de 
ces  quatre  fils,  Nicolas,  alla  se  fixer  à  Auxerre  et  laissa  lui-même 
plusieurs  fils.  L'aîné  de  ceux-ci,  Jean  Chappotin,  doyen  au  bailliage 
et  présidial  d' Auxerre,  marié  en  1650  à  Marie  Lallemand,  fut  père  de 
Jean  Chappotin,  qui  épousa  Marie   Rousseau,    fille   d'un   boucher 
d'Auxerre,  et  grand-père  de  Jean-Baptiste  Chappotin,  capitaine  de 
cavalerie,  marié  à  Marie  Bouchet,  qui  alla  en  1721  s'étabjir  à  Saint- 
Domingue.  Le  petit-fils  de.  ce   dernier,  François-Amable.  de  Chap- 
potin, vint  après  la  Révolution  se  fixer  à   Nantes  et  mourut  dans 
cette  ville  en  1829. 

Nicolas  Chappotin,  conseiller  au  bailliage  et  siège  présidial 
d'Auxerre,  fit  enregistrer  à  l'Armoriai  général  de  1696  ses  armoiries 
telles  qu'elles  sont  décrites  en  tête  de  cet  article  et  telles  q,ue  la  famille 
les  porte  encore  de  nos  jours.  Son. parent,  François  Chappotin,  pro- 


386  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

cureur  en  la  Cour  du  Parlement  de  Paris,  fit  enregistrer  au  même 
Armoriai  les  armoiries  suivantes,  aujourd'hui  tombées  en  désuétude  : 
de  gueules  à  une  fasce  d'or  chargée  d'une  molette  de  sable  et  accom- 
pagnée de  trois  couronnes  d'argent. 

La  famille  de  Chappotin  a  fourni  plusieurs  baillis  et  gouverneurs 
de  la  ville  de  Nemours,  des  officiers  de  mérite,  des  magistrats. 

Principales  alliances  :  de  Chennevières  1891,  Galbaud  du  Fort 
1863,  de  Sallier  du  Pin,  Duverger  de  Cuy  1863,  etc. 

GHAPPUIS  de  MAUBOU  (Cognet  de  la  Roue  de).  Voyez  :  Cognet  de  la 
Roue  de  Chappuis  de  Maubou. 

CHAPPUIS  de  MAUBOU  (Gaillard  de  Dananche  de).  Voyez  :  Gaillard  de 

Dananghe. 

GHAPPUIS  de  la  GOUTTE  de  MAUBOU  (de).  Armes  :  d'azur  (aliàs  de 
gueules)  à  une  fasce  d'or  (aliàs  d'argent)  accompagnée  de  trois  roses 
d'argent,  deux  en  chef  et  une  pointe  (aliàs  de  deux  roses  d'or  en 
chef  et  d'un  lion  de  même  en  pointe).  — Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  de  Chappuis,  aujourd'hui  près  de  s'éteindre,  appartient 
à  la  noblesse  du  Forez.  Elle  paraît  être  la  même  qu'une  famille  Chap- 
puis, possessionnée  à  la  Boutresse  et  à  Montverdun,  qui  a  fourni  dès 
le  xiV  siècle  des  prévôts  à  Marcilly-le-Chatel  et  à  Marols.  Elle  reven- 
dique pour  auteur  un  noble  homme  Durand  Chappuis,  damoiseau 
de  Condrieu,  qui  mourut  le  27  octobre  1377. 

Lors  de  la  grande  recherche  du  xvne  siècle  elle  produisit  une 
généalogie  qui  faisait  remonter  sa  filiation  à  un  noble  Jean  Chappuis 
Lequel  aurait  épousé  Jeanne  de  Chaumont  par  contrat  du  3  août  1430 
et  aurait  fait  son  testament  le  20  octobre  1490.  Mais  cette  filiation 
ne  doit  être  considérée  comme  établie  qu'à  parlir  d'un  Gabriel  Chap- 
puis, Sgr  de  Chaumont,  dont  on  a  voulu  faire  un  fils  du  précédent 
et  qui  iit  son  testament  le  17  juillet  1562,  c'est-à  dire  132  ans  après 
le  mariage  de  ses  prétendus  parents.  Dans  cet  acte  de  1562,  où  il 
ligure  avec  la  qualification  d'écuyer,  Gabriel  Chappuis  mentionne  sa 
femme,  Claudine  du  Verdier,  et  ses  quatre  enfants.  Trois  de  ses  fils, 
Claude,  Christophe  et  Vital,  furent  les  auteurs  de  trois  branches. 

Claude  Chappuis,  l'aîné  de  ces  trois  frères,  était  en  1591  con- 
seiller du  Roi,  contrôleur  général  du  taillon  en  la  généralité  de  Lyon  ; 
sa  descendance  se  fondit  en  1665  dans  la  famille  Gayardon  de  Gre- 
solles. 

L  auteur  de  la  seconde  branche,  Christophe  Chappuis,  épousa  Fran- 
çoise du  Boes.  Son  petit-fils,  Pierre  Chappuis,  Sgr  de  Margnolas, 
président  au  Parlement  de  Dombes  en  1648,  fut  plus  tard  conseiller 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FHANÇAISES  387 

du  Roi  en  ses  Conseils  d'État  et  privé.  La  descendance  de  celui-ci 
occupa  un  rang  brillant  et  s'éteignit  avec  Louis- Charles  Chappuis, 
Sgr  de  Margnolas,  qui  obtint  par  lettres  de  janvier  1746  l'érection  en 
marquisat  de  sa  seigneurie  de  Mirebel  et  dont  la  tille  unique  épousa 
à  Lyon  en  1764  Jean  Trollier  de  Messimieux,  Sgr  de  Fétan,  conseiller 
en  la  Cour  des  monnaies. 

La  troisième  branche  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours.  Son 
auteur,  Vital  Chappuis,  Sgr  de  Foris,  Panissières,  Villette,  Trézette, 
la  Goutte,  etc.,  tigure  dans  un  certain  nombre  d'actes  avec  les  quali- 
fications nobiliaires.  Il  fut  conseiller  du  roi  au  bailliage  et  siège 
présidial  de  Forez,  séant  à  Montbrison,  et  épousa  à  Saint-Rambert 
par  contrat  du  28  mai  1591  Anne  de  la  Veuhe,  fille  d'un  élu  pour  le 
Roi.  Trois  de  ses  tils,  Claude  Chappuis,  écuyer,  Sgr  de  Villette  et  de 
Foris,  marié  à  Marie  Reymond  par  contrat  passé  à  Saint-Ronnet 
le  4  février  1617  ;  noble  Jacques  Chappuis,  avocat  en  Parlement, 
capitaine  et  châtelain  de  la  ville  et  prévôté  royal  et  de  Montbrison, 
marié  le  22  avril  1617  à  Catherine  Allard,  fille  d'un  contrôleur  général 
des  finances  en  la  généralité  de  Lyon  ;  et  Pierre  Chappuis,  Sgr  de  la 
Goutte  et  du  Sapey,  maître  des  requêtes  de  la  Reine-mère,  contrô- 
leur général  du  taillon  de  la  généralité  de  Lyon,  marié  en  1617  à 
Toussainte  Reymond,  furent  les  auteurs  de  trois  rameaux. 

Les  représentants  du  premier  rameau,  Michel  et  Pierre  Chappuis, 
Sgrs  de  Villette,  fils  de  Claude,  d'abord  maintenus  dans  leur  noblesse 
le  15  juin  1657  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides,  furent  condamnés  à 
l'amende  comme  usurpateurs  et  déclarés  roturiers  le  16  juin  1668 
par  jugement  de  Dugué,  intendant  du  Lyonnais,  attendu  que  les  pre- 
miers actes  de  leur  production  avaient  été  reconnus  faux.  Ils  appe- 
lèrent de  cette  condamnation  devant  le  Conseil  d'État  qui  les  maintint 
dans  leur  noblesse  par  arrêt  du  27  mai  1671.  Ce  rameau  se  ruina  et 
s'éteignit  dans  la  misère  en  1792. 

Jacques  Chappuis,  auteur  du  second  rameau,  fut  père  de  Vital 
Chappuis,  lieutenant  général  criminel  et  doyen  des  conseillers  aux 
bailliage  et  sénéchaussée  de  Forez,  qui  épousa  en  1641  Émerantienne 
Chassain,  de  Montbrison,  et  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
le  20  juin  1677  par  arrêt  de  la  Cour  des  aides  de  Paris.  Vital  laissa 
lui-même  deux  fils  :  1°  Pierre-Vital,  chevalier,  Sgr  de  la  Salle,  qui 
épousa  en  1679  Jacqueline  de  Rayle  et  dont  la  descendance  s'étei- 
gnit vers  l'époque  de  la  Révolution  ;  2°  Pierre,  qui  épousa  en  1703 
Louise  Servonnet  et  dont  la  descendance  s'éteignit  également  vers 
l'époque  de  la  Révolution.  Deux  petits-fils  de  ce  dernier,  Louis  et 
François  de  Chappuis  de  Clérimbert,  nés  l'un  en  1742,  l'autre  en 
1744,  furent  admis  parmi  les  pages  de  la  Dauphine.  On  trouvera 


388  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

dans  le  Nouveau  oVHozier  les  preuves  de  noblesse  que  le  premier 
d'entre  eux  lit  dans  cette  circonstance,  en  1753;  ces  preuves  font 
remonter  à  1377  la  filiation  de  la  famille  de  Chappuis. 

On  trouvera  dans  les  manuscrits  de  Chérin  une  généalogie  du 
troisième  rameau.  L'auteur  de  ce  rameau,  Pierre,  fut  père  de  Claude 
Chappuis,  écuyer,  Sgr  de  la  Goutte  et  du  Sapey,  conseiller  du  Roi 
aux  bailliage  et  siège  présidialde  Montbrison,  marié  en  1648  à  Clau- 
dine Baraillon,  qui,  d'abord  maintenu  dans  sa  noblesse  le  15  juin  1637 
et  le  21  avril  1639  par  arrêts  de  laCour  des  aides  de  Paris,  puis  con- 
damné comme  usurpateur,  en  même  temps  que  ses  cousins  ger- 
mains, par  jugement  de  l'intendant  Dugué  en  1668,  fut  définitivement 
maintenu  par  l'arrêt  du  Conseil  d'État  rendu  le  27  mai  1671.  Claude 
Chappuis  laissa  plusieurs  fils  qui  furent  encore  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  24  mai  1698  par  jugement  de  Lambert  d'Herbigny,  inten- 
dant de  la  généralité  de  Lyon,  sur  le  vu  de  l'arrêt  du  Conseil  obtenu 
par  leur  père  en  1671.  Deux  de  ces  fils,  André  Chappuis,  Sgr  de 
Laval,  cornette  au  régiment  royal  de  Piémont,  marié  le  2  mars  1695 
à  Charlotte-Marie  de  Lorme,  et  Pierre  Chappuis,  Sgr  de  la  Goutte  et 
de  Maubou,  marié  en  1705  à  Marie-Catherine  Thoynet,  furent  les 
auteurs  de  deux  sous-rameaux. 

André  Chappuis,  Sgr  de  Laval,  auteur  du  premier  sous-rameau, 
laissa  lui-même,  entre  autres  enfants,  deux  fils  :  1°  Claude  Chappuis 
(I-  la  Goutte,  dont  le  fils,  Aymar,  épousa  en  1759  Françoise  du  Guet 
et  en  eut  un  fils,  Claude,  né  à  Montbrison  en  1765,  qui  paraît  être 
mort  sans  postérité  ;  2°  Aymar-André  Chappuis,  Sgr  de  Laval,  connu 
sous  le  titre  de  baron  d'Iseron,  marié  en  1737  à  Pétronillo  de  Mont- 
d'Or,  dont  la  descendance  s'éteignit  avec  son  petit-fils,  Pierre-Antoine 
Chappuis,  baron  d'Iseron,  né  en  1767,  décédé  sans  postérité  en  1835. 
On  trouvera  dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que 
ce  dernier  avait  faites  en  1780  pour  être  admis  parmi  les  pages  de 
la  Grande  Kcurie. 

Pierre  Chappuis,  Sgr  de  la  Goutte  et  de  Maubou,  auteur  du  second 
sous-rameau,  fut  grand-père  de  Jean-Pierre  Chappuis  de  Maubou, 
Sgr  de  Nervieu,  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Montbrison  et  qui  mourut  en  1793,  victime  de  la  Terreur,  et 
de  Pierre- Antoine  Chappuis  de  Saint-Julien,  qui  prit  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Lyon  et  dont  la  fille  unique  épousa 
en  1814  M.  Gaillard  de  Dananche.  Pierre  Chappuis  de  Maubou,  né 
en  1777,  fils  unique  de  Jean-Pierre,  laissa  deux  fils  :  l°Brice-Alexis, 
né  en  1803,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Maubou,  qui  continua 
la  descendance  -,  2°  Brice-Jules,  né  en  1809,  dont  la  fille  épousa  en 
1859  Albin  Cognet  (de  la  Roue).  Brice- Alexis  laissa  à  son  tour  deux 


DICTIONNAIRE     i>KS     FAMILLES    FRANÇAISES  389 

filles,  la  comtesse  de  Chambray  et  Mmo  Gaillard  de  Dananche,  et 
un  fils,  Stanislas,  marquis  de  Maubou,  né  en  1834.  Celui-ci,  der- 
nier représentant  mâle  de  sa  famille,  n'a  pas  eu  d'enfants  de  son 
mariage  en  1870  avec  M116  de  Buisseret,  mais  a  adopté  son  neveu, 
Jean  Gaillard  <le  Dananche,  connu  depuis  lors  sous  le  titre  de  comte 
de  Maubou  et  marié  en  1890  à  Mllc  Guérinet.  Ln  outre,  M.  Albin 
Cognet  (de  la  Roue),  né  à  Lyon  en  1833,  a  été  autorisé  avec  ses  fils 
par  décret  du  14  septembre  1877  à  joindre  à  son  nom  celui  de  la 
famille  de  Chappuis  de  Maubou  à  laquelle  appartenait  sa  femme. 

La  famille  de  Chappuis  a  fourni,  en  dehors  des  personnages  men- 
tionnés au  cours  de  cette  notice,  des  officiers  et  des  magistrats  de 
grand  mérite,  une  demoiselle  de  Saint  Cyr  en  1758,  etc. 

M.  de  Jouvencel  en  a  donné  une  intéressante  généalogie  dans  son 
Assemblée  de  la  noblesse  de  la  sénéchaussée  de  Lyon  en  1789. 

Principales  alliances  :  de  Vinols,  Gayardon  de  Gresolles  1665, 
Cachet  de  Garnerans  1681,  Courtin  deNeufbourg,  Chassain  1641,  de 
Gaulne  1683,  du  Rozier  1686,  Bernou  (de  Rochetaillée),  de  Colomb 
d'Ecotay,  Gaillard  de  Dananche  1814,  1856,  Scott  de  Martinville 
1772,  de  Chabron,  Quarré  du  Plessis  1802,  de  Chambray  1854,  de 
Buisseret  1870,  de  Mazenod  1700,  deHarenc  1727,  de  Mont-d'Orl737, 
des  Gouttes  de  la  Salle  1803,  de  la  Poix  deFréminville,  etc. 

On  a  souvent  cherché  à  rattacher  aux  Chappuis  du  Forez  une 
famille  de  Chappuis  qui  a  occupé  un  rang  distingué  en  Dauphiné. 

Cette  famille  dauphinoise  de  Chappuis  revendiquait  pour  auteur 
un  Durand  Chappuis  qui  vivait  en  1380  et  dont  le  fils,  noble  Pierre 
Chappuis,  aurait  fait  son  testament  le  23  juillet  1412.  Une  note  con- 
servée dans  les  Carrés  d'Hozier  fait  observer  que  cet  acte  de  1412 
est  faux.  Louis  Chappuis,  fils  de  Pierre,  aurait  épousé  le  4  janvier 
1395  Drevonne  de  Gênas  et  en  aurait  eu  deux  fils,  Hiérosme  et  Tho- 
mas, qui  auraient  été  les  auteurs  de  deux  branches.  La  descendance 
d'Hiérosme,  fixée  à  Pommiers,  était  représentée  en  1670  par  Claude 
Chappuis  ;  elle  portait  pour  armes,  d'après  M.  de  Rivoire  de  la  Bâtie  : 
dazur  à  un  chevron  d'or,  accompagné  en  chef  de  deux  roses  d'ar- 
gent et  en  pointe  d'un  lion  de  même.  La  descendance  de  Thomas 
Chappuis,  fixée  à  Condrieu,  portait  pour  armes  :  d'argent  à  un  chef 
d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'or.  M.  de  Bivoire  de  la  Bâtie  lui  attri- 
bue cependant  les  armes  suivantes  :  coupé  au  1  d'azur  à  une  hache 
d'argent  posée  en  pal;  au  2  de  gueules  à  une  tour  crénelée  d'argent. 
On  en  trouvera  une  généalogie  complète  dans  les  manuscrits  de 
Chérin.  Sa  situation  nobiliaire  fut  longtemps  très  douteuse  et  on  ne 
voit  pas  que  ses  membres  aient  porté  la  qualification  d'écuyer  anté- 
rieurement au  xvne  siècle.  Gasparde  du  Bourg,  veuve  de  noble  Fran- 


3'JU  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

çois  Chappuis,  fit  son  testament  le  2  novembre  1627.  Son  fils  aîné, 
Benoit,  fit  reconnaître  sa  noblesse  le  16  juillet  1604  par  arrêt  du  Par- 
lement de  Grenoble.  Le  puîné.  Pierre  Chappuis,  sieur  de  Bienassis, 
d'abord  notaire  royal,  épousa  le  19  novembre  1606  Marguerite  de 
Disimieu,  issue  d'une  famille  de  très  ancienne  noblesse,  et  se  fit 
accorder  le  21  février  1607  des  lettres  patentes  qui  le  relevaient  des 
dérogeances  encourues  par  son  père  et  par  lui.  Il  laissa  deux  fils  : 
Ie  Hiérosme,  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  7  juillet  1667  par 
jugement  de  l'intendant  Dugué  et  dont  la  descendance  paraît  s'être 
fondue  dans  la  famille  de  Claveyson  ;  2°  Pierre,  Sgr  de  Bienassis, 
d'abord  religieux,  qui,  étant  rentré  dans  le  monde,  devint  un  brillant 
avocat  au  Parlement  de  Grenoble  et  épousa  successivement  Félixe 
de  Cuet  et  en  I6b;i  Hélène  de  Leusse.  L'arrière-petit-fils  de  ce  der- 
nier, François-Ennemond  de  Chappuis  de  Bienassis,  né  en  1748  à 
Crémieu.  au  diocèse  de  Vienne,  obtint  en  1771  le  certificat  de 
noblesse  prescrit  pour  être  admis  dans  les  chevau-légers.  Les  Chap- 
puis du  Dauphiné  paraissent  s'être  éteints  vers  l'époque  de  la  Bévo- 
lution. 

Des  généalogistes  contemporains  ont  cherché  à  rattacher  aux 
Chappuis  de  Bienassis,  du  Dauphiné,  une  famille  de  Chappuis  qui 
existe  de  nos  jours  en  Silésie  et  qui  aurait  quitté  la  France  lors  de  la 
révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Cette  famille  avait  pour  nom  primitif 
celui  de  Lacombe  et  est  originaire  du  pays  de  Vaud.  en  Suisse.  Elle 
a  été  anoblie  par  lettres  du  8  janvier  1794.  Bietstapp  lui  attribue  les 
armes  suivantes  :  à  azur  à  une  arbalète  d'argent  chargée  d'une  flèche 
de  même,  empennée  de  gueules,  l'arbalète  accostée  enpointe  de  deux 
étoiles  d'argent. 

11  a  existé  dans  le  Comté  de  Comminges  et  en  Languedoc  une  autre 
famille  de  Chappuis.  Cette  famille  portait  pour  armes  :  d'argent  à 
un  chef d 'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'argent.  Cependant  le  Nobi- 
liaire toulousain  de  Brémond  lui  attribue  d'autres  armes  :  d'azur  à 
un  dex  trochère  au  naturel,  bi'assardé  d'argent,  mouvant  du  flanc 
sénestre  de  Vécu  et  tenant  trois  tiges  feuillées  et  fleuries  d'or.  Elle 
avait  pour  auteur  François  Chappuis,  avocat,  qui  fut  anobli  en  1621 
par  le  capitoulat  de  Toulouse.  Le  fils  de  celui-ci,  monsieur  maître 
Pierre-Jean  de  Chappuis,  sieur  du  Bousquet,  avocat  au  Parlement, 
marié  le  21  janvier  1641  à  Catherine-Gabrielle  de  Benoist,  fut  à  son 
tour  capitoul  en  1650.  Il  fut  père  d'Antoine  de  Chappuis,  né  en  1647, 
qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  en  vertu  du  capitoulat,  le  8  jan- 
vier 1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  du  Languedoc, 
rapporté  tout  au  long  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  et  de  Bernard  de 
Chappuis  du  Bousquet  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  6  juin 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISI.S  391 

1693  parjugemenl  rendu  à  Montauban  de  l'intendant  Lambert  d'Her- 
bigny.  Ce  dernier  avait  épousé  en  1669  Françoise  Deymie.  On  trouvera 
dans  le  Nouveau  d'Hozier  les  preuves  de  noblesse  que  son  descen- 
dant, Thomas  de  Ghappuis  du  Bousquet,  chevalier  de  Saint-Louis, 
marié  à  Toulouse  en  1767  à  Mlle  de  Mun  de  Sarlabous,  fit  en  1778 
pour  obtenir  l'admission  à  l'Ecole  militaire  de  son  fils,  Marc-Antoine 
de  Ghappuis,  né  en  1768  au  Bézeril  (diocèse  de  Lombez). 

Il  existait  au  xvme  siècle  une  famille  de  Chapuis  de  Tourville  sur 
laquelle  on  n'a  pu  se  procurer  que  peu  de  renseignements.  Charles- 
Gaston  Chapuis  de  Tourville,  né  en  1749  à  Hettange-la-Grande  (Mo- 
selle), s'engagea  comme  simple  grenadier,  fut  nommé  maré- 
chal de  camp  en  1792,  général  de  division  en  1793  et  mourut  en 
1809  à  Cattenom  (Moselle).  Un  représentant  de  cette  famille,  noble 
Pierre-Hilaire  de  Chapuis  de  Tourville,  était  venu  se  fixer  en  Vivarais 
par  son  mariage  en  1752  avec  Mlle  de  Burine  deTournay  ;  il  prit  part 
en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Villeneuve-de-Berg. 
Il  eut  un  fils,  Jean-François  de  Chapuis  de  Tourville,  qui  épousa  à 
Aubenas  en  1803  MUe  de  Blachère  de  Boudeyran  et  dont  la  descen- 
dance est  aujourd'hui  éteinte. 

Une  famille  Chapuis,  originaire  de  Poligny,  a  occupé  un  rang  dis- 
tingué dans  la  noblesse  de  Franche-Comté.  Elle  portait  :  de  gueules 
à  un  chevron  a"  or  accompagné  de  trois  glands  d'argent,  chaque  gland 
tige  de  trois  feuilles  de  même.  On  lui  attribue  aussi  les  armes  sui- 
vantes :  d'azur  à  une  licorne  saillante  d'argent.  Thomas  Chapuis, 
docteur  es  droits,  auquel  remonte  la  filiation,  résidait  à  Vesoul  en 
1575.  Sa  descendance  se  partagea  en  plusieurs  branches.  L'une  de 
ces  branches  s'éteignit  avec  Claude-Simon  Chapuis,  de  Poligny,  qui 
fut  nommé  le  18  mai  1699  conseiller  maître  en  la  Chambre  des  comptes 
de  Dôle,  qui  obtint  des  lettres  d'honneur  le  21  août  1732  et  qui 
mourut  en  1744  laissant  tous  ses  biens  à  l'hôpital  de  Poligny.  Le  chef 
d'une  autre  branche,  François  Chapuis,  colonel  en  Catalogne,  fut 
anobli  par  lettres  patentes  de  1655  et  vint  se  fixer  à  Besançon.  Son 
descendant,  Pierre-Auguste  Chapuis  de  Rosières,  président  à  mortier 
au  Parlementde  Besançon,  obtint  par  lettres  patentes  de  1740  l'érec- 
tion en  marquisat,  sous  le  nom  de  Rosières,  de  ses  terres  réunies  de 
Magny,  de  Mont-le-Vernois  et  d'Épenoux.  Cette  branche  s'est  éteinte 
de  nos  jours  dans  la  famille  de  Grivel.  La  famille  de  Chapuis  avait 
donné  trois  présidents  à  mortier  au  Parlement  de  Franche-Comté. 
Claude-Gabriel  Chapuis  avait  été  admis  dans  l'Ordre  de  Malte  en  1 777. 

6HAPT  de  RASTIGNAC  et  de  MESSILLAC  (de).  Armes  :  d'azur  à  un 
lion  d'argent,  couronné,  armé  et  lampassé  d'or.  —  Couronne  :  de 


392  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

marquis.  —  Supports  :  deux  lions  léopardés.  — Devise  :  In  Domino 
confido. 

La  maison  de  Chapt  de  Rastignac  et  de  Messillac  a  occupé  un  rang 
considérable  dans  l'aristocratie  du  centre  de  la  France.  Saint-Allais 
et  la  plupart  des  autres  généalogistes  qui  ont  écrit  son  histoire  l'ont 
fait  descendre  d'une  famille  Chat,  ou  Cat,  issue  d'après  la  tradition 
de  celle  des  anciens  sires  de  Chabanais,  qui  appartenait  au  moyen 
âge  à  la  noblesse  du  Limousin  et  qui  possédait  dans  cette  province, 
entre  autres  vastes  domaines,  une  seigneurie  de  Lage-au-Chat.  On 
verra  par  ce  qui  va  suivre  que  l'origine  de  la  maison  de  Chapt  n'a  pu 
être  exactement  déterminée  et  que  sa  noblesse  pourrait  bien  être 
beaucoup  moins  ancienne  qu'on  ne  le  suppose  d'ordinaire. 

Au  rvme  siècle  la  maison  de  Chapt  de  Rastignac,  désirant  jouir 
des  honneurs  de  la  Cour,  envoya  au  Cabinet  des  Ordres  du  Roi  sa 
généalogiste  détaillée.  Le  généalogiste  Reaujon,  chargé  d'examiner 
ce  travail,  eut  la  faiblesse  de  l'accepter  sans  contrôle  suffisant  et 
•  envoya  Le  26  février  1707  au  Premier  Ecuyer  le  mémoire  suivant  qui 
en  est  le  résumé  :  a  La  maison  de  Chapt  de  Rastignac  a  la  prétention 
«  d'être  une  branche  collatérale  des  anciens  sires  de  Chabanais,  au 
«  diocèse  de  Limoges,  connus  dés  la  fin  du  ixe  siècle  et  éteinte  vers 
«  l'année  1 130  dans  celle  de  Mastas.  Mais,  sans  vouloir  prononcer 
«  sur  le  fondement  de  cette  prétention,  que  l'éloignement  des  lieux 
«  et  la  rareté  des  monuments  ont  enveloppée  de  ténèbres,  on  ne  peut 
«  refuser  à  la  maison  de  Chapt  le  rang  distingué  que  son  ancienneté, 
«  ses  alliances,  ses  possessions  et  ses  services  lui  donnent  dans 
«  Tordre  de  la  noblesse  du  Limousin  et  du  Périgord.  Entre  divers 
«  sujets  du  nom  de  Chapt,  vivant  dans  les  xie,  xne  et  xine  siècles,  on 
«  trouve  :  Guy  Chapt,  qui  souscrivit  avec  Aimery,  son  fils,  à  la  fon- 
ce dation  du  prieuré  de  la  Péruse,  au  diocèse  de  Limoges,  faite  avant 
«  l'an  1073  par  Jourdain,  sire  de  Chabanais  ;  Aimery  Chapt,  qui  est 
«  nommé  dans  une  charte  du  monastère  de  la  Faye,  en  Limousin, 
«  de  1  année  1194  et  fut  témoin  du  traité  de  mariage  de  Raymond, 
«  vicomte  de  Turenne,  avec  Hélis,  fille  de  Guy,  comte  d'Auvergne, 
«  d'environ  l'an  1210;  un  autre  Aimery  Chapt,  aussi  chevalier,  qui 
«  fit  en  1257  une  donation  au  chapitre  de  Saint-Yrieix;  Bernard  Chapt, 
«  damoiseau,  Sgr  de  Lage-au-Chat,  qui  épousa  avant  1260  Raymonde, 
«  tille  d'Aimery,  Sgr  de  Salagnac,  et  fut  père  de  Bernard  Chapt, 
«  damoiseau,  Sgr  de  la  même  terre  en  1288,  lequel  fut  aussi  seigneur  en 
«  partie  de  Mansac  et  eut  pour  successeur  dans  cette  dernière  sei- 
«  gneurie  Guichard,  qui  suit,  depuis  lequel  la  filiation  est  certaine  ; 
«  Guichard  Chapt,  premier  du  nom,  Sgr  en  partie  de  Mansac,  vivant 
«  en  1328,  lequel  mourut  avant  le  mois  de  février  1368  laissant  Gui- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  393 

«  chard,  qui  suit,  et  Aimcry  Ghapt,  d'abord  trésorier  de  l'église 
«  romaine,  évoque  de  Volterre,  en  Toscane,  puis  de  Bologne,  en  Ita- 
«  lie,  et  prince  de  l'Église  et  ensuite  évêque  de  Limoges,  gouverneur 
«  et  réformateur  général  du  Limousin,  décédé  en  1390;  Guichard 
«  Chapt,  deuxième  du  nom,  chevalier,  Sgr  de  Lage-au-Chapt,  qui 
«  fonda  en  1368  dans  l'église  de  Saint- Yrieix  un  anniversaire  pour  le 
«  pape  Innocent  VI,  né  en  Limousin,  dont  il  était  probablement 
«  allié,  et  mourut  avant  l'année  1404.  Il  avait  eu  d'une  femme  dont 
«  le  nom  est  ignoré  :  1°  Aimery  Chapt,  damoiseau,  qui  servit  en  1405 
«  dans  la  compagnie  de  Guillaume  des  Tours,  chevalier  bachelier,  et 
«  continua  la  branche  des  Seigneurs  de  Lage-au-Chapt,  qui  s'estéteinte 
«  au  commencement  du  xvie  siècle  dans  la  maison  de  Carbonnières 
«  après  avoir  formé  des  alliances  avec  celles  de  Flamenc,  de  la  Reynie 
«  et  de  Rosiers  ;  et  2°  Jean  Chapt,  premier  du  nom,  Sgr  de  la  Ger- 
ce manie,  en  Périgord,  puis  de  Jalley  et  de  Rastignac,  dans  la  même 
«  province,  par  son  mariage  avec  l'héritière  de  ces  deux  terres, 
«  lequel  mourut  avant  l'année  1452,  père  d'Antoine  Chapt,  Sgr  des 
«  mêmes  terres,  qui  passa  en  1452  une  transaction  avec  Jean  Chapt, 
«  Sgr  de  Lage-au-Chapt,  son  cousin  germain,  sur  le  partage  des 
«  biens  de  Guichard  Chapt,  deuxième  du  nom,  leur  aïeul  ci-dessus 
«  rappelé.  Sa  fdiation  et  celle  de  son  père  sont  établies  par  la  tran- 
«  saction  qu'on  vient  de  rapporter  et  dont  on  ne  produit  à  la  vérité 
«  qu'une  copie  informe  et  d'une  écriture  qui  n'est  que  d'environ  l'an 
«  1535  ;  mais  on  rapporte  plusieurs  actes  de  procédure  en  forme 
«  pour  l'exécution  de  cette  transaction.  Le  même  Antoine  eut,  entre 
«  autres  enfants,  Jean,  qui  suit,  et  Galienne,  épouse  de  Bernard 
«  Foucauld,  Sgr  de  Lardimalie...  »  Plus  tard  ce  même  Beaujon, 
après  un  examen  approfondi  des  titres  de  la  maison  de  Chapt  de 
Rastignac,  dut  concevoir  des  doutes  formels  sur  la  communauté  de 
son  origine  avec  la  maison  de  Chapt  de  Lage-au-Chapt  (aliàs  Lajon- 
chapt).  On  peut  voir,  en  effet,  dans  les  manuscrits  de  Chérin  la  lettre 
suivante  que  ce  dernier  généalogiste  adressait  au  maréchal  du  Muy 
à  la  date  du  29  avril  1779  :  «  Le  mémoire  sur  la  maison  de  Chapt  de 
«  Rastignac,  originaire  du  Limousin  et  établie  bu  Périgord,  a  été 
«  fait  par  M.  de  Reaujon,  mon  prédécesseur,  et  par  lui  envoyé  le 
«  26  février  1767  à  M.  le  Premier.  Depuis  ce  temps  M.  de  Reaujon  a 
«  ajouté  de  sa  main  en  marge  de  ce  mémoire  à  l'article  d'Antoine, 
«  fds  de  Jean  1°  et  père  de  Jean  II  et  vivant  en  1452  :  J'ai  tort  et  très 
«  grand  tort;  il  fallait  exiger  des  titres  originaux  qui  prouvent  clai- 
«  rement  cette  filiation.  Aussi  n'ai-je  pas  voulu  me  prêter  depuis  à 
«  la  demande  d'envoyer  une  copie  de  ce  mémoire.  » 
Antoine  Chapt,  Sgr  de  Rastignac,  premier  auteur  certain  de  la 


394  DICTIONNAIRE    DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

maison  de  Chapt  de  Rastignac,  ne  figure,  en  effet,  avec  d'autre  qua- 
lification que  celle  de  discret  homme,  réservée  aux  bourgeois,  dans 
un  titre  de  l'année  1463,  le  seul  authentique  que  l'on  ait  sur  lui.  La 
lettre  suivante,  adressée  par  d'Hozier  le  4  janvier  1749  à  un  membre 
de  la  famille  de  Chapt  de  Rastignac  et  conservée  dans  le  recueil  de 
manuscrits  connu  sous  le  nom  de  Nouveau  (THozier,  ne  laisse,  du 
reste,  aucun  doute  sur  l'inexactitude  de  la  généalogie  produite  par 
la  famille  :  «  Il  n'y  a  que  des  titres  originaux  passés  du  vivant  d'An- 
a  toineChat  et  de  Jean,  son  père,  où  ce  dernier  soit  dit  fils  de  Guichard 
«  ou  frère  d'Aimery,qui  puissent  me  persuader  que  ce  même  Jeanne 
«  soit  pas  fils  de  maître  Élie  Chat  qui,  aux  termes  d'un  ancien 
«  mémoire,  était  bâtard  de  Guichard  Chat.  En  attendant  ces  titres, 
«  rien  ne  pourra  m'empècher  de  vous  dire  que  les  apparences  seront 
«  contre  vous  vis-à-vis  tous  ceux  qui  comme  moi  ont  étudié  la 
«  matière  à  fond....  et  s'il  était  possible  d'exposer  au  public  dans 
«  une  note  critique  sur  deux  colonnes  les  raisons  qu'il  y  a  selon 
«  vous  de  ne  pas  croire  et  selon  moi  de  croire  que  votre  branche  est 
«  issue  de  maître  Hlie  Chat,  je  ne  doute  nullement  que  toute  personne 
«  qui  voudrait  examiner  à  fond  la  chose  ne  fût  de  mon  parti.  Après 
«  tout,  comme  le  défaut  de  titres  sur  le  degré  d'Antoine  et  sur  celui 
«  de  Jean,  son  père,  ne  rend  pas  la  chose  aussi  clairement  prouvée 
«  qu'il  faudrait  qu'elle  fût  pour  que  je  dise  que  Jean,  père  d'Antoine, 
«  était  fils  de  maître  Élie  Chapt,  je  me  suis  cru  autorisé  à  faire  parler 
«  l'ancienne  généalogie  dans  cet  endroit  critique  et  à  établir  la  filia- 
«  tion  de  ce  même  Jean,  père  d'Antoine,  à  Guichard  Chat,  chevalier, 
«  Sgr  de  Lage-au-Chapt.  Mais  je  vous  avouerai  qu'il  m'a  coûté  de  le 
«  faire,  car  je  n'en  crois  rien  et  encore  une  fois  je  voudrais  que  pour 
«  ma  sûreté  il  fut  possible  de  faire  cette  note  critique  dont  je  vous 
«  ai  parlé  plus  haut...  Que  Jean  Chat,  père  d'Antoine,  soit  fils  de 
«  maître  Hélie  Chat  et  de  Guillemine  de  Saint-Antoine,  les  titres  ori- 
«  ginaux  compris  dans  ce  vieux  protocole  des  années  1412,  1413, 
«  1414,  le  démontrent  presque;  mais  que  ce  même  Hélie  Chat,  qua- 
«  lifié  maître,  soit  bâtard  de  Guichard  de  Chat,  chevalier,  Sgr  de 
«  Lage-au-Chat,  on  n'en  a  la  preuve  que  dans  un  mémoire  domes- 
«  tique  dressé  plus  de  150  ans  après.  Sur  quoi  des  critiques  obstinés 
«  pourraient  observer  que  ce  mémoire  ne  fait  pas  une  preuve  solide 
«  et  qu'ainsi  il  n'est  nullement  prouvé  que  cet  Hélie  Chat  appartienne 
«  auxChat-Lage-au-Chat,  qu'enfin  il  pourrait  être  d'une  famille  Chat, 
«  en  Périgord,  sur  laquelle  j'ai  des  titres  depuis  l'an  1277  jusqu'en 
«  1367  où  tous  les  Chat  qui  y  sont  nommés  sont  roturiers,  système 
«  auquel  ils  s'attacheraient  opiniâtrement  s'ils  savaient  que  cinq  de 
«  ces  titres  des  années  1343, 1344,  1347  et  1367  sont  tirés  d'un  ancien 


DICTIONNAIRE     l>KS    FAMILLES    FRANÇAISES  395 

«  inventaire  des  titres  de  Périgord  qui  avaient  été  transportés  du 
«  château  de  Montignac-le-Comte  <vn  celui  de  Turenne  fait  au  même 
«  lieu  de  Montignac  en  1546.  Vous  n'ignorez  pas  qu'Hélie  Chat  était 
«  de  ce  lieu  de  Montignac  et  qu'Antoine  Chat,  le  discret,  que  je  crois 
«  son  petit-fils,  en  était  aussi  aux  termes  d'un  grand  nombre  de  titres 
«  originaux.  » 

Il  résulte  des  documents  qui  précèdent  que  la  famille  de  Chapt  de 
Rastignac  ne  peut  remonter  par  filiation  suivie  au-delà  d'un  Jean 
Chapt  qui  épousa  vers  1400  l'héritière  des  seigneuries  de  Rastignac 
et  de  Jalhez,  dans  la  paroisse  de  Cern,  au  diocèse  de  Périgueux,  issue 
d'après  les  généalogistes  de  la  maison  de  Royère,  et  qui  fut  père  de 
discret  homme  Antoine  Chapt,  ou  Chat,  vivant  en  1463,  que  ce  Jean 
Chapt,  ou  Chat,  n'était  nullement  fils  puîné  de  Guichard  et  frère  d'Ai- 
mery  Chapt,  tous  deux  seigneurs  de  Lage-au-Chat,  mais  qu'il  était 
fils  de  maître  Élie  Chat,  peut-être  fils  naturel  de  Guichard,  mais  plus 
vraisemblablement  issu  d'une  famille  Chat,  non  noble,  connue  en 
Périgord  dès  le  xuie  siècle. 

Antoine  Chapt  fut  père  de  Jean  Chapt,  damoiseau,  Sgrde  Rastignac 
et  de  Jalhez,  qui  est  mentionné  dans  un  certain  nombre  d'actes  de  la 
seconde  moitié  du  xve  siècle  et  qui  fit  son  testament  le  18  janvier 
1497.  La  descendance  de  celui-ci  ne  tarda  pas  à  devenir  fort  puis- 
sante. Son  petit-fils,  Claude  Chapt,  écuyer,  Sgr  de  Rastignac,  du 
Pouget  et  de  la  Juchapt,  homme  d'armes  de  la  compagnie  du  sei- 
gneur de  Montpezat  en  1535,  épousa  Agnès  de  Montberon  par  contrat 
du  13  octobre  de  la  même  année.  Il  en  eut,  entre  autres  enfants, 
deux  fils,  Adrien,  Sgr  de  Rastignac,  et  Raymond,  Sgr  de  Messillac, 
qui  furent  les  auteurs  de  deux  grandes  branches. 

La  branche  aînée  a  joui  d'un  vif  éclat.  Son  auteur,  Adrien  Chapt, 
Sgr  de  Rastignac,  du  Pouget,  Cosgr  de  Siourac,  guidon  d'une  com- 
pagnie de  cinquante  lances  des  ordonnances  du  Roi,  épousa  le  7  fé- 
vrier 1565  Jeanne  d'Hautefort.  Il  en  eut  lui-même  plusieurs  fils,  dont 
deux,  Jean  et  Peyrot,  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux.  Les  repré- 
sentants de  ces  deux  rameaux  furent  maintenus  dans  leur  noblesse 
le  6  décembre  1668  par  jugement  de  M.  de  Montozon,  subdélégué  en 
Périgord  de  l'intendant  Pellot. 

L'auteur  du  premier  rameau,  Jean  Chapt,  Sgr  de  Rastignac,  gen- 
tilhomme de  la  chambre  du  Roi,  conseiller  d'État,  maréchal  de  camp, 
marié  en  1604  à  Jacquette  de  Genouillac  de  Vaillac,  obtint  par  lettres 
patentes  de  1617  l'érection  en  marquisat  de  sa  seigneurie  de  Rasti- 
gnac. Son  fils,  Jean-François  Chapt,  marquis  de  Rastignac,  maréchal 
de  camp,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  épousa  en  1625  Gabrielle  de 
Sedières.  Ce  rameau  était  représenté  au  xvme  siècle  par  les  trois 


396  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

petits-fils  de  celui-ci  :  1°  Jacques-Gabriel,  marquis  de  Rastignac, 
page  de  la  Grande-Écurie  en  1693,  décédé  sans  postérité  en  1755; 
2"  Armand-Gabriel,  page  de  la  Grande-Écurie  en  1699,  dont  le  fils 
unique,  Jean-Jacques,  marquis  de  Rastignac,  né  en  1728,  mourut 
sans  postérité;  3°  Louis-Jacques,  évêque  de  Tours,  commandeur  du 
Saint-Esprit,  décédé  en  1750. 

L'auteur  du  second  rameau  de  la  branche  aînée,  Peyrot  Chapt  de 
Rastignac,  épousa  par  contrat  du  27  août  1599  sa  cousine  germaine, 
Marguerite  Chapt  de  Rastignac,  héritière  de  la  seigneurie  de  Laxion. 
Il  en  eut,  entre  autres  enfants,  deux  fils  :  1°  Jacques,  dont  la  descen- 
dance s'éteignit  avec  Françoise  de  Rastignac,  mariée  en  1709  à  son 
cousin,  Jacques-François  de  Chapt  de  Rastignac,  marquis  de  Puy- 
guilhem  ;  2°  François,  dit  le  brave  Laxion,  marié  en  1643  à  Jeanne 
d  Ilautefort,  qui  obtint  par  lettres  patentes  de  mars  16531'érection  en 
marquisat  de  sa  seigneurie  de  Laxion  et  qui  continua  la  lignée.  Celui- 
ci  laissa  à  son  tour,  entre  autres  enfants,  deux  fils  :  1°  Charles,  dont 
la  descendance  s'éteignit  avec  ses  arrière-petits-fils,  Henri-Charles, 
marquis  de  Laxion,  né  en  1747,  et  Charles-Antoine,  né  en  1748;  2° 
•larques-François.  Ce  dernier  acquit  par  héritage  en  1689  la  terre 
de  Puyguilhem  et  fut  dès  lors  connu  sous  le  titre  de  marquis  de 
Puyguilhem.  11  épousa  en  1709  sacousine  Françoise  de  Rastignac. 
Son  fils,  Pierre-Louis  de  Chapt  de  Rastignac,  marquis  de  Puyguilhem, 
né  en  1713,  page  delà  Grande-Écurie  en  1739,  épousa  en  1734 
Suzanne  du  Lau  d'Allemans,  Il  en  eut  deux  fils,  tous  deux  appelés 
Jacques-Gabriel,  dont  le  plus  jeune,  lieutenant  général  des  armées 
du  Roi  en  1816,  mourut  sans  postérité  l'année  suivante  et  dont  l'aine, 
maréchal  de  camp  en  1784,  épousa  en  1767  MUe  d'Hautefort,  sa  cousine. 
La  branche  ainée  de  la  maison  de  Chapt  de  Rastignac  s'est  éteinte 
avec  les  deux  fils  de  celui-ci.  L'aîné  de  ces  fils,  Pierre,  né  en  1769, 
releva  le  titre  de  marquis  de  llastignac,  qui  venait  de  s'éteindre,  fut 
créé  en  1823  pair  de  France  héréditaire  et  mourut  en  1833;  il  avait 
épousé  en  1798Mlle  de  laRochefoucauld-Doudeauville  dont  il  eut  une 
fille  unique,  la  duchesse  de  la  Rochefoucauld  et  de  Liancourt,  décédée 
en  1885.  Le  puiné,  Charles,  connu  après  la  mort  de  son  frère  sous 
le  titre  de  marquis  de  Rastignac,  fut  maréchal  de  camp  et  gentil- 
homme de  la  Chambre  du  Roi  ;  il  mourut  en  1858  sans  avoir  eu  d'en- 
fants de  son  mariage  en  1827  avec  Mlle  de  Nicolay. 

l!;iymond  Chapt  de  Rastignac,  Sgr  de  Messillac,  fils  puîné  de 
Claude  et  d'Agnès  de  Montberon  et  auteur  de  la  seconde  branche, 
fut  un  des  plus  vaillants  capitaines  de  son  temps;  il  contribua  beau- 
coup à  réduire  1  insurrection  de  l'Auvergne  pendant  les  troubles  de 
la  Ligue,  fut  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi,  chevalier  du  Saint- 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  397 

Esprit  en  1594,  gouverneur  de  la  Haute-Auvergne  et  mourut  assas- 
siné en  1590.  Il  avait  épousé  le  10  août  1579  Marguerite  de  Sauniac, 
héritière  de  la  seigneurie  de  Messillac,  et  en  eut  quatre  fils,  dont  on 
ignore  la  destinée.  Lors  de  la  grande  recherche  des  faux  nobles,  com- 
mencée en  1666,  ses  descendants  résidaient  en  Auvergne  dans  une 
situation  voisine  de  la  misère  et  avaient  perdu  leur  noblesse  par 
dérogeance.  L'un  deux,  François  Chapt  de  Rastignac,  sieur  d'Es- 
quiers,  en  la  paroisse  de  Raulhac,  se  désista  simplement  de  ses 
prétentions  ;  deux  autres,  Annet  Chapt,  Sgr  d'Yolet,  en  Rouero-ue, 
et  Bertrand   Chapt   de  Rastignac,    sieur  de  Messillac,  demeurant 
tous   deux   à  Raulhac,    lurent  condamnés   chacun   à  mille   livres 
d'amende    comme    usurpateurs    de    noblesse    par    jugements    du 
7   octobre    1666   et   du  20  mai    1667   de  M.   de  Fortia,   intendant 
d'Auvergne.   Bernard  Chapt  de  Rastignac,  sieur  de  Messillac,  fut 
encore  condamné  comme  usurpateur  à  2.000  livres  d'amende  par 
jugement  du  19  septembre  1705  de  l'intendant  Leblanc.  Cette  branche 
devint  bientôt  si  obscure  que  les  représentants  de  la  branche  aînée 
la  crurent  éteinte  et  qu'elle  fut  omise  dans  une  généalogie  de  la 
maison  de  Chapt  de  Rastignac  publiée  en  1858  à  l'instigation  de  la 
duchesse  de  la  Rochefoucauld,  née  Rastignac.  Celle-ci  fut  fort  éton- 
née de  se  voir  attaquée  par  Antoine  Chapt,  qualifié  comte  de  Rasti- 
gnac-Messillac,  général  de  brigade,  officier  de  la  Légion  d'honneur,  et 
par  Raymond  Chapt,  vicomte  deRastignac-Messillac,  demeurant  tous 
deux  au  château  de  Castel-Noel,  dans  le  département  de  l'Aisne. 
L'affaire  fut  portée  devant  le  tribunal  de  la  Seine  qui,  par  jugement  du 
10  février  1860,  autorisa  MM.  deRastignac-Messillac  à  retirer  du  com- 
merce tous  exemplaires  de  ladite  généalogie.  Le  général  de  Rasti- 
gnac-Messillac  mourut  en  1862  à  l'âge  de  87  ans.  Une  représentante 
de  cette  branche  a  épousé  à  Blidah  en  1892  M.  Charles-Messance. 

La  famille  de  Chapt  de  Rastignac  fut  admise  aux  honneurs  de  la 
Cour  en  avril  1767  et  en  décembre  1772. 

Principales  alliances  :  de  Belhade,  de  Lubersac,  du  Pouget  de 
Nadaillac  1546,  de  Montberon  1535,  de  Calvimont,  d'Hautefort  1565, 
1643, 1767,  du  Saillant  du  Luc  1582,  de  Gourdon  de  Genouillac  1604, 
de  Lastours,  d'Abzac  de  la  Douze  1621,  de  Sédières  1625,  de  Beau- 
mont-Junies  1671,  de  Clermont-Touchebœuf  1692,  de  la  Grange- 
Gourdon  1700,  de  Foucauld  de  Pontbriand  1722,  de  la  Marthonie 
1624,  Malet  de  la  Barde  1628,  de  Lestrade-Conti  1727,  d'Aydie  de 
Ribérac  1724, 1746,  du  Mas  de  Paysac  1746,  du  Lau  d'Allemans  1734, 
Prévost-Sansac  de  Touchimbert  1775,  de  Nicolay  1827,  de  Montai- 
gnac,  de  la  Rochefoucauld  1798,  1817  etc. 


398  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES 

GHAFTAL  (de),  en  Dauphiné.  Armes  :  de  sable  à  un  lion  rampant 
d'argent. 

Cette  famille,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  celle  des  comtes 
Chaptal,  est  originaire  de  Romans,  en  Dauphiné.  Son  auteur,  M.  de 
Chaptal,  pourvu  en  1763  de  l'office  de  conseiller  correcteur  en  la 
Chambre  des  comptes  du  Dauphiné,  prit  part  en  1788  aux  assemblées 
de  la  noblesse  de  cette  province  (élection  de  Romans).  Il  laissa 
quatre  fils,  qui,  suivant  l'usage  du  temps,  se  distinguèrent  enjoignant 
à  leur  nom  les  surnoms  terriens  de  Grandmaison,  de  la  Mure,  de 
Seilhac  et  de  Saint-Sulpice.  L'aîné  de  ces  fils,  M.  de  Grandmaison, 
épousa  successivement  Mlle  Rouvier  de  Fontanille  et  MUe  de  Reau- 
mont-Saint-Quentin  et  n'eut  pas  de  postérité  ;  le  second.  M.  de  la 
Mure,  épousa  MUe~Grand,  de  Saint-Jean-en-Royans,  et  en  eut  trois  fils 
dont  deux,  Joseph  ei  Henri  de  Chaptal,  ont  eu  postérité  masculine; 
le  troisième,  M.  de  Seilhac,  n'eut  qu'une  fille,  Mme  Andrevon,  le  qua- 
trième, M.  de  Saint-Sulpice,  demeura  célibataire. 

La  famille  de  Chaptal  n'esl  pas  titrée. 

Principales  alliances  :  de  Reaumont-Saint-Quentin,  Garnier  de 
Pélissière,  Rouvier  de  Fontanille,  Daruty.  Garnier  de  Labareyre,  etc. 

CHAPTAL  de  CHANTELOUP.  Aimes  :  (d'après  le  règlement  d'armoiries 
du  8  janvier  I820i  :  de  gueules  à  une  tour  d'or,  maçonnée  de  sable, 
accostée  de  quatre  éloilrs  d'argent,  2  et  2,  posées  en  pal.  —  Couronne  : 
de  Comte.  —  Manteau  :  de  Pair  de  France. 

La  famille  Chaptal  est  originaire  du  Gévaudan  et  descend  d'Antoine 
Chaptal,  bourgeois  de  Barderoux,  qui  avait  épousé  vers  1750  Fran- 
çoise Rrunel.  .lean-Antoine-Claude  Chaptal,  fils  des  précédents,  né 
le  5  juin  175b'  à  Nogaret,  en  Gévaudan,  était  professeur  de  chimie  à 
IKcole  de  médecine  de  Montpellier  quand  il  fut  anobli  en  1787  par 
lettres  patentes  du  roi  Louis  XVI  qui  le  créa  en  même  temps  cheva- 
lier de  Saint-Michel.  Après  1''  l<S  brumaire  Chaptal  se  rallia  à  Rona- 
parte  qui  le  nomma  conseiller  d'État,  puis  ministre  de  l'intérieur.  Il 
fut  appelé  au  Sénat  le  19  thermidor  an  XII  et  recul  le  titre  de  comte 
de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  26  avril  1808  avec  institution  en 
majorât  de  sa  terre  de  Chanteloup;  de  nouvelles  lettres  patentes  du 
29  mars  1809  le  confirmèrent  dans  le  titre  de  comte  de  Chanteloup. 
11  fut  appelé  en  1819  à  la  Chambre  des  pairs  et  institua  sa  pairie 
au  titre  de  baron-pair  sur  majorât  de  pairie  par  lettres  patentes 
du  8  octobre  1822.  11  mourut  à  Paris  en  1844  avec  la  réputation  d'un 
des  plus  grands  chimistes  de  son  temps.  11  était  membre  de  l'Institut 
et  grand-croix  de  la  Légion  d'honneur.  De  son  mariage,  en  1781,  avec 
M11"  Lajard  il  eut  deux  filles,  la  marquise  de  TCivoire  de  la  Tourrette 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  399 

et  Mme  de  Lange  de  Bellcfaye,  et  un  fils,  Jean-Bapliste,  comte  Chaptal 
de  Chanteloup,  né  à  Montpellier  en  1782.  Celui-ci  fut  lui-même  un 
chimiste  distingué,  fut  maire  de  Neuilly-sur-Scine,  où  il  possédait 
d'importantes  manufactures,  membre  du  conseil  général  des  manu- 
factures, juge  au  tribunal  de  commerce  de  la  Seine,  député  de  la 
Seine,  etc  ;  il  laissa  une  nombreuse  postérité  de  son  mariage  en 
1816  avec  Mllc  Hostein. 

Principales  alliances  :  de  la  Rivoire  de  la  Tourrette  1803,  de  Laage 
de  Bellcfaye  1818,  Auxcousteaux,  Raffalovitch,  Dufour,  Lajard,  de 
Blanquet  du  Chayla  1901,  etc. 

CHAPTES  (Fayolle  de  Corus  de).  Voyez  :  Fayolle  de  Corus  de  Chaptes. 

CHAPUISET  (de).  Armes  :  d'azur  à  un  écusson  de  sable  chargé  d'une 
étoile  d'or  en  abîme  et  accompagné  de  trois  quinte  feuilles  d'argent, 
deux  en  chef  et  un  en  pointe.  —  Couronne  :  de  Marquis. 

La  famille  de  Chapuiset  est  anciennement  et  honorablement  connue 
en  Vendômois  et  en  Touraine.  Elle  remonte  par  filiation  suivie  à 
Christophe  de  Chapuiset  qui  est  mentionné  dans  un  acte  de  1539. 
D'après  Saint-Allais,  ce  Christophe  était  seigneur  des  Granges,  de 
Fontaine  et  de  la  Richardière  et  avait  épousé  demoiselle  de  Gaugain. 
Il  laissa  au  moins  trois  fils,  Antoine,  François  et  Jean,  qui  furent  les 
auteurs  de  trois  branches. 

Les  deux  premières  branches,  omises  par  Saint-Allais,  paraissent 
être  aujourd'hui  éteintes.  Leurs  représentants,  Claude  de  Chapuiset, 
sieur  de  Montreuil,  demeurant  à  la  Roche-Couasnon,  en  la  paroisse 
de  Ruillé,  dans  l'élection  du  Mans,  ses  deux  frères,  Louis,  demeurant 
dans  la  généralité  d'Orléans,  et  Jean,  Sgr  de  la  Richardière,  demeurant 
dans  l'élection  de  Vendôme,  issus  de  la  première  branche,  et  leur 
cousin,  Jacques  de  Chapuiset,  sieur  de  la  Vaumorière,  demeurant  en 
la  paroisse  de  Vie,  dans  l'élection  de  Château-du-Loir,  au  duché  de 
Vendôme,  issu  de  la  seconde  branche,  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  22  juillet  1667,  sur  preuves  remontant  à  1539,  par  juge- 
ment de  Voisin  de  la  Noiraye,  intendant  de  Tours.  Ces  gentils- 
hommes déclarèrent  dans  cette  circonstance  ne  pas  se  connaître  de 
parents  de  leur  nom  dans  la  région  qu'ils  habitaient.  Claude  de  Cha- 
puiset, chevalier,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1696  (registre  de  Château-du-Loir).  René  de  Chapuiset,  chevalier, 
prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Maine. 

On  trouvera  dans  le  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais  une  généa- 
logie détaillée  de  la  troisième  branche.  L'auteur  de  cette  branche, 
Jean  de  Chapuiset,  écuyer,  Sgr  des  Granges,  aurait  été  en  1553 


400  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

homme  d'armes  avec  son  père  dans  la  compagnie  du  sieur  Dessel, 
chevalier,  et  aurait  épousé  Renée  Brothereau  par  contrat  du  3  juil- 
let 1552.  II  aurait  été  père  de  Louis  de  Chapuiset,  écuyer,  Sgr  de  la 
Fontaine,,  lieutenant  d'une  compagnie  de  cent  hommes  d'armes  en 
1620.  qui  épousa  une  dame  dont  on  ignore  le  nom,  grand-père  de 
Martin  de  Chapuiset,  écuyer,  Sgr  de  Doulcet  et  de  la  Vallée,  né  le 
6  juillet  1604,  qui  épousa  Juliette  Boult  par  contrat  du  9  mai  1633  et 
qui  aurait  été  mainlenu  dans  sa  noblesse  le  12  juin  1635  par  arrêt 
des  commissaires  généraux  nommés  par  le  Roi.  et  bisaïeul  de  René 
de  Chapuiset,  né  en  1653,  qui  épousa  le  3  décembre  1693  Elisabeth 
de  Gatz,  dame  de  Lussaut.  On  ne  voit  pas  que  cette  branche  se  soit 
fait  maintenir  noble  lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par 
Louis  XIV.  ni  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  de  sa  région.  Elle  était  représentée  sous  la  Restauration  par 
Jean-Baptiste-Aubin  de  Chapuiset,  écuyer,  né  en  1769,  demeurant  en 
Blésois,  qui  avait  épousé  le  20  juillet  1806  M""  de  Vigny  et  qui  en  avait 
eu  deux  fils,  Jean-Baptiste-Fulgence,  né  en  1808,  et  Louis-Charles- 
Anatole,    Dé    en    181  1. 

Le  chef  de  cette  branche  était  connu  de  nos  jours  sous  le  titre  de 
marquis. 

La  famille  de  Chapuiset  a  fourni  des  officiers. 

CHAPUYS-MONTLAVILLE  de  Armes  :  d  'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  en  pointe  d'un  pélican  d'argent;  au  chef  d'argent  chargé 
d'une  épée  de  sable  à  la  garde  d'or,  posée  en  fasce.  —  Couronne  :  de 
Baron.  —  Supports  :  deux  levrettes.  —  Devise  :  Miseris  succurrere 
disco.  (Cette  devise  et  le  pélican  des  armoiries  rappellent  la  charité 
que  déploya  Antoine  Chapuys  lors  d'une  famine  qui  sévit  en  Maçon- 
nais au  cours  de  l'année  1709.) 

La  famille  de  Chapuys-Mohtlàville  appartient  à  la  noblesse  du 
Maçonnais.  Elle  paraît  avoir  eu  pour  berceau  la  petite  ville  de  Tournus 
où  elle  était  honorablement  connue  dès  le  xvne  siècle. 

Deux  de  ses  représentants,  Jean  Chapuis  père  et  Jean  Chapuis  fils, 
tous  deux  notaires  royaux  à  Tournus,  tirent  enregistrer  leur  blason  à 
l'Armoriai  général  de  1696  (registre  de  Màcon)  :  d'azur  à  un  che- 
vron d'argent,  accompagné  en  chef  de  deux  étoiles  de  même  et  en 
pointe  d'un  croissant  aussi  d'argent. 

Claude  Chapuys,  auquel  remonte  la  filiation,  avait  épousé  Marie 
Mugnier  et  exerçait  en  1670  la  profession  de  notaire  royal  à  Viré.  Son 
petit-fils,  Antoine  Chappuys,  du  lieu  de  Tournus,  fut  pourvu  le 
2  mars  1753  de  l'office  anoblissant  de  secrétaire  du  Boi  garde  des 
sceaux  en  la  chancellerie  près  la  Chambre  des  comptes   de  Dôle, 


DICTIONNAMIK     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  401 

dans  lequel  il  lui  reçu  le  6  juillet  suivant.  Cet  office  ayant  été  sup- 
primé avant  l'accomplissement  du  délai  de  vingt  ans  nécessaire  pour 
acquérir  la  noblesse  héréditai.e,  Antoine  Chappuys  se  fit  accorder 
en  1771  des  lettres  patentes  de  confirmation  de  noblesse.  Son  fils, 
Antoine-Philibert  Chappuys,  ou  Chapuys,  né  à  Tournus  le  7  avril  1743, 
marié  à  Anne-Olympe  de  Fay  dcSathonay,  fille  d'un  prévôt  des  mar- 
chands de  Lyon,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Màcon;  il  fut  dans  la  suite  maire  de  Chardonnay,  reçut  le  titre  héré- 
ditaire de  baron,  sur  institution  en  majorât  de  sa  terre  de  Char- 
donnay, par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  14  avril  1820,  obtint 
en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries  et  fut  dès  lors  connu 
sous  le  nom  de  Chapuys  de  Montlaville,  qui  a  été  conservé 
par  ses  descendants.  Benoit-Alceste,  baron  de  Chapuys  de  Montla- 
ville, fils  du  précédent,  né  à  Tournus  en  1800,  décédé  à Mâcon  en  1860, 
fut  député  et  conseiller  général  deSaône-et-Loire,  préfet  de  l'Isère  en 
18  i9,  puis  de  la  Haute-Garonne  en  1852,  sénateur  en  1853  et  grand- 
officier  de  la  Légion  d'honneur.  Il  avait  épousé  en  1824  M1Ie  de  Rivé- 
rieulx  de  Chambost,  décédée  à  Chardonnay  en  1855.  Il  en  laissa  un 
fils,  Antoine-Gustave,  baron  de  Chapuys  de  Montlaville,  né  en  1826, 
décédé  en  1866,  qui  fut  à  son  tour  député  et  conseiller  général  de 
Saône-et-Loire.  Celui-ci  a  lui-même  laissé  de  son  mariage  avec 
Mlle  Bastide  un  fils,  Antoine-Ludovic,  baron  de  Chapuys  de  Montla- 
ville, né  à  Saint-Étienne  en  1856,  avocat  dans  sa  ville  natale. 

Principales  alliances  :  de  Fay  de  Sathonay,  de  Lippens,  de  Rivé- 
vieulx  de  Chambost,  etc. 


ix.  20 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


TOME  I 


ABBADIE  de  CANTILLAC  id'). 

La  famille  d'Abbadie  de  Cantillac  remonte  par  liliation  à  maître 
Guillaume  Abbaye  (sic),  licencié  es  droits,  qui  est  mentionné  dans 
un  acte  du  28  juin  1552  avec  sa  femme,  Maria  Faur,  sœur  germaine 
du  sieur  Antoine  Faur,  bourgeois  de  la  cité  de  Tarbes.  Ce  même 
maître  Guillaume  Abbadie,  licencié  et  avocat  à  la  Cour  du  sénéchal 
de  Bigorre,  est  ainsi  désigné  dans  un  acte  du  14  avril  1553.  11  est 
appelé  maître  Guillaume  Abbaye,  licencié  es  droits,  avocat  à  la  Cour 
de  M.  le  sénéchal  de  Bigorre,  dans  son  testament,  daté  du  27  octo- 
bre 1576.  Il  fut  père  de  maître  Pierre  Abbadie,  licencié  es  droits,  lieu- 

-  tenant  particulier  à  la  Cour  du  sénéchal,  qui  est  mentionné  dans  des 
actes  du  1er  avril  1582  et  du  7  février  1588  et  qui  fit  son  testament  le 
1 1  août  1588.  Par  ce  testament  Pierre  partagea  ses  biens  par  portions 
égales  entre  ses  enfants,  après  en  avoir  exclu  au  profit  de  son  fils 
aîné,  Bertrand,  sa  métairie  de  Cantillac,  petit  fief  noble  situé  sur  le 
territoire  de  la  paroisse  de  Bordères,  près  de  Tarbes.  Maître  Bertrand 
d'Abbadie,  docteur  et  avocat  à  la  sénéchaussée  de  Bigorre,  étant 
veuf  de  Jeanne  Delort,  se  remaria  à  demoiselle  Anne  de  Mauran,  fille 
de  maître  Jean  Mauran,  greffier  civil  de  la  sénéchaussée  de  Bigorre 
et  notaire  à  Tarbes.  Il  eut  de  sa  première  union,  entre  autres  enfants, 
un  fils,  Jean  Dabadie,  baptisé  le  7  avril  1618,  qui  était  en  1656  mar- 
chand bourgeois  de  Tarbes.  11  eut  de  sa  seconde  union  plusieurs 
autres  fils  dont  l'un,  noble  Jean  d'Abbadie,  sieur  de  Cantillac,  né 
vers  1625,  marié  à  Jeanne  Junca,  fut  père  de  François  d'Abbadie  de 
Cantillac  qui  continua  la  descendance.  Celui-ci  résidait  à  Aurensan, 
en  Bigorre,  quand  il  fut  assigné  le  3  août  1699  à  produire  ses 
titres  de  noblesse  devant  l'intendant  de  la  généralité  de  Bordeaux1. 

4  C'est  grâce  à  une  aimable  communication  de  M.  Gaston  Balencie  que  l'on  a  pu 
compléter  la  notice  consacrée  à  la  famille  d'Abbadie  de  Cantillac. 


404  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

M.  Léonce  d'Abbadie  de  Cantillac,  né  le  11  décembre  1829  à  Vic- 
de-Bigorre,  chef  d'escadron  en  1879,  décédé  en  1891,  avait  épousé 
MIle  de  Dion. 

On  ignore  si  la  famille  d'Abbadie  de  Cantillac  compte  encore  des 
représentants  mâles. 

ABRIAL  et  ABRIAL  d'ISSAS.  Armes  de  la  branche  cadette  :  de  gueules 
à  un  soleil  d'or,  dardant  de  sénestre ;  coupé  d'argent  à  l'arbre  de 
sinople  terrassé  de  même. 

Pierre  Abrial,  apothicaire  à  Annonay,  deuxième  consul  de  cette 
ville  en  1023,  trisaïeul  du  comte  Abrial,  eut  un  frère  puîné,  André 
Abrial,  qui  épousa  Jeanne  Bricolet  et  qui  fut  l'auteur  d'une  branche 
cadette,  demeurée  non  noble.  Le  fils  de  celui-ci,  Jacques-Antoine 
Abrial,  notaire  à  la  Chapelle,  marié  à  Françoise  Faure,  en  eut  lui- 
même  deux  fils,  Jacques-Antoine  Abrial,  notaire  à  Saint-Martin  de 
Valamas  de  1697  à  1743,  et  Henri  Abrial,  notaire  à  Arcens  de  1705 
à  1749,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux.  Ces  deux  rameaux 
de  la  branche  cadette  de  la  famille  des  comtes  Abrial  se  sont  très 
honorablement  perpétués  jusqu'à  nos  jours.  Au  premier  rameau 
appartenaient  Jean-Pierre  Abrial,  né  en  1791,  qui  lut  conseiller  géné- 
ral  de  L'Ardèche  de  1832  à  1841  et  de  1848  à  1856,  et  son  (ils,  Vic- 
torin  Abrial,  né  en  1825,  qui  fut  de  1858  à  1874  conseiller  général  du 
même  département.  La  second  rameau  est  connu  sous  le  nom 
d'AuuiAL  d'Issas. 

Principales  alliances  de  cette  branche  :  de  Ruelle,  du  Crouzet, 
Champanhet  de  Sarjas  1810,  etc. 

ABRIGEON  (d').  Armes  :  d'azur  à  trois  roses  d'argent,  %  et  l,  surmontées 
d'un  soleil  rayonnant  d'or. 

La  famille  d'Abrigeon  est  anciennement  connue  en  Yivarais.  M.  Vil- 
lain,  qui  en  a  donné  une  généalogie  dans  le  tome  II  de  sa  France 
Moderne  (Drame  et  Ardèchei,  mentionne  un  Pierre  Abrigeon,  qui 
était  notaire  à  Jaujac  en  1580.  Gaspard  d'Abrigeon,  sieur  de  Cham- 
bonas,  auquel  le  même  auteur  fait  remonter  la  filiation,  avait  épousé 
Louise  Blanc  de  Molines  '  et  est  rappelé  comme  défunt  dans  un  acte 
de  1664.  Deux  de  ses  fils,  noble  Louis  d'Abrigeon,  sieur  de  Cham- 
bonas  et  de  Valamas,  marié  le  3  janvier  1649  à  Claude  Bourdier  et 
décédé  le  7  juillet  4673,  et  François  d'Abrigeon,  furent  les  auteurs  de 
deux  branches.  D'après  M.  Villain  la  branche  aînée  aurait  été  main- 

4  Les  armoiries  de  la  famille  d'Abrigeon  sont  à  peu  près  les  mômes  que  celles  de 
la  famille  Blanc  de  Molines  :  d'azur  à  un  soleil  d'or  cantonné  de  quatre  roses  d'ar- 
gent. 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES    FRANÇAISES  405 

tenue  noble  le  15  janvier  1671  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  inten- 
dant du  Languedoc.  Ce  jugement  n'est  pas  mentionné  dans  Y  Armo- 
riai du  Languedoc  de  M.  de  la  Roque.  On  ne  voit,  du  reste,  pas  que 
les  représentants  de  la  famille  d'Abrigeon  aient  habituellement  porte 
de  qualifications  nobiliaires,  ni  qu'ils  aient  pris  part  en  1789  aux 
assemblées  de  la  noblesse.  On  ne  voit  même  pas  qu'ils  aient  fait 
enregistrer  leur  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

La  branche  aînée  s'est  éteinte  avec  Jean-Bernard  d'Abrigeon  de 
Chambonas,  né  en  1758,  et  avec  sa  fdle,  Mme  Faure-Chambarlhac. 

Jean-Pierre  d'Abrigeon,  baptisé  en  1751,  chef  de  la  seconde  bran- 
che, laissa  deux  fils,  Jean-Pierre  d'Abrigeon,  né  en  1779,  et  Louis 
d'Abrigeon,  né  d'une  seconde  union  le  29  prairial  an  XI,  dont  la  pos- 
térité s'est  assez  obscurément  perpétuée  jusqu'à  nos  jours. 

Principales  alliances  :  Blanc  de  Molines,  de  Vissac,  de  Soubeyran, 
de  Clavières,  etc. 

ALBIGNAC  <d').  Armes  :  D'azur  à  (rois  pommes  de  pin  d'or,  2  et  1,  au 
chef  de  même.  —  Couronne  :  de  Marquis.  —  Supports  :  deux 
griffons.  —  Devise  :  Nihil  in  me,  nisi  valor1. 

La  maison  d'ALBiGNAc,  d'ancienne  noblesse  chevaleresque,  est  ori- 
ginaire du  Bouergue  où  se  trouve,  près  du  Mur-de-Barrez,  sur  les 
confins  de  la  Haute-Auvergne,  un  château  d'Albignac  qui  paraît  lui 
avoir  donné  son  nom.  Cependant  M.  de  Barrau,  qui  en  a  donné  une 
généalogie  très  consciencieuse,  se  demande  si  elle  n'aurait  pas  eu 
pour  berceau  un  autre  château  d'Albignac,  situé  en  Vivarais.  Il  y  a 
eu  aussi  en  Bas-Limousin,  près  de  Brives,  une  terre  d'Albignac  qui 
avait  au  moyen  âge  des  seigneurs  particuliers.  La  famille  de  ces  sei- 
gneurs est  éteinte  depuis  longtemps. 

La  maison  d'Albignac  sollicita  en  1772  la  faveur  d'être  admise  aux 
honneurs  de  la  Cour.  Le  rapport  de  Chérin,  chargé  d'examiner  les 
titres  qu'elle  produisit  en  cet.'e  circonstance,  commence  en  ces 
termes  :  «  Le  nom  d'Albignac  est  ancien  en  Bouergue.  Mais,  pour  ne 
«  point  risquer  d'attribuer  à  la  maison  qui  fait  l'objet  de  ce  mémoire 
«  des  sujets  qui  peuvent  lui  être  étrangers,  on  se  bornera  à  Pierre, 
«  qui  suit,  depuis  lequel  sa  filiation  est  certaine.  Pierre  d'Albignac, 
«  damoiseau,  Sgr  de  Camiès,  en  Albigeois,  vivait  au  commencement 
«  du  xive  siècle  et  fut  père  de  Jean-Déodat  d'Albignac,  damoiseau, 
«  Sgr  des  mêmes  terres,  lequel  fut  témoin,  avec  Jean  d'Arpajon, 
«  vicomte  de  Lautrec,  et  Baymond  de  Boquefeuil,  d'un  accord  passé 
c<  en  1339  entre  le  roi  Philippe  de  Valois  et  Géraud  d'Armagnac, 

1  Cette  notice  remplace  celle,  trop  succincte,  qui  avait  été  consacrée  à  la  maison 
d'Albignac  dans  le  premier  volume  de  cet  ouvrage. 


406  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

«  vicomte  de  Fezensaguet  ».  Dans  un  autre  rapport,  daté  de  1780, 
le  même  Chérin. écrivait  :  «  La  maison,  ou  famille,  d'Albignac,  en 
«  Rouergue,  est  ancienne  et  prouve  sa  liliation  depuis  1339;  mais 
«  depuis  cette  époque  jusqu'au  commencement  du  dernier  siècle, 
«  on  n'y  voit  ni  services,  ni  places,  ni  alliances  de  marque  et  que  de 
«  très  petites  possessions...  ». 

La  famille  d'Albignac  est  connue  en  Rouergue  depuis  le  xne  siècle. 
M.  de  Rarrau  mentionne  un  Pierre  d'Albignac,  chevalier,  qui  ligure 
dans  des  chartes  de  1148  et  de  1158,  et  Pons  et  Hugues  d'Albignac, 
qui  sont  cités  dans  une  charte  du  7  août  1227.  Dieudonné  d'Albignac 
se  croisa  en  1248  ;  son  nom  et  ses  armes  ont  été  inscrits  aux  Salles 
des  Croisades  du  musée  de  Versailles.  La  souche  s'est  partagée  en 
deux  grandes  branches  dont  on  ne  connaît  pas  le  point  de  jonction. 

Celle  de  ces  branches  qui  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours  remonte 
par  filiation  suivie  à  un  Pierre  d'Albignac,  damoiseau,  Sgr  de 
Camiès,  qui  avait  épousé  vers  1310  noble  Catherine  de  Castelbouc. 
Jean-Déodat  d'Albignac,  damoiseau,  Sgr  de  Garnies,  Montlebour,  etc. 
fils  des  précédents,  fut  témoin  d'un  accord  passé  le  3  juillet  1339.  Il 
demeurait  au  château  de  Mostuéjouls,  en  Rouergue,  quand  il  épousa 
Justine  de  Rocheblave  par  contrat  passé  le  12  janvier  1355  à  Florac, 
en  Gévaudan  ;  il  fit  son  testament  à  Mostuéjouls  le  4  mai  1380  et  eut 
pour  successeur  son  fils,  Astorg  d'Albignac,  damoiseau  du  château 
de  Mostuéjouls.  Pierre  d'Albignac,  petit-lils  de  celui-ci,  vint  s'établir 
au  château  de  Peyreleau  où  il  fit  son  testament  le  15  mars  1517.  Ce 
fut  lui  qui  commença  la  construction  du  château  du  Triadou  qui  fut 
jusqu'à  l'époque  de  la  Révolution  la  principale  résidence  de  ses  des- 
cendants. Cette  branche  fut  maintenue  dans  sa  noblesse  le  20  juin 
1699,  sur  preuves  remontant  à  L528,  par  jugement  de  M.  le  Pelletier 
de  la  Houssaye,  intendant  de  Monlauban.  Elle  était  représentée  sous 
Louis  XIV  par  plusieurs  frères  dont  deux,  François,  qualifié  vicomte 
do  Creyssel  et  du  Triadou,  marié  en  1680  à  Isabeau  de  Plantavit  de 
Margon,  et  Jean-François,  qualifié  marquis  de  Saint-Gervais,  marié 
en  1679  à  Lucrèce  de  Lastic-Saint-Jal,  furent  les  auteurs  de  deux 
rameaux. 

Le  premier  rameau  a  eu  pour  derniers  représentants  Pierre-Lévi, 
connu  sous  le  titre  de  comte  d'Albignac  de  Montai,  né  à  Millau  en 
1744,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  grand-croix  de  Saint- 
Louis  en  1815,  et  son  fils,  Jean-Aimard,  baron  d'Albignac,  maréchal 
de  camp,  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi,  grand-officier  de  la 
Légion  d'honneur,  qui  mourut  à  Madrid  en  1823,  à  l'âge  de  quarante 
ans,  sans  avoir  été  marié. 

Le  chef  du  second  rameau,  François-Antoine  d'Albignac,   connu 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  407 

sous  les  titres  de  marquis  de  Castelnau  et  de  comte  du  Triadou, 
épousa  en  1782  M"0  de  Montboissier-Canillac.  II  en  ont  deux  fils  dont 
l'aîné,  Claude  François,  maréchal  de  camp  en  1793,  épousa  en  1772 
M"e  de  Sambucy  et  continua  la  descendance  et  dont  le  second, 
Pierre  François,  aumônier  du  Roi,  évoque  d'Angoulème  en  1784, 
décédé  à  Londres  en  1814,  fut  député  du  clergé  de  son  diocèse  aux 
États  généraux  de  1789.  Maurice-François,  comte  d'Albignac  de  Cas- 
telnau, fils  aîné  de  Claude-François,  né  en  1775  au  château  du 
Triadou,  eut  une  belle  carrière  militaire,  fut  lieutenant-général  des 
armées  du  Roi  en  1821,  gouverneur  de  Saint-Cyr,  grand  officier  de 
la  Légion  d'honneur  et  commandeur  de  Saint-Louis,  fut  créé  comte 
de  Riedt  le  3  mai  1810  par  lettres  patentes  de  Jérôme  Bonaparte,  roi 
de  Westphalie,  dont  il  était  ministre  de  la  Guerre  et  grand-écuyer,  et 
mourut  en  1824  sans  avoir  contracté  d'alliance.  Jean-Nestor,  comte 
d'Albignac,  frère  de  cet  officier  général,  était  page  de  Louis  XVI  lors 
de  la  journée  du  10  août.  Il  épousa  dans  la  suite,  en  1808,  Mlle  d'Arba- 
lestier  et  en  eut  deux  fils,  Maurice-Ilippolyte,  connu  sous  le  titre  de 
marquis  d'Albignac,  né  au  Vigan  en  1809,  marié  à  Mlle  de  Barrin,  et 
Gabriel-Gaston,  comte  d'Albignac,  marié  en  1842  à  Mlle  le  Rebours, 
de  qui  descendent  les  divers  représentants  actuels. 

L'autre  branche  de  la  famille  d'Albignac  ne  pouvait  remonter  par 
filiation  au  delà  de  Guion  d'Albignac  qui  possédait  dans  la  seconde 
moitié  du  xve  siècle  la  seigneurie  de  Bedos,  près  de  Saint-Affrique. 
Pierre  d'Albignac,  petit-fils  de  Guion,  épousa  le  3  octobre  1594 
Jeanne  de  Caladon,  dame  en  partie  d'Arre.  Il  en  eut,  entre  autres 
enfants,  deux  fils,  Charles  d'Albignac,  Sgr  baron  d'Arre  et  de  Saint- 
MicheL  lieutenant-colonel  du  régiment  d'Enghien,  marié  en  1630  à 
Françoise  d'Arnal,  et  Jean  d'Albignac,  Sgr  de  la  Baume,  marié  en 
1637  à  Flore  du  Cros,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux.  Les 
représentants  de  ces  deux  rameaux  furent  maintenus  dans  leur 
noblesse  le  7  septembre  1669  par  jugement  de  M.  de  Bezons,  inten- 
dant du  Languedoc.  Le  premier  de  ces  rameaux  s'est  éteint  dans  les 
mâles  vers  le  milieu  du  xixe  siècle  ;  une  de  ses  dernières  représen- 
tantes, M1Ie  d'Albignac  de  Ferrières,  avait  épousé  M.  Fiches,  domi- 
cilié a  Montpellier,  qui  demanda  vainement  le  17  octobre  1880  l'auto- 
risation de  joindre  à  son  nom  celui  de  la  famille  de  sa  femme.  Le 
second  rameau  s'est  éteint  avec  Louis-Alexandre,  baron  d'Albignac, 
né  en  1739,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi  en  1792,  comman- 
deur de  Saint-Louis  en  1814.  décédé  au  Vigan  en  1825. 

La  famille  d'Albignac  fut  admise  aux  honneurs  de  la  Cour  le  9  avril 
1774. 

Elle  a  fourni  des  chevaliers  de  Malte,  des  pages  des  rois  de  France, 


408  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

des  gentilshommes  de  leur  Chambre,  deux  demoiselles  de  Saint-Cyr 
en  1742  et  1763rdc  nombreux  officiers,  dont  plusieurs  ont  été  tués  à 
l'ennemi,  etc. 

On  en  trouvera  des  généalogies  dans  les  Documents  historiques  et 
généalogiques  sur  les  familles  du  Rouergue  de  M.  de  Barrau  et  dans 
le  tome  VII  des  Archives  de  la  noblesse  de  Laîné. 

Principales  alliances  :  de  Mostuéjouls,  de  Roquefeuil  1479,  de 
Caladon  1556  et  1594,  de  Gabriac  1596,  de  Solages  1628,  du  Fesc  de 
Sumène  1648,  d'Altier  du  Champ  1653,  de  Grégoire  de  Saint-Rome 
1655,  de  Gualy  1729,  de  Laslic-Saint-Jal  1679,  d'Adhémar  de  Panât 
1713,  de  Montboissier-Canillac  1733,  Durey  d'Harnoncourt  1756,  fie 
Sambucyl772,  d'Arbalestier  1808,  le  Rebours  1842,  de  Lansade-Jon- 
quières  1849,  Rapine  de  Saint-Marie  1869,  d'Orfeuille  1899,  de  Bel- 
castel  1555,  de  Ginestous  1666,  de  Chapelain  1724,  etc. 

ALLARD  id  ),  en  Dauphiné. 

C'est  par  erreur  qu'il  a  été  dit  dans  la  notice  consacrée  à  cette 
famille  que  la  branche  aînée  s'était  éteinte  avec  Pierre  d'Allard,  né  en 
1706,  qui  n'aurait  pas  eu  d'enfants  de  son  mariage  en  1730  avec  Mar- 
guerite du  Faure  de  Montjau.  Pierre  d'Allard  eut,  au  contraire,  trois 
fds.  L'aîné  de  ces  fils,  Louis  d'Allard,  né  en  1733,  chevalier  de  Saint- 
Louis  en  1762,  décédé  en  1818,  fut  du  nombre  des  gentilshommes  de 
l'élection  de  Montélimart  qui  prirent  part  en  1788  à  l'assemblée  de 
Romans.  Il  laissa  lui-même  une  fille,  qui  fit  en  1779  des  preuves  de 
noblesse  pour  être  admise  à  Saint-Cyr  et  qui  épousa  dans  la  suite  le 
comte  de  Pontbriand,  et  un  fils,  André-Dominique  d'Allard,  né  en 
1778,  maire  de  Pierrelatte  de  1814  à  1840,  décédé  en  1850,  qui  épousa 
Mlle  Domergue  de  Saint-Florent  et  dont  la  descendance  subsiste. 

La  branche  cadette,  donnée  comme  seule  existante,  s'est  éteinte 
avec  Antoine-Pierre  d'Allard,  né  en  1742,  fils  de  Marc-Antoine,  qui 
fut  page  de  la  Petite-Écurie  et  qui  mourut  à  Paris  en  1821  sans  avoir 
eu  d'enfants  de  son  mariage  en  1777  avec  MUc  Penuchot. 

AMIDIEU  du  CLOS  Armes  :  d'or  à  trois  écussons  de  vair.  (Ces  armoi- 
ries sont  celles  de  la  famille  de  Fontaines). 

La  famille  Amidieu  du  Clos  résidait  au  xvme  siècle  dans  l'île  de 
Saint-Domingue  et  y  occupait  un  rang  distingué,  sans  toutefois  qu'on 
lui  connaisse  de  principe  d'anoblissement.  Un  de  ses  représentants 
vint  peu  de  temps  après  la  Révolution  se  fixer  à  Abbeville  par  son 
mariage  avec  Charlotte-Armandine  de  Fontaines,  fille  d'un  mestre 
de  camp  de  cavalerie  et  issue  d'une  ancienne  famille  noble  du  Pon- 
thieu  dont  ses  descendants  ont  adopté  les  armoiries. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  409 

Principales  alliances  :  de  Fontaines,  le  Bienvenu  du  Buse,  Legen- 
dre,  etc. 

ANDRAS  de  MARCY.  Armes  :  d'argent  à  un  chevron  de  gueules  accom- 
pagné de  trois  besants  de  même.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Sup- 
ports :  deux  lions,  '. 

La  famille  Andras  appartient  à  la  noblesse  du  Nivernais.  On  en 
trouvera  un  intéressant  tableau  généalogique  dans  les  manuscrits  de 
Chérin,  au  Cabinet  des  Titres. 

Pierre  Andras,  auquel  ce  travail  fait  remonter  la  filiation,  fut  nommé 
écuyer  de  la  Grande  Écurie  par  brevet  du  Dauphin  du  2  avril  1451, 
puis  gouverneur  de  Châteauneuf  par  lettres  du  même  prince  du 
14  avril  1452.  11  avait  épousé  Agnès  Lanesse  rappelée  comme  veuve 
dans  un  acte  du  25  avril  1475.  Leur  fils,  Jean  Andras,  écuyer,  était 
en  1481  seigneur  de  Changy  du  chef  de  sa  femme,  Gervaise  du  Gué. 
Il  fut  père  de  noble  homme  François  Andras,  écuyer,  Sgr  de  Changy, 
qui  épousa  le  4  mars  1519  Louise  du  Chastel,  fille  du  seigneur  de 
Chassy,  et  qui  fut  assassiné  quelques  années  plus  tard  par  un  sieur 
du  Chastel,  et  peut  être  aussi  d'un  Jean  Andras,  qui  était  en  1504  lieu- 
tenant au  Chàtel  d'Auxonne.  Annet  Andras,  écuyer,  Sgr  de  Changy 
et  de  Sence,  fils  de  François,  épousa  Catherine  de  Villaines  par  con- 
trat du  12  août  1539.  Des  notes  de  Chérin,  apprennent  que  la  famille 
Andras  ne  produisit  que  des  copies  collationnées  des  contrats  de 
mariage  de  1519  et  de  1539.  Annet  fit  son  testament  le  12  décembre 
1583  en  faveur  de  ses  trois  fils,  François,  Antoine  et  Nardin;  une  note 
de  Chérin  apprend  que  l'authenticité  de  ce  testament  doit  être  con- 
sidérée comme  très  suspecte  en  raison  de  la  qualification  de  nobles 
seigneurs  que  le  testateur  y  donne  à  ses  trois  fils.  Ceux-ci  furent 
maintenus  dans  leur  noblesse  le  12  juin  158b'  et  le  10  février  1598  par 
jugements  de  M.  d'Amboise.  Deux  d'entre  eux,  François  et  Antoine, 
furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

François  Andras,  Sgr  de  Changy,  auteur  de  la  première  branche, 
épousa  le  21  octobre  1579  sa  cousine  Jacqueline  du  Chastel,  fille  du 
seigneur  de  Chassy;  il  était  en  1588  homme  d'armes  sous  M.  de 
Nevers.  Il  fut  père  de  François  Andras,  Sgr  de  Changy,  qui  épousa  le 
18  septembre  1613  Marguerite  Guillembert,  fille  d'un  élu  à  Clamecy, 
et  grand-père  de  Guillaume,  Jean,  Dominique  et  Pierre  Andras,  Sgrs 
de  Changy,  demeurant  à  Perrigny-la-Bose,  au  bailliage  d'Auxerre, 
élection  de  Clamecy,  qui  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le 

1  Cette  notice  remplace  celle  qui  avait  été  consacrée  à  la  famille  Andras  de  Marsy 
dans  le  premier  volume  de  cet  ouvrage. 


410  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

27  avril  1667  par  jugement  de  M.  de  Machau.lt,  intendant  d'Orléans 
Cette  branche  s'est  perpétuée  jusqu'à  nos  jours  avec  distinction. 
Elle  acquit  d'abord  le  24  février  1707  la  baronnie  de  Poiseux,  dépen- 
dant de  l'évêché  deNevers,  puis  le  25  février  17151e  comté  de  Marcy 
appartenant  à  la  famille  de  Saulx-Tavannes.  Son  chef  est  connu 
depuis  cette  époque  sous  le  titre  de  comte  de  Marcy  (quelquefois 
Marsy  . 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Antoine  Andras,  Sgr  du  Montoi, 
épousa  le  29  octobre  1582  Jeanne  de  la  Bussière  et  fit  reconnaître  sa 
noblesse  le  10  février  1599  par  sentence  du  commissaire  au  régalement 
des  tailles.  Une  note  de  Chérin  apprend  qu'à  la  même  époque  vivait 
un  Antoine  Andras  qui  en  1581  était  simple  marchand  bourgeois  de 
Paris;  mais  ce  personnage  appartenait  à  une  famille  Andras,  de 
haute  bourgeoisie  parisienne,  qui  parait  être  distincte  de  celle  des 
Andras  du  Nivernais  et  dont  il  sera  dit  quelques  mots  plus  bas.  Edme 
Andras,  Sgr  du  Montoi,  en  la  paroisse  de  Grandchamps,  dans  l'élec- 
tion  de  Joigny,  fils  d'Antoine,  épousa  le  16  février  1639  Suzanne  de 
Bonnard.  Ses  trois  petits-fils,  Louis,  Sgr  du  Montoi,  né  en  1670, 
Charles-Antoine,  né  en  1688,  plus  tard  commandanl  à  Joigny,  et 
Philippe,  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  le  7  janvier  1701  par 
jugemenl  d<>  M.  de  Phélyppeaux,  intendant  de  Paris,  après  avoir 
reconnu  que  la  branche  aînée  de  leur  famille  était  celle  des  si  i- 
gneurs  de  Changy,  maintenue  à  Orléans  en  1667  Marie-Antoinette 
Andras  du  Montoi,  fille  de  Louis,  lit  «mi  1734  despreuves  de  noblesse 
pour  être  admise  à  Saint-Cyr.  Celte  branche  s'est  éteinte  dans  la 
seconde  moitié  du  xvme  siècle. 

Pierre-Charles  Andras,  comte  de  Marsy,  ancien  page  du  Roi,  Edme 
Andras.  vicomte  de  Marsy,  chevalier.  Sgr  de  Cougny,  et  Charles 
Andras,  chevalier.  Sgr  de  Changy  et  de  Trégny,  prirent  part  en  1789 
aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Nevers. 

Principales  alliances  :  Gentil  de  la  Breuille  1648,  de  la  Bu- 
1582,  de  Bonnard.  de  Fontenu,  de  Lenfernat,  de  la  Ferté-Meun,  de 
-  guins-Pazzis    1819,  de  Houille  1849,  de  Planta-Wildenberg  1882, 
Pommeretdes  Varennes.  etc. 

«Il  a  existé  à  Paris  une  famille  Andras  qui  paraît  n'avoir  aucun  rap- 
port avec  celle  dont  il  vient  d'être  parlé.  Si  dans  un  passé  reculé  les 
deux  familles  ont  eu  une  origine  commune,  elles  se  sont,  en  tout  cas, 
séparées  antérieurement  à  1451.  On  a  vu  plus  haut  qu'un  Antoine 
Andras  était  marchand  bourgeois  de  Paris  en  1581 .  Son  frère,  Pierre 
Andras.  était  en  1609  seigneur  de  Compaignes  et  capitaine  au  régi- 
ment des  gardes  du  Boi.  Ce  même  Pierre  Andras,  Sgr  de  la  Brosse, 
était  en  1613  maître  d'hôtel  du  Roi.  On  trouve  que  Jacques  Andras, 


DICTIONNAIRE     l»KS    FAMILLES    FRANÇAISES  4H 

maître  d'hôtel  ordinaire  du  Roi,  et  Nicolas  Andras,  sieur  de  la  Brosse- 
Mousseaiij  demeurant  à  Paris,  firent  le  3  octobre  1668  la  déclaration 

qu'ils  ne  voulaient  soutenir  la  qualité  d'écuyer. 

ARCANGUES  (d'). 

Il  a  été  dit.  dans  la  notice  consacrée  à  cette  très  ancienne  famille, 
qu'elle  avait  été  condamnée  par  défaut  à  l'amende  comme  usurpa- 
trice de  noblesse  par  jugement  du  22  mars  1705  de  M.  de  la  Bourdon- 
naye,  intendant  de  la  généralité  de  Bordeaux.  Il  convient  d'observer 
que  cette  mesure  fut  prise  en  masse  contre  toute  la  noblesse  de  la 
Soûle,  de  la  Basse-Navarre  et  du  Labourd  qui  avait  refusé  de  se  sou- 
mettre aux  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV,  les  considérant 
comme  contraires  à  la  constitution  spéciale  de  cette  partie  du 
royaume.  Tous  ces  jugements  de  condamnation  furent  annulés  dans 
la  suite. 

ASTUGUEde  BUZON  (d').  Armes  (d'après  Larcher)  :  d'argent  à  un  lion 
de  gueules  portant  un  cœur  de  même,  à  la  patte  dextre  de  devant 
adextrée  d'une  étoile  ;  au  chef  d'azur  chargé  à  sénestre  d'un  soleil 
d'or. 

La  famille  d'Astugue  de  Buzon  paraît  être  distincte  des  familles 
d'Astugue  qui  ont  appartenu  à  la  noblesse  de  l'Armagnac  et  du 
Rouergue.  Il  est  possible  cependant  qu'elle  soit  une  branche  déta- 
chée de  l'une  d'elles  à  une  époque  inconnue  et  qu'elle  ait  pendant 
plusieurs  générations  perdu  sa  noblesse  par  suite  de  dérogeance. 

On  en  trouvera  une  généalogie  dans  le  Bulletin  de  la  Société  aca- 
démique des  Hautes-Pyrénées  d'avril-juin  1910.  Elle  résidait  au 
xvne  siècle  dans  le  bourg  de  Galan,  aujourd'hui  chef-lieu  de  canton 
de  l'arrondissement  deTarbes,  et  y  occupait  un  rang  honorable.  Elle 
remonte  par  filiation  à  maître  Pierre  Dastugue,  juge  de  Galan,  qui 
épousa  par  contrat  d'octobre  1641  Adrienne  de  Cantet,  veuve  de 
maître  Jean-Jacques  Sagazan,  docteur  en  médecine.  Pierre  Dastugue 
avait  eu  d'une  première  union  un  tils,  Léonard,  docteur  en  droit, 
lieutenant  principal  du  Roi  au  siège  de  Galan,  qui  se  maria,  le  môme 
jour  que  son  père,  avec  Henriette  de  Sagazan,  lille  de  sa  belle-mère.  Léo- 
nard fut  lui-même  père  d'Augustin  Dastugue,  juge  deGalan,  et  grand- 
père  de  Dominique-Sylvestre  Dastugue  qui  fut  capitoul  de  Toulouse 
en  1754  et  qui  fut  anobli  par  ses  fonctions.  Dominique-Sylvestre  avait 
épousé,  vers  1730,  Marguerite  d'Estibayre,  héritière  des  seigneuries 
de  Luby,  de  Lamarque  et  de  Soréac.  Il  acquit,  en  outre,  la  terre  et 
le  château  de  Mun,  berceau  de  l'illustre  famille  de  ce  nom,  et  y 
mourut  le  8  juin  1178.  Il  fut  père  de  Jacques  d'Astugue,  chevalier  de 


412  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Soréac,  décédé  le  20  août  1791,  qui  épousa  Claire  de  Carrère,  dame 
de  Buzon,  et  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  de 
Bigorre,  grand-père  de  François,  dit  Alphonse,  d'Astugue  de  Buzon, 
qui  épousa  en  1820  Hortilie  de  Saint-Pastou  de  Bonrepaux,  et  bisaïeul 
de  Maximin  d'Astugue  de  Soréac  de  Buzon,  né  à  Vie  en  1830,  qui  a 
épousé  en  1872MUed'Aussaguel  de  Lasbordeset  qui  en  a  eu  lui-même 
un  fils,  aujourd'hui  marié. 

Principales  alliances  :  de  Carrère,  de  Saint-Pastou,  du  Bourblanc 
1874,  d'Aussaguel,  de  Lasbordes  1872,  de  Gardey  1810,d'Estibayre 
etc. 


TOME  M 


AUREL  (d'),  au  Comtat  Venaissin.  Armes  :  d'azur  à  une  croix  pattée 
d'or,  cantonnée  de  quatre  doubles  rayons  de  même  mouvant  des 
quatre  angles. 

La  famille  d'Aurel  appartient  à  la  noblesse  du  Comtat  Venaissin  l. 
Elle  parait  être  originaire  de  la  petite  ville  de  Pernes  où  elle  était 
connue  dès  le  xme  siècle.  Pithon-Curt,  qui  en  a  donné  une  généalogie, 
en  fait  remonter  la  filiation  à  un  Raymond  d'Aurel,  damoiseau  de  la 
Coste,  habitant  à  Lisle-sur-Sorgues,  qui  épousa  d'abord  Gillette  de 
Tarascon,  sœur  de  Bertrand,  évêque  d'Orange,  puis  une  dame  nommée 
Sanche,  et  qui  fit  son  testament  le  25  mars  1448.  Par  cet  acte  Ray- 
mond mit  ses  deux  fils,  Antoine  et  Barthélémy,  sous  la  tutelle  de 
leur  mère.  Ces  deux  frères  acquirent  par  acte  du  16  août  1452  diffé- 
rents biens  situés  dans  les  environs  de  Carpentras.  Le  second  d'entre 
eux  épousa  Jeanne  de  Pernes  qui  fit  son  testament  le  1er  juillet  1459 
devant  notaire  à  Lisle.  Il  fut  père  de  Pierre  d'Aurel,  qualifié  écuyer 
de  la  paneterie  du  duc  de  Calabre  dans  un  acte  du  10  août  1481,  qui 
épousa  le  30  octobre  1486  Catherine  du  Puy,  du  bourg  de  Caromb, 
grand-père  de  Jean  d'Aurel,  capitaine  châtelain  perpétuel  du  lieu  de 
Montéoux,  au  diocèse  de  Carpentras,  qui  fut  nommé  le  19  mai  1531 
lieutenant  au  gouvernement  de  Provence,  en  l'absence  du  baron  de 
Grimaud,  et  qui  épousa  en  troisièmes  noces  Jeanne  de  la  Roque,  et 
bisaïeul  de  Pierre  d'Aurel,  demeurant  à  Montéoux,  qui  épousa  à 
Lisle  le  28  février  1572  Catherine  du  Puy.  Les  deux  fils  de  celui-ci, 
Bernardin  et  Nicolas,  furent  les  auteurs  de  deux  branches  qui  se  fixè- 
rent l'une  à  la  Palud,  l'autre  à  Carpentras.  François-Thomas  d'Aurel 
arrière-petit-lils  du  second  de  ces  deux  frères,  fut  admis  dans  l'ordre 
de  Malte  en  1711.  D'autres  représentants  de  la  famille  d'Aurel  furent 
admis  dans  le  môme  ordre  en  1701,  1712,  1747,  1773,  1783  et  1784. 
François-Dominique  d'Aurel,  chevalier  de  Saint-Louis,  fut  nommé 
deuxième  consul  de  Carpentras  en  1779  et  en  1784. 

1  Croyant  cette  famille  éteinte,  on  s'était  contenté  d'en  dire  quelques  mots,  dans 
le  tome  II  de  cet  ouvrage,  à  la  suite  de  la  notice  consacrée  à  la  famille  d'Aurelle 
des  Cornais. 


414  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

La  famille  d'Aurel  subsiste  à  Arles. 

Principales  alliances  :  d'Agoult  16o0,  de  Séguins-Cabassole  1688, 
de  Chastellier  de  Cérisoles  17:23,  de  Blégiers,  de  Tarascon,  de  For- 
calquicr  1530,  d'Orléans  de  Bédouin,  etc. 

On  trouve  que  M.  Ignace-René  Jean,  aspirant  de  marine,  demanda 
le  17  janvier  1867  l'autorisation  de  joindre  à  son  nom  celui  de  : 
d'Aurel  sous  lequel  il  était  connu. 

BAGLION  de  la  DUFFERIE  (de). 

Le  comte  Louis  de  Baglion  de  la  Dufferie  a  fait  paraître  en  1907 
sur  les  Baglioni  qui  florissaient  à  Pérouse  au  moyen-âge  un  ouvrage 
intéressant,  intitulé  :  Histoire  de  la  maison  de  Baglion,  les  Baglioni 
de  Pérouse.  A  la  fin  de  cet  ouvrage  il  expose  les  raisons  pour  les- 
quelles il  croit  que  le  premier  auteur  certain  de  sa  famille,  Michel 
Baguelin,  ou  Baglin,  marié  vers  1400  à  Isabcau  de  Surcoulemont, 
dame  de  la  Dufferie,  était  un  Baglioni  de  Pérouse. 

On  trouvera  d'autre  part  beaucoup  de  renseignements  sur  les 
Baglion  de  la  Dufferie  dans  le  Cabinet  d'Hozier,  au  mot  Dufferie  (de 
la).  René  de  la  Dufferie,  sgr  dudit  lieu,  baron  de  Marson,  marié  le 
pénultième  juillet  163i  à  Catherine  de  Yillegaignon,  fit  reconnaître 
sa  noblesse  par  arrêt  des  commissaires  du  Roi  rendu  à  Angers  le 
■1-1  mars  1635.  Cet  arrêt  fait  remonter  la  filiation  à  Michel  Baglin, 
gentilhomme  ordinaire  du  duc  d'Anjou,  qui  épousa  Isabeau  de  Sur- 
coulemont, héritière  de  la  seigneurie  de  la  Dufferie,  et  dont  le  fils, 
Jean  Baglin,  écuyer,  sgr  de  la  Dufferie,  épousa  le  5  juin  1432 
Françoise  de  la  Croix.  Cet  arrêt  ne  fait  aucune  mention  d'une  origine 
étrangère,  mais  prouve  que  les  Baguelin  étaient  en  possession  de  la 
seigneurie  de  la  Dufferie,  située  dans  le  duché  de  Mayenne,  bien 
avant  que  par  son  testament  du  13  mars  1502  Catherine  de  la  Dufferie 
ait  légué  tous  ses  biens  à  Ambroise  Baguelin. 

Quelques  années  plus  tard,  en  1662,  parut  sous  le  nom  de  Pierre 
d'Hozier,  décédé  en  1660,  une  généalogie  qui  faisait  descendre  des 
anciens  Baglioni  de  Pérouse  la  famille  Baguelin,  ou  Baglin,  alors 
exclusivement  connue  sous  le  nom  de  la  Dufferie.  On  trouvera  dans 
le  Cabinet  d'Hozier  un  exemplaire  de  ce  travail.  On  pourra  voir  dans 
le  même  recueil  que  le  fils  de  Pierre  d'Hozier  protesta  et  déclara  que 
cette  généalogie  élait  absolument  mensongère,  qu'elle  était  fausse- 
ment attribuée  à  son  père  et  qu'elle  était  l'œuvre  de  l'abbé  le  Labou- 
reur. 

Vers  la  même  époque  MM.  de  la  Dufferie  eurent  de  graves  démêlés 
avec  un  gentilhomme  de  leur  voisinage,  M.  deBoisjourdan.  Celui-ci, 
non  content  de  contester  la  noblesse  de  ses  adversaires,  prétendait 


DICTIONNAIRE    DBS    FAMILLES    FRANÇAISES  415 

que  leur  nom  véritable  était  celui  de  Baguelin  et  qu'ils  n'avaient 
aucun  droil  de  porter  les  armes  de  la  Dufferie.  L'affaire  fut  portée 
devant  les  tribunaux.  Un  arrêt  du  Parlement  de  Paris  (lu  15  mai  1664 
autorisa  MM.  de  la  Dufferie  a  porter  simultanément  le  nom  et  les 
armes  df  la  Dufferie  etle  nom  et  les  armes  deBaguelin.  Cesdernières 
armes  étaient  les  mêmes  que  celles  des  Baglioni  de  Pérouse.  Cet 
arrêt  de  1664  est  mentionné  dans  le  jugement  de  maintenue  de 
noblesse  obtenu  en  1667  par  MM.  de  la  Dufferie. 

Louise  de  Beaumanoir,  veuve  de  Jacques  de  la  Dufferie,  écuyer, 
sieur  de  la  Motte,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1696  (registre  de  Mayenne)  :  de  sable  à  un  chevron  d'or  accom- 
pagné en  chef  d'un  trèfle  du  même. 

Jacques  de  la  Dufferie,  aïeul  des  divers  représentants  actuels, 
épousa  en  1711  Charlotte  du  Guesclin,  de  la  famille  de  1  illustre  con- 
nétable du  Guesclin. 

La  terre  delà  Dufferie  fut  vendue  en  1754  à  une  famille  le  Mesnager; 
elle  passa  plus  tard  par  mariage  dans  la  famille  de  Sarcus. 

BALME  du  GARAY  (de  la).  Armes  :  écartelê  aux  1  et  4  de  gueules  à  uv 
cygne  d'argent;  aux  2  et  3  d'azur  à  une  croix  de  Malte  d'argent;  sur 
le  tout  d'argent  à  un  palmier  de  sinople.  —  Couronne  :  de  Marquis. 
—  Supports  :  deux  lions  contournés. 

La  famille  de  la  Balme  est  anciennement  connue  en  Velay  où,  dès 
les  dernières  années  du  xvie  siècle,  elle  possédait  la  terre  du  Garay. 
M.  Villain  en  a  donné  une  généalogie  dans  le  tome  I  de  la  France 
moderne.  Claude-Denis  de  la  Balme  de  Chazeaux,  Sgr  du  Garay,  né 
en  1654,  fut  bailli  en  la  Cour  royale  du  Puy.  C'est  vraisemblablement 
par  erreur  que  M.  Villain  a  avancé  qu'il  avait  été  maintenu  noble  en 
1682  par  jugement  de  M.  deBezons,  intendant  du  Languedoc.  M.  de 
la  Boque,  en  tout  cas,  ne  mentionne  pas  dans  son  Armoriai  du 
Languedoc  la  famille  de  la  Balme  au  nombre  de  celles  qui  firent 
reconnaître  leur  noblesse  lors  des  diverses  recherches  ordonnées 
par  Louis  XIV.  Cette  famille  ne  figure  pas  non  plus  au  nombre  de  celles 
qui  prirent  part  en  1 789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Languedoc. 
On  ne  voit  pas  qu'elle  ait  fait  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai 
général  de  1696.  M.  de  la  Balme  du  Garay,  né  en  1841,  a  été  nommé 
en  1882  conseiller  à  la  Cour  de  Biom. 

BARAGUEY  et  BARAGUEY  d  HILLIERS.  Armes  anciennes  :  d'argent  à 
une  bande  de  gueules  accompagnée  à  sénestre  d'un  oiseau  de  sable, 
marchant  sur  la  bande;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'or'. 
—  Armes  concédées  en  1808  au  général  comte  Baraguey  d'Hilliers  : 


416  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

écartelé  :  au  1  des  comtes  militaires  ;  au  2  d'argent  à  un  cheval 
cabré  de  sable;  au  3  de  gueules  semé  d'étoiles  d'argent;  au  4  d'azur 
à  un  casque  de  dragon  d'or,  ayant  une  crinière  de  sable.  —  Armes 
concédées  au  fils  du  précédent  par  le  règlement  d'armoiries  de 
1817  :  d'argent  à  une  bande  de  gueules,  accompagné  à  sénestre  d'une 
canette  de  sable  ;  an  chef  d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'argent. 

La  famille  Baraguey  occupait  dès  le  xviiic  siècle  un  rang  distingué. 

Louis-Philippe  Baraguey,  sieur  d'Hilliers,  marié  à  Marie-Lucedela 
Housse,  était  un  des  gendarmes  de  la  garde  du  roi  Louis  XV.  Son 
fils,  Louis  Baraguey  d'Hilliers,  né  à  Paris  en  1764,  général  de  division, 
srrand-aiçle  de  la  Léo-ion  d'honneur,  décédé  à  Berlin  en  décembre  1812, 
fut  créé  comte  de  l'empire  par  lettres  patentes  du  16  septembre  1808. 
Le  général  Baraguev  d'Hilliers  avait  épousé  MUe  Zitter.  Il  en  laissa 
une  fille,  la  comtesse  de  Danrémont,  décédée  en  1892,  et  un  fils, 
Louis-Achille,  né  à  Paris  en  1795.  Celui-ci  eut  comme  son  père  une 
brillante  carrière  militaire,  fut  nommé  en  1843  lieutenant-général  des 
armées  du  Boi,  fut  chargé  lors  de  la  guerre  de  Crimée  du  comman- 
dement du  corps  expéditionnaire  de  la  Baltique  et  s'empara  de  la  for- 
teresse de  Bomarsund,  obtint  en  récompense  de  ce  succès  le  bâton 
de  maréchal  de  France  (août  1854),  fut  appelé  cette  même  année  au 
Sénat  dont  il  devint  un  des  quatre  vice-présidents  et  mourut  en  1878, 
sans  avoir  été  marié.  Le  maréchal  Baraguey  d'Hilliers  avait  été  con- 
firmé le  28  décembre  1816  par  lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII 
dans  la  possession  du  titre  de  comte  accordé  à  son  père;  il  avait 
obtenu  en  même  temps  le  règlement  de  ses  armoiries. 

Une  branche  collatérale  de  la  famille  Baraguey  s'est  perpétuée 
jusqu'à  nos  jours.  Le  représentant  de  cette  branche,  M.  Lucien  Bara- 
guey, marié  vers  1900  à  Mlle  de  Breuvery,  a  très  récemment  joint  à 
son  nom  celui  de  :  d'Hilliers  sous  lequel  s'était  illustrée  la  branche 
éteinte  en  1878. 

BARRE  de  NANTEUIL  (de  la). 

Il  est  observé  dans  l'un  des  manuscrits  des  jugements  de  maintenue 
de  noblesse  de  M.  de  la  Gallissonnièrc,  conservés  au  Cabinet  des 
Titres,  qu'un  Pierre  de  la  Barre  obtint  le  6  février  1527  des  lettres  de 
sceau  et  non  pas  des  lettres  d'anoblissement  comme  il  a  été  dit  par 
erreur  dans  la  notice  consacrée  à  la  famille  de  la  Barre  de  Xanteuil. 
Ces  lettres,  dont  on  trouvera  le  texte  tout  au  long  dans  les  Carrés 
d'Hozier,  étaient  des  lettres  d'abréviation  d'assises.  Leur  obtenteur 
était  ce  même  Pierre  de  la  Barre,  écuyer,  demeurant  aux  Andelys, 
décédé  en  1540,  auquel  le  jugement  de  maintenue  de  noblesse  de 
1668  fait  remonter  la  filiation  suivie  de  la  famille  de  la  Barre  de  Nan- 


DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES  417 

teuil.  Le  testament  de  son  fils,  Nicolas  delà  Barre,  conservé  dans  les 
Carrés  d'IIozier,  apprend  qu'il  était  lui-même  fils  d'un  noble  homme 
Renault  de  la  Barre,  écuyer,  qui  reçut  un  aveu  le  3  février  4458.  C'est 
donc  à  celui-ci  que  remonte  dans  la  réalité  la  filiation  de  la  famille 
de  la  Barre  de  Nanteuil. 

BARRIAL  du  BREUIL. 

Famille  d'honorable  bourgeoisie  originaire  de  Pradelles,  en  Velay. 
Gilbert  Barrial  était  sous  Louis  XV  marchand  dans  celte  ville.  Il  fut 
père  de  Jean-Gilbert  Barrial,  né  en  1728,  décédé  en  1792,  qui  fut 
connu  le  premier  sous  le  nom  de  Barrial  du  Breuil.  Le  petit-fils  de 
celui-ci,  Jacques-Théodore  Barrial  du  Breuil,  contrôleur  du  timbre  à 
Grenoble,  décédé  en  1866,  a  laissé  deux  fils  :  1°  Paul,  capitaine  de 
frégate,  qui  a  eu  des  enfants  de  son  mariage  avec  MUe  de  Ploes- 
quellec;  2°  Alphonse,  receveur  de  l'enregistrement. 

Principales  alliances  :  Compte  de  Tallobre  1749,  de  Ploes- 
quellec,  etc. 


TOME  III 

BASTIDE  ide  la),  en  Gévaudan.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or 
accompagné  en  pointe  d'un  épi  de  même,  tige,  feuille  et  terrassé  de 
sinople,  et  en  chef  de  deux  feuilles  de  trèfle  de  même.' — Couronne  : 
de  Comte.  —  Supports  :  deux  lions  contournés.  — Devise  :  Plus  que 
ne  parait. 

BATIE  de  la).  Armes  :  d'azur  à  ï aigle  à  deux  têtes  d'argent  sur- 
montée  de  trois  étoiles  du  même.  —  Couronne  :  de  Marquis1. 

La  famille  de  la  Bâtie  est  très  anciennement  connue  en  Velay.  Elle 
avait  pour  nom  primitif  celui  de  Baille.  D'après  la  tradition  elle  aurait 
eu  pour  berceau  le  Dauphiné  et  aurait  eu  dans  le  passé  une  origine 
commune  avec  une  famille  de  Belle  (voyez  ce  nom),  anciennement  de 
Baille,  ou  de  Bayle,  qui  a  appartenu  à  la  noblesse  de  ce  pays  M.  Yil- 
lain  en  a  donné  une  généalogie  dans  le  premier  volume  de  la  France 
moderne.  Il  en  fait  remonter  la  filiation  à  noble  Claude  de  Baille, 
sieur  de  la  Bâtie,  qui  épousa  en  1522  Marguerite  de  Fay  et  dont  le 
fils,  Claude  Bayle,  sieur  de  la  Bâtie,  épousa  le  lo  juillet  1590  Cathe- 
rine de  Soubeyran.  On  ne  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  à 
la  famille  de  la  Bâtie,  ou  Baille  de  la  Bâtie,  et  elle  ne  ligure  pas  au 
nombre  de  celles  de  sa  région  qui  firent  reconnaître  leur  noblesse 
lors  des  diverses  recherches  ordonnées  par  Louis  XIV.  Il  n'en  est  pas 
moins  incontestable  que  ses  membres  figurent  avec  les  qualifications 
nobiliaires  dans  un  certain  nombre  d'actes  antérieurs  à  la  Bévolu- 
tion.  L'un  d'eux,  M.  de  la  Bathie  de  Mathias,  sénéchal  du  Puy,  prit 
même  part  en  1789,  sans  doute  en  raison  de  ses  fonctions,  aux 
assemblées  de  la  noblesse  tenues  dans  cette  ville.  Charles-Joseph  de 
la  Bâtie  de  Larzalies,  né  en  1774,  était  sous  la  Beslauration  juge  de 
paix  du  canton  de  Vorey.  Un  de  ses  fils,  Claude-Jules  de  la  Bâtie, 
avoué  au  Puy,  décédé  en  1889,  fut  pendant  33  ans  conseiller  général 
de  la  Haute-Loire.  Un  autre,  Joseph-Léon  de  la  Bâtie,  né  en  1802, 
avoué  au  Puy,  conseiller  général  delà  Haute-Loire,  décédé  en  1876, 

1.  Cette  notice  remplace  celle  qui  avait  été  consacrée  à  la  famille  delà  Bâtie  dans 
le  tome  III  de  cet  ouvrage. 


DICTIONNAIRK     DES    FAMILLES     FRANÇAISES  419 

fut  père  de  M.  Julien  de  la  Bâtie,  né  en  1832,  bâtonnier  de  l'ordre  des 
avocats  du  Puy,  député  de  la  Haute-Loire  en  1884,  et  de  M.  Joseph- 
Eugène  de  la  Bâtie,  avoué  à  Montpellier. 

Principales  alliances  :  de  Chambarlhac,  de  la  Boche  de  Jagonas 
1768,  Brunel  de  Moze,  de  Chardon  des  Boys,  de  Bécourt,  etc. 

Il  a  existé  en  Dauphiné  plusieurs  familles  notables  du  nom  de  la 
Bâtie,  ou  la  Bastie.  Jacques  de  la  Bastie,  maître  chirurgien  de  la 
ville  de  Paris,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696 
(registre  de  Vienne)  :  écartelé  aux  1  et  4  d'azur  à  une  croix  d'ar- 
gent; aux  2  et  3  d'or  à  une  rose  de  gueules.  Noble  François  de  la 
Bâtie,  écuyer,  chevalier  de  Saint-Louis,  fils  de  Jean,  de  la  ville  de 
Voreppe,  épousa  en  1710  Marie  de  Galbert. 

Une  famille  de  la  Bastie  appartenait  sous  Louis  XIV  à  la  haute 
bourgeoisie  de  la  Bresse.  Jacques-Philippe  de  la  Bastie,  bourgeois  de 
Bourg-en-Bresse,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de 
1696  :  d'azur  à  une  fasce  d'argent  accompagnée  en  chef  de  trois 
tours  aussi  d'argent  et  en  pointe  de  trois  étoiles  de  même. 

BEAUDET  de  MORLET.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné 
en  cœur  d'un  lion  du  même  et  sommé  d'une  étoile  aussi  du  même. 

M.  Lehr  a  donné  dans  Y  Alsace  noble  une  généalogie  de  la  famille 
Beaudet  de  Morlet.  L'auteur  de  cette  famille,  Noël  Beaudet  de  Morlet, 
né  en  1651  àAvaux,  près  de  Beims,  fut  anobli  par  l'acquisition  d'une 
charge  de  secrétaire  du  Boi.  Il  fut  aussi  huissier  ordinaire  de  la 
Chambre  du  Boi  et  directeur  général  de  ses  pépinières.  Il  laissa  deux 
fils  :  1°  Charles-Nicolas,  secrétaire  du  Boi,  qui  n'eut  qu'une  fille  ; 
2°  Jean-Pierre,  né  à  Paris  en  1702,  commissaire  des  guerres,  cheva- 
lier de  Saint-Louis,  décédé  en  1792,  qui  épousa  M"e  Vatry,  fille  d'un 
secrétaire  du  Roi,  et  qui  continualadescendance.  Jean-Pierre  Beaudet 
de  Morlet  laissa  lui-même,  entre  autres  enfants,  une  fille,  Mme  Uhrich, 
qui  fut  l'aïeule  des  généraux  Uhrich,  et  trois  fils.  L'aîné  de  ceux-ci, 
Charles-Jean,  décédé  à  l'armée  de  Condé  en  1800,  eut  trois  fils 
qui  furent  officiers  supérieurs  et  qui  paraissent  n'avoir  pas  laissé  de 
postérité.  Le  second,  Charles-Hippolyte,  colonel  du  génie,  n'eut  pas 
d'enfants.  Le  troisième,  Michel-François  Beaudet  de  Morlet.  né  à 
Bitche  en  1750,  maréchal  de  camp  en  1816,  marié  à  M1'0  de  Cheppe, 
fut  créé  chevalier  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du  15  janvier  1809  et 
fut  confirmé  dans  la  possession  de  son  titre  par  lettres  du  roi  Charles  X 
du  29  octobre  1828.  Il  mourut  à  Haguenau  en  1835.  Son  fils,  Charles- 
Gabriel  de  Morlet,  né  en  1796,  colonel,  commandeur  de  la  Légion 
d'honneur,  décédé  à  Nancy  en  1878,  semble  avoir  été  le  dernier  repré- 
sentant de  sa  famille.  Il  avait  épousé  d'abord  en  1828  M"e  Laquiante, 


420  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

puis  en  1842M"e-de  Latouche.  Il  eut  du  premier  lit  une  fille  unique, 
morte  avant  lui,  en  1864,  qui  avait  épousé  le  vicomte  de  Foucauld  de 
Pontbriand. 

BELLIER  du  CHARMEIL. 

François-Etienne  Bellier  de  Presles,  Sgr  du  Charmeil.  né  en  1735, 
avocat  au  Parlement  de  Grenoble,  marié  en  1758  à  M"e  Odier,  fut 
pourvu  en  1787  de  la  charge  anoblissante  de  trésorier  de  France  au 
bureau  des  finances  de  Grenoble;  il  fut  plus  tard  membre  du  Conseil 
général  de  l'Isère.  C'est  de  son  second  fils,  Louis-Joseph  Bellier  du 
Charmeil,  né  en  1768,  maire  de  Pont-en-Royans.  marié  en  l'an  III  à 
MUe  Morier,  que  descendent  les  représentants  actuels. 

BENOIT  et  BENOIT  d'ENTREVAUX.  Armes  de  la  famille  Benoit,  en 
Languedoc  :  d'azur  à  trois  pals  d'or  ;  au  chef  d'argent  chargé  de 
trois  merlettes  de  sable. 

La  famille  Benoit,  aujourd'hui  Benoit  d'Entrevaux,  appartient  à  la 
haute  bourgeoisie  du  Lyonnais.  Philippe  Benoit  était,  dans  la  pre- 
mière moitié  du  xixe  siècle,  secrétaire  général  de  la  mairie  de  Lyon 
et  président  de  l'Académie  de  cette  ville.  Son  fils,  Philippe-Michel 
Benoit,  épousa  le  22  octobre  1849  Anne-Émilie  Benoit  d'Entrevaux, 
issue  d'une  famille  d'ancienne  bourgeoisie  du  Languedoc  qui,  d'après 
la  tradition,  aurait  eu  dans  le  passé  une  origine  commune  avec  celle 
des  Benoit  du  Lyonnais.  Il  en  eut  une  fille,  la  marquise  de  Siéyès,  et 
deux  fils.  Ceux-ci  ont  joint  à  leur  nom  celui  de  :  d'Entrevaux  que 
portait  la  famille  de  leur  mère,  aujourd'hui  éteinte. 

M.  Villain  a  donné  une  généalogie  des  Benoit  du  Languedoc  dans 
le  tome  II  de  la  France  moderne.  Il  en  fait  remonter  la  filiation  à 
noble  Jacques  Benoyct  qui,  à  la  fin  du  xvr5  siècle,  possédait  le  fief  de 
Cyr,  en  la  paroisse  de  Saint-Martin-le-Supérieur.  Charles  Benoit 
épousa  vers  1750  Françoise  Castel,  de  Castelnaudary.  11  en  eut  deux 
fils  •  1°  Julien-François  Benoit,  propriétaire  du  château  d'Entrevaux, 
qui  épousa  en  1779  MUe  Régus,  et  Charles  Benoit,  né  en  1753,  qui  alla 
se  fixer  en  Lorraine.  Philippe-Auguste  Benoit  d'Entrevaux,  fils  de 
l'aîné  de  ces  deux  frères,  ne  laissa  que  deux  filles,  Mme  Arnaud-Comte 
et  Mme  Philippe-Michel  Benoit.  La  descendance  du  second  frère  s'est 
éteinte  avec  son  petit-fils,  Charles-Louis  Benoit,  maire  de  Verdun  en 
1870,  député  et  conseiller  général  de  la  Meuse,  officier  de  la  Légion 
d'honneur,  dont  la  fille  unique  a  épousé  en  1881  M.  René  Collignon. 

BENOIT  du  REY.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'or  accompagné  en 
pointe  d'une  main  dextre  bénissante  de  carnation,  posée  en  fasce; 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  421 

au  chef  cousu  de  gueules  chargé  d'un  croissant  d'argent  accosté  de 
deux  étoiles  d'or. 

Famille  de  haute  bourgeoisie,  originaire  du  Velay,  qui  vint  dans 
les  premières  années  du  xvme  siècle  se  fixer  à  Saint-Étienne,  en 
Forez.  Mathieu  Benoit  fut  nommé  en  1766  échevin  de  cette  ville,  dans 
laquelle  il  avait  fondé  une  importante  manufacture  de  rubans.  Il 
avait  épousé  en  1752  Jeanne  Dubouchet.  Ses  descendants  ont  joint  à 
leur  nom  au  xixc  siècle  celui  de  la  propriété  du  Rey,  que  la  famille 
Benoit  a  possédée  aux  portes  de  Saint-Étienne. 

La  famille  Benoit  du  Rey  a  fourni  plusieurs  magistrats  aux  Cours 
d'appel  de  Paris  et  de  Caen1. 

BERGER  de  NOMAZY  du  JONET.  Armes  (d'après  Riètstapp  et  la  Ches- 
naye  des  Bois;  :  d'azur  à  trois  fasces  d'or  et  à  un  franc  quartier 
d'hermines.  —  Alias  (armes  portées  par  la  famille)  :  d'azur  à  un 
mouton  d'argent  surmonté  de  trois  roses  du  même 2. 

La  famille  Berger  de  Nomazy  du  Jonet  descend  de  Pierre  Berger, 
bourgeois  de  Paris,  marié  à  Pierrette  de  Lieuvre,  dont  le  fils,  Claude 
Berger,  décédé  le  2  avril  1735  à  l'âge  de  quatre-vingt-seize  ans,  fut 
docteur  régent,  et  doyen  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  Ce 
Claude  Berger,  docteur  en  médecine,  fit  enregistrer  son  blason  à 
l'Armoriai  général  de  1696  :  d'argent  à  un  mouton  de  gueules  sur- 
monté de  trois  roses  de  même.  II  avait  épousé  en  1675  Marthe  Véret, 
fille  d'un  marchand  joaillier  de  Paris.  Il  en  eut  six  fils  :  1°  Claude, 
docteur  régent  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  médecin  ordi- 
naire de  Monsieur,  professeur  de  chimie  au  Jardin  royal,  membre  de 
l'Académie  des  sciences;  2°  François,  sieur  de  Courbeton,  receveur 
général  des  finances  du  Dauphiné  ;  3°  Bernard,  sieur  de  Fontenay, 
né  en  1685,  intéressé  dans  les  affaires  du  Roi,  dont  la  descendance 
s'est  éteinte  en  la  personne  de   son  petit-fils,  Bernard  Berger  de 
Raincy  ;  4°  Pierre,  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  puis  maître  des 
requêtes,  qui  fut  anobli  par  ses  fonctions  et  qui  n'eut  qu'une  fille, 
Mme  de  Goy  ;  5°  Claude,  sieur  de  Fontginy,  inspecteur  des  fermes  du 
Roi  à  la  Rochelle,  décédé  à  Lisbonne  en  1725;  6°  Julien,  dit  M.  de  Saint- 
Julien,  lieutenant-général  en  la  sénéchaussée  de  Bourbonnais  et  siège 
présidial  de  Moulins,  qui  épousa  d'abord  en  1726  Marie-Antoinette  de 
Boulieu,  héritière  de  la  baronnie  du  Jonet,  décédée  sans  postérité, 
puis  en   1738  Claudine-Aimée  Tessier,  et  qui  continua  la  descen- 

'  Cette  notice  a  été  faite  à  laide  de  renseignements  dus  à  l'obligeance  de  M.  Pallu 
du  Bellay. 

*  Cette  notice  a  été  faite  en  grande  partie  à  l'aide  de  renseignements  dus  à  l'obli- 
geance de  M.  Philippe  Tiersonnier. 


422  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

dance.  Ce  dernier  laissa  de  sa  seconde  union  deux  fils,  Pierre  et 
Julien-Joseph,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  branches.  On  ne  connaît 
pas  à  ces  deux  branches  de  principe  d'anoblissement  et  on  ne  voit 
pas  que  leurs  représentants  aient  pris  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse. 

L'auteur  de  la  première  branche,  Pierre  Berger  des  Liteaux,  né  en 
1747,  connu  sous  le  titre  de  baron  du  Jonet,  alla  se  fixer  aux  Indes, 
puis  à  l'île  de  France.  Son  petit-fils,  James,  connu  sous  le  titre  de 
baron  du  Jonet,  né  à  Port-Louis  en  1810,  eut  plusieurs  fils  qui  mouru- 
rurent  sans  postérité,  derniers  représentants  de  leur  branche. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Julien-Joseph  Berger  de  Jeux, 
puis  de  Nomazy,  né  en  1758,  décédé  en  1816,  fut  conseiller  au  prési- 
dial  de  Moulins.  Son  descendant,  Pierre-Louis  Berger  de  Nomazy,  né 
en  1867,  marié  en  1894  à  M"e  du  Pac  de  Marsolies,  a  relevé  le  titre 
de  baron  du  Jonet  que  portait  le  chef  de  la  branche  aînée,  aujourd'hui 
éteinte. 

Principales  alliances  :  d'Aurelle  des  Cormais,  de  Boulieu  de  Mont- 
pencier,  de  Goy  1785,  du  Pac,  Préveraudfde  l'Aubepierre),  etc. 

La  famille  Berger  de  Nomazy  revendique  une  origine  commune 
avec  une  famille  Berger  des  Rivières  et  de  Cliarancé  qui  a  appartenu 
à  la  noblesse  du  Bourbonnais.  Cette  famille  portait  pour  armes  : 
à' azur  à  un  mouton  d'argent,  couronné  d'or,  sur  monté  de  trois  étoiles 
d'argent.  Elle  s'éteignit  avec  Gilbert  Berger,  Sgr  des  Rivières,  connu 
sous  le  titre  de  comte  de  Berger,  baptisé  en  1644-,  lieutenant-général 
des  armées  du  Roi,  et  avec  son  neveu  à  la  mode  de  Bretagne, 
Georges  Berger  de  Charancé,  évoque  de  Saint-Papoul,  puis  de  Mont- 
pellier, décédé  en  1748.  Elle  avait  été  maintenue  dans  sa  noblesse 
lors  de  la  recherche  de  1666  par  jugement  de  Lambert  d'Herbigny, 
intendant  de  Moulins,  puis  le  9  août  1700  par  jugement  de  M.  de 
Nointel,  également  intendant  de  Moulins,  après  avoir  prouvé  sa  des- 
cendance de  Guillaume  Berger  qui,  en  1494,  était  seigneur  de  la 
Rochemilay  au  bailliage  de  Saint-Pierre-le-Moutier,  et  de  son  fils, 
Jean,  Sgr  des  Rivières,  dont  la  femme,  Jeanne  Pinot,  fit  une  donation 
en  1543.  Ce  dernier  aurait  eu  deux  fils  dont  l'un,  Léger,  Sgr  des 
Rivières,  continua  la  descendance  et  dont  l'autre,  Pierre  Berger,  bour- 
geois de  Paris,  aurait  été  fauteur  de  la  famille  Berger  de  Nomazy. 


tomi:  IV 


BERTHIER-BIZY  (de). 

La  famille  df.  Berthier-Bizy  possède  dans  les  archives  de  son  châ- 
teau de  Bizy  un  grand  nombre  d'actes  qui  lui  permettent  de  faire 
remonter  sa  filiation  au  20  août  1394,  date  d'une  quittance  donnée 
par  demoiselle  Marie  deLamoignon,  veuve  de  Jehan  Berthier,  écuyer, 
Sgr  des  Granges  et  de  Saint-André,  en  Champagne,  de  Vin  et  de 
Biosse,  en  Bourbonnais.  Ses  représentants  informent  l'auteur  de  cet 
ouvrage  :  1°  que  M.  de  Flamare,  archiviste  du  département  de  la 
Nièvre,  a  récemment  examiné  et  reconnu  authentiques  ces  divers 
titres,  y  compris  ceux  qu'en  1785  Chérin  s'était  refusé  à  reconnaître 
comme  tels  l;  2°  que,  du  reste,  à  cette  époque  leur  aïeul  ne  put  com- 
muniquer à  Chérin  qu'une  partie  de  ces  titres,  les  autres  étant  alors 
en  la  possession  d'un  parent  avec  lequel  il  était  brouillé. 

On  conserve  aux  archives  de  Nevers  l'original  de  lettres  royaux 
que  le  roi  Louis  XI  accorda  le  29  avril  1480  (vieux  style  1481;  à  Pierre 
Berthier,  écuyer,  Sgr  de  Bizy,  et  par  lesquelles  ce  prince  exempta, 
pendant  l'espace  de  dix  ans,  de  toutes  tailles,  mises  et  à  mettre  sur  le 
royaume,  ceux  et  celles  qui  demeureraient  en  la  seigneurie  de  Bizy. 
Les  représentants  de  la  famille  de  Berthier-Bizy  croient  que  ce  sont 
ces  lettres  royaux  que  l'on  a  prises  pour  un  anoblissement  et  que 
leur  ancêtre  certain,  Pierre  Berthier,  Sgr  de  Bizy,  obtenteur  de  ces 
lettres,  n'avait  aucun  rapport  avec  un  Pierre  Berthier  qui  fut,  en 
effet,  anobli  par  lettres  du  roi  Louis  XI  données  au  Plessis-du-Parc 
en  avril  1479.  Sans  être  absolument  affirmatif  et  tout  en  reconnaissant 
l'authenticité  des  lettres  royaux  du  29  avril  1480,  Chérin  ne  partage 
pas  cette  façon  de  voir  dans  son  rapport  très  détaillé  de  1785.  Il  rap- 
pelle dans  ce  rapport  un  acte  du  17  juillet  1481  par  lequel  des  parti- 
culiers signifient  à  Pierre  Berthier,  écuyer,  qu'ils  se  départent  de 
l'instance  pendante  entre  eux  à  la  Cour  des  aides  pour  raison  de 
certaine  saisie  sur  lui  faite  à  cause  de  l'imposition  de  la  taille  dont 

1  Dans  sont  rapport    de  1785  Chérin  déclare  que  l'acte  de  1394  a  des  indices  de 
fausseté  qui  sautent  aux  yeux. 


424  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

il  était  exempt  ainsi  qu'il  apparaît  par  son  anoblissement.  Ce  fut, 
sur  le  vu  de  cet  acte  du  17  juillet  1481  que  Bonne  de  la  Cassagne 
veuve  de  Louis  Berthier,  écuyer,  Sgr  de  Bizy,  fut  maintenue  dans  sa 
noblesse  avec  ses  enfants  par  arrêt  du  6  août  1668,  avec  dispense  de 
rapporter  les  lettres  de  noblesse  accordées  en  1480  à  Pierre  Berthier, 
lettres  qui  étaient  alors  considérées  comme  égarées. 

BESSET  (dui.  Armes  :  parti  au  1  d'argent  à  trois  rocs  de  sable,  2  et  1  ; 
au  2  d'azur  à  la  fasce  d'argent  accompagnée  en  chef  de  trois 
molettes  d'or  et  en  pointe  d'un  lion  de  même  tendant  sa  patte  dextre 
à  une  main  d'argent  sortant  d'un  nuage  de  même  mouvant  de 
sènestre. 

La  famille  dc  Besset,  originaire  du  Haut-Vivarais,  est  anciennement 
connue  dans  sa  région.  M.  Villain  en  a  donné  une  généalogie  dans  le 
tome  II  de  sa  France  moderne.  Pierre  du  Besset,  auquel  cet  auteur 
fait  remonter  la  filiation,  est  mentionné  dans  des  actes  de  1520  et 
de  1549.  Il  fut  père  de  Jacques  du  Besset,  qui  fit  son  testament  à  Lyon 
le  26  juin  1586,  et  grand-père  de  Pierre  du  Besset,  qui  épousa  Jeanne 
de  Pibères  par  contrat  du  12  novembre  1589.  On  ne  connaît  pas  de 
principe  d'anoblissement  à  la  famille  du  Besset,  bien  que  ses  repré- 
sentants aient  souvent  porté  sous  l'ancien  régime  les  qualifications 
nobiliaires.  On  ne  voit  pas  qu'elle  ait  jamais  été  maintenue  noble,  ni 
qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse,  ni  même 
qu'elle  ait  fait  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 
Son  chef,  Jean-Xavier  du  Besset,  décédé  à  Valence  en  1888,  avait 
épousé  successivement  en  1838  M"e  de  Goys  et  en  1863  M"'  de 
Ileboul.  Il  a  laissé  de  cette  seconde  union  deux  fils  qui  ont  épousé 
deux  sœurs,  M"es  de  Boissieu. 

La  famille  du  Besset  a  fourni  des  avocats,  des  ecclésiastiques  dis- 
tingués, des  officiers,  dont  l'un  obtint  la  croix  de  Saint-Louis  en 
1759,  etc. 

Principales  alliances  :  Bollon  1641,  Chirol,  d'Audigier  1747,  Blanc 
de  la  Blache  1805,  de  Goys  1838,  de  Beboul  1863,  de  Boissieu  1896, 
1899,  etc. 

BESSON  de  la  ROCHETTE.  Armes  :  d'azur  à  une  fasce  d'or  accom- 
pagnée en  chef  d'un  croissant  d'argent  et  en  pointe  d'un  rocher  du 
même.  —  Couronne  :  de  Comte.  —  Supports  :  deux  lions. 

La  famille  Bes<on  de  la  Bûchette,  originaire  du  bourg  de  Lapte,  en 
Velay,  est  anciennement  et  honorablement  connue  dans  sa  région. 
Toutefois,  on  ne  lui  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement  et  on  ne 
voit  pas  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse. 


DICTIONNAIRE    DBS    FAMILLES    FRANÇAISES  426 

On  n'en  attribue  pas  moins  à  son  chef  le  titre  de  comte  de  la 
Rochette.  Elle  ne  doit  pas  être  confondue  avec  deux  familles  de  la 
Rochette  (voyez  ce  nom)  qui  appartiennent  à  la  noblesse  de  la  même 
région. 

On  trouve  qu'Henri  Besson,  avocat  et  lieutenant  en  la  juridiction 
ordinaire  et  mandement  de  Saint-Didier-Nérestan,  et  Louis  Besson 
du  Bouchet,  sieur  de  Sallacrup,  firent  enregistrer  leur  blason  à  l'Ar- 
moriai général  de  1696  (registre  du  Puy).  Le  premier  portait  :  d'or 
à  un  cœur  de  gueules;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois  étoiles  d'argent. 
Le  second  portait  :  gironné  d'or  et  de  sinople  de  huit  pièces. 

Principales  alliances  :  du  Peloux,  de  Chabron,  Botu  de  Verchères, 
de  Jullien  de  Villeneuve,  etc. 

BLACHIER  et  BLACHIER  du  ROUCHET,  du  ROUCHET  de  CHAZOTTE  et 
du  ROUCHET  de  CHAZOTTE  de  CLAVIÈRES.  Armes  :  d'azur  à  une 
croix  d'or  cantonnée  de  quatre  étoiles  d'argent. 

La  famille  Blâchier  est  anciennement  connue  en  Vivarais.  M.  Vil- 
lain  en  a  donné  une  généalogie  dans  le  tome  II  de  sa  France  moderne 
(Drame  et  Ardèche).  Il  en  fait  remonter  la  filiation  à  Vincent  Blâchier 
qui,  vers  le  milieu  du  xve  siècle,  résidait  au  bourg  de  Bozas.  Balthazar 
Blâchier  de  la  Chau,  docteur  es  droits,  avocat  au  présidial  de  Nîmes, 
marié  en  1641  à  Madeleine  Gerlier,  qui  représente  le  vne  degré  de  la 
filiation,  laissa,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Philibert  et  Jean,  qui 
furent  les  auteurs  de  deux  branches. 

L'auteur  de  la  branche  aînée,  Philibert  Blâchier,  docteur  en  méde- 
cine, vint  se  fixer  à  Tournon  ;  il  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armo- 
riai général  de  1696  :  échiqueté  d'or  et  d'azur,  au  chef  d'azur  chargé 
de  trois  étoiles  d'or.  Il  fit  son  testament  le  21  février  1722.  Sa  descen- 
dance, demeurée  non  noble,  était  représentée  de  nos  jours  par  Joseph 
Blâchier,  né  en  18o0,  juge  au  tribunal  de  Valence,  et  par  ses  enfants. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Jean  Blâchier  de  la  Chau,  juge 
châtelain  et  maire  perpétuel  de  la  paroisse  d'Arlebosc,  décédé  en 
1710,  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  :  d'azur 
à  une  croix  d'or  et  un  chevron  de  gueules  brochant  sur  le  tout.  Il 
fut  anobli  par  lettres  patentes  du  14  juillet  1700.  Il  laissa  deux  fils  : 
1°  Jean  Blâchier  du  Rouchet,  qui  continua  la  descendance  ;  2°  Phili- 
bert Blâchier  de  la  Chau,  décédé  en  1737,  dont  le  fils,  Jean-Philibert, 
décédé  sans  alliance  en  1773,  obtint  en  novembre  1740  des  lettres  de 
confirmation  de  noblesse.  Jean  Blâchier  du  Rouchet  acquit  en  1714  le 
château  de  Chazotte  et  épousa  en  1719  Suzanne  de  Monteil.  11  laissa 
deux  fils,  Jean  et  Antoine  Blâchier  du  Rouchet,  qui  furent  les  auteurs 
de  deux  rameaux.  Les  représentants  de  ces  deux  rameaux  ne  tar- 


426  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

dèrent  pas  à  laisser  tomber  en  désuétude  le  nom  primitif  de  Bla- 
chier. 

L'auteur  du  premier  rameau.  Jean  Blachier  du  Rouchet  de  Cha- 
zotte,  né  en  1723,  conseiller  au  Parlement  de  Dombes  en  1767,  épousa 
en  1762  MUe  de  Carrière.  Il  en  eut  deux  fils  :  1°  Jean-Alexandre  du 
Rouchet  de  Chazotte,  né  en  1765,  dont  la  descendance  est  aujour- 
d'hui près  de  s'éteindre;  2°  Athanase-Joseph du  Rouchet  deChazotte- 
Carrière,  né  en  1768,  marié  en  1797  à  M"e  de  Clavières,  dont  la  des- 
cendance subsiste.  Un  des  deux  petits-fils  de  ce  dernier,  Ferdinand 
du  Rouchet  de  Chazotte,  né  en  1838,  zouave  pontifical,  propriétaire 
du  château  de  Chazotte,  marié  en  1867  à  M"e  de  Roche  de  Lonchamp, 
décédé  en  1900,  releva  le  nom  de  la  famille  de  Clavières  pour  se  con- 
former aux  désirs  de  sa  grand-tante,  Mme  de  Clavières.  11  fut  connu 
sous  le  titre  de  comte  de  Chazotte-Clavières,  aujourd'hui  porté  par 
son  fils  aîné. 

L'auteur  du  second  rameau,  Antoine  Blachier  du  Rouchet,  avocat 
en  Parlement,  mourut  en  1801.  Sa  descendance  est  représentée  par 
M.  Alexandre  du  Rouchet,  né  en  1855,  fixé  à  Vence,  en  Provence, 
et  par  ses  deux  fils. 

Jean-Antoine  Rouchet  de  Chazotte  prit  part  en  1789  aux  assem- 
blées de  la  noblesse  tenues  à  Annonay. 

Principales  alliances  :  Faure-Biguet,  de  Rocher,  de  Monteil  1719, 
de  Carrière  1762,  de  Pomey  1792,  de  Barjac  1866,  de  Missolz  1873. 
de  Clavières  1797,  Tardy  de  Montravel  1813,  1822,  Plantin  de  Ville- 
perdrix  1834,  de  Roche  de  Lonchamp,  Chappet  de  Vangel  1852,  etc. 

BLANC  de  MOLINES. 

M.  Yillain  vient  de  faire  paraître  une  généalogie  complète  de  cette 
famille  dans  le  tome  II  de  son  bel  ouvrage  :  La  France  moderne. 

Antoine  Blanc,  écuyer,  Sgr  de  Molines,  chef  de  la  branche  aînée, 
marié  en  1583  à  Isabeau  deMathias,  laissa,  entre  autres  enfants,  trois 
fils.  L'aîné  de  ces  fils,  Pierre,  marié  ù  Louise  de  Blou,  eut  un  fils 
unique  qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  le  6  septembre  1669  par 
jugement  de  l'intendant  Bezons  et  qui  n'eut  que  des  filles.  Les  deux 
puînés,  Antoine  Blanc,  Sgr  de  Molines,  marié  en  1635  à  Catherine  de 
Malhet,  et  Henri  Blanc,  Cosgr  de  Molines,  marié  en  1639  à  Marie 
d'Allard  de  Sauversac,  dame  de  Ligeret.  furent  les  auteurs  de  deux 
rameaux. 

Le  premier  rameau  s'est  éteint  avec  Louis-Gustave  Blanc,  connu 
sous  le  titre  de  baron  de  Molines,  né  en  1804,  décédé  en  1890,  dont 
la  fille  unique  épousa  en  1862  Elie  Leroy  de  Lanauze  et  dont  le  petit- 
fils  a  été  autorisé  à  relever  le  nom  de  Molines,  et  avec  son  cousin, 


DICTIONNAIRE     DES     FA  MI  M.  ES     FRANÇAIS  F  S  427 

Séraphin  Blanc  de  Molincs,  intendant  militaire,  décédé  sans  postérité 
en  1881. 

Le  second  rameau  a  possédé,  entre  autres  biens,  les  seigneuries 
de  Locre,  de  Chanéac  et  de  la  Blache  et  s'est  éteint  vers  le  milieu  du 
xixe  siècle.  Une  de  ses  représentantes  avait  épousé  vers  1800  M.  Jo- 
seph le  Blanc  dont  les  descendants  sont  connus  sous  le  nom  de  le 
Blanc  de  Chanéac. 

La  branche  cadette  de  la  famille  Blanc  paraît  s'être  éteinte  avec 
les  quatre  frères  qui  furent  maintenus  dans  leur  noblesse  par  juge- 
ment de  M.  de  Bezons  du  5  juillet  1669. 


TOME  V 

BOISSIÈRE-RABANIOL  (de  la),   aliàs  RABANIOL  de  la  BOISSIÈRE. 

Armes  :  à' azur  à  un  lion  d'argent,  colleté  d'or,  passant  sur  une  mon- 
tagne à  trois  coupeaux  de  sinople.  —  Couronne  :  de  Comte. 

La  famille  de  la  Boissière  a  eu  pour  berceau  la  mas  de  Rabaniol, 
situé  dans  la  paroisse  d'Alissas,  près  de  Privas,  en  Vivarais.  On  trou- 
vera sur  elle  des  renseignements  dans  la  Noblesse  de  la  Sénéchaussée 
de  Villeneuve-de-Berg  aux  Étals  généraux  de  1789,  de  M.  de  Gigord, 
et  dans  l'Armoriai  du  Vivarais,  de  M.  Benoit  d'Entrevaux.  Elle  est 
connue  depuis  Thomas  Boyssière  qui  était  en  1491  prudhomme  du 
mas  de  Rabaniol,  à  Alissas.  Simon-Pierre  Boissière-Rabaniol,  ou 
Rabaniol  de  la  Boissière,  notaire  royal,  fut  en  1707  maire  de  Ville- 
ncuve-de-Berg.  11  fut  père  de  Jean-Clair  Rabaniol  de  la  Boissière, 
lieutenant  principal  au  bailliage  de  Villeneuve-de-Berg,  et  grand-père 
de  Jean-Louis  Rabaniol  de  la  Boissière,  né  en  1749,  avocat  général  au 
Parlement  de  Grenoble,  qui  fut  admis  en  cette  qualité  à  prendre  part 
en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à  Villeneuve-de-Berg. 
Jean-Louis  fut  plus  tard  conseiller  à  la  Cour  de  Nîmes.  Il  laissa  trois 
fds  :  1°  Charles  de  la  Boissière,  maire  de  Nîmes  en  18  lo,  qui  n'eut 
qu'une  tille  ;  2°  Sébastien  de  la  Boissière,  maire  de  Villeneuve-de-Berg 
en  1808,  qui  n'eut  pas  d'enfants;  3°  Hippolyte  de  la  Boissière,  né  en 
1779,  sous-préfet  de  Monlélimart,  décédé  en  1853,  qui  épousa  en  1824 
Mlle  de  Belleval  et  dont  la  descendance  subsiste.  Le  plus  jeune  des 
trois  fds  de  ce  dernier,  Henri  de  la  Boissière,  capitaine  d'état-major, 
fut  tué  en  1855  à  l'assaut  deMalakoff. 

Principales  alliances  :  de  Chambonnet  1775,  du  Roure  1806,  de 
Moynier  de  Chamborant  1829,  de  Belleval  1824,  Pavin  deLafarge  de 
Montélégier,  etc. 

BONAND  ide;. 

On  trouvera  un  très  intéressant  tableau  généalogique  de  la  famille 
de  Bonand  dans  la  XIe  excursion  de  la  Société  d'émulation  du  Bour- 
bonnais (8  juillet  1809).  Ce  travail  permet  de  compléter  la  notice  con- 
sacrée aux  Bonand  dans  le  tome  V  de  ce  Dictionnaire. 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  429 

Christophe  Bonand,  mari  de  Jeanne  Perrat,  étail  «lans  la  seconde 
moitié  du  wii''  siècle  procureur  au  présidial  de  Lyon.  Son  fils,  Paul 
Bonand,  conseiller  du  Roi,  directeur  général  du  bureau  de  tabac  de 
Saint-Flour,  épousa  à  Moulins  le  12  janvier  1706  Marie  Texier,  fdle  de 
Jean,  bourgeois  de  Boyaney.  Il  en  eut  un  fils,  Antoine-Garot  Bonand, 
baptisé  à  Iseure  le  11  janvier  1708,  qui  fut  contrôleur  des  guerres  et 
qui  acquit  ainsi  la  noblesse  personnelle.  Antoine-Garot  Bonand 
recueillit  par  héritage  en  1731  la  terre  et  le  château  de  Montaret, 
que  sa  descendance  possède  encore  en  Bourbonnais.  Il  épousa  à  Mou- 
lins le  1er  septembre  1733  Marie-Jeanne  Bourdin,  fille  d'un  procureur 
du  Roi  en  la  chatellenie  de  Moulins.  Il  fut  père  de  Julien  Bonand,  ou 
Bonand  de  Montaret,  baptisé  à  Moulins  en  1741,  capitaine  comman- 
dant au  régiment  de  Savoie-Carignan  infanterie,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  marié  à  Moulins  en  1782  à  MUe  Charbon,  qui  périt  à  Lyon  le 
31  décembre  1793,  victime  de  la  Révolution,  et  grand-père  de  Gabriel 
Bonand,  né  en  1784,  marié  à  Mlle  du  Bouys  de  Vallière,  de  qui  des- 
cendent les  représentants  actuels. 


TOME  VI 


BOUAYS  de  la  BÉGASSIÈRE  (du). 

Le  chef  de  la  famille  du  Bocays  de  la  Bégassière,  Paul-Joseph,  né 
en  487o,  et  ses  frères  ne  portent  pas  de  titre.  Mais  leur  grand-oncle, 
Jules  du  Bouays  de  la  Bégassière,  né  en  1804,  décédé  en  1890,  fut 
créé  marquis  romain  par  bref  pontifical  du  26  juin  1888.  11  fut  père  du 
général  de  la  Bégassière,  marquis  romain,  décédé  en  1904,  et  grand- 
père  d'Antoine  du  Bouays  de  la  Bégassière,  marquis  romain,  aujour- 
d'hui 1 1910;  secrétaire  d'ambassade  à  Londres. 

BOUFFIER-CÉSARGES  de  . 

On  trouvera  une  généalogie  de  cette  famille  dans  le  tome  II  de  la 
France  moderne  de  M.  Villain. 

Gaspard  Bouffier,  célèbre  avocat  au  Parlement  de  Grenoble,  anobli 
par  lettres  de  1644,  eut  de  son  mariage  avec  Isabeau  de  Rastel  de 
Rocheblave  quatre  fils,  Jean-Claude,  Pierre,  Louis  et  César,  qui  mou- 
rurent bien  sans  postérité,  comme  l'a  dit  Guy  Allant.  C'est  donc  par 
erreur  que,  dans  la  notice  consacrée  à  la  famille  de  Bouffier  dans  le 
tome  VI  de  ce  Dictionnaire,  il  a  été  dit,  d'après  M.  de  Rivoire  de  la 
Bâtie,  que  le  second  de  ces  quatre  frères,  Pierre  Bouffier,  Sgr  de 
Guilliers,  avait  épousé  MWe  de  Vaujany  et  avait  continué  la  descen- 
dance. Ce  Pierre  Bouffier,  Sgr  de  Guilliers,  épousa  le  20  novembre  4663 
Jeanne  d'Arzac  et  fit  son  testament  le  10  octobre  1677  en  faveur  de 
son  frère  aîné,  Jean  Claude. 

Gaspard  Bouffier,  anobli  en  1644,  eut  un  frère  aîné,  appelé  Jacques, 
qui  d'une  alliance  inconnue  laissa  plusieurs  fils.  L'un  de  ces  fils,  appelé 
Pierre  comme  son  cousin  germain,  le  second  fils  de  Gaspard,  épousa 
en  4638  Madeleine  de  Passéat.  11  fut  père  d'Antoine  Bouffier,  juge 
mage  de  Die  et  son  ressort,  qui  épousa  le  28  mars  4679  Marie  Muzy 
et  qui  fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  4696,  grand- 
père  de  Pierre  Bouffier,  Sgr  de  la  Valette,  du  Monestier  de  Percy  et  de 
Clelles,  né  en  4686,  qui  fut  pourvu  en  4723  de  la  charge  anoblissante 
de  trésorier  général  des  finances  et  qui  épousa  en  secondes  noces  le 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  431 

lit  juillet  1739  Anne-Marie  de  Cliaponay,  et  bisaïeul  de  Georges- 
Pierre  de  Bouftier-Césarges,  né  en  1740,  qui  épousa  Mlle  Flachon,  fille 
d'un  échevin  de  Lyon,  et  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la 
noblesse  de  l'élection  de  Grenoble.  Pierre  de  Boufficr-Césarges,  né  en 
1767,  fils  de  ce  dernier,  épousa  en  1807  M1Ie  de  Portes  d'Amblérieu.  Il 
en  laissa  deux  fils,  qui  ont  été  les  derniers  représentants  de  leur 
famille  :  1°  Alfred,  né  en  1809,  marié  on  1844  à  Mlle  de  Chevalier  de 
Sinard;  2°  Amédée,  né  en  1825,  marié  en  1866  à  M,le  cl  Arbalestier, 
née  en  1839. 

BOURGEOIS  de  BOYNES. 

C'est  par  erreur  qu'il  a  été  dit  dans  la  notice  consacrée  à  cette 
famille  que  le  ministre  Bourgeois  de  Boynes  n'avait  eu  que  deux 
filles,  Mmes  de  Bourbon-Busset  et  de  Saint-Phalle,  et  que  les  représen- 
tants actuels  descendaient  d'un  de  ses  frères.  Le  ministre  épousa  en 
deuxièmes  noces,  en  1763,  Charlottes  Desgots,  décédée  à  Saint- 
Domingue  en  1804.  Il  en  eut  deux  filles,  la  comtesse  de  Bourbon- 
Busset  et  la  marquise  de  Saint-Phalle,  et  plusieurs  fils.  L'un  de  ceux- 
ci,  Armand-François,  connu  sous  le  titre  de  marquis  de  Boynes,  vint 
se  fixer  à  Mamers  après  le  mariage  qu'il  contracta  en  1806  avec 
M"e  Fournier-Desmarais.  Il  mourut  en  1852  au  château  de  Ballain- 
villiers  (Orne),  laissant  deux  fils  qui  ont  été  les  auteurs  des  deux 
rameaux  actuellement  existants.  Ce  fut  l'aîné  de  ces  fils,  Armand- 
François,  né  à  Mamers  en  1808,  marié  en  1832  à  Mlle  Pellisson  de 
Gennes,  décédé  en  1889,  qui  fut  confirmé  par  Napoléon  III,  en  mai 
1867,  dans  la  possession  du  titre  de  marquis  de  Boynes. 

B0URLET  de  SAINT-AUBIN  (de;.  Armes  (d'après  l'Armoriai  général  de 
1696)  :  d'azur  à  une  licorne  passant  d'argent.  —  Aliàs  (d'après  le 
règlement  d'armoiries  de  1817)  :  à' azur  à  un  chcoron  d'or  accom- 
pagné en  chef  de  deux  étoiles  d'argent  et  en  pointe  d'une  quinte- 
feuille  d'or. 

La  famille  de  Bourlet  appartenait  sous  Louis  XIV  à  la  bourgeoisie 
parisienne.  Deux  de  ses  représentants,  Nicolas-Charles  et  Nicolas 
Bourlet,  marchands  bourgeois  de  Paris,  firent  enregistrer  leur  blason 
à  l'Armoriai  général  de  1696. 

Simon  Bourlet,  marié  à  Versailles  en  1727  à  Charlotte  Tortillière, 
fut  contrôleur  des  rentes  de  l'hôtel  de  ville  de  Paris  et  portemanteau 
et  bouteiller  ordinaire  du  grand  chambellan  du  Boi.  Son  fils,  Charles- 
Auguste  Bourlet,  fut  pourvu  en  1767  de  l'office  anoblissant  de  secré- 
taire du  Roi,  maison  et  couronne  de  France.  11  laissa  lui-même  deux- 
fils  :  1°  Antoine-Simon  Bourlet,  né  à  Versailles  en  1754,  député  de 


432  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Seine-et-Oise  au  Conseil  des  Anciens,  lieutenant-colonel,  qui  con- 
tinua la  descendance;  2°  Adrien-Charles  Bourlet  de  Vauxcelles, 
colonel  de  cavalerie,  premier  valet  de  chambre  de  Monsieur,  frère 
du  Roi,  dont  la  tille  unique  épousa  en  1801  M.  de  Puiseux.  Antoine- 
Simon  Bourlet  fut  anobli  et  reçut  le  titre  héréditaire  de  baron  par 
lettres  patentes  du  roi  Louis  XVIII  du  19  avril  1817.  Il  avait  épousé 
Mlle  Prévost  de  Saint-Aubin.  Leur  fils  unique,  Charles-Antoine,  baron 
Bourlet.  né  à  Versailles  en  1788,  premier  valet  de  chambre  du  roi 
Charles  X.  décédé  à  Mâcon  en  1874,  joignit  à  son  nom  celui  de  Saint- 
Aubin  qui  appartenait  à  la  famille  de  sa  mère.  Il  a  eu  lui-même, 
entre  autres  enfants,  deux  filles,  la  baronne  de  Bresciani,  décédée 
en  1857,  et  Mme  Pascal,  décédée  en  1910,  et  deux  fils,  actuellement 
existants    1910  .  dont  l'un  au  moins  a  postérité  masculine1. 

C'est  peut-être  à  une  branche  de  cette  famille  qu'appartient  un 
M.  Julien-Michel  Bourlet  de  la  Vallée  qui  a  épousé  à  Paris  en  mai  1909 
Mme  Dolezac,  née  del  Valle. 

BOUTHILLIER-CHAVIGNY  (de). 

Le  nom  de  cette  famille  s'écrit  Bouthillier  et  non  pas  Bouthilier. 

BOUVIER  d  ACHER.  Armes  (d'après  Y  Armoriai  du  Yivarais  de  M.  Benoit 
d'Entrevaux)  :  de...  à  un  chevron  de...,  accompagné  en  chef  de  deux 
étoiles  de...  et  en  pointe  d'un  bœuf  de... 

Ancienne  famille  bourgeoise  du  Vivarais. 

Pons  Bouvier  était  en  1735  notaire  royal  et  premier  consul  de 
Viviers.  Pierre-Valérien  Bouvier,  sieur  d'AcHER,  près  de  Chàteauneuf- 
du-Rhône,  était  en  1764  avocat  et  juge  de  Saint-Thomé. 

Depuis  la  Révolution,  la  famille  Bouvier  d'Acher  a  fourni  plusieurs 
officiers  distingués. 


*  C'est  par  le  billet  de  faire-part  du  décès  de  M»»  Pascal,  aimablement  commu- 
niqué par  M.  le  comte  de  Saint-Saud,  que  l'on  a  su  que  la  famille  de  Bourlet  comp- 
tait encore  des  représentants. 


TOME  VII 


BREITEN  LANDENBERG  (de».  Armes  :  de  gueules  à  trois  annelets 
d'argent,  2  et  i.  —  Cimier  :  un  de?ni-vol  de  sable,  semé  de  larmes 
d'argent,  posé  sur  un  coussin  de  gueules. 

La  famille  de  Breiten-Landenderg,  actuellement  fixée  dans  le  grand- 
duché  de  Bade,  a  occupé  un  rang  distingué  dans  la  noblesse  d'Alsace. 
On  en  trouvera  une  généalogie  dans  Y  Alsace  noble  de  Lehr.  Son  nom 
primitif  était  celui  de  Landenberg  et  elle  appartenait  au  moyen  âge 
à  la  noblesse  des  environs  de  Zurich,  en  Suisse.  Elle  s'est  partagée  à 
une  époque  très  reculée  en  trois  lignes  principales,  celle  des  sei- 
gneurs d'Alten,  qui  s'éteignit  vers  la  fin  du  xve  siècle,  celle  des  sei- 
gneurs de  Hohen,  qui  s'éteignit  au  commencement  du  xvme  siècle,  et 
celle  des  seigneurs  de  Breiten,  qui  subsiste.  Herman  de  Breiten-Lan- 
denberg  fut  nommé  évêque  de  Constance  en  1466.  Hugues  de  Hohen- 
Landenberg  occupa  le  même  siège  épiscopal  de  1496  à  1532. 

Le  travail  de  M.  Lehr  donne  la  filiation  de  la  ligne  des  seigneurs 
de  Breiten  à  partir  de  Jean-Eusèbe  de  Breiten-Landenberg,  marié  à 
Marie  de  Hagenbach,  qui  quitta  Zurich  dans  la  première  moitié  du 
xvie  siècle  pour  venir  s'établir  en  Alsace  et  qui  devint  vassal  de 
l'abbaye  princière  de  Murbach.  Deux  des  fils  de  ce  gentilhomme, 
Mathias-Jacques,  grand  veneur  du  prince  abbé  de  Murbach,  marié  à 
Anastasie  de  Ferrette  et  décédé  en  1564,  et  Ulrich,  furent  les  auteurs 
de  deux  branches. 

La  branche  cadette  alla  se  fixer  dans  les  environs  de  Trêves, 
donna  un  grand  veneur  de  l'électeur  de  Trêves  et  s'éteignit  au 
xvme  siècle. 
L'auteur  de  la  branche  aînée,  Mathias-Jacques  de  Breiten-Landen- 
berg, laissa  lui-même,  entre  autres  enfants,  deux  fils,  Jeaji-Chris- 
tophe,  Sgr  de  Bauvillar,  vidame  de  Murbach,  marié  à  Ursule  de  Bei- 
nach,  et  Guillaume-Pierre,  conseiller  intime  de  l'archiduc  Léopold, 
conseiller  épiscopal  de  Strasbourg,  marié  à  Marie-Anne  de  Hohen- 
furst,  décédé  en  1620,  qui  furent  les  auteurs  de  deux  rameaux. 

Le  rameau  cadet  s'est  éteint  en  la  personne  de  Louis-Ferdinand, 
baron  de  Breiten-Landenberg,  chevalier  d'honneur  d'épéc  au  Conseil 

ix.  28 


434  DICTIONNAIRE     DES     FAMILLES     FRANÇAISES 

souverain  d'Alsace,  membre  du  Directoire  de  la  noblesse  d'Alsace, 
qui  mourut  en  18L8  à  Wattwiller  (Haut-Rhin)  sans  avoir  eu  d'enfants 
de  son  mariage  avec  Marie  Munch  de  Munchenstein. 

Jean-Christophe,  auteur  du  premier  rameau,  eut  deux  fds  :  1°  Mel- 
chior-Antoine,  qui  épousa  Catherine  de  "Wang-en  et  qui  continua  la 
descendance  ;  2°  Ulrich-Guillaume,  né  en  1560,  décédé  en  1642,  qui 
fut  gouverneur  de  Belfort.  Le  chef  de  ce  rameau,  Hermann-Eusèbe, 
baron  de  Breiten  Landenberg- Wangenbourg,  d'abord  chevalier  de 
Malte,  fut  élu  député  de  la  noblesse  d'Alsace  aux  États  généraux  de 
1789.  Il  fut  père  de  Maximilien,  baron  de  Breiten-Landenberg,  né  en 
1805,  chambellan  du  grand-duc  de  Bade,  qui  épousa  en  1826  Béatrix, 
baronne  d'Andlau,  et  dont  la  descendance  subsiste  en  Allemagne. 

La  famille  de  Breiten-Landenberg  a  fourni  de  nombreux  officiers, 
des  chanoinesses  de  Denain  et  d'autres  chapitres  nobles,  des  dames 
de  la  Croix  étoilée,  etc. 

Principales  alliances  :  de  Ferrette.  de  Truchsess,  de  Reinach.  de 
\Yangen,  d'Andlau,  de  Bodman  1860,  de  Rotberg  1856,  de  Flachs- 
landen,  Zorn  de  Bulach,  de  Gohrl748,  etc. 

BRIET  de  RAINVILLIERS. 

C'est  par  erreur  qu'il  a  été  dit,  d'après  le  Nobiliaire  de  Ponthieu 
de  M.  de  Belleval,  que  Nicolas  Briet,  sieur  du  Cimpre,  anobli  en  1701 , 
dont  descendent  les  représentants  actuels  de  la  famille  Briet  de  Rain- 
villiers,  était  fds  d'Antoine  Briet,  écuyer,  sieur  de  Doncquereul, 
marié  en  1663  à  Marguerite  du  Crocquet.  qui  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  par  jugement  du  14  novembre  1667.  On  peut  voir  dans  les 
Recherches  généalogiques  sur  les  comtés  de  Ponthieu,  de  Boulogne  et 
de  Guines,  de  M.  de  la  Gorgue-Rosny,  et  dans  les  travaux  de  dom 
Grenier  que  ce  Nicolas  Briet,  anobli  en  1701,  était  fds  d'un  autre 
Antoine  Briet,  sieur  du  Cimpre,  juge-consul  des  marchands  d'Abbe- 
ville,  échevin  de  cette  ville  en  1650,  qui  avait  épousé  Geneniève 
Prévost.  Antoine  Briet,  sieur  du  Cimpre,  était  lui-même  fds  d'un 
Gabriel  Briet,  marié  à  Catherine  Mourette,  qui  était  le  sixième  fils 
d'Antoine  Briet,  homme-lige  de  Nouvion  en  1576,  et  de  Jeanne  Wai- 
gnart  de  Vironchaux.  Cette  branche  de  la  famille  Briet,  dont  le  point 
de  jonction  avec  la  souche  n'a  pu  être  retrouvé,  remonte  par  filiation 
à  Daniel  Briet,  échevin  d'Abbeville  en  1505,  qui  avait  épousé  Mar- 
guerite de  Calonne1. 

BRION   de.,  anciennement  COSTE  de  BRION.  Voyez  :  Coste  de  Brion. 

1  Communication  de  M.  le  comte  de  Louvencourt. 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  435 

BRUGIÈRE   dei,  en  Limousin. 

La  descendance  de  Jérôme  de  Brugière,  né  en  1791,  s'est  éteinte 
avec  son  fils,  Charles,  né  en  1828,  qui  ne  laissa  que  deux  filles.  Mais 
Charles  de  Brugière,  un  des  (ils  cadets  de  Jean-François,  et  de  Marie- 
Geneviève  des  Maisons  de  Palland,  épousa  à  Philadelphie  en  1803, 
pendant  l'émigration,  Antoinette  Teisseire.  Il  fut  père  de  William  de 
Brugière,  né  en  1812,  marié  en  1844à  Marcy Morgan,  décédé  en  1881, 
dont  la  descendance  subsistait  à  New- York  il  y  a  peu  d'années  ». 

BRUNEL  de  la  BRUYÈRE  et  de  MOZE.  Armes  :  d'or  à  un  lion  couronné 
de  sable,  à  la  fasce  de  gueules,  chargée  de  trois  coquilles  d'argent, 
brochant  sur  le  tout. 

La  famille  de  Bruxel  de  la  Brdyère  et  de  Moze  est  anciennement 
connue  en  Velay.  La  Chesnaye  des  Bois  en  a  donné  une  généalogie 
assez  fantaisiste  qui  a  été  reproduite  dans  Y  Armoriai  de  la  noblesse 
du  Languedoc  de  M.  de  la  Boque.  On  trouvera  sur  elle  des  rensei- 
gnements dans  la  France  moderne  de  M.  Villain.  Elle  remonte  par 
filiation  à  Laurent  Brunel,  bourgeois  du  Puy.  Deux  fils  de  celui-ci, 
Pierre  Brunel,  docteuren  droit,  marié  en  1615  à  Jeanne  deBeboullet, 
et  Antoine  Brunel,  marié  à  Suzanne  Lafont,  furent  les  auteurs  de  deux 
branches. 

La  branche  aînée,  aujourd'hui  éteinte,  s'agrégea  à  la  noblesse.  Son 
chef,  Claude  Brunel,  sieur  de  Laulanier,  docteur  en  droit,  marié  en 
1658  h  Catherine  Lacourt,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  d'abord  le 
16  septembre  1668,  puis  le  16  mai  1608  par  jugements  de  MM.  de 
Bezons  et  de  Lamoignon,  intendants  du  Languedoc.  Il  fut  le  trisaïeul 
de  Claude-François-Fleury  de  Brunel,  Sgrdela  Bruyère,  né  en  1751, 
procureur  du  Boi  auprésidial  de  Nîmes,  marié  en  1776  à  Mlle  de  Ban- 
gueil,  qui  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  tenues  à 
Nîmes,  et  de  Pierre-Hyacinthe  de  Brunel  de  la  Bruyère  qui  fit  en  1777 
des  preuves  de  noblesse,  conservées  dans  le  Nouveau  d'Hozier,  pour 
être  admis  à  l'Ecole  militaire.  Un  M.  de  Brunel  de  la  Bruyère  fut  con- 
voqué en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse  du  Velay. 

La  branche  cadette,  demeurée  non  noble,  s'est  très  honorablement 
perpétuée  jusqu'à  nos  jours  sous  le  nom  de  Brunel  de  Moze.  Elle  a 
fourni  des  notaires,  des  avocats,  des  médecins,  etc.2. 

Principales  alliances  :  Bollon,  de  la  Bâtie,  de  Fages  de  Chaulnes, 
Dugas  du  Yillard,  Gibert  de  Chazotte,  de  Bayle  des  Hermans,  etc. 

1  Communication  de  M.  le  vicomte  de  Romanet. 

*  Croyant  cette  famille  éteinte  on  s  était  contenté  d'en  dire  quelques  mots  à  la  suite 
de  la  note  consacrée  à  la  famille  de  Brunel  de  Bonneville. 


TOME  VIII 


BUXEUIL  de  ROUJOUX  f  Roujoux,  aujourd'hui  de).  Armes  enregistrées 
à  l'Armoriai  général  de  1696  :  d'argent  à  une  écrevisse  de  gueules.  — 
Armes  concédées  sous  le  Premier  Empire  :  écartelé  au  1  de  sable  au 
cerf  couché  d'or;  au  2  de  gueules  à  une  muraille  crénelée  d'argent, 
surmontée  d'une  branche  de  chêne  du  même,  qui  est  des  barons  pré- 
fets ;  au  3  de  pourpre  à  une  tour  d'or,  ailée  d'argent,  accompagnée 
en  chef  à  dextre  et  à  sénestre  d'une  moucheture  d'hermines;  au  4 
d'azur  à  deux  épées  d'argent,  passées  en  sautoir,  accostées  à  sénes- 
tre de  trois  roses  du  même  posées  en  pal. 

La  famille  Rocjou,  ou  Roujoux,  aujourd'hui  de  Buxedil  de  Roujoux, 
est  originaire  de  Landerneau,  en  Basse-Bretagne,  où  elle  était  hono- 
rablement connue  dès  la  fin  du  xvuc  siècle. 

Jean  Roujoux,  fermier  des  devoirs  à  Landerneau,  fit  enregistrer  son 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696. 

La  famille  Roujoux,  ou  de  Roujoux,  produisit  au  xvmc  siècle  des 
officiers  dont  l'un  obtint  en  1747  la  croix  de  Saint-Louis. 

Michel-Louis  de  Roujoux,  marié  vers  1750  à  Françoise  le  Vaillant 
de  Penanrun,  figure  dans  plusieurs  actes  avec  la  qualification 
d'écuyer.  Son  fils,  Louis-Julien  de  Roujoux,  né  à  Landerneau  en  1753. 
d'abord  avocat  au  présidial,  puis  lieutenant-maire  de  sa  ville  natale, 
fut  élu  député  du  Finistère  à  l'Assemblée  législative  en  1791,  puis  au 
Conseil  des  Cinq-Cents,  fut  préfet  de  Saône-et-Loire  sous  le  Premier 
Empire,  reçut  le  titre  de  baron  de  l'Empire  par  lettres  patentes  du 
11  juin  1810,  fut  destitué  de  ses  fonctions  au  retour  de  Louis  XVIII  et 
mourut  à  Brest  en  1829.  Le  baron  de  Roujoux  laissa  deux  fils  qui 
furent  les  auteurs  de  deux  rameaux.  L'aîné  de  ces  fils,  Guillaume, 
baron  de  Roujoux,  né  à  Landerneau  en  1779,  préfet,  fut  père  de 
Julien-Napoléon,  baron  de  Roujoux,  né  à  Dol  en  1806,  conseiller 
d'Etat,  qui  fit  le  premier  précéder  son  nom  de  celui  de  la  terre  de 
Buxeuil,  et  grand-père  d'André-Guillaume  de  Buxeuil,  baron  de 
Roujoux,  directeur  du  protocole,  aujourd'hui  décédé,  qui  avait  épousé 
en  1889  M110  Segond,  fille  du  notaire  parisien,  et  qui  en  a  laissé  pos- 
térité. 

C'est  au  rameau  cadet  qu'appartenait  Constant-Calixte  de  Roujoux 


DICTIONNAIRE     Dl'.s    FAMILLES    FRANC  AISES  437 

né  en  1809,  général  d'artillerie,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur, 
décédé  sans  alliance  en  1877. 

Principales   alliances  :   de   Keating,    van   den   Brock   d'Obrenan 
1869,  etc. 

CAIEU  (dei.  Armes  :  d'azur  à  un  chevron  d'argent  accompagné  de  trois 
étoiles  d'or1. 

1  .a  famille  de  Caieu  appartient,  à  l'ancienne  bourgeoisie  d'Abbcvillc. 

Louis  Cayeu,  bourgeois,  marchand  à  Abbeville,  mourut  dans  cette 

ville  en  1724.  Il  fut  père  de  Louis  Cayeux,  aïeul  de  Louis-Charles  de 

Caycux,  marchand  savonnier,  consul  des  marchands,  décédé  en  1766, 
et  bisaïeul  de  Jean-Charles  de  Caycux,  né  vers  1750,  marchand  savon- 
nier à  Abbeville.  Celui-ci  laissa  quatre  fils  :  1°  Louis-Charles  de  Caieu 
de  Vadicourt,  juge  au  tribunal  de  commerce  d'Abbeville,  qui  n'eut 
que  deux  fdles  ;  2°  Jean-Henri  de  Caieu,  lieutenant-colonel  d'artillerie, 
décédé  sans  alliance  en  1877  ;  3°  François-Ferdinand  de  Caieu,  capi- 
taine de  vaisseau,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  dont  la 
fdle  unique  épousa  en  1841  M.  de  Rivérieulx  ;  4°  Alexandre-Auguste 
de  Caieu,  manufacturier  à  Abbeville,  qui  a  laissé  deux  fds. 

CAIGNART  de  SAULCY  et  de  MAILLY. 

Eloy  Caignart,  marchand,  échevin  de  Saint-Quentin,  décédé  en 
1648,  laissa  deux  fils,  Henri,  échevin  et  argentier  de  Saint-Quentin, 
et  Paul,  sieur  de  Marcy,  mayeur  de  Saint-Quentin,  décédé  en  1675. 
Le  plus  jeune  de  ces  deux  frères  fut  père  de  Paul-Henri  Caignart  de 
Marcy,  né  en  1672,  décédé  sans  postérité  masculine  en  1760,  qui  fut 
l'auteur  du  canal  de  la  Somme  à  l'Oise  et  de  la  Somme  à  l'Escaut. 
L'aîné,  Henri,  fut  père  d'autre  Henri  Caignart,  sieur  du  Clos,  mar- 
chand drapier,  mayeur  de  Saint-Quentin,  décédé  en  1705,  qui  épousa 
d'abord  Anne  Wuarnet,  puis  en  1666  Jacqueline  Sézille  et  qui  fut 
l'aïeul  des  divers  représentants  actuels.  Henri  Caignart,  sieur  du 
Clos,  eut  de  sa  seconde  union  un  fds  qui  fut  l'auteur  de  la  branche 
cadette,  aujourd'hui  connue  sous  le  nom  de  Caignart  de  Saulcy.  De 
son  premier  lit  il  avait  eu  un  autre  fils,  André-Nicolas  Caignart,  sieur 
de  Pommery,  né  en  1654,  avocat,  lieutenant  criminel,  qui  fut  l'auteur 
de  la  branche  aînée.  Ce  fut  un  petit-fds  de  celui-ci,  Joseph  Caignart 
du  Rotoy,  né  en  1732,  lieutenant  général  au  bailliage  de  Verman- 
dois,  mayeur  de  Saint-Quentin,  maire  de  Laon  en  1791,  décédé 
en  1815,  qui  acquit  en  1771  la  vicomte  de  Mailly  et  qui  en  fit  recons- 

1.  Cette  notice  a  été   faite  à  l'aide  de  renseignements  dus  à  l'obligeance   de 
M.  le  comte  de  Louvencourt. 


438  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

truire  le  château.  Il  fut  père  de  Thomas-Charles  Caignart  de  Mailly, 
né  en  1761,  administrateur  du  département  de  l'Aisne  pendant  la 
Terreur,  ardent  Jacobin,  qui  n'eut  que  des  filles  de  son  mariage  en 
1794  avec  M"e  Dupin,  fille  du  député  de  l'Aisne.  Un  rameau  de  cette 
branche  subsiste  sous  le  nom  de  Caignart  de  Mailly  '. 

CAILUS(de). 

Le  château  de  Cailus,  qui  appartient  de  nos  jours  à  la  famille  de 
Lévesou  de  Yesins,  n'est  pas  le  même  que  celui  qui  a  été  le  berceau 
de  la  maison  de  Caylus. 

CAIS  de  PIERLAS.  Armes  :  d'azur  à  un  cœur  au  naturel  surmonté 
d'une  étoile  d'or  et  accompagné  en  pointe  d'un  croissant  d'argent. 

La  famille  Cais  de  Pierlas  appartient  à  la  noblesse  du  comté  de 
Nice.  Elle  ne  doit  pas  être  confondue  avec  la  famille  de  Cays  de 
Gilette,  fixée  à  Turin  depuis  la  Révolution,  qui  appartient  à  l'ancienne 
noblesse  chevaleresque  de  la  même  région  et  dont  les  armes  sont  : 
d'or  à  un  lion  d'azur,  couronné  à  l'antique,  lampassé,  armé  et 
vilené  de  gueules. 

La  famille  Cais  de  Pierlas  avait  pour  nom  primitif  celui  de  Chais, 
ou  Ciais.  Un  de  ses  membres,  Joseph  Cais,  capitaine,  se  signala 
dans  la  campagne  de  1691.  Un  autre,  Joseph  Cais,  neveu  du  précé- 
dent, fut  délégué  en  1730  par  quinze  paroisses  du  comté  de  Nice 
pour  prêter  serment  de  fidélité  au  roi  Charles-Emmanuel  et  fut 
nommé  en  1747  colonel-commandant  en  chef  des  milices  du  comté 
de  Nice.  Ce  fut  lui  qui,  par  lettres  patentes  du  21  mars  1764,  fut 
investi  du  fief  de  Pierlas  et  du  titre  de  comte.  Il  fut  père  du  comte 
Joseph  Cais  de  Pierlas,  né  en  1767,  chevalier  des  saints  Maurice  et 
Lazare,  qui  fut  assassiné  en  1802.  Un  des  petits-fils  de  celui-ci,  le 
comte  Eugène  Cais  de  Pierlas,  décédé  en  1900,  a  écrit  un  grand 
nombre  d'ouvrages  historiques  fort  estimés  sur  le  comté  de  Nice. 

La  lamille  Cais  de  Pierlas  a  donné  à  l'armée  piémontaise  un  grand 
nombre  d'officiers  distingués. 

Elle  a  conservé  la  nationalité  italienne. 

Principales  alliances  :  Mocenigo,  d'Espagnet,  Romagnano,  Ri- 
botti,  etc. 

CALVIMONT  (de). 

Il  a  existé  en  Normandie  un  rameau  de  la  famille  de  Calvimont  qui 

4  C'est  grâce  à  une  aimable  communication  de  M.  le  vicomte  de  Hennezel  d'Ormois 
qu'on  a  pu  compléter  la  notice  consacrée  à  cette  famille  dans  le  tome  VIII  de  ce 
Dictionnaire. 


DICTIONNAIRE    1>  F.  s    PAMILLEB    FRANÇAISES  439 

a  été  passé  sous  silence  par  les  généalogistes.  Le  chef  de  ce  rameau, 
François  de  Calvimont,  Sgr  d'Harmanville  etd'Esseville,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  le  2-2  novembre  1069  par  jugement  de  M.  de  la  Gal- 
lissonnière,  intendant  de  Rouen,  après  avoir  justifié  qu'il  était  petit- 
fils  de  Jean  de  Calvimont,  marié  à  Jeanne  de  Sillans  de  Creuilly,  et 
arrière-petit-fds  de  Jean  de  Calvimont,  marié  à  Marguerite  de  la  Mar- 
guerie,  qui  était  lui-môme  un  iils  de  Jean  de  Calvimont,  marié  en 
1812  à  Jeanne  Chalup,  auteur  de  la  seconde  branche  de  la  famille  de 
Calvimont1. 

CAMBEFORT(de). 

M.  de  Cambefort,  Sgr  de  Husseron,  et  François-Xavier-Charles  de 
Cambefort,  avocat,  prirent  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Colmar. 

CAMPOU  (de). 

Un  décret  du  "24  janvier  1910,  postérieur  à  l'impression  de  la  notice 
consacrée  aux  Campou,  a  autorisé  M.  Marcel  de  Campou,  né  en  1876, 
marié  en  1903  à  MUe  Adrienne  Pichaud,  à  joindre  à  son  nom  celui  de 
la  famille  de  Grimaldi-Régusse  à  laquelle  appartient  sa  belle-mère, 
Mme  Pichaud. 

CARAYON-TALPAYRAC  et  CARAYON-LA-TOUR  (de). 

Un  jugement  du  tribunal  de  Toulouse  du  5  mai  1902  a  autorisé  la 
branche  aînée  de  la  famille  Carayon  à  substituer  au  nom  de  Carayon- 
Talpayrac  celui  de  Carayon  de  Talpayrac  qu'elle  portait  avant  la  Révo- 
lution. 

Les  alliances  avec  les  familles  de  Ronald  et  Maurin  de  Rrignac  ont 
été  conclues  en  1885  et  1857  et  non  pas  en  1857  et  1885  comme  il 
avait  été  imprimé  par  erreur. 

CARNOT. 

Lazare  Carnot  fut  créé  comte  de  l'Empire  par  décret  impérial  du 
20  mars  1815.  La  descendance  de  son  frère,  Jean-François-Reine,  est 
aujourd'hui  éteinte.  Il  eut  un  cinquième  frère,  Gabriel-Jean,  receveur 
de  l'enregistrement,  décédé  en  1826,  dont  la  descendance  est  égale- 
ment éteinte. 

CARRÈRE  de  LOUBÈRE  (de). 

La  fdle  unique  de  Charles,  comte  de  Carrère  de  Loubère,  et  de 
M"e  de  Rarbot,  ne  demeura  pas  célibataire,  comme  il  a  été  dit  par 

1  Communication  de  M.  Paul  Huet. 


440  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES     FRANÇAISES 

erreur,  mais  épousa  en  1855  le  comte  de  Foix-Fabas  dont  elle  a 
laissé  plusieurs  enfants. 

CARRÈRE  (de),  en  Bigorre.  Armes  (d'après  le  sceau  du  testament 
du  3  avril  1732,  mentionné  plus  bas)  :  écartelé  au  1  d'or  à  une 
vache  de  gueules  allaitant  un  veau;  au  2  de...  à  trois  traces  de 
sanglier  rangées  en  pal,  surmontées  d'une  hure;  au  3  de...  à 
trois  canettes  de...;  au  4  de...  à  deux  truites  en  pal  de...;  sur  le 
tout  d'azur  à  une  clé  en  pal,  le  panneton  en  haut  et  tourné  à  sé- 
nestre,  accompagnée  de  trois  besants  posés  deux  à  dextre,  Vun  au- 
dessus  de  Vautre,  et  un  à  sénestre.  —  Couronne  :  de  Comte.  — 
Supports  :  deux  lions. 

Il  existe  en  Bigorre  une  famille  de  Carrère  qui  est  différente  des 
familles  du  même  nom  auxquelles  il  a  été  consacré  des  notices  dans 
le  tome  VIII  de  cet  ouvrage.  Cette  famille  paraît  avoir  eu  pour  ber- 
ceau le  village  de  Mun,  situé  dans  le  canton  actuel  de  Pouyastruc 
(Haute-Pyrénéesj.  On  ne  lui  connaît  pas  de  principe  d'anoblissement 
régulier  et  on  ne  voit  pas  qu'elle  ait  pris  part  en  1789  aux  assemblées 
de  la  noblesse  de  Bigorre.  Mais  dès  le  xvmc  siècle  elle  possédait 
d'importants  domaines  et  contractait  des  alliances  avec  les  meilleures 
familles  aristocratiques  de  la  région.  Elle  descend  de  monsieur  maî- 
tre Pierre  de  Carrère,  marié  à  Anne  de  Mouza  de  Mazerolles,  qui  était 
viguier  de  Goudon  dans  la  seconde  moitié  du  xvnc  siècle.  Ce  Pierre 
de  Carrère  était  vraisemblablement  fils  d'un  Arnaud  de  Carrère,  du 
lieu  de  Mun,  que  l'on  trouve  avoir  épousé  Marie  de  Claverie  par  con- 
trat passé  le  14  octobre  l(ii*j  à  Bordes,  en  Bigorre.  Il  fut,  en  tout  cas, 
père  de  monsieur  maître  François  de  Carrère,  conseiller  du  Boi, 
viguier  et  juge  royal  de  la  viguerie  de  Goudon,  Sgr  de  Bctmont,  qui 
épousa  Bose  d'Antin  d'Ourout  par  contrat  du  30  décembre  1705  et 
qui  testa  d'abord  le  3  avril  173J2,  puis  le  15  décembre  1752.  Fran- 
çois de  Carrère  laissa  plusieurs  fils.  L'aîné  de  ces  fils,  Pierre  de  Car- 
rère, Sgr  de  Betmonl,  épousa  Jeanne-Louise  de  Soréac,  héritière  de 
la  seigneurie  de  Villembits,  et  en  eut  une  fille  unique,  Madeleine,  qui 
épousa  en  1 773  Nicolas  de  Saint-Pastou-Bonrepaux.  Un  des  puînés  fut 
l'aïeul  d'Hector  de  Carrère,  marié  à  Mlk  de  Monistrol  de  Xogarède, 
décédé  à  Tarbes  le  4  juin  1907  à  l'âge  de  quatre-vingt-un  ans,  qui  fut 
connu  le  premier  sous  le  titre  de  comte  et  dont  la  descendance  sub- 
siste1. 

Principales  alliances  :  d'Antin  d'Ourout  1705,  de  Mont  de  Saint- 
Serninl744,  de  Soréac,  de  Saint-Pastou-Bonrepaux,  d'Espouy,  etc. 

1  Cette  notice  a  été  faite  à  l'aide  de  renseignements  dus  à  l'obligeance  de  M.  Gaston 
Balencie. 


DICTIONNAIRE    in: s    FAMILLES    FRANÇAISES  441 

CASTELBAJAC  (de,. 

La  maison  de  Gastelbajac  paraît  descendre  des  anciens  sei- 
gneurs du  village  d'Espoey,  situé  aux  environs  de  Pontacq,  enBcarn, 
eux-mêmes  issus  des  anciens  seigneurs  de  Bas,  village  réuni  dans  la 
suite  au  bourg  de  Coarraze,  près  de  Nay,  également  en  Béarn.  Arnaud- 
Raymond  de  Bas  céda  en  1022à  Sanche-C.uillaume,  duc  de  Gascogne, 
ses  droits  sur  l'alleu  de  Géménès  et  reçut  en  échange  la  seigneurie 
du  village  de  Séméac,  près  de  Tarbes,  en  Bigorre.  On  trouve  dans 
les  fragments  qu'on  a  pu  conserver  du  cartulaire  de  Saint-Pé  de  1022 
à  1095  :  1°  que  Baymond  d'Espoey  lit  don  à  l'abbaye  de  Saint-Pé  du 
village  de  Bédeille,  situé  dans  le  canton  actuel  de  Montaner  (Basses- 
Pyrénées)  ;  2°  qu'Arnaud -Baymond  d'Espoey,  fils  du  précédent,  et  sa 
femme  Ourse  firent  donation  à  la  même  abbaye  de  divers  biens  situés 
à  Bas  et  à  Nousty,  de  l'église  de  Séméac,  etc.  Odon  d'Espoey  était  en 
1472  archidiacre  de  Lescar.  Parmi  les  seigneurs  qui  assistèrent  le 
14  octobre  1095,  et  non  1096,  à  la  dédicace  de  l'église  de  Saint-Pé, 
figurent  Bernard  de  Castelbajac  (de  Castrobajaco)  et  Arnaud-Ray- 
mond d'Espoey.  D'autres  passages  du  cartulaire  de  Saint-Pé  appren- 
nent que  Bernard  d'Espoey,  dit  de  Castelbajac,  fils  d'Arnaud-Ray- 
mond d'Espoey  et  de  sa  femme  Ourse,  s'étant  emparé  de  l'église  de 
Séméac,  après  la  mort  de  son  frère  Bernard  d'Espoey,  transigea  peu 
après  avec  l'abbé  de  Saint-Pé  et  en  reçut  divers  biens  situés  à  Bas,  à 
Séméac,  à  Saint-Pé,  etc.  Arnaud-Raymond  de  Castelbajac,  fils  aîné 
de  Bernard  qui  précède,  engagea  avec  son  fils  Bernard  le  domaine 
de  Castelbajac  entre  les  mains  de  l'abbé  de  Saint-Pé  ;  il  avait  pour 
frère  cadet  Garcie-Arnaud  de  Castelbajac.  Bernard  II  de  Castelbajac, 
fils  d'Arnaud-Raymond,  lit,  entre  1179  et  1182,  un  emprunt  sur  la 
terre  de  Castelbajac  aux  religieux  de  Saint-Pé  et  à  l'abbé  de  Sadi- 
rac  l. 

1  C'est  à  une  aimable  communication  de  M.  Gaston    Balencie  que  l'on  doit  ces 
curieux  renseignements  sur  l'origine  de  la  maison  de  Gastelbajac. 


TOME  IX 


CAUBERT  et  CAUBERT  de  CLÉRY. 

Cette  famille,  d'honorable  bourgeoisie,  est  originaire  du  lieu  de 
Dromesnil,  en  Picardie.  Un  de  ses  représentants  en  a  publié  une  his- 
toire en  1 896  sous  le  titre  suivant  :  Les  étapes  d'une  famille  fran- 
çaise. La  filiation  suivie  remonte  à  Nicolas  Caubert  dont  le  fils,  Fran- 
çois Caubert,  demeurant  à  Dromesnil,  épousa  le  20  juin  1698 
Adrienne  Ancelin.  Jean-Baptiste  Caubert,  fils  de  celui-ci,  vint  se  fixer 
à  Paris  où  il  fut  entrepreneur  des  bâtiments  du  Roi;  il  paraît  le  pre- 
mier dans  quelques  actes  sous  le  nom  de  Caubert  de  CLÉRYque  por- 
tent les  représentants  actuels.  Il  fut  l'arrière-grand-père  du  R.  P.  Cau- 
bert, de  la  Compagnie  de  Jésus,  un  des  otages  de  la  commune  qui 
furent  fusillés  le  26  mai  1871,  et  du  colonel  d'infanterie  Eugène  Cau- 
bert, commandant  du  château  de  Meudon,  décédé  en  1873. 

Principales  alliances  :  de  Nervo  1910,  Armand,  Sédillot,  Lefebvre- 
Duruflé. 

CHABANASSY  de  MARNAS. 

Cette  famille  est  originaire,  non  pas  du  Dauphiné,  mais  du  village 
de  Montfaucon,  en  Velay.  Jean  Chabanacy,  docteur  en  droit,  était  en 
1638  avocat  au  bailliage  de  cette  ville.  Charles  Chabanacy,  sieur  de 
Marnas,  conseiller  du  Roi,  juge  de  la  viguerie  royale  de  Montfaucon, 
fit  enregistrer  son  blason  à  l'Armoriai  général  de  1696  (registre  du 
Puyj  :  d'or  à  un  chêne  de  sinople  croisé  de  deux  ailes  de  moulin  à 
vent  d'argent. 

CHAMPION  de  NANSOUTY  et  CHAMPION. 

M.  ErnestPetit,  auteur  d'une  Histoire  d'Avallon et  de  l'Avallonnais, 
rapporte  que  Martin  Champion  était  hôtelier  à  Avallon  dans  la 
seconde  moitié  du  xvie  siècle.  Ce  Martin  Champion  est  vraisembla- 
blement le  même  qu'un  Martin  Champion,  né  à  Moréal  en  1544, 
auquel  le  travail  de  Chérin  fait  remonter  la  filiation  suivie  de  la 
famille  Champion  de  Nansouty.  Martin  Champion  lut  père  de 
Claude  (aliàs  Etienne;  Champion,  né  en  1576,  marchand,  président 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  543 

il  a  grenier  à  sel  d'À vallon,  échevin  de  cette  Ville  en  1631.  Celui-ci 
laissa  non  pas  un  fils,  mais  trois,  Guillaume,  Claude  et  Etienne.  Le 
plus  jeune  de  ces  trois  frères,  Etienne,  fut  l'auteur  de  la  branche  qui 
subsiste  sous  le  nom  de  Champion  de  Nansouty.  Les  deux  aînés 
furent  les  auteurs  de  deux  autres  branches. 

L'auteur  de  la  première  branche,  Guillaume  Champion,  né  en  1614, 
avocat  au  Parlement,  fut  père  d'Etienne  Champion,  né  en  1649,  con- 
seiller et  avocat  du  Roi  au  bailliage  d'Avallon,  qui  fit  enregistrer  son 
blason  à  l'Armoriai  général  de  1696.  Cette  branche  s'éteignit  avec  le 
petit-fils  de  celui-ci,  Etienne  Champion,  écuyer,  Sgr  de  Marcilly  et 
d'Etaules,  né  en  1730,  fourrier  du  corps  des  logis  de  la  Reine,  qui 
épousa  Mlle  d' Aimais  de  Curnieu,  sous-gouvernante  des  enfants  du 
comte  d'Artois,  et  dont  la  fille  unique  épousa  le  comte  de  Méhérenc 
de  Saint-Pierre,  une  des  victimes  de  Quiberon. 

L'auteur  de  la  seconde  branche,  Claude  Champion,  né  en  1620,  fut 
père  de  Claude  Champion,  né  en  1663,  maire  perpétuel  d'Avallon  en 
1693,  marié  à  Edmée-Étiennette  de  Denesvre,  de  la  famille  des  sei- 
gneurs de  Domecy,  qui  fut  pourvu  en  1718  de  la  charge  anoblissante 
de  secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie  près  le  Parlement  de  Besançon. 
L'arrière-petit-fils  de  celui-ci,  Claude  Champion,  né  en  1747,  maire 
perpétuel  d'Avallon,  prit  part  en  1789  aux  assemblées  de  la  noblesse 
tenues  à  Semur.  Il  a  été  le  bisaïeul  de  M  Victor-Ernest  Champion, 
né  en  1866,  administrateur  adjoint  à  Tlemcen  '. 

1  C'est  grâce  à  une  aimable  communication  de  M.  Baudenet  de  Perrigny  que  l'on 
a  pu  compléter  la  notice  consacrée  à  la  famille  Champion  de  Nansouty  à  la  page 
302  du  présent  volume. 


Table  des  familles  dont  les  notices  ont  été  ajoutées  et  de  celles 
dont  les  notices  primitives  ont  été  augmentées  on  modifiées 
dans  les  Additions  et  corrections  des  neuf  premiers  volumes. 

Tomes. 

Abadie  de  Gobertiere  (d') II  et  V 

Abadie  de  Nodrest  (d-) II  el  III 

Abbadie  de  Barran  (d') III 

Abbadie  de  Cantillac  (d') IX 

Abraham  du  Bois,  ou  du  Boisgobbey Il 

Abrial  et  Abrial  d'Issas H 

Abrigeon  (d') IX 

Absolut  de  la  Gastine VIII 

Adam  de  Montclar  et  de  la  Soujeollc II 

Adeler  (d') V 

Adelsward  (d') VIII 

Aguerre  (d') IV 

Airolles,  ou  Airolles  (d') VIII 

Alarose  de  la  Cliarmiy III 

Alayer  de  Costemore  (d'i VIII 

Albert  des  Essarts  (d') IV 

Albiat  (d') Vil 

Albignac  (d') IX 

Alexandre  de  Rouzat VII 

Allard  (d'),  en  Dauphiné IX 

Allard  de  Gaillon V 

Allotte  de  la  Fuve V 

Alrie  (d-) VIII 

Alziari  de  Malausséna  et  de  Roquefort Il 

Amat  de  Montagnac VII 

Amarzit  de  Sahuguet  d'Espagnac  (d') II 

Ambert VIII 

Amelin  de  Rochemorin  (d') III 

Amerval  (d')   .    .    •       VI 

Amidieu  du  Clos IX 

Andras  de  Marcy IX 

André  ,'d') VIII 

André  du  Homme  de  Sainte-Croix VI 

Angerville  d'Auvrecher  (d') VIII 

Anglade  (d) II 

Angosse  (d') VII 

Angot  des  Rotours VII 

Anneix  de  Souvenel III 

Ansan  d'Egremont  (d') II  et  III 

Anselme  (d') VIII 

Anterroches  (d') VII 

Anthès  de  Hecckeren  (d') VIII 


DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES  445 

Antin  (d') 

Aon  de  Hontaux  (d*) 

àousl  de  Rouvèze v 

A|>;it    id'l v 

àpvrieux  de  la  Balme  (d) vii 

àrbonneau  (d') IY 

Ananihal-Piscatory IX 

Arcangucs  (d') VIII 

àrcuBsia  (d') y^ 

Arguesse  (d') IV 

ArhHs   (d*) yj 

Arjuzon  (d') Y 


Armand  de  Chateauvieux  (d') 

Armendaritz  d'Arberatz  (d') 

Arnal  du  Curel ,  v  } 

Arnaud  de  Saint-Sauveur ei  11 

Arnault v 

Arnoux  de  Gorgeat JL 

Arquicr  (d'),  au  Pays  Basque iv 

Arquier  (d'),  en  Provence V1» 

Arrac  de  Gan  (d') 

ï™*»*^ :::'.'.'.'.'.'.:'.:::.:  vm 

Arras  (d  ) 

Awoquain  (d') .'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.     III  et  IV 

Arthenay  (d) vnT 

Artigues  d*Ossaux  (d') V1" 

Ary  de  Sénarpont  (d') 

Asnières  de  la  Châtaigneraie  (d)  .   .   .   •   • V^J 

Assier  (d') v 

Astruc  de  Saint-Germain vm'-i  ty 

Astugue  de  Buzon  (d')  .   .       \m  et  ia 

Aubelin  de  Villers " 

Aubert  d'Hénouville  d'Aunay " 

Aubert  êe  la  Faige 

Aubin  de  Jaurias '    ' 

Auboy/ieau Y 

Aubryot  de  la  Palme 

Aubusson  de  la  Feuillade  (d') ^v 

Audibert  de  Lussan  (d') 

Audinel  de  Pieuchon 

Auger(d') • Y1II 

Aulneau  de  la  Touche YIX 

Aurel  (d') Y 

Auzanet VUj 

Avène  de  Fontaine  (d') v  j| 

Aveneau  delà  Grancière 

Avril,  ou  Apvril,  (d') Y 

Ayettes  de  Glerval  (des) v 

Aymar  d'Alby  de  Chateaurenard  (d-) v'j 

Baconnière  de  Salverte 

Badin  de  Montjoie  et  d'Hurtebise lll 

Baglion  de  la  Dufferie  (de) J 

Baillencourt-Courcol  (de) 

Balme  du  Garay  (de  la) VI 

Banizette  (de) j.» 

Bar  (de) 


440  DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Tomes. 

Baragne  de  Gardouch  de  Bélesta  (de) II 

Baraguey  d'Hilliers  . IX 

Barail  (du) N 

Barasc  (de) VIII 

Barbey  d'Aurevilly III 

Bard  de  Coutances V 

Barère VII 

Baret  de  Limé  (du) III 

Barolet  de  Puligny  (de) II 

Barrai  d'Arènes  (de) VIII 

Barre  de "Davéjan  (de) VIII 

Barre  de  Nanteuil  (de  la) IX 

Barrème-Montravail  (de) III  et  VII 

Barret  de  Nazaris III 

Barrial  du  Breuil IX 

Barrière  (de  la) III 

Barrin  de  la  Gallissonnière  (de) III 

Barthe  de  Mandegoury VII 

Barthez  de  Marmorières,  de  la  Pérouse  et  de  Montfort VIII 

Bartouilh  de  Taillac IN 

Bary  (de) VIII 

Basset  de  Chateaubourg  et  de  la  Pape VI 

Bassompierre  (de' III 

Bastard  de  Bœcklin  de  Bœcklinsau IV 

Bastide  (de  la) III  et  IX 

Bâtie  (de  la) IX 

Baudon  de  Mony  et  de  Mony-Colchen VI  et  VII 

Baume-Pluvinel  (delà) VII 

Bauny  de  Récy VII 

Bauve  d'Arifat  (de  la) IV 

Baylin  de  Monbel VII 

Bazin  de  Gribeauval V 

Beauclair  de  la  Grillière  (de) IV 

Beaucorps  (de) IV 

Beaudet  de  Morlet •.   .      IX 

Beaufort  d'Epothémont  (de) VI 

Beaufort  de  Gellenoncourt  (de) VIN 

Beaulaincourt-Marles  (de) V 

Beaulieu  (de) V 

Beaune' V 

Beaupoil  de  Saint-Aulaire  (de) IV 

Becci VIII 

Bécheau NI 

Béchevet(de) VIN 

Becquet  de  Mégille IV 

Bédat-Carrère VIN 

Begignard  de  la  Plante VII 

Bellier  du  Charmeil IX 

Belot  de  Terralbe  (de) VIN 

Bellet  de  Tavernost  et  de  Saint-Trivier VI 

Benêt  de  Montcarville VII 

Benoit  et  Benoit  d'Entrevaux IX 

Benoit  du  Rey IX 

Bérard  et  Bérard-Bonnière VIII 

Béraudière  (de  la) VIN 

Berger  de  Nomazy IX 

Berlier  de  Vauplane VII 


DICTIONNAIRE     DES    FAMILLES    FRANÇAISES  447 

Pages. 

Bermont,  ou  Bermond,  (de) VI 

Bermont  de  Moustier  (de) V 

Bernard  d'Attanoux V 

Bernard  de  Calonne V 

Bernard  de  la  Fortelle V 

Bernard  de  Montessus  deRully IV 

Bernard-Pelletier  de  Montmarie VIII 

Bertaud  deChazaux V 

Bertaud  d'Hanaches V 

Berthier-Bizy  (de) IX 

Berthou  (de) VI 

Bertin  de  Saint-Martin  et  de  Chalup  (de) V 

Besongnard  de  la  Plante VII 

Besser V 

Besset  (du) IX 

Besson  de  la  Rochette IX 

Beynae  (de) VI 

Bidault  de  Glatigné VII 

Bigne  de  Villeneuve  (de  la) V 

Bigot  de  Préameneu V 

Biliotti  (de) VIII 

Billaut  (de) VI 

Billot  deGoldlin V 

Binsse  de  Saint-Victor VI 

Bisquey  d'Arraing IV 

Blachier  et  Blachier  du  Rouchet,  du  Rouchet  de  Chazotte  et  du  Rouchet  de 

Chazotte  de  Clavières IX 

Blanc  de  Saletés  (de)  et  Blanc  de  l'Huveaume VII 

Blanchet  de  la  Sablière VI 

Blanchetti  (de) VIII 

Blanc  de  Molines IX 

Blay  de  Malherbe VIII 

Blois  (de) VII 

Blouin  du  Bouchet VII 

Bobierre  de  Vallière VI 

Boersch  de  Malroy VI 

Boessière-Lennuic  et  Thiennes  (de  la) VIII 

Boessière-Chambors  (de  la) V 

Boinvilliers  (Forestier-) V 

Boisberlhelot  (du) VI 

Boislecomte  (de) VIII 

Boissière  (de  la) IX 

Boissonnade  de  Fontarabie VII 

Boivin-Champeaux VI 

Bonadona   (de) VII 

Bonand  (de) IX 

Bonfils  (de) VI 

Bonnard  de  Brosse  de  la  Barge VI 

Bonnard  du  Hanlay VI 

Bonnier  de  Layens  et  Bonnier Vil 

Bonnier  d'Alco VIli 

Bonniol  du  Trémont  (de) VII 

Bonniot  des  Essarts V 

Bontemps-Dubarry VI 

Bordère  (de  la) VIII 

Bosquiel  de  Bondues  (du) VIII 

Bouays  de  la  Bégassière  (du) IX 


448  DICTIONNAIRE    DES    FAMILLES    FRANÇAISES 

Pages, 

Boucher  de  Gironcourt VI 

Boucherie  (de  la) VI 

Bouffier-Césarges  (de) IX 

Bougy  (de) VII 

Bouquet  des  Chaux,  de  Linières,  de  la  Grye,  d'Espagny VII 

Bourbonne  (de) VIII 

Bourdieu  (du) VIII 

Bourdon  de  Vatry  et  du  Saussay VI 

Bourg-Bailly-Blanchard  (du) VIII 

Bourg  de  Bozas  (du) VII 

Bourgeois  de  Boynes VIII  et  IX 

Bourgeois VIII 

Bourgoing  (de) VIII 

Bourlet  de  Saint-Aubin   (de) IX 

Boursetty  (de) VII 

Boutevilain  de  Grandpré VII 

Boutiny  (de)    .   .   ,- VII 

Bouvet  (de) VIII 

Bouthillier-Chavigny  (de) IX 

Bouvier  d'Acher IX 

Boyer  de  Bébeval  et  Boyer VIII 

Brandouin  de  Balaguier  de  Beaufort  d'Haulpoul  et  de  Miramont  du  Puget  .    .  VIII 

Braquilanges  (de) VII 

Braver VIII 

Breiten-Landenberg  (de) IX 

Brenier  et  Brenier  de  Montmorand VIII 

Briançon,  ou  Brianson.  (del VIII 

Briel  de  Rainvilliers IX 

Bridieu  (de) VIII 

Brion  (de),  anciennement  Coste  de  Brion IX 

Briquet  (de),  ou  Briquet VIII 

Brondeau  de  la  Barre  et  d'Urtières  (de) VIII 

Brossard  de  Corbigny VIII 

Brousse  de  Veyrazet  (de  la) VIII 

Brugière  (de)  . IX 

Brunel  de  la  Bruyère  et  de  Moze IX 

Bue  (du)  .  .   . VIII 

Buissy  (de) VIII 

Bure  de  Labenne  et  d'Orx VIII 

Buxeuil  de  Roujoux  (de) IX 

Gaieu  (de) IX 

Gailus  (de) IX 

Caignart  de  Saulcy  et  de  Mailly IX 

Cais  de  Pierlas IX 

Calvimont  (de) IX 

Cambefort  (de) IX 

Campou  (de) IX 

Garayon-Talpayrac  et  Carayon-la-Tour  (de» IX 

Carnot  .  .  . IX 

Carrère  de  Loubère  (de) IX 

Carrère  (de),  en  Bigorre IX 

Gastelbajac  (de) IX 

Caubert  et  Caubert  de  Cléry IX 

Chabanassy  de  Marnas IX 

Champion  de  Nansouty  et  Champion IX 


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Echéance 


oct  i  z  m 

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